Benoît XVI à la synagogue : une surprise pour l’ambassadeur d’Israël

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Benoît XVI à la synagogue : une surprise pour l’ambassadeur d’Israël

Mordechay Lewy commente la visite du pape

ROME, Mardi 19 Janvier 2010 (ZENIT.org) – Pour l’ambassadeur d’Israël près le Saint-Siège, la visite de Benoît XVI à la synagogue de Rome, le 17 janvier, a été une surprise positive et un soutien à la lutte contre l’antisémitisme.

Dans une interview accordée à ZENIT, Mordechay Lewy reconnaît que l’on ne pourra pas oublier un aspect de cet événement : « Avant la visite, la presse a entretenu une atmosphère de crise, et les médias ont été très déçus qu’il n’y ait ensuite eu aucune crise ».

Cela a été la véritable surprise de la rencontre, explique le représentant israélien au Vatican depuis mai 2008, en reconnaissant que par ce geste, le pape offre aussi une contribution à la lutte contre l’antisémitisme.

L’ambassadeur estime que cette visite est « très utile, parce que le Saint Père a rappelé et élargi la signification de Nostra Aetate », la déclaration du Concile Vatican II sur le dialogue entre les catholiques et les croyants des autres religions, en particulier les juifs.

Concrètement, observe-t-il, le pape « va à l’essence de ce dialogue ». Pour le diplomate, la visite a aussi un impact positif sur les relations entre Israël et le Vatican, qui « sont de deux types : un niveau spirituel et un niveau politique. Nous voudrions que les deux soient bons, et tous deux vont dans la bonne direction ».

En ce qui concerne le niveau spirituel, l’ambassadeur a rappelé la présence, dans la synagogue, des rabbins de la délégation d’Israël, qui participent depuis ce lundi à Rome à la réunion de la Commission mixte du Rabbinat d’Israël et du Saint-Siège. Cette réunion a pour thème « L’enseignement catholique et juif sur la création et sur l’environnement. Les défis de l’intervention humaine dans l’ordre naturel ».

Quant à la dimension politique, le représentant israélien considère que « nous avons des relations très bonnes et nous les encourageons au niveau de la culture et des négociations, qui avancent bien ».

Le diplomate se réfère aux séries de réunion entre Israël et le Saint-Siège sur les questions juridiques et fiscales liées à la présence de l’Eglise dans les Lieux Saints, et qui sont suspendues depuis la signature de l’Accord Fondamental (décembre 1993) qui a permis d’établir des relations diplomatiques.

En ce qui concerne l’opinion publique en Israël, l’ambassadeur affirme que l’impact de la visite du pape à la synagogue n’est pas encore facile à évaluer.

« En Israël, nous devons avancer avec l’idée de maintenir un dialogue – le plus intense possible – avec l’Eglise catholique. Mais certaines différences demeureront, et nous devrons vivre ainsi. C’est un apprentissage », a-t-il conclu.

Jesús Colina

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