Baptême du Seigneur, dimanche 10 janvier 2010, Homélie
http://www.homelies.fr/homelie,bapteme.du.seigneur,2658.html
Baptême du Seigneur
dimanche 10 janvier 2010
Famille de saint Joseph
Homélie – Messe
Nous célébrons aujourd’hui la solennité du Baptême du Seigneu qui clôture le temps de Noël. Nous venons d’entendre le récit de l’évangéliste Luc qui nous présente Jésus venant se faire baptiser auprès de Jean-Baptiste. Juste après avoir reçu le baptême, Luc nous précise que Jésus « se trouvait en prière » (3, 21). Jésus parle avec son Père. De quoi, de qui ? Après ce qu’il vient d’accomplir, il est légitime de penser que Jésus présenta à son Père toutes celles et ceux qu’il portait intentionnellement à travers ce geste qu’il venait de poser. Jésus a donc parlé de nous, de chacun d’entre nous, à son Père.
« Or, nous dit Luc, il advint [...] au moment où Jésus, baptisé lui aussi, se trouvait en prière, que le ciel s’ouvrit, et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix partit du ciel: « Tu es mon fils; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré » » (Lc 3, 21, 22). « Tu es mon fils » : Ces paroles du Père céleste ne sont pas seulement adressées à Jésus mais également à chacun de ses enfants pour qui le Fils unique a donné sa vie. Elles sont la réponse du Père à la prière de Jésus, elles sont la réponse du Père à l’offrande du Fils sur la croix, réponse dont la puissance de vie se manifestera au matin de Pâque lorsqu’après avoir été enseveli dans la mort, le Fils se lèvera dans sa résurrection, vainqueur de la mort et du péché.
Le fruit de la mort et de la résurrection du Christ est notre réconcilation avec le Père des cieux. Nous faisons à nouveau partie de la famille de Dieu, ce dont le péché originel nous avait privé. Le Ciel s’ouvre. Nous pouvons à nouveau être en relation avec notre Père céleste. Le don de la filiation divine adoptive nous est réoffert.
Tout cela se réalise dans le sacrement du baptême. Baptême dans l’Esprit qui fait de nous des fils du Père dans le Fils unique et baptême dans le feu de l’Amour trinitaire de Dieu dans lequel nous sommes plongés. Par le baptême, s’opère en effet dans le Christ, par la grâce de l’Esprit Saint, la restauration du chrétien dans une relation de liberté filiale vis-à-vis de Dieu le Père. Dans le Baptême, le Père céleste répète également pour chacun de ces enfants des paroles prononcées sur Jésus : « Tu es mon Fils ». Réalisant ainsi notre adoption, le baptême marque notre insertion dans la famille de Dieu, dans la communion avec la Très Sainte Trinité, dans la communion avec le Père, avec le Fils et avec l’Esprit Saint. C’est précisément pour cela que le baptême doit être administré au nom de la Très Sainte Trinité : « Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Ces paroles ne sont pas seulement une formule elles sont une réalité. Elles marquent le moment où de fils/filles de parents humains, un enfant, un homme, une femme, deviennent également fils/filles de Dieu dans le Fils du Dieu vivant.
Certes, nous n’avons probablement pas entendu de voix venant du ciel au moment où le prêtre nous retirait du baptistère, et pourtant elle a bel et bien retenti. La grâce du sacrement en vue de notre sanctification et de notre filialisation a bien agi en nous. Ce jour-là, le ciel s’est bien ouvert et des milliers d’anges en fête se sont réjouis en nous voyant revêtus de l’humanité du Christ et accueillis par le Père comme ses fils et ses filles bien-aimés.
Dans les premiers temps de l’Église le baptême avait une force extraordinaire, c’était un événement déterminant car les deux choses, foi et sacrement, se trouvaient réunis. Aujourd’hui, pour beaucoup de croyants, le baptême est comme un paquet cadeau qu’on a oublié d’ouvrir, encore emballé, laissé de côté… Certes, ils ont reçu validement le baptême mais c’est un sacrement « lié », pour reprendre la terminologie de saint Thomas (S. Th. III, q.69, a. 1), c’est-à-dire un sacrement dont l’efficacité reste entravée, dont le fruit n’est pas utilisé. Pourquoi ? Parce qu’on n’y a pas adjoint la condition essentielle de la foi. En effet, Jésus n’a pas dit : « celui qui sera baptisé sera sauvé » mais « celui qui croit et sera baptisé, sera sauvé » (Mc 16,16). Quand on reçoit le baptême bébé, l’Église se porte garant de la foi du nouveau baptisé, mais dans l’espérance que devenu adulte, la personne le ratifie en faisant son propre acte de foi et en accueillant librement dans sa vie Jésus comme son Seigneur et son Sauveur.
« Merci Trinité Sainte, Père, Fils et Esprit Saint pour le jour de notre baptême. Jour où les cieux se sont ouverts, où toi Seigneur Jésus tu nous as rouvert les portes du Paradis pour nous y réintroduire en espérance. Jour où dans l’eau baptismale, toi Seigneur Esprit Saint tu nous as été donné pour faire de nous une nouvelle créature, transformée à la ressemblance de Jésus, premier baptisé dans l’eau et dans le feu de l’Esprit. Jour où ta voix Père a témoigné que tu faisais de nous, en ton Unique et Bien-aimé, tes fils adoptifs. Que notre action de grâce soit en cette fête confession de foi pour que la grâce reçue au jour de notre baptême puisse déployer en nous toute sa potentialité et porter dans notre vie un fruit de sainteté pour ta plus grande gloire, Tirnité Sainte, et pour le salut de tous les hommes. »
Frère Elie
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.