L’Hymne aux Philippiens,

du site:

http://www.jeannedarc-versailles.com/L-Hymne-aux-Philippiens.html

L’Hymne aux Philippiens

Textes pour l’adoration du mercredi 29 Avril 2009

Jean-Marie Calmel  5 avril 2009     Imprimer
           
 Saint Paul écrit aux Philippiens alors qu’il est en prison à Ephèse (Philippiens II, 5-11). La communauté des Philippiens lui est particulièrement chère. Il leur écrit une lettre d’amitié empreinte d’une grande joie. Saint Paul les exhorte au bien et en même temps les réconforte. Cette hymne est une conversation pleine d’émotion et de délicatesse.

Ce passage reprend une hymne des tout premiers temps de l’Eglise. Saint Paul l’a peut-être repris d’un chant utilisé par les premières communautés chrétiennes.

Approfondissons le temps pascal où nous vivons en contemplant ce mystère avec Saint Paul : l’abaissement de Jésus et son exaltation par Son Père. Cette contemplation nous amène à « avoir entre nous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus ».

I. Abaissement de Jésus

« Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu ». La condition(en latin, forme) est la substance, la morphologie. Jésus est Dieu mais Il est une personne distincte. Il a les mêmes prérogatives que Son Père et aurait pu réclamer une égalité de traitement, de dignité manifestée et reconnue, même dans Son existence terrestre. Il a préféré « s’anéantir Lui-même » Il a préféré se priver de la Gloire qui Lui revenait de fait pour ne la recevoir que du Père.

Jésus attendait tout de Son Père. Jésus se retirait souvent pour prier Son Père. Avant la résurrection de Lazare, Il « lève les yeux en haut et dit : « Père, je Te rends grâces de m’avoir écouté » Jean, XI, 41 .

Jésus, par acte d’obéissance libre, se soumet à Son Père en toutes choses : « C’est de Dieu que Je suis sorti et que Je viens : Je ne viens pas de moi-même, mais Lui m’a envoyé » (Jean, VIII, 42) dira Jésus à Ses apôtres. Entre le Père et le Fils règne l’union vivante la plus intime qu’on puisse imaginer.

« Prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes » :Jésus est né d’une Vierge, n’a commis aucun péché mais Il a pris un corps et une âme pour être l’un de nous. Jésus est devenu homme, Il est accueilli par les hommes comme l’un d’entre eux. Jésus n’a pas cherché à s’imposer par les attributs de Sa Gloire. « Le Fils de l’homme est venu pour servir et donner Sa Vie » Mat. XX, 28. Un esclave ne commande pas, Il obéit. Jésus montrera jusqu’à quel point Il se fait serviteur en lavant les pieds de Ses apôtres le Jeudi Saint.

Il y a une progression dans l’abaissement : « S’étant comporté comme un homme, Il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une Croix ! »

Jésus a accepté de mourir d’une manière infamante, réservée aux esclaves et aux séditieux ! Pour Benoît XVI, Jésus nous montre ainsi Sa participation pleine et authentique à notre réalité humaine de douleur et de mort. Au cœur du scandale de la Croix, seule la chair de Jésus est meurtrie et a subi des humiliations. Le Christ achève par cette offrande le suprême don qu’Il fit de Lui-même par Son Incarnation : « du bois de la crèche au bois de la Croix » : Jésus couronne Sa mission : être le sacrement de la Tendresse du Père ! Cette mort est le pivot : maintenant Dieu va exalter Son Fils !

II. Exaltation de Jésus

Le Christ reçoit toute Sa Gloire de Son Père ! La Gloire découle de la Croix, elle en donne le sens.

« Aussi Dieu L’a-t-Il exalté et Lui a-t-Il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom ». Aussi : c’est parce que Jésus s’est anéanti qu’Il a pu recevoir cette exaltation de Son Père : Il a été « surexalté » par la Résurrection et l’Ascension. Dans Sa Gloire Pascale, le Christ se manifeste à nouveau dans la splendeur de Sa Majesté Divine. Le Père, qui avait accueilli l’acte d’obéissance du Fils dans Son Incarnation et dans Sa Passion, l’exalte de façon suréminente.

Chaque homme reçoit un nom après sa naissance. Jésus est à nouveau dans la Gloire et reçoit le nom de Jésus, nom qu’Il a déjà reçu à la circoncision mais qui est réalisé : Jésus a sauvé tous les hommes !

« Pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame de Jésus-Christ qu’Il est Seigneur, à la Gloire de Dieu le Père ».

Dieu donne à Jésus une seigneurie universelle qui lui permet de recevoir l’hommage de toute la création. Jésus reçoit une reconnaissance publique et de toute la création. Même dans la Gloire, Jésus reste décentré de Lui-même : Il reçoit l’hommage de toute la création « à la Gloire de Dieu le Père ». Jésus reçoit Sa Gloire de Son adoration vers le Père. Ce que désirait Dieu en créant le monde est réalisé : la soumission du monde au Fils est la glorification du Père ; tout l’hymne est compris dans les attributs que Saint Paul donne à Jésus : Seigneur, titre adressé à Dieu, Jésus nom de Son humanité et Christ : le Messie qui vient nous sauver.

III. Les vertus familiales

« La Gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu » nous dit Saint Irénée. Contemplons Dieu dans Sa Gloire ! Comme Il s’est abaissé en devenant homme et en mourant sur une croix, Il s’abaisse devant nous en se rendant présent dans l’hostie ! Il accepte d’être dans une hostie pour être vraiment présent avec nous. Dans l’adoration, je prends conscience que cette vie nouvelle qu’Il a reçue de Son Père, Il me la donne par amour gratuit !

Je suis invité à proclamer avec toute l’Eglise du Ciel et de la terre que Jésus-Christ est le Seigneur et à en vivre les fruits. Jésus a dit : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, Mon Père vous le donnera ». Mais, pour cela, Jésus nous dit : « Ce que je vous demande, c’est de vous aimer les uns les autres ». La prière familiale, l’adoration familiale nous permettent de confesser la Majesté de Dieu et de nous reconnaître unis les uns aux autres par cette Vie Divine reçue sur la Croix.

Je suis poussé à me convertir, à conformer ma façon de penser, d’agir, de décider aux sentiments de Jésus. Saint Grégoire de Naziance nous dit : « Lui, Jésus, t’aime ». Quelle parole de tendresse ! C’est un grand réconfort mais aussi une grande responsabilité jour après jour.

Et comment imiter le Christ si ce n’est en priorité en devenant humble comme Lui ? « Que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi » nous dit Saint Paul : l’humilité et la douceur sont à la base des autres vertus. Vaine est la prière sans l’humilité : après la prière, l’humilité est le premier besoin de l’homme » nous dit Sainte Angèle de Foligno. Oublions-nous pour chercher le bien de nos parents, de nos frères et sœurs. Acceptons de nous dévouer au bien de notre famille, de tous ceux qui nous entourent ; par notre exemple, nos paroles, nos gestes de service. Sachons accepter les petites remarques, les reproches même injustes par amour pour Jésus et en union avec Ses souffrances. « Qui s’élève s’abaisse, qui s’abaisse s’élève ». Jésus nous a montré le chemin.

Si je suis humble, je peux obéir. Je peux aussi pardonner et recevoir le pardon. Et voici les biens procurés par l’humilité : la douceur, la patience, l’humanité, la tempérance, la docilité. Et une grande joie, une paix profonde rayonnera dans nos familles.

Le Saint Père nous dit : « Plus la famille sera imprégnée de l’esprit et des valeurs de l’Evangile, plus l’Eglise en sera elle-même enrichie ». Appliquons à nos communautés familiales l’enseignement de Saint Paul aux communautés chrétiennes : réconfortons-nous les uns les autres, exhortons-nous à faire le bien, encourageons-nous, ayons de la tendresse et de la compassion pour chaque membre de nos familles, en particulier pour les plus faibles.

Prenons comme modèle et prions la Sainte Vierge de nous aider : « Marie, vaisseau d’humilité, tu as charmé le Père Eternel », nous dit Sainte Catherine de Sienne que nous fêtons aujourd’hui. La seule gloire de Marie, c’est que « le Père a regardé l’humilité de Sa Servante ».

Laisser un commentaire