Mise au point : Qu’est-ce que la sagesse ?
aujourd’hui nous, en Italie, célébrons le deuxième dimanche après Noël, la première lecture est du livre du Siracide, c’est pourquoi je mets ce commentaire, du site:
http://www.bible-service.net/site/210.html
Mise au point : Qu’est-ce que la sagesse ?
La sagesse est avant tout un art de vivre, une façon de concevoir l’existence individuelle, familiale et sociale.
La sagesse est populaire : l’expérience des anciens, transmise par les générations, est souvent condensée en phrases sentencieuses, dictons ou proverbes. Mais elle est aussi savante : elle suppose une certaine habitude de manier les idées; elle s’apprend dans les écoles et elle est souvent le fait de personnages importants (courtisans, par exemple), des scribes, plus que des travailleurs manuels.
Un art universel
C’est peut-être ce qui frappe le plus quand on aborde cette littérature : elle ne connaît pas de frontières. On a retrouvé bien des écrits de sagesse en Égypte comme en Mésopotamie. Les thèmes abordés – les grandes questions humaines – se retrouvent en ces différentes civilisations comme en Israël. On y traite du problème de la mort, de la souffrance, de la sanction, de l’amour, mais aussi des humbles réalités quotidiennes, de l’éducation des enfants, des qualités pour réussir dans la vie…
La sagesse en Israël
Comme chez les autres civilisations, la sagesse a du naître avec le peuple. Mais, au sein d’Israël, certains se révèlent particulièrement comme des sages, sans doute à cause de l’éducation qu’ils ont reçue.
Selon le livre des Juges, Abimélek réussit à s’imposer, pendant quelque temps, comme roi à Sichem (vers 1100 av. J.-C. ?). Un sage, Yotam, met alors ses compatriotes en garde contre toutes les injustices qui risquent d’être le fait des rois ; il le fait par une fable mettant en scène des arbres qui élisent comme roi… un buisson d’épines ! (Jg 9,7-20). C’est peut-être un des plus vieux exemples de la sagesse israélite.
Salomon (972-933 av. J.-C.) a laissé une grande réputation de sage. Selon la Bible (légendaire sur ce point ?), il aurait été en contact avec la cour égyptienne, ayant épousé une fille du pharaon, et il a certainement dû former des sages pour ses transactions commerciales avec les royaumes voisins. Un certain nombre de proverbes (dans le livre portant ce nom) lui sont attribués. Sa réputation était si grande que l’auteur du livre de la Sagesse, vers 50 avant J.-C., mettra son œuvre sous son patronage.
Durant toute l’époque royale, il y eut des sages. Un certain nombre de proverbes ont pu être composés a cette époque. Mais il reste que le grand moment de la sagesse se situe après le retour d’exil, de la fin du 6e siècle au 1er siècle av. J.-C. L’enseignement des sages d’Israël est d’emblée universel, reprenant les mêmes thèmes que leurs voisins. Mais si leur enseignement repose sur l’expérience, il se fonde avant tout sur leur foi en Dieu, maître de Sagesse.
Prophétisme et sagesse : deux voies vers Dieu
En simplifiant un peu, on pourrait voir dans le prophétisme et la sagesse deux voies différentes pour découvrir Dieu et, pour le chrétien, deux modes d’approche de l’Incarnation.
Chez les prophètes, la Parole de Dieu se présente, d’emblée, comme venant de Dieu. Moïse nous est présenté comme recevant cette Parole sur la montagne, au milieu des tonnerres. La Parole de Dieu s’empare des prophètes, elle les violente, ils ne peuvent lui résister (cf. Jr 20,7-9). En langage imagé, on pourrait parler d’un mouvement descendant. La Parole de Dieu descend du ciel; elle vient sur terre, parmi les hommes.
Pour les sages, la parole, la sagesse sont très clairement, au départ, parole d’hommes, sagesse très humaine. Le mouvement est ici ascendant : on comprendra peu à peu que cette sagesse qui est nôtre est aussi et d’abord Sagesse de Dieu, Quelqu’un partageant le trône de Dieu. Si nous sommes sages, c’est que Dieu a déposé un petit grain de »sagesse » à notre naissance : »le commencement de la sagesse, c’est la crainte du Seigneur, pour les fidèles, elle a été créée avec eux dès le sein maternel » (Si 1,14). Ce sont donc tout l’effort humain, toute l’expérience des hommes, toute leur science qui se révèlent être venus de Dieu.
Pour le Nouveau Testament, présenter Jésus comme Parole, Verbe de Dieu, c’est insister sur son origine divine; cet être divin est vraiment devenu l’un d’entre nous. Le présenter comme Sagesse de Dieu, c’est peut-être d’abord nous montrer que toute la vie humaine est assumée en lui pour être divinisée.
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