Archive pour le 2 janvier, 2010

Épiphanie du Seigneur

2 janvier, 2010

Épiphanie du Seigneur dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/immagini/Original/20150/20150E.JPG

Epiphanie, 3 janvier 2010, Homélie

2 janvier, 2010

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,epiphanie,2650.html

Epiphanie

dimanche 3 janvier 2010

Homélie – Messe 

 Les premiers adorateurs de ce mystérieux Enfant, né dans la lignée du Roi David, étaient pour le moins surprenants : des bergers – population mal famée en Israël. Nous pourrions penser que les choses rentrent dans l’ordre avec l’Evangile de ce jour : les Mages représentent une caste sacerdotale – voire royale – chez les Perses ; venus du lointain Orient, ils viennent présenter comme il se doit leurs hommages au Messie.
En fait, le scandale ne fait que croître ! Les bergers de mauvaise réputation appartenaient au moins au peuple élu, alors que ces princes étrangers sont franchement des païens. On comprend l’émoi que suscite leur quête auprès du roi Hérode et des sages de Jérusalem : « En quel lieu devait naître le Christ ? »
En choisissant de rapporter en détail cet événement, l’évangéliste veut annoncer dès les premières pages de son récit, que la Bonne Nouvelle est offert à l’humanité entière. Le caractère universel du salut, qui fait l’émerveillement du juif Matthieu, bouleversera également un autre juif, du nom de Paul : « Le Mystère du Christ, c’est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus par l’annonce de l’Evangile » (2ème lect.). Cette révélation ne rend pas pour autant obsolète la première Alliance : c’est bien à Jérusalem que se rendent les Mages car « le salut vient des Juifs » (Jn 4, 22) ; et c’est de la bouche de gardiens de la Loi qu’ils apprennent le lieu où était né le Messie.
Et pourtant la seule Parole prophétique ne suffit pas : il faut le ministère de l’étoile pour que nos sages découvrent l’objet de leur recherche. La précision de la « très grande joie » éprouvée par les Mages à la découverte de l’étoile, est une allusion explicite à l’action de l’Esprit Saint. On voit mal en effet comment du haut du firmament un astre éloigné de plusieurs années-lumière, pourrait désigner une maison particulière parmi toutes celles de la bourgade de Bethléem ? A travers le langage symbolique de l’étoile, le récit nous révèle en fait un mystérieux Acteur céleste. Saint Matthieu avait déjà évoqué les Anges – c’est-à-dire les messagers de Dieu. Cette fois il oriente nos regards vers l’Esprit Saint, discrètement à l’œuvre dans tous les cœurs de bonne volonté. « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi » (Jn 6, 44), proclamera bientôt Jésus, et cette attraction que le Père exerce par l’Esprit, commence dès les premiers instants de l’Incarnation. Car « la volonté du Père, c’est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle » (Jn 6, 40).
Curieusement, les Mages semblent bien être les seuls à avoir vu se lever cette étoile. Certes Hérode ne risquait pas de la voir, lui qui préférait le faste bruyant de sa cour au silence de la méditation sous un ciel étoilé. Quant aux « chefs des prêtres et scribes d’Israël », ils étaient sans doute trop convaincus de détenir la plénitude de la vérité dans leurs Ecritures pour demeurer disponibles aux signes de leur accomplissement. Ils n’étaient plus disponibles à l’imprévu de Dieu, alors qu’ils étaient précisément chargés de veiller, afin de pouvoir interpréter les interventions divines au cœur de l’histoire. Mais pour discerner une étoile, il faut s’enfoncer dans la nuit ; pour se laisser instruire par l’Esprit, il faut au préalable reconnaître son ignorance. Le récit de ce jour révèle que cette humilité a cruellement fait défaut aux chefs religieux de l’époque.
Et nous-mêmes, ne péchons-nous pas de la même manière ? Qui d’entre nous n’a pas été ébranlé par des questions troublantes nous interpellant sur le cœur même de notre foi : « Croyez-vous vraiment que Celui que l’univers ne peut contenir, se soit fait homme ? Que l’Ineffable se soit exprimé dans notre langage humain ? Que l’Eternel soit entré dans le temps ?… » Si nous tentons de répondre à ces interpellations comme on essaie de résoudre un problème de mathématique, voire de philosophie, nous découvrons avec angoisse que nous pouvons certes argumenter, mais guère démontrer le bien-fondé de nos convictions. Car seule l’étoile peut nous conduire là où les apparentes contradictions sont dépassées. L’étoile est ici la lumière surnaturelle de la foi, qui est d’une autre nature que celle de notre intelligence naturelle. Seul celui qui reconnaît les limites de la raison humaine et confesse humblement son ignorance des mystérieux desseins de Dieu, peut recevoir l’illumination de l’Esprit et se laisser guider par lui au lieu où Dieu se donne dans un Enfant.
« Mille questions ne font pas un doute » (Saint Vincent de Paul) : mille questions qui demeurent sans réponse pour notre intelligence ne devraient pas ébranler notre foi, mais nous inviter tout au contraire à soumettre notre raison naturelle à la lumière de la Révélation surnaturelle. Comme les Mages, c’est de nuit que nous nous approchons de l’Enfant, guidés par les prophètes de la première Alliance dont nous avons fait la lecture, et illuminé par l’Esprit Saint que nous avons invoqué sur nous.
Curieusement, les Mages semblent accueillis uniquement par « l’enfant et sa mère » : le père n’est pas nommé, alors que sa présence ne fait aucun doute. Ce silence est d’autant plus surprenant que Matthieu est l’évangéliste qui insiste le plus sur la place de St Joseph – l’épisode que nous lisons suit immédiatement le songe au cours duquel l’Ange lui a révélé sa mission propre dans le mystère de l’Incarnation. L’absence de mention de St Joseph doit être comprise comme une discrétion sur l’origine davidique de l’Enfant. Celui-ci en effet n’est pas venu sauver le seul peuple d’Israël, mais il « associe les païens au même héritage, au partage de la même promesse par l’annonce de l’Evangile » (2nd lect.), pour constituer un corps nouveau, où « il n’y a plus ni juif, ni païen » (Ga 3, 28).
Après avoir déposé leurs trésors au pied de l’Enfant, les Mages rentrent chez eux, tout comme l’ont fait les sages de Jérusalem. Les Ecritures ont joué leur rôle ; l’étoile aussi : elles ont désigné comme lieu de l’épiphanie du mystère tenu caché aux générations passées, un Enfant qui ne diffère en rien de tous les autres enfants dont il est venu assumer l’humanité. Désormais c’est sur lui que doit se concentrer notre regard, car il est « la vraie lumière qui éclaire tout homme en venant dans ce monde » (Jn 1, 9) ; c’est lui que nous devons écouter, car il est la Parole du Dieu vivant.
Préparons-nous à l’accueillir sous les humbles espèces du Pain et du Vin consacrés ; puis, après l’avoir adoré et nous être unis à lui par la communion eucharistique, nous regagnerons nos pays respectifs « par un autre chemin » : celui de l’Evangile. Car nous serons devenus les disciples de Celui en qui nous reconnaissons le roi, le prêtre et le prophète des temps nouveaux, Jésus-Christ Notre-Seigneur, à qui nous offrons l’or de notre adoration, l’encens de notre louange et la myrrhe de notre reconnaissance.

« Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, aujourd’hui tu as dévoilé dans le Christ le mystère de notre salut pour que tous les peuples en soient illuminés. Donne-nous d’être assez humbles pour nous prosterner devant lui afin d’être renouvelés dans la foi, l’espérance et l’amour. Nous serons alors à notre tour des foyers de lumière brûlant du Feu de l’Esprit, au cœur de ce monde encore plongé dans la nuit. »

Père Joseph-Marie 

Épiphanie du Seigneur, Pape Benoît, Homélie du 2009

2 janvier, 2010

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2009/documents/hf_ben-xvi_hom_20090106_epifania_fr.html

MESSE EN LA SOLENNITÉ DE L’ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Vaticane
Mardi 6 janvier 2009
 

Chers frères et sœurs!

L’Epiphanie, la « manifestation » de notre Seigneur Jésus Christ, est un mystère multiforme. La tradition latine l’identifie avec la visite des rois mages à l’Enfant Jésus à Bethléem, et l’interprète donc surtout comme une révélation du Messie d’Israël aux peuples païens. La tradition orientale en revanche privilégie le moment du baptême de Jésus dans le fleuve Jourdain, lorsqu’il se manifesta comme Fils unique du Père céleste, consacré par l’Esprit Saint. Mais l’Evangile de Jean invite à considérer comme « épiphanie » également les noces de Cana, où Jésus, changeant l’eau en vin, « manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui » (Jn 2, 11). Et que devrions-nous dire, chers frères, en particulier nous, prêtres de la nouvelle Alliance, qui chaque jour sommes témoins et ministres de l’ »épiphanie » de Jésus Christ dans la sainte Eucharistie? L’Eglise célèbre tous les mystères du Seigneur dans ce très saint et très humble Sacrement, dans lequel il révèle et cache dans le même temps sa gloire. « Adoro te devote, latens Deitas » – en adorant, ainsi prions-nous avec saint Thomas d’Aquin.

En cette année 2009 qui, à l’occasion du 4 centenaire des premières observations de Galilée au télescope, a été consacrée à l’astronomie, nous ne pouvons manquer de prêter une attention particulière au symbole de l’étoile, si importante dans le récit évangélique des rois mages (cf. Mt 2, 1-12). Ceux-ci étaient selon toute probabilité des astronomes. De leur point d’observation, placé à l’Orient par rapport à la Palestine, peut-être en Mésopotamie, ils avaient remarqué l’apparition d’un astre nouveau, et ils avaient interprété ce phénomène céleste comme l’annonce de la naissance d’un roi, précisément, selon les Saintes Ecritures, du roi des Juifs (cf. Nb 24, 17). Les Pères de l’Eglise ont vu dans ce singulier épisode raconté par saint Matthieu également une sorte de « révolution » cosmologique, causée par l’entrée dans le monde du Fils de Dieu. Par exemple, saint Jean Chrysostome écrit:  « Lorsque l’étoile parvint au-dessus de l’enfant, elle s’arrêta et cela ne pouvait être que le fait d’une puissance que les astres n’ont pas:  c’est-à-dire tout d’abord se cacher, puis apparaître à nouveau, et enfin, s’arrêter (Homélie sur l’Evangile de Matthieu, 7, 3). Saint Grégoire de Nazianze affirme que la naissance du Christ imprima aux astres de nouvelles orbites (cf. Poèmes dogmatiques, v, 53-64:  pg 37, 428-429). Ce qu’il faut bien sûr entendre au sens symbolique et théologique. En effet, alors que la théologie païenne divinisait les éléments et les forces du cosmos, la foi chrétienne, en conduisant à son achèvement la révélation biblique, contemple un unique Dieu, Créateur et Seigneur de tout l’univers.

L’amour divin, incarné dans le Christ, est la loi fondamentale et universelle de la création. Cela doit en revanche être entendu non au sens poétique, mais réel. C’est ainsi que l’entendait du reste Dante lui-même, lorsque, dans le vers sublime qui conclut le Paradis et toute la Divine Comédie, il définit Dieu comme « l’amor che move il sole e l’altre stelle », l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles (Paradis, XXXIII, 145). Cela signifie que les étoiles, les planètes, l’univers tout entier ne sont pas gouvernés par une force aveugle, ils n’obéissent pas aux dynamiques de la seule matière. Ce ne sont donc pas les éléments cosmiques qui doivent être divinisés, mais, bien au contraire, en toute chose et au-dessus de toute chose, il y a une volonté personnelle, l’Esprit de Dieu, qui dans le Christ s’est révélé comme Amour (cf. Enc. Spe salvi, n. 5). S’il en est ainsi, alors les hommes – comme l’écrit saint Paul aux Colossiens – ne sont pas esclaves des « éléments du monde » (cf. Col 2, 8), mais sont libres, c’est-à-dire capables d’entrer en relation avec la liberté créatrice de Dieu. Celui-ci est à l’origine de toute chose et gouverne toute chose non à la manière d’un moteur froid et anonyme, mais comme Père, Epoux, Ami, Frère, comme Logos, « Parole-Raison » qui s’est unie à notre chair mortelle une fois pour toutes et a partagé pleinement notre condition, en manifestant la puissance surabondante de sa grâce. Il y a donc dans le christianisme, une conception cosmologique particulière, qui a trouvé dans la philosophie et dans la théologie médiévales de très hautes expressions. Celle-ci, même à notre époque, donne des signes intéressants d’une nouvelle floraison, grâce à la passion et à la foi d’un grand nombre de scientifiques qui – sur les traces de Galilée – ne renoncent ni à la raison ni à la foi, et les mettent en revanche pleinement en valeur toutes les deux, dans leur fécondité réciproque.

La pensée chrétienne compare l’univers à un « livre » – c’est également ce que disait Galilée -, en le considérant comme l’œuvre d’un Auteur qui s’exprime à travers la « symphonie » de la création. A l’intérieur de cette symphonie, on trouve, à un certain moment, ce que l’on appellerait en langage musical un « solo », un thème confié à un seul instrument ou à une voix; et il est tellement important que la signification de toute l’œuvre dépend de lui. Ce « solo » c’est Jésus, à qui correspond, justement, un signe royal:  l’apparition d’une nouvelle étoile dans le firmament. Jésus est comparé par les auteurs chrétiens antiques à un nouveau soleil. Selon les connaissances astrophysiques actuelles, nous devrions le comparer à une étoile encore plus centrale, non seulement pour le système solaire, mais pour tout l’univers connu. Dans ce dessein mystérieux, à la fois physique et métaphysique, qui a conduit à l’apparition de l’être humain comme couronnement des éléments de la création, Jésus est venu au monde:  « né d’une femme » (Ga 4, 4), comme l’écrit saint Paul. Le Fils de l’homme résume en lui la terre et le ciel, la création et le Créateur, la chair et l’Esprit. Il est le centre de l’univers et de l’histoire, parce qu’en Lui s’unissent sans se confondre l’Auteur et son œuvre.

Dans le Jésus terrestre se trouve le sommet de la création et de l’histoire, mais dans le Christ ressuscité, on va au-delà:  le passage, à travers la mort, à la vie éternelle anticipe le point de la « récapitulation » de toute chose dans le Christ (cf. Ep 1, 10). Tout, en effet – écrit l’apôtre -, « a été créé par lui et pour lui » (Col 1, 16). Et c’est précisément avec la résurrection d’entre les morts, qu’il a obtenu « en tout la primauté » (Col 1, 18). Jésus lui-même l’affirme en apparaissant aux disciples après la résurrection:  « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 18). Cette conscience soutient le chemin de l’Eglise, Corps du Christ, le long des chemins de l’histoire. Aucune ombre, aussi ténébreuse soit-elle, ne peut obscurcir la lumière du Christ. C’est pourquoi chez les croyants dans le Christ, l’espérance ne fait jamais défaut, même aujourd’hui, face à la grande crise sociale et économique qui afflige l’humanité, devant la haine et la violence destructrice qui ne cessent d’ensanglanter de nombreuses régions de la terre, face à l’égoïsme et à la prétention de l’homme de s’ériger en dieu de lui-même, ce qui conduit parfois à de dangereux bouleversements du dessein divin sur la vie et la dignité de l’être humain, sur la famille et l’harmonie de la création. Notre effort en vue de libérer la vie humaine et le monde des empoisonnements et des pollutions qui pourraient détruire le présent et l’avenir, conserve sa valeur et son sens – ai-je déjà souligné dans l’encyclique Spe salvi citée ci-dessus – même si en apparence, nous ne connaissons pas de succès et nous semblons impuissants face aux débordements des forces hostiles parce que « c’est la grande espérance appuyée sur les promesses de Dieu qui, dans les bons moments comme dans les mauvais, nous donne courage et oriente notre agir » (n. 35).

La puissance universelle du Christ s’exerce de manière particulière sur l’Eglise. Dieu « a tout mis sous ses pieds – lit-on dans la Lettre aux Ephésiens – et l’a constitué au sommet de tout, Tête pour l’Eglise, laquelle est son Corps, la Plénitude de Celui qui est rempli, tout en tout » (Ep 1, 22-23). L’Epiphanie est la manifestation du Seigneur, et par reflet elle est la manifestation de l’Eglise, parce qu’on ne peut pas séparer le Corps de la Tête. La première lecture d’aujourd’hui, extraite de ce que l’on appelle le Troisième Isaïe, nous offre la perspective exacte afin de comprendre la réalité de l’Eglise, en tant que mystère de lumière réfléchie:  « Debout! – dit le prophète en s’adressant à Jérusalem – Resplendis! car voici ta lumière, / et sur toi se lève la gloire de Yahvé » (Is 60, 1). L’Eglise est une humanité éclairée, « baptisée » dans la gloire de Dieu, c’est-à-dire dans son amour, dans sa beauté, dans sa puissance. L’Eglise sait que son humanité, avec ses limites et ses malheurs, met encore plus en relief l’œuvre de l’Esprit Saint. Elle ne peut se vanter de rien sinon dans son Seigneur:  ce n’est pas d’elle que provient la lumière, la gloire n’est pas la sienne. Mais c’est précisément là qu’est sa joie, que personne ne pourra lui ôter:  être « signe et instrument » de Celui qui est « lumen gentium », lumière des peuples (cf. Conc. Vat. ii, Const. dogm. Lumen gentium, n. 1).
Chers amis, en cette année paulinienne, la fête de l’Epiphanie invite l’Eglise et, en elle, chaque communauté et chaque fidèle, à imiter, comme le fit l’apôtre des nations, le service que l’étoile rendit aux rois mages d’Orient en les conduisant jusqu’à Jésus (cf. saint Léon le Grand, Disc. 3 pour l’Epiphanie, 5:  pl 54, 244). Qu’a été la vie de Paul après sa conversion, sinon une « course » pour apporter aux peuples la lumière du Christ et, inversement, conduire les peuples au Christ? La grâce de Dieu a fait de Paul une « étoile » pour les nations. Son ministère est un exemple et un encouragement pour l’Eglise à se redécouvrir essentiellement missionnaire et à renouveler l’engagement pour l’annonce de l’Evangile, notamment à tous ceux qui ne le connaissent pas encore. Mais, en regardant saint Paul, nous ne pouvons pas oublier que sa prédication était toute nourrie des Ecritures Saintes. C’est pourquoi, dans la perspective de la récente assemblée du Synode des évêques, il faut réaffirmer avec force que l’Eglise et chaque chrétien ne peuvent être une lumière qui conduit vers le Christ, que s’ils se nourrissent assidûment et intimement de la Parole de Dieu. C’est la Parole qui illumine, purifie, convertit, ce n’est certes pas nous. Nous ne sommes que des serviteurs de la Parole de vie. C’est ainsi que Paul concevait sa personne et son ministère:  un service à l’Evangile. « Et tout cela je le fais pour l’Evangile » (1 Co 9, 23). C’est également ce que devrait pouvoir dire l’Eglise, chaque communauté ecclésiale, chaque évêque et chaque prêtre:  tout cela, je le fais pour l’Evangile. Chers frères et sœurs, priez pour nous, Pasteurs de l’Eglise, afin que, en assimilant quotidiennement la Parole de Dieu, nous puissions la transmettre fidèlement à nos frères. Mais nous aussi prions pour vous, tous les fidèles, car chaque chrétien est appelé par le baptême et la confirmation à annoncer le Christ lumière du monde, avec la parole et le témoignage de la vie. Que la Vierge Marie, Etoile de l’évangélisation, nous vienne en aide, pour mener à bien cette mission ensemble, et qu’intercède pour nous du ciel saint Paul, apôtre des nations. Amen.  

bonne nuit

2 janvier, 2010

bonne nuit dans Pape Benoit abflowers7251

http://www.flowers.vg/flowers/crocus-winter.htm

Jean Scot Erigène : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi »

2 janvier, 2010

dal sito:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20100102

Férie du temps de Noël (2 janv.) : Jn 1,19-28
Commentaire du jour
Jean Scot Erigène (?-v. 870), bénédictin irlandais
Homélie sur le Prologue de Jean, ch. 15 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 168 ; cf SC 151, p. 275)

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi »

      Comme il est logique, c’est Jean l’évangéliste qui introduit Jean Baptiste dans son discours sur Dieu, « l’abîme appelant l’abîme » à la voix des mystères divins (Ps 41,8) : l’évangéliste raconte l’histoire du précurseur. Celui qui a reçu la grâce de connaître « le Verbe au commencement » (Jn 1,1) nous renseigne sur celui qui a reçu la grâce de venir en avant du Verbe incarné… Il ne dit pas simplement : il y eut un envoyé de Dieu, mais « il y eut un homme » (Jn 1,6). Il parle ainsi afin de distinguer le précurseur, qui participe seulement de l’humanité, et l’homme qui, unissant étroitement en lui divinité et humanité, est venu ensuite ; afin de séparer la voix qui passe du Verbe qui demeure toujours de façon immuable ; afin de suggérer que l’un est l’étoile du matin qui apparaît à l’aube du Royaume des cieux, et de déclarer que l’autre est le Soleil de justice qui lui succède (Ml 3,20). Il distingue le témoin de celui qui envoie, la lampe vacillante de la lumière splendide qui remplit l’univers (cf Jn 5,35) et qui, pour le genre humain tout entier, dissipe les ténèbres de la mort et des péchés…

      « Un homme fut envoyé. » Par qui ? Par le Dieu Verbe qu’il a précédé. Sa mission était d’être précurseur. C’est dans un cri qu’il envoie sa parole devant lui : « A travers le désert, une voix crie » (Mt 3,3). Le messager prépare l’avènement du Seigneur. « Son nom était Jean » (Jn 1,6) : la grâce lui a été donnée d’être le précurseur du Roi des rois, le révélateur du Verbe inconnu, le baptiseur en vue de la naissance spirituelle, le témoin, par sa parole et son martyre, de la lumière éternelle.