Archive pour décembre, 2009

Messe de minuit : Homélie de Benoît XVI

26 décembre, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-23085?l=french

Messe de minuit : Homélie de Benoît XVI

ROME, Jeudi 24 décembre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de l’homélie du pape Benoît XVI prononcée lors de la messe de minuit, en la basilique vaticane.

Chers Frères et Sœurs,

«Un enfant nous est né, un fils nous a été donné » (Is 9, 5). Ce qu’Isaïe, regardant de loin vers l’avenir, dit à Israël comme consolation dans ses angoisses et dans l’obscurité, l’Ange, nimbé de lumière, l’annonce aux bergers comme présent : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur » (Lc 2, 11). Le Seigneur est présent. À partir de ce moment, Dieu est vraiment un « Dieu avec nous ». Il n’est plus le Dieu lointain qui, à travers la création et au moyen de la conscience, peut de quelque façon être entrevu de loin. Il est entré dans le monde. Il est le Proche. Le Christ ressuscité l’a dit aux siens, à nous : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Pour vous est né le Sauveur : ce que l’Ange a annoncé aux bergers, Dieu aujourd’hui nous le rappelle par l’Évangile et par ses messagers. C’est une nouvelle qui ne peut nous laisser indifférents. Si elle est vraie, tout est changé. Si elle est vraie, elle me concerne moi aussi. Alors, comme les bergers, je dois dire moi aussi : Allez, je veux aller à Bethléem et voir la Parole qui, là, est advenue. L’Évangile ne nous raconte pas sans raison l’histoire des bergers. Ces derniers nous montrent comment répondre de façon juste à ce message qui nous est aussi adressé. Que nous disent alors ces premiers témoins de l’incarnation de Dieu ?

Des bergers, il est dit avant tout qu’ils étaient des personnes vigilantes et que le message pouvait les rejoindre précisément parce qu’ils étaient éveillés. Nous devons nous réveiller, parce que le message est arrivé jusqu’à nous. Nous devons devenir des personnes vraiment vigilantes. Qu’est-ce que cela signifie ? La différence entre celui qui rêve et celui qui est éveillé consiste tout d’abord dans le fait que celui rêve se trouve dans un monde particulier. Avec son moi, il est enfermé dans ce monde du rêve qui, justement, n’est que le sien et ne le relie pas aux autres. Se réveiller signifie sortir de cet état particulier du moi et entrer dans la réalité commune, dans la vérité qui, seule, nous unit tous. Les conflits dans le monde, les difficultés relationnelles proviennent du fait que nous sommes enfermés dans nos propres intérêts et dans nos opinions personnelles, dans notre minuscule monde intérieur. L’égoïsme, celui du groupe comme celui de l’individu, nous tient prisonnier de nos intérêts et de nos désirs, qui s’opposent à la vérité et nous séparent les uns des autres. Réveillez-vous, nous dit l’Évangile. Venez dehors pour entrer dans la grande vérité commune, dans la communion de l’unique Dieu. Se réveiller signifie ainsi développer sa sensibilité pour Dieu, pour les signes silencieux par lesquels il veut nous guider, pour les multiples indices de sa présence. Il y a des personnes qui disent être « religieusement privées d’oreille musicale ». L’aptitude à percevoir Dieu semble presque un don qui est refusé à certains. Et en effet – notre manière de penser et d’agir, la mentalité du monde contemporain, l’éventail de nos diverses expériences sont de nature à affaiblir la sensibilité à Dieu, à nous « priver d’oreille musicale » pour Lui. Et pourtant dans toute âme est présente, de façon cachée ou ouverte, l’attente de Dieu, la capacité de le rencontrer. Pour obtenir cette vigilance, cet éveil à l’essentiel, nous voulons prier, pour nous-mêmes et pour les autres, pour ceux qui semblent être « privés d’oreille musicale » et chez qui, cependant, le désir que Dieu se manifeste est vif. Le grand théologien Origène a dit : si j’avais eu la grâce de voir comme a vu Paul, je pourrais à présent (durant la Liturgie) contempler une multitude d’anges (cf. in Lc 23, 9). En effet – dans la sainte Liturgie, les anges de Dieu et les saints nous entourent. Le Seigneur lui-même est présent au milieu de nous. Seigneur, ouvre les yeux de nos cœurs, afin que nous devenions vigilants et voyants et qu’ainsi nous puissions aussi porter ta proximité aux autres.

Revenons à l’Évangile de Noël. Celui-ci nous raconte que les bergers, après avoir entendu le message de l’ange, se dirent l’un à l’autre : « Allons jusqu’à Bethléem … Ils y allèrent, sans délai » (Lc 2, 15ss). « Il se hâtèrent » dit littéralement le texte grec. Ce qui leur avait été annoncé était si important qu’ils devaient se mettre en route immédiatement. En effet, ce qui leur avait été dit là, allait absolument au-delà de l’ordinaire. Cela changeait le monde. Le Sauveur est né. Le Fils de David attendu est venu au monde dans sa ville. Que pouvait-il y avoir de plus important ? Bien sûr, la curiosité les poussait aussi, mais par-dessus tout la fébrilité liée à la grande réalité qui leur avait été communiquée précisément à eux, des petits et des hommes apparemment insignifiants. Ils se pressèrent – sans hésitation. Dans notre vie ordinaire, il n’en va pas ainsi. La majorité des hommes ne considère pas comme prioritaires les affaires de Dieu, celles-ci ne nous pressent pas immédiatement. Et nous aussi, pour l’immense majorité, nous sommes disposés à les renvoyer à plus tard. Avant tout nous faisons ce qui, ici et maintenant, apparaît urgent. Dans la liste des priorités, Dieu se retrouve souvent presqu’à la dernière place. Il sera toujours temps – pense-t-on – de s’en préoccuper. L’Évangile nous dit : Dieu a la plus grande priorité. Si quelque chose dans notre vie mérite urgence, c’est, alors, seulement la cause de Dieu. Une maxime de la Règle de saint Benoît dit : « Ne rien placer avant l’œuvre de Dieu (c’est-à-dire avant l’office divin) ». La Liturgie est, pour les moines, la priorité première. Tout le reste vient après. Toutefois, au fond, cette phrase vaut pour chaque homme. Dieu est important, il est dans l’absolu la réalité la plus importante de notre vie. C’est précisément cette priorité que nous enseignent les bergers. Nous voulons apprendre d’eux à ne pas nous laisser écraser par toutes les choses urgentes de la vie quotidienne. Nous voulons apprendre d’eux la liberté intérieure de mettre au second plan les autres occupations – pour importantes qu’elles soient – pour nous approcher de Dieu, pour le laisser entrer dans notre vie et dans notre temps. Le temps consacré à Dieu et, à partir de Lui, à notre prochain n’est jamais du temps perdu. C’est le temps dans lequel nous vivons vraiment, dans lequel nous vivons en tant que personnes humaines.

Certains commentateurs font remarquer que ce sont, en premier lieu, les bergers, les âmes simples qui sont venus auprès de Jésus dans la crèche et qui ont pu rencontrer le Rédempteur du monde. Les sages venus d’Orient, les représentants de ceux qui ont rang et renommée, viendront beaucoup plus tard. Les commentateurs ajoutent : ceci va de soi. Les bergers, en effet, habitaient à côté. Ceux-ci n’avaient qu’à « traverser » (cf. Lc 2, 15) comme on parcourt une courte distance pour se rendre chez les voisins. Les savants, en revanche, habitaient loin. Ceux-ci devaient parcourir un chemin long et difficile, pour arriver à Bethléem. Et ils avaient besoin d’un guide et d’indication. Eh bien, aujourd’hui encore, existent des âmes simples et humbles qui demeurent toutes proches du Seigneur. Celles-ci sont, pour ainsi dire, ses voisins et peuvent facilement aller chez Lui. Mais la majeure partie de nous, hommes modernes, vit loin de Jésus Christ, de Celui qui s’est fait homme, du Dieu venu au milieu de nous. Nous vivons dans les réflexions, dans les affaires et dans les occupations qui nous absorbent entièrement et depuis lesquelles le chemin vers la crèche est très long. De multiples manières, Dieu doit sans cesse nous pousser et nous aider, afin que nous puissions sortir de l’enchevêtrement de nos pensées et de nos engagements et trouver le chemin qui va vers Lui. Mais pour tous, il y a un chemin. Pour tous, le Seigneur dispose des signes adaptés à chacun. Il nous appelle tous, pour que nous aussi puissions dire : Allons, « traversons », allons jusqu’à Bethléem – vers ce Dieu, qui est venu à notre rencontre. Oui, Dieu s’est mis en chemin vers nous. De nous-mêmes, nous ne pourrions le rejoindre. Le chemin dépasse nos forces. Mais Dieu est descendu. Il vient à notre rencontre. Il a parcouru la plus grande partie du chemin. Maintenant, il nous demande : Venez et voyez combien je vous aime. Venez et voyez que je suis ici. Transeamus usque Bethleem, dit la Bible latine. Allons ! Dépassons-nous nous-mêmes ! Faisons-nous, de mille manières, voyageurs vers Dieu en étant intérieurement en route vers Lui. Mais aussi par des chemins très concrets – dans la Liturgie de l’Église, dans le service du prochain, où le Christ m’attend.

Écoutons encore une fois directement l’Évangile. Les bergers se dirent l’un à l’autre la raison pour laquelle ils se mettent en chemin : « Voyons ce qui est arrivé ». Littéralement, le texte grec dit : « Voyons cette Parole, qui, là, est advenue ». Oui, telle est la nouveauté de cette nuit : la Parole peut être contemplée. Puisqu’elle s’est faite chair. Ce Dieu dont on ne doit faire aucune image, parce que toute image ne pourrait que l’amoindrir, et même le déformer, ce Dieu s’est rendu, Lui-même, visible en Celui qui est sa véritable image, comme dit Paul (cf. 2 Co 4, 4 ; Col 1, 15). Dans la figure de Jésus Christ, dans toute sa vie et son agir, dans sa mort et dans sa résurrection, nous pouvons regarder la Parole de Dieu et donc le mystère du Dieu vivant Lui-même. Dieu est ainsi. L’ange avait dit aux bergers : « Voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2, 12 ; cf. 16). Le signe de Dieu, le signe qui est donné aux bergers et à nous, n’est pas un miracle bouleversant. Le signe de Dieu est son humilité. Le signe de Dieu est qu’Il se fait petit ; devient enfant ; se laisse toucher et sollicite notre amour. Comme nous désirerions, nous les hommes, un signe différent, un signe imposant, irréfutable du pouvoir de Dieu et de sa grandeur. Mais son signe nous invite à la foi et à l’amour, et en conséquence, nous donne l’espérance : ainsi est Dieu. Il possède le pouvoir et Il est la Bonté. Il nous invite à devenir semblables à Lui. Oui, nous devenons semblables à Dieu, si nous nous laissons façonner par ce signe ; si nous apprenons, nous-mêmes, l’humilité et ainsi la vraie grandeur ; si nous renonçons à la violence et ne recourrons qu’aux seules armes de la vérité et de l’amour. Origène, suivant une parole de Jean-Baptiste, a vu l’expression de l’essence du paganisme dans le symbole de la pierre : le paganisme est un manque de sensibilité, il signifie un cœur de pierre qui est incapable d’aimer et de percevoir l’amour de Dieu. Origène dit des païens : « Privés de sentiment et de raison, ils se transforment en pierres et en bois » (in Lc 22,9). Le Christ veut, cependant, nous donner un cœur de chair. Quand nous le voyons Lui, le Dieu qui est devenu enfant, notre cœur s’ouvre. Dans la Liturgie de la Sainte Nuit, Dieu vient à nous en tant qu’homme, afin que nous devenions vraiment humains. Écoutons encore Origène : « En effet, à quoi bon pour toi que le Christ soit venu une fois dans la chair, s’Il ne venait pas jusqu’en ton âme ? Prions pour qu’il vienne quotidiennement à nous et que nous puissions dire : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi (Ga 2, 20) » (in Lc 22,3).

Oui, nous voulons prier pour cela au cours de cette Sainte Nuit. Seigneur Jésus Christ, toi qui es né à Bethléem, viens à nous ! Entre en moi, dans mon âme. Transforme-moi. Renouvelle-moi. Fais que moi et nous tous, de pierre et de bois, devenions des personnes vivantes, dans lesquelles ton amour se rende présent et le monde soit transformé.

[Texte original: Italien]

Noël 2009

25 décembre, 2009

Noël 2009 dans images sacrée bambino-gesu
http://digilander.libero.it/annysea/poesie/poesia_sul_natale.htm

Saint Alphonse-Marie de Liguori : « Je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple »

25 décembre, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=2

Nativité du Seigneur Jésus-Christ (messe de la nuit) : Lc 2,1-14
Commentaire du jour
Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Eglise
Discours pour la neuvaine de Noël, n° 10 (trad. Eds. Saint Paul 1993, p. 133s rev.)

« Je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple »

      « Je vous annonce une grande joie. » Telles sont les paroles de l’ange aux bergers de Bethléem. Je vous les redis aujourd’hui, âmes fidèles : je vous apporte une nouvelle qui doit vous causer une grande joie. Pour de pauvres exilés, condamnés à mort, peut-il y avoir plus heureuse nouvelle que celle de l’apparition de leur Sauveur, venu non seulement les délivrer de la mort, mais leur obtenir le retour dans la patrie ? C’est précisément ce que je vous annonce : « Un Sauveur vous est né »…

      Quand un monarque fait sa première entrée dans une ville de son royaume, on lui rend les plus grands honneurs ; que de décors, que d’arcs de triomphe ! Prépare-toi donc, ô heureuse Bethléem, à recevoir dignement ton Roi… Sache, te dit le prophète (Mi 5,1), que parmi toutes les cités de la terre, tu es la plus favorisée, puisque c’est toi que le Roi du ciel a choisie pour lieu de sa naissance ici-bas, afin de régner ensuite non pas seulement sur la Judée, mais sur les coeurs des hommes en tous lieux… Qu’auront dit les anges en voyant la Mère de Dieu entrer dans une grotte pour y enfanter le Roi des rois ! Les enfants des princes viennent au monde dans des appartements étincelants d’or…; ils sont entourés des plus hauts dignitaires du royaume. Le Roi du ciel, lui, veut naître dans une étable froide et sans feu ; pour se couvrir, il n’a que de pauvres lambeaux ; pour reposer ses membres, qu’une mangeoire misérable avec un peu de paille…

      Ah ! La seule considération de la naissance de Jésus Christ et des circonstances qui l’accompagnèrent, devrait nous embraser d’amour ; et les seuls mots de grotte, de mangeoire, de paille, de lait, de vagissements, replaçant devant nos yeux l’Enfant de Bethléem, devraient être pour nous autant de flèches enflammées blessant d’amour tous nos coeurs. Heureuse grotte, mangeoire, paille ! Mais bien plus heureuses les âmes qui chérissent avec ferveur et tendresse ce Seigneur tant digne d’amour et qui, brûlant de charité ardente, le reçoivent dans la sainte communion. Avec quel élan, avec quelle joie Jésus vient reposer dans l’âme qui l’aime vraiment !

Bon Noël…

24 décembre, 2009

nativityfrancese.jpg

Noël Bells

24 décembre, 2009

du site:

http://www.best-quotes-poems.com/francais/poesies-de-noel.html

Noël Bells

J’ai entendu les cloches le jour de Noël
Leur vieux, familier chante le jeu,
Et sauvage et doux
La répétition de mots
De la paix sur terre, good-will aux hommes !

Et pensé comment, comme le jour était venu,
Les beffrois de toute la chrétienté
Avait roulé le long
La chanson ininterrompue
De la paix sur terre, good-will aux hommes !

Jusqu’à, sonner, chantant sur son chemin
Le monde a tourné de la nuit au jour,
Une voix, un carillon,
Un chant subliment
De la paix sur terre, good-will aux hommes !

Alors de chaque bouche noire et maudite
Le canon a tonné dans les sud,
Et avec le bruit
Les hymnes de louange se sont noyées
De la paix sur terre, good-will aux hommes !

Et de désespoir j’ai cintré ma tête ;
Le `là n’est aucune paix sur terre,’ I dit ;
Le `pour la haine est fort,
Et raille la chanson
De la paix sur terre, good-will aux hommes !’

Alors a carillonné les cloches plus fort et profondément :
Dieu de `n’est pas mort ; ni doth il dorment !
Le mal échouera,
La droite règnent,
Avec la paix sur terre, good-will aux hommes !’

Henry Wadsworth Longfellow 

Jour de Noël: (25 décembre 2005, Saint-Gervais, Paris, Frère Jean-Christophe)

24 décembre, 2009

du site:

http://jerusalem.cef.fr/homelies/index.php?hid=47

25 décembre 2005
Saint-Gervais, Paris
Frère Jean-Christophe

Jour de Noël

Un jour, dans un de ses sermons, Maurice Zundel s’exclama :
«Voilà, Dieu vous est livré, faites-en ce que vous voulez !
Dieu vous est livré ! Il risque tout.
Vous pouvez le tuer, il est sans défense.
Vous pouvez le crucifier : il est sans appel.
Il vous fait crédit … Tout est là.»
Les yeux rivés devant ce nouveau-né couché dans une mangeoire,
comment ne pas être saisis, à notre tour,
par Dieu qui est livré entre nos mains d’homme ?
En Jésus, Dieu se livre à nous.
Il consent à cette rencontre dans notre humanité
qui, du coup, le rend vulnérable.
Comme tout nouveau-né, cet Enfant Jésus
a besoin d’une mère pour le nourrir,
d’un père pour le protéger.
Notre Dieu est livré car il a besoin d’un autre pour vivre en notre humanité.
Entre le cri de l’enfant qui a faim
et le cri du crucifié – J’ai soif -,
il y a un même appel : être aimé.

Dans cette naissance que nous célébrons,
non seulement Dieu se livre mais encore il demeure caché.
Le Christ aurait pu venir de toutes sortes de façon,
or il est né loin des honneurs, dans une étable.
Sa condition de nouveau-né évite d’apporter
toute preuve qui contraindrait notre raison.
Seule la foi peut voir ce qui est caché et confesser
qu’en cet enfant habite corporellement la plénitude de la divinité (Col 2,9).
François Varillon écrit :
Dieu «reste caché pour n’être pas irrésistible.
Son invisibilité est pudeur …
Dieu est caché, humblement caché
car on ne pourrait le voir et rester libre.»
La présence de Dieu en Jésus est tout sauf écrasante.
Dieu ne s’impose pas.
Il ne violente pas notre intelligence
et ne brusque pas notre cœur.
Il vient chez nous seulement si nous voulons bien de lui.
Il attend que nous lui ouvrions la porte
et ne frappe pas comme un forcené.

Dieu livré, Dieu caché, … Dieu humilié.
Quel abaissement pour notre Dieu
que d’accepter l’esclavage de notre humanité !
Aujourd’hui, nous contemplons
le Créateur de toutes choses réduit à l’indigence,
l’Eternel soumis au rythme du temps,
l’Infini cantonné dans cette crèche misérable,
le Tout-Puissant vagissant sur la paille,
la Parole éternelle du Père réduite au silence.
Quel mystère dans cet abaissement !
La Vierge a conçu l’Inconcevable.
Une fille des hommes atteint l’Inaccessible.
Une grotte contient Celui que l’univers ne contient pas.
La terre devient comme un ciel où Dieu réside
et l’homme est comme un temple où Dieu demeure.
Lui de condition divine,
chante le Cantique de St Paul aux Philippiens,
ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu,
mais il s’anéantit lui-même prenant condition d’esclave,
devenant semblable aux hommes. (Ph 2,6-7)

Dieu livré, Dieu caché, Dieu humilié,
voilà la face plus sombre du mystère
de l’Incarnation du Verbe que nous célébrons.
Mais voici que resplendit simultanément
la face toute lumineuse de ce même mystère.

En effet, le Dieu livré ne fait qu’un avec le Dieu tout aimant.
Dieu s’est totalement donné aux hommes
en Jésus pour nous aimer.
Dieu s’est soumis en tout à notre condition humaine
par amour pour notre humanité
qu’il est venu sauver de la mort et du péché.
Dieu livré, c’est le prix d’un amour fou pour chacun de nous.
En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous :
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde,
afin que nous vivions par Lui. (1 Jn 4,9)
Dieu vulnérable pour rendre l’homme fort.

Ensuite, au Dieu caché répond le Dieu de toute douceur.
La douceur de Dieu, c’est le respect infini de notre liberté.
Dieu se cache pour nous laisser libres
de répondre à son amour.
Oui, Dieu veut sauver l’humanité «en douceur».
«Il faut peu de puissance pour s’imposer, se montrer, s’exhiber.
Il en faut beaucoup pour s’effacer à ce point.
Dieu est infinie douceur ou encore puissance illimitée d’effacement.»

Enfin, à travers le Dieu humilié apparaît le Dieu de toute humilité.
Jésus est l’unique vrai humble.
Pour nous, humains, l’humilité, c’est s’abaisser des hauteurs
où nous nous sommes illusoirement élevés.
Mais, pour Jésus, l’humilité, c’est abandonner la gloire divine
pour la vulnérabilité de notre chair.
Jésus vit un réel abaissement.
Oui, combien il pourra dire plus tard :
Je suis doux et humble de cœur (Mt 11,29).

Amour, douceur, humilité.
Voilà la lumière qui jaillit de cette Nativité.
Une lumière pleine de force
car lorsque nous luttons contre nos lenteurs, nos faiblesses,
Jésus est là dans la crèche
pour nous rappeler qu’il marche avec nous.
Dieu petit-enfant n’a pas fait l’économie
de la lenteur de notre croissance humaine,
des faims, des soifs, des fatigues de tout homme
pour nous sauver.
Dieu reste Dieu, même dans l’extrême dénuement d’un nouveau-né.
Si Dieu a accepté l’inconcevable,
combien plus pouvons-nous trouver en lui la force
de consentir à notre nature humaine avec ses joies et ses pesanteurs.
Même le poids de notre péché,
Jésus le prendra sur lui pour nous en délivrer.

Oui, frères et sœurs, en cette nuit de Noël,
c’est bien un Sauveur qui nous est né.
Dieu livré, caché, humilié
manifeste en Jésus son amour, sa douceur, son humilité.
Plus rien ne peut être vécu comme avant
car Dieu a visité notre chair pour nous sauver de la mort.
Le monde ancien s’en est allé.
Un monde nouveau vient de naître.
Ne le voyez-vous pas ?

Bonne nuit

24 décembre, 2009

Bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. 6_Stella_variegata

Euphorbia pulcherrima o Poinsettia

http://giardinaggio.efiori.com/Conoscere-le-Piante-Ct18/In-Casa-S19Pg1/Stella-di-Natale…la

Homélie pour le 24 décembre – Ferie de l’Avent

24 décembre, 2009

du site:

http://www.homelies.fr/

jeudi 24 décembre 2009

Famille de saint Joseph Décembre 2009  
Homélie – Messe  

La composition du « Cantique de Zacharie » est analogue à celle du « Magnificat » de Marie. Mais là où la Vierge rend grâce pour les merveilles que le Puissant fit pour elle, le dernier prêtre de la première Alliance, père du dernier prophète, fait monter un hymne d’action de grâce pour ce que Dieu a réalisé pour les fils d’Abraham tout au long de leur histoire.
« Rempli de l’Esprit Saint », Zacharie résume en un seul verset l’œuvre du « Dieu d’Israël » : « il a visité son peuple pour accomplir sa libération ». Depuis le péché des origines, Dieu cherche l’homme et ne cesse de multiplier ses efforts pour se rapprocher de lui. Il le visite par ses prophètes afin qu’il ne se décourage pas et persévère dans l’espérance du jour béni de sa venue. Car le Très-Haut a décidé « de nous délivrer de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis » en nous « montrant sa miséricorde ». Dieu ne s’était-il pas engagé par serment avec Abraham notre père dans la foi et avec sa descendance à jamais ? Or après le long cheminement de l’attente, voilà qu’avec la naissance de ce « petit enfant, qu’on appellera prophète du Très-Haut », le temps de l’accomplissement est enfin arrivé. C’est à lui en effet qu’il appartient de « marcher devant le Seigneur pour lui préparer le chemin », pour désigner « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jn 1, 29).
Même si nous sommes encore dans la nuit, ou plutôt : si le jour commence à peine à déchirer les ténèbres, nous ne sommes plus seuls. Nous croyons que Jésus notre Bon Berger marche à nos côtés. Il est cette « force qui nous sauve que le Père a fait lever dans la maison de Joseph, fils de David. Il est l’« Amen » de Dieu, l’accomplissement de la promesse, le sceau de l’Alliance, le gage de la fidélité du Tout-Puissant. Au moment où nous nous apprêtons à découvrir avec les Mages « l’astre venu nous visiter », n’oublions pas de lui préparer nos cadeaux. A défaut d’or, d’encens, ou de myrrhe, offrons-lui notre action de grâce pour toutes les interventions victorieuses par lesquelles il nous a déjà manifesté la tendresse de son Cœur. Certes les visitations de Dieu sont en général très discrètes, car « lorsque passe sa gloire, il nous abrite de sa main jusqu’à ce qu’il soit passé. Puis il retire sa main et nous ne le voyons que de dos, car son visage, personne ne peut le voir » (Ex 33, 22-23). Mais nous devinons sa présence à l’onction de paix qui marque son passage.

« Marie, toi qui “gardais toutes les paroles-événements de Dieu et les méditais dans ton cœur” (Lc 2, 19), aide-moi à faire mémoire des visitations du Seigneur dans ma vie, de ses interventions salvifiques en ma faveur. Donne-moi de me souvenir des libérations, des guérisons et des résurrections qu’il a accomplies dans la discrétion de sa tendresse miséricordieuse, afin que je puisse “célébrer sans crainte un culte devant lui, dans la piété et la justice, tout au long de mes jours”, “chantant sans fin son amour, et annonçant d’âge en âge sa fidélité” (Ps 88) ».

Père Joseph-Marie 

Il presepe di S. Francesco (Greccio, pittore umbro XIV / XV sec.)

23 décembre, 2009

Il presepe di S. Francesco (Greccio, pittore umbro XIV / XV sec.) dans images sacrée greccio-madonna

http://www.custodia.org/spip.php?article4727

 

Benoît XVI invite au dialogue avec ceux pour qui la religion est « étrangère »

23 décembre, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-23050?l=french

Benoît XVI invite au dialogue  avec ceux pour qui la religion est « étrangère »

Vœux à la curie romaine : le voyage en République tchèque

ROME, Lundi 21 décembre 2009 (ZENIT.org) – « Les personnes qui se considèrent agnostiques ou athées doivent également nous tenir à cœur en tant que croyants » fait observer Benoît XVI à l’occasion de ses vœux à la curie romaine. « Au dialogue avec les religions doit aujourd’hui surtout s’ajouter le dialogue avec ceux pour qui la religion est une chose étrangère », demande Benoît XVI.

« Reconnaissance » et « joie »

Le pape a abordé cette question du rapport des croyants aux non-croyants en évoquant son voyage en République Tchèque (26-28 septembre) mais sans en reprendre toutes les étapes comme lors de l’audience générale du 30 septembre (cf. Zenit du 30 septembre 2009).

Disant à la fois sa « reconnaissance » et sa « joie » pour ce voyage, le pape a précisé cette circonstance particulière : « Avant ce voyage, j’ai toujours été averti qu’il s’agit d’un pays à la majorité d’agnostiques et d’athées, où les chrétiens constituent désormais seulement une minorité ».

Mais voici ce qui attendait le pape : « J’ai eu une surprise d’autant plus joyeuse en constatant que j’étais partout entouré d’une grande cordialité et amitié; que de grandes liturgies étaient célébrées dans une atmosphère joyeuse de fête; que dans le monde des universités et de la culture ma parole recevait une vive attention; que les autorités de l’Etat ont fait preuve à mon égard d’une grande courtoisie et ont accompli tout leur possible pour contribuer au succès de la visite ».

La question de Dieu

Benoît XVI ne s’est donc pas attardé sur «  la beauté du pays » et « les magnifiques témoignages de la culture chrétienne, qui eux seuls rendent cette beauté parfaite ».

Il a préféré souligner pour ses collaborateurs de la curie l’importance du fait que « les personnes qui se considèrent agnostiques ou athées doivent également nous tenir à cœur en tant que croyants ».

Et de préciser que la question de Dieu est cependant commune à la majorité : « Lorsque nous parlons d’une nouvelle évangélisation ces personnes sont peut-être effrayées. Elles ne veulent pas se voir comme étant l’objet de missions, ni renoncer à leur liberté de pensée et de volonté. Mais la question à propos de Dieu reste toutefois présente également pour elles, même si elles ne peuvent pas croire au caractère concret de son attention pour nous ».

Benoît XVI a fait comme un pont entre son enseignement à Paris, aux Bernardins, un an plus tôt, sur la recherche de Dieu: « A Paris, j’ai parlé de la recherche de Dieu comme du motif fondamental de la naissance du monachisme occidental et, avec celui-ci, de la culture occidentale. Comme premier pas de l’évangélisation, nous devons chercher à garder cette recherche vivante; nous devons nous soucier que l’homme ne mette pas de côté la question sur Dieu comme question essentielle de son existence. Nous préoccuper qu’il accepte cette question et la nostalgie qui se cache en elle ».

Une « Maison de prière pour toutes les nations »

Dans un passage de l’évangile, a rappelé le pape, Jésus cite le prophète Isaïe, (cf. Is 56, 7; Mc 11, 17) disant que « le temple devait être une maison de prière pour tous les peuples ». Le pape en donne cette interprétation : «  Il pensait à ce que l’on appelle la maison de prière pour toutes les nations, qu’il déblaya des activités extérieures pour qu’il y ait une place libre pour les païens qui voulaient prier là l’unique Dieu, même s’ils ne pouvaient pas prendre part au mystère, au service duquel l’intérieur du temple était réservé ».

« Je pense que l’Eglise devrait aujourd’hui aussi ouvrir une sorte de « maison de prière pour toutes les nations », où les hommes puissent d’une certaine manière s’accrocher à Dieu, sans le connaître et avant d’avoir trouvé l’accès à son mystère, au service duquel se trouve la vie intérieure de l’Eglise. Au dialogue avec les religions doit aujourd’hui surtout s’ajouter le dialogue avec ceux pour qui la religion est une chose étrangère, pour qui Dieu est inconnu et qui, cependant, ne voudraient pas rester simplement sans Dieu, mais l’approcher au moins comme Inconnu », a conclu Benoît XVI.

Benoît XVI avait parlé aux catholiques de son voyage en République Tchèque lors de l’audience générale du 30 septembre dernier. Il avait conclu son compte rendu en disant notamment : « Je renouvelle à mes frères et sœurs de la République tchèque un message d’espérance et une invitation au courage du bien, pour construire le présent et l’avenir de l’Europe ».

Anita S. Bourdin

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