Archive pour décembre, 2009

Henry Van Dyke: Le sapin idiot une poésie de Noël

28 décembre, 2009

du site:

http://www.best-quotes-poems.com/francais/poesies-de-noel.html

Le sapin idiot une poésie de Noël

« Un conte que le poèt Ruckert a dit
Aux enfants allemands, en jours de vieux ;
Déguisé dans une rime aléatoire et joviale
Comme un joyeux mime de temps antique,
Et envoyé, dans sa robe anglaise, à svp
Les petits gens des arbres de Noël. «

Un peu de sapin s’est développé au milieu du bois
Satisfait et heureux, en tant que jeunes arbres devoir.
Son corps était droit et ses branches étaient propres ;
Et été et hiver l’éclat bienfaisant
De ses aiguilles ornées lui, à partir du dessus à la racine,
Dans un beau, tout-le-année, costume à feuilles persistantes.

Mais un ennui a hérité son coeur pendant un jour,
Quand il a vu que les autres arbres étaient gais
Dans le raiment merveilleux que l’été tisse
Des formes et des genres divers de feuilles :
Il a regardé ses aiguilles si raides et petites,
Et pensé que sa robe était la plus pauvre de tous.
Alors la jalousie a opacifié du petit l’esprit arbre,
Et il a dit à se, « il n’était pas très aimable
« Pour donner une vieille robe si laide à un arbre !
« Si ajuste de la forêt me demanderait seulement,
« Je leur dirais que je voudrais être habillé,
« Dans un vêtement d’or, pour stupéfier le repos ! »
Ainsi il est tombé endormi, mais ses rêves étaient mauvais.
Quand il s’est réveillé le matin, son coeur était heureux ;
Pour chaque feuille que ses branches pourraient tenir
A été fait de l’or battu le plus lumineux.
Je vous dis que, les enfants, l’arbre étaient fiers ;
Il était quelque chose au-dessus de la foule commune ;
Et il a tinté ses feuilles, comme si il dirait
À un marchand ambulant qui est arrivé au passage qui la manière,
« Regard juste à moi ! ne me pensez-vous pas suis-vous très bien ?
« Et pas vous aiment une robe telle que le mien ? »
Le « OH, oui ! » a dit l’homme, « et moi deviner vraiment
Je dois remplir mon paquet de votre belle robe. «
Ainsi il a sélectionné les feuilles d’or avec soin,
Et laissé le petit arbre tremblant là.

Le « OH, pourquoi je souhaitent les feuilles d’or ? »
Le sapin a indiqué, « j’ai oublié que des voleurs
« Être sûr de me voler en passant près.
« Si les fées me donneraient un autre essai,
« Je souhaiterais quelque chose qui a coûté beaucoup moins,
« Et être satisfait du verre pour ma robe ! »
Alors il est tombé endormi ; et, tout aussi avant,
Les fées ont accordé son souhait une fois de plus.
Quand la nuit a été allée, et l’espace libre de rose du soleil,
L’arbre était un lustre en cristal ;
Et il a semblé, car il s’est tenu dans la lumière de matin,
Que ses branches ont été couvertes de bijoux lumineux.
« Aha ! » a dit l’arbre. « C’est quelque chose de grand ! »
Et il s’est jugé vers le haut, très fier et directement ;
Mais un jeune vent grossier par la forêt à tiret,
Dans un trempe insouciant, et rapidement cassé
Les feuilles sensibles. Avec un bruit s’opposant
Elles se sont cassées en morceaux et sont tombées sur la terre,
Comme un argenté, miroitant la douche de la grêle,
Et l’arbre s’est tenu nu et nu à la rafale.

Alors son coeur était triste ; et il a pleuré, « hélas
« Pour mes belles feuilles de verre brillant !
« Peut-être j’ai fait une autre erreur
« En choisissant une robe si facile à se casser.
« Si les fées seulement m’entendraient encore
« Je leur demanderais quelque chose jolie et plate :
« Cela ne coûterait pas beaucoup pour accorder ma demande,
« Dans des feuilles de laitue verte que je voudrais être habillé ! »
Par ce temps les fées riaient, je savent ;
Mais elles lui ont donné son souhait dans une seconde ; et ainsi
Avec des feuilles de laitue verte, tous les offre et doux,
L’arbre a été rangé, de sa tête à ses pieds.
« Je l’ai su ! » il a pleuré, « j’était sûr que je pourrais trouver
« La sorte d’un costume qui serait à mon avis.
« Il n’y en a aucun des arbres a une plus jolie robe,
« Et aucun aussi attrayant que je suis, je devine. »
Mais une chèvre, qui faisait un tour d’après-midi,
A par hasard surpris l’entretien du sapin.
Ainsi il a monté étroitement pour une vue plus proche ;
« Ma salade ! » il a bêlé, « je pensent tellement aussi !
« Vous êtes le genre le plus attrayant d’arbre,
« Et je veux vos feuilles pour mon thé de cinq-heure. »
Ainsi il les a mangées toutes sans dire la grace,
Et a marché loin avec une grimace sur son visage ;
Tandis que le petit arbre se tenait dans le crépusculaire obscurcir,
Avec jamais une feuille sur un membre simple.

Alors il sighed et a gémi ; mais sa voix était faible
Il avait honte si qu’il ne pourrait pas parler.
Il a su enfin qu’il avait été un imbécile,
Pour penser de casser la règle de forêt,
Et choisissant une robe lui-même à svp,
Puisqu’il a envié les autres arbres.
Mais elle ne pourrait pas être aidée, il était maintenant trop tardive,
Il doit composer son esprit à un destin sans feuilles !
Ainsi il s’est laissé descendre dans un assoupissement profondément,
Mais il a gémi et il a jeté en l’air dans son sommeil préoccupé,
Jusqu’à ce que le matin l’ait touché avec le faisceau joyeux,
Et il s’est réveillé pour le trouver était tout un rêve.
Là dedans sa robe à feuilles persistantes il a représenté,
Un sapin aigu au milieu du bois !
Ses branches étaient douces avec l’odeur de baume,
Ses aiguilles étaient vert quand la neige blanche est tombée.
Et toujours contenté et heureux était il,
Le genre le meilleur d’arbre de Noël.

Henry Van Dyke

par Sandro Magister: « Je pense qu’aujourd’hui aussi l’Eglise devrait ouvrir une cour des Gentils »

28 décembre, 2009

du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1341494?fr=y

« Je pense qu’aujourd’hui aussi l’Eglise devrait ouvrir une cour des Gentils »

C’était la cour du temple de Jérusalem pour les non-juifs. Benoît XVI l’a prise comme symbole du dialogue avec ceux qui sont éloignés de la religion, pour garder vivante en eux la recherche de Dieu. Les passages clés de son discours de Noël à la curie romaine

par Sandro Magister

ROME, le 21 décembre 2009 – Lorsqu’il a souhaité, ce matin, un joyeux Noël à la curie romaine, Benoît XVI s’est en réalité adressé à toute l’Eglise et au monde. Comme les années précédentes, il a voulu mettre en évidence dans son discours de vœux – entièrement de sa main – à la curie les lignes directrices de son pontificat.

En 2005, le thème du discours avait été l’interprétation et la mise en œuvre du concile Vatican II, ainsi que le rapport entre continuité et renouvellement, dans l’Eglise :

> « Réveille-toi, homme… »

En 2006 le pape avait mis au centre de son discours la question de Dieu. De plus, s’appuyant sur son voyage à Istanbul, il avait exprimé de la manière la plus claire sa vision des relations avec l’islam et proposé au monde musulman le parcours déjà accompli par le christianisme en réponse au défi des Lumières :

> Bilan de quatre voyages et d’un an de pontificat

En 2007 Benoît XVI avait traité de l’urgence pour l’Eglise de se mettre en état de mission vers tous les peuples de la terre :

> Surprise: le pape amène la curie au Brésil

En 2008 il avait attiré l’attention sur la plus « oubliée » des personnes de la trinité divine, l’Esprit-Saint « créateur », dont l’empreinte se trouve dans la structure ordonnée du cosmos et de l’homme, qu’il faut admirer et respecter :

> « Veni Creator Spiritus ». Pour une écologie de l’homme

Cette année Benoît XVI s’est de nouveau appuyé sur ses derniers voyages, en particulier ceux qu’il a faits en Afrique, en Terre Sainte et en République Tchèque, pour en tirer des leçons originales et parfois surprenantes.

Le pape a dit qu’il avait assisté à une vraie « fête de la foi » au Cameroun et en Angola. Et il a proposé comme exemple à l’Eglise tout entière la joie populaire ainsi que la forte sacralité orientée vers Dieu qu’il a vues magnifiquement exprimées là-bas dans les célébrations liturgiques.

Encore à propos de l’Afrique – à laquelle un synode a été consacré en octobre – le pape a insisté sur la spécificité de l’action de l’Eglise au service de la politique. Il a indiqué que cette spécificité résidait dans la « réconciliation » qui naît de Dieu et se réalise aussi chez les hommes dans le sacrement qui porte ce nom, sacrement tombé en désuétude mais qu’il voudrait faire revivre justement comme « sacrement de l’humanité en tant que telle ».

En ce qui concerne son voyage en Terre Sainte, Benoît XVI a insisté sur sa visite à Yad Vashem, symbole du plus profond abîme où soit tombé l’homme et de son plus grand éloignement de Dieu, où cependant le Christ est descendu porter la lumière et la vie, de manière non pas mythique mais réelle.

Enfin, s’appuyant sur son voyage en République Tchèque, pays comportant une majorité d’agnostiques et d’athées, Joseph Ratzinger a lancé une nouvelle évangélisation destinée précisément à ceux qui sont loin de Dieu. Le pape a proposé à l’Eglise d’ouvrir pour eux, comme dans l’ancien temple de Jérusalem, « une sorte de cour des Gentils », où pourraient rester vivantes la recherche et la soif de Dieu.

On trouvera ci-dessous quatre passages clés du discours de vœux adressé par Benoît XVI à la curie romaine le matin du lundi 21 décembre 2009 :

1. AU CAMEROUN ET EN ANGOLA. LA FÊTE DE LA FOI

J’ai été ému par la grande cordialité avec laquelle a été accueilli le successeur de Pierre, le « Vicarius Christi ». La joie chaleureuse et l’affection cordiale qui m’ont été manifestées tout au long de mon chemin n’étaient pas simplement destinées à un quelconque hôte fortuit. Rencontrer le pape rendait concrète l’Eglise universelle, la communauté qui englobe le monde et qui est réunie par Dieu à travers le Christ. [...] C’est bien Lui qui est parmi nous, nous l’avons perçu à travers le ministère du successeur de Pierre. Nous étions ainsi élevés au-dessus du simple quotidien. Le ciel était ouvert, c’est ce qui fait d’un jour une fête. Et c’est en même temps quelque chose de durable. Il reste vrai, même dans la vie quotidienne, que le ciel n’est plus fermé ; que Dieu est proche ; que, dans le Christ nous nous appartenons tous les uns aux autres.

Le souvenir des célébrations liturgiques s’est gravé dans ma mémoire de façon particulièrement profonde. Les célébrations de la sainte eucharistie étaient de vraies fêtes de la foi. Je voudrais mentionner deux éléments qui me semblent particulièrement importants. Il y avait tout d’abord une grande joie partagée, qui s’exprimait aussi par le corps, mais de façon disciplinée et orientée par la présence du Dieu vivant. Cela indique déjà le second élément : le sens de la sacralité, du mystère présent du Dieu vivant imprégnait, pour ainsi dire, chaque geste. Le Seigneur est présent, le Créateur, Celui à qui tout appartient, de qui nous provenons et vers qui nous allons. J’ai spontanément repensé aux paroles de saint Cyprien dans son commentaire du Notre Père : « Rappelons-nous que nous sommes sous le regard que Dieu porte sur nous. Nous devons plaire aux yeux de Dieu, à la fois par l’attitude de notre corps et par l’usage de notre voix » (« De dominica oratione » 4 CSEL III 1 p. 269). Oui, il y avait cette conscience d’être en présence de Dieu. Il n’en résulte ni peur ni inhibition, pas même une obéissance extérieure aux rubriques, et cela n’amène pas non plus à se mettre en évidence les uns par rapport aux autres ou à crier de façon indisciplinée. Il y avait plutôt ce que les Pères appelaient « sobria ebrietas » : le fait d’être pleins d’une joie qui en tout cas reste sobre et ordonnée, qui unit les gens de l’intérieur, en les conduisant à la louange communautaire de Dieu, louange qui suscite en même temps l’amour du prochain, la responsabilité réciproque.

2. SYNODE SUR L’AFRIQUE. LE SACREMENT DE LA RÉCONCILIATION

Le synode avait choisi comme thème : l’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. C’est un thème théologique et surtout pastoral d’une actualité brûlante, mais on pouvait aussi y voir un thème politique. [...] Les pères synodaux ont-ils réussi à trouver la voie plutôt étroite entre une simple théorie théologique et une action politique immédiate, la voie du « pasteur » ? [...] Des réconciliations sont nécessaires pour une bonne politique, mais elles ne peuvent pas être réalisées uniquement par elle. Ce sont des processus pré-politiques et elles doivent naître d’autres sources.

Le Synode a cherché à examiner en profondeur le concept de réconciliation en tant que devoir pour l’Eglise d’aujourd’hui, en attirant l’attention sur ses diverses dimensions. L’appel de saint Paul aux Corinthiens a aujourd’hui une nouvelle actualité. « Nous sommes en ambassade pour le Christ : c’est comme si Dieu exhortait par nous. Nous vous en supplions au nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu !  » (2 Co 5, 20). Si l’homme n’est pas réconcilié avec Dieu, il est en conflit avec la création aussi. Il n’est pas réconcilié avec lui-même, il voudrait être autre qu’il n’est et il n’est donc pas même réconcilié avec son prochain. Un autre élément de la réconciliation est la capacité à reconnaître sa faute et à demander pardon, à Dieu et à autrui. Enfin le processus de réconciliation comporte la disponibilité à la pénitence, la disponibilité à souffrir jusqu’au bout pour une faute et à se laisser transformer. En fait également partie la gratuité, dont parle souvent l’encyclique « Caritas in veritate » : cette disponibilité à aller au-delà du nécessaire, à ne pas calculer, mais à aller au-delà de ce que les simples conditions juridiques demandent. En fait partie cette générosité dont Dieu lui-même nous a donné l’exemple.

Pensons à la phrase de Jésus : « Si tu présentes ton offrande à l’autel et que là tu te rappelles que ton frère a un grief contre toi, laisse ton offrande devant l’autel et va d’abord te réconcilier avec ton frère, puis reviens présenter alors ton offrande » (Mt 5, 23s.). Dieu qui savait que nous ne sommes pas réconciliés, qui voyait que nous avons un grief contre lui, s’est levé et est venu à notre rencontre, bien qu’étant le seul à avoir raison. Il est venu à notre rencontre jusqu’à la croix, pour se réconcilier avec nous. C’est la gratuité : la disponibilité à faire le premier pas. Aller le premier à la rencontre de l’autre, lui offrir la réconciliation, accepter la souffrance éprouvée quand on renonce à avoir raison. Ne pas fléchir dans la volonté de réconciliation : Dieu nous en a donné l’exemple, et c’est la façon de devenir semblables à lui, une attitude dont nous avons un besoin sans cesse renouvelé dans le monde.

Aujourd’hui nous devons acquérir de nouveau la capacité à reconnaître notre faute, nous devons nous débarrasser de l’illusion que nous sommes innocents. Nous devons acquérir la capacité à faire pénitence, à nous laisser transformer, à aller vers l’autre et à nous faire donner par Dieu le courage et la force d’un tel renouvellement. Dans notre monde actuel nous devons redécouvrir le sacrement de la pénitence et de la réconciliation. Le fait que celui-ci ait en grande partie disparu des habitudes de vie des chrétiens est le symptôme d’une perte de véracité vis-à-vis de nous-mêmes et de Dieu ; une perte qui met en danger notre humanité et diminue notre capacité de paix. Saint Bonaventure estimait que le sacrement de pénitence était un sacrement de l’humanité en tant que tel, un sacrement que Dieu avait institué dans son essence tout de suite après le péché originel avec la pénitence imposée à Adam, même s’il n’a pu trouver sa forme complète que dans le Christ, qui est personnellement la force réconciliatrice de Dieu et a pris sur lui notre pénitence.

3. TERRE SAINTE. LA DESCENTE DE DIEU DANS L’ABÎME

La visite à Yad Vashem a été une rencontre bouleversante avec la cruauté de la faute humaine, avec la haine d’une idéologie aveugle qui, sans aucune justification, a livré à la mort des millions d’êtres humains et par là, en dernière analyse, a aussi voulu chasser Dieu du monde, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de Jésus-Christ. C’est donc en premier lieu un monument commémoratif contre la haine, un appel affligé à la purification, au pardon, à l’amour.

C’est ce monument de la faute humaine qui a ensuite rendu bien plus importante la visite aux lieux de mémoire de la foi et fait percevoir leur actualité intacte. En Jordanie nous avons vu l’endroit le plus bas de la terre, près du Jourdain. Comment pourrait-on ne pas se sentir renvoyés à l’expression de la lettre aux Ephésiens, selon laquelle le Christ est « descendu dans les régions inférieures de la terre » (Ep 4, 9). Dans le Christ, Dieu est descendu jusqu’au fin fond de l’être humain, jusqu’à la nuit de la haine et de l’aveuglement, jusqu’à l’obscurité de l’éloignement de l’homme vis-à-vis de Dieu, pour y allumer la lumière de son amour. Il est présent même dans la nuit la plus profonde : « même aux enfers, te voici » ; cette phrase du psaume 139 [138], 8 est devenue une réalité avec la descente de Jésus.

Se rendre sur les lieux du salut, dans l’église de l’annonciation à Nazareth, dans la grotte de la nativité à Bethléem, au lieu de la crucifixion sur le Calvaire, devant le sépulcre vide, témoignage de la résurrection, a donc été comme toucher l’histoire de Dieu avec nous. La foi n’est pas un mythe. C’est une histoire vraie, dont nous pouvons toucher du doigt les traces. Ce réalisme de la foi nous fait particulièrement du bien dans les difficultés actuelles. Dieu s’est vraiment montré. En Jésus-Christ Il s’est vraiment fait chair. En tant que ressuscité Il reste un vrai homme, il ouvre sans cesse notre humanité à Dieu et il est toujours le garant du fait que Dieu est un Dieu proche.

4. PRAGUE. UNE « COUR » POUR CEUX QUI CHERCHENT LE DIEU INCONNU

Les gens qui se considèrent comme agnostiques ou athées doivent aussi avoir une place dans notre cœur de croyants. Peut-être ces gens ont-ils peur quand nous parlons de nouvelle évangélisation. Ils ne veulent pas se voir comme objet de mission, ni renoncer à leur liberté de pensée et de volonté. Mais la question de Dieu continue à exister pour eux aussi, même s’ils ne peuvent pas croire au caractère concret de son attention pour nous. A Paris, j’ai dit que la recherche de Dieu était la cause fondamentale de la naissance du monachisme occidental et, avec lui, de la culture occidentale. Comme premier pas de l’évangélisation, nous devons essayer de maintenir vivante cette recherche ; nous devons faire en sorte que l’homme ne mette pas de côté la question de Dieu comme question essentielle de sa vie. Faire en sorte qu’il accepte cette question et la nostalgie qui s’y cache.

Cela me rappelle la formule empruntée par Jésus au prophète Isaïe, c’est-à-dire que le temple devrait être une maison de prière pour tous les peuples (cf. Is 56, 7 ; Mc 11, 17). Il pensait à ce que l’on appelait la cour des Gentils, qu’il débarrassa d’affaires venues de l’extérieur afin qu’il y ait de l’espace libre pour les Gentils qui voulaient prier là le Dieu unique, même s’ils ne pouvaient pas prendre part au mystère au service duquel l’intérieur du temple était réservé. Un espace de prière pour tous les peuples : on pensait ainsi à ceux qui ne connaissent Dieu, pour ainsi dire, que de loin ; que leurs dieux, leurs rites, leurs mythes ne satisfont pas ; qui désirent le Pur et le Grand, même si Dieu reste pour eux le « Dieu inconnu » (cf. Ac 17, 23). Ils devaient pouvoir prier le Dieu inconnu et ainsi, cependant, être en relation avec le vrai Dieu, même si c’était au milieu d’obscurités de différentes sortes.

Je pense qu’aujourd’hui l’Eglise devrait aussi ouvrir une sorte de « cour des Gentils » où les hommes puissent en quelque s’accrocher à Dieu, sans le connaître et avant d’avoir trouvé l’accès à son mystère, au service duquel est la vie interne de l’Eglise. Au dialogue avec les religions doit aujourd’hui s’ajouter avant tout le dialogue avec ceux à qui la religion est étrangère, à qui Dieu est inconnu et qui, pourtant, ne voudraient pas simplement rester sans Dieu, mais l’approcher au moins en tant qu’Inconnu.

__________

Traduction française par Charles de Pechpeyrou.

Les Saints Innocents

28 décembre, 2009

Les Saints Innocents dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix: Les Saints Innocents, pauvres comme le Christ pauvre

28 décembre, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091228

Fête des Saint Innocents, martyrs : Mt 2,13-18
Commentaire du jour
Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Edith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, copatronne de l’Europe
Méditation pour le 6 janvier 1941 (trad. Source cachée, p. 271)

Les Saints Innocents, pauvres comme le Christ pauvre

      Non loin d’Etienne, le premier des martyrs, se tiennent les « flores martyrum », les fleurs des martyrs, les tendres bourgeons arrachés avant d’être mûrs pour s’offrir eux-mêmes. Selon une pieuse tradition, la grâce a devancé le développement naturel de ces enfants innocents et leur a donné la compréhension de ce qui leur arrivait afin de les rendre capables d’un don libre d’eux-mêmes et de leur assurer la récompense réservée aux martyrs. Mais même ainsi, ils ne ressemblent guère au confesseur de la foi parvenu à l’âge d’homme qui s’engage avec un courage héroïque pour la cause du Christ. Livrés sans défense, ils ressemblent bien plus aux « agneaux conduits à l’abattoir » (Is 53,7; Ac 8,32).

      C’est ainsi qu’ils sont l’image de la plus extrême pauvreté. Ils ne possèdent nul autre bien que leur vie. Et maintenant elle leur est prise aussi et cela s’accomplit sans qu’ils résistent. Ils entourent la crèche pour nous montrer de quelle nature est la myrrhe que nous devons offrir à l’Enfant divin : celui qui veut lui appartenir totalement doit se livrer à lui dans un total dessaisissement de soi-même et s’abandonner au bon vouloir divin comme ces enfants.

28 décembre: Les saints Innocents

28 décembre, 2009

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/12/28.php

28 décembre

Les saints Innocents

Celui qui ne croit pas que le baptême de Jésus-Christ soit utile aux enfants, pourrait douter aussi que votre mort et votre sang répandu pour Jésus-Christ vous aient obtenu la couronne de l’immortalité. Vous n’aviez pas l’âge pour croire qu’il devait souffrir, mais vous aviez déjà un corps capable d’endurer la mort pour Celui qui devait mourir pour nous.

Saint Augustin

Si vous cherchez pour quelles actions méritoires ces enfants ont été couronnés de la main de Dieu, cherchez aussi pour quels crimes ils ont été cruellement massacrés par Hérode. Serait-il possible que la bonté du Sauveur eût cédé à l’impiété de ce tyran, et qu’Hérode ayant pu les livrer à la mort, nonobstant leur innocence, Jésus-Christ n’ait point pu leur donner la vie éternelle, quoiqu’ils fussent morts à son occasion ?

Saint Bernard

De quoi t’a servi ta cruauté, ô roi impie et barbare ? Tu as pu faire des martyrs, mais tu n’as pu trouver Jésus-Christ que tu voulais égorger. Tu t’imaginais qu’en venant au monde il te chasserait de ton trône ; mais tu étais dans l’erreur. Il n’est pas venu pour prendre la gloire d’autrui, mais pour donner la sienne. Il n’est pas venu pour ravir les royaumes de la terre, mais pour offrir le royaume du ciel. Il n’est pas venu pour s’emparer des grandeurs et des dignités d’ici-bas, mais pour souffrir des injures et des opprobres. Il n’est pas venu pour avoir la tête couronnée de diadèmes, mais pour y porter une couronne d’épines. Enfin, il n’est pas venu pour y être élevé au-dessus des empires, mais pour être attaché à une croix et y endurer la mort.

Saint Augustin

bonne nuit

27 décembre, 2009

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. colorless-nudibranch-1162587-080809-sw

This Month in Photo of the Day: Animals
Built to feed exclusively on corals like this spindly gorgonian, a translucent 1.7-inch-long (4.3-centimeter-long) Phyllodesmium iriomotense houses its branching digestive gland within tentacle-like cerata—outgrowths the animal can shed if under attack. This species is one of the few colorless nudibranchs.
See more photographs from the June 2008 feature story « Living Color. »
Photograph by Jennifer Hayes

http://photography.nationalgeographic.com/photography/enlarge/translucent-nudibranch.html

Saint Antoine de Padoue: « Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis »

27 décembre, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091227

Fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph : Lc 2,41-52
Commentaire du jour
Saint Antoine de Padoue (v. 1195-1231), franciscain, docteur de l’Eglise
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Eds. Franciscaines 1944, p. 66)

« Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis »

      « Il leur était soumis. » A ces mots, que tout orgueil se fonde, que toute raideur s’écroule, que toute désobéissance se soumette. « Il était soumis. » Qui ? Celui qui, d’un seul mot, a tout créé de rien. Celui qui, comme dit Isaïe, « de sa main mesura la mer ; qui sur sa paume pesa les cieux ; qui de trois doigts souleva la terre ; celui qui place dans sa balance collines et montagnes » (40,12). Celui qui, comme dit Job, « ébranle la terre et secoue les colonnes du ciel ; celui qui commande au soleil et fait rentrer les étoiles ; celui qui étend les cieux et marche sur les flots de la mer ; celui qui fit les constellations ; celui qui opère des merveilles prodigieuses et sans nombre » (9,6-10)… C’est lui, si grand, si puissant, qui est soumis. Et soumis à qui ? A un ouvrier et à une toute pauvre vierge.

      O « premier et dernier » ! (Ap 1,17) O chef des anges, soumis à des hommes ! Le Créateur du ciel, soumis à un ouvrier ; le Dieu d’éternelle gloire soumis à une petite pauvre vierge ! A-t-on jamais rien vu de pareil ? A-t-on jamais entendu chose semblable ?

      Alors, n’hésitez plus à obéir, à vous soumettre… Descendre, venir à Nazareth, être soumis, obéir parfaitement : c’est là toute la sagesse… C’est là être sage avec sobriété. La pure simplicité est « comme l’eau de Siloé, qui coule en silence » (Is 8,6). Il y a des sages dans les ordres religieux ; mais c’est par des hommes simples que Dieu les y a rassemblés. Dieu « a choisi ceux qui étaient fous et infirmes, faibles et ignorants », pour rassembler par eux « ceux qui étaient sages, puissants et de haute naissance », « afin que toute chair ne se glorifie pas en elle-même » (1Co 1,26-29) mais en celui qui est descendu, qui est venu à Nazareth, et qui a été soumis.

Sacra famiglia, Pittore veneto (fine sec. XVII)

26 décembre, 2009

Sacra famiglia, Pittore veneto (fine sec. XVII) dans images sacrée sacra%20famiglia
http://www.provincia.padova.it/COMUNI/MONSELICE/arte/duomo%20nuovo.htm

HOMÉLIE, LIEN A LA PAGE AVEC TOUTS LES TEXTE DE LA LITURGIE DU DIMANCHE

26 décembre, 2009

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,sainte.famille,2647.html

DIMANCHE 27 DÉCEMBRE 2009

LIEN A LA PAGE AVEC TOUTS LES TEXTE DE LA LITURGIE DU DIMANCHE:

http://www.homelies.fr/messe,sainte.famille,3124.html

HOMÉLIE:

http://www.homelies.fr/homelie,sainte.famille,2647.html

Homélie – Messe  

Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Famille. En suivant les Evangiles de Matthieu et de Luc, nous fixons notre regard sur Jésus, Marie et Joseph, et nous adorons le mystère d’un Dieu qui a voulu naître d’une femme, la Sainte Vierge, et entrer dans ce monde par la voie commune à tous les hommes. En agissant ainsi, il a sanctifié la réalité de la famille, la comblant de la grâce divine et révélant pleinement sa vocation et sa mission.
Quelle est cette vocation et cette mission ? La famille est le premier lieu où se vit l’amour, où il manifeste sa mystérieuse fécondité, où il se transmet et s’apprend. La famille est le lieu où l’homme découvre que son histoire est une histoire d’amour car Dieu l’a créé à son image et que malgré les défigurations que le péché lui a fait subir, cette image demeure toujours vivante au fond de chacun. La famille est le lieu où se découvre la dignité de l’homme : être établi dans une relation d’amour avec Dieu et être fait pour aimer. La vie témoigne de cet être de l’homme fait pour l’amour.
N’est-il pas étonnant que la famille, qui toujours et partout a été célébrée comme le sanctuaire de la vie, soit devenue de nos jours un lieu où rôde la mort ? N’est ce pas un signe éloquent de la crise de l’espérance que traverse notre société marquée par la « culture de la mort » ?
La menace qui pèse sur la vie de l’enfant, fruit et incarnation de l’amour, n’est-elle pas la preuve irréfutable que notre société a perdu le sens du mystère de la personne humaine ? Lorsqu’un groupe humain revendique conjointement le « droit » à l’enfant et le « droit » de l’éliminer, il reconnaît ouvertement qu’il ne considère plus cet enfant comme une fin en soi, mais simplement comme un moyen au service de la satisfaction des désirs des parents.
Il est urgent que les hommes et les femmes de notre temps reprennent conscience de la grandeur de la vocation de l’homme et de la femme, appelés à devenir les proches collaborateurs de Dieu dans l’acte de procréation de leurs enfants. Par sa seule présence, l’enfant est signe de la fécondité de l’Alliance ; de l’alliance matrimoniale entre l’homme et la femme, mais aussi de l’Alliance nuptiale entre Dieu et l’humanité : « A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l’Eglise » (Ep 5, 32).
En tant qu’elle est le lieu où se tissent les liens de l’amour de l’autre et où ils se concrétisent en fidélité, solidarité, pardon, la famille est à la fois cellule d’Eglise et cellule de base de la société Le lien d’alliance qui résulte du sacrement du mariage est plus qu’un contrat utilitaire : c’est le lieu de l’agapè. Les conjoints sont appelés par le sacrement du mariage à manifester que Dieu est amour, agapè. Or l’amour se diffuse de lui-même. Par conséquent, les couples mèneront au bout leur vocation en s’engageant sur le chemin du don d’eux-mêmes, l’un envers l’autre, l’un et l’autre envers les enfants que le Seigneur leur donnera mais aussi en servant leur prochain. On ne se marie pas pour se retirer bien tranquille dans un nid douillet. La famille est la seule institution fondée sur la gratuité du don. Les couples sont donc appelés à rayonner autour d’eux la gratuité de cet amour et à s’engager afin qu’il puisse être le lien qui unisse les différentes parties du corps social.
La famille apporte une autre expérience exceptionnelle : celle d’être fondée sur la grâce de Dieu. Car c’est dans la grâce du sacrement du mariage que se déploie fondamentalement la fécondité de la famille, sa capacité à développer une relation d’amour, sans cesse en travail de conversion et de réconciliation. Il est ici capital de nous rappeler que l’Evangile de l’amour et de la vie, appelé à se déployer en chaque famille, est aussi l’Evangile de la miséricorde.
A Nazareth, dans une humble famille, nous contemplons le mystère de notre rédemption qui s’est accompli pleinement dans la mort et la résurrection de Jésus. Cela signifie que l’avenir de l’humanité passe par la famille. Dieu a voulu faire de la famille une communauté de vie et d’amour et appelle chacune à être une petite « église domestique » resplendissant des vertus évangéliques et de la bonne nouvelle du salut offert en Jésus à tous les hommes.

Qu’en ce jour, Jésus, Marie et Joseph bénissent et protègent toutes les familles du monde. Qu’en leur sein règnent la sérénité et la joie, la justice et la paix que le Christ, par sa naissance, a apportées comme don à l’humanité.
Frère Elie

Message de Noël de Benoît XVI

26 décembre, 2009

 du site:

http://www.zenit.org/article-23087?l=french

Message de Noël de Benoît XVI

ROME, Vendredi 25 décembre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le message de Noël que le pape Benoît XVI a adressé au monde, aujourd’hui, à midi, depuis le balcon de la « loggia des bénédictions », en présence de plusieurs milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre, avant de donner sa bénédiction « urbi et orbi » (à la ville et au monde).

* * *

Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier,

et vous tous, hommes et femmes aimés du Seigneur !

« Lux fulgebit hodie super nos,

Quia natus est nobis Dominus.

- Aujourd’hui, sur nous, la lumière va resplendir,

car le Seigneur nous est né ».

(Missel romain, Nativité du Seigneur – Messe de l’Aurore, Antienne d’ouverture).

La liturgie de la Messe de l’Aurore nous a rappelé que, désormais, la nuit est passée, le jour est avancé ; la lumière qui émane de la grotte de Bethléem resplendit sur nous.

Toutefois la Bible et la Liturgie ne nous parlent pas de la lumière naturelle, mais d’une autre lumière, spéciale, de quelque façon dirigée et orientée vers un « nous », le même « nous » pour lequel l’Enfant de Bethléem « est né ». Ce « nous » c’est l’Église, la grande famille universelle des croyants dans le Christ, qui ont attendu avec espérance la nouvelle naissance du Sauveur et qui, aujourd’hui, célèbrent dans ce mystère l’actualité permanente de cet événement.

Au début, autour de la crèche de Bethléem, ce « nous » était presque invisible aux yeux des hommes. Comme nous le rapporte l’Évangile de saint Luc, il comprenait, en plus de Marie et de Joseph, quelques humbles bergers qui arrivèrent à la grotte, après avoir été avertis par les anges. La lumière du premier Noël fut comme un feu allumé dans la nuit. Autour tout était sombre, tandis que dans la grotte resplendissait « la vraie Lumière, qui éclaire tout homme » (Jn 1, 9). Toutefois tout se passa dans la simplicité et dans la discrétion, selon le style par lequel Dieu opère dans toute l’histoire du salut. Dieu aime allumer des lumières circonscrites, pour éclairer ensuite sur un vaste rayon. La Vérité, comme l’Amour, qui en sont le contenu, s’allument là où la lumière est accueillie, se répandant ensuite en cercles concentriques, presque par contact, dans les cœurs et dans les esprits de ceux qui, s’ouvrant librement à sa splendeur, deviennent à leur tour sources de lumière. C’est l’histoire de l’Église qui commence son cheminement dans la pauvre grotte de Bethléem, et qui, à travers les siècles, devient Peuple et source de lumière pour l’humanité. Aujourd’hui aussi, à travers ceux qui vont à la rencontre de l’Enfant, Dieu allume encore des feux dans la nuit du monde pour appeler les hommes à reconnaître en Jésus le « signe » de sa présence salvatrice et libératrice et élargir le « nous » des croyants dans le Christ à l’humanité tout entière.

Partout où il y a un « nous » qui accueille l’amour de Dieu, là resplendit la lumière du Christ, même dans les situations les plus difficiles. L’Église, comme la Vierge Marie, offre au monde Jésus, le Fils qu’elle-même a reçu en don, et qui est venu libérer l’homme de l’esclavage du péché. Comme Marie, l’Église n’a pas peur, car cet Enfant est sa force. Mais elle ne le garde pas pour elle : elle l’offre à tous ceux qui le cherchent d’un cœur sincère, aux humbles de la terre et aux affligés, aux victimes de la violence, à ceux qui désirent ardemment le bien de la paix. Aujourd’hui aussi, pour la famille humaine profondément marquée par une grave crise économique, mais d’abord encore morale, et par les douloureuses blessures de guerres et de conflits, sous la forme du partage et de la fidélité à l’homme, l’Église répète avec les bergers : « Allons jusqu’à Bethléem » (Lc 2, 15), là nous trouverons notre espérance.

Le « nous » de l’Église vit là où Jésus est né, en Terre Sainte, pour inviter ses habitants à abandonner toute logique de violence et de vengeance et à s’engager avec une vigueur renouvelée et avec générosité sur le chemin d’une coexistence pacifique. Le « nous » de l’Église est présent dans les autres Pays du Moyen Orient. Comment ne pas penser à la situation tourmentée en Irak et à ce petit troupeau de chrétiens qui vit dans la Région ? Il souffre parfois de violences et d’injustices mais il est toujours disposé à donner sa propre contribution à l’édification de la cohabitation civile contraire à la logique du conflit et du refus du voisin. Le « nous » de l’Église opère au Sri Lanka, dans la Péninsule coréenne et aux Philippines, comme aussi en d’autres terres asiatiques, comme levain de réconciliation et de paix. Sur le continent africain, il ne cesse d’élever sa voix vers Dieu pour implorer la fin de toutes les exactions en République Démocratique du Congo. Il invite les habitants de la Guinée et du Niger au respect des droits de toute personne et au dialogue. À ceux de Madagascar, il demande de dépasser les divisions internes et de s’accueillir réciproquement. À tous, il rappelle qu’ils sont appelés à l’espérance, malgré les drames, les épreuves et les difficultés qui continuent de les affliger. En Europe et en Amérique septentrionale, le « nous » de l’Église incite à dépasser la mentalité égoïste et techniciste, à promouvoir le bien commun et à respecter les personnes plus faibles, à commencer par celles qui ne sont pas encore nées. Au Honduras, il aide à reprendre le chemin institutionnel. Dans toute l’Amérique Latine, le « nous » de l’Église est facteur identitaire, plénitude de vérité et de charité qu’aucune idéologie ne peut remplacer, appel au respect des droits inaliénables de toute personne et à son développement intégral, annonce de justice et de fraternité, source d’unité.

Fidèle au mandat de son Fondateur, l’Église est solidaire de ceux qui sont frappés par les calamités naturelles et par la pauvreté, également dans les sociétés opulentes. Face à l’exode de ceux qui émigrent de leur terre et qui sont poussés au loin par la faim, par l’intolérance ou par la dégradation environnementale, l’Église est une présence qui appelle à l’accueil. En un mot, l’Église annonce partout l’Évangile du Christ malgré les persécutions, les discriminations, les attaques et l’indifférence, parfois hostile, qui – quoi qu’il en soit – lui permettent de partager le sort de son Maître et Seigneur.

Chers frères et sœurs, quel grand don de faire partie d’une communion qui est pour tous ! C’est la communion de la Sainte Trinité, du cœur de laquelle l’Emmanuel, Jésus, Dieu-avec-nous, est descendu dans le monde. Comme les bergers de Bethléem, contemplons pleins d’émerveillement et de gratitude ce mystère d’amour et de lumière ! Joyeux Noël à tous !

[Texte original: Italien - traduction distribuée par le Bureau de presse du Saint-Siège]

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