Guillaume de Saint-Thierry : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans ce monde »
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7e jour dans l’Octave de Noël : Jn 1,1-18
Commentaire du jour
Guillaume de Saint-Thierry (vers 1085-1148), moine bénédictin puis cistercien
La Contemplation de Dieu, 10 (trad. AELF ; cf SC 61, p. 91s)
« Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans ce monde »
Oui, tu nous as aimés le premier, pour que nous t’aimions. Tu n’as pas besoin de notre amour, mais nous ne pouvions parvenir à la fin que tu nous avais donnée qu’en t’aimant. C’est pourquoi, « ayant jadis parlé à nos pères par les prophètes, bien des fois et de bien des manières, en ces derniers jours tu nous as parlé par le Fils », ton Verbe (He 1,1). C’est par lui « que les cieux ont été faits, et par le souffle de sa bouche toute leur puissance » (Ps 32,6). Pour toi, parler par ton Fils ce n’est pas autre chose que de mettre en plein soleil, de faire voir avec éclat combien et comment tu nous as aimés, puisque tu n’as pas épargné ton propre Fils, mais l’as livré pour nous tous (Rm 8,32). Et lui aussi, il nous a aimés, et il s’est livré lui-même pour nous (Ga 2,20).
Telle est la Parole, le Verbe tout-puissant que tu nous adresses, Seigneur. Tandis que tout baignait dans le silence, c’est-à-dire au profond de l’erreur, il est descendu des demeures royales (Sg 18,14), pour abattre durement l’erreur et doucement mettre en valeur l’amour. Et tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il a dit sur terre, jusqu’aux opprobres, jusqu’aux crachats et aux gifles, jusqu’à la croix et au sépulcre, ce n’était rien d’autre que ta parole par ton Fils, parole qui nous provoquait à l’amour, parole qui éveillait en nous l’amour pour toi.
Tu savais en effet, Dieu, Créateur des âmes, que les âmes des fils des hommes ne peuvent être forcées à cette affection, mais qu’il faut les provoquer. Parce que là où il y a contrainte, il n’y a plus de liberté; là où il n’y a pas de liberté, il n’y a pas de justice… Tu as voulu que nous t’aimions, car en justice nous ne pouvions être sauvés sinon en t’aimant. Et nous ne pouvions t’aimer à moins que cela ne vienne de toi. Donc, Seigneur, comme l’apôtre de ton amour le dit, tu nous as aimés le premier (1Jn 4,10), et le premier tu aimes tous ceux qui t’aiment. Mais nous, nous t’aimons par l’affection de l’amour que tu as mis en nous.
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