Archive pour le 20 décembre, 2009
Jour de Noël (Jerusalem)
20 décembre, 2009du site:
http://jerusalem.cef.fr/homelies/index.php?hid=47
Jour de Noël
Un jour, dans un de ses sermons, Maurice Zundel s’exclama :
«Voilà, Dieu vous est livré, faites-en ce que vous voulez !
Dieu vous est livré ! Il risque tout.
Vous pouvez le tuer, il est sans défense.
Vous pouvez le crucifier : il est sans appel.
Il vous fait crédit … Tout est là.»
Les yeux rivés devant ce nouveau-né couché dans une mangeoire,
comment ne pas être saisis, à notre tour,
par Dieu qui est livré entre nos mains d’homme ?
En Jésus, Dieu se livre à nous.
Il consent à cette rencontre dans notre humanité
qui, du coup, le rend vulnérable.
Comme tout nouveau-né, cet Enfant Jésus
a besoin d’une mère pour le nourrir,
d’un père pour le protéger.
Notre Dieu est livré car il a besoin d’un autre pour vivre en notre humanité.
Entre le cri de l’enfant qui a faim
et le cri du crucifié – J’ai soif -,
il y a un même appel : être aimé.
Dans cette naissance que nous célébrons,
non seulement Dieu se livre mais encore il demeure caché.
Le Christ aurait pu venir de toutes sortes de façon,
or il est né loin des honneurs, dans une étable.
Sa condition de nouveau-né évite d’apporter
toute preuve qui contraindrait notre raison.
Seule la foi peut voir ce qui est caché et confesser
qu’en cet enfant habite corporellement la plénitude de la divinité (Col 2,9).
François Varillon écrit :
Dieu «reste caché pour n’être pas irrésistible.
Son invisibilité est pudeur …
Dieu est caché, humblement caché
car on ne pourrait le voir et rester libre.»
La présence de Dieu en Jésus est tout sauf écrasante.
Dieu ne s’impose pas.
Il ne violente pas notre intelligence
et ne brusque pas notre cœur.
Il vient chez nous seulement si nous voulons bien de lui.
Il attend que nous lui ouvrions la porte
et ne frappe pas comme un forcené.
Dieu livré, Dieu caché, … Dieu humilié.
Quel abaissement pour notre Dieu
que d’accepter l’esclavage de notre humanité !
Aujourd’hui, nous contemplons
le Créateur de toutes choses réduit à l’indigence,
l’Eternel soumis au rythme du temps,
l’Infini cantonné dans cette crèche misérable,
le Tout-Puissant vagissant sur la paille,
la Parole éternelle du Père réduite au silence.
Quel mystère dans cet abaissement !
La Vierge a conçu l’Inconcevable.
Une fille des hommes atteint l’Inaccessible.
Une grotte contient Celui que l’univers ne contient pas.
La terre devient comme un ciel où Dieu réside
et l’homme est comme un temple où Dieu demeure.
Lui de condition divine,
chante le Cantique de St Paul aux Philippiens,
ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu,
mais il s’anéantit lui-même prenant condition d’esclave,
devenant semblable aux hommes. (Ph 2,6-7)
Dieu livré, Dieu caché, Dieu humilié,
voilà la face plus sombre du mystère
de l’Incarnation du Verbe que nous célébrons.
Mais voici que resplendit simultanément
la face toute lumineuse de ce même mystère.
En effet, le Dieu livré ne fait qu’un avec le Dieu tout aimant.
Dieu s’est totalement donné aux hommes
en Jésus pour nous aimer.
Dieu s’est soumis en tout à notre condition humaine
par amour pour notre humanité
qu’il est venu sauver de la mort et du péché.
Dieu livré, c’est le prix d’un amour fou pour chacun de nous.
En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous :
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde,
afin que nous vivions par Lui. (1 Jn 4,9)
Dieu vulnérable pour rendre l’homme fort.
Ensuite, au Dieu caché répond le Dieu de toute douceur.
La douceur de Dieu, c’est le respect infini de notre liberté.
Dieu se cache pour nous laisser libres
de répondre à son amour.
Oui, Dieu veut sauver l’humanité «en douceur».
«Il faut peu de puissance pour s’imposer, se montrer, s’exhiber.
Il en faut beaucoup pour s’effacer à ce point.
Dieu est infinie douceur ou encore puissance illimitée d’effacement.»
Enfin, à travers le Dieu humilié apparaît le Dieu de toute humilité.
Jésus est l’unique vrai humble.
Pour nous, humains, l’humilité, c’est s’abaisser des hauteurs
où nous nous sommes illusoirement élevés.
Mais, pour Jésus, l’humilité, c’est abandonner la gloire divine
pour la vulnérabilité de notre chair.
Jésus vit un réel abaissement.
Oui, combien il pourra dire plus tard :
Je suis doux et humble de cœur (Mt 11,29).
Amour, douceur, humilité.
Voilà la lumière qui jaillit de cette Nativité.
Une lumière pleine de force
car lorsque nous luttons contre nos lenteurs, nos faiblesses,
Jésus est là dans la crèche
pour nous rappeler qu’il marche avec nous.
Dieu petit-enfant n’a pas fait l’économie
de la lenteur de notre croissance humaine,
des faims, des soifs, des fatigues de tout homme
pour nous sauver.
Dieu reste Dieu, même dans l’extrême dénuement d’un nouveau-né.
Si Dieu a accepté l’inconcevable,
combien plus pouvons-nous trouver en lui la force
de consentir à notre nature humaine avec ses joies et ses pesanteurs.
Même le poids de notre péché,
Jésus le prendra sur lui pour nous en délivrer.
Oui, frères et sœurs, en cette nuit de Noël,
c’est bien un Sauveur qui nous est né.
Dieu livré, caché, humilié
manifeste en Jésus son amour, sa douceur, son humilité.
Plus rien ne peut être vécu comme avant
car Dieu a visité notre chair pour nous sauver de la mort.
Le monde ancien s’en est allé.
Un monde nouveau vient de naître.
Ne le voyez-vous pas ?
Le Noël orthodoxe
20 décembre, 2009du site:
http://klicevac.free.fr/noel_orthodoxe.html
Le Noël orthodoxe
La traditionnelle fête de Noël orthodoxe trouve sa place dans la Serbie d’aujourd’hui. Elle est fêtée le 7 janvier suivant le calendrier julien toujours en vigueur dans l’Eglise serbe. Cette différence d’avec l’église catholique remonte à 1582, quand le pape Grégoire XIII changea de calendrier et créa le calendrier grégorien plus en synchronisme avec la soleil. Le calendrier julien fut établi par Jules César en 46 av. J.-C.. Les protestant acceptèrent le nouveau calendrier au début du XVIIIè siècle.
Noël célèbre la naissance de Jésus, censée avoir eu lieu il y a environ deux mille ans. Mais, à y réfléchir un peu, il est improbable que l’événement soit célébré depuis cette naissance. Quelle est donc l’origine de la fête de Noël.
La naissance de Jésus
Ce n’est qu’au sixième siècle de notre ère qu’un moine vivant à Rome, Denys le Petit, fixe la naissance de Jésus le 25 décembre de l’an 753 de la fondation de Rome et en fait le début de l’ère chrétienne, dans laquelle nous vivons aujourd’hui. En réalité, Jésus est plutôt né avant la mort d’Hérode le Grand (749 de Rome, soit -4). Selon Matthieu, Jésus serait né avant le remplacement d’Hérode par Archélaüs, donc vers -6 ; mais selon Luc, ce serait au moment du recensement de Quirinius qui a eu lieu au moment de la déposition d’Archélaüs, en +6. L’année choisie par Denys correspond ainsi à une moyenne entre ces données contradictoires, mais on ne connaît pas le détail du calcul de Denys.
Denys fixe donc tardivement l’année, mais la fête de Noël existe déjà. Elle est cependant postérieure à la rédaction des évangiles : les récits de la naissance (Matthieu 1-2 ; Luc 1-2) sont écrits après ceux du ministère, vers l’an 100. Or, à cette date, les chrétiens ne fêtent pas encore cette naissance, et rien ne suggère que l’événement ait eu lieu en hiver. En somme, Noël n’existe pas comme fête avant le deuxième siècle.
Le substitut de la fête païenne du solstice d’hiver
La fête de Noël est, en revanche, bien attestée au début du quatrième siècle, lorsque l’empire romain se christianise ; et l’on observe alors qu’elle remplace progressivement la fête romaine des Saturnales qui est une fête de la lumière célébrant le moment de l’année solaire où les jours recommencent à s’allonger. Symboliquement, le solstice d’hiver marque la victoire de la lumière sur les ténèbres et le jour est donc célébré dans la joie.
Les coutumes serbes de la fête de Noël
C’est au neuvième siècle, après leur christianisation par Byzance, que les Serbes commencèrent à fêter Noël. Le rituel de célébration est un mélange des principes orthodoxes et des traditions populaires. Ainsi, la veille de Noël, qui revêt un caractère tout aussi important que le jour même, est principalement marquée par le jeûne. Pour les plus fidèle, le jeûne commence dès le 28 novembre avec le carême de Noël. En hébreux ancien, le mot quarante signifie la « multitude », les quarante jours du carême de Noël symbolisent donc la longue attente par l’humanité de son Sauveur (Jésus jeûna pendant 40 jours dans le désert et ordonna à ses disciples de jeûner). Le carême de Noël n’a pas pour but unique la santé du corps. Le but principal est, par un état d’abstinence, d’accéder à une disponibilité du mental, afin de le diriger vers la prière. Cette pratique religieuse, oubliée en Occident consiste, en premier lieu, en une limitation de nourriture pendant certaines périodes ou jours isolés. Pendant le carême les croyants s’abstiennent de toute nourriture animale : viande, poisson, œufs et produits laitiers (mais pas des crustacés et des fruits de mer, ni de miel).
Un carême encore plus sévère interdit l’utilisation d’alcool et d’huile ainsi que de ses produits dérivés, comme la margarine. Mais le carême de Noël est considéré comme moins rigoureux et permet même le poisson les samedis et dimanches.
La fin du carême est marqué le jour de Noël par un repas festifs regroupant toute la famille. Le repas est constitué principalement d’un cochon de lait grillé, symbolisant un sacrifice au Dieu dont l’origine remonte à l’époque pré-chrétienne, et d’une galette de pain contenant une pièce. Lors du repas, les morceaux de la galette sont coupés à la main et celui qui reçoit la part contenant la pièce aura une année heureuse. La galette est également un symbole de sacrifice au Dieu, qui remonte à l’ancien testament.
La veille de Noël, le matin très tôt, le père de famille part chercher le « badnjak » (rameaux de jeune chêne) qu’il laisse devant l’entrée jusqu’au soir. Lors du couché du soleil, le badnjak est introduit dans la maison, et posé sous la table (sur laquelle aura lieu le repas) avec de la paille. Le dîner est composer de galette, de poisson cuit à l’huile, de miel, de vin, de fruits secs et d’haricots. La nourriture ne doit pas être consommés entièrement.
On souhaite Noël en disant « Le Christ est né ! » ou « Joyeux Noël ! », en réponse on reçoit « Il est né ! » ou « Que Noël t’apporte du bonheur ! ».
Le repas de Noël commence après le retour de l’église. Le père de famille allume un cierge et fait le signe de croix, bénit le repas, récite le « notre père » et coupe le gâteau de Noël.
bonne nuit
20 décembre, 2009Saint Jean Chrysostome: « L’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi »
20 décembre, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091220
Quatrième Dimanche de l’Avent : Lc 1,39-45
Commentaire du jour
Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Eglise
Homélie attribuée (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 3, p. 1039 rev.)
« L’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi »
Quel mystère nouveau et admirable ! Jean ne naît pas encore et déjà il parle par ses tressaillements ; il ne paraît pas encore et déjà il profère des avertissements ; il ne peut pas encore crier et déjà il se fait entendre par des actes ; il n’a pas encore commencé sa vie et déjà il prêche Dieu ; il ne voit pas encore la lumière et déjà il montre le soleil ; il n’est pas encore mis au monde et déjà il se hâte d’agir en précurseur. Le Seigneur est là : il ne peut pas se retenir, il ne supporte pas d’attendre les limites fixées par la nature, mais il s’efforce de rompre la prison du sein maternel et il cherche à faire connaître d’avance la venue du Sauveur. « Il est arrivé, dit-il, celui qui brise les liens. Et moi je reste enchaîné, je suis encore tenu à demeurer ici ? Le Verbe vient pour tout rétablir et moi, je reste encore captif ? Je sortirai, je courrai devant lui et je proclamerai à tous : Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » (Jn 1,29)
Mais dis-nous, Jean, retenu encore dans l’obscurité du sein de ta mère, comment vois-tu et entends-tu ? Comment contemples-tu les choses divines ? Comment peux-tu tressaillir et exulter ? « Grand, dit-il, est le mystère qui s’accomplit, c’est un acte qui échappe à la compréhension de l’homme. A bon droit j’innove dans l’ordre naturel à cause de celui qui doit innover dans l’ordre surnaturel. Je vois, avant même de naître, car je vois en gestation le Soleil de justice (Ml 3,20). Je perçois par l’ouïe, car en venant au monde je suis la voix qui précède le grand Verbe. Je crie, car je contemple, revêtu de sa chair, le Fils unique du Père. J’exulte, car je vois le Créateur de l’univers recevoir la forme humaine. Je bondis, car je pense que le Rédempteur du monde a pris corps. Je suis le précurseur de son avènement et je devance votre témoignage par le mien. »