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Sant’Ambrogio
7 décembre, 20098 Décembre: Immaculé conception, solennité
7 décembre, 2009autre prière sur le site, du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/12/08.php
8 décembre
Immaculé conception, solennité
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Introduction
Vous êtes toute belle, ô ma Bien-Aimée ! et il n’y a point de tache en vous !… Voici la fête privilégiée de Marie, celle qu’elle aime entre toutes ses fêtes, celle qu’elle veut voir célébrer par ses enfants avec le plus de ferveur et de zèle, et à laquelle sont attachées les plus précieuses faveurs.
Marie, devant porter dans son sein l’Auteur même de la sainteté, ne pouvait être souillée d’aucune tache ; il ne convenait pas que le démon eût quelque droit sur celle qui ne venait au monde que pour lui écraser la tête. Non, jamais cet esprit impur n’eut aucun pouvoir sur l’auguste Vierge prédestinée pour être la Mère de Dieu. Il ne lui fut point donné de siéger, même un instant, sur ce trône élevé pour l’adorable Trinité ; jamais il n’entra dans ce sanctuaire préparé pour le Verbe fait chair, pour le Rédempteur du genre humain. Satan fut vaincu de nouveau, comme au jour de sa révolte contre le Tout-Puissant, le jour où Marie a été conçue sans péché.
La croyance à l’Immaculée Conception, de tout temps autorisée et approuvée, a été déclarée dogme de foi, et l’Église prodigue ses plus riches faveurs à ceux qui l’honorent. Récitez avec ferveur, chaque jour de l’Octave, quelques unes des Prières pour honorer l’Immaculée Conception, et comme hommage spécial, ajoutez-y l’hymne ci-après, imitée du Te Deum.
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Hymne en l’honneur de l’immaculée conception de la bienheureuse Vierge Marie
Nous vous louons, ô Marie, et nous proclamons avec joie votre Conception immaculée.
La terre et les cieux admirent votre pureté divine, ô Vierge, Mère du Sauveur !
Dans tous les lieux du monde, les âmes coupables ont recours à vous, ô Marie, refuge des pécheurs !
Les Chrétiens de toutes les nations, les cœurs les plus purs s’unissent pour célébrer votre Conception sans tache.
Ô Immaculée, toujours immaculée !
Ô Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu !
Vous êtes aimable comme une aurore naissante ; votre clémence est pour les mortels comme un soleil bienfaisant.
Toute la cour céleste célèbre votre gloire, ô Fille bien-aimée de Dieu le Père !
À votre nom l’enfer tremble, ô Mère admirable de Dieu le Fils !
Vous abrégez la peine des âmes qui souffrent dans le Purgatoire, ô épouse du Saint Esprit !
Tous les enfants de la sainte Église se plaisent à répéter : Salut à vous, Reine des Cieux, Mère de miséricorde !
Bienheureuse est votre mère sainte Anne ; saint Joseph, fidèle gardien de votre virginité, est digne de tout respect.
C’est par vos mains toutes célestes que Dieu répand l’abondance de ses grâces et de ses faveurs.
C’est en vous, Vierge très pure, que le Fils de Dieu est descendu pour racheter tous les hommes.
L’archange vous a saluée pleine de grâces, et le Très-Haut a mis en vous toutes ses complaisances.
C’est près du trône de Dieu même que vous êtes assise, ô Reine du Ciel, et les Séraphins admirent la gloire qui vous environne.
Vous êtes notre Avocate, et vous demandez miséricorde pour les pécheurs.
Daignez donc, ô Marie, nous vous en supplions, daignez nous secourir, nous qui célébrons avec joie et amour votre immaculée Conception.
Obtenez-nous de partager un jour, dans le Ciel, la félicité des Anges et des Saints.
Protégez votre famille chérie, protégez vos enfants.
Comblez-les de vos faveurs, enrichissez-les de vos vertus.
Nous nous réunissons en cette solennité pour vous bénir ; et les siècles futurs rediront vos louanges.
Nous exaltons le nom de Marie, aimable par-dessus tous les noms ; ce nom est la gloire de la terre et des cieux.
Daignez, en mémoire de votre Conception sans tache, nous obtenir une inviolable pureté.
Montrez-vous toujours notre Mère, en vertu des paroles sacrées de votre divin Fils sur la croix.
Qu’à votre prière, Jésus montre à son Père les plaies qu’il a reçues pour nous.
Qu’il montre surtout son cœur percé par la lance en faveur des pauvres pécheurs.
Ô Marie pleine de clémence ! ô Marie notre Mère ! ne nous abandonnez jamais.
Que tous les esprits, tous les cœurs et toutes les bouches s’unissent pour célébrer le privilège de votre immaculée Conception, ô Marie !
Ainsi soit-il.
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Pape Benoît: Saint Ambroise (7 décembre)
7 décembre, 2009du site:
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 24 octobre 2007
Saint Ambroise
Chers frères et sœurs,
Le saint Evêque Ambroise – dont je vous parlerai aujourd’hui – mourut à Milan dans la nuit du 3 au 4 avril 397. C’était l’aube du Samedi Saint. La veille, vers cinq heures de l’après-midi, il s’était mis à prier, étendu sur son lit, les bras ouverts en forme de croix. Il participait ainsi, au cours du solennel triduum pascal, à la mort et à la résurrection du Seigneur. « Nous voyions ses lèvres bouger », atteste Paulin, le diacre fidèle qui, à l’invitation d’Augustin, écrivit sa Vie, « mais nous n’entendions pas sa voix ». Tout d’un coup, la situation parut précipiter. Honoré, Evêque de Verceil, qui assistait Ambroise et qui se trouvait à l’étage supérieur, fut réveillé par une voix qui lui disait: « Lève-toi, vite! Ambroise va mourir… ». Honoré descendit en hâte – poursuit Paulin – « et présenta le Corps du Seigneur au saint. A peine l’eut-il pris et avalé, Ambroise rendit l’âme, emportant avec lui ce bon viatique. Ainsi, son âme, restaurée par la vertu de cette nourriture, jouit à présent de la compagnie des anges » (Vie 47). En ce Vendredi Saint de l’an 397, les bras ouverts d’Ambroise mourant exprimaient sa participation mystique à la mort et à la résurrection du Seigneur. C’était sa dernière catéchèse: dans le silence des mots, il parlait encore à travers le témoignage de sa vie.
Ambroise n’était pas vieux lorsqu’il mourut. Il n’avait même pas soixante ans, étant né vers 340 à Trèves, où son père était préfet des Gaules. Sa famille était chrétienne. A la mort de son père, sa mère le conduisit à Rome alors qu’il était encore jeune homme, et le prépara à la carrière civile, lui assurant une solide instruction rhétorique et juridique. Vers 370, il fut envoyé gouverner les provinces de l’Emilie et de la Ligurie, son siège étant à Milan. C’est précisément en ce lieu que faisait rage la lutte entre les orthodoxes et les ariens, en particulier après la mort de l’Evêque arien Auxence. Ambroise intervint pour pacifier les âmes des deux factions adverses, et son autorité fut telle que, bien que n’étant qu’un simple catéchumène, il fut acclamé Evêque de Milan par le peuple.
Jusqu’à ce moment, Ambroise était le plus haut magistrat de l’Empire dans l’Italie du Nord. Culturellement très préparé, mais tout aussi démuni en ce qui concerne l’approche des Ecritures, le nouvel Evêque se mit à étudier avec ferveur. Il apprit à connaître et à commenter la Bible à partir des œuvres d’Origène, le maître incontesté de l’ »école alexandrine ». De cette manière, Ambroise transféra dans le milieu latin la méditation des Ecritures commencée par Origène, en introduisant en Occident la pratique de la lectio divina. La méthode de la lectio finit par guider toute la prédication et les écrits d’Ambroise, qui naissent précisément de l’écoute orante de la Parole de Dieu. Un célèbre préambule d’une catéchèse ambrosienne montre de façon remarquable comment le saint Evêque appliquait l’Ancien Testament à la vie chrétienne: « Lorsque nous lisions les histoires des Patriarches et les maximes des Proverbes, nous parlions chaque jour de morale – dit l’Evêque de Milan à ses catéchumènes et à ses néophytes – afin que, formés et instruits par ceux-ci, vous vous habituiez à entrer dans la vie des Pères et à suivre le chemin de l’obéissance aux préceptes divins » (Les mystères, 1, 1). En d’autres termes, les néophytes et les catéchumènes, selon l’Evêque, après avoir appris l’art de bien vivre, pouvaient désormais se considérer préparés aux grands mystères du Christ. Ainsi, la prédication d’Ambroise – qui représente le noyau fondamental de son immense œuvre littéraire – part de la lecture des Livres saints (« les Patriarches », c’est-à-dire les Livres historiques, et « les Proverbes », c’est-à-dire les Livres sapientiels), pour vivre conformément à la Révélation divine.
Il est évident que le témoignage personnel du prédicateur et le niveau d’exemplarité de la communauté chrétienne conditionnent l’efficacité de la prédication. De ce point de vue, un passage des Confessions de saint Augustin est significatif. Il était venu à Milan comme professeur de rhétorique; il était sceptique, non chrétien. Il cherchait, mais il n’était pas en mesure de trouver réellement la vérité chrétienne. Ce qui transforma le cœur du jeune rhéteur africain, sceptique et désespéré, et le poussa définitivement à la conversion, ne furent pas en premier lieu les belles homélies (bien qu’il les appréciât) d’Ambroise. Ce fut plutôt le témoignage de l’Evêque et de son Eglise milanaise, qui priait et chantait, unie comme un seul corps. Une Eglise capable de résister aux violences de l’empereur et de sa mère, qui aux premiers jours de l’année 386, avaient recommencé à prétendre la réquisition d’un édifice de culte pour les cérémonies des ariens. Dans l’édifice qui devait être réquisitionné – raconte Augustin – « le peuple pieux priait, prêt à mourir avec son Evêque ». Ce témoignage des Confessions est précieux, car il signale que quelque chose se transformait dans le cœur d’Augustin, qui poursuit: « Nous aussi, bien que spirituellement encore tièdes, nous participions à l’excitation du peuple tout entier » (Confessions 9, 7).
Augustin apprit à croire et à prêcher à partir de la vie et de l’exemple de l’Evêque Ambroise. Nous pouvons nous référer à un célèbre sermon de l’Africain, qui mérita d’être cité de nombreux siècles plus tard dans la Constitution conciliaire Dei Verbum: « C’est pourquoi – avertit en effet Dei Verbum au n. 25 – tous les clercs, en premier lieu les prêtres du Christ, et tous ceux qui vaquent normalement, comme diacres ou comme catéchistes, au ministère de la Parole, doivent, par une lecture spirituelle assidue et par une étude approfondie, s’attacher aux Ecritures, de peur que l’un d’eux ne devienne « un vain prédicateur de la Parole de Dieu au-dehors, lui qui ne l’écouterait pas au-dedans de lui »". Il avait appris précisément d’Ambroise cette « écoute au-dedans », cette assiduité dans la lecture des Saintes Ecritures, dans une attitude priante, de façon à accueillir réellement dans son cœur la Parole de Dieu et à l’assimiler.
Chers frères et sœurs, je voudrais vous proposer encore une sorte d’ »icône patristique », qui, interprétée à la lumière de ce que nous avons dit, représente efficacement « le cœur » de la doctrine ambrosienne. Dans son sixième livre des Confessions, Augustin raconte sa rencontre avec Ambroise, une rencontre sans aucun doute d’une grande importance dans l’histoire de l’Eglise. Il écrit textuellement que, lorsqu’il se rendait chez l’Evêque de Milan, il le trouvait régulièrement occupé par des catervae de personnes chargées de problèmes, pour les nécessités desquelles il se prodiguait; il y avait toujours une longue file qui attendait de pouvoir parler avec Ambroise, pour chercher auprès de lui le réconfort et l’espérance. Lorsqu’Ambroise n’était pas avec eux, avec les personnes, (et cela ne se produisait que très rarement), il restaurait son corps avec la nourriture nécessaire, ou nourrissait son esprit avec des lectures. Ici, Augustin s’émerveille, car Ambroise lisait l’Ecriture en gardant la bouche close, uniquement avec les yeux (cf. Confess. 6, 3). De fait, au cours des premiers siècles chrétiens la lecture était strictement conçue dans le but de la proclamation, et lire à haute voix facilitait également la compréhension de celui qui lisait. Le fait qu’Ambroise puisse parcourir les pages uniquement avec les yeux, révèle à un Augustin admiratif une capacité singulière de lecture et de familiarité avec les Ecritures. Et bien, dans cette « lecture du bout des lèvres », où le cœur s’applique à parvenir à la compréhension de la Parole de Dieu – voici « l’icône » dont nous parlons -, on peut entrevoir la méthode de la catéchèse ambrosienne: c’est l’Ecriture elle-même, intimement assimilée, qui suggère les contenus à annoncer pour conduire à la conversion des cœurs.
Ainsi, selon le magistère d’Ambroise et d’Augustin, la catéchèse est inséparable du témoignage de la vie. Ce que j’ai écrit dans l’Introduction au christianisme, à propos du théologien, peut aussi servir pour le catéchiste. Celui qui éduque à la foi ne peut pas risquer d’apparaître comme une sorte de clown, qui récite un rôle « par profession ». Il doit plutôt être – pour reprendre une image chère à Origène, écrivain particulièrement apprécié par Ambroise – comme le disciple bien-aimé, qui a posé sa tête sur le cœur du Maître, et qui a appris là la façon de penser, de parler, d’agir. Pour finir, le véritable disciple est celui qui annonce l’Evangile de la manière la plus crédible et efficace.
Comme l’Apôtre Jean, l’Evêque Ambroise – qui ne se lassait jamais de répéter: « Omnia Christus est nobis!; le Christ est tout pour nous! » – demeure un authentique témoin du Seigneur. Avec ses paroles, pleines d’amour pour Jésus, nous concluons ainsi notre catéchèse: « Omnia Christus est nobis! Si tu veux guérir une blessure, il est le médecin; si la fièvre te brûle, il est la source; si tu es opprimé par l’iniquité, il est la justice; si tu as besoin d’aide, il est la force; si tu crains la mort, il est la vie; si tu désires le ciel, il est le chemin; si tu es dans les ténèbres, il est la lumière… Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon: bienheureux l’homme qui espère en lui! » (De virginitate, 16, 99). Plaçons nous aussi notre espérance dans le Christ. Nous serons ainsi bienheureux et nous vivrons en paix.
Première prédication de l´Avent au Vatican, par le père Cantalamessa
7 décembre, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-22875?l=french
Première prédication de l´Avent au Vatican, par le père Cantalamessa
En présence du pape Benoît XVI et de la curie romaine
ROME, Vendredi 4 décembre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la première prédication de l’Avent prononcée ce vendredi matin par le P. Raniero Cantalamessa O.F.M. Cap., prédicateur de la Maison pontificale, en présence du pape Benoît XVI et de la curie romaine, dans la chapelle Redemptoris Mater, au Vatican.
Première prédication
« Serviteurs et amis de Jésus Christ »
1. A la source de tout sacerdoce
Dans le choix du thème à proposer pour ces prédications à la Maison pontificale j’essaie toujours de me laisser guider par la grâce particulière que l’Eglise est en train de vivre. L’an dernier, c’était la grâce de l’Année Saint-Paul, cette année, c’est la grâce de l’Année sacerdotale que nous vous sommes tous, Saint-Père, profondément reconnaissants d’avoir proclamée.
Le Concile Vatican II a consacré un document entier, le Presbyteroroum ordinis, au thème du sacerdoce ; en 1992, Jean-Paul II a adressé à toute l’Eglise l’exhortation post-synodale Pastores dabo vobis, sur la formation des prêtres dans les circonstances actuelles ; en convoquant cette Année sacerdotale, le Souverain Pontife actuel a tracé un bref mais intense profil du prêtre à la lumière de la vie du saint Curé d’Ars. Il y a eu d’innombrables interventions d’évêques particuliers sur ce thème, sans parler des livres écrits sur la figure et la mission du prêtre, au cours du siècle qui vient de s’achever, dont certains constituent de très grandes œuvres littéraires.
Que peut-on ajouter à tout cela dans le bref temps d’une méditation ? Je me sens encouragé par le dicton par lequel, je me souviens, un prédicateur commençait son cours d’exercices : « Non nova ut sciatis, sed vetera ut faciatis » : l’important n’est pas de connaître des choses nouvelles, mais de mettre en pratique celles que l’on connaît. Je renonce par conséquent à toute tentative de synthèse doctrinale, de présentations globales ou de profils idéaux sur le prêtre (je n’en aurais ni le temps, ni la capacité) et je tente, si possible, de faire vibrer notre cœur sacerdotal, au contact de quelque parole de Dieu.
La parole des Ecritures qui nous servira de fil conducteur est 1 Corinthiens 4, 1 dont nombre d’entre nous se souviennent dans la traduction latine de la Vulgate : « Sic nos existimet homo ut ministros Christi et dispensatores mysteriorum Dei » : « Qu’on nous regarde donc comme des serviteurs du Christ et des intendants des mystères de Dieu ». Nous pouvons y ajouter, pour certains aspects, la définition de la Lettre aux Hébreux : « Tout grand prêtre, en effet, pris d’entre les hommes, est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu » (He 5, 1).
Ces phrases ont l’avantage de nous ramener aux racines communes de tout sacerdoce, c’est-à-dire au stade de la révélation où le ministère apostolique ne s’est pas encore diversifié, donnant lieu à trois degrés canoniques d’évêques, prêtres et diacres qui, au moins en ce qui concerne les fonctions respectives, ne deviendront clairs qu’avec saint Ignace d’Antioche, au début du IIe siècle. Cette racine commune est mise en lumière par le Catéchisme de l’Eglise catholique qui définit l’Ordre sacré comme « le sacrement grâce auquel la mission confiée par le Christ à ses Apôtres continue à être exercée dans l’Église jusqu’à la fin des temps : il est donc le sacrement du ministère apostolique » (n. 1536).
C’est à ce stade initial que nous tenterons de nous référer le plus possible dans nos méditations, afin de recueillir l’essence du ministère sacerdotal. Pendant cet Avent, nous ne prendrons en considération que la première partie de la phrase de l’Apôtre : « Serviteurs du Christ ». Si Dieu le veut, nous poursuivrons notre réflexion pendant le Carême, en méditant sur ce que signifie pour un prêtre être « administrateur des mystères de Dieu » et quels sont les mystères qu’il doit administrer.
« Serviteurs du Christ ! » (avec le point d’exclamation, pour indiquer la grandeur, la dignité et la beauté de ce titre) : voilà la parole qui devrait toucher notre cœur dans cette méditation et le faire vibrer d’un saint orgueil. Ici, il n’est pas question des services pratiques ou ministériels, comme administrer la parole et les sacrements (de cela, comme je le disais, nous parlerons pendant le Carême) ; nous ne parlons pas, en d’autres termes, du service en tant que acte, mais du service en tant qu’état, en tant que vocation fondamentale et en tant qu’identité du prêtre, et nous en parlons dans le sens et l’esprit même de Paul qui, au début de ses lettres se présente toujours ainsi : « Paul, serviteur du Christ Jésus, apôtre par vocation ».
Sur le passeport invisible du prêtre, celui avec lequel il se présente chaque jour devant Dieu et devant son peuple, à côté de « profession », on devrait pouvoir lire : « Serviteur de Jésus Christ ». Tous les chrétiens sont naturellement serviteurs du Christ, mais le prêtre l’est à un titre et dans un sens tout particulier, de même que tous les baptisés sont prêtres, mais le ministre ordonné l’est à un titre et dans un sens différent et supérieur.
2. Continuateurs de l’œuvre du Christ
Le service essentiel que le prêtre est appelé à rendre au Christ est celui de continuer son œuvre dans le monde : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20, 21). Dans sa célèbre Lettre aux Corinthiens, le Pape saint Clément commente : « Le Christ est envoyé par Dieu et les Apôtres par le Christ… Ceux-ci, qui prêchaient partout dans les campagnes et dans les villes, nommèrent leurs premiers successeurs, qui ont été mis à l’épreuve par l’Esprit, pour être évêques et diacres ». Le Christ est envoyé par le Père, les apôtres par le Christ, les évêques par les apôtres : ceci est la première énonciation claire du principe de la succession apostolique.
Mais cette parole de Jésus n’a pas uniquement une signification juridique et formelle. En d’autres termes, elle ne fonde pas seulement le droit des ministres ordonnés de parler en tant qu’ « envoyés » du Christ ; elle indique également le motif et le contenu de ce mandat qui est le même que le mandat par lequel le Père a envoyé son Fils dans le monde. Et pourquoi Dieu a-t-il envoyé son Fils dans le monde ? Ici également nous renonçons à des réponses globales, exhaustives, pour lesquelles il faudrait lire tout l’évangile ; seulement quelques déclarations programmatiques de Jésus.
Devant Pilate, il affirme solennellement : « Je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité » (Jn 18, 37). Continuer l’œuvre du Christ comporte donc, pour le prêtre, le fait de rendre témoignage à la vérité, de faire briller la lumière du vrai. Il faut seulement tenir compte de la double signification du mot vérité, aletheia, chez Jean. Cette signification oscille entre la réalité divine et la connaissance de la réalité divine, entre une signification ontologique ou objective et une signification gnoséologique ou subjective. La vérité est « la réalité éternelle telle qu’elle a été révélée aux hommes, qui se réfère aussi bien à la réalité elle-même qu’à sa révélation »1.
L’interprétation traditionnelle a compris la « vérité » surtout dans le sens de révélation et connaissance de la vérité ; en d’autres termes, comme vérité dogmatique. Ceci est certes une tâche essentielle. L’Eglise, dans son ensemble, l’accomplit à travers le magistère, des conciles, des théologiens, et le prêtre individuel qui prêche au peuple la « saine doctrine ».
Cependant, il ne faut pas oublier l’autre signification de la vérité, chez Jean : celle de réalité connue, plus que de connaissance de la réalité. A la lumière de cela, la tâche de l’Eglise et de chaque prêtre ne se limite pas à proclamer les vérités de la foi, mais doit aider à en faire l’expérience, à entrer dans une relation profonde et personnelle avec la réalité de Dieu, à travers l’Esprit Saint.
« La foi, a écrit saint Thomas d’Aquin, ne se termine pas à l’énoncé, mais à la chose » (« Fides non terminatur ad enuntiabile sed ad rem »). De la même manière, les maîtres de la foi ne peuvent pas se contenter d’enseigner les soi-disant vérités de foi, ils doivent aider les personnes à puiser la « chose », à ne pas avoir seulement une idée de Dieu mais à faire l’expérience de Dieu, selon le sens biblique de connaître, différent, comme nous le savons, du sens grec et philosophique.
La déclaration que Jésus prononce en présence de Nicodème est une autre déclaration programmatique d’intentions : « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3, 17). Cette phrase doit être lue à la lumière de celle qui vient juste avant : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle ». Jésus est venu révéler aux hommes la volonté salvifique et l’amour miséricordieux du Père. Toute sa prédication est résumée dans la parole qu’il adresse à ses disciples lors de la dernière Cène : « Le Père lui-même vous aime ! » (Jn 16, 27).
Etre continuateur de l’œuvre du Christ, dans le monde, signifie adopter précisément cette attitude de fond vis-à-vis des personnes, également celles qui sont le plus éloignées. Ne pas juger, mais sauver. La manière de traiter les personnes, sur laquelle la Lettre aux Hébreux insiste le plus en décrivant la figure du Christ comme Grand Prêtre, et de tout prêtre, ne devrait pas passer inaperçue : la sympathie, le sens de la solidarité, la compassion pour le peuple.
Il est dit du Christ : « Nous n’avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable, à l’exception du péché ». Il est dit du prêtre humain que « pris d’entre les hommes », il « est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu, afin d’offrir dons et sacrifices pour les péchés. Il peut ressentir de la commisération pour les ignorants et les égarés, puisqu’il est lui-même également enveloppé de faiblesse, et qu’à cause d’elle, il doit offrir pour lui-même des sacrifices pour le péché, comme il le fait pour le peuple » (He 4, 15-5, 1-3).
Il est vrai que dans les évangiles, Jésus se montre aussi sévère, juge et condamne. Mais avec qui le fait-il ? Pas avec les gens simples qui le suivaient et venaient l’écouter, mais avec les hypocrites, ceux qui se suffisent à eux-mêmes, les maîtres et les guides du peuple. Jésus n’était vraiment pas, comme on le dit de certains hommes politiques : « fort avec les faibles et faible avec les forts ». Il était tout le contraire !
3. Continuateurs, pas successeurs
Mais dans quel sens pouvons-nous parler des prêtres en tant que continuateurs de l’œuvre du Christ ? Dans toute institution humaine, comme l’empire romain à l’époque, les ordres religieux et toutes les entreprises du monde, aujourd’hui, les successeurs continuent l’œuvre, mais pas la personne du fondateur. Le fondateur est parfois corrigé, dépassé et même renié. Il n’en est pas ainsi dans l’Eglise. Jésus n’a pas de successeurs parce qu’il n’est pas mort, il est vivant ; « ressuscité des morts… la mort n’exerce plus de pouvoir sur lui ».
Quelle sera alors la tâche de ses ministres ? Celle de le représenter, c’est-à-dire de le rendre présent, de donner une forme visible à sa présence invisible. C’est en cela que consiste la dimension prophétique du sacerdoce. Avant le Christ, la prophétie consistait essentiellement à annoncer un salut futur, « dans les derniers jours », après lui, elle consiste à révéler au monde la présence cachée du Christ, à crier comme Jean-Baptiste : « Au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas ».
Un jour, quelques Grecs « s’avancèrent vers Philippe… et ils lui firent cette demande : ‘Seigneur, nous voulons voir Jésus’ » (Jn 12, 21). C’est la demande, plus ou moins explicite, qu’a dans le cœur toute personne qui s’approche aujourd’hui d’un prêtre.
Saint Grégoire de Nysse a forgé une expression célèbre, généralement appliquée à l’expérience des mystiques : « Sentiment de présence »2. Le sentiment de présence est plus que la simple foi dans la présence du Christ ; c’est avoir le sentiment vivant, la perception presque physique de sa présence de Ressuscité. Si cela est vraiment de la mystique, ça signifie que tout prêtre doit être un mystique, ou au moins un « mystagogue », celui qui introduit les personnes dans le mystère de Dieu et du Christ, comme en les tenant par la main.
La tâche du prêtre n’est pas différente, même si elle lui est subordonnée, à celle que le Saint-Père indiquait comme une priorité absolue du successeur de Pierre et de l’Eglise tout entière dans la lettre adressée aux évêques le 10 mars dernier : « À notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1) – en Jésus Christ crucifié et ressuscité… Conduire les hommes vers Dieu, vers le Dieu qui parle dans la Bible : c’est la priorité suprême et fondamentale de l’Église et du Successeur de Pierre aujourd’hui ».
4. Serviteurs et amis
Mais nous devons maintenant faire un pas en avant dans notre réflexion. « Serviteurs de Jésus Christ ! » : ce titre ne devrait jamais se trouver seul ; il faut toujours y ajouter, au moins dans notre cœur, un autre titre : celui d’amis !
La racine commune à tous les ministères ordonnés qui se profileront par la suite, est le choix des Douze, que fit un jour Jésus ; c’est ce qui, de l’institution sacerdotale, remonte au Jésus historique. La liturgie place, il est vrai, l’institution du sacerdoce, le Jeudi saint, à cause de la parole que Jésus prononça après l’institution de l’Eucharistie : « Faites ceci en mémoire de moi ». Mais cette parole suppose aussi le choix des Douze, sans parler du fait que, prise seule, elle justifierait le rôle de sacrificateur et liturge du prêtre, mais pas celui, tout aussi fondamental, d’annonciateur de l’évangile.
Maintenant, qu’a dit Jésus à cette occasion ? Pourquoi a-t-il choisi les Douze, après avoir prié toute la nuit ? « Et il en institua Douze pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher » (Mc 3, 14-15). Etre avec Jésus et aller prêcher : être et aller, recevoir et donner : voilà en quelques mots l’essentiel de la tâche des collaborateurs du Christ.
Etre « avec » Jésus ne signifie bien sûr pas seulement une proximité physique ; il y a là, déjà, à l’état embryonnaire, toute la richesse que Paul renfermera dans la formule dense « en Christ » ou « avec le Christ ». Cela signifie partager tout de Jésus : sa vie itinérante, certes, mais aussi ses pensées, ses objectifs, son esprit. Le mot « compagnon » vient du latin médiéval et signifie celui qui a en commun (con-) le pain (panis), qui mange le même pain.
Dans ses discours d’adieu, Jésus fait un pas supplémentaire en complétant le titre de compagnons par celui d’amis : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15).
Il y a quelque chose de touchant dans cette déclaration d’amour de Jésus. Je me souviendrai toujours du moment où il me fut donné, à moi aussi, l’espace d’un instant, de goûter un peu de cette émotion. Lors d’une rencontre de prière, quelqu’un avait ouvert la Bible et avait lu un passage de Jean. Le mot « ami » m’a touché avec une profondeur inouïe ; il a remué quelque chose en moi, au point que pendant tout le reste de la journée je ne cessais de me répéter à moi-même, rempli d’étonnement et d’incrédulité : Il m’a appelé ami ! Jésus de Nazareth, le Seigneur, mon Dieu ! Il m’a appelé ami ! Je suis son ami ! Et j’avais l’impression qu’avec une telle certitude, on pouvait voler sur les toits de la ville et même traverser le feu.
Quand il parle de l’amour de Jésus Christ, saint Paul semble toujours « ému » : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? » (Rm 8, 35), « il m’a aimé et s’est livré pour moi ! » (Ga 2, 20). Nous avons tendance à nous méfier de l’émotion et même à en avoir honte. Nous ne savons pas de quelle richesse nous nous privons. Jésus « frémit en son esprit », « se troubla » et « pleura » devant la veuve de Naïn (cf. Lc 7, 13) et les sœurs de Lazare (cf. Jn 11, 33.35). Un prêtre capable de s’émouvoir quand il parle de l’amour de Dieu et de la souffrance du Christ ou quand il reçoit la confidence d’une grande souffrance, est bien plus convainquant qu’avec des raisonnements infinis. S’émouvoir ne signifie pas forcément se mettre à pleurer ; c’est quelque chose que l’on perçoit dans les yeux, dans la voix. La Bible est remplie du pathos de Dieu.
5. L’âme de tout sacerdoce
Une relation personnelle, pleine de confiance et d’amitié, avec la personne de Jésus, constitue l’âme de tout sacerdoce. En vue de l’année sacerdotale, j’ai relu le livre de Dom Chautard « L’âme de tout apostolat » qui fit tant de bien et secoua tant de consciences dans les années précédant le concile. A une époque où les « œuvres paroissiales » telles que le cinéma, les patronages, les initiatives sociales, les cercles culturels, suscitaient un grand enthousiasme, l’auteur ramenait brusquement le discours au cœur du problème, en dénonçant le danger d’un activisme vide. « Dieu, écrivait-il, veut que Jésus soit la vie des œuvres ».
Il ne réduisait pas l’importance des activités pastorales, bien au contraire, mais il affirmait que sans une vie d’union avec le Christ, celles-ci n’étaient que des « béquilles » ou, comme les définissait saint Bernard, de « maudites occupations ». Jésus dit à Pierre : « Simon, m’aimes-tu ? Pais mes brebis ». L’action pastorale de tout ministre de l’Eglise, du pape jusqu’au dernier prêtre, n’est que l’expression concrète de l’amour pour le Christ. M’aimes-tu ? Alors, pais ! L’amour pour Jésus est ce qui fait la différence entre le prêtre fonctionnaire et manager et le prêtre serviteur du Christ et dispensateur des mystères de Dieu.
Le livre de Dom Chautard aurait très bien pu avoir pour titre « L’âme de tout sacerdoce », parce que c’est du prêtre dont il est question, en pratique, dans l’ensemble de l’ouvrage, comme agent et responsable en première ligne de la pastorale de l’Eglise. A l’époque, le danger contre lequel on voulait réagir était l’« américanisme ». L’Abbé fait en effet souvent référence à la lettre de Léon XIII « Testem benevolentiae » qui avait condamné cette « hérésie ».
Aujourd’hui, cette hérésie, si l’on peut parler d’hérésie, n’est plus seulement « américaine ». C’est une menace qui constitue un piège pour le clergé de toute l’Eglise, notamment à cause de la diminution du nombre de prêtres, et qui s’appelle activisme frénétique. (Du reste, une bonne partie des requêtes qui provenaient, à l’époque, des chrétiens des Etats-Unis, et en particulier du mouvement créé par le serviteur de Dieu Isaac Hecker, fondateur des Paulist Fathers, qualifiées d’ « américanisme », comme par exemple la liberté de conscience et la nécessité d’un dialogue avec le monde moderne, n’étaient pas des hérésies, mais des requêtes prophétiques que le Concile Vatican II, fera, en partie, siennes !).
Le premier pas, pour faire de Jésus l’âme de son sacerdoce, est de passer du Jésus personnage au Jésus personne. Le personnage est celui duquel on peut parler à l’envi, mais auquel et avec lequel personne ne songe à parler. On peut parler d’Alexandre le Grand, de Jules César, de Napoléon, autant qu’on le souhaite, mais si quelqu’un affirmait parler avec l’un d’eux, on l’enverrait immédiatement voir un psychiatre. La personne, en revanche, est quelqu’un avec qui et auquel on peut parler. Tant que Jésus reste un ensemble de nouvelles, de dogmes ou d’hérésies, quelqu’un que l’on place instinctivement dans le passé, un souvenir, et non une présence, c’est un personnage. Il faut se convaincre qu’il est vivant et présent, et qu’il est plus important de parler avec lui que de parler de lui.
L’une des caractéristiques les plus belles de la figure de don Camillo, de Guareschi, en tenant bien sûr compte du genre littéraire adopté, est sa manière de parler, à voix haute, avec Jésus sur la Croix, de tout ce qui se passe dans la paroisse. Si nous prenions l’habitude de le faire, de façon aussi spontanée, avec nos propres mots, combien de choses changeraient dans notre vie sacerdotale ! Nous nous rendrions compte que nous ne parlons jamais dans le vide, mais à quelqu’un qui est présent, écoute et répond, même s’il ne le fait pas à voix haute comme avec Don Camillo.
6. Mettre les « gros cailloux » à l’abri
De même qu’en Dieu toute l’œuvre extérieure de la création jaillit de sa vie intime, « du flux incessant de son amour », et de même que toute l’activité du Christ jaillit de son dialogue ininterrompu avec le Père, ainsi, toutes les œuvres du prêtre doivent être le prolongement de son union avec le Christ. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie », signifie aussi cela : « Je suis venu dans le monde sans me séparer du Père, vous, allez dans le monde sans vous séparer de moi ».
Lorsque ce contact s’interrompt, c’est comme lorsqu’il y a une coupure de courant dans une maison. Tout s’arrête, il fait noir, ou, s’il s’agit de l’approvisionnement en eau, les robinets ne donnent plus d’eau. On entend parfois dire : Comment peut-on rester prier tranquillement quand tant de besoins réclament notre présence ? Comment peut-on ne pas courir quand la maison brûle ? C’est vrai, mais imaginons ce qui arriverait à une équipe de pompiers qui accourrait, toutes sirènes hurlantes, pour éteindre un incendie et, parvenue sur le lieu de l’incendie, réaliserait qu’elle n’a pas de citerne, et donc pas même une goutte d’eau. C’est ce qui nous arrive, quand nous courrons prêcher ou accomplir tout autre ministère, vides de prière et d’Esprit Saint.
J’ai lu quelque part une histoire qui s’applique, me semble-t-il, de façon exemplaire, aux prêtres. Un jour, un vieux professeur fut appelé à intervenir, en tant qu’expert, sur la planification la plus efficace de son temps, devant les cadres supérieurs de quelques grosses compagnies d’Amérique du Nord. Il décida de tenter une expérience. Debout, il prit, de dessous la table, un grand vase en verre, vide. Il prit également une douzaine de cailloux de la grandeur d’une balle de tennis qu’il déposa un à un, délicatement, dans le vase, jusqu’en haut. Quand in ne fut plus possible d’ajouter des cailloux, il demanda aux élèves : « Le vase vous semble-t-il plein ? » et tous répondirent : « Oui ! ».
Il se pencha à nouveau et prit, de dessous la table, une boîte remplie de gravillon qu’il versa sur les gros cailloux, en bougeant le vase pour que le gravillon puisse descendre entre les gros cailloux jusqu’au fond. « Et maintenant, le vase est-il plein ? » demanda-t-il. Devenus plus prudents, les élèves commencèrent à comprendre et répondirent : « Peut-être pas encore ». Le vieux professeur se pencha à nouveau et pris cette fois un sachet de sable qu’il versa dans le vase. Le sable remplit les espaces entre les cailloux et le gravillon. Il demanda à nouveau : « Et maintenant, il est plein ? ». Tous, sans hésiter, répondirent : « Non ! ». En effet, le professeur prit la carafe qui se trouvait sur la table et versa l’eau jusqu’au ce que le vase fut rempli.
Puis il demanda : « Quelle grande vérité nous montre cette expérience ? ». Le plus audacieux répondit : « Cela montre que même quand notre emploi du temps est complètement rempli, avec un peu de bonne volonté, on peut toujours y ajouter un engagement supplémentaire, une autre chose à faire ». « Non », répondit le professeur. « Cette expérience montre que si l’on ne met pas d’abord les gros cailloux dans le vase, on ne réussira jamais plus à les faire entrer ». « Quels sont les gros cailloux, les priorités, dans votre vie ? L’important est de mettre ces gros cailloux d’abord dans vos emplois du temps ».
Saint Pierre a indiqué, une fois pour toutes, quels sont les gros cailloux, les priorités absolues des apôtres et de leurs successeurs, évêques et prêtres : « Quant à nous, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole » (Ac 6, 4).
Nous les prêtres, plus que quiconque, sommes exposés au danger de sacrifier l’important au profit de l’urgent. La prière, la préparation de l’homélie ou la préparation à la messe, l’étude et la formation, sont toutes des choses importantes, mais pas urgentes ; si on les reporte, le monde ne s’écroule pas, en apparence, alors qu’il y a une quantité de petites choses – une rencontre, un coup de téléphone, un petit travail matériel – qui sont urgentes. On finit ainsi par reporter continuellement les choses importantes à un « plus tard » qui n’arrive jamais.
Pour un prêtre, mettre d’abord les gros cailloux dans le vase peut signifier, très concrètement, commencer la journée par un temps de prière et de dialogue avec Dieu, afin que les activités et les engagements divers ne finissent pas par prendre toute la place.
Je termine par une prière de l’Abbé Chautard, qui est imprimée sur le programme de ces méditations : O Dieu, donnez à l’Eglise de nombreux apôtres, mais ravivez dans leur cœur une soif ardente d’intimité avec Vous ainsi qu’un désir d’œuvrer pour le bien du prochain. Donnez à tous une activité contemplative et une contemplation active. Ainsi soit-il !
Traduit de l’italien par ZENIT
1H. Dodd, L’interpretazione del Quarto Vangelo, Paideia, Brescia 1974, p. 227
2Gregorio Nisseno, Sul Cantico, XI, 5, 2 (PG 44, 1001) (aisthesis parousias)
Le secret de Mère Teresa pour célébrer « un vrai Noël », par le P. Cantalamessa
7 décembre, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-6916?l=french
Le secret de Mère Teresa pour célébrer « un vrai Noël », par le P. Cantalamessa
CITE DU VATICAN, Vendredi 19 Décembre 2003 (ZENIT.org) – L’amour de Jésus et le service des plus pauvres, dans la vie de Mère Teresa ont été au centre le la 3e prédication de l’avent offert par le prédicateur de la maison pontificale, le P. Raniero Cantalamessa, vendredi matin, en la chapelle Redemptoris Mater du Vatican, pour Jean-Paul II et la curie romaine.
Le sens de toute la vie de Mère Teresa, disait le Capucin, « est une personne : Jésus ».
« Pour la bienheureuse de Calcutta, Jésus n’était pas une abstraction, soulignait le prédicateur, ni un ensemble de doctrines ou de dogmes ou le souvenir d’une personne ayant vécu à une autre époque. Mais un Jésus vivant, réel, quelqu’un qu’elle regardait dans son propre cœur et par qui elle se laissait regarder ».
« A la question : Qui est Jésus pour moi? Elle répondait par une litanie de titres inspirés : Jésus est la parole à dire, la vie à vivre, l’amour à aimer, la joie à partager, le sacrifice à offrir, la paix à apporter, le pain de la vie à manger ».
L’une des paroles les plus fameuses de Mère Teresa est, soulignait le P. Cantalamessa, « le fruit de l’amour est le service, et le fruit du service est la paix ».
L’amour du Seigneur et le service des pauvres naissent donc ensemble, expliquait-il. Pour elle, Jésus est présent « sous l’apparence déconcertante du pauvre ».
Mère Teresa qui se penche sur un moribond est, disait le prédicateur « l’icône de la tendresse de Dieu ».
« Mère Teresa a su donner aux pauvres non seulement le pain, les vêtements, les médicaments, mais aussi ce dont ils ont le plus besoin : amour, chaleur humaine, dignité », ajoutait le prédicateur.
Il citait ce souvenir de Mère Teresa qui avait recueilli un homme trouvé sur une décharge, et dont la chair était déjà mangée de vers : « Ma sœur, disait-il, j’ai vécu dans la rue comme un animal, mais je meurs maintenant comme un ange ».
Elle nous a rappelé, disait encore le P. Cantalamessa, que « la vraie grandeur ne se mesure pas par le pouvoir exercé, mais par le service rendu ».
Un service dont fait aussi partie « l’exercice de l’autorité, et le magistère ecclésiastique ».
Le Capucin citait à ce propos l’exemple de Jean-Paul II « qui s’est consumé depuis vingt-cinq ans sous nos yeux dans le « service de l’Esprit ». Chez Jean-Paul II, disait-il, le titre de « Servus servorum Dei », « Serviteur des Serviteurs de Dieu », introduit par Saint Grégoire le Grand, n’a pas été un titre parmi d’autres, mais le résumé d’une vie. Ce service là aussi, comme celui de Mère Teresa a eu sa source dans l’amour de Jésus.
Le P. Cantalamessa suggérait ainsi l’état d’esprit nécessaire pour se préparer à Noël : « Un cœur aimant est la seule crèche où Jésus aime venir à Noël ».
Mère Teresa, ajoutait-il, nous rappelle aujourd’hui « quel a été le ressort secret de son service des pauvres et de toute sa vie : l’amour de Jésus ».
Tel est également, concluait-il, « le secret pour célébrer un vrai Noël ».
Mary and Baby Jesus
7 décembre, 2009Mary, did you know (prière et chant)
7 décembre, 2009J’ai mis ce poème parce qu’il semble très doux, je que comprends peu l’anglais je la comprend, est en fait une chanson, vous pouvez l’écouter sur le site, maintenant je mets l’image de Marie, il s’agit du même site, et est également du même site, et est celà que j’ai mis petit pour la semaine liturgiques
http://www.wrensworld.com/marydiduknow.htm
Mary, did you know
That your baby boy
Would someday walk on water?
Mary did you know
That your baby boy
Will save our sons and daughters?
Did you know
That your baby boy
Has come to make you new?
This child that you’ve delivered
Will soon deliver you.
Mary did you know
That your baby boy
Will give sight to a blind man?
Mary did you know
That your baby boy
Will calm the storm with his hand?
Did you know that your baby boy
Has walked where angels trod?
When you kiss your little baby
You’ve kissed the face of God.
The blind will see
The deaf will hear
The dead will live again
The lame will leap
The dumb will speak
The praises of the Lamb
Mary did you know
That your baby boy
Is Lord of all creation?
Mary did you know
That your baby boy
Will one day rule the nations?
Did you know
That your baby boy
Is heaven’s perfect Lamb?
This sleeping child you’re holding
Is the Great I Am
Aelred de Rielvaux: « Qui peut pardonner les péchés sinon Dieu seul ? »
7 décembre, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091207
Le lundi de la 2e semaine de l’Avent : Lc 5,17-26
Commentaire du jour
Aelred de Rielvaux (1110-1167), moine cistercien
Sermon pour la Nativité
« Qui peut pardonner les péchés sinon Dieu seul ? »
O malheureux Adam ! Que cherchais-tu de plus que la présence divine ? Mais, ingrat, te voilà ruminant ton méfait : « Non, je serai comme Dieu ! » (cf Gn 3,5) Quel orgueil intolérable ! Tu viens d’être fait d’argile et de boue et, dans ton insolence, tu veux être semblable à Dieu ?… C’est ainsi que l’orgueil a engendré la désobéissance, cause de notre malheur…
Quelle humilité pourrait compenser un tel orgueil ? Quelle obéissance d’homme pourrait racheter une telle faute ? Captif, comment l’homme pourrait-il libérer un captif ; impur, comment pourrait-il libérer un impur ? Ta créature va-t-elle donc périr, mon Dieu ? « Oublierais-tu d’avoir pitié ? Renfermerais-tu ta bonté dans ta colère ? » (Ps 76,10) Oh, non ! « –Mes pensées sont des pensées de paix, et non de malheur », dit le Seigneur (Jr 29,11).
Hâte-toi donc, Seigneur ; viens vite ! Vois les larmes des pauvres ; vois, « la plainte des captifs monte jusqu’à toi » (Ps 78,11). Quel temps de bonheur, quel jour aimable et désiré, quand la voix du Père s’écrie : « A cause de la misère des malheureux et des larmes des pauvres, maintenant je me lève » (Ps 11,6)… Oui, « Viens nous sauver, Seigneur, viens toi-même, car il n’y a plus de saints » (Ps 11,2).