Archive pour le 2 décembre, 2009
Par Mgr Bernard Podvin: Voici le temps de l’Avent !
2 décembre, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-22819?l=french
Voici le temps de l’Avent !
Par Mgr Bernard Podvin
ROME, Lundi 30 novembre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la méditation de Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, à l’occasion du début de la période de l’Avent.
* * *
Veilleurs au nom de Celui qui vient !
Avent. Adventus. Avènement. Tout est dit ! Nous n’attendons pas une venue quelconque. Elle sera un avènement. Nous n’attendons pas en vain. Les croyants prennent leur tenue de veilleurs. Comme le disait Jean-Paul II, en « sentinelles de l’aurore ». Quatre semaines pour préparer le chemin de Celui qui désire advenir en nos vies. L’actualité nous bouscule. Ici, un projet de loi sur la fin de vie. Là, des nouvelles pauvretés en croissance alarmante. Ici, la tension internationale concernant la prolifération nucléaire. Là, les inquiétudes climatiques et environnementales, FAO, Copenhague….
Les évêques de France se sont exprimés fortement à Lourdes. Invitant les communautés chrétiennes à un « Noël autrement » pour un « vivre autrement ». Créant notamment un groupe épiscopal de travail sur les questions écologiques. Rédigeant, depuis plusieurs semaines, des communiqués vigoureux : crise agricole, accueil du frère handicapé, euthanasie… Tels Jean-Baptiste ne s’encombrant pas de fioritures, ils appellent à revenir à l’essentiel. Tels le Précurseur, ils exhortent à un surcroît de vigilance. Il n’est pas anodin que l’encyclique de Benoît XVI suggère les critères d’une « civilisation de l’économie ». Il n’est pas anodin que le livre épiscopal français « Bioéthique, questions pour un discernement » soit attendu pour poursuivre le dialogue. Il n’est pas anodin qu’un roman relatant l’accueil d’un enfant vulnérable reçoive le prix du livre chrétien : « Le Sourire » de Claire Daudin.
Les communautés catholiques sont actives et ferventes à préparer la Nativité. Que l’on cesse de répandre que les cathos sont « ringards ». Ils sont au rendez-vous de Dieu fait homme.
Père Bernard Podvin
Porte-parole de la Conférence des évêques de France
Le 27 novembre 2009
Homélie de Benoît XVI pour la messe de la nuit de Noël (texte intégral)(25/12/2006 1.21.53, Année C du jour d’avent)
2 décembre, 2009du site:
http://www.radiovaticana.org/fr1/Articolo.asp?c=109848
(25/12/2006 1.21.53, Année C du jour d’avent)
Homélie de Benoît XVI pour la messe de la nuit de Noël (texte intégral)
Audio : La voix du pape (en italien)
Chers Frères et Sœurs,
Nous venons d’écouter dans l’Évangile les paroles que les Anges, dans la nuit sainte, ont adressées aux bergers et que maintenant l’Église nous adresse: «Aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire» (Lc 2, 11 ss). Rien de merveilleux, rien d’extraordinaire, rien d’éclatant n’est donné comme signe aux bergers. Ils verront seulement un enfant entouré de langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels; un enfant qui est né dans une étable et qui, de ce fait, est couché non pas dans un berceau, mais dans une mangeoire. Le signe de Dieu est l’enfant, avec son besoin d’aide et avec sa pauvreté. C’est seulement avec le cœur que les bergers pourront voir qu’en cet enfant, est devenue réalité la promesse du prophète Isaïe que nous venons d’entendre dans la première lecture: «Un enfant nous est né, un fils nous a été donné; l’insigne du pouvoir est sur ses épaules» (Is 9, 5). À nous non plus il n’a pas été donné un signe différent. Par le message de l’Évangile, l’ange de Dieu nous invite, nous aussi, à nous mettre en chemin avec le cœur, pour voir l’enfant qui est couché dans la mangeoire.
Le signe de Dieu est la simplicité. Le signe de Dieu est l’enfant. Le signe de Dieu est qu’Il se fait petit pour nous. Telle est sa façon de régner. Il ne vient pas avec puissance ni grandeur extérieure. Il vient comme un enfant – sans défense et ayant besoin de notre aide. Il ne veut pas s’imposer par la force. Il nous enlève la peur de sa grandeur. Il demande notre amour: c’est pourquoi il se fait enfant. Il ne veut rien d’autre de nous, si ce n’est notre amour, par lequel nous apprenons spontanément à entrer dans ses sentiments, dans sa pensée et dans sa volonté – nous apprenons à vivre avec lui et à pratiquer aussi avec lui l’humilité du renoncement, qui fait partie de l’essence de l’amour. Dieu s’est fait petit pour que nous puissions le comprendre, l’accueillir, l’aimer. Dans leur traduction grecque de l’Ancien Testament, les Pères de l’Église trouvaient une parole du prophète Isaïe, que Paul citait aussi, pour montrer que les voies nouvelles de Dieu étaient déjà annoncées dans l’Ancien Testament. On pouvait y lire: «Dieu a rendu brève sa Parole, il l’a abrégée» (cf. Is 10, 23; Rm 9, 28). Les Pères l’interprétaient dans un double sens. Le Fils lui-même est la Parole, le Logos; la Parole éternelle s’est faite petite – si petite qu’elle peut entrer dans une mangeoire. Elle s’est faite enfant, afin que la Parole devienne pour nous saisissable. Ainsi, Dieu nous enseigne à aimer les petits. Il nous enseigne de même à aimer les faibles. De cette manière, il nous enseigne le respect face aux enfants. L’enfant de Bethléem oriente notre regard vers tous les enfants qui, dans le monde, souffrent et qui sont soumis à des abus, ceux qui sont nés comme ceux qui ne sont pas nés. Vers les enfants qui, comme soldats, sont conduits dans le monde de la violence; vers les enfants qui doivent mendier; vers les enfants qui souffrent de la misère et de la faim; vers les enfants qui ne font l’expérience d’aucun amour. En chacun d’eux, il y a l’enfant de Bethléem qui nous interpelle; le Dieu qui s’est fait petit nous interpelle. En cette nuit, prions pour que l’éclat de l’amour de Dieu caresse tous ces enfants, et demandons à Dieu de nous aider à faire ce qui est en notre pouvoir pour que soit respectée la dignité des enfants; que pour tous jaillisse la lumière de l’amour, dont l’homme a plus besoin que des choses matérielles nécessaires pour vivre.
Nous sommes ainsi arrivés à la deuxième signification que les Pères ont trouvée dans la phrase: «Dieu a abrégé sa Parole». La Parole que Dieu nous communique dans les livres de l’Écriture Sainte était, au fil du temps, devenue longue. Longue et compliquée, non seulement pour les gens simples et analphabètes, mais même encore plus pour les personnes qui connaissaient l’Écriture Sainte, pour les savants qui, clairement, se perdaient dans les détails et dans les problèmes qui en découlaient, ne réussissant presque plus à trouver une vision d’ensemble. Jésus a «rendu brève» la Parole – il nous a fait voir à nouveau sa plus profonde simplicité et sa plus profonde unité. Tout ce que nous enseignent la Loi et les prophètes est résumé – dit-il – dans les paroles: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit… Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Mt 22, 37-39). Tout est là – la foi entière se réduit à cet unique acte d’amour, qui englobe Dieu et les hommes. Mais aussitôt se font jour de nouveau des questions: comment pouvons-nous aimer Dieu de tout notre esprit, si nous avons du mal à le trouver avec notre capacité mentale ? Comment l’aimer de tout notre cœur et de toute notre âme, si ce cœur parvient à l’entrevoir seulement de loin et perçoit tant de choses contradictoires dans le monde qui voilent son visage à nos yeux ? Arrivé à ce point, les deux manières par lesquelles Dieu a «fait brève» sa Parole se rencontrent. Il n’est plus loin. Il n’est plus inconnu. Il n’est plus non inaccessible à notre cœur. Il s’est fait enfant pour nous et il a par là dissipé toute ambiguïté. Il s’est fait notre prochain, restaurant encore de cette manière l’image de l’homme qui, souvent, nous apparaît aussi peu aimable. Dieu pour nous s’est fait don. Il s’est donné lui-même. Il prend du temps pour nous. Lui, l’Éternel qui est au-delà du temps, a assumé le temps, il a tiré vers le haut notre temps, près de lui. Noël est devenu la fête des dons, pour imiter Dieu qui s’est donné lui-même à nous. Faisons en sorte que notre cœur, nos âmes et notre esprit soient touchés par ce fait. Parmi les nombreux dons que nous achetons et que nous recevons, n’oublions pas le vrai don: de nous donner les uns aux autres quelque chose de nous-mêmes. De nous donner les uns aux autres de notre temps. D’ouvrir notre temps pour Dieu. Ainsi s’évanouit l’agitation. Ainsi naît la joie, ainsi se crée la fête. Et rappelons-nous dans les repas festifs de ces jours la parole du Seigneur: «Quand tu donnes un banquet, n’invite pas ceux qui t’inviteront à leur tour, mais invite ceux qui ne sont invités par personne et qui ne sont pas en mesure de t’inviter» (cf. Lc 14, 12-14). Et cela signifie aussi précisément: quand, pour Noël, tu fais des cadeaux, ne fais pas de cadeau seulement à ceux qui, à leur tour, te font des cadeaux, mais donne à ceux qui ne reçoivent de personne et ne peuvent rien te donner en échange. C’est ainsi que Dieu a agi: Il nous invite à son festin de noces, pour lequel nous ne pouvons rien donner en échange, que nous pouvons seulement recevoir avec joie. Imitons-le. Aimons Dieu et, à partir de lui, aussi l’homme, pour redécouvrir ensuite, à partir des hommes, Dieu de manière renouvelée.
Ainsi alors, s’ouvre enfin une troisième signification de l’affirmation sur la Parole devenue «brève» et «petite». Aux bergers, il fut dit qu’ils auraient trouvé l’enfant dans une mangeoire pour animaux, qui étaient les vrais habitants de l’étable. Relisant Isaïe (1, 3), les Pères ont déduit que, près de la mangeoire de Bethléem, il y avait un bœuf et un âne. En même temps, ils ont interprété le texte dans le sens où ce serait un symbole des Juifs et des païens – donc de l’humanité entière –, qui ont besoin, les uns les autres et chacun à sa manière, d’un sauveur: de ce Dieu qui s’est fait enfant. L’homme, pour vivre, a besoin de pain, du fruit de la terre et de son travail. Mais il ne vit pas seulement de pain. Il a besoin de nourriture pour son âme: il a besoin d’un sens qui remplit sa vie. Ainsi, pour les Pères, la mangeoire des animaux est devenue le symbole de l’autel, sur lequel est déposé le Pain, qui est le Christ lui-même: la vraie nourriture pour nos cœurs. Et nous voyons encore une fois qu’il s’est fait petit: sous l’humble apparence de l’hostie, d’un petit morceau de pain. Il se donne lui-même à nous.
C’est de tout cela que parle le signe qui a été donné aux bergers et qui nous est donné: l’enfant qui nous a été donné; l’enfant en qui Dieu s’est fait petit pour nous. Prions le Seigneur de nous donner la grâce de regarder en cette nuit la crèche avec la simplicité des bergers, pour recevoir ainsi la joie avec laquelle ils repartirent chez eux (cf Lc 2, 20). Prions-le de nous donner l’humilité et la foi avec lesquelles saint Joseph regardait l’enfant que Marie avait conçu du Saint-Esprit. Prions qu’il nous donne de le regarder avec l’amour avec lequel Marie l’a regardé. Et prions qu’ainsi la lumière, que virent les bergers, nous illumine, nous aussi, et que s’accomplisse dans le monde entier ce que les anges chantèrent en cette nuit: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes, que Dieu aime». Amen !
Les catholiques en régions arabes et en Israël : rencontre avec le P. Neuhaus, sj
2 décembre, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-22834?l=french
Les catholiques en régions arabes et en Israël : rencontre avec le P. Neuhaus, sj
Une petite communauté hébréophone représentée au synode d’octobre 2010
ROME, Mardi 1er décembre 2009 (ZENIT.org) – La communauté des catholiques d’expression hébraïque qui vivent en Israël est confiée aux soins pastoraux d’un vicaire patriarcal, le Rév. P. David Neuhaus, sj, qui vient de participer, à Rome, à la réunion annuelle de la Conférence des évêques latins des régions arabes (CELRA). Une partie de la communauté appartient au peuple juif et une autre partie vient des « nations » : elle forme « une seule communauté en Jésus Christ », dans l’Eglise catholique.
Le père David Neuhaus s.j. a bien voulu expliquer à Zenit la mission de la CELRA et la vie de la communauté dont il est spécialement responsable. Un synode rassemblera à Rome les Eglises du Moyen Orient en octobre 2010.
Zenit – La rencontre annuelle de la CELRA s’est tenue au Vatican du 16 au 19 novembre 2009 : qu’est-ce que la CELRA ?
P. David Neuhaus – La CELRA a été formée en 1963, un fruit du Concile et elle regroupe les évêques latins des régions arabes, c’est-à-dire (et cela n’est pas tout à fait évident à cause de la complexité de notre petit monde catholique du Proche Orient) : le Liban, la Syrie, l’Iraq, le Golfe arabe (qui inclut les principautés arabes, Arabie Saoudite, Yémen), Kuweit, Somalie et Djibouti, de l’Egypte et les quatre pays du Patriarcat latin de Jérusalem (la Jordanie, le Palestine, Israël et Chypre). La CELRA représente une réalité très diversifiée malgré un contexte majoritairement islamique et arabophone. Elle représente des catholiques qui sont arabes ou arabophones mais il y a également à la fois les chrétiens arabes et non-arabes qui vivent en milieu majoritairement juif dans l’Etat d’Israël, les catholiques qui vivent en milieu majoritairement grec-orthodoxe en Chypre et surtout les centaines de milliers d’ouvriers étrangers dans tous les pays de ces régions – des catholiques philippins, indiens, sri-lankais, soudanais, etc. Par exemple : dans les pays du Golfe et au Kuweit, la grande majorité des catholiques sont des ouvriers étrangers.
Le Patriarche de Jérusalem est le Président de la CELRA et les évêques de la CELRA se rencontrent une fois par an. Tous les deux ans, cette réunion se tient à Rome, comme cela a été le cas cette année. Il faut peut-être souligner que ce n’est pas évident d’être « latin », c’est-à-dire catholique romain, dans des régions qui font partie du monde chrétien d’orient : dans certains de ces pays les catholiques latins sont une petite minorité parmi les catholiques qui sont pour la plupart des rites orientaux. Le dialogue avec les autres Eglises catholiques est essentiel.
Zenit – Sur quoi ont porté les travaux de Rome ?
P. David Neuhaus – Une partie essentielle de ces réunions est l’échange entre évêques sur la vie dans chacun de ces diocèses. La vie n’est simple nulle part. Partout il y a des grands défis touchant la survie de ces Eglises en milieu où les chrétiens sont très minoritaires et doivent parfois faire face aux problèmes multiples : la violence, les guerres, l’instabilité politique, sociale et économique, la discrimination, etc. Mais bien sûr il y a également de bonnes nouvelles parce nous sommes appelés à être le peuple de la Bonne Nouvelle. Malgré ces problèmes énormes, il y a partout des communautés pleines de vitalité et de joie. Il y a beaucoup d’initiatives pour renforcer la foi des fidèles, les former, renouveler leur sens de leur identité chrétienne et aider les pauvres et ceux qui souffrent. Une des bonnes nouvelles, qui a été une source de joie pour tous les participants, a été la béatification – à Nazareth quelques jours après notre réunion – de la fondatrice des Sœurs du Rosaire (très actives dans beaucoup de ces pays), la Bienheureuse Marie-Alphonsine Ghattas, une palestinienne de Jérusalem.
Une autre partie importante de ces réunions et spécialement quand elles se tiennent à Rome, sont les occasions de rencontrer les autorités ecclésiales et de s’informer sur les initiatives et les activités. Nous avons eu une rencontre avec le nouveau secrétaire de la Congrégation pour les Eglises orientales (dont notre conférence épiscopale fait partie), Mgr Cyril Vasil ; nous avons eu l’occasion d’entendre le cardinal Jean-Louis Tauran sur les rapports avec le monde musulman ; nous avons pris un temps plus long avec Mgr Vittorio Nozza de Caritas Italie pour nous informer du travail caritatif en Italie et pour approfondir notre compréhension de ce travail essentiel de l’Eglise. Chaque évêque a pu partager son expérience d’assistance caritative dans son diocèse et nous avons rendu compte du travail gigantesque que fait l’Eglise malgré notre très petit nombre.
On était aussi guidés par l’espérance de commencer déjà le travail de préparation pour le Synode pour l’Eglise au Proche-Orient (du 10 au 24 octobre 2010). De fait, nous avons rencontré le secrétaire du Synode, Mgr Nikola Eterovic, et avec lui nous avons pu discuter de certains aspects mais les détails resteront à voir après la publication des « lineamenta », dont nous attendons la parution.
Zenit – Vous avez rencontré Benoît XVI à cette occasion : que vous a-t-il dit ?
P. David Neuhaus – Le mercredi 18 novembre, nous avons été présents pour l’audience générale du Saint-Père. Au terme de l’audience, le Saint-Père a salué chacun des membres de la CELRA en assurant chacun de ses prières pour nos communautés. La cordialité chaleureuse du Saint-Père est toujours une grande consolation et il se souvenait de sa visite en Terre Sainte au mois de mai dernier, mais il se prépare également à une visite à Chypre en juin 2010 : une occasion pour remettre aux évêques catholiques de tout le Proche Orient l’« Instrumentum laboris » pour le Synode en octobre 2010.
Zenit – Vous êtes vicaire patriarcal pour la communauté catholique hébréophone : comment ce vicariat a-t-il été créé ?
P. David Neuhaus – En fait, notre petit Vicariat est inséré dans la CELRA parce que nous faisons partie du Patriarcat latin de Jérusalem mais nous ne vivons pas dans le monde islamique-arabophone mais plutôt dans le monde juif-hébréophone. Peut-être est-ce un signe eschatologique, une promesse de paix et de réconciliation que nous soyons présents dans cette conférence épiscopale parce que nous le croyons de tout notre cœur : « De ce qui était divisé, il a fait une unité. Dans sa chair, il a détruit le mur de séparation : la haine » (Ephésiens 2,14). Pour nous, le défi c’est de vivre profondément la communion avec nos frères et sœurs de foi, les Arabes chrétiens, dans un contexte de conflit national et notre réussite peut être un signe d’espoir pour notre pays.
Notre début date de 1955, quand les premiers pionniers, religieux, religieuses, prêtres et laïcs, ont fondé l’œuvre de Saint Jacques pour répondre à la nouvelle réalité de l’établissement de l’Etat d’Israël et l’immigration massive des juifs qui incluait ces juifs convertis, des conjoints catholiques des juifs et des catholiques qui venaient pour travailler en Israël. Pendant les premières années des communautés paroissiales en langue hébraïque ont été établies dans toutes les grandes villes pour des milliers de catholiques qui n’ont été pas arabes mais sont devenus des citoyens d’Israël ou des résidents à long terme. Les statuts fondateurs de l’œuvre soulignaient le travail pastoral mais également la consécration au dialogue avec le peuple juif et le travail pour la réconciliation. Ces communautés sont devenues également un lieu de prière pour la paix et un pont entre l’Eglise majoritairement arabe palestinienne et la population juive israélienne.
Prier en hébreu, vivre catholique en hébreu, vivre comme une minorité catholique dans une société juive, tout cela est une réalité très nouvelle pour l’Eglise. Les pionniers qui nous ont précédés ont fait un travail énorme pour traduire la liturgie, développer une musique sacrée en hébreu, créer un vocabulaire théologique chrétien en hébreu, commencer une présence chrétienne de réconciliation et de connaissance mutuelle au sein de la société juive.
Depuis ces premières années, le nombre de nos fidèles a diminué, pas uniquement à cause de l’émigration, mais plutôt à cause de l’assimilation. La nouvelle génération des catholiques israélienne hébréophone a tendance à trouver sa place dans la société juive laïque. Nous n’avons pas d’institutions éducatives ni d’autre type. Nos communautés très petites ne créent pas un milieu social pour nos jeunes qui tendent à se marier avec des juifs et très souvent nos jeunes se convertissent au judaïsme pour se marier. Notre plus grand défi aujourd’hui est d’essayer de tenter de transmettre la foi à la nouvelle génération pour qu’ils y trouvent non seulement intérêt mais également un soutien pour vivre leur quotidien.
Depuis une vingtaine d’années, ces communautés ont été enrichies par l’arrivée des vagues d’émigrés de l’ex-USSR. Ces centaines de milliers de russophones incluaient des dizaines de milliers de chrétiens et parmi eux un certain nombre de catholiques. Aujourd’hui nous avons aussi un apostolat en langue russe, mais leurs enfant sont devenus très vite hébréophones et maintenant le grand défi est de préserver la foi chrétienne de ces enfants et de les préparer pour une vie au sein d’une société juive, hébréophone en Israël.
En 1990, le Patriarche latin, Michel Sabbah, a nommé un Vicaire patriarcal pour ces communautés pour la première fois, le Père Abbé bénédictin Jean-Baptiste Gourion. En 2003, le Pape Jean-Paul II l’a élevé à l’épiscopat. Tout cela a aidé à donner une certaine visibilité à cette présence de l’Eglise en Israël.
Un nouveau défi important aujourd’hui est de s’ouvrir au monde des ouvriers étrangers qui viennent pour de longues périodes et qui apprennent l’hébreu pour leur travail. Parfois leurs enfants sont nés ici et vont à l’école en hébreu… ces enfants, par définition, deviennent eux aussi catholiques hébréophones.
Zenit – Combien de communautés sont ainsi sous votre responsabilité pastorale ?
P. David Neuhaus – Aujourd’hui nous avons six centres dans le pays et neuf prêtres qui nous servent. Le travail est véritablement de chercher les brebis perdues, ceux qui ne savent pas que cette Eglise hébréophone existe et qu’il est possible de vivre une vie catholique en hébreu au milieu de la société israélienne juive.
Zenit – Qu’attendez-vous du synode pour l’Eglise au Proche-Orient qui aura lieu à Rome du 10 au 24 octobre 2010 ?
P. David Neuhaus – Bien sûr ce Synode est prévu pour l’Eglise qui vit aujourd’hui dans un contexte majoritairement islamique et arabophone. Pourtant, avec toute la complexité que cela évoque, l’Etat d’Israël et la société juive font partie aujourd’hui de cette réalité du Proche Orient. La présence de notre Vicariat, même si cela sera une présence modeste et presque silencieuse, peut porter un témoignage chrétien important : la coexistence, la réconciliation, le dialogue, l’enrichissement mutuel sont possibles !
Zenit – Ce petit troupeau a certainement besoin de soutien : comment manifester notre solidarité ?
P. David Neuhaus – En fait, nous sommes une Eglise presque invisible. Les églises, les institutions catholiques (écoles, hôpitaux, centres sociaux) sont ou arabophones ou étrangères. Nous nous réjouissons aujourd’hui que beaucoup de pèlerins viennent en Terre Sainte non pas uniquement pour retrouver les pierres des sanctuaires et des Lieux saints mais également pour retrouver les pierres vivantes – les communautés des chrétiens. Nous en faisons partie également. Nos frères et sœurs palestiniens arabes vivent dans une situation très difficile et nous nous réjouissons que le monde chrétien se montre très généreux à leur égard. Mais bien sûr nous avons nos besoins également et parfois c’est très difficile de trouver les moyens de faire le travail qu’il faut faire pour préserver cette expression essentielle de l’Eglise en Terre Sainte. Actuellement, nous avons plusieurs projets importants : publier une série de livres de catéchèse pour nos enfants (le premier « Connaître le Messie », vient de paraître avec une aide généreuse de l’organisation allemande, l’Aide à l’Eglise en détresse – Kirche in Not), organiser des activités de formation et de camps d’été pour les enfants, organiser des sessions pour les jeunes couples, former nos prêtres et nos catéchistes etc.
Nous avons lancé, il y a deux ans, un site Internet très actif en hébreu, russe, anglais et un peu en français et tous ceux qui veulent en savoir davantage peuvent s’y rendre et entrer en contact avec nous : www.catholic.co.il.
Propos recueillis par Anita S. Bourdin
bonne nuit
2 décembre, 2009Scarlet Paintbrush fl026
http://www.rockycamera.com/estes_park_rocky_mountain/categories/flora1.html
Bienheureux Jan van Ruusbroec : Le Christ vient dans les sacrements, notamment dans l’eucharistie
2 décembre, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091202
Le mercredi de la 1e semaine de l’Avent (de la férie) : Mt 15,29-37
Commentaire du jour
Bienheureux Jan van Ruusbroec (1293-1381), chanoine régulier
Les Noces spirituelles, 1 (trad. Louf, Bellefontaine 1993, p. 46)
Le Christ vient dans les sacrements, notamment dans l’eucharistie
Le second avènement du Christ, notre époux, a lieu tous les jours dans les hommes bons, et cela souvent et à plusieurs reprises, avec des grâces et des dons nouveaux, chez tous ceux qui s’ajustent à lui selon qu’ils le peuvent. Nous ne voulons pas parler ici de la première conversion de l’homme ni de la première grâce qui lui a été donnée lorsqu’il s’est converti du péché à la vertu. Mais nous parlons de leur accroissement, jour après jour, grâce à de nouveaux dons et à de nouvelles vertus, ainsi que de l’avènement présent du Christ, notre époux, dans notre âme, quotidiennement…
Il y a…un avènement du Christ, notre époux, qui est de tous les jours et qui consiste dans un accroissement de grâces et de nouveaux dons, lorsque quelqu’un reçoit quelque sacrement, avec un coeur humble et libre de tout ce qui lui serait un empêchement. Il reçoit alors de nouveaux dons et un accroissement de grâce, en raison de son humilité et grâce à l’activité cachée du Christ à l’intérieur des sacrements… Voilà le deuxième avènement du Christ, notre époux, qui se présente à nous maintenant, et cela tous les jours. Il nous faut le considérer d’un coeur rempli de désir, pour qu’il s’accomplisse en nous. Car il nous est nécessaire, si nous voulons tenir debout ou progresser dans la vie éternelle.