Archive pour novembre, 2009

par Sandro Magister: La « Déclaration de Manhattan »: le manifeste qui secoue l’Amérique

26 novembre, 2009

du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1341135?fr=y

La « Déclaration de Manhattan »: le manifeste qui secoue l’Amérique

Elle a été signée par des leaders catholiques, protestants, orthodoxes, unis pour défendre la vie et la famille. Avec la Maison-Blanche ans dans le collimateur. En Europe elle aurait été qualifiée d’ »ingérence » politique de l’Eglise

par Sandro Magister

ROME, le 25 novembre 2009 – De ce côté-ci de l’Atlantique, l’information est passée presque inaperçue: un vigoureux appel public pour défendre la vie, le mariage, la liberté religieuse et l’objection de conscience, lancé conjointement – c’est rare – par des personnalités de tout premier plan de l’Eglise catholique, des Eglises orthodoxes, de la Communion anglicane et des communautés évangéliques des Etats-Unis.

Parmi les leaders religieux qui ont présenté l’appel au public, vendredi 20 novembre au National Press Club de Washington (photo), il y avait le cardinal Justin Rigali, archevêque de Philadelphie, Donald W. Wuerl, archevêque de Washington, et Charles J. Chaput, évêque de Denver.

Et parmi les 152 premiers signataires de l’appel, il y a 11 autres archevêques et évêques catholiques des Etats-Unis : le cardinal Adam Maida, de Detroit, Timothy Dolan, de New York, John J. Myers, de Newark, John Nienstedt, de Saint-Paul et Minneapolis, Joseph F. Naumann, de Kansas City, Joseph E. Kurtz, de Louisville, Thomas J. Olmsted, de Phoenix, Michael J. Sheridan, de Colorado Springs, Salvatore J. Cordileone, d’Oakland, Richard J. Malone, de Portland, David A. Zubik, de Pittsburgh.

L’appel, un texte de 4 700 mots, est intitulé : « Manhattan Declaration : A Call of Christian Conscience [Déclaration de Manhattan. Un appel de la conscience chrétienne] » et tire son nom du quartier de New-York où en fut discutée et décidée la publication, en septembre dernier.

La rédaction finale du texte a été confiée au catholique Robert P. George, professeur de droit à la Princeton University, et aux évangéliques Chuck Colson et Timothy George, ce dernier étant professeur à la Beeson Divinity School de la Samford University à Birmingham, en Alabama.

Parmi les autres signataires figurent le métropolite Jonah Paffhausen, primat de l’Eglise orthodoxe en Amérique, l’archiprêtre Chad Hatfield, du séminaire théologique orthodoxe Saint-Wladimir, le révérend William Owens, président de la Coalition of African-American Pastors, et deux éminentes personnalités de la Communion anglicane : Robert Wm. Duncan, primat de l’Anglican Church in North America, et Peter J. Akinola, primat de l’Anglican Church in Nigeria.

Parmi les catholiques, en dehors des évêques, les signataires de l’appel sont le jésuite Joseph D. Fessio, disciple de Joseph Ratzinger et fondateur de la maison d’édition Ignatius Press, William Donohue, président de la Catholic League, Jody Bottum, directeur de la revue « First Things », George Weigel, membre de l’Ethics and Public Policy Center.

La « Déclaration de Manhattan » ne tombe pas dans le vide, elle survient à un moment critique pour la société et la vie politique américaines : celui où le gouvernement de Barack Obama est très occupé à faire passer un plan de réforme de l’assurance-maladie aux Etats-Unis.

En défendant la vie humaine dès la conception et le droit à l’objection de conscience, l’appel conteste deux points mis en danger par le projet de réforme actuellement en discussion au Sénat.

Au Congrès, une vive action de lobbying menée au grand jour par l’épiscopat catholique a contribué à éventer le danger. Le vote final ayant garanti à la fois le droit à l’objection de conscience et le blocage de tout financement public en faveur de l’avortement, la conférence des évêques a présenté ce résultat comme un « succès ». Mais maintenant, au Sénat, la bataille repart de zéro, sur un texte initial que l’Eglise juge à nouveau inacceptable. La conférence des évêques a déjà adressé aux sénateurs une lettre indiquant les modifications qu’elle souhaite voir apporter à tous les points litigieux.

Mais maintenant, il y a, en plus, l’œcuménique « Déclaration de Manhattan », dont le dernier chapitre, intitulé « Lois injustes », s’achève sur cette annonce solennelle :

« Nous ne nous laisserons pas contraindre au silence, à l’acquiescement, à la violation de nos consciences par quelque pouvoir que ce soit, culturel ou politique, quelles que puissent être les conséquences pour nous ».

Et tout de suite après :

« Nous rendrons à César ce qui est à César, pleinement et sans rechigner. Mais en aucun cas nous ne rendrons à César ce qui est à Dieu ».

Dans un passage au début du texte, l’appel dit aussi :

Alors que l’opinion publique prend une direction pro-life, des forces puissantes et déterminées agissent en faveur de l’avortement, de la recherche destructrice d’embryons, du suicide assisté et de l’euthanasie.

Et c’est vrai. D’après les plus récentes enquêtes, l’opinion publique américaine est en train de virer sensiblement vers une plus grande défense de la vie de l’enfant conçu.

De 1995 à 2008, toutes les études ont montré que les pro-choice étaient plus nombreux que les pro-life, avec un écart net entre les deux groupes : 49% pour le premier, 42% pour le second.

Mais aujourd’hui les positions sont inversées. Les pro-choice, descendus à 46%, sont dépassés par les pro-life, qui sont montés à 47%.

Les leaders religieux qui harcèlent Obama sur les terrains minés de l’avortement, du mariage entre homosexuels, de l’euthanasie, savent donc qu’une partie large et croissante de la société américaine est avec eux.

Le lancement de la « Déclaration de Manhattan » a eu un fort écho dans les médias américains, sans que personne n’ait protesté contre cette « ingérence » politique des Eglises.

Mais les Etats-Unis sont ainsi faits. Il y a depuis toujours une rigoureuse séparation entre les religions et l’Etat. Il n’existe pas de concordats et ils ne sont même pas concevables. Mais c’est justement pour cela que la liberté de parler et d’agir dans le domaine public est reconnue aux Eglises.

En Europe le paysage est très différent. Ici la « laïcité » est pensée et appliquée en conflit, latent ou explicite, avec les Eglises.

C’est peut-être un des motifs du silence qui en Europe, en Italie, à Rome, a accueilli la « Déclaration de Manhattan », vue comme un phénomène typiquement américain, étranger aux critères européens de jugement.

Même différence de vision quant au refus de donner la communion eucharistique aux hommes et femmes politiques catholiques favorables à l’avortement. La controverse est très vive aux Etats-Unis, pas de ce côté-ci de l’Atlantique. Cette différence de sensibilité divise aussi la hiérarchie de l’Eglise catholique : en Europe et à Rome la question ne se pose pratiquement pas, elle est laissée à la conscience de chacun.

Il faut cependant noter que, sur ce point, quelque chose est en train de changer, même en Europe. Et pas seulement parce qu’il y a un pape comme Benoît XVI qui affirme sa préférence pour le modèle américain de relations entre les Eglises et l’Etat.

Il y a quelques jours, un signal est venu d’Espagne, où l’Eglise catholique est aux prises avec un gouvernement hostile idéologiquement, celui de José Luis Rodríguez Zapatero, et où une loi libéralisant encore davantage l’avortement est en cours d’élaboration.

Selon des informations reprises par « L’Osservatore Romano », l’évêque Juan Antonio Martínez Camino, secrétaire général de la conférence des évêques d’Espagne, n’a pas hésité à avertir les hommes et femmes politiques catholiques que, s’ils votent cette loi, ils ne pourront être admis à la communion eucharistique, car ils se seront mis en situation objective de “péché public”.

Ce n’est pas tout. Mgr Martínez Camino a ajouté que ceux qui disent qu’il est moralement légitime de tuer un enfant à naître se mettent en contradiction avec la foi catholique et risquent donc de tomber dans l’hérésie et d’être excommuniés “latae sententiae”, c’est-à-dire automatiquement.

C’est la première fois qu’en Europe un dirigeant de conférence d’évêques tient des propos aussi « américains ».

Mais revenons à la « Déclaration de Manhattan ». Son texte intégral, avec la liste des 152 premiers signataires, se trouve sur la page web :

> Manhattan Declaration: A Call of Christian Conscience

Et voici ci-dessous la traduction du texte abrégé qui a été diffusé avec le texte intégral de la « Déclaration »:

Manhattan Declaration Executive Summary

Le 20 novembre 2009

Les chrétiens, quand ils ont vécu conformément aux idéaux les plus élevés de leur foi, ont défendu les faibles et les vulnérables et travaillé inlassablement pour protéger et renforcer les institutions vitales de la société civile, à commencer par la famille.

Nous sommes des chrétiens orthodoxes, catholiques et évangéliques, unis en ce moment pour réaffirmer les vérités fondamentales de la justice et du bien commun et lancer un appel à nos concitoyens, croyants ou non, pour qu’ils s’unissent à nous afin de les défendre. Ces vérités sont (1) le caractère sacré de la vie humaine, (2) la dignité du mariage comme union conjugale entre mari et femme, et (3) les droits de la conscience et de la liberté religieuse. Ces vérités, dans la mesure où elles fondent la dignité de l’homme et le bien-être de la société, sont inviolables et non négociables. Comme elles sont de plus en plus attaquées par des forces puissantes dans notre culture, nous sommes obligés, aujourd’hui, de parler fort pour les défendre et de nous engager à les honorer pleinement, quelles que soient les pressions exercées sur nous et sur nos institutions pour qu’elles soient abandonnées ou fassent l’objet de compromis. Nous prenons cet engagement non comme partisans d’un groupe politique mais comme disciples de Jésus-Christ, le Seigneur crucifié et ressuscité, qui est la Voie, la Vérité et la Vie.

Vie humaine

La vie des enfants à naître, des handicapés et des personnes âgées est de plus en plus menacée. Alors que l’opinion publique prend une direction pro-life, des forces puissantes et déterminées agissent en faveur de l’avortement, de la recherche destructrice d’embryons, du suicide assisté et de l’euthanasie. Bien que la protection des faibles et des personnes vulnérables soit le premier devoir d’un gouvernement, aujourd’hui le pouvoir du gouvernement est souvent appelé à faire la promotion de ce que Jean-Paul II appelait « la culture de mort ». Nous nous engageons à travailler sans cesse pour une égale protection de tout être humain innocent, à tous les stades de son développement et dans toutes les situations. Nous refuserons notre implication ou celle de nos institutions dans la destruction de vies humaines et nous soutiendrons de toutes les façons possibles ceux qui, en conscience, feront de même.

Mariage

L’institution du mariage, déjà attaquée par la promiscuité, l’infidélité et le divorce, risque d’être redéfinie et donc subvertie. Le mariage est l’institution originelle et la plus importante pour assurer la santé, l’éducation et le bien-être de tous. Là où le mariage se dégrade, les pathologies sociales se développent. La tendance à redéfinir le mariage est un symptôme, plus que la cause, d’une érosion de la culture du mariage. Elle reflète une perte de compréhension du sens du mariage tel qu’il est incorporé dans notre droit civil et dans nos traditions religieuses. Or il est essentiel de résister à cette tendance, car y céder serait renoncer à la possibilité de recréer une juste conception du mariage et, par là, à l’espoir de reconstruire une saine culture du mariage. Cette résistance bloquerait l’idée fausse et destructrice que ce qui est important, dans le mariage, c’est le romanesque et autres satisfactions pour adultes et non pas, intrinsèquement, le caractère unique et la valeur d’actes et de relations dont le sens est donné par la capacité à créer, promouvoir et protéger la vie. Le mariage n’est pas une « construction sociale », c’est plutôt une réalité objective – l’union scellée par un accord entre un mari et une femme – que la loi a le devoir de reconnaître, d’honorer et de protéger.

Liberté religieuse

La liberté religieuse et les droits de la conscience sont en grand danger. Ces principes fondamentaux de justice sont menacés de manière évidente par les efforts faits pour affaiblir ou éliminer l’objection de conscience du personnel et des institutions de santé, ainsi que par les dispositions anti-discrimination qui sont utilisées comme armes pour obliger les institutions religieuses, organismes caritatifs, entreprises et prestataires de services à accepter (et même à faciliter) des activités et des rapports qu’ils jugent immoraux, sous peine de perdre leur activité. Les attaques contre la liberté religieuse menacent gravement non seulement des individus, mais aussi des institutions de la société civile, notamment des familles, des organismes caritatifs et des communautés religieuses. Le bon état de ces institutions constitue une indispensable protection contre les excès gouvernementaux et il est indispensable au bon fonctionnement de toutes les institutions, gouvernement compris, sur lesquelles s’appuie la société.

Lois injustes

En tant que chrétiens, nous croyons aux lois et nous respectons l’autorité des gouvernants terrestres. Nous considérons comme un privilège spécial de vivre dans une société démocratique où le poids moral de la loi sur nous est encore plus fort à cause du droit de tous les citoyens à participer au processus politique. Mais, même dans un régime démocratique, les lois peuvent être injustes. Et dès les origines notre foi nous a enseigné que la désobéissance civile est un devoir face à des lois gravement injustes ou à des lois qui impliquent que nous fassions ce qui est injuste ou immoral. De telles lois n’ont pas le pouvoir de contraindre en conscience parce qu’elles ne peuvent revendiquer d’autre autorité que celle de la simple volonté humaine.

Nous proclamons donc que nous ne nous soumettrons à aucun texte qui nous forcerait, nous ou les institutions que nous dirigeons, à accomplir ou à faciliter des avortements, des recherches destructrices d’embryons, des suicides assistés, des euthanasies ou tout autre acte violant les principes de la profonde, intrinsèque et égale dignité de tout membre de la famille humaine.

De plus nous proclamons que nous ne nous laisserons pas contraindre au silence, à l’acquiescement, à la violation de notre conscience par quelque pouvoir que ce soit, culturel ou politique, quelles que puissent être les conséquences pour nous.

Nous rendrons à César ce qui est à César, pleinement et sans rechigner. Mais en aucun cas nous ne rendrons à César ce qui est à Dieu.

Audience générale du 25 novembre : Hughes et Richard de Saint-Victor

26 novembre, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-22773?l=french

Audience générale du 25 novembre  : Hughes et Richard de Saint-Victor

Texte intégral

ROME, Mercredi 25 novembre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, dans la salle Paul VI, au Vatican.

Chers frères et sœurs,
Au cours de ces audiences du mercredi, je présente certaines figures exemplaires de croyants, qui se sont engagés à montrer la concorde entre la raison et la foi et à témoigner à travers leur vie de l’annonce de l’Evangile. J’entends vous parler aujourd’hui de Hugues et de Richard de Saint-Victor. Tous deux sont au nombre de ces philosophes et théologiens connus sous le nom de Victoriens, parce qu’ils vécurent et enseignèrent dans l’abbaye de Saint-Victor, à Paris, fondée au début du XIIème siècle par Guillaume de Champeaux. Guillaume lui-même fut un maître renommé, qui parvint à donner à son abbaye une solide identité culturelle. A Saint-Victor, en effet, fut inaugurée une école pour la formation des moines, ouverte également aux étudiants extérieurs, où fut réalisée une heureuse synthèse entre les deux manières de faire de la théologie, dont j’ai déjà parlé dans les précédentes catéchèses : à savoir la théologie monastique, orientée davantage à la contemplation des mystères de la foi dans l’Ecriture, et la théologie scolastique, qui utilisait la raison pour tenter de scruter ces mystères avec des méthodes innovantes, de créer un système théologique.

Sur la vie d’Hugues de Saint-Victor, nous avons peu d’informations. La date et le lieu de sa naissance sont incertains : peut-être en Saxe ou dans les Flandres. On sait que, arrivé à Paris – la capitale européenne de la culture de l’époque -, il passa le reste de sa vie à l’abbaye de Saint-Victor, où il fut d’abord disciple puis enseignant. Dès avant sa mort, advenue en 1141, il connut une grande notoriété et estime, au point d’être appelé un « second saint Augustin » : comme Augustin, en effet, il médita longuement sur le rapport entre foi et raison, entre sciences profanes et théologie. Selon Hugues de Saint-Victor, toutes les sciences sont, non seulement utiles pour la compréhension des Ecritures, mais elles ont une valeur en elles-mêmes et doivent être cultivées pour élargir le savoir de l’homme, ainsi que pour répondre à sa soif de connaître la vérité. Cette saine curiosité intellectuelle le conduisit à recommander à ses étudiants de ne jamais restreindre le désir d’apprendre et dans son traité de méthodologie du savoir et de pédagogie, intitulé de manière significative Didascalion (De l’enseignement), il recommandait : « Apprends volontiers de tous ce que tu ne sais pas. Le plus savant de tous est celui qui aura voulu apprendre quelque chose de tous. Qui reçoit quelque chose de tous, finit par devenir le plus riche de tous » (Eruditiones Didascalicae, 3-14 : PL 176, 774).

La science dont s’occupent les philosophes et les théologiens dit Victoriens est en particulier la théologie, qui exige avant tout l’étude pleine d’amour des Ecritures Saintes. Pour connaître Dieu, en effet, on ne peut que partir de ce que Dieu lui-même a voulu révéler de lui-même à travers les Ecritures. En ce sens, Hugues de Saint-Victor est un représentant typique de la théologie monastique, entièrement fondée sur l’exégèse biblique. Pour interpréter les Ecritures, il propose l’articulation traditionnelle patristique et médiévale, à savoir le sens historique et littéral, tout d’abord, puis les sens allégorique et anagogique, et enfin, le sens moral. Il s’agit des quatre dimensions du sens de l’Ecriture, qu’aujourd’hui encore on redécouvre, par lesquelles on voit que dans le texte et dans la narration offerte se cache une indication plus profonde : le fil de la foi, qui nous conduit vers le haut et nous guide sur cette terre, en nous enseignant comment vivre. Toutefois, tout en respectant ces quatre dimensions du sens de l’Ecriture, de manière originale par rapport à ses contemporains, il insiste – et cela est nouveau – sur l’importance du sens historique et littéral. En d’autres termes, avant de découvrir la valeur symbolique, les dimensions plus profondes du texte biblique, il faut connaître et approfondir la signification de l’histoire racontée dans l’Ecriture : sinon – prévient-il en recourant à une comparaison efficace – on risque d’être comme des érudits de la grammaire qui ignorent l’alphabet. A qui connaît le sens de l’histoire décrite dans la Bible, les événements humains apparaissent comme marqués par la Providence divine, selon son dessein bien ordonné. Ainsi pour Hugues de Saint-Victor, l’histoire n’est pas le résultat d’un destin aveugle ou d’un hasard absurde, comme il pourrait apparaître. Au contraire, dans l’histoire humaine œuvre l’Esprit Saint, qui suscite un dialogue merveilleux des hommes avec Dieu, leur ami. Cette vision théologique de l’histoire met en évidence l’intervention surprenante et salvifique de Dieu, qui entre réellement et agit dans l’histoire, prend presque part à notre histoire, mais en sauvegardant et en respectant toujours la liberté et la responsabilité de l’homme.

Pour notre auteur, l’étude de l’Ecriture Sainte et de sa signification historique et littérale rend possible la véritable théologie, c’est-à-dire l’illustration systématique des vérités, de connaître leur structure, l’illustration des dogmes de la foi, qu’il présente dans une solide synthèse dans le traité De Sacramentis christianae fidei (Les sacrements de la foi chrétienne), où se trouve, entre autres, une définition de « sacrement » qui, ultérieurement perfectionnée par d’autres théologiens, contient des idées encore aujourd’hui très intéressantes. « Le sacrement », écrit-il, « est un élément corporel ou matériel proposé de manière extérieure et sensible, qui représente avec sa ressemblance une grâce invisible et spirituelle, qui la signifie, car il a été institué dans ce but, et la contient, car il est capable de sanctifier » (9, 2 : PL 176, 317). D’une part, la visibilité dans le symbole, la « corporéité » du don de Dieu, dans lequel toutefois, d’autre part, se cache la grâce divine qui provient d’une histoire : Jésus Christ lui-même a créé les symboles fondamentaux. Trois éléments concourent donc à définir un sacrement, selon Hughes de Saint-Victor : l’institution de la part du Christ, la communication de la grâce, et l’analogie entre l’élément visible, matériel, et l’élément invisible, qui sont les dons divins. Il s’agit d’une vision très proche de la sensibilité contemporaine, car les sacrements sont présentés avec un langage tissé de symboles et d’images capables de parler immédiatement au cœur des hommes. Il est important, également aujourd’hui, que les animateurs liturgiques, et en particulier les prêtres, valorisent avec sagesse pastorale les signes propres aux rites sacramentaux – cette visibilité et tangibilité de la Grâce – en en soignant attentivement la catéchèse, afin que chaque célébration des sacrements soit vécue par tous les fidèles avec dévotion, intensité et joie spirituelle.

Richard, originaire d’Ecosse, est un digne disciple d’Hugues de Saint-Victor. Il fut prieur de l’abbaye Saint-Victor de 1162 à 1173, année de sa mort. Richard aussi, naturellement, accorde un rôle fondamental à l’étude de la Bible, mais, à la différence de son maître, il privilégie le sens allégorique, la signification symbolique de l’Ecriture avec laquelle, par exemple, il interprète la figure vétérotestamentaire de Benjamin, fils de Jacob, comme symbole de contemplation et sommet de la vie spirituelle. Richard traite ce thème dans deux textes, Benjamin mineur et Benjamin majeur, dans lesquels il propose aux fidèles un chemin spirituel qui invite tout d’abord à exercer les différentes vertus, en apprenant à discipliner et à ordonner avec la raison les sentiments et les mouvements intérieurs affectifs et émotifs. Ce n’est que lorsque l’homme a atteint l’équilibre et la maturation humaine dans ce domaine, qu’il est prêt à accéder à la contemplation, que Richard définit comme « un regard profond et pur de l’âme déversé sur les merveilles de la sagesse, associé à un sens extatique d’émerveillement et d’admiration » (Benjamin Maior 1, 4 : PL 196, 67).

La contemplation est donc le point d’arrivée, le résultat d’un chemin difficile, qui comporte le dialogue entre la foi et la raison, c’est-à-dire – encore une fois – un discours théologique. La théologie part des vérités qui sont l’objet de la foi, mais elle cherche à en approfondir la connaissance avec l’usage de la raison, en s’appropriant du don de la foi. Cette application du raisonnement à la compréhension de la foi est pratiquée de manière convaincante dans le chef-d’œuvre de Richard, l’un des grands livres de l’histoire, le De Trinitate (La Trinité). Dans les six livres qui le composent, il réfléchit avec profondeur sur le Mystère de Dieu un et trine. Selon notre auteur, puisque Dieu est amour, l’unique substance divine comporte communication, oblation et amour entre deux Personnes, le Père et le Fils, entre lesquels existe un échange éternel d’amour. Mais la perfection du bonheur et de la bonté n’admet pas d’exclusivité et de fermetures ; elle demande au contraire la présence éternelle d’une troisième Personne, l’Esprit Saint. L’amour trinitaire est participatif, concorde, et comporte une surabondance de délice, une jouissance de joie incessante. C’est-à-dire que Richard suppose que Dieu est amour, il analyse l’essence de l’amour, ce qui est impliqué dans la réalité amour, en arrivant ainsi à la Trinité des Personnes, qui est réellement l’expression logique du fait que Dieu est amour.

Richard est toutefois conscient que l’amour, bien qu’il nous révèle l’essence de Dieu, qu’il nous fasse « comprendre » le Mystère de la Trinité, est cependant toujours une analogie pour parler d’un Mystère qui dépasse l’esprit humain, et – en poète mystique qu’il est – il a recours également à d’autres images. Il compare par exemple la divinité à un fleuve, à une vague d’amour qui jaillit du Père, qui va et qui vient dans le Fils, pour être ensuite diffusée avec bonheur dans l’Esprit Saint.

Chers amis, des auteurs comme Hugues et Richard de Saint-Victor élèvent notre âme à la contemplation des réalités divines. Dans le même temps, l’immense joie que nous procurent la pensée, l’admiration et la louange de la Très Sainte Trinité, fonde et soutient l’engagement concret de nous inspirer de ce modèle parfait de communion dans l’amour pour construire nos relations humaines de chaque jour. La Trinité est vraiment communion parfaite ! Comme le monde changerait si dans les familles, dans les paroisses et dans toute autre communauté les relations étaient vécues en suivant toujours l’exemple des trois Personnes divines, en qui chacune vit non seulement avec l’autre, mais pour l’autre et dans l’autre ! Je le rappelais il y a quelques mois à l’Angelus : « Seul l’amour nous rend heureux, car nous vivons en relation, et nous vivons pour aimer et être aimés » (L’Osservatore Romano, 8-9 juin 2009, p. 1). C’est l’amour qui accomplit ce miracle incessant : comme dans la vie de la Très Sainte Trinité, la pluralité se recompose en unité, où tout est complaisance et joie. Avec saint Augustin, tenu en grand honneur par les Victoriens, nous pouvons nous exclamer nous aussi : « Vides Trinitatem, si caritatem vides – tu contemples la Trinité, si tu vois la charité » (De Trinitate VIII 8, 12).

A l’issue de l’audience générale, le pape a résumé sa catéchèse en plusieurs langues et salué les pèlerins. Voici ce qu’il a dit en français :

Chers frères et sœurs,

Parmi les figures de croyants qui ont montré le lien entre la raison et la foi et qui témoignent de l’annonce de l’Evangile, je voudrais mentionner Hugues et Richard de Saint-Victor. Ils ont vécu au 12ème siècle et enseigné à l’Abbaye de Saint-Victor à Paris. Hugues médita beaucoup sur le rapport entre foi et raison, entre science profane et théologie. Pour lui, les sciences ont une valeur en elles-mêmes et elles doivent être cultivées pour élargir le savoir de l’homme et pour correspondre à son désir de connaître la vérité. Pour connaître Dieu, il faut partir de ce qu’il a révélé de lui-même dans les Écritures. La vision théologique de l’histoire d’Hugues de Saint-Victor met en évidence l’intervention salvifique de Dieu, mais en sauvegardant toujours la liberté et la responsabilité de l’homme. Richard fut un disciple d’Hugues. Lui aussi assigne un rôle fondamental à l’étude de la Bible. La contemplation est le résultat d’un chemin ardu qui comporte le dialogue entre la foi et la raison. La théologie part des vérités qui sont objet de la foi, mais elle cherche à en approfondir la connaissance par l’usage de la raison. Hugues et Richard élèvent notre esprit à la contemplation des réalités célestes. La pensée, l’admiration et la louange de la sainte Trinité nous procurent une immense joie. Puissions-nous, nous aussi, vivre selon l’exemple des trois Personnes divines, où chacune vit non seulement avec l’autre, mais par l’autre et dans l’autre.

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française présents ce matin. Que votre pèlerinage à Rome contribue à approfondir votre connaissance de Dieu dans son mystère trinitaire et à faire grandir votre amour de l’Église. Que Dieu vous bénisse  !

Je voudrais aussi adresser un salut chaleureux aux responsables et aux opérateurs de Télé Lumière – Noursat du Liban, ainsi qu’à leur président, Mgr Aboujaoudé. Chers amis, je vous encourage à poursuivre avec générosité votre mission au service de l’annonce de l’Évangile, de la paix et de la réconciliation au Liban et dans toute la région. A vous tous ainsi qu’à tous les auditeurs de Noursat j’adresse une particulière Bénédiction apostolique.

Traduction : Zenit

bonne nuit

26 novembre, 2009

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. jew´s-ear,-judas´s-ear-041

(Auricularia auricula-judae)

http://www.naturephoto-cz.com/jelly-fungus.html

Dom Jeaques Alberione (mf) Fête pour la Famille Paulinienne

25 novembre, 2009

Dom Jeaques Alberione (mf) Fête pour la Famille Paulinienne dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Dom Jeaques Alberione : Prière du travailleur

25 novembre, 2009

du site:

http://www.alberione.org/beatificazione/DonAlberione/preghiera_fra.htm#Sainte

Dom Jeaques Alberione  – Prière

Prière du travailleur

Jésus, divin ouvrier et ami des ouvriers, jette un regard bienveillant sur le monde du travail. Nous te présentons les besoins de tous ceux et celles qui se livrent à un travail physique ou intellectuel. Tu connais le poids de notre vie remplie de fatigues, de souffrances physiques et morales et de dangers. Redis-nous tes paroles: « J’ai pitié de ce peuple. » Réconforte-nous par les mérites et l’intercession de saint Joseph, modèle des travailleurs et des artisans.
  
Donne-nous la sagesse, la vertu et l’amour qui animaient tes journées de labeur. Inspire-nous des sentiments de foi, de paix, de modération et d’économie de sorte que nous ne cherchions pas seulement le pain quotidien mais les biens spirituels et le paradis. Délivre-nous de ceux qui visent à nous ravir le don de la foi et la confiance en la Providence. Sauve-nous de ceux qui violent les droits de la personne humaine et portent atteinte à sa dignité. Inspire des lois sociales conformes au magistère de l’Église. Que les classes sociales s’entraident sincèrement à faire régner la charité et la justice. Que le Pape, vicaire du Christ, soit considéré comme maître de doctrine sociale pour assurer au travailleur la promotion personnelle, la possession du royaume des cieux promis en héritage aux pauvres en esprit. Amen.

Dom Jeaques Alberione – Prière à saint Paul

25 novembre, 2009

du site:

http://www.alberione.org/beatificazione/DonAlberione/preghiera_fra.htm#Sainte

Prière à saint Paul

Ô saint Apôtre, toi qui as instruit tous les hommes par ta doctrine et par ta charité; regarde-nous avec bienveillance. Nous attendons tout de ton intercession auprès du Maître divin et de Marie, Reine des apôtres.
  
Toi qui fus l’apôtre des nations, fais que nous vivions de foi, que l’espérance soit notre salut, que la charité règne en nous. Toi que Dieu a choisi, obtiens-nous la docilité à la grâce afin qu’elle agisse en nous. Fais que nous te connaissions, t’aimions et t’imitions de plus en plus; que nous soyons des membres vivants de l’Église, Corps mystique de Jésus Christ. Suscite des apôtres en grand nombre ! Qu’ils soient saints. Que le feu d’une charité authentique embrase le monde. Que tous te connaissent et glorifient Dieu et le Maître divin, Voie, Vérité et Vie.
  
Seigneur Jésus, toi qui sais que nous ne nous fions pas à nos forces, par ta miséricorde, par l’intercession puissante de saint Paul, notre maître et notre père, accorde-nous d’être délivrés de tout mal.

26 novembre: Bienheureux Jacques Albérione (mf) Fête pour la Famille Paulinienne

25 novembre, 2009

du site:

http://spiritualitechretienne.blog4ever.com/blog/lire-article-83937-467618-bienheureux_jacques_alberione.html

Bienheureux Jacques Albérione

Apôtre des médias

1884-1971

Fête le 26 novembre

Béatifié par Jean Paul II le 27 avril 2003, Fête de la Miséricorde Divine, le Père Jacques Albérione a compris l’importance de la presse pour annoncer l’Amour du Christ à tous les peuples selon l’esprit de Saint Paul. IL est à l’origine de plusieurs congrégations religieuses : « la Famille Paulinienne » qui, par les techniques les plus modernes de communication, travaille actuelllement à la nouvelle évangélisation. 

Enfance et jeunesse

Jacques Alébrione est né le 4 avril 1884, à San Lorenzo di Fossano, au nord de l’Italie, quatrième d’une fratrie de six enfants. Ses parents, Michel et Thérèse Albérione, compatriotes de Don Bosco et de Saint Benoît-Joseph Cottolengo, sont de modestes cultivateurs, dont les valeurs premières sont la Foi, le travail et la confiance en la Providence. 

Le projet de Dieu sur Jacques se dessine très tôt. Dès sa première année d’école primaire, l’enfant interrogé au sujet de son avenir, réfléchit quelques instants, puis répond d’un ton décidé : « Je serai Prêtre. » 

Le climat familial, la bonté de son institutrice, l’intuition du Curé de sa paroisse, font mûrir cette résolution enfantine. Ses classes primaires terminées, il entre au Petit Séminaire de Bra, dans le Diocèse de Turin. Il y passe trois années, étudiant énormément, priant et lisant beaucoup. Très intelligent, il a surtout une grande force de volonté. 

L’année scolaire 1899-1900 fut mouvementée pour l’adolescent de 15 ans. Sous l’inffluence de nombreuses lectures, il s’était enfflammé d’idéal missionnaire. Il avait même envoyé une lettre de demande pour être admis dans la Congrégation des Pères Blancs fondée par Monseigneur Lavigerie pour l’évangélisation de l’Afrique. Cependant, quand la réponse- favorable-lui parvint quelques mois plus tard… Son enthousiasme était tombé. Que s’était-il passé ? 

Parmi les ques 60 livres et revues qu’il avait dévoré en deux mois, une lecture, entre autres, l’avait tellement perturbé que ses supérieurs jugèrent opportun de le renvoyer chez lui. 

Echec ou incident de parcours ? En tout cas, cette périphétie douloureuse contribua à baliser la voie dans laquelle Jacques devait un jour mener ses efforts apostoliques. Désormais, il savait bien par expérience quelle inffluence en bien ou en mal la chose imprimée peut exercer sur les esprit. 

L’étincelle

Renvoyé du Séminaire de Bra, Jacques avait repris la pioche dans les champas paternels. Il voulait malgré tout devenir Prêtre. Appuyé par son Curé, il fut admis en octobre 1900 au Grand Séminaire d’Alba (Piémont) pour y faire ses études de Philosophie et de Théologie.

Le 1er novembre, le Pape Léon XIII publiait l’Encyclique dans laquelle, après avoir souligné que « la voie, la vérité et la vie pour l’humanité, c’est uniquement le Christ Rédempteur », il invite tous les évêques à faire connaître par des écrits l’amour de l’Eglise pour le monde. 

Fortement marqué par cette Encyclique, Jacques répond à l’appel intérieur. Pendant la nuit charnière entre le 19e et le 20e siècle, le 31 décembre 1900, il fait une veillée de prière de quatre heure devant le Saint Sacrement dans la Cathédrale d’Alba. Selon ses propres mots, éclairé par une lumière spéciale venue du Saint Sacrement, il se sent appelé à « faire quelque chose pour le Seigneur et les hommes du siècle nouveau ». Ce fut l’inspiration qui animera toute sa vie : la necéssité de mettre sur pied une organisation d’écrivain, d’imprimeurs, de libraires, de diffuseurs, dans le seul et unique but de porter à grande échelle le message chrétien au cœur des masses. 

Le Père Albérione rappellera constamment à ses fils et filles l’origine de la mission paulinienne : « Vous êtes né du Tabernacle, de l’Eucharistie. »

L’étincelle d’une intuition puissante avait allumé en lui un être nouveau. 

Désormais, ses études se polarisent sur cette idée d’un nouveau type d’apôtre, qui, pour l’évangélisation, doit se servir des moyens de communication les plus efficaces. 

Annoncer l’Evangile dans l’esprit de l’Apôtre Saint Paul

Un jeune Prêtre d’Alba alors âgé de 26 ans, François Chiesa aide Jacques à cerner l’idéal qu’il avait entrevu et sera pour lui, pendant 46 ans, un guide et un ami, convaincu lui aussi de la nécessité de mettre la presse au service de l’Evangile. 

Ordonné Prêtre le 29 juin 1907, le Père Albérione fait une brève et décisive expérience pastorale comme Vicaire à Narzole . Il trouve le temps de compléter ses études et en 1908, il est reçu Docteur en Théologie à la Faculté de Gênes. 

Durant la courte période de son ministère paroissial, il rencontre le jeune Joseph Giaccardo qui deviendra son premier collaborateur dans la Société de Saint Paul, à l’instar de Paul et Thimothée.

Puis, à 24 ans seulement, il est rappelé au Séminaire d’Alba pour y être Directeur spirituel et professeur. Il ne cesse s’approfondir sa compréhension de la société et de l’Eglise de son temps, ainsi que le nouveaux besoins et des changements qui pointent à l’horizon. 

Mais le Seigneur lui réserve une mission spéciale , totalement originale dans ses moyens et structures : annoncer l’Evangile à tous les peuples , dans l’esprit de Saint Paul par les moyens modernes de communication. 

En 1910, le Père Albérione franchit un autre pas dans la compréhension de sa mission : ces auteurs, ces techniciens, ces semeurs d’Evangiles, hommes et femmes, ce seraient des consacrés à Dieu. Il lui faudait fonder une forme de vie religieuse axée sur une éctivité apostolique spécifiquement d’édition pour annoncer l’Evangile au monde entier. 

Le 20 août 1914 , jour du décès de Saint Pie X, l’œuvre de la Famille Paulinienne commence avec un petit groupe de jeunes qui formeront la Société de Saint Paul. 

Le jeune fondateur, conscient du rôle important de la femme dans l’apostolat projette de lancer le monde féminin dans l’édition et la presse. En 1915, sa première collaboratrice, Thérèse Merlo, va fonder avec un groupe de jeunes femmes la Congrégation des Filles de Saint-Paul, consacrée à l’Evangélisation par les médias. 

Le pacte ou le secret de la réussite

Le Père Albérione saisit toutes les occasion afin d’aider les jeunes de l’Ecole Typographique qu’il vient de fonder. 

Par la suite, ces collaborateurs laïcs, plus d’1000 000 en 1953, soutiendront dans le monde entier les multiples activités de la famille paulinienne : éditions de livres, particulièrement de la Bible, à travers les Editions Saint-Paul – et, en France, les Editions Mediaspaul. Aujourd’hui, les Pauliniens ne se limitent pas à la presse écrite : ils sont lancés dans la raduio, le cinéma, la télévision, l’internet. 

Tous avaient la conviction que les initiatives apostoliques ne se prennent pas d’après un compte en banque, mais avec la Foi comme base de départ. 

Le Père Albérione avait rédigé un livre de prières la formation des jeunes pauliniens. Il contenait la formule d’un engagement appelé le Pacte, ou secret de la réussite avec lequel étaient menées à bien toutes les entreprises impossibles. En voici l’essentiel : 

« Seigneur Jésus, nous plaçons notre confiance en Toi, car Tu as dit : « tout ce que vous demanderez au Père en Mon Nom, vous l’obtiendrez. Nous comptons sur Toi. Nous prenons l’engagement de rechercher en toute chose Ta Gloire et la Paix des hommes. Nous Te le promettons. » 

Le Père Alberione demandait toujours à Dieu le centuple, ajoutant toutefois ce correctif : « Enfin, Seigneur, ce n’est pas que je veuille mettre une limite à votre Générosité ! »

«  C’est d’ici que je veux illuminer »

L’année 1923 réserva au Père Alberione une douloureuse épreuve : quelques jours plus après la mort de sa mère il tomba malade : brutale évolution de la tuberculose pulmonaire. Ses médecins ne lui donnaient pas 18 mois de vie. Cependant, un ami, curé de paroisse, l’accueillit dans son présbytère pour un repos complet. Au bout d’un mois, son état de santé s’améliorant, il commence à rédiger la règle de la Société Saint Paul. Puis il reourna chez les siens, les réunit à la Chapelle et leur raconta un de ses rêces, dans lequel Jésus lui avait dit : « Ne craignez pas, Je suis avec vous. C’est d’ici (il désignait le tarbernacle) que Je veux illuminer. Ayez le regret de vos péchés. »

Ces mots figureront dans les chapelles de toutes les maisons de la famille paulinienne. Ils enxpriment que Celui qui dirige, c’est le Seigneur, sur qui l’on peut compter. De fait, très vite, le Père peut reprendre ses nombreuses activités. 

En 1924, la deuxième congrégation féminine voit le jour : les Sœurs Disciples du Divin Maître, vouées à l’apostolat Eucharistique. Elle doivent constituer l’âme de toutes les auters institutions et de toutes les activités apostoliques de la Famille Paulinienne. 

Parmi les spirituels dont se nourissait le Père Albérione, il affectionnait particulièrement Saint Pierre Julien Eymard, fondateur des Pères du Saint-Sacrement et Dom Chautard, l’Abbé de Sept-Fonds, dont il savourait le traité intulé « L’Ame de tout apostolat ». 

Comme Paul toujours en chemin

A partir de 1926, les fondations se multiplièrent, en Italie et à l’étranger. En dépit de difficultés culturelles, sociales, climatiques, économiques, des petits groupes pauliniens gagnet le Brésil, les Etats-Unis, l’Argentine, la France, la Pologne, la Chine, le Japon, l’Inde, les Philippines… 

En octobre 1938, le Père Alberione fonde la troisième gongrégation féminime : les Sœurs de Jésus Bon Pasteur, dont la vocation consite à aider les Prêtres dans la pastorale paroissiale. Le Saint-Siège donna son approbation officielle à l’œuvre du Père Alberione le 10 mai 1941. C’était la première fois qu’une institution de religieux ayant comme but spécifique la diffusion de l’Evangile dans le monde entier par les techniques de communication les plus modernes était formellement reconnue par l’Eglise. 

Après la guerre, en 1945, le Père Alberione reprend son bâton de pèlerin. L’Extrême-Orient l’impressionne : l’Inde, la Chine, les Philippines… des multitudes, des milliards de personnes… Mais combien connaissent Jésus-Christ ?A 79 ans , il parcourait encore les cinq continents. 

De 1946 à 1971, année de sa mort, il fit paraître 60 livres et brochures rédigés de sa main. A l’exemple de Saint Paul, il devait proclamer infatigablement qu’en Jésus-Christ, l’impossible est vrai : un bonheur sans déclin sans la vie éternelle. 

De l’Eglise du Concile à l’Eglise du Ciel

Le 11 octobre 1962 s’ouvrit le Concile Vatican II. Le Père Alberione y participait en tant que Supérieur Général de la Société Saint-Paul. Quelle joie pour lui : l’immense assemblée conciliaire reconnut par le décret « Inter mirifica »- (parmi les merveilles) – la valeur extraordinaire des moyens de communications sociales comme véhicule de la Bonne Nouvelle. C’était la consécration officielle de l’apostolat paulinien. 

Lui, Jacque Alberione, pensait cela depuis 1900 ; il le mettait en œuvre depuis 1914. Pendant des années, il avait été dans toutes les situations, comme seul responsable. Maintenant, d’autres prenaient la relève. Il accepta avec Foi cette nouvelle situation.

Le Père Alberione meurt à l’âge de 87 ans, le 26 novembre 1971, après avoir été réconforté par la visite et la bénédiction du Pape Paul VI qui n’a jamais cessé de l’admirer et de le vénérer. Le secret de son dynamisme a été indéniablement, sa vie intérieure tout entière tournée vers l’évangélisation. Il réalise en sa personne le mot de l’Apôtre Saint Paul : « Ma vie, c’est le Christ. » Le Christ-Jésus, tout spécialement le Christ Eucharistique, a été la grande passion du Père Alberione. Et toute la famille Paulinienne se nourrit et vit de l’Eucharistie. 

Prière du Bienheureux Jacques Alberione

Seigneur, en union avec les Prêtres qui célèbrent l’Eucharistie aujourd’hui, je T’offre Jésus et je m’offre moi-même :

Pour réparer les erreurs et les scandales que les moyens de communications sociales diffusent dans le monde.
Pour implorer Ta Miséricorde sur ceux que ces moyens puissants séduisent , trompent et éloignent de Ton Amour de Père.
Pour que tous, nous suivions uniquement Celui que Tu as donné au monde, dans Ton Amour Infini, en proclamant : « Celui-Ci est Mon fils Bien-Aimé, écoutez-Le ! » 
Notre Père, qui es aux Cieux, en union avec tous les Prêtres je T’offre Jésus et je m’offre moi-même : 
Pour T’adorer et Te remercier parce qu’en Ton Fils, Tu es l’Auteur du Sacredoce, de la vie religieuse et de toutes les vocations.
Pour offrir à Ton Cœur de Père la réparation pour les vocations négligées, empêchées ou désertées.
Pour que tous comprennent l’appel de Jésus : « la Moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donce le Maître de la Moisson d’envoyer des ouviers à Sa Moisson. »
Pour que se forme partout un climat familial, religieux, social, qui faorise l’épanouissement et la réponse à l’Appel de Dieu.
Pour qu’on suive Jésus Maître, Voie, Vérité et Vie dans la recherche et la formation des Vocations.
Pour que les appelés soient saints, qui soient le Sel de la terre et la Lumière du monde. 
Seigneur, nous Te prions pour nous tous. Viens au secours de notre faiblesse et donne-nous de rester humblement devant Jésus présent dans l’Eucharistie pour recevoir la Grâce, la Lumière et la Miséricorde. Amen. 

Texte paru dans « Le Cœur de Jésus, Source de l’Amour » N° 435 de juin 2003

bonne nuit

25 novembre, 2009

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. cephalanthera_rubra_1067

Red Helleborine – Orchidaceae

http://www.floralimages.co.uk/pcepharubra.htm

Saint Grégoire le Grand : « C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie »

25 novembre, 2009

 du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091125

Le mercredi de la 34e semaine du temps ordinaire (de la férie) : Lc 21,12-19
Commentaire du jour
Saint Grégoire le Grand (v. 540-604), pape et docteur de l’Église
Commentaire moral du livre de Job, 10, 47-48 ; PL 75, 946 (trad. bréviaire)

« C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie »

      « Celui qui, comme moi, est tourné en dérision par ses amis invoquera Dieu, qui l’exaucera. » (Jb 12,4 Vulg)… Il arrive que l’âme persévère dans le bien, et pourtant subisse la dérision des hommes. Elle agit de manière admirable, et elle reçoit des injures. Alors celui que les louanges auraient pu attirer au dehors, repoussé par les affronts, rentre en lui-même. Et il s’affermit en Dieu d’autant plus solidement qu’il ne trouve à l’extérieur rien où il puisse se reposer. Il met toute son espérance dans son Créateur et, au milieu des moqueries outrageantes, il n’implore plus que le témoin intérieur. L’âme de l’homme affligé s’approche de Dieu d’autant plus qu’il est délaissé par la faveur des hommes. Il se répand aussitôt en prière, et sous l’oppression venue du dehors, il se purifie pour saisir les réalités intérieures. C’est pourquoi ce texte dit avec raison : « Celui qui, comme moi, est tourné en dérision par ses amis invoquera Dieu, qui l’exaucera… » Lorsque ces malheureux trouvent des armes dans la prière, ils rejoignent intérieurement la bonté divine : celle-ci les exauce parce que, extérieurement, ils sont privés de la louange des hommes…

      « On tourne en dérision la simplicité du juste. » (Jb 12,4) La sagesse de ce monde consiste à dissimuler le coeur sous des artifices, à voiler la pensée par des paroles, à montrer comme vrai ce qui est faux, à prouver la fausseté de ce qui est vrai. Au contraire, la sagesse des justes consiste à ne rien inventer pour se faire valoir, à livrer sa pensée dans ses paroles, à aimer la vérité comme elle est, à fuir la fausseté, à faire le bien gratuitement, à préférer supporter le mal plutôt que de le faire, à ne jamais chercher à se venger d’une offense, à considérer comme un bénéfice l’insulte qu’on reçoit pour la vérité. Mais c’est précisément cette simplicité des justes qui est tournée en dérision, car les sages de ce monde croient que la pureté est une sottise. Tout ce qui se fait avec intégrité, ils le considèrent évidemment comme absurde ; tout ce que la Vérité approuve dans la conduite des hommes apparaît une sottise à la soi-disant sagesse de ce monde.

Notre Dame du Chêne

24 novembre, 2009

Notre Dame du Chêne dans images sacrée NDCGilson3

http://www.notredameduchene.com/telechargement/z02.pagechapeletsdumois.html

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