1° dimanche de l’Avent (29 novembre 2009)
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1° dimanche de l’Avent (29 novembre 2009)
Les différents textes de ce premier dimanche de l’Avent mettent l’accent sur la venue du Seigneur. Cette venue est annoncée de différentes manières :
– dans un langage apocalyptique dans l’évangile, qu’il s’agit de comprendre dans son sens étymologique de » dévoilement « , de révélation du projet de Dieu.
– dans le langage d’une promesse de bonheur chez le prophète Jérémie : le Seigneur va accomplir tout ce qu’il a promis dans sa justice
– dans le langage de la conversion du cœur chez Paul, pour que nous osions croire que la sainteté est possible et déjà vécue.
En bref, la venue annoncée du Seigneur bouleverse la vie de chacun et du peuple, provoque des changements dès maintenant, renforce l’espérance.
Jérémie 33, 14-16
Jérémie parle dans une époque troublée pour le peuple d’Israël. Le grand Royaume du Nord a été écrasé par les Assyriens un siècle plus tôt, et la ville de David, Jérusalem, est immédiatement menacée par les Babyloniens. C’est donc l’existence même du peuple de l’Alliance qui est en jeu. L’heure n’est plus aux vaines alliances terrestres. Il s’agit de faire confiance au Seigneur, qui a fait alliance avec son peuple pour toujours. La preuve ? Le Seigneur va susciter un nouveau David, qui pratiquera enfin la justice. Une justice non pas à comprendre dans un sens juridique, mais dans le sens d’un ordre juste, cosmique voulu par Dieu dès l’origine – le contraire du chaos. Mais Jérémie va plus loin : ce n’est pas seulement un nouveau David qu’il faut espérer, mais une nouvelle alliance, une nouvelle Jérusalem qui aura pour nom : » Le-Seigneur-est-notre-justice « . Ainsi, même si la Jérusalem terrestre est détruite par les babyloniens, l’espérance n’est pas morte.
Psaume 24
C’est la prière d’un homme qui a confiance dans son Seigneur, malgré les difficultés qui l’entourent (et qui n’apparaissent pas dans la partie choisie par la liturgie). Il ne sait plus où il en est, et il demande au Seigneur de le guider, de lui faire connaître le chemin qu’il doit suivre. Il est intéressant de noter que le psalmiste demande au Seigneur l’impulsion : » Fais-moi connaître… Dirige-moi… » La venue du Seigneur ne démobilise pas le croyant ; au contraire, celui-ci ne doit pas rester passif. Connaître les voies du Seigneur, marcher sur ses chemins est une nécessité pour l’accueillir qui vient déjà…
Thessaloniciens 3,12 – 4,2
L’apôtre a été fort inquiet pour la jeune communauté de Thessalonique : il la savait en butte à des persécutions pour lesquelles il la jugeait bien mal armée. Le voilà rassuré ; Timothée l’a rejoint à Corinthe, porteur d’excellentes nouvelles.
On peut déjà noter cette manière, qui sera constante chez Paul, de ne jamais appeler ses correspondants à l’effort moral ou spirituel sans leur avoir d’abord rappelé, dans l’action de grâce, le don que Dieu leur a fait : « Devenez ce que vous êtes », leur dit-il. C’est bien ce qu’exprime le mot « saint » ; loin d’évoquer une perfection laborieusement acquise, il rappelle la « consécration » déjà reçue : vous avez été sanctifiés, alors vivez saintement ; il s’agit moins de faire que d’accueillir, de correspondre.
Enfin ce don et cet accueil sont ordonnés au Jour du Seigneur ; c’est la perspective qui domine toute la lettre, mais aussi la vision qu’a Paul de la vie chrétienne. Car c’est à la Parousie que sera pleinement manifestée la seigneurie du Christ et du même coup l’être chrétien déjà reçu au milieu même des tribulations (Romains 8, 18-19.
Luc 21, 25…36
Pour décrire la venue du Christ, Luc utilise un langage assez répandu à son époque, mais qui apparaît obscur aujourd’hui : le langage apocalyptique. Quand on pense » apocalypse « , viennent à l’esprit des images terrifiantes de destructions, de flammes, de mort. Pensons à un film sur la guerre du Vietnam, » Apocalypse now « , ou encore à une expression comme » apocalypse nucléaire « . Or, pour comprendre le langage biblique de l’apocalypse, que Luc utilise, il faut avoir en tête cette conviction fondamentale : l’histoire a un sens parce que Dieu en est le maître. Elle n’est donc pas absurde, ne tourne pas en rond, ne va pas vers sa destruction, mais vers son accomplissement. L’apocalypse, c’est donc le dévoilement du sens de l’histoire, qui est caché derrière les événements. Notre histoire humaine va vers un but : l’avènement définitif du Royaume de Dieu, où il n’y aura plus ni guerre, ni souffrance, ni mort. Mais cela ne se fera pas sans mal, comme toute naissance.
L’évangéliste commence par évoquer des bouleversements cosmiques : des signes dans le soleil, la lune, les étoiles, mais aussi fracas de la mer, puissances des cieux ébranlées. Tous ces motifs de grande peur chez les hommes sont des signes qui renvoient à une autre réalité : celle du Dieu maître de l’histoire qui fait advenir son Royaume. C’est tout autre chose que l’apocalypse qui est une destruction vide de sens, qui ne renvoie à rien, sinon à l’absurde, à la négation de l’histoire.
Le croyant ne doit donc pas fixer son attention sur les bouleversements cosmiques en tant que tels, mais sur ce qu’ils donnent à comprendre : c’est Dieu qui fait signe. C’est le moment de la victoire de Dieu sur tout ce qui est cause de souffrance et de mort.
Et le signe par excellence que cela arrive, c’est la vision du Fils de l’Homme sur les nuées. L’évangéliste à travers ces images terribles, encourage en fait les croyants à tenir bon dans les épreuves inévitables : persécutions, divisions dans les familles ; à ne pas douter de la valeur de l’histoire présente, même si elle est sombre, car elle ouvre sur la victoire de Dieu. Le langage apocalyptique est un langage d’espérance. Il invite le lecteur croyant à être attentif aux signes de la venue de Dieu et à se redresser, à relever la tête. Dieu est le maître des temps et de l’histoire.
Merci
En Christ par Marie