Le temps de l’Avent

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Le temps de l’Avent
 
Notes historiques

Le terme « Avent » vient du mot latin : »Adventus » que l’on traduit habituellement par « Avènement ». En fait, il y a plus dans ce terme liturgique puisqu’il est, à l’origine, un terme grec employé dans l’Eglise chrétienne des premiers temps : « parousia ».

Dans le vocabulaire de nos contemporains, nous pouvons parler aussi du temps de l’avenir, » l’à venir ».
Parousie – Parousia.

Ce mot chrétien est d’origine profane. Les premiers chrétiens utilisaient le langage courant pour caractériser les évènements religieux. « Parousia », « adventus », signifiait la venue annuelle d’une divinité pour visiter ses fidèles. Le dieu, dont la statue était alors proposée au culte d’une manière toute particulière, était censé demeurer au milieu des siens tant que durait la solennité.

Il en était de même pour la cour impériale. « Parousia », « adventus » désignait la première visite officielle d’un personnage important lors de son avènement ou lors de son entrée solennelle dans sa charge. L’on possède ainsi des monnaies romaines de Corinthe qui perpétuent « l’Adventus Néroni », la venue de Néron. Le « Chronographe de 354″ désigne le jour de l’avènement de Constantin comme « l’Adventus divi », l’avènement du divin empereur.

La Parousie chrétienne

Les premiers écrits chrétiens emploient ce mot, en grec comme en latin, pour désigner la venue du Christ parmi les hommes. L’avènement dans la chair, inaugurant les temps messianiques. L’avènement glorieux, à la fin des temps, qui couronnera l’œuvre rédemptrice à la fin du monde. Peu à peu, ce mot caractérisa le temps liturgique qui précède Noël.

Mais, dans les textes liturgiques, le double avènement du Christ est mentionné, tout particulièrement au premier dimanche de ce temps. Il l’est d’ailleurs dans bien d’autres écrits proches de la liturgie.

La spiritualité de ce temps

Nous voyons s’instaurer une préparation ascétique aux fêtes de Noël, d’abord en Gaule et en Espagne, dès la fin du 4ème siècle et au début du 5ème. Elle est sans doute liée à la préparation des baptêmes administrés alors à l’Epiphanie. Le concile de Saragosse en 380 la rappelle et l’historien Grégoire de Tours parle d’un jeûne allant de la Saint Martin à la Nativité.

Dans la liturgie de Rome, l’Avent apparaît, plus tard, dans la seconde moitié du 6ème siècle. C’est un temps de préparation sans doute, mais il est sans considérations ascétiques. C’est davantage l’attente joyeuse de la fête de la Nativité qui se prolonge jusqu’au retour glorieux du Seigneur à la fin du monde. Les textes d’Isaïe et les paroles de saint Jean-Baptiste seront les grandes voix liturgique de l’Avent.

Les liturgies orientales, byzantine, syrienne, chaldéenne, connaissent une préparation à la fête de la Nativité ou de l’Epiphanie. Dans la liturgie byzantine, le dimanche qui précède, est celui de la commémoration de tous ceux qui, depuis Adam et Eve, les « Premiers créés » jusqu’à Joseph, le fiancé de la Mère de Dieu, ont annoncé la venue dans la chair du Fils de Dieu que ce soit par leurs oeuvres ou par leurs paroles.

La liturgie unit ainsi tous les ancêtres selon la chair, en même temps que les Justes et les Prophètes, car selon les paroles du Seigneur lui-même : »Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère et une sœur et une mère. » (Matthieu 12. 49)

Dans le rite chaldéen, les semaines qui précèdent Noël sont « les semaines des annonciations », l’Avent s’appelle « Saboura » ou l’annonce de la bonne nouvelle à Zacharie, à Marie, la nativité de Jean-Baptiste et l’annonciation à Joseph.

Dans la liturgie latine

Alors qu’au temps de Noël, nous contemplons le mystère du Verbe Incarné, du Fils de Dieu fait homme (Nativité) et de l’homme Jésus manifesté comme Dieu (Epiphanie), les quatre semaines de l’Avent ont pour but de nous faire lever les yeux vers l’avenir, en communiant dans l’attente du retour glorieux du Seigneur Jésus, en communiant à l’espérance des temps messianiques qui remplit les cœurs lorsque s’élève la voix de Jean Baptiste.

Nous nous préparons à commémorer dans une foi plus vive et renouvelée la venue du Christ parmi les hommes.

Toute la liturgie de l’Avent trouve sa synthèse dans les deux préfaces de ce temps. La première rend grâce de ce que le Seigneur soit « déjà venu en prenant la condition des hommes » et elle annonce « qu’il reviendra de nouveau revêtu de sa gloire ». La seconde qui est dite du 17 au 24 décembre, évoque la longue attente des prophètes, de la Vierge Marie, de Jean Baptiste, pour nous préparer, grâce à l’exemple qu’ils nous donnent, à « entrer déjà dans le mystère de Noël. »

2 Réponses à “Le temps de l’Avent”

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