Archive pour le 11 novembre, 2009
Prier sans cesse
11 novembre, 2009du site:
http://spiritualite-chretienne.com/perennit/Pe-VI-12.html#Prier sans cesse
Prier sans cesse
par Saint Clément d’Alexandrie, Stromates, VII, 7
» Veillez donc et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »
Luc 21.36
» Vivez dans la prière et les supplications; priez en tout temps, dans l’Esprit; apportez-y une vigilance inlassable et intercédez pour tous les saints. »
Ephésiens 6.18
» Restez toujours joyeux. Priez sans cesse. En toute condition soyez dans l’action de grâces. C’est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus. »
1 Thessaloniciens 5.16-18
Pour bien faire oraison il n’est pas nécessaire d’être toujours à genoux; mais ce qui est de grand profit est qu’on fasse toutes ses actions dans l’esprit d’oraison, c’est-à-dire avec affection vers Dieu, avec foi, avec amour et conformité à son bon plaisir.
Jean-Joseph Surin, L’oratoire des âmes dévotes
Comme le corps respire perpétuellement, l’âme de son côté doit sans cesse aspirer à Dieu. « Le feu brûlera toujours sur l’autel », était-il dit dans la Loi ancienne (Lév. 6.12); « le prêtre aura soin de l’entretenir en y mettant du bois tous les matins; ce feu sera éternel, on ne le laissera jamais mourir ». Quel est ce feu, et quel est cet autel ? « L’autel de Dieu est notre coeur, dit saint Grégoire (Lib. 25 Moral. chap. 7), le feu de l’amour y doit toujours brûler, et sa flamme monter incessament vers Dieu ».
J.-B. Saint-Jure, De la connaissance et de l’amour du Fils de Dieu, L. II, chap. V
L’apôtre dit : priez sans cesse; il enseigne par là qu’il faut se souvenir de Dieu en tout temps, en tout lieu et en toutes choses. Si tu fabriques quelque chose, tu dois penser au Créateur de tout ce qui existe; si tu vois la lumière, souviens-toi de Celui qui te l’a donnée; si tu considères le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, admire, et glorifie Celui qui les a créés; si tu te couvres d’un vêtement, pense à Celui de qui tu le tiens et remercie-Le, Lui qui pourvoit à ton existence. Bref, que tout mouvement te soit motif à célébrer le Seigneur, ainsi tu prieras sans cesse et ton âme sera toujours dans la joie.
Pierre Damascène, cit. Récits d’un Pélerin russe, 4° récit
Le chrétien ne s’impose pas de remplir par des formules le devoir de la prière. C’est par une intention d’âme, par des actes de vertu étendus à toute notre vie que la prière prend toute sa valeur. Assis à table, prie, rend grâce; en revêtant ta tunique, rends grâce… rends grâce pour le soleil et la lumière de la nuit… Ainsi, prie sans relâche, non pas que des formules remplissent ta prière mais, dans tout le cours de ton existence, tu seras uni à Dieu, ta vie sera une prière incessante et continuelle.
Saint Basile de Césarée, Homélie de sainte Julitte, 4
De même que celui qui veut purifier de l’or ne doit point laisser un instant le creuset se refroidir, sous peine de voir la pépite purifiée redevenir brute, de même celui qui ne pense à Dieu que par intervalles, ce qu’il a acquis par sa prière, il le perd dès qu’elle s’affaiblit et cesse.
L’homme qui aime la vertu doit consumer par la pensée de Dieu toute la matérialité de son coeur pour que, par l’évaporation progressive du mal au contact de ce feu ardent, son âme apparaisse enfin au-dessus des collines éternelles dans tout l’éclat de son aurore.
Diadoque de Photicè, Sur la perfection spirituelle
Il faut toujours prier pour que le Seigneur nous fasse comprendre ce que nous devons faire, et le Seigneur ne nous laissera pas faire fausse route.
Silouane, Ecrits
Sans la prière fréquente, on ne peut trouver la voie qui conduit au Seigneur, connaître la Vérité, crucifier la chair avec ses passions et ses désirs, être illuminé dans le coeur par la lumière du Christ, et s’unir à Lui dans le salut.
Récits d’un pélerin russe
Tel que vous voulez vous trouver dans l’oraison, il faut que, par proportion, vous vous conserviez tel hors de l’oraison; c’était la maxime des anciens Pères.
J.-B. Saint-Jure, De la connaissance et de l’amour du Fils de Dieu, L. III, chap. VI
Si tout acte d’un juste qui agit selon Dieu et selon le commandement divin est considéré comme une prière, le juste, par le fait même qu’il fait sans cesse ce qui est juste, « priera sans cesse », et il ne cessera jamais de prier, à moins qu’il ne cesse d’être juste.
Origène, Homélies sur Samuel
Oui, le vrai spirituel prie durant toute sa vie, car prier est pour lui l’effort d’union à Dieu et il rejette tout ce qui est inutile, parce qu’il est déjà parvenu à cet état où il a déjà reçu en quelque sorte la perfection qui consiste à agir par amour. Toute sa vie est une liturgie sacrée.
Saint Clément d’Alexandrie, Stromates, VII, 7
par Sandro Magister : Les histoires jamais racontées des martyrs d’Israël
11 novembre, 2009du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1340894?fr=y
Les histoires jamais racontées des martyrs d’Israël
Pour la première fois, dans un livre, les portraits des victimes de la haine islamiste. Jeunes et vieux, hommes et femmes. Abattus dans l’autobus, au bar, au marché. Tués à cause d’une seule « faute »: ils sont juifs
par Sandro Magister
ROME, le 9 novembre 2009 – Aujourd’hui les juifs du monde entier commémorent leurs martyrs de la « nuit de cristal », c’est-à-dire les victimes du pogrom nazi de la nuit du 9 au 10 novembre 1938, en Allemagne.
Aujourd’hui on fait mémoire universelle et pénitentielle de ce massacre et de la terrible extermination ultérieure des juifs par le Reich.
Il n’en est pas de même, en Europe et en Occident, pour les nombreuses autres victimes juives qui, en Israël, tombent depuis des années sous les coups du terrorisme musulman.
A chaque fois que l’une d’elles est tuée, elle apparaît aux informations puis en disparaît rapidement, submergée dans la confusion de la « question palestinienne », que beaucoup considèrent comme un résultat de la « faute » d’Israël.
Pourtant, une famille israélienne sur 300 a déjà été frappée par un attentat. Les actes terroristes se comptent par milliers. Plus de 150 attentats-suicides ont atteint leur cible et, pour chaque attentat exécuté, la police israélienne estime en avoir empêché neuf. Actuellement, le total des morts est de 1 723, dont 378 femmes. Le nombre de blessés dépasse les 10 000.
Un livre réagit à la distraction du regard occidental et chrétien face à cette succession de victimes, systématiquement frappées dans leur quotidien, en autobus, à la cafétéria, au marché, à la maison. Il raconte pour la première fois leurs histoires et nous dit enfin qui elles sont.
Ce livre a été publié il y a un mois en Italie et sera bientôt traduit à New-York et Londres. Son titre est « Nous n’arrêterons pas de danser » et il est sous-titré : « Les histoires jamais racontées des martyrs d’Israël ».
L’auteur, Giulio Meotti, est déjà connu des lecteurs de www.chiesa par deux de ses reportages qui ont fait beaucoup de bruit : l’un sur la cité plus islamisée d’Europe, Rotterdam, l’autre sur les « jeunes des collines », les colons israéliens de la dernière génération.
Son dernier livre s’ouvre sur une préface du philosophe anglais Roger Scruton et une lettre de Robert Redeker, l’écrivain français qui vit dans un lieu secret depuis qu’il a été menacé de mort par des islamistes fanatiques.
Voici un extrait du premier chapitre.
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Les submergés d’Israël
par Giulio Meotti
Extrait de « Non smetteremo di danzare », pp. 26-36
Pourquoi ce livre ? Parce qu’il n’y avait aucune histoire des morts d’Israël. Ecrit sans aucun préjugé contre les Palestiniens, c’est un récit inspiré par l’amour d’un grand peuple et par sa merveilleuse et tragique aventure au cœur du Moyen-Orient et pendant tout le XXe siècle. Chaque projet d’extermination d’un groupe entier d’êtres humains, de Srebrenica au Rwanda, a eu sa meilleure histoire. Mais cela ne semble pas avoir été accordé à Israël : il a toujours fallu effacer rapidement de l’histoire le sang des juifs. Des juifs tués parce qu’ils étaient juifs, dont les histoires ont été noyées dans la choquante et amorale équivalence entre Israéliens et Palestiniens qui n’explique rien de ce conflit et l’émousse même jusqu’à l’annuler. Ce livre veut sauver de l’oubli cette immense masse de douleur, en suscitant du respect pour les morts et de l’amour pour les vivants. [...]
Pendant mes quatre ans de recherches, le plus beau cadeau que j’aie reçu m’a été fait par les Israéliens qui ont ouvert à ma demande d’aide leur monde martyrisé et qui sont restés nus avec leur douleur. J’ai frappé à leur porte, je venais d’ailleurs, j’étais un non-juif, un étranger. Mais ils m’ont tous tendu la main et ils ont parlé de leurs êtres chers pour la première fois. [...]
J’ai décidé de raconter quelques grandes histoires israéliennes animées par l’idéalisme, la douleur, le sacrifice, le hasard, l’amour, la peur, la foi, la liberté. Et par l’espoir que, malgré tout ce silence, Israël finisse par triompher. [...] Il y a des gens incroyables comme Tzofia la sage-femme, qui a perdu son père rabbin, sa mère et un petit frère, mais aide aujourd’hui les femmes arabes à accoucher. [...] Il y a Yitro, copiste de la Torah, qui s’est converti au judaïsme et dont le fils a été enlevé et exécuté par le Hamas. Il y a Elisheva, d’une famille de pionniers agriculteurs, qui a perdu tous les siens à Auschwitz ainsi qu’une fille enceinte de neuf mois, tuée par des terroristes sans pitié parce qu’elle « voulait vivre l’idéal juif ». [...] Le père de Tzipi, rabbin, a été poignardé à mort et là où elle avait naguère sa chambre à coucher se dresse maintenant une importante école religieuse. Ruti et David ont perdu un grand médecin humaniste, mari de l’une et frère de l’autre, qui soignait tout le monde, arabes et juifs. Il y a le rabbin Elyashiv, dont le fils séminariste a été enlevé mais qui continue à croire que « dans la vie, tout renforce le fort et affaiblit le faible ». Puis il y a Sheila, qui parle toujours de la venue du Messie et de la manière dont son mari s’occupait des enfants trisomiques. Menashe a perdu en une nuit de terreur son père, sa mère, son frère et son grand-père, mais il continue à croire qu’il a le droit de vivre là où Abraham planta sa tente. [...] Elaine a perdu un fils pendant le dîner du shabbat et, depuis plus d’un an, elle n’a ni fait la cuisine ni émis un son. Il y a les amis de Ro’i Klein, bouclier humain qui a sauté sur une mine en récitant le Shema’ Israël, sauvant ainsi la vie de ses camarades de combat. La fille de Yehudit est morte trop tôt, en revenant d’un mariage avec son mari. A Uri, qui avait fait l’alyah venant de France, on a aussi enlevé sa fille, volontaire chez les pauvres.
Orly a vécu heureuse dans une caravane, mais son fils n’a pas eu le temps de remettre sa kippa avant d’être tué. Il y a Tehila, une de ces femmes timides mais modernes qui peuplent les colonies, mariée à un idéaliste qui « vivait la terre », aimait les touffes roses et bleu ciel des fleurs de Samarie. [...]. Il y a aussi le merveilleux Yossi, dont le fils a sacrifié sa vie pour sauver celle de ses amis et allait tous les vendredis distribuer des dons religieux aux passants. Rina avait créé une perle dans le désert égyptien et croyait être une pionnière : on lui a pris son fils et sa belle-fille enceinte. [...] Il y a Chaya, qui avec son mari a embrassé la religion juive ; pour eux, se convertir « c’était comme épouser Dieu ». [...] Autant d’histoires qui nous parlent de cet état unique au monde, né du sionisme, idéologie laïque du XIXe siècle qui, à partir des cendres de l’Holocauste, a réuni sur sa terre d’origine un peuple exilé 2 000 ans plus tôt et exterminé plus qu’à moitié. Des histoires qui nous parlent de courage, de désespoir, de foi, de défense de la maison, en cherchant, même s’il y a parfois des erreurs, à conserver la « pureté des armes » dans la seule armée qui permette de désobéir à un ordre inhumain. [...]
L’histoire de ces victimes juives n’est pas qu’une histoire de héros. Il s’agit presque toujours de gens sans défense. [...] Le Centre d’Etudes Antiterroriste d’Herzliya, le plus important institut d’analyse en Israël, a calculé que 25 % seulement des victimes israéliennes étaient des militaires. C’étaient et ce sont majoritairement des juifs en vêtements civils. Parmi les Israéliens, les femmes représentent 40 % du total des victimes. En Europe, on croit qu’Israël est l’élément fort, la patrie et la garnison en armes qui possède le contrôle du territoire, la technologie, l’argent, le savoir consolidé, la capacité d’utiliser la force, l’amitié et l’alliance des Etats-Unis. Et que contre cela se dresse la faiblesse poignante d’un peuple qui revendique ses droits et est prêt au martyre pour les obtenir. Mais ce n’est pas vrai. Les histoires de ces nouveaux « submergés » le démontrent.
Les Israéliens ont prouvé qu’ils aiment la vie plus qu’ils ne craignent la mort. Les terroristes ont tué des enseignants et des élèves par centaines, mais les écoles n’ont jamais fermé. Ils ont tué des médecins et des malades, mais les hôpitaux ont toujours fonctionné. Ils ont massacré des soldats et des policiers, mais le nombre de volontaires pour l’armée et la police n’a jamais baissé. Ils ont tiré sur les autocars pleins de fidèles, mais les pèlerins continuent à venir en Judée et en Samarie. Ils ont fait des carnages lors de mariages et forcé les jeunes couples à se marier dans des bunkers souterrains. Mais la vie a toujours triomphé de la mort. Comme à la soirée au Sea Market Restaurant de Tel Aviv où Irit Rahamim enterrait sa vie de jeune fille. Quand le terroriste a commencé à tirer et à lancer des grenades sur la foule, Irit s’est jetée par terre et, allongée sous la table, elle a appelé son futur mari et lui a dit qu’elle l’aimait. Au milieu des hurlements. Et de la mort.
L’Hymne aux Philippiens
11 novembre, 2009du site:
http://www.jeannedarc-versailles.com/L-Hymne-aux-Philippiens.html
L’Hymne aux Philippiens
Saint Paul écrit aux Philippiens alors qu’il est en prison à Ephèse (Philippiens II, 5-11). La communauté des Philippiens lui est particulièrement chère. Il leur écrit une lettre d’amitié empreinte d’une grande joie. Saint Paul les exhorte au bien et en même temps les réconforte. Cette hymne est une conversation pleine d’émotion et de délicatesse.
Ce passage reprend une hymne des tout premiers temps de l’Eglise. Saint Paul l’a peut-être repris d’un chant utilisé par les premières communautés chrétiennes.
Approfondissons le temps pascal où nous vivons en contemplant ce mystère avec Saint Paul : l’abaissement de Jésus et son exaltation par Son Père. Cette contemplation nous amène à « avoir entre nous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus ».
I. Abaissement de Jésus
« Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu ». La condition(en latin, forme) est la substance, la morphologie. Jésus est Dieu mais Il est une personne distincte. Il a les mêmes prérogatives que Son Père et aurait pu réclamer une égalité de traitement, de dignité manifestée et reconnue, même dans Son existence terrestre. Il a préféré « s’anéantir Lui-même » Il a préféré se priver de la Gloire qui Lui revenait de fait pour ne la recevoir que du Père.
Jésus attendait tout de Son Père. Jésus se retirait souvent pour prier Son Père. Avant la résurrection de Lazare, Il « lève les yeux en haut et dit : « Père, je Te rends grâces de m’avoir écouté » Jean, XI, 41 .
Jésus, par acte d’obéissance libre, se soumet à Son Père en toutes choses : « C’est de Dieu que Je suis sorti et que Je viens : Je ne viens pas de moi-même, mais Lui m’a envoyé » (Jean, VIII, 42) dira Jésus à Ses apôtres. Entre le Père et le Fils règne l’union vivante la plus intime qu’on puisse imaginer.
« Prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes » :Jésus est né d’une Vierge, n’a commis aucun péché mais Il a pris un corps et une âme pour être l’un de nous. Jésus est devenu homme, Il est accueilli par les hommes comme l’un d’entre eux. Jésus n’a pas cherché à s’imposer par les attributs de Sa Gloire. « Le Fils de l’homme est venu pour servir et donner Sa Vie » Mat. XX, 28. Un esclave ne commande pas, Il obéit. Jésus montrera jusqu’à quel point Il se fait serviteur en lavant les pieds de Ses apôtres le Jeudi Saint.
Il y a une progression dans l’abaissement : « S’étant comporté comme un homme, Il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une Croix ! »
Jésus a accepté de mourir d’une manière infamante, réservée aux esclaves et aux séditieux ! Pour Benoît XVI, Jésus nous montre ainsi Sa participation pleine et authentique à notre réalité humaine de douleur et de mort. Au cœur du scandale de la Croix, seule la chair de Jésus est meurtrie et a subi des humiliations. Le Christ achève par cette offrande le suprême don qu’Il fit de Lui-même par Son Incarnation : « du bois de la crèche au bois de la Croix » : Jésus couronne Sa mission : être le sacrement de la Tendresse du Père ! Cette mort est le pivot : maintenant Dieu va exalter Son Fils !
II. Exaltation de Jésus
Le Christ reçoit toute Sa Gloire de Son Père ! La Gloire découle de la Croix, elle en donne le sens.
« Aussi Dieu L’a-t-Il exalté et Lui a-t-Il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom ». Aussi : c’est parce que Jésus s’est anéanti qu’Il a pu recevoir cette exaltation de Son Père : Il a été « surexalté » par la Résurrection et l’Ascension. Dans Sa Gloire Pascale, le Christ se manifeste à nouveau dans la splendeur de Sa Majesté Divine. Le Père, qui avait accueilli l’acte d’obéissance du Fils dans Son Incarnation et dans Sa Passion, l’exalte de façon suréminente.
Chaque homme reçoit un nom après sa naissance. Jésus est à nouveau dans la Gloire et reçoit le nom de Jésus, nom qu’Il a déjà reçu à la circoncision mais qui est réalisé : Jésus a sauvé tous les hommes !
« Pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame de Jésus-Christ qu’Il est Seigneur, à la Gloire de Dieu le Père ».
Dieu donne à Jésus une seigneurie universelle qui lui permet de recevoir l’hommage de toute la création. Jésus reçoit une reconnaissance publique et de toute la création. Même dans la Gloire, Jésus reste décentré de Lui-même : Il reçoit l’hommage de toute la création « à la Gloire de Dieu le Père ». Jésus reçoit Sa Gloire de Son adoration vers le Père. Ce que désirait Dieu en créant le monde est réalisé : la soumission du monde au Fils est la glorification du Père ; tout l’hymne est compris dans les attributs que Saint Paul donne à Jésus : Seigneur, titre adressé à Dieu, Jésus nom de Son humanité et Christ : le Messie qui vient nous sauver.
III. Les vertus familiales
« La Gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu » nous dit Saint Irénée. Contemplons Dieu dans Sa Gloire ! Comme Il s’est abaissé en devenant homme et en mourant sur une croix, Il s’abaisse devant nous en se rendant présent dans l’hostie ! Il accepte d’être dans une hostie pour être vraiment présent avec nous. Dans l’adoration, je prends conscience que cette vie nouvelle qu’Il a reçue de Son Père, Il me la donne par amour gratuit !
Je suis invité à proclamer avec toute l’Eglise du Ciel et de la terre que Jésus-Christ est le Seigneur et à en vivre les fruits. Jésus a dit : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, Mon Père vous le donnera ». Mais, pour cela, Jésus nous dit : « Ce que je vous demande, c’est de vous aimer les uns les autres ». La prière familiale, l’adoration familiale nous permettent de confesser la Majesté de Dieu et de nous reconnaître unis les uns aux autres par cette Vie Divine reçue sur la Croix.
Je suis poussé à me convertir, à conformer ma façon de penser, d’agir, de décider aux sentiments de Jésus. Saint Grégoire de Naziance nous dit : « Lui, Jésus, t’aime ». Quelle parole de tendresse ! C’est un grand réconfort mais aussi une grande responsabilité jour après jour.
Et comment imiter le Christ si ce n’est en priorité en devenant humble comme Lui ? « Que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi » nous dit Saint Paul : l’humilité et la douceur sont à la base des autres vertus. Vaine est la prière sans l’humilité : après la prière, l’humilité est le premier besoin de l’homme » nous dit Sainte Angèle de Foligno. Oublions-nous pour chercher le bien de nos parents, de nos frères et sœurs. Acceptons de nous dévouer au bien de notre famille, de tous ceux qui nous entourent ; par notre exemple, nos paroles, nos gestes de service. Sachons accepter les petites remarques, les reproches même injustes par amour pour Jésus et en union avec Ses souffrances. « Qui s’élève s’abaisse, qui s’abaisse s’élève ». Jésus nous a montré le chemin.
Si je suis humble, je peux obéir. Je peux aussi pardonner et recevoir le pardon. Et voici les biens procurés par l’humilité : la douceur, la patience, l’humanité, la tempérance, la docilité. Et une grande joie, une paix profonde rayonnera dans nos familles.
Le Saint Père nous dit : « Plus la famille sera imprégnée de l’esprit et des valeurs de l’Evangile, plus l’Eglise en sera elle-même enrichie ». Appliquons à nos communautés familiales l’enseignement de Saint Paul aux communautés chrétiennes : réconfortons-nous les uns les autres, exhortons-nous à faire le bien, encourageons-nous, ayons de la tendresse et de la compassion pour chaque membre de nos familles, en particulier pour les plus faibles.
Prenons comme modèle et prions la Sainte Vierge de nous aider : « Marie, vaisseau d’humilité, tu as charmé le Père Eternel », nous dit Sainte Catherine de Sienne que nous fêtons aujourd’hui. La seule gloire de Marie, c’est que « le Père a regardé l’humilité de Sa Servante ».
bonne nuit
11 novembre, 2009Saint Léon le Grand, Sermons : VII pour l’Epiphanie, 2 – 3. : Le Christ aime l’Enfance
11 novembre, 2009du site:
http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20000804_leone-magno_fr.html
Le Christ aime l’Enfance
Le Christ aime l’Enfance
« Lorsque les trois mages eurent été conduits par l’éclat d’une nouvelle étoile pour venir adorer Jésus, ils ne le virent pas en train de commander aux démons, de ressusciter des morts de rendre la vue aux aveugles, ou la marche aux boiteux, ou la paroles aux muets, ni d’accomplir quelque acte relevant de la puissance divine ; non, ils virent un enfant gardant le silence, tranquille, confié aux soins de sa mère ; en lui n’apparaissait aucun signe de son pouvoir, mais il offrait à la vue un grand prodige, son humilité. Aussi le spectacle même de ce saint enfant auquel Dieu, Fils de Dieu, s’était uni, présentait aux regards un enseignement qui devait plus tard être proclamé aux oreilles, et ce que ne proférait pas encore le son de sa voix, le simple fait de le voir faisait déjà qu’il l’enseignait. Toute la victoire du Sauveur, en effet, victoire qui a subjugué le diable et le monde, a commencé par l’humilité et a été consommée par l’humilité. Il a inauguré dans la persécution ses jours prédestinés, et les a terminés dans la persécution ; à l’enfant n’a pas manqué la souffrance, et à celui qui était appelé à souffrir n’a pas manqué la douceur de l’enfance ; car le fils unique de Dieu a accepté par un unique abaissement de sa majesté, et de naître volontairement homme et de pouvoir être tué par les hommes.
Si donc, par le privilège de son humilité, le Dieu tout-puissant a rendu bonne notre cause si mauvaise, et s’il a détruit la mort et l’auteur de la mort, en ne rejetant pas tout ce que lui faisaient souffrir ses persécuteurs, mais en supportant avec une suprême douceur et par obéissance à son Père les cruautés de ceux qui s’acharnaient contre lui ; combien ne devons-nous pas nous-mêmes être humbles, combien patients, puisque, s’il nous arrive quelque épreuve, nous ne la subissons jamais sans l’avoir méritée ! Qui se fera gloire d’avoir le cœur chaste ou d’être pur du péché ? Et, comme le dit saint Jean : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous abusons, et la vérité n’est pas en nous.» Qui se trouvera si indemne de fautes qu’il n’ait rien en lui que la justice puisse lui reprocher, ou que la miséricorde doive lui pardonner ? Aussi toute la pratique de la sagesse chrétienne, bien-aimés, ne consiste ni dans l’abondance des paroles, ni dans l’habileté à disputer, ni dans l’appétit de louange et de gloire, mais dans la sincère et volontaire humilité que le Seigneur Jésus-Christ a choisie et enseignée en guise de toute force, depuis le sein de sa mère jusqu’au supplice de la croix. Car un jour que ses disciples recherchaient entre eux, comme le raconte l’évangéliste, « qui, parmi eux, était le plus grand dans le Royaume des cieux, il appela un petit enfant, le plaça au milieu d’eux et dit : En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Qui donc se fera petit comme cet enfant-là, voilà qui sera le plus grand dans le Royaume des Cieux.» Le Christ aime l’enfance qu’il a d’abord vécue et dans son âme et dans son corps. Le Christ aime l’enfance, maîtresse d’humilité, règle d’innocence, modèle de douceur. Le Christ aime l’enfance, vers elle il oriente la manière d’agir des aînés, vers elle il ramène les vieillards ; il attire à son propre exemple ceux qu’il élève au royaume éternel. »
Saint Léon le Grand, Sermons : VII pour l’Epiphanie, 2 – 3.
Prière:
Ô Dieu, votre divin Fils, par amour pour nous, s’est humilié jusqu’à venir nous servir. Nous ne pourrons jamais Lui rendre complètement tout ce qu’Il a fait pour nous. Nous Te demandons de nous accorder la joie de nous mettre avec humilité, à ton service et à celui de nos semblables.
Par l’Athénée Pontifical « Regina Apostolorum »
Saint Bernard: « Il n’y a que cet étranger ! »
11 novembre, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091111
Le mercredi de la 32e semaine du temps ordinaire : Lc 17,11-19
Commentaire du jour
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermons divers, n°27
« Il n’y a que cet étranger ! »
Il est heureux, ce lépreux samaritain qui reconnaissait qu’il « n’avait rien qu’il n’ait reçu » (1Co 4,7). Il a « sauvegardé ce qui lui avait été confié » (2Tm 1,12) et il est revenu vers le Seigneur en lui rendant grâces. Heureux celui qui, à chaque don de la grâce, revient à celui en qui se trouve la plénitude de toutes les grâces, car si nous nous montrons reconnaissants à son égard pour tout ce que nous avons reçu, nous préparons en nous la place à la grâce…en plus grande abondance. En effet, il n’y a que notre ingratitude qui arrête nos progrès après notre conversion…
Heureux donc celui qui se regarde comme un étranger, et qui rend de grandes actions de grâces même pour les moindres bienfaits, dans la pensée que tout ce qu’on donne à un étranger et à un inconnu est un don purement gratuit. Au contraire, que nous sommes malheureux et misérables lorsque, après nous être montrés d’abord timorés, humbles et dévots, nous oublions ensuite combien était gratuit ce que nous avons reçu…
Je vous en prie donc, mes frères, tenons-nous de plus en plus humblement sous la main puissante de Dieu (1P 5,6)… Tenons-nous avec une grande dévotion dans l’action de grâces, et il nous accordera la grâce qui seule peut sauver nos âmes. Montrons notre reconnaissance, non seulement en paroles et du bout des lèvres, mais par les oeuvres et en vérité.