Apprends-nous à prier : Présence de Dieu (2008)

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Apprends-nous à prier : Présence de Dieu (2008)

La première chose à faire pour la méditation, c’est de se pénétrer très profondément, très vivement de la présence de Dieu. C’est là le fondement de la méditation. Dieu est présent partout , mais de trois manières différentes. La première, c’est sa présence en tout lieu. Dieu est l’être infini. Nous sommes plongés en lui. Pour nous, c’est une vérité douce et forte dont il est bon de nous pénétrer. Nul ne peut se soustraire ni se détourner. Il remplit et pénètre tout, même le pécheur : c’est de Dieu qu’il tient l’être, c’est devant Dieu qu’il agit, c’est devant Dieu qu’il pèche !

Nous sommes en Dieu comme une éponge est dans la mer. L’éponge est toute entourée et pénétrée jusqu’à la fibre la plus intime. La comparaison pèche, parce que Dieu nous pénètre à la façon d’un être intelligent, souverainement sage, souverainement bon, qui voit tout ce que nous sommes. Ce qui nous pénètre, c’est sa lumière. Dieu est présent dans sa créature avec la perfection de son être. Il voit tout, connaît tout, et nous pénètre jusqu’à la dernière fibre.

Une autre présence de Dieu convient mieux à l’oraison, c’est la présence de grâce et d’amour qui résulte de l’état surnaturel auquel nous avons été élevés par le baptême. Nous connaissons les mystères du cœur de Dieu, depuis que notre Seigneur est descendu sur la terre et que nous avons été par lui établis dans la grâce. “Si quelqu’un m’aime… nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui [1]”. La sainte Trinité établit en nous une présence de connais-sance et d’amour. Voilà ce que l’on a par la grâce du baptême et des sacrements, ce que l’on perd lorsque l’on s’en éloigne.

L’amour d’un Dieu ! Y avons-nous jamais bien réfléchi ? Nous avons besoin d’amour, c’est naturel, mais être aimé d’un Dieu, que c’est grand ! Recueillons-nous au plus intime de nous-mêmes, là où nous pouvons être seul à seul avec Dieu. Là, répondons par l’amour, l’adoration, la louange : “Nous te louons, nous t’adorons, nous te bénissons” à cet amour, qui, du côté de Dieu, a pour fin de nous conformer à notre Seigneur Jésus Christ, “ Nous viendrons chez lui, et nous irons demeurer auprès de lui”. Si la sainte Trinité vient résider dans notre âme, c’est pour y former d’autres Jésus Christ.

Si Dieu nous appelle à la prière, c’est par amour. L’Evangile est rempli d’invitations à prier : “Demandez vous obtiendrez, frappez, la porte vous sera ouverte”… Voulez-vous du pain, insistez, importunez. Les biens que notre Seigneur désire nous donner, sont les biens les plus grands. Il veut se donner lui-même de plus en plus, nous donner ses grâces et ses vertus. Comme il habite au-dedans de nous, il nous invite à y entrer, à l’écouter et à lui parler.

La présence de Dieu au-dedans de nous, est une présence de connaissance aussi bien que d’amour. Dieu nous connaît alors comme le pasteur connaît ses brebis, comme le père connaît ses enfants, non pas seulement par sa sagesse infinie, mais par une adoption particulière. Nous, de notre côté, nous le connaissons tout autrement que par l’intelligence. Nous avons des lumières sur lui, sur sa sainteté, sur ses desseins, sur ses volontés, sur tout ce qui peut lui plaire ou lui déplaire en nous.

Nous avons besoin de lui, lui n’a pas besoin de nous. Pourquoi Dieu désire-t-il avec passion que la créature sortie de ses mains revienne à lui par la connaissance et par l’amour ? Pourquoi, sinon parce qu’il l’aime ? C’est là le fondement de l’oraison : être persuadés que Dieu nous aime. Il n’y a pas sujet d’en douter, quand on regarde le crucifix. Recueillons-nous, exposons-nous aux rayons du soleil de justice, unissons-nous à Dieu au plus intime de nous-mêmes, en nous laissant purifier selon toute la lumière que nous en recevrons.

Enfin, Jésus Christ habite dans nos tabernacles. Il y est avec son corps, son âme, sa divinité, son cœur sacré, ses plaies qu’il offre à Dieu pour nous. Il nous regarde, il nous aime, il nous attend.

Sainte MArie-Eugénie de Jésus
Fondatrice des Religieuses de l’Assomption
D’après une instruction de chapitre du 28 septembre 1884

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