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32° dimanche du Temps ordinaire (8 novembre 2009)
• 1 Rois 17,10-16
Sous l’influence de sa femme Jézabel, Akhab, roi d’Israël se détourne du vrai Dieu pour adorer les Baals, des divinités de la nature à qui l’on attribue le pouvoir de faire la pluie et le beau temps. Le prophète Élie annonce au roi que les Baals sont de faux dieux et que le Dieu d’Israël est le seul vrai Dieu. C’est lui qui fait pleuvoir ou bien fait luire le soleil. Il annonce au roi qu’il n’y aura plus ni rosée ni pluie sur le pays car Dieu veut montrer l’inutilité des fausses divinités de la nature. Après cette prédiction, le prophète est obligé de fuir la colère du roi et il se réfugie à l’étranger, à Sarepta, ville de l’actuel Liban.
Le prophète y rencontre une veuve qui est dans une situation désespérée. Au nom du Seigneur, il reproduit pour elle, le miracle de la manne. De même que Dieu a nourri autrefois son peuple pendant la traversée du désert en lui envoyant la manne, de même il nourrit maintenant cette femme qui a su partager avec un étranger le peu de pain qui lui restait.
• Psaume 145
Le psaume ouvre sur une béatitude. Heureux le croyant, qui met toute sa confiance dans le Seigneur. Celui-ci est le Dieu de Jacob qui a fait alliance avec le peuple choisi et il est le Dieu de la création, c’est-à-dire le Dieu de tous les hommes. Le Seigneur a une tendresse particulière pour les plus pauvres. Les membres de son peuple se doivent d’imiter son comportement. Alors le règne de Dieu deviendra effectif, toujours et partout.
• Hébreux 9,24-28
On remarquera que la méditation est basée sur le mystère pascal dans toutes ses dimensions. L’action du Christ est pleinement efficace parce qu’il est entré dans le ciel d’où il peut intercéder et sauver. Mais l’entrée au ciel de Jésus est indissolublement et nécessairement liée à son sacrifice. L’événement est situé au temps de l’accomplissement ; le terme utilisé a une forte résonance eschatologique (cf. Matthieu 13,39.40.49; 24,3; 28,20). Deux aspects sont particulièrement mis en relief. Le sacrifice du Christ a d’abord un caractère unique ; le terme « une fois pour toutes », dont l’épître aux Hébreux fait le plus large usage dans le Nouveau Testament, revient trois fois dans notre texte. De plus, on désigne l’effet avec différents mots : le pardon des péchés.
Dans le contexte de cette fin d’année liturgique, on sera sensible à la mention de la deuxième venue de Jésus « pour le salut de ceux qui l’attendent ».
» Le Seigneur soutient la veuve et l’orphelin « , dit le psaume. C’est le cas dans l’histoire d’Élie. Ce grand prophète renouvelle pour une veuve de son époque le miracle de la manne. Par contre, la défense de la veuve et de l’orphelin n’est pas le premier souci des scribes qui paradent en belles robes dans le Temple à l’époque de Jésus. Jésus souligne par contre le geste d’une pauvre veuve qui met dans le tronc tout ce qu’elle a pour vivre.
Le Christ donne sa vie pour nous, dit la lettre aux Hébreux. Il est le salut de ceux qui l’attendent.
• Marc 12,38-44
Entouré de ses disciples, Jésus observe ce qui se passe sur l’esplanade du Temple. Il remarque ainsi les scribes, ces théologiens et interprètes de la Loi de Moïse, qui se pavanent dans leurs belles robes. Fiers de leur savoir, ils sont loin de mettre en pratique ce qu’ils enseignent. Ils ne prient pas le Seigneur, mais ils affectent seulement de le faire, dit Jésus. Dans l’évangile de Marc, ces scribes sont les adversaires de Jésus de bout en bout. Présents dès les premières controverses en Galilée, ils s’opposent régulièrement à Jésus et ils viennent narguer Jésus jusqu’aux pieds de la croix.
Jésus observe des riches qui déposent ostensiblement de fortes sommes dans le tronc. Quand une grosse somme est versée, on sonne de la trompette pour que les fidèles du Temple reconnaissent, admirent et imitent éventuellement le généreux donateur. Dans l’évangile de Luc, Joseph et Marie étaient venus présenter Jésus enfant dans le Temple et ils ont offert un couple de tourterelles. Les trompettes n’ont pas dû sonner pour eux !
En total contraste avec les scribes aux belles robes et les riches donateurs, une pauvre veuve verse de la menue monnaie dans le tronc. Jésus remarque le geste de la veuve et le signale à ses disciples. On peut interpréter de deux manières différentes les paroles de Jésus. On peut d’abord y voir une mise en valeur de la générosité de la veuve. En effet celle-ci ne fait pas semblant de donner. Proportionnellement à ses revenus, elle donne beaucoup plus que les autres. Elle donne même tout ce qu’elle a jusqu’à mettre en péril sa propre vie. Elle n’a plus rien pour vivre, dit Jésus.
Jésus donne-t-il cette pauvre veuve en modèle ? Ce n’est pas sûr. On peut remarquer en effet que Jésus ne dit pas qu’il faut l’imiter. Est-il d’accord à ce que qu’un(e) pauvre se dépouille de ses maigres bien en faveur d’un Temple qu’il vient de traiter peu de temps auparavant de » caverne de bandits » ? Est-ce à la veuve de saigner aux quatre veines pour un bâtiment splendide certes, que les apôtres vont admirer immédiatement après cette scène, mais dont Jésus déclarera qu’il n’en restera pas pierre sur pierre ? Est-ce à la veuve d’entretenir ceux qui se promènent dans le Temple en robes solennelles ? Ne faudrait-il pas que cela soit le contraire ?
Loin d’être une simple invitation à la générosité, ces paroles de Jésus, prononcées quelques jours avant sa passion, sont une sévère critique des institutions sclérosées et des pratiques de façade. Jésus condamne ces façons d’agir. Il ne condamne pas la veuve, dont la générosité est bien réelle, mais l’évangile laisse entendre que cette générosité mériterait de s’exercer en faveur d’une meilleure cause.