Archive pour le 24 octobre, 2009
Homélie pour dimanche 25 Octobre 2009
24 octobre, 2009du site:
http://www.homelies.fr/homelie,dedicace.des.eglises.dont.on.ignore.la.date.de.consecration,2579.html
dimanche 25 octobre 2009
Famille de saint Joseph Octobre 2009
Homélie
Messe
La première lecture et le psaume sont des cris de joie. L’évangile rapporte l’histoire de Bartimée, un aveugle que Jésus a guérit et qui est devenu une figure exemplaire pour les croyants. Mais pour entrer pleinement dans cette joie à notre tour, et surtout pour qu’elle s’empare durablement de notre vie, sans doute devons-nous prendre mieux conscience des ténèbres qu’elle vient déchirer…
La joie que le prophète Jérémie rapporte concerne le retour de l’exil à Babylone, qui fut incontestablement la plus grande catastrophe de l’histoire sainte. A cette époque, le peuple élu a perdu ses repères essentiels : la terre, le roi et le temple. En effet, ils n’habitaient pas leur pays « depuis toujours », il n’était pas la terre de leurs ancêtres, mais la terre qui leur avait été promise et donnée par le Seigneur, en signe d’alliance. La perdre est perdre le don de Dieu, rien de moins. Comment croire à l’accomplissement de la promesse, si les éléments qui marquaient concrètement sa réalisation disparaissent ? De même, comment accomplir les sacrifices rituels prescrits par la parole de Dieu s’il n’y a plus de temple ? Tout ce qui faisait leurs certitudes, ce qui occupait le centre de leur vie, leur est soudain arraché. Le traumatisme est vraiment profond.
Dans cette situation d’extrême fragilité, Israël a fait l’expérience de dépendre entièrement de Dieu, de ne pouvoir compter que sur lui. Plus rien au monde ne lui donnait de motif d’espérance, il semblait pris dans une nuit sans fin. Il ne lui restait rien d’autre que la Parole à méditer et sa foi dans la fidélité du Seigneur.
Ainsi, un jour, tout a basculé. « Nous étions comme en rêve », se rappelle le psalmiste. L’explosion de joie dont les lectures de ce jour nous rendent témoins est proportionnelle à l’intensité du drame vécu. « Ils étaient partis dans les larmes, dans la consolation je les ramène », dit le Seigneur.
Il est intéressant de noter les mots employés pour crier la joie de la délivrance, car ils disent ce que cette expérience a apporté. D’abord, le visage de Dieu est clairement celui d’un père, bien aimant et présent aux côtés de ses enfants. La première lecture est encadrée par ces mots : « poussez des cris de joie (…) car je suis un père pour Israël ». Ensuite, l’expérience traumatisante, aussi douloureuse soit-elle, a été perçue a posteriori comme la préparation d’une moisson abondante : « qui sème dans les larmes, moissonne dans la joie ». Ainsi la joie manifestée n’est pas seulement la joie du retour, elle est aussi la joie de découvrir ce que Dieu construisait dans le silence de la nuit. Alors que tout semblait perdu, le Seigneur creusait un sillon et enfouissait une graine qui ne tarderait pas à donner son fruit. De la mort, la vie peut jaillir !
La souffrance est quelques fois une éducatrice précieuse…
Cet itinéraire est celui de tout croyant. Il aussi celui de Bartimée, qui nous est donné en exemple ce matin. Cet homme n’a aucune compagnie, il vit dans une nuit qui ne finit jamais. Son exil est son exclusion. Certes, il vit chez les siens et non en terre étrangère, mais son infirmité le maintient en marge de tout, exilé au bord d’un chemin. Bartimée vit dans une situation paradoxale et insupportable : il est dépendant des siens qui le rejettent. Il ne peut rien par lui-même, il doit compter sur eux pour tout. Voilà une position pour le moins inconfortable.
Mais dans la souffrance de sa solitude, Bartimée a découvert la présence bienveillante du Seigneur à ses côtés. Il a si bien appris à la connaître au cœur de sa nuit, qu’il le reconnaît tout de suite quand Jésus passe sur le chemin.
Nous découvrons alors que Bartimée n’est pas sans ressources. Il est aveugle, mais il n’est pas muet. Il a de la voix. Il crie vers Jésus avec tant de conviction qu’on cherche à le faire taire. Mais lui qui doit compter en tout sur les autres, comprend qu’il n’est plus l’heure de s’en remettre aux autres, il n’est plus l’heure de se laisser faire. Il redouble d’efforts et appelle de plus belle.
Jésus entend son cri. Évidemment. Qui ne l’entend pas ? Cependant l’attitude de Jésus n’est pas habituelle. Il pourrait par exemple aller vers Bartimée, Jésus pourrait aussi demander qu’on lui amène l’infirme, il pourrait encore appeler à lui le pauvre homme. Mais Jésus ne fait pas que guérir, il enseigne. La foule qui faisait rempart et cherchait à étouffer les cris de détresse doit à présent faire corps et conduire Bartimée vers la vie. Le Seigneur choisit ceux dont dépendait cet homme jusqu’à présent, il désigne pour l’aider ceux qui voulaient l’éloigner. Dans sa délitesse, le Bon Berger envoie vers Bartimée ses frères pour les associer à sa guérison en leur permettant de prendre la parole ; Jésus leur confie de dire son propre désir de la guérison de Bartimée. « Confiance, lève toi, il t’appelle ».
Alors Bartimée s’élance. Cette invitation de ses frères lui suffit, elle est le signal que reconnaît son cœur. Sa souffrance et sa solitude ont été ses éducatrices, il sait ce qu’il a à faire. Pour lui, nul besoin d’un « va, vends tout ce que tu as » : il jette de lui-même son manteau, c’est-à-dire tout ce qu’il a. Il renonce ainsi à ce qui faisait son identité. Il abandonne sa carapace, ses protections, ce qui l’abritait du froid de la nuit et du regard des hommes. Il se montre vulnérable et, lui qui est aveugle, il marche vers Jésus avec assurance.
Cet élan et cette confiance ne peuvent que toucher le Seigneur. Mais Jésus retarde un peu la guérison, car il veut que Bartimée recouvre pleinement sa dignité. Il lui demande donc d’exprimer lui-même ce qu’il souhaite, Jésus se fait serviteur de l’homme meurtri : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » ; « Seigneur, que je voie ! ». D’une voix assurée, on l’a vu, debout, sans assistant, sans protection, il ne s’appuie que sur la parole de Jésus. La Parole a dirigé sa marche, elle contient son espérance, elle opère à présent sa guérison.
L’homme, debout et parlant, est donc sauvé par la foi qu’il a mise en Jésus. « Va », sa dignité et sa liberté lui sont rendues. Mais Bartimée est tout à son action de grâce.
Que ces textes nous donnent de toujours garder fermement notre espérance en Dieu notre sauveur. Il est de tous nos exils. Il n’est aucune nuit trop sombre pour qu’il nous y suive. Il n’est aucune solitude qu’il ne puisse consoler de sa présence. Les chants de joie du peuple revenant à Jérusalem sont les nôtres, l’exultation de Bartimée est la nôtre. Bartimée se met à suivre Jésus. Choisissons donc comme lui d’employer notre liberté en fonction du Seigneur. Suivons-le, nous aussi, chaque jour de notre vie : nous retrouverons ainsi la maison de notre Père du Ciel, celle où règne le bonheur qui ne finit pas, celle où nous voulons nous établir pour toujours.
DE LA PATIENCE (SAINT EPHREM LE SYRIEN)
24 octobre, 2009du site:
http://spiritualite-orthodoxe.blogspot.com/2009/01/de-la-patience-saint-ephrem-le-syrien.html
mardi 20 janvier 2009
DE LA PATIENCE (SAINT EPHREM LE SYRIEN)
Celui qui désire plaire à Dieu et devenir Son héritier par la foi, qui souhaite être appelé fils de Dieu et naître de l’Esprit Saint, doit avant tout s’engager dans la voie de la magnanimité et de la patience, et supporter courageusement les tribulations qu’il rencontre, les malheurs et les besoins, les maladies, les outrages et les offenses des hommes, et les diverses afflictions invisibles dressées contre son âme par les esprits malins. Ces derniers cherchent en effet à provoquer l’affaiblissement, la négligence et l’impatience, afin d’obstruer l’accès à la Vie. Tout ceci est permis par Dieu dans Son économie. Il veut que toute âme soit éprouvée par différentes tribulations, afin que soit manifesté l’amour qu’elle a pour Lui. Le courage de l’âme qui supporte ce que le malin lui envoie sans perdre espoir, en attendant patiemment et avec foi d’être libérée par la grâce, est la preuve de cet amour. C’est par ce courage que l’âme atteint l’état qui lui permet de supporter toutes les épreuves. En accédant ainsi à la promesse, elle devient digne du Royaume.
Pour cela, elle doit porter quotidiennement sa croix, suivant la parole du Seigneur (Mt.10,38). Elle doit être prête à supporter pour le Christ toutes sortes de tentations et de tribulations, manifestes ou secrètes, et s’affermir constamment dans le Seigneur par l’espérance. Car le Seigneur a le pouvoir de permettre que l’âme soit soumise à la tribulation, mais aussi celui de la libérer des tentations et des afflictions. Si, au lieu de s’armer de courage et de fermeté dans les épreuves et les tribulations, elle s’afflige, se décourage, s’indigne, s’inquiète, et néglige l’exploit spirituel, allant même jusqu’à désespérer de la libération, c’est qu’elle n’a pas une foi inébranlable en la grâce de Dieu : elle ne sera certainement pas jugée digne de la Vie, comme le furent tous les saints qui suivirent les traces du Seigneur. On comprend alors quel intérêt le malin trouve à la précipiter dans l’acédie et la négligence.
Regardez et observez comment, depuis les temps anciens, les Patriarches, les Prophètes, les Apôtres, les Martyrs et les Pères se sont rendus agréables à Dieu sur cette voie des tribulations et des afflictions. En supportant courageusement des situations difficiles, ils se réjouissaient dans l’espérance de la rétribution : « Si tu prétends servir le Seigneur, prépare-toi à l’épreuve, fais-toi un coeur droit, arme-toi de courage »(Sirah 2,1-2); « Si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes des enfants illégitimes et non des fils » (Hb.12,8). Tout ce qui vous advient, acceptez-le comme un bien sachant que rien n’advient sans Dieu; « Bienheureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de Moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux »(Mt.5,11); « Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice car le Royaume des cieux est à eux »(Mt.5,10). Ces paroles concernent ceux qui sont ouvertement persécutés par les hommes, et également ceux qui sont secrètement persécutés par les esprits malins. Ces derniers combattent ceux qui aiment Dieu par diverses tribulations, pour les empêcher d’entrer dans la Vie. Ces tribulations peuvent aller jusqu’à l’exil, mais, en patientant, en gardant la confiance jusqu’à la fin, en témoignant de son espérance de la libération, l’âme éprouvée montre qu’elle aime vraiment Dieu. En revanche, l’âme angoissée, négligente, à l’espérance faiblissante, montre qu’elle n’aime pas Dieu véritablement. Les diverses tribulations et tentations révèlent les âmes méritantes, celles qui ont la foi, l’espérance et la patience. De cette manière, si une âme s’avère digne, fidèle et méritante, si elle patiente jusqu’à la fin, si elle garde l’espérance de la foi, alors elle sera libérée, et, par grâce, elle héritera du Royaume en toute justice.
Il convient donc qu’une âme qui désire plaire à Dieu garde avant tout une patience pleine de courage et d’espérance, qui lui permettra de résister à toute tribulation et toute attaque du malin. Dieu ne permet pas qu’une âme qui espère patiemment en Lui soit tentée jusqu’au désespoir, ou bien qu’elle doive affronter des tentations et des tribulations insupportables : « Dieu Qui est fidèle ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces »(1Cor.10,13). Le malin ne peut tenter l’âme ou l’accabler de tribulations à sa guise, mais seulement dans les limites fixées par Dieu. L’âme doit supporter courageusement et demeurer dans l’espérance de la foi; elle doit attendre de Dieu aide et assistance, en sachant qu’il est impossible qu’elle soit abandonnée. Plus l’âme accomplit ses exploits en ayant recours à Dieu dans la foi et l’espérance, attendant de Lui sans douter soutien et libération, plus vite le Seigneur la libérera des afflictions qui l’envahissent. Dieu sait dans quelle mesure l’âme doit être soumise à l’épreuve de la tentation, et Il l’autorise précisément dans cette juste mesure. L’âme doit cependant patienter jusqu’à la fin sans céder à l’accablement, car il est dit : « L’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve et cette victoire, l’espérance. Or l’espérance ne trompe point »(Rom.5,3-5). « Nous nous recommandons en tout comme serviteur de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses »(2Cor.6,4). « Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé »(Mt.10,22). « Par votre patience vous sauverez vos âmes »(Luc21,19). « Qui donc, confiant dans le Seigneur, a été confondu ? Ou qui, persévérant dans Sa crainte, a été abandonné ? Ou qui L’a imploré sans avoir été écouté ? »(Sirah2,10).
Il n’y a pas besoin d’une grande intelligence pour juger du poids que peut porter une bête de somme, comme le mulet ou le chameau. Le potier sait qu’il faut mettre le vase au four pour durcir l’argile, il sait aussi combien de temps la cuisson doit durer, il connait la limite à ne pas dépasser pour ne pas gâcher irrémédiablement son ouvrage. Puisque les hommes ont tant de discernement et de connaissances pour juger des choses visibles, comment douter que Dieu, dans Son inconcevable sagesse (Lui Qui est d’ailleurs la Sagesse parfaite), ne mesure avec exactitude quelle quantité d’épreuves et de tentations les âmes qui veulent Lui être agréables et hériter de la vie éternelle doivent supporter dans la patience, le courage, l’empressement et l’espérance ?
Pour pouvoir tiller les fils les plus fins, il faut macquer le chanvre de nombreuses fois; plus il est broyé, plus il devient pur et bon pour le tillage. Une âme qui aime Dieu et qui supporte courageusement de nombreuses épreuves, tentations et tribulations, se purifie comme le chanvre, s’adapte plus facilement à l’affinage spirituel, et devient digne d’hériter le Royaume Céleste.
Un vase fraichement modelé qui vient d’entrer au four est inutilisable. Un petit enfant est inapte au monde des adultes car il ne peut ni construire des villes, ni planter, ni semer, ni accomplir aucune autre tâche utile. L’âme qui vit sa petite enfance spirituelle est maintenue par la grâce de Dieu dans la jouissance et le repos de l’esprit, à l’écart des tentations et tribulations infligées par les esprits malins qui pourraient révéler sa patience. Elle ne convient pas au Royaume car il est dit : « Si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes des enfants illégitimes et non des fils »(Hb.12,8). Les tentations et les tribulations sont utiles, elles rendent l’âme ferme et apte, à condition qu’elle supporte tout ce qui lui advient avec courage, bonne volonté, confiance en Dieu, espérance, et foi inébranlable dans sa libération par la miséricorde du Seigneur. Il est impossible qu’elle ne reçoive pas la promesse de l’Esprit et l’affranchissement des passions coupables, pourvu qu’elle s’en rende digne par sa fidélité et sa patience, en espérant jusqu’à la fin dans le Seigneur.
Les saints martyrs ont supporté de nombreuses souffrances, ils se sont approchés de la mort en espérant dans le Seigneur, ils ont gardé une foi droite et, montrant ainsi leur aptitude, ils ont été dignes de recevoir les couronnes de Vérité. Ceux qui endurèrent davantage de souffrances, ou les plus pénibles d’entre elles, acquirent une gloire plus grande et une plus grande audace devant Dieu. Ceux qui, en revanche, par crainte des tribulations et des flagellations, renièrent la foi avant la fin, furent lâches ici-bas et seront confondus le jour du jugement.
Il en va de même pour les âmes qui sont livrées aux tribulations pour subir le martyre invisible de la part des esprits malins. Elles sont écrasées sous le fardeau intérieur des tentations et des pensées malignes, ou encore des souffrances corporelles manifestes. Si elles patientent courageusement et espèrent la rétribution du Seigneur, alors la couronne de vérité sera méritée, et avec elle la délivrance intérieure, et la même audace devant Dieu le jour du jugement que celle des martyrs. La souffrance est en effet la même. Pour les unes, elle vient sur la croix; pour les autres, elle vient des esprits malins qui agissent dans le secret. Plus grandes sont les tribulations et les attaques du malin supportées jusqu’au bout dans l’espérance, plus grande sera la gloire auprès de Dieu. Dès ici-bas, selon la force de leur espérance, elles reçoivent la consolation de l’Esprit, et là-haut, elles deviennent héritières des biens éternels du Royaume. En revanche, les âmes qui cèdent à la peur et à la négligence, à l’impatience et au désespoir (faute d’avoir supporté les tribulations), qui s’écartent du droit chemin et n’attendent pas jusqu’au bout la miséricorde de Dieu, qui en somme se révèlent injustes, comment pourraient-elles trouver la Vie éternelle ? Car en face du Seigneur qui est mort pour nous, toute âme se doit d’être courageuse jusqu’à la mort, de patienter jusqu’à la fin, et de garder l’espérance en Celui qui peut la rendre digne du salut éternel.
Tous ceux qui désirent être affranchis de la géhenne éternelle dans laquelle souffrent les pécheurs et trouver le Royaume doivent supporter constamment ici-bas les tribulations infligées sous la forme des tentations du malin. S’ils supportent jusqu’à la fin, s’ils attendent avec foi la miséricorde du Seigneur, alors la grâce les libère des tentations et des tribulations, ils deviennent capables de communier intérieurement à l’Esprit Saint, et ils échapperont à la géhenne dans la vie future pour hériter du Royaume du Seigneur. Le Seigneur Lui-même a dit que tel est le chemin qui mène à la Vie, étroit et resséré, et c’est pourquoi il y en a peu qui le suivent.
Puisqu’un tel espoir et de telles promesses nous sont donnés par Dieu Qui est fidèle, supportons courageusement tout soulèvement du malin et toute tribulation, dans l’espérance de ce qui nous est préparé aux cieux. Quelles que soient les tribulations que nous supportons pour le Seigneur, elles ne peuvent être comparées ni à la vie éternelle qui nous est promise, ni à la consolation que l’Esprit Saint envoie d’en-haut aux âmes qui patientent, ni à la libération des ténèbres du péché, ni à la remise de la dette que nous avons contractée pour la multitude de nos transgressions. « Nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde ». « Les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous »(Rom.8,18). Soyons prêts, comme de courageux soldats, à mourir pour notre Roi. Lorsque nous étions dans le monde à vaquer aux choses du monde, nous n’avions pas tant à supporter, nous n’étions pas soumis à de telles tribulations, mais à présent, le malin dresse tout ceci contre nous car nous avons décidé d’être agréables à Dieu. Nous supportons tout ceci pour le Seigneur car le malin nous envie, il s’efforce de nous détourner du chemin de la Vie, de nous affaiblir, de nous inciter à la négligence, afin que nous ne soyons pas sauvés en ayant été agréables à Dieu. Cependant, le malin a beau s’élever contre nous, nous pouvons toujours acquérir le courage par la patience. Si nous demeurons fermes, zêlés et attentifs, si nous promettons de supporter tout jusqu’à la mort elle-même par espérance dans le Christ, alors toutes les astuces de l’ennemi seront anéanties : le Christ sera notre défenseur, Il donnera aux affligés que nous sommes la patience et le Royaume en rétribution de nos efforts, Il couvrira nos ennemis d’opprobre. Soyons semblables à l’enclume : même si on nous frappe, ne montrons pas sur nous-mêmes les marques de la flagellation des tentations, de la négligence ou de l’acédie. Quand nous recevons des coups, quand nous sommes soumis à la persécution, vainquons l’adversaire par la patience.
Le Seigneur a accompli Son exploit en étant flagelé, outragé, chassé, raillé, couvert de crachats, soumis par les iniques à la mort honteuse de la croix. Il a supporté tout cela pour notre salut, en nous indiquant la voie à suivre, nous montrant que, de même que Lui-même avait marché sur le chemin des tribulations, des tentations, et de la mort, il faudrait que ceux qui croient en Lui et souhaitent devenir Ses héritiers fassent la même chose. Il subit de nombreuses souffrances, mourut sur la Croix, puis condamna et mit à mort le péché, dépouillant les forces adverses en se dépouillant de Sa chair : « Il a dépouillé les dominations et les autorités » sur la croix, « Il les a livrées publiquement au spectacle en les traînant dans Son cortège »(Col.2,15). Nous devons aussi supporter tout soulèvement du malin et toute tribulation avec courage, jusqu’à la mort s’il le faut. Si nous nous opposons à l’adversaire dans la foi, la patience et l’espérance dans le Seigneur, si nous parvenons ainsi à nous rendre dignes ici-bas déjà d’être libérés et d’être remplis de la sainteté de l’Esprit Saint, alors nous hériterons là-bas de la Vie éternelle. Dans la vie spirituelle, la victoire sur l’adversaire s’acquiert par les souffrances et la mort pour le Seigneur.
C’est pourquoi il ne faut pas que nous trouvions pénibles et cruelles nos tentations et nos tribulations. Au contraire, elles devraient nous paraître légères. Opposons-nous à tout soulèvement de l’ennemi en ayant toujours la mort du Seigneur devant nos yeux et, comme le Seigneur l’a dit Lui-même, en portant quotidiennement notre croix, c’est-à-dire la mort. Suivons-Le et supportons de bonne grâce toute tribulation, cachée ou extérieure. Si nous nous attendons à affronter la mort elle-même pour le Seigneur, si nous la désirons et l’avons constamment sous les yeux, alors il sera facile de supporter de bon gré et avec joie toute tribulation, aussi pénible soit elle. Si au contraire, nous manquons de patience et trouvons nos tribulations pénibles, c’est que nous n’avons pas constamment devant les yeux la mort du Seigneur, et que notre pensée n’est pas fixée sur Lui avec amour. Celui qui désire être l’héritier du Christ doit donc désirer souffrir comme le Christ Lui-même a souffert. On reconnaît ceux qui aiment le Christ à ce qu’ils supportent toute tribulation avec courage et espérance dans le Seigneur. Prions donc le Seigneur de nous accorder le discernement afin de pouvoir reconnaître Sa volonté, de pouvoir l’accomplir avec zèle, patience et magnanimité, avec la joie que Lui-même nous accorde pour nous affermir dans les oeuvres agréables à Dieu. Puissions-nous ainsi nous montrer aptes et dignes de Lui, et trouver le salut éternel en Jésus-Christ, notre Seigneur, à Qui reviennent toute gloire, puissance et force dans les siècles des siècles, amen !
De quoi les gens négligents, paresseux et indifférents pourront-ils se vanter ? De leur mollesse, de leur insouciance, de leur perdition ? Malheur à eux pour leur négligence ! Venez, mes amis ! Faisons un effort ! Prosternons-nous devant Dieu, ne cessons pas de pleurer, versons devant Lui des larmes afin qu’Il accorde à nos âmes l’illumination ! Comprenons les astuces de notre ennemi et adversaire, qui hait le bien et dispose sur notre chemin les tentations et les scandales, les nuisances et l’avidité, les présomptions de ce siècle, le plaisir charnel, l’illusion d’une vie terrestre éternelle, la crainte de l’ascèse, la paresse dans la prière, la somnolence dans les psalmodies et le repos corporel ! Plus il se donne du mal, et plus nous sommes négligents et insouciants ! Plus il est astucieux, et plus nous sommes paresseux, tout en sachant que nos jours sont comptés, que le moment approche où le Seigneur de gloire viendra dans Sa magnificence et Sa beauté, avec les Puissances de Son Royaume, afin de rétribuer chacun selon ses oeuvres ! Je crains, mes frères, que ne s’accomplisse pour nous la parole du Seigneur : « Il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, et ils se mettront à table avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux, tandis que les fils du Royaume seront jetés dehors ! »(Mt.8,11-12).
Je T’en prie, Ô Christ, Lumière de Vérité, Image du Père Béni et Rayonnement de Sa Personne, Toi qui sièges à la droite de Sa majesté, Fils inconcevable, Christ Dieu inconcevable, Gloire et Joie de ceux qui T’aiment, Christ ma vie, sauve le pécheur que je suis, et dans Ton Royaume, ne me rétribue pas selon mes oeuvres, mais sauve-moi par Ta grâce, sois miséricordieux envers moi dans Ta bonté, Toi qui es béni et glorifié dans les siècles des siècles ! Amen.
Publié par Père Nicodème à l’adresse 11:48
Message final du synode : « Afrique, lève-toi ! »
24 octobre, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-22439?l=french
Message final du synode : « Afrique, lève-toi ! »
Le synode encourage les forces du continent
ROME, Vendredi 23 octobre 2009 (ZENIT.org) – « Afrique, lève-toi ! » : le message final du synode des évêques encourage les forces du continent africain.
Le message a été lu vendredi matin, lors de la 18e congrégation générale, en présence de Benoît XVI, et il a été approuvé par l’assemblée qui l’a salué par un long applaudissement. Il a ensuite été présenté à la presse.
L’Afrique, constate le synode, est « riche en ressources humaines et naturelles » et pourtant de nombreux peuples, déplore l’assemblée « croupissent dans la pauvreté et la misère, les guerres et les conflits, les crises et le chaos ».
Le synode attribue cette situation « aux décisions et aux activités humaines des gens qui n’ont aucun souci du bien commun et cela souvent grâce à la complicité tragique et un complot criminel des dirigeants locaux et des intérêts extérieurs ».
Pourtant, insiste l’assemblée, « il y a de très bonnes nouvelles en plusieurs endroits en Afrique », mais « les moyens médiatiques modernes tendent souvent à accentuer les mauvaises nouvelles » insistant sur les « infortunes » et les « déboires » du continent plutôt que sur les « efforts positifs ».
A propos du thème du synode, le message souligne que « le vrai pardon promeut la justice de la conversion et de la réparation et conduit à la paix qui va jusqu’à la racine du conflit, et qui transforme les victimes et les ennemis de jadis en amis, en frères et en sœurs ».
Mais il souligne en même temps que c’est « Dieu seul qui rend possible ce genre de réconciliation, nous devons, dans ce ministère, réserver une place privilégiée à la prière et aux sacrements, spécialement au sacrement de la Réconciliation ».
L’Eglise en Afrique « rend grâces à Dieu pour ses nombreux fils et filles missionnaires en d’autres continents », ajoute le message, qui se réjouit de ce « merveilleux échange » tout en affirmant la nécessité « que les partenaires continuent de travailler à développer des relations transparentes, honnêtes, dignes et chrétiennes ».
Le synode dit aussi son souci « des africains vivant dans d’autres continents surtout en Amérique » et adresse en même temps « un merci spécial à ceux qui sont restés avec leur peuple même en temps de guerre ou de crise grave », car « certains ont même payé de leur vie leur fidélité ».
Le message du synode s’achève sur un appel : « Afrique, lève-toi ! ». Il salue « les efforts fournis pour libérer l’Afrique de l’aliénation et de l’esclavage politique ».
« Maintenant, affirme le synode, l’Afrique doit relever le défi de procurer à ses enfants un niveau et des conditions de vie convenables ».
Il relève les signaux positifs comme « au niveau politique », un « progrès dans l’intégration continentale » et « sur le front économique », l’élaboration d’une « stratégie pour le développement », le « NEPAD ».
« Le Synode encourage tous ces efforts » et « félicite chaleureusement les quelques pays africains qui ont fait le choix d’une authentique démocratie ».
Un appel spécial concerne la Somalie « empêtrée dans de violents conflits depuis près de deux décennies, avec des conséquences sur les nations avoisinantes », la « tragédie des millions de personnes dans la région des Grands Lacs » et la « crise durable au nord de l’Ouganda, au Darfour ou en Guinée Conakry ».
« Quel que soit le niveau de responsabilité attribuable aux intérêts étrangers, on ne peut nier une honteuse et tragique complicité des leaders locaux, des politiciens qui trahissent et mettent leurs nations aux enchères », déplore le synode.
Pour que ce sursaut réussisse, le synode appelle à l’union des forces spirituelles du continent : « Déterminé à préserver son patrimoine spirituel contre toute agression et contagion, le synode en appelle à une collaboration œcuménique plus intense avec les frères et sœurs des autres traditions chrétiennes ».
Et d’ajouter : « Nous espérons aussi plus de dialogue et de coopération avec les musulmans, les adeptes des religions traditionnelles et ceux d’autres croyances ».
bonne nuit
24 octobre, 2009La Didachè : « Choisis donc la vie » (Dt 30,19)
24 octobre, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091024
Le samedi de la 29e semaine du temps ordinaire (de la férie) : Lc 13,1-9
Commentaire du jour
La Didachè (entre 60-120), catéchèse judéo-chretienne
§ 1-6 (trad. coll. Icthus, t. 1, p. 112s)
« Choisis donc la vie » (Dt 30,19)
Il y a deux chemins : l’un de la vie, l’autre de la mort ; mais il est entre les deux chemins une grande différence. Or le chemin de la vie est le suivant : D’abord, tu aimeras Dieu qui t’a créé ; en second lieu, tu aimeras ton prochain comme toi-même ; et ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait, toi non plus ne le fais pas à autrui. Et voici l’enseignement signifié par ces paroles : Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour vos ennemis, jeûnez pour ceux qui vous persécutent. Quel mérite, en effet, d’aimer ceux qui vous aiment ? Les païens n’en font-ils pas autant ? Quant à vous, aimez ceux qui vous haïssent, et vous n’aurez pas d’ennemis. Abstiens-toi des désirs charnels et corporels…
Deuxième commandement de la doctrine : Tu ne tueras pas, tu ne seras pas adultère, tu ne séduiras pas des garçons, tu ne commettras ni fornication, ni vol, ni magie, ni empoisonnement ; tu ne tueras point d’enfants, par avortement ou après la naissance ; tu ne désireras pas les biens de ton prochain. Tu ne te parjureras pas, tu ne diras pas de faux témoignage, tu ne tiendras pas de propos médisants, tu ne garderas pas de rancune. Tu n’auras pas deux manières de penser ni deux paroles : car la duplicité de langage est un piège de mort. Ta parole ne sera pas menteuse ; pas vaine non plus, mais remplie d’effet. Tu ne seras ni avare, ni rapace, ni hypocrite, ni méchant, ni orgueilleux ; tu ne formeras pas de mauvais dessein contre ton prochain. Tu ne dois haïr personne ; mais tu dois reprendre les uns et prier pour eux, et aimer les autres plus que ta propre vie.
Mon enfant, fuis tout ce qui est mal et tout ce qui ressemble au mal… Veille à ce que nul ne te détourne de ce chemin de la doctrine, car cette personne-là t’enseigne en dehors de Dieu. Si tu peux porter le joug du Seigneur tout entier, tu seras parfait ; sinon, fais du moins ce qui est en ton pouvoir.
(Références bibliques : Mt 22,37s; 7,12; Tb 4,15; Mt 5,44s; 1P 2,11; Ex 20; Mt 24,4)