Archive pour le 22 octobre, 2009
la petite Espérance par Charles Péguy
22 octobre, 2009du site:
http://www.enfantjesus.com/spip.php?article43
du Mystère de l’Enfant Jésus
la petite Espérance
par Charles Péguy
dimanche 6 mai 2007
De là leur vient cet air assuré qu’ils ont.
Si agréable à voir.
Ce regard franc, ce regard insoutenable à voir et qui soutient tous les regards.
Si doux, si agréable à regarder.
Ce regard insoutenable à soutenir.
Ce regard franc, ce regard droit qu’ils ont, ce regard doux, qui vient tout droit de paradis.
Si doux à voir, et à recevoir, ce regard de paradis.
De là leur vient ce front qu’ils ont.
Ce fraon assuré.
Ce fraont droit, ce front bombé, ce front carré, ce front levé.
Cette assurance qu’ils ont.
Et qui est l’assurance même.
De l’espérance.
Leur front bombé, tout lavé encore et tout propre du baptême.
Des eaux du baptême.
Et cette parole qu’ils ont, cette voix si douce, et ensemble si assurée.
Si douce à entenfre, si jeune,
Cette voix de paradis,
Car elle a une promesse, une secrète assurance intérieure.
Audience générale du 21 octobre : saint Bernard de Clairvaux
22 octobre, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-22407?l=french
Audience générale du 21 octobre : saint Bernard de Clairvaux
Texte intégral
ROME, Mercredi 21 octobre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée mercredi 21 octobre par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, place Saint-Pierre, au Vatican.
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui je voudrais parler de saint Bernard de Clairvaux, appelé le dernier des Pères de l’Eglise, car au XIIe siècle il a encore une fois souligné et rendu présente la grande théologie des pères. Nous ne connaissons pas en détail les années de son enfance ; nous savons cependant qu’il naquit en 1090 à Fontaines en France, dans une famille nombreuse et assez aisée. Dans son adolescence, il se consacra à l’étude de ce que l’on appelle les arts libéraux – en particulier la grammaire, la rhétorique et la dialectique – à l’école des chanoines de l’église de Saint-Vorles, à Châtillon-sur-Seine et il mûrit lentement la décision d’entrer dans la vie religieuse. Vers vingt ans, il entra à Cîteaux, une fondation monastique nouvelle, plus souple par rapport aux anciens et vénérables monastères de l’époque et, dans le même temps, plus rigoureuse dans la pratique des conseils évangéliques. Quelques années plus tard, en 1115, Bernard fut envoyé par saint Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, pour fonder le monastère de Clairvaux. C’est là que le jeune abbé (il n’avait que vingt-cinq ans) put affiner sa propre conception de la vie monastique, et s’engager à la traduire dans la pratique. En regardant la discipline des autres monastères, Bernard rappela avec fermeté la nécessité d’une vie sobre et mesurée, à table comme dans l’habillement et dans les édifices monastiques, recommandant de soutenir et de prendre soin des pauvres. Entre temps, la communauté de Clairvaux devenait toujours plus nombreuse et multipliait ses fondations.
Au cours de ces mêmes années, avant 1130, Bernard commença une longue correspondance avec de nombreuses personnes, aussi bien importantes que de conditions sociales modestes. Aux multiples Lettres de cette période il faut ajouter les nombreux Sermons, ainsi que les Sentences et les Traités. C’est toujours à cette époque que remonte la grande amitié de Bernard avec Guillaume, abbé de Saint-Thierry, et avec Guillaume de Champeaux, des figures parmi les plus importantes du XIIe siècle. A partir de 1130, il commença à s’occuper de nombreuses et graves questions du Saint-Siège et de l’Eglise. C’est pour cette raison qu’il dut sortir toujours plus souvent de son monastère, et parfois hors de France. Il fonda également quelques monastères féminins, et fut le protagoniste d’une vive correspondance avec Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, dont j’ai parlé mercredi dernier. Il dirigea surtout ses écrits polémiques contre Abélard, le grand penseur qui a lancé une nouvelle manière de faire de la théologie en introduisant en particulier la méthode dialectique-philosophique dans la construction de la pensée théologique. Un autre front sur lequel Bernard a lutté était l’hérésie des Cathares, qui, méprisant la matière et le corps humain, méprisaient en conséquence le Créateur. En revanche, il sentit le devoir de prendre la défense des juifs, en condamnant les vagues d’antisémitisme toujours plus diffuses. C’est pour ce dernier aspect de son action apostolique que, quelques dizaines d’années plus tard, Ephraïm, rabbin de Bonn, adressa un vibrant hommage à Bernard. Au cours de cette même période le saint abbé rédigea ses œuvres les plus fameuses, comme les très célèbres Sermons sur le Cantique des Cantiques. Au cours des dernières années de sa vie – sa mort survint en 1153 – Bernard dut limiter les voyages, sans pourtant les interrompre complètement. Il en profita pour revoir définitivement l’ensemble des Lettres, des Sermons, et des Traités. Un ouvrage assez singulier, qu’il termina précisément en cette période en 1145, quand l’un de ses élèves, Bernard Pignatelli, fut élu Pape sous le nom d’Eugène III, mérite d’être mentionné. En cette circonstance, Bernard, en qualité de Père spirituel, écrivit à son Fils spirituel le texte De Consideratione, qui contient un enseignement afin d’être un bon Pape. Dans ce livre qui demeure une lecture intéressante pour les papes de tous les temps, Bernard n’indique pas seulement comment bien faire le Pape, mais présente également une profonde vision du mystère de l’Eglise et du mystère du Christ qui se résout, à la fin, dans la contemplation du mystère de Dieu un et trine : « On devrait encore poursuivre la recherche de ce Dieu, qui n’est pas encore assez recherché », écrit le saint Abbé : « mais on peut peut-être mieux le chercher et le trouver plus facilement avec la prière qu’avec la discussion. Nous mettons alors ici un terme au livre, mais non à la recherche » (XIV, 32 : PL 182, 808), à être en chemin vers Dieu.
Je voudrais à présent m’arrêter sur deux aspects centraux de la riche doctrine de Bernard : elles concernent Jésus Christ et la Très Sainte Vierge Marie, sa Mère. Sa sollicitude à l’égard de la participation intime et vitale du chrétien à l’amour de Dieu en Jésus Christ n’apporte pas d’orientations nouvelles dans le statut scientifique de la théologie. Mais, de manière plus décidée que jamais, l’abbé de Clairvaux configure le théologien au contemplatif et au mystique. Seul Jésus – insiste Bernard face aux raisonnements dialectiques complexes de son temps – seul Jésus est « miel à la bouche, cantique à l’oreille, joie dans le cœur (mel in ore, in aure melos, in corde iubilum) ». C’est précisément de là que vient le titre, que lui attribue la tradition, de Docteur mellifluus : sa louange de Jésus Christ, en effet, « coule comme le miel ». Dans les batailles exténuantes entre nominalistes et réalistes – deux courants philosophiques de l’époque – dans ces batailles, l’Abbé de Clairvaux ne se lasse pas de répéter qu’il n’y a qu’un nom qui compte, celui de Jésus le Nazaréen. « Aride est toute nourriture de l’âme » – confesse-t-il, « si elle n’est pas baignée de cette huile ; insipide, si elle n’est pas agrémentée de ce sel. Ce que tu écris n’a aucun goût pour moi, si je n’y ai pas lu Jésus ». Et il conclut : « Lorsque tu discutes ou que tu parles, rien n’a de saveur pour moi, si je n’ai pas entendu résonner le nom de Jésus » (Sermones in Cantica Canticorum xv, 6 : PL 183, 847). En effet, pour Bernard, la véritable connaissance de Dieu consiste dans l’expérience personnelle et profonde de Jésus Christ et de son amour. Et cela, chers frères et sœurs, vaut pour chaque chrétien : la foi est avant tout une rencontre personnelle, intime avec Jésus, et doit faire l’expérience de sa proximité, de son amitié, de son amour, et ce n’est qu’ainsi que l’on apprend à le connaître toujours plus, à l’aimer et le suivre toujours plus. Que cela puisse advenir pour chacun de nous !
Dans un autre célèbre Sermon le dimanche entre l’octave de l’Assomption, le saint Abbé décrit en termes passionnés l’intime participation de Marie au sacrifice rédempteur du Fils. « O sainte Mère, – s’exclame-t-il – vraiment, une épée a transpercé ton âme !… La violence de la douleur a transpercé à tel point ton âme que nous pouvons t’appeler à juste titre plus que martyr, car en toi, la participation à la passion du Fils dépassa de loin dans l’intensité les souffrances physiques du martyre » (14 : PL 183-437-438). Bernard n’a aucun doute : « per Mariam ad Iesum », à travers Marie, nous sommes conduits à Jésus. Il atteste avec clarté l’obéissance de Marie à Jésus, selon les fondements de la mariologie traditionnelle. Mais le corps du Sermon documente également la place privilégiée de la Vierge dans l’économie de salut, à la suite de la participation très particulière de la Mère (compassio) au sacrifice du Fils. Ce n’est pas par hasard qu’un siècle et demi après la mort de Bernard, Dante Alighieri, dans le dernier cantique de la Divine Comédie, placera sur les lèvres du « Doctor mellifluus » la sublime prière à Marie : « Vierge Mère, fille de ton Fils, / humble et élevée plus que tout autre créature / terme fixe d’éternel conseil,… » (Paradis 33, vv. 1ss).
Ces réflexions, caractéristiques d’un amoureux de Jésus et de Marie comme saint Bernard, interpellent aujourd’hui encore de façon salutaire non seulement les théologiens, mais tous les croyants. On prétend parfois résoudre les questions fondamentales sur Dieu, sur l’homme et sur le monde à travers les seules forces de la raison. Saint Bernard, au contraire, solidement ancré dans la Bible, et dans les Pères de l’Eglise, nous rappelle que sans une profonde foi en Dieu alimentée par la prière et par la contemplation, par un rapport intime avec le Seigneur, nos réflexions sur les mystères divins risquent de devenir un vain exercice intellectuel, et perdent leur crédibilité. La théologie renvoie à la « science des saints », à leur intuition des mystères du Dieu vivant, à leur sagesse, don de l’Esprit Saint, qui deviennent un point de référence de la pensée théologique. Avec Bernard de Clairvaux, nous aussi nous devons reconnaître que l’homme cherche mieux et trouve plus facilement Dieu « avec la prière qu’avec la discussion ». A la fin, la figure la plus authentique du théologien et de toute évangélisation demeure celle de l’apôtre Jean, qui a appuyé sa tête sur le cœur du Maître.
Je voudrais conclure ces réflexions sur saint Bernard par les invocations à Marie, que nous lisons dans une belle homélie. « Dans les dangers, les difficultés, les incertitudes – dit-il – pense à Marie, invoque Marie. Qu’elle ne se détache jamais de tes lèvres, qu’elle ne se détache jamais de ton cœur ; et afin que tu puisses obtenir l’aide de sa prière, n’oublie jamais l’exemple de sa vie. Si tu la suis, tu ne te tromperas pas de chemin ; si tu la pries, tu ne désespéreras pas ; si tu penses à elle, tu ne peux pas te tromper. Si elle te soutient, tu ne tombes pas ; si elle te protège, tu n’as rien à craindre ; si elle te guide, tu ne te fatigues pas ; si elle t’est propice, tu arriveras à destination… » (Hom. II super « Missus est », 17 : PL 183, 70-71).
A l’issue de l’audience générale, le pape a résumé sa catéchèse en plusieurs langues et salué les pèlerins. Voici ce qu’il a dit en français :
Chers frères et sœurs,
Saint Bernard est l’un des plus grands Docteurs de l’Eglise. Né en 1090 à Fontaines, en France, il entre à Cîteaux, nouvelle fondation monastique, vers l’âge de 20 ans. Quelques années plus tard, en 1115, il fonde le monastère de Clairvaux, où il va affiner sa conception de la vie monastique et la mettre en pratique, soulignant particulièrement la nécessité d’une vie sobre et mesurée, et recommandant le soutien des pauvres. En ces années, il développa une vaste correspondance avec de nombreuses personnes, de haute et de modeste condition. A partir de 1130 il s’occupera aussi de graves questions concernant le Saint-Siège et l’Eglise. Deux aspects centraux de la doctrine de saint Bernard concernent Jésus Christ et Marie, sa sainte Mère, qui nous conduit à son Fils. Pour l’Abbé de Clairvaux, la vraie connaissance de Dieu consiste dans l’expérience personnelle de Jésus Christ et de son amour. La foi est avant tout une rencontre intime avec Jésus, qui nous permet de faire l’expérience de sa proximité, de son amitié, de son amour. C’est seulement ainsi qu’on apprend à le connaître toujours plus, à l’aimer et à le suivre. Que cela se réalise pour chacun de nous !
Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement les jeunes d’Alsace et de Normandie ainsi que les servants de messe des unités pastorales Notre-Dame et Sainte-Claire du canton de Fribourg. Que l’enseignement de saint Bernard vous aide à découvrir toujours plus en Marie la Mère qui protège de toute crainte et qui nous guide vers son divin Fils. Que Dieu vous bénisse !
Traduction : Zenit
Paroles de Benoît XVI avant l’angélus du dimanche 18 octobre
22 octobre, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-22366?l=french
Paroles de Benoît XVI avant l’angélus du dimanche 18 octobre
Appel à la générosité des chrétiens pour l’Afrique
ROME, Dimanche 18 octobre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de la méditation que le pape Benoît XVI a prononcée ce dimanche avant la prière de l’Angélus.
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, en ce troisième dimanche d’octobre, on célèbre la Journée mondiale des missions, qui constitue pour chaque communauté ecclésiale et pour chaque chrétien un rappel fort de l’engagement à annoncer l’Evangile à tous, en particulier à ceux qui ne le connaissent pas encore, et à lui rendre témoignage.
Dans le Message que j’ai écrit pour cette occasion, je me suis inspiré d’une expression du Livre de l’Apocalypse, qui à son tour fait écho à une prophétie d’Isaïe : « Les Nations marcheront à sa lumière » (Ap 21, 24). La lumière dont on parle est celle de Dieu, révélée par le Messie et reflétée sur le visage de l’Eglise, représentée comme une nouvelle Jérusalem, la ville merveilleuse où resplendit en plénitude la gloire de Dieu. C’est la lumière de l’Evangile, qui oriente le chemin des peuples et les guide vers la réalisation d’une grande famille, dans la justice et dans la paix, sous la paternité de l’unique Dieu bon et miséricordieux. L’Eglise existe pour annoncer ce message d’espérance à toute l’humanité, qui à notre époque, « connaît des conquêtes admirables mais semble avoir perdu le sens des réalités ultimes et de son existence même (Jean-Paul II, Enc. Redemptoris missio, 2).
Au mois d’octobre, spécialement en ce dimanche, l’Eglise universelle met en relief sa vocation missionnaire. Guidée par l’Esprit Saint, elle sait qu’elle est appelée à poursuivre l’œuvre de Jésus en annonçant l’Evangile du Royaume de Dieu qui « est justice, paix et joie dans l’Esrit Saint » (Rm 14,17). Ce Royaume est déjà présent dans le monde comme une force d’amour, de liberté, de solidarité, de respect de la dignité de tout homme, et la communauté ecclésiale se sent poussée dans son cœur par l’urgence de travailler afin que la souveraineté du Christ se réalise pleinement.
Tous ses membres et toutes ses articulations coopèrent à ce projet, selon les différents états de vie et charismes. En cette Journée missionnaire mondiale, je veux rappeler les missionnaires hommes et femmes – prêtres, religieux, religieuses et bénévoles laïcs – qui consacrent leur existence à apporter l’Evangile au monde, en affrontant aussi des embarras et des difficultés, et parfois jusqu’à des persécutions proprement dites.
Je pense, entre autres, au P. Ruggero Ruvoletto, prêtre fidei donum, récemment tué au Brésil, et au P. Michael Sinnot, religieux, enlevé il y a quelques jours aux Philippines. Et comment ne pas penser à ce qui ressort du synode des évêques pour l’Afrique en termes de sacrifice extrême et d’amour du Christ et de son Eglise ? Je remercie les Œuvres pontificales missionnaires, pour le précieux service qu’elles rendent à l’animation et à la formation missionnaire. J’invite en outre tous les chrétiens à un geste de partage matériel et spirituel pour aider les jeunes Eglises des pays les plus pauvres.
Chers amis, aujourd’hui, 18 octobre, c’est aussi la fête de l’évangéliste saint Luc qui, en plus de l’Evangile, a écrit les Actes des Apôtres, pour raconter l’expansion du message chrétien jusqu’aux extrémités du monde que l’on connaissait alors. Invoquons son intercession, avec celles de saint François-Xavier et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patrons des missions et de la Vierge Marie, afin que l’Eglise puisse continuer à répandre la lumière du Christ parmi tous les peuples. Je vous demande en outre de prier pour l’Assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, qui se déroule ces semaines-ci, ici, au Vatican.
Puis le pape a salué les fidèles en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :
L’Angélus me donne la joie de vous saluer, chers pèlerins francophones. Nous célébrons aujourd’hui la Journée Mondiale des Missions. Le Christ dans l’Évangile nous redit que le Fils de l’homme est venu pour servir. Notre fidélité au Christ ne doit pas nous conduire à rechercher les honneurs, la notoriété, la célébrité, mais elle nous convie à comprendre et à faire comprendre que la vraie grandeur se trouve dans le service et dans l’amour du prochain ! Au cœur du Synode pour l’Afrique, invoquons la Vierge Marie, Notre-Dame d’Afrique, pour qu’il porte des fruits abondants ! Que Dieu vous bénisse ! Bon dimanche !
Traduction française : Zenit
bonne nuit
22 octobre, 2009Saint Ambroise : « Tout homme qui aura quitté à cause de mon nom des maisons, des frères, des soeurs, un père, une mère…recevra beaucoup plus » (Mt 19,29)
22 octobre, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091022
Le jeudi de la 29e semaine du temps ordinaire (de la férie) : Lc 12,49-53
Commentaire du jour
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 7, 134 (trad. cf. SC 52, p. 55s)
« Tout homme qui aura quitté à cause de mon nom des maisons, des frères, des soeurs, un père, une mère…recevra beaucoup plus » (Mt 19,29)
« Vous croyez que je suis venu apporter la paix sur terre ? Non, vous dis-je, mais la séparation. Car désormais dans la même maison cinq personnes seront divisées, trois prenant parti contre deux, et deux contre trois… » Dans presque tous les passages de l’Evangile le sens spirituel joue un rôle important ; mais dans ce passage surtout, pour ne pas être rebuté par la dureté d’une explication simpliste, il faut chercher dans la trame du sens la profondeur spirituelle… Comment dit-il lui-même : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix » (Jn 14,27) s’il est venu séparer les pères de leurs fils, les fils de leurs pères, en rompant leurs liens ? Comment peut-on être appelé « maudit si l’on n’honore pas son père » (Dt 27,16), et fervent si on le délaisse ?
Si nous comprenons que la religion vient en premier lieu et la piété filiale en second, nous comprendrons que cette question s’éclaire ; il faut en effet faire passer l’humain après le divin. Car si on doit rendre des devoirs aux parents, combien plus au Père des parents, à qui on doit être reconnaissant pour nos parents ?… Il ne dit donc pas qu’il faut renoncer à ceux que nous aimons, mais préférer Dieu à tous. D’ailleurs on trouve dans un autre livre : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10,37). Il t’est interdit non d’aimer tes parents, mais de les préférer à Dieu. Car les relations naturelles sont des bienfaits du Seigneur, et personne ne doit aimer les bienfaits reçus plus que Dieu, qui préserve les bienfaits qu’il donne.