Archive pour le 19 octobre, 2009
Le Magnificat et la prière d’Israël (F. Manns)
19 octobre, 2009du site:
http://www.mariedenazareth.com/14678.0.html?L=0
Le Magnificat et la prière d’Israël (F. Manns)
Marie résume la prière des femmes d’Israël :
Elle se souvient de l’expérience de Sarah qui, en Genèse 21,6, s’était exclamé : « Dieu m’a donné de quoi rire, tous ceux qui l’apprendront me souriront ».
Léa éclatait de joie et s’écriait : « Quel bonheur pour moi, car les filles m’ont proclamé bienheureuse » (Gn 30,13).
Judith, une autre femme d’Israël, a marqué la pensée de Marie: « Tous la bénirent d’une seule voix: Tu es la gloire de Jérusalem, tu es l’orgueil d’Israël » (Gn 15,9).
Anne, la mère de Samuel, dans son chant d’action de grâces, avait souligné la pédagogie paradoxale de Dieu au cours de l’histoire. 1 Sam 2,4-7 exprimait le même ton que la prière de Marie.
La prière de Marie retrouve les expressions de la prière d’Israël :
« mon âme exulte » (Ps 34,9; cf Ps 30,8; 110,9),
« Son nom est béni à jamais, bénies en lui toutes les races de la terre » (Ps 71,17).
Le prophète Michée s’exprimait ainsi : « Accorde à Jacob ta fidélité, à Abraham ta miséricorde que tu as jurées à nos pères dès les jours d’antan » (Mi 7, 20)
L’hymne sapientiel d’Israël est sorti du coeur de la Vierge :
Le recours aux termes opposés qui est typique du Magnificat est caractéristique également de la littérature sapientielle:
« Le Seigneur a renversé le trône des puissants et fait asseoir à leur place les doux. Le Seigneur a déraciné les orgueilleux et a planté à leur place les humbles » (Sir 10,14-15).
La sagesse consiste à savoir accepter la place qui a été assignée à chacun dans le plan de Dieu. Marie devient ainsi la figure du sage par excellence. Luc dira qu’elle méditait tous ces événements dans son coeur.
Marie, comme Israël a fait l’expérience de la miséricorde de Dieu :
Luc souligne dans le cantique de Zacharie, le Benedictus, la même expérience du père de Jean-Baptiste. En fait le terme hébreu de hesed appartient au vocabulaire de l’alliance. L’expérience unique de Marie lui permettra de collaborer à l’accomplissement de l’alliance, du dialogue que Dieu a entrepris avec les hommes.
Marie, en tant que femme, représente Israël :
Dans la théologie des prophètes le concept d’alliance est approfondi : la relation d’alliance est traduite par une alliance d’amour conjugale. Dieu aime son peuple d’un amour indestructible. Il peut être en colère contre la femme de sa jeunesse à cause de son adultère, mais tout cela se tourne contre lui-même, le blesse lui l’Amant dont les entrailles se retournent. Dieu ne se montre plus dans sa capacité à punir, mais dans l’indestructibilité de son Amour. Dieu n’entre pas seul dans la relation d’Israël. Le peuple y est convié.
Marie dans son chant de louange se réfère aux mères d’Israël. La figure de la femme est indispensable à la cohérence de la foi biblique. Elle exprime à la fois la réalité de la création et la fécondité de la grâce. Marie est perçue de façon typologique dans les femmes d’Israël.
Nier le féminin dans la foi conduit à la négation de la création et à la non réalisation de la grâce.
Frédéric Manns
Commission Théologique Internationale : De la Diaconie du Christ à la diaconie des Apôtre
19 octobre, 2009du site:
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/cti_documents/diaconate-documents/cap1.html
Commission Théologique Internationale
CHAPITRE I
DE LA DIACONIE DU CHRIST À LA DIACONIE DES APÔTRES
I. Diaconie du Christ et existence chrétienne
Par l’incarnation du Verbe qui est Dieu et par qui tout a été fait (cf. Jn 1,1-18) s’est réalisée la révolution la plus inimaginable. Le kyrios est le diakonos de tous. Le Seigneur Dieu vient à notre rencontre dans son Serviteur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu (Rm 1,3), qui était dans le morphe theou, “n’a pas usé de son droit d’être traité comme Dieu, mais s’est dépouillé prenant la morphe doulou. Devenu semblable aux hommes…, il s’est abaissé et s’est fait obéissant jusqu’à la mort et à la mort sur une croix” (Ph 2,6-8).
On peut ainsi saisir, dans une perspective christologique, ce qu’est l’essence du chrétien. L’existence chrétienne est participation à la diakonia, que Dieu lui-même a accomplie pour les hommes; elle conduit également à la compréhension de l’accomplissement de l’homme. Être chrétien signifie, à l’exemple du Christ, se mettre au service des autres jusqu’au renoncement et don de soi, par l’amour.
Le baptême confère le diakonein à tout chrétien, qui, en vertu de sa participation à la diakonia, leiturgia et martyria de l’Église, coopère au service du Christ pour le salut des hommes. En effet, étant membres du Corps du Christ, tous doivent devenir serviteurs les uns des autres avec les charismes qu’ils ont reçus pour l’édification de l’Église, et celle des frères dans la foi et l’amour: “Si quelqu’un assure le service, que ce soit comme par un mandat reçu de Dieu” (1P 4,11-12; cf. Rm 12,8; 1Co 12,5).
Ce service des chrétiens aux autres peut également se concrétiser dans des expressions diverses de charité fraternelle, de service auprès des malades du corps ou de l’âme, auprès des nécessiteux, des prisonniers (Mt 25), dans l’aide apportée aux églises (Rm 15,25; 1Tm 5,3-16) ou dans diverses formes d’assistance aux apôtres, ainsi qu’on le conçoit pour les collaborateurs et collaboratrices de l’apôtre saint Paul, qui leur adresse ses salutations (Rm 16,3-5; Ph 4,3).
II. diaconie des Apôtres
Parce qu’il était le doulos, exécutant en toute obéissance la volonté de salut du Père, Jésus-Christ fut institué Seigneur de toute la création. Il se fait le réalisateur de la souveraineté de Dieu par le don de sa vie: car “le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude” (Mc 10,45). Et c’est aussi de cette manière que Jésus a institué les Douze “pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher, avec pouvoir de chasser les démons” (Mc 3,14-15). De manière radicalement opposée aux seigneurs et puissants de ce monde qui abusent de leur pouvoir, oppriment et exploitent les hommes, le disciple doit être prêt à devenir diakonos et doulos de tous (Mc 10,42-43).
Le diakonein est la caractéristique essentielle du ministère d’apôtre. Les apôtres sont collaborateurs et serviteurs de Dieu (cf. 1Th 3,2; 1Co 3,9; 2Co 6,1), “serviteurs du Christ et intendants des mystères de Dieu” (1Co 4,1). Ils sont “ministres d’une nouvelle alliance” (2Co 3,6) et ministres de l’Évangile (cf. Col 1,23; Ep 3,6s), “serviteurs de la parole” (Ac 6,4). Ils sont, dans leur fonction d’apôtres, “ministres de l’Église”, afin de réaliser en plénitude l’avènement de la parole du Christ chez les croyants (cf. Col 1,25) et d’organiser l’édification de l’Église, Corps du Christ, dans l’amour (cf. Ep 4,12). Les apôtres deviennent serviteurs des croyants à cause du Christ, lorsque ce n’est pas eux qu’ils annoncent, mais le Christ Jésus, Seigneur (2Co 4,5). Ils sont envoyés au nom du Christ, la parole leur ayant été transmise pour qu’ils la proclament au service de la réconciliation. Par eux, Dieu lui-même exhorte et agit dans l’Esprit Saint et dans le Christ Jésus, qui a réconcilié le monde avec lui (cf. 2Co 5,20).
III. Diaconie des collaborateurs des Apôtres
Au sein des communautés pauliniennes se présentent, avec, à côté ou après saint Paul, saint Pierre et les onze autres apôtres (cf. 1Co 15,3-5; Ga 2), des collaborateurs directs de saint Paul dans le ministère apostolique (p.ex. Sylvain, Timothée, Tite, Apollos) ainsi que de nombreux alliés dans les activités apostoliques et dans le service aux églises locales (2Co 8,23): c’est le cas d’Epaphrodite (Ph 2,25), Epaphras (Col 4,12) et Archippe (Col 4,17), nommés serviteurs du Christ. Dans l’adresse de l’Épître aux Philippiens (vers 50), saint Paul salue particulièrement “leurs épiscopes et leurs diacres” (Ph 1,1). Ici, il faut penser aux ministères en train de prendre forme dans l’Église.
Certes, la terminologie des ministères n’est pas encore fixée. On parle des proistamenoi (Rm 12,8), “qui sont à votre tête dans le Seigneur et qui vous reprennent”, que les Thessaloniciens les estiment “avec une extrême charité, en raison de leur travail“ (1Th 5,12); on parle des chefs (hegoumenoi), “qui vous ont fait entendre la parole de Dieu”; et l’Epître aux Hébreux ajoute: “Obéissez à vos chefs et soyez-leur dociles” (13,7.17; cf. 13,24; cf. 1Clem 1,3; 21,6); on parle des “hommes envoyés” qui conduisent les communautés (cf. Ac 15, 22), des apôtres, prophètes, docteurs (cf. 1Co 12,28; Gal 6,6; Ac 13,1; 14,4.14), des “évangélistes, ou bien pasteurs et docteurs” (Ep 4,11). Saint Paul dit de Stephanas, de Fortunatus et d’Achaïcus, “prémices d’Achaïe”, “qu’ils se sont rangés d’eux-mêmes au service des saints” (1Co 16,15); il exhorte les Corinthiens: “Rangez-vous sous de tels hommes, et sous quiconque travaille et peine avec eux” (1Co 16,16).
L’activité exprimée dans ces termes signale les titres officiels se cristallisant peu après. Il ressort de ces documents que l’Église primitive attribue la formation des divers ministères à l’action de l’Esprit Saint (1Co 12,28; Ep 4,11; Ac 20,28) et à l’initiative personnelle des apôtres, qui doivent leur envoi en mission au Très-Haut et Seigneur de ce monde et qui ancrent leur rôle sustentateur de l’Église dans le pouvoir qu’ils ont reçu de lui (Mc 3,13-19; 6,6-13; Mt 28,16-20; Ac 1,15-26; Ga 1,10-24).
Le diakonein s’est révélé comme détermination radicale de l’existence chrétienne, en s’exprimant dans le fondement sacramentel de l’être chrétien, de l’édification charismatique de l’Église, ainsi que de l’envoi en mission des apôtres et du ministère – découlant de l’apostolat – de la proclamation de l’Évangile, de la sanctification et de la direction des églises.
Paroles de Benoît XVI avant l’angélus du dimanche 18 octobre: Appel à la générosité des chrétiens pour l’Afrique
19 octobre, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-22366?l=french
Paroles de Benoît XVI avant l’angélus du dimanche 18 octobre
Appel à la générosité des chrétiens pour l’Afrique
ROME, Dimanche 18 octobre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de la méditation que le pape Benoît XVI a prononcée ce dimanche avant la prière de l’Angélus.
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, en ce troisième dimanche d’octobre, on célèbre la Journée mondiale des missions, qui constitue pour chaque communauté ecclésiale et pour chaque chrétien un rappel fort de l’engagement à annoncer l’Evangile à tous, en particulier à ceux qui ne le connaissent pas encore, et à lui rendre témoignage.
Dans le Message que j’ai écrit pour cette occasion, je me suis inspiré d’une expression du Livre de l’Apocalypse, qui à son tour fait écho à une prophétie d’Isaïe : « Les Nations marcheront à sa lumière » (Ap 21, 24). La lumière dont on parle est celle de Dieu, révélée par le Messie et reflétée sur le visage de l’Eglise, représentée comme une nouvelle Jérusalem, la ville merveilleuse où resplendit en plénitude la gloire de Dieu. C’est la lumière de l’Evangile, qui oriente le chemin des peuples et les guide vers la réalisation d’une grande famille, dans la justice et dans la paix, sous la paternité de l’unique Dieu bon et miséricordieux. L’Eglise existe pour annoncer ce message d’espérance à toute l’humanité, qui à notre époque, « connaît des conquêtes admirables mais semble avoir perdu le sens des réalités ultimes et de son existence même (Jean-Paul II, Enc. Redemptoris missio, 2).
Au mois d’octobre, spécialement en ce dimanche, l’Eglise universelle met en relief sa vocation missionnaire. Guidée par l’Esprit Saint, elle sait qu’elle est appelée à poursuivre l’œuvre de Jésus en annonçant l’Evangile du Royaume de Dieu qui « est justice, paix et joie dans l’Esrit Saint » (Rm 14,17). Ce Royaume est déjà présent dans le monde comme une force d’amour, de liberté, de solidarité, de respect de la dignité de tout homme, et la communauté ecclésiale se sent poussée dans son cœur par l’urgence de travailler afin que la souveraineté du Christ se réalise pleinement.
Tous ses membres et toutes ses articulations coopèrent à ce projet, selon les différents états de vie et charismes. En cette Journée missionnaire mondiale, je veux rappeler les missionnaires hommes et femmes – prêtres, religieux, religieuses et bénévoles laïcs – qui consacrent leur existence à apporter l’Evangile au monde, en affrontant aussi des embarras et des difficultés, et parfois jusqu’à des persécutions proprement dites.
Je pense, entre autres, au P. Ruggero Ruvoletto, prêtre fidei donum, récemment tué au Brésil, et au P. Michael Sinnot, religieux, enlevé il y a quelques jours aux Philippines. Et comment ne pas penser à ce qui ressort du synode des évêques pour l’Afrique en termes de sacrifice extrême et d’amour du Christ et de son Eglise ? Je remercie les Œuvres pontificales missionnaires, pour le précieux service qu’elles rendent à l’animation et à la formation missionnaire. J’invite en outre tous les chrétiens à un geste de partage matériel et spirituel pour aider les jeunes Eglises des pays les plus pauvres.
Chers amis, aujourd’hui, 18 octobre, c’est aussi la fête de l’évangéliste saint Luc qui, en plus de l’Evangile, a écrit les Actes des Apôtres, pour raconter l’expansion du message chrétien jusqu’aux extrémités du monde que l’on connaissait alors. Invoquons son intercession, avec celles de saint François-Xavier et de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patrons des missions et de la Vierge Marie, afin que l’Eglise puisse continuer à répandre la lumière du Christ parmi tous les peuples. Je vous demande en outre de prier pour l’Assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, qui se déroule ces semaines-ci, ici, au Vatican.
Puis le pape a salué les fidèles en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :
L’Angélus me donne la joie de vous saluer, chers pèlerins francophones. Nous célébrons aujourd’hui la Journée Mondiale des Missions. Le Christ dans l’Évangile nous redit que le Fils de l’homme est venu pour servir. Notre fidélité au Christ ne doit pas nous conduire à rechercher les honneurs, la notoriété, la célébrité, mais elle nous convie à comprendre et à faire comprendre que la vraie grandeur se trouve dans le service et dans l’amour du prochain ! Au cœur du Synode pour l’Afrique, invoquons la Vierge Marie, Notre-Dame d’Afrique, pour qu’il porte des fruits abondants ! Que Dieu vous bénisse ! Bon dimanche !
Traduction française : Zenit
Lc 1,1 – Luc historien
19 octobre, 2009Luk-01,01_Luc historien_Portrait_Luke historian
http://www.artbible.net/3JC/-Luk-01,01_Luc%20historien_Portrait_Luke%20historian/index2.html
Saint Basile: « Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte »
19 octobre, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091019
Le lundi de la 29e semaine du temps ordinaire (de la férie) : Lc 12,13-21
Commentaire du jour
Saint Basile (v. 330-379), moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l’Église
Homélie 6, sur la richesse ; PG 31, 261s (trad. Luc commenté, DDB 1987, p. 110 rev.)
« Que vais-je faire ? Je ne sais pas où mettre ma récolte »
« Que vais-je faire ? » Il y avait une réponse toute prête : « Je comblerai les âmes des affamés ; j’ouvrirai mes greniers et j’inviterai tous ceux qui sont dans le besoin… Je ferai entendre une parole généreuse : Vous tous qui manquez de pain, venez à moi ; chacun selon ses besoins, prenez votre part des dons accordés par Dieu qui coulent comme d’une fontaine publique ». Mais toi, homme riche insensé, tu es bien loin de là ! Pour quelle raison ? Jaloux de voir les autres jouir de richesses, tu te livres à des calculs misérables, tu t’inquiètes de savoir non pas comment distribuer à chacun l’indispensable, mais comment ramasser le tout et priver tous les autres de l’avantage qu’ils pouvaient en tirer…
Et vous, mes frères, prenez garde de ne pas connaître le même sort que cet homme ! Si l’Écriture nous offre cet exemple, c’est pour que nous évitions de nous comporter pareillement. Imite la terre : comme elle, porte des fruits et ne te montre pas plus mauvais qu’elle, elle qui est pourtant dépourvue d’âme. Elle donne ses récoltes non pour sa propre jouissance, mais pour te rendre service, à toi. Au contraire, tout le fruit de la bienveillance que tu montres, tu le recueilles pour toi-même, puisque les grâces que font naître les oeuvres bienfaisantes retournent à ceux qui en sont les dispensateurs. Tu as donné à celui qui avait faim, et ce que tu as donné reste à toi, et même te revient avec un supplément. Comme le grain de blé tombé dans la terre profite à celui qui l’a semé, le pain donné à celui qui a faim sera d’un profit surabondant pour toi plus tard. Que la fin de tes labours soit pour toi le commencement de semailles dans le ciel.