Archive pour le 15 octobre, 2009

Méditons les Mystères Lumineux

15 octobre, 2009

du site:

http://saintmichelnantua.com/Meditons-les-Mysteres-Lumineux.html

Méditons les Mystères Lumineux

Père Pierre Le Bourgeois  18 mai               

 Dans ce deuxième cycle des mystères du Rosaire, nous découvrons Jésus « Lumière » qui vient éclairer les nations. Ces mystères, que le Pape nous donne comme cadeau pour ses vingt-cinq ans de pontificat, nous révèlent le fait que toute la vie du Christ est une Lumière qui nous illumine. En effet, le Royaume est désormais présent dans la personne de Jésus. Alors, laissons-nous éclairer par Jésus afin de nous-même éclairer nos frères à la suite du Seigneur.

Baptême au Jourdain : Matthieu 3, 13-17

Le Seigneur se fait l’un de nous à tel point qu’Il est confondu dans la foule, ceux qui sont là ne peuvent pas encore le reconnaître. Toute justice s’accomplit au moment où Jésus descend dans l’eau. En d’autres termes, par son baptême, Jean-Baptiste et Jésus donnent une réponse juste à la volonté de Dieu. Il y a une dimension de salut qui nous est ici révélé. En effet, l’Innocent qu’est Jésus se fait « péché » pour nous (cf 1Co 5, 21).
Nous retrouvons cela dans plusieurs symboles. Il y a en premier lieu l’eau. Rafraîchissante et purifiante, l’eau est vraiment le symbole de la vie de la grâce qui nous est donnée d’une manière tout à fait gratuite. Deuxièmement, il y a la colombe qui descend sur Jésus alors que celui-ci remonte de l’eau. Elle représente directement le Saint Esprit et son rôle vis-à-vis de Jésus. La colombe est la manifestation de Dieu qui est proche et agit avec douceur en couvrant de son Amour Jésus, le Fils bien-aimé, ainsi que toute l’humanité. Troisièmement, il y a la voix du Père qui parle à Son Peuple et présente son Fils à ceux qui sont présents mais aussi à chacun d’entre nous. Ces trois symboles nous montrent que Jésus est vraiment le Messie qui vient sauver l’humanité. Oui, vraiment le Ciel s’est ouvert et Dieu – Père, Fils et Saint Esprit – nous est révélé. De plus, Jésus, le Fils bien-aimé du Père, est investi de sa mission : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur ».
Cet événement doit illuminer notre vie de disciple du Christ. Nous avons reçu la grâce du baptême qui a fait de nous des enfants de Dieu. La présence douce et proche de l’Esprit Saint est pour chacun. La voix du Père nous révèle à chacun qui nous sommes. En d’autres termes, le Ciel s’ouvre pour nous. Demandons à la Vierge Marie de nous aider à retrouver la grâce et la beauté de notre baptême.

Noces de Cana : Jean 2, 1-12

L’Évangile nous le dit bien, ce mystère de Lumière est le premier signe qu’a fait Jésus dans sa vie publique. Ce signe nous montre que le Christ est le Messie. Par ce geste Jésus atteste la vérité de l’accomplissement des Promesses faites par Dieu. Cet accomplissement se fait dans et par la personne même du Christ. Tout au long de l’Évangile, les différentes guérisons ou libérations d’un esprit mauvais manifestent cette réalité de l’accomplissement. Jésus change l’eau en vin suite à l’intervention de sa Mère. Par cet acte, non seulement Il nous révèle la saveur de la Nouvelle Alliance qui sera scellée dans son sang, mais, de plus, Il ouvre à la Foi le cœur de ses disciples. Il est important de remarquer que ce miracle s’accomplit au court d’un repas de noce. Ces noces sont celles de l’Agneau de Dieu auxquelles nous sommes appelés à participer. C’est pourquoi, elles rappellent les noces que le Seigneur veut avoir avec chacun d’entre nous. Ainsi, cette alliance que Jésus scelle en son sang et qui donne de la saveur à toute vie, cette alliance est pour tout homme car le maître du repas c’est vraiment le Christ.
À l’origine de cet événement se trouve la Vierge Marie. Elle nous engage à nous tourner vers Jésus puisque tout ce qu’Il nous dira, il nous faut l’accomplir. Ce mystère de Lumière nous montre que Marie nous conduit en vérité à Jésus.

Annonce du Royaume de Dieu et invitation à la conversion : Matthieu 4, 12-17. 23-25

Nous sommes véritablement ici dans un mystère de lumière. En effet, la prédication de Jésus est préparée par une citation du prophète Isaïe qui dit clairement que le Peuple qui se tenait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Cette lumière, c’est Jésus Lui-même. En sa personne subsiste le Royaume des Cieux qui, par Jésus, se fait proche de chacun d’entre nous. Ces mots résonnent non seulement à nos oreilles mais aussi à notre cœur. Si le Royaume s’approche de nous, alors il nous faut nous tourner vers lui. C’est cela la démarche de conversion. En effet, se convertir, c’est entendre la Parole de Dieu, se laisser éclairer par elle, et faire un acte de foi qui transforme notre vie. Cela nous conduira à la guérison des cœurs puisque la Parole de Dieu est une parole vivante et agissante.
Demandons à la Vierge Marie de nous aider à entendre et à accueillir ce qui nous est dit de la part du Seigneur. Ainsi, comme elle nous accueillerons le Royaume de Dieu et nous laisserons Jésus agir au cœur de notre vie, pour qu’Il puisse agir en nous et par nous au cœur du monde.

Transfiguration : Matthieu 17, 1-8

Si l’ensemble de la vie du Christ est mystère de Lumière, la Transfiguration est vraiment un des sommets de la révélation de la Lumière divine qui vient nous éclairer en la personne même du Fils de Dieu. En effet, dans l’événement de la Transfiguration, la gloire de la divinité se montre aux disciples en resplendissant sur le visage du Christ. Celui-ci est accompagné de Moïse et d’Élie, c’est-à-dire de la Loi et des Prophètes qui ont, l’un comme l’autre, préparé et aidé le Peuple de l’Alliance à accueillir le Messie. Ainsi, chacun d’entre nous, nous sommes appelés à nous laisser guider par l’Écriture Sainte afin d’accueillir dans la foi Jésus, unique Rédempteur de l’homme.
Dans la Transfiguration, en montrant à ses disciples sa Gloire divine, Jésus voulait préparer leur cœur à vivre l’événement douloureux de la Passion. De plus, la Voix du Père donne aux disciples de reconnaître le Fils de Dieu pour qu’ils L’écoutent. La Foi des disciples est affermie. Ils sont appelés à marcher à la suite du Christ, afin d’avoir part avec Lui à la joie de la résurrection et à une vie transfigurée par l’Esprit Saint.
Ce qui est vécu par les disciples, nous sommes appelés à le méditer pour en vivre nous aussi. En d’autres termes, Jésus fonde notre Foi, Il l’enracine dans la contemplation de la Gloire de sa divinité. En écoutant le Seigneur, nous mettrons nos pas dans ceux de la Vierge Marie et nous avancerons sur le chemin de la Foi. C’est alors que nous serons transfigurés par l’Esprit Saint. Cette transfiguration nous donnera de vivre pleinement notre vie de disciple du Christ.

Don de l’Eucharistie : Matthieu 26, 26-29

N’y a-t-il pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ? Dans l’institution de l’Eucharistie, Jésus se donne sacramentellement en nourriture pour que tout homme ait la Vie. Vraiment, le Seigneur se donne jusqu’au bout.
En méditant sur ce don de l’Eucharistie, nous sommes au cœur de notre vie de Foi. En effet, le Concile Vatican II nous l’a rappelé, l’Eucharistie est « la source et le sommet de la vie chrétienne ». Source : parce que nous pouvons aller puiser dans le Cœur du Christ qui s’abandonne entre les mains du Père manifestant ainsi l’infinie grandeur de son Amour pour chacun ; Sommet : parce que nous participons à cette offrande du Fils en entrant nous-même dans cette démarche d’abandon en disant avec Jésus : « Entre tes mains, Père, je remets mon esprit ».
Avec Marie, recevons ce mystère de Lumière. La méditation du don que le Seigneur fait de l’Eucharistie à son Église nous permettra d’entrer toujours plus avant dans l’offrande de nos vies pour la Gloire de Dieu et le Salut du monde.

Santa Teresa d’Avila

15 octobre, 2009

Santa Teresa d'Avila dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

15 octobre – Sainte Thérèse d’Avila, docteur de l’Eglise

15 octobre, 2009

autre écrit de la Sainte sur le site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/10/15.php

15 octobre – Sainte Thérèse d’Avila, docteur de l’Eglise

La Grande Thérèse

Personne ne s’étonnera que sainte Thérèse d’Avila attachât une importance primordiale à la présence de Jésus dans l’Hostie consacrée qu’elle se réjouissait d’étendre en multipliant les chapelles par ses fondations. Ainsi, à propos de l’érection du monastère Saint-Joseph d’Avila (1562), elle écrivait : « Ce fut pour moi comme un état de gloire quand je vis qu’on mettait le très saint Sacrement dans le tabernacle » ; en se rappelant la fondation du monastère Saint-Joseph de Medina del Campo (1567), elle confiait : « Ma joie fut extrême jusqu’à la fin de la cérémonie. C’est pour moi, d’ailleurs, une consolation très vive de voir une église de plus où se trouve le très saint Sacrement » ; se souvenant de la fondation du monastère Saint-Joseph de Salamanque (1570), elle notait : « A peine mise en route, toutes les fatigues me paraissent peu de chose ; je considère celui pour la gloire de qui je travaille ; je songe que dans la nouvelle fondation le Seigneur sera fidèlement servi, et que le très saint Sacrement y résidera. C’est toujours une consolation spéciale pour moi, de voir s’élever une église de plus (…). Beaucoup sans doute ne songent pas que Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, se trouve réellement présent au très saint Sacrement de l’autel dans une foule d’endroits ; et cependant ce devrait être là pour nous un grand sujet de consolation. Et certes j’en éprouve souvent une très vive, quand je suis au chœur et que je considère ces âmes si pures tout occupées de la louange de Dieu. » 

Cependant, sainte Thérèse d’Avila redoutait beaucoup que le Saint Sacrement fût profané : « Allant un jour à la communion, je vis des yeux de l’âme, beaucoup plus clairement que je n’aurais pu le faire des yeux du corps, deux démons d’un aspect horrible. Ils semblaient serrer avec leurs cornes la gorge d’un pauvre prêtre. En même temps que cet infortuné tenait en ses mains l’hostie qu’il allait me donner, je vis mon Seigneur m’apparaître avec cette majesté dont je viens de parler. Evidemment mon Seigneur était entre des mains criminelles, et je compris que cet âme se trouvait en état de péché mortel (…). Je fus si troublée que je ne sais comment il me fut possible de communier. Une grande crainte s’empara de moi ; si cette vision venait de Dieu, sa Majesté, me semblait-il, ne m’aurait pas montré l’état malheureux de cette âme. Mais le Seigneur me recommanda de prier pour elle. Il ajouta qu’il avait permis cela pour me faire comprendre quelle est la vertu des paroles de la consécration, et comment il ne laisse pas d’être présent sous l’hostie, quelque coupable que soit le prêtre qui prononce ces paroles. » Lors de la fondation du monastère Saint-Joseph de Medina del Campo (1567), la chapelle n’était pas protégée : « J’étais le jour et la nuit dans les plus grandes anxiétés. J’avais cbargé, il est vrai, des hommes de veiller toujours à la garde du Saint Sacrement ; mais je craignais qu’ils ne vinssent à s’endormir. Je me levais la nuit, et par une fenêtre je pouvais me rendre compte de tout, à la faveur d’un beau clair de lune. »

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Prière d’offrande

Souveraine Majesté, Éternelle Sagesse,
Bonté douce à mon âme,
Dieu, mon Seigneur,
Qu’ordonnez-vous qu’il soit fait de moi ?
Je suis vôtre puisque vous m’avez créée,
Vôtre, puisque vous m’avez rachetée,
Vôtre, puisque vous m’avez supportée,
Vôtre, puisque vous m’avez appelée,
Vôtre, puisque vous m’avez attendue,
Vôtre, puisque je ne me suis pas perdue..
Voici mon cœur, Je le remets entre vos mains

Voici mon corps, ma vie, mon âme,
Ma tendresse et mon amour…
Si vous me voulez dans la joie,
Par amour pour vous je veux me réjouir
Si vous me commandez des travaux,
Je veux mourir à l’ouvrage.
Dites-moi seulement où, comment et quand.
Parlez, ô doux Amour, parlez.
Je suis vôtre, pour vous je suis née,
Que voulez-vous faire de moi ?

Pape Benoît: Pierre le Vénérable

15 octobre, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-22321?l=french

Audience générale du 14 octobre 2009  : Pierre le Vénérable

Texte intégral de la catéchèse de Benoît XVI

ROME, Mercredi 14 octobre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée mercredi 14 octobre par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, place Saint-Pierre, au Vatican.

Chers frères et sœurs,
La figure de Pierre le Vénérable, que je présente dans la catéchèse d’aujourd’hui, nous ramène à la célèbre abbaye de Cluny, à sa « dignité » (decor) et à sa « splendeur » (nitor) – pour reprendre des termes récurrents dans les textes de Cluny – dignité et splendeur, que l’on peut admirer en particulier dans la beauté de la liturgie, voie privilégiée pour parvenir à Dieu. Cependant, plus encore que ces aspects, la personnalité de Pierre rappelle la sainteté des grands abbés de Cluny : à Cluny « il n’y eut pas un seul abbé qui ne fut un saint », affirmait en 1080 le Pape Grégoire VII. Parmi ceux-ci s’inscrit Pierre le Vénérable, qui rassemble en lui un peu de toutes les vertus de ses prédécesseurs, bien que déjà avec lui, face aux Ordres nouveaux comme celui de Cîteaux, Cluny commençât à ressentir certains symptômes de crise. Pierre est une exemple admirable d’ascète rigoureux avec lui-même et compréhensif avec les autres. Né autour de 1094 dans la région française de l’Auvergne, il entra encore enfant au monastère de Sauxillanges, où il devint moine profès et ensuite prieur. En 1122, il fut élu Abbé de Cluny, et occupa cette charge jusqu’à sa mort, qui survint le jour de Noël 1156, comme il l’avait désiré. « Aimant la paix – écrit son biographe Rodolfo – il obtint la paix dans la gloire de Dieu le jour de la paix » (Vie, I, 1, 17 ; PL 189, 28).

Ceux qui le connurent en exaltèrent la douceur distinguée, l’équilibre serein, la maîtrise de soi, la rectitude, la loyauté, la lucidité et la capacité particulière de médiateur. « Il est dans ma nature même – écrivait-il – d’être profondément porté à l’indulgence ; à cela m’incite mon habitude à pardonner. Je suis habitué à supporter et à pardonner » (Ep. 192, in : The Letters of Peter the Venerable, Harvard University Press, 1967, p. 446). Il disait aussi : « Avec ceux qui haïssent la paix nous voudrions, si possible, être toujours pacifiques » (Ep. 100, l.c., p. 261). Et il écrivait à propos de lui-même : « Je ne suis pas de ceux qui ne sont pas contents de leur sort,… dont l’esprit est toujours dans l’anxiété ou dans le doute, et qui se plaignent parce que tous les autres se reposent et qu’ils sont les seuls à travailler » (Ep. 182, p. 425). De nature sensible et affectueuse, il savait conjuguer l’amour pour le Seigneur avec la tendresse envers sa famille, en particulier envers sa mère, et envers ses amis. Il cultivait l’amitié, de manière particulière à l’égard de ses moines, qui se confiaient habituellement à lui, sûrs d’être accueillis et compris. Selon le témoignage de son biographe « il ne méprisait ni ne repoussait personne » (Vie, 1, 3 : PL 189, 19) ; « il apparaissait à tous aimable ; dans sa bonté innée il était ouvert à tous » (ibid., I, 1 : PL 189, 17).

Nous pourrions dire que ce saint abbé constitue un exemple également pour les moines et les chrétiens de notre époque, marquée par un rythme de vie frénétique, où les épisodes d’intolérance et d’incommunicabilité, les divisions et les conflits ne sont pas rares. Son témoignage nous invite à savoir unir l’amour pour Dieu à l’amour pour le prochain, et à ne pas nous lasser en renouant des relations de fraternité et de réconciliation. C’est en effet ainsi qu’agissait Pierre le Vénérable, qui se retrouva à la tête du monastère de Cluny pendant des années qui ne furent pas très sereines, en raison de différentes causes extérieures et internes à l’abbaye, réussissant à être dans le même temps sévère et doté d’une profonde humanité. Il avait l’habitude de dire : « On pourra obtenir davantage d’un homme en le tolérant, qu’en l’irritant avec des plaintes » (Ep. 172, l.c., p. 409). En raison de sa charge, il dut effectuer de fréquents voyages en Italie, en Angleterre, en Allemagne et en Espagne. L’abandon forcé de la quiétude contemplative lui pesait. Il confessait : « Je vais d’un lieu à l’autre, je m’essouffle, je m’inquiète, je me tourmente, entraîné ci et là ; à un moment j’ai l’esprit tourné vers mes affaires et à un autre vers celles des autres, non sans une grande agitation de mon âme » (Ep. 91, l.c., p. 233). Bien qu’ayant dû composer avec les pouvoirs et les seigneuries qui entouraient Cluny, il réussit cependant, grâce à son sens de la mesure, à sa magnanimité et à son réalisme, à conserver sa tranquillité habituelle. Parmi les personnalités avec lesquelles il entra en relation, il y eut Bernard de Clairvaux, avec lequel il entretint une relation croissante d’amitié, malgré la diversité de leurs tempéraments et de leurs points de vue. Bernard le définissait : « un homme important occupé dans des affaires importantes » et il le tenait en grande estime (Ep. 147, éd. Scriptorium Claravallense, Milan 1986, VI/1, pp. 658-660), alors que Pierre le Vénérable définissait Bernard comme la « lanterne de l’Eglise » (Ep. 164, p. 396), « forte et splendide colonne de l’ordre monastique et de toute l’Eglise » (Ep. 175, p. 418).

Avec un sens ecclésial très vif, Pierre le Vénérable affirmait que les événements du peuple chrétien devaient être vécus dans « l’intimité du cœur » par ceux qui comptent au nombre des « membres du corps du Christ » (Ep. 164, l.c., p. 397). Et il ajoutait : « Qui ne sent pas les blessures du corps du Christ n’est pas nourri par l’esprit du Christ », partout où elles peuvent se produire (ibid.). Il nourrissait en outre attention et sollicitude également pour ceux qui étaient en dehors de l’Eglise, en particulier pour les juifs et les musulmans : pour favoriser la connaissance de ces derniers il fit traduire le Coran. Un historien récent observe à cet égard que : « Au milieu de l’intransigeance des hommes du Moyen-âge – même les plus grands d’entre eux – nous admirons ici un exemple sublime de la délicatesse à laquelle conduit la charité chrétienne » (J. Leclercq, Pierre le Vénérable, Jaka Book, 1991, p. 189). D’autres aspects de la vie chrétienne lui étaient chers, tels que l’amour pour l’Eucharistie et la dévotion envers la Vierge Marie. Sur le Très Saint Sacrement, il nous a laissé des pages qui constituent « un des chefs-d’œuvre de la littérature eucharistique de tous les temps » (ibid. , p. 267), et sur la Mère de Dieu il a écrit des réflexions éclairantes, en la contemplant toujours en étroite relation avec Jésus Rédempteur et avec son œuvre de salut. Il suffit de citer cette élévation inspirée qu’on lui doit : « Je te salue, Vierge bénie, qui a mis en fuite la malédiction. Je te salue Mère du Très-Haut, épouse de l’Agneau très doux. Tu as vaincu le serpent, tu lui as écrasé la tête, lorsque Dieu engendré par toi l’a anéanti… Etoile resplendissante de l’orient, qui mets en fuite les ombres de l’occident. Aurore qui précède le soleil, jour qui ignore la nuit… Prie le Dieu qui est né de toi afin qu’il dénoue notre péché et, après le pardon, nous concède la grâce et la gloire » (Carmina, PL 189, 1018-1019).

Pierre le Vénérable nourrissait également une prédilection pour l’activité littéraire et en possédait le talent. Il notait ses réflexions, persuadé de l’importance d’utiliser la plume comme une sorte de charrue « pour semer sur le papier la semence du Verbe » (Ep. 20, p. 38). Même s’il ne fut pas un théologien systématique, ce fut un grand explorateur du mystère de Dieu. Sa théologie plonge ses racines dans la prière, notamment liturgique, et parmi les mystères du Christ, sa prédilection allait à la Transfiguration, dans laquelle se préfigure déjà la Résurrection. C’est lui qui introduisit cette fête à Cluny, en composant pour elle un office spécial, où se reflète la piété théologique caractéristique de Pierre et de l’Ordre de Cluny, tout entière tendue à la contemplation du visage glorieux (gloriosa facies) du Christ, en y trouvant les raisons de cette joie ardente que distingue son esprit et rayonne dans la liturgie du monastère.

Chers frères et sœurs, ce saint moine est assurément un grand exemple de sainteté monastique, nourrie aux sources de la tradition bénédictine. Pour lui l’idéal du moine consiste à « adhérer avec ténacité au Christ » (Ep. 53, l.c., p.161) dans une vie de clôture se distinguant par l’« humilité monastique » (ibid.) et le dévouement au travail (Ep. 77, l.c., p. 211), ainsi que par un climat de contemplation silencieuse et de louange permanente à Dieu. La première et la plus importante occupation du moine, selon Pierre de Cluny, est la célébration solennelle de l’office divin – « œuvre céleste et la plus utile de toutes » (Statuta, I, 1026) – qu’il faut accompagner par la lecture, la méditation, la prière personnelle et la pénitence observée avec discrétion (cf. Ep. 20, l.c., p. 40). De cette manière toute la vie résulte imprégnée d’un amour profond pour Dieu et d’un amour pour les autres, un amour qui s’exprime dans l’ouverture sincère au prochain, dans le pardon, et dans la recherche de la paix. Nous pourrions dire, pour conclure, que si ce style de vie uni au travail quotidien, constitue pour saint Benoît l’idéal du moine, celui-ci nous concerne tous également, il peut être, dans une large mesure, le style de vie du chrétien qui veut devenir un authentique disciple du Christ, caractérisé précisément par une forte adhésion au Christ, par l’humilité, par le dévouement au travail, par la capacité de pardon et de paix.

A l’issue de l’audience générale, le pape a résumé sa catéchèse en plusieurs langues et salué les pèlerins. Voici ce qu’il a dit en français :

Chers Frères et Sœurs,

La personnalité de Pierre le Vénérable nous rappelle la sainteté des grands Abbés de Cluny. Né vers 1094 en Auvergne, après plusieurs années passées à l’abbaye de Sauxillanges, il sera élu Abbé de Cluny en 1122 et il le restera jusqu’à sa mort en 1156. Il demeure un exemple pour notre temps, marqué par un rythme de vie frénétique, où l’intolérance, les divisions et les conflits ne sont pas rares. Son témoignage nous invite à unir l’amour de Dieu et l’amour du prochain, et à ne pas nous lasser de renouer des relations de fraternité et de réconciliation. Grâce à son sens de la mesure et à son réalisme, il réussit à conserver une tranquillité intérieure. L’Eucharistie et la dévotion envers la Vierge Marie étaient chers à ce chercheur de Dieu. Sa théologie plongeait ses racines dans la prière et dans la liturgie. Parmi les mystères du Christ, il privilégiait celui de la Transfiguration. Aussi, sa piété était-elle toute tendue vers la contemplation du visage glorieux du Christ, où il trouvait les raisons de la joie rayonnante qui l’animait et qui illuminait la liturgie du monastère. Que Pierre le Vénérable nous conduise nous aussi sur ce chemin  !

Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, notamment les Petites Sœurs des Pauvres et leurs amis, venus à Rome pour la canonisation de Jeanne Jugan, ainsi que les diocésains de Périgueux et Sarlat, avec leur Évêque, Mgr Michel Mouïsse. Vous aussi, soyez toujours des témoins ardents de la miséricorde de Dieu pour les plus petits et les plus faibles. Avec ma Bénédiction apostolique  !

bonne nuit

15 octobre, 2009

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. Dolphin-m

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Sévérien de Gabala : « Un sang purificateur qui parle plus fort que celui d’Abel » (He 12,24)

15 octobre, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091015

Le jeudi de la 28e semaine du temps ordinaire : Lc 11,47-54
Commentaire du jour
Sévérien de Gabala (?-v. 408), évêque en Syrie
Homélie sur Caïn et Abel (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, t. 1, p. 35 rev.)

« Un sang purificateur qui parle plus fort que celui d’Abel » (He 12,24)

      Caïn et Abel avaient l’air d’honorer Dieu l’un et l’autre par un culte identique, mais en fait ils présentaient leurs offrandes avec des dispositions bien différentes. Celles de l’aîné n’avaient que l’apparence d’un don, celles du plus jeune, au contraire, témoignaient de sa révérence et de sa piété. De là sont nés des sentiments d’envie…, et Abel a été donc assassiné (Gn 4,3s)…

      Je trouve en saint Abel l’image du Christ. Le Sauveur, certes, est le Juste par excellence…, mais parmi tous les hommes de l’ancienne alliance, le prince de la justice, c’est Abel… D’ailleurs le Sauveur lui-même a placé Abel à la tête la lignée des justes lorsqu’il a dit aux juifs : « Amen, je vous le dis, tout le sang des justes versé sur la terre depuis le début du monde retombera sur cette génération, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l’autel »…

      Chose admirable : parce qu’il a combattu le premier pour la justice, Abel a eu l’honneur de souffrir le premier pour la piété. Il est vraiment la préfiguration du Christ, qui a été mis à mort à cause de la vérité. Le sang d’Abel annonçait le sang du Christ : il criait de la terre (Gn 4,10) ; le sang du Seigneur crie lui aussi. Mais le sang d’Abel était supplication, le sang du Christ est la réconciliation du monde… C’est pourquoi l’apôtre Paul, faisant mémoire de l’un et de l’autre, confesse la supériorité du sang du Christ. Il écrit : « Nous nous sommes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, de myriades d’anges en fête, de l’assemblée des premiers-nés qui sont inscrits dans les cieux, du Dieu vivant, le Juge universel, des âmes des justes arrivés à la perfection et d’un sang purificateur qui parle plus fort que celui d’Abel » (He 12,22-24)… Oui, ce sang parle, il supplie pour les pécheurs, il intercède pour le monde. Le sang du Christ, c’est vraiment la purification du monde ; le sang du Christ, c’est la rédemption des hommes.