Archive pour le 14 octobre, 2009

La visitation

14 octobre, 2009

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Luk-01,39_Mary visits Elizabeth_La visitation, pour voir toute l’explication voir la page:

http://www.artbible.net/3JC/-Luk-01,39_Mary%20visits%20Elizabeth_La%20visitation/15%20MAITRE%20D%20APOLLON%20ET%20DAPHNE%20NOLI%20M%20T%20&%20VISITATION%20BB.jpg

http://www.artbible.net/3JC/-Luk-01,39_Mary%20visits%20Elizabeth_La%20visitation/index3.html

Saint Jean Damascène : Portrait de Marie

14 octobre, 2009

du site:

http://spiritualite-chretienne.com/marie/Marie-b.html

Saint Jean Damascène (v.675-749)

Portrait de Marie

Aujourd’hui la souche de Jessé a produit son rejeton, sur lequel s’épanouira pour le monde une fleur divine. Aujourd’hui, celui qui avait autrefois fait monter des eaux le firmament, crée sur la terre, d’une substance terrestre, un ciel nouveau ; et ce ciel est beaucoup plus beau et plus divin que l’autre, car de lui naîtra le soleil de justice, celui qui a créé l’autre soleil…

Que de miracles se réunissent en cette enfant, que d’alliances se font en elle ! Fille de la stérilité, elle sera la virginité qui enfante. En elle se fera l’union de la divinité et de l’humanité, de l’impassibilité et de la souffrance, de la vie et de la mort, pour qu’en tout ce qui était mauvais soit vaincu par le meilleur. O fille d’Adam et Mère de Dieu ! Et tout cela a été fait pour moi, Seigneur ! Si grand était votre amour pour moi que vous avez voulu, non pas assurer mon salut par les anges ou quelque autre créature, mais restaurer par vous-même celui que vous aviez d’abord créé vous-même. C’est pourquoi je tressaille d’allégresse et je suis plein de fierté, et dans ma joie, je me tourne vers la source de ces merveilles, et emporté par les flots de mon bonheur, je prendrai la cithare de l’Esprit pour chanter les hymnes divins de cette naissance…

Aujourd’hui, le créateur de toutes choses, Dieu le Verbe compose un livre nouveau, jailli du cœur de son Père, et qu’il écrit par le Saint-Esprit, qui est la langue de Dieu…

O fille du roi David et Mère de Dieu, Roi universel ! O divin et vivant objet, dont la beauté a charmé le Dieu créateur, vous dont l’âme est toute sous l’action divine et attentive à Dieu seul ; tous vos désirs sont tendus vers cela seul qui mérite qu’on le cherche, et qui est digne d’amour ; vous n’avez de colère que pour le péché et son auteur. Vous aurez une vie supérieure à la nature, mais vous ne l’aurez pas pour vous, vous qui n’avez pas été créée pour vous. Vous l’aurez consacrée tout entière à Dieu, qui vous a introduite dans le monde, afin de servir au salut du genre humain, afin d’accomplir le dessein de Dieu, l’Incarnation de son Fils et la déification du genre humain. Votre cœur se nourrira des paroles de Dieu : elles vous féconderont, comme l’olivier fertile dans la maison de Dieu, comme l’arbre planté au bord des eaux vives de l’Esprit, comme l’arbre de vie, qui a donné son fruit au temps fixé : le Dieu incarné, la vie de toutes choses. Vos pensées n’auront d’autre objet que ce qui profite à l’âme, et toute idée non seulement pernicieuse, mais inutile, vous la rejetterez avant même d’en avoir senti le goût.

Vos yeux seront toujours tournés vers le Seigneur, vers la lumière éternelle et inaccessible ; vos oreilles attentives aux paroles divines et aux sons de la harpe de l’Esprit, par qui le Verbe est venu assumer notre chair… vos narines respireront le parfum de l’époux, parfum divin dont il peut embaumer son humanité. Vos lèvres loueront le Seigneur, toujours attachées aux lèvres de Dieu. Votre bouche savourera les paroles de Dieu et jouira de leur divine suavité. Votre cœur très pur, exempt de toute tache, toujours verra le Dieu de toute pureté et brûlera de désir pour lui. Votre sein sera la demeure de celui qu’aucun lieu ne peut contenir. Votre lait nourrira Dieu, dans le petit enfant Jésus. Vous êtes la porte de Dieu, éclatante d’une perpétuelle virginité. Vos mains porteront Dieu, et vos genoux seront pour lui un trône plus sublime que celui des chérubins… Vos pieds, conduits par la lumière de la loi divine, le suivant dans une course sans détours, vous entraîneront jusqu’à la possession du Bien-Aimé. Vous êtes le temple de l’Esprit-Saint, la cité du Dieu vivant, que réjouissent les fleuves abondants, les fleuves saints de la grâce divine. Vous êtes toute belle, toute proche de Dieu ; dominant les Chérubins, plus haute que les Séraphins, très proche de Dieu lui-même.

Salut, Marie, douce enfant d’Anne ; l’amour à nouveau me conduit jusqu’à vous. Comment décrire votre démarche pleine de gravité ? votre vêtement ? le charme de votre visage ? cette sagesse que donne l’âge unie à la jeunesse du corps ? Votre vêtement fut plein de modestie, sans luxe et sans mollesse. Votre démarche grave, sans précipitation, sans heurt et sans relâchement. Votre conduite austère, tempérée par la joie, n’attirant jamais l’attention des hommes. Témoin cette crainte que vous éprouvâtes à la visite inaccoutumée de l’ange ; vous étiez soumise et docile à vos parents ; votre âme demeurait humble au milieu des plus sublimes contemplations. Une parole agréable, traduisant la douceur de l’âme. Quelle demeure eût été plus digne de Dieu ? Il est juste que toutes les générations vous proclament bienheureuse, insigne honneur du genre humain. Vous êtes la gloire du sacerdoce, l’espoir des chrétiens, la plante féconde de la virginité. Par vous s’est répandu partout l’honneur de la virginité. Que ceux qui vous reconnaissent pour la Mère de Dieu soient bénis, maudits ceux qui refusent…

O vous qui êtes la fille et la souveraine de Joachim et d’Anne, accueillez la prière de votre pauvre serviteur qui n’est qu’un pécheur, et qui pourtant vous aime ardemment et vous honore, qui veut trouver en vous la seule espérance de son bonheur, le guide de sa vie, la réconciliation auprès de votre Fils et le gage certain de son salut. Délivrez-moi du fardeau de mes péchés, dissipez les ténèbres amoncelées autour de mon esprit, débarrassez-moi de mon épaisse fange, réprimez les tentations, gouvernez heureusement ma vie, afin que je sois conduit par vous à la béatitude céleste, et accordez la paix au monde. A tous les fidèles de cette ville, donnez la joie parfaite et le salut éternel, par les prières de vos parents et de toute l’Eglise.

Homil. I in Nativ. B.M.V., P.G., 99, col. 672 et ss. (trad. de Mlle Mestivier).

La lettre aux Hébreux. Jésus-Christ, médiateur d’une nouvelle alliance

14 octobre, 2009

du site:

http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=296

La lettre aux Hébreux. Jésus-Christ, médiateur d’une nouvelle alliance

P. Édouard Cothenet

Paris, Éd. Desclée, coll. « Jésus et Jésus-Christ », n° 84, 2002. – 236 p., 18 €.

Esprit & Vie n°76 / février 2003 – 2e quinzaine, p. 21-22.

Dans une brève préface, Mgr Joseph DORÉ, archevêque de Strasbourg, situe le livre dans l’ensemble de la collection Jésus et Jésus-Christ qu’il a fondée et qu’il dirige toujours. Seule des écrits du Nouveau Testament à décerner le titre de prêtre à Jésus, l’épître aux Hébreux développe une christologie originale, mettant en valeur la médiation unique opérée par le Christ entre Dieu et les hommes.

Nul ne pouvait mieux écrire ce livre que le P. A. VANHOYE, professeur à l’Institut biblique de Rome, qui, depuis sa thèse sur La structure littéraire de l’épître aux Hébreux (1963), a multiplié les études sur ce texte trop méconnu, les unes fort savantes, d’autres destinées à un large public. Citons notamment le Cahier Évangile, n°19 « Le message de l’épître aux Hébreux », puis le commentaire pastoral dans le volume collectif « Les dernières Épîtres. Hébreux-Jacques-Pierre-Jean-Jude [1] ». Pour des lecteurs peu familiers avec l’épître ou plutôt le sermon aux Hébreux, la lecture préliminaire de l’un ou l’autre de ces textes facilitera la compréhension du nouvel ouvrage où l’auteur se situe strictement dans l’axe d’une « christologie sacerdotale », fondant le salut chrétien sur la méditation de l’offrande unique que le Christ a faite de sa personne pour chacun de ses frères les hommes. S’appuyant sur une analyse précise de l’enchaînement des textes et de la valeur propre des mots, la démonstration est rigoureuse, et pourtant accessible à un assez large public, grâce à la grande clarté du style. L’auteur maîtrise si bien son sujet que tout semble couler de source. De-ci, de-là quelques notes situent la thèse par rapport à d’autres explications.

Relevons quelques points saillants.

Le titre de médiateur (mesitès), rare dans le Nouveau Testament [2], est appliqué trois fois au Christ dans l’épître aux Hébreux, dans des passages clefs (He 8, 6 ; 9, 15 ; 12, 24). L’idée de la médiation, elle, est au centre de tout le sermon, comme le montre A. VANHOYE en suivant pas à pas la construction savante du texte, à partir du préambule qui situe le Christ comme Fils, par rapport à Dieu et qui laisse entrevoir sa situation par rapport aux hommes. Quel est donc le nom que le Christ reçoit en héritage (He 1, 4) ? La suite nous montrera qu’il s’agit du titre de « grand-prêtre » (He 2, 17), dont le sermon, par touches successives, développe toute l’ampleur de signification.

La première fonction du grand-prêtre est celle de l’enseignement : c’est à ce titre que le Christ est « l’apôtre de notre confession de foi » (He 3, 1), « digne de foi » (pistos, He 3, 2). Soulignons l’importance de cet acquis : par opposition aux théologiens qui voyaient dans He 5, 1 (offrir des sacrifices pour le péché) la définition du sacerdoce en soi – ce qui permettait de légitimer les ordinations ad missam – l’épître aux Hébreux conduit à une définition beaucoup plus large du sacerdoce.

Pour être médiateur, le Christ a dû participer à la condition humaine, dans toute sa faiblesse (chair et sang en He 2, 14). De ce fait, loin d’être séparé comme les prêtres de l’ancienne alliance, il s’est fait en tout semblable à ses frères, hormis le péché, et sa disposition fondamentale est celle de la compassion. À la conception rituelle du sacrifice, s’oppose la dimension existentielle. C’est sa propre personne que le Christ offre à son Père, dans la soumission douloureuse de l’agonie (He 5, 7-10).

Les chapitres 8 à 10 établissent un parallèle entre les sacrifices du Jour des expiations (Yôm kippur, Lv 16) et le sacrifice pascal du Christ. On aurait attendu quelques précisions sur la liturgie juive, non pas telle qu’elle était pratiquée (Hébreux parle de la Tente et non du Temple), mais telle que la conçoit l’épître aux Hébreux, d’une manière analogue à celle de Philon. Pour sa part, A. VANHOYE consacre toute son attention à la doctrine théologique de l’auteur qui n’isole pas la Passion de la glorification du Christ et voit l’achèvement du sacrifice dans l’intercession que le Christ glorifié exerce pour ses frères les hommes (He 7, 25-28).

Deux questions reçoivent un large développement : « la tente plus grande et plus parfaite » (He 9, 11) ne désigne pas le ciel, mais « le corps du Christ ressuscité, nouveau lieu saint qui mène à Dieu » (la relation entre la nouvelle Alliance et la première). Contre toute édulcoration des textes, A. VANHOYE maintient la spécificité de la nouvelle Alliance qui, à la différence de Jr 31 cité in extenso, allie la nouveauté de l’alliance avec la nouveauté du culte. On ne peut donc « concevoir la nouvelle alliance fondée sur l’oblation du Christ comme une simple restauration de l’alliance du Sinaï » (p. 188).

L’ouvrage est consacré au sacerdoce du Christ et laisse de côté les passages d’exhortation. Puis-je relever une discordance dans un sermon par ailleurs si construit ? Comment se fait-il qu’un auteur qui souligne si fort la compassion du Christ se montre à ce point sévère contre les fidèles tombés dans le péché grave (He 10, 26 s.), passage qui inspirera la théorie des péchés irrémissibles ? Certes, il faut faire la part du genre oratoire. La difficulté n’en subsiste pas moins et se retrouve aujourd’hui encore dans la discipline pénitentielle de l’Église.

Merci au P. VANHOYE pour ce profond exposé qui montre si bien qu’on ne peut éclairer la nature du salut chrétien sans référence à la première Alliance, mais en même temps sans une vision claire du mystère du Christ dans sa double relation à Dieu et à ses frères les hommes. L’unité entre les deux grands commandements n’est-elle pas fondée en définitive sur la personne même du Christ ? Telle est la conclusion ultime qui vient à l’esprit en refermant ce beau livre.

[1] Paru chez Bayard Éditions/Centurion, Paris, 1997 (en collaboration avec É. Cothenet et M. Morgen pour les autres épîtres).

[2] Citons ce texte d’une hymne ancienne, contenue en 1 Tm 2, 5 : « Il n’y a qu’un seul Dieu, un seul médiateur aussi entre Dieu et les hommes, un homme : Christ Jésus, qui s’est donné en rançon pour tous. » Seule autre occurrence : Ga 3, 19 s.