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12 octobre – N. D. del Pilar, patronne de l’Hispanité – Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb

12 octobre, 2009

12 octobre - N. D. del Pilar, patronne de l'Hispanité - Découverte de l'Amérique par Christophe Colomb dans image sacré et texte

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12 octobre – N. D. del Pilar, patronne de l’Hispanité – Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb

Nuestra Senora del Pilar (II)

Le plus ancien document écrit relatant la tradition de Marie apparaissant à l’apôtre saint Jacques, ne date que du XIIe siècle. Mais il existait à Saragosse une église Santa Maria bien avant les invasions arabes de 711 et la découverte de souterrains lors de la reconstruction de la basilique montre que durant les persécutions romaines les chrétiens allaient secrètement vénérer Notre Dame au lieu même où selon la tradition, elle aurait posé son pied. 

Sur le sarcophage d’une martyre de cette époque, sainte Engracia, qui se conserve à Saragosse depuis le IV siècle, on peut voir un bas-relief qui selon les interprétations représente soit l’Assomption de Marie au Ciel, soit la descente de Marie du ciel lors de son apparition à saint Jacques. 

Au cours du pontificat de Pie XII, la Vierge del Pilar fut proclamé patronne de l’hispanité unissant ainsi sous une même protection les pays de langue espagnole de l’ancien et du nouveau continent. Et ce fut un 12 Octobre, fête de N. D. del Pilar, en l’an 1492 que les trois caravelles de Christophe Colomb découvrirent le nouveau monde tandis qu’à Saragosse, au pied de la Vierge on priait pour la bonne réussite de l’expédition

« Mon Père, je Vous remercie de tout. » Matthieu 7, 21. 24-27

12 octobre, 2009

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http://www.sdssm.org/homelies_20052006/ho_20051201.html

Jeudi 1er décembre 2005 – Frère Charles de Jésus

Homélie de Frère Antoine-Emmanuel, fmj

« Mon Père, je Vous remercie de tout. »  Matthieu 7, 21. 24-27

« Le grand besoin de notre temps
en ce qui concerne la vie spirituelle
est de mettre la contemplation sur les chemins »
écrivait Jacques Maritain dans le Paysan de la Garone.    (ch. 7)
Et il ajoutait que « Thérèse de l’Enfant Jésus
et Charles de Foucauld étaient à ses yeux
les préparateurs providentiels
de la diffusion plus large que jamais
de la vie d’union à Dieu
que le monde demande pour ne pas périr ».

Voilà résumée en quelques mots la mission inouïe que fut
– sans  qu’il en ait conscience –
celle de Charles de Jésus :
ouvrir un nouveau sillon de vie d’union à Dieu
en notre modernité trépidante et stressée.

Quelle fécondité que celle de la vie de frère Charles.
Et pourtant son itinéraire
n’a-t-il pas l’aspect d’une longue errance ?
« Seigneur, dit l’auteur du Livre de la Sagesse,
c’est peu à peu que tu reprends ceux qui tombent,
tu les avertis, leur rappelant ce en quoi ils pèchent
pour que s’étant débarrassés du mal,
ils croient en toi, Seigneur ».    (Sg 12, 1-2)
Voilà bien le résumé des premières années
de la vie de Charles, de sa première conversion.

Mais la suite de sa vie a aussi l’aspect extérieur
d’une errance d’une terre à l’autre,
d’une monastère à l’autre,
d’un ermitage à l’autre …

Oui, Dieu a choisi ce qui est faible pour confondre les forts.
Et il y a de la faiblesse en Charles,
la faiblesse d’une sorte d’instabilité,
d’un ascétisme excessif,
que la grâce a transformé
en une extraordinaire aventure spirituelle.

Le visage desséché de cet ermite
enfoui au fond du désert
est-il celui du sarment desséché
dont Jésus parle dans l’Évangile ?
Non, tout au contraire.
Charles est un sarment
étonnamment vivant de l’intérieur.
Et pourtant, dira-t-on, il n’a pas construit d’hôpital,
il n’a pas fondé de missions, de paroisses …
il n’a pas même eu un seul disciple …
« Tout ce qu’il fait donne l’impression constante
de quelque chose d’inachevé »
    (J.F. Six)
Charles est un sarment en continuel émondage !
Pour un fruit abondant,
un fruit qu’il ne verra pas,
un fruit que nous voyons, que nous sommes.
Étonnant dessein providentiel :
c’est pour nous que Charles a été émondé.
« Je me sens sans fruit,
je me sens sans bonnes œuvres.
Je me dis : je suis converti depuis onze ans, qu’ai-je fait ?
Quelles étaient les œuvres des saints
et quelles sont les miennes ?
Je me vois les mains vides de bien.
Vous daignez me consoler :
tu porteras du fruit en ton temps, me dites-vous …
Quel est ce temps ?
Notre temps à tous, c’est l’heure du jugement :
Vous me promettez
que si je persiste dans la bonne volonté et le combat,
si pauvre que je me voie,
j’aurai des fruits à cette dernière heure …
 
Et Vous ajoutez :
tu seras un bel arbre à feuilles éternellement vertes,
et toutes tes œuvres  auront une fin prospère,
toutes rapporteront leur fruit pour l’éternité. »

Mais ce solitaire vêtu d’une simple bure blanche
marquée du cœur de Jésus
ne semble-t-il pas loin de la vigne,
sinon hors de la vigne,
lui qui a emprunté un chemin tellement différent,
tellement autre ? …

Non ! Charles est pleinement dans la vigne.
Dans sa solitude, il n’est pas loin de l’Église …
il est l’Église.
Son cœur, sa vie est en Jésus.

Jésus,
« Jésus qui à Lui seul
transforme notre vie en ciel
et sans qui tout nous est enfer ».     (Lettre à sa sœur Marie, 7-8-1901)

Jésus,
« aimons-Le en paix,
en nous oubliant nous-mêmes
et nous perdant en Lui ».     (Lettre à une religieuse, 18-4-1905)

Jésus,
« C’est Lui qui nous consolera,
Lui qui nous a faits,
qui nous a sauvés et à quel prix !
Qui nous aime tant et qui nous entoure sans cesse,
Lui à qui nous pouvons toujours parler,
sûrs d’être écoutés par un être
qui nous aime passionnément »     (Lettre à Marie de Bondy, 11-07-1905)

Oui, Charles est un sarment
profondément ancré dans la vigne qui est Jésus.
Un sarment que la sève de l’Esprit Saint
a vivifié d’une manière inouïe.
Sa vie montre cette poussée intérieure de l’Esprit
qui approfondit sa vie de prière
la rendant toujours plus simple, plus dépouillée.
Si peu de discours et tant d’amour.
« Disons ce psaume, goutte à goutte, en esprit d’oraison »
note-t-il à Nazareth.
Et que dire de ces heures
passées devant le Saint Sacrement
dans sa maison de terre rouge de Tamanrasset :
« Il ne faut pas toujours avoir les yeux sur nous.
L’amour regarde ce qu’il aime.
L’amour regarde sans cesse le Bien-Aimé,
ne peut détacher les yeux de Lui
et Le contemple sans fin.
Puisque notre Bien-Aimé est bien heureux,
soyons heureux de son bonheur ».    (Lettre à L. Massignon, 17-04-1912)

La poussée intérieure de l’Esprit
dilate aussi son amour fraternel
qui devient amour universel :
« Mettre les âmes en confiance,
en amitié, en apprivoiser,
s’en faire si possible des amis
afin qu’après ce premier défrichement,
d’autres puissent faire plus de bien
à ces pauvre âmes. »     (Lettre à l’abbé Caron, 8-09-1906)

Ainsi, l’Esprit le rend semblable à Jésus !
et Jésus le conduit au Père :
En témoigne le commentaire qu’il écrit
aux ultimes paroles de Jésus en croix,
qui deviendra la prière des « petits frères » :

« Mon Père, je remets mon esprit entre vos mains. »

C’est la dernière prière de notre bon Maître, de notre Bien-Aimé … Puisse-t-elle être la nôtre …
Et qu’elle soit non seulement celle de notre dernier instant,
mais celle de tous nos instants :
« Mon Père, je me remets entre vos mains ;
mon Père, je me confie à Vous ;
mon Père, je m’abandonne à vous,
mon Père, faites de moi ce qu’il Vous plaira ;
quoique vous fassiez de moi,
je Vous remercie :
merci de tout ;
je suis prêt à tout,
j’accepte tout ;
je Vous remercie de tout ;
Pourvu que Votre Volonté se fasse en moi, mon Dieu,
pourvu que Votre Volonté se fasse en toutes vos créatures,
en tous Vos enfants, en tous ceux que Votre Cœur aime,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu ;
je remets mon âme entre Vos mains ;
je Vous la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je Vous aime,
et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre en Vos mains sans mesure ;
je me remets entre vos mains avec une infinie confiance,
car Vous êtes mon Père. »

Amen !  

Canonisations du dimanche 11 octobre : Homélie de Benoît XVI

12 octobre, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-22274?l=french

Canonisations du dimanche 11 octobre : Homélie de Benoît XVI

Sigismond Félix Felinski, François Coll y Guitart , Joseph Damien de Veuster, Raphaël Arnaiz Barón, Jeanne Jugan

ROME, Dimanche 11 octobre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée ce dimanche à l’occasion de la canonisation de : Sigismond Félis Felinski, Évêque, fondateur de la Congrégation des Sœurs Franciscaines de la Famille de Marie ; François Coll y Guitart, prêtre de l’Ordre des Frères Précheurs (Dominicains), fondateur de la Congrégation des Sœurs Dominicaines de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie ; Joseph Damien de Veuster, Prêtre de la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie et de l’Adoration Perpétuelle du Très Saint Sacrement de l’Autel ; Raphaël Arnaiz Baron, religieux de l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance ; Marie de la Croix (Jeanne) Jugan, vierge, fondatrice de la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres.

Ont concélébré 7 cardinaux, 9 archevêques, 14 évêques et 20 prêtres. Parmi les 50 concélébrants, se trouvaient les 5 évêques des causes de canonisation : le card. Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles ; Mgr Kazimierz Nycz, archevêque de Varsovie ; Mgr Pierre D’Ornellas, archevêque de Rennes ; Mgr Román Casanova Casanova, évêque de Vic, Mgr Ignacio José Munilla Aguirre, évêque de Palencia.

HOMÉLIE DE BENOÎT XVI

Au cours de la célébration, après la proclamation de l’Évangile, le Saint-Père a prononcé l’homélie suivante :

Chers frères et sœurs !
« Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? ». C’est par cette question que commence le bref dialogue que nous avons écouté dans la page de l’Évangile entre un personnage, ailleurs identifié comme le jeune homme riche, et Jésus (cf. Mc 10, 17-30). Nous n’avons pas beaucoup de détails concernant ce personnage anonyme ; de ces quelques traits, nous parvenons cependant à percevoir son désir sincère de parvenir à la vie éternelle en conduisant une honnête et vertueuse existence terrestre. Il connaît en effet les commandements et les observe fidèlement depuis sa toute jeunesse. Et pourtant, tout ceci, qui est certes important, ne suffit pas – dit Jésus – une seule chose manque, mais elle est essentielle. En le voyant alors bien disposé, le divin Maître le fixe avec amour et lui propose le saut de qualité, l’appelle à l’héroïsme de la sainteté et lui demande de tout abandonner pour le suivre : « Vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres (…) puis viens et suis-moi » (v. 21).

« Viens et suis-moi ! ». Voilà la vocation chrétienne qui jaillit d’une proposition d’amour du Seigneur et qui ne peut se réaliser que grâce à notre réponse d’amour. Jésus invite ses disciples au don total de leur vie, sans calcul ni intérêt humain, avec une confiance sans réserve en Dieu. Les saints accueillent cette invitation exigeante et se mettent, avec une humble docilité, à la suite du Christ crucifié et ressuscité. Leur perfection, dans la logique de la foi parfois humainement incompréhensible, consiste à ne plus se mettre au centre, mais à choisir d’aller à contre-courant en vivant selon l’Évangile. C’est ce qu’ont fait les cinq saints qui sont proposés aujourd’hui, avec grande joie, à la vénération de l’Église universelle : Zygmunt Szsczesny Felinski, Francisco Coll y Guitart, Jozef Damiaan de Veuster, Rafael Arnáiz Barón, et Marie de la Croix (Jeanne) Jugan. En eux, nous contemplons la réalisation des paroles de l’apôtre Pierre : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre » (v. 28) et la consolante promesse de Jésus : « personne n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des soeurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : … avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle » (vv 29-30).

Zygmunt Szsczesny Felinski, Archevêque de Varsovie, fondateur de la Congrégation des Sœurs Franciscaines de la Famille de Marie, a été un grand témoin de la foi et de la charité pastorale à une époque très difficile pour la nation et pour l’Église en Pologne. Il s’occupait avec ferveur de la croissance spirituelle de ses fidèles, aidait les pauvres et les orphelins. À l’Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg, il prit grand soin de la formation des prêtres. En tant qu’Archevêque de Varsovie, il invita avec ferveur tous les fidèles à un renouveau intérieur. Avant l’insurrection de 1863 contre l’annexion russe, il mit en garde le peuple contre une inutile effusion de sang. Quand pourtant l’émeute éclata et que les persécutions s’ensuivirent, il défendit courageusement les opprimés. Sur ordre du tsar russe, il passa vingt ans en exil à Jaroslaw sur la Volga, sans jamais pouvoir rentrer dans son diocèse. Il conserva en toute situation sa foi inébranlable dans la Providence divine et priait ainsi : « Ô, Dieu, protège-nous des tribulations et des inquiétudes de ce monde… multiplie l’amour dans nos cœurs et fais que nous conservions avec la plus profonde humilité la confiance infinie dans Ton aide et dans Ta miséricorde… ». Aujourd’hui, que son don de soi à Dieu et aux hommes, empli de confiance et d’amour, devienne un exemple éclatant pour toute l’Église.

Saint Paul nous rappelle dans la deuxième lecture que « la Parole de Dieu est vivante et énergique » (He 4, 12). En elle, le Père qui est aux cieux, converse amoureusement avec ses fils de tous les temps (cf. Dei Verbum, 21), leur communiquant son amour infini et, de cette manière, les encourageant, les consolant et leur offrant son dessein de salut pour l’humanité et pour chaque personne. Conscient de cela, saint Francisco Coll se consacra avec acharnement à la propager, accomplissant ainsi fidèlement sa vocation dans l’Ordre des Précheurs, dans lequel il fit profession. Sa passion était d’aller prêcher, en grande partie de manière itinérante et suivant la forme des « missions populaires » pour annoncer et raviver la Parole de Dieu dans les villages et les villes de la Catalogne, aidant ainsi les personnes à une rencontre profonde avec Lui. Une rencontre qui porte à la conversion du cœur, à recevoir avec joie la grâce divine et à maintenir un dialogue constant avec Notre Seigneur par la prière. Pour lui, son activité d’évangélisation comprenait un grand dévouement au Sacrement de la Réconciliation, une emphase remarquable sur l’Eucharistie et une insistance constante sur la prière. Francisco Coll atteignait le cœur des autres parce qu’il transmettait ce que lui-même vivait intérieurement avec passion, ce qui brûlait ardemment dans son cœur : l’amour du Christ, son dévouement total à Lui. Pour que la semence de la Parole de Dieu rencontre un terrain fertile, Francisco fonda la Congrégation des Sœurs Dominicaines de l’Annonciation, dans le but de donner une éducation intégrale aux enfants et aux jeunes, de façon à ce qu’ils puissent découvrir la richesse insondable qu’est le Christ, l’ami fidèle qui ne nous abandonne jamais ni ne se lasse d’être à nos côtés, renforçant notre espérance avec sa Parole de vie.

Jozef De Veuster, qui reçut le nom de Damiaan dans la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, quitta les Flandres, son pays natal, en 1863, à l’âge de 23 ans, pour annoncer l’Évangile à l’autre bout du monde, sur les îles Hawaï. Son activité missionnaire, qui l’a tellement rempli de joie, atteint son sommet dans la charité. Non sans peur et sans répugnance, il fit le choix d’aller sur l’île de Molokai au service des lépreux qui s’y trouvaient, abandonnés de tous ; c’est ainsi qu’il s’exposa à la maladie dont ils souffraient. Il se sentait chez lui avec eux. Le serviteur de la Parole devint ainsi un serviteur souffrant, lépreux parmi les lépreux, au cours des quatre dernières années de sa vie.

Pour suivre le Christ, le Père Damiaan n’a pas seulement quitté sa patrie, mais a également mis en jeu sa santé : c’est pour cela – comme le dit la parole de Jésus qui a été annoncée dans l’Évangile d’aujourd’hui – qu’il a reçu la vie éternelle (cf. Mc 10, 30).

En ce 20e anniversaire de la canonisation d’un autre saint belge, le Frère Mutien-Marie, l’Église en Belgique est unie une nouvelle fois pour rendre grâce à Dieu pour l’un de ses fils reconnu comme un authentique serviteur de Dieu. Nous nous souvenons devant cette noble figure que c’est la charité qui fait l’unité : elle l’enfante et la rend désirable. À la suite de saint Paul, saint Damien nous entraîne à choisir les bons combats (cf. 1 Tm 1, 18), non pas ceux qui portent la division, mais ceux qui rassemblent. Il nous invite à ouvrir les yeux sur les lèpres qui défigurent l’humanité de nos frères et appellent encore aujourd’hui, plus que notre générosité, la charité de notre présence servante.

En revenant à l’Évangile d’aujourd’hui, à la figure du jeune qui présente à Jésus son désir d’être bien plus qu’un bon exécuteur des devoirs que lui imposent la loi, répond la figure de Frère Rafael, canonisé aujourd’hui, mort à vingt-sept ans comme Oblat de la Trappe de San Isidro de Dueñas. Même s’il était de famille aisée et, comme il le disait lui-même, d’« âme un peu rêveuse », ses rêves ne se dissipèrent pas devant l’attachement aux biens matériels et à d’autres buts que la vie du monde propose parfois avec grande insistance. Il répondit oui à la proposition de suivre Jésus, de manière immédiate et décidée, sans limites ni conditions. De cette manière, il entreprit un chemin qui, du moment où il se rendit compte dans le Monastère, qu’il « ne savait pas prier », le porta en quelques années au sommet de sa vie spirituelle qu’il relate avec une grande simplicité et un grand naturel dans de nombreux écrits. Frère Rafael, encore proche de nous, continue à nous offrir par son exemple et son œuvre un parcours attractif, en particulier pour les jeunes qui ne se contentent pas facilement, mais aspirent à la plénitude de la vérité, à la plus indicible joie que l’on atteint pour l’amour de Dieu. « Vie d’amour… C’est là la seule raison de vivre » dit le nouveau Saint. Et il insiste : « De l’amour de Dieu provient toute chose ». Que le Seigneur écoute avec bienveillance l’une des dernières prières de Saint Rafael Arnáiz, lorsqu’il lui remit toute sa vie en suppliant : « Prends moi et donne-Toi au monde  ». Qui se donne pour ranimer la vie intérieure des chrétiens d’aujourd’hui. Qui se donne pour que ses frères de la Trappe et les centres monastiques continuent à être le phare qui permet de découvrir le désir intime de Dieu qu’il a placé dans tout cœur humain.

Par son œuvre admirable au service des personnes âgées les plus démunies, Sainte Marie de la Croix est aussi comme un phare pour guider nos sociétés qui ont toujours à redécouvrir la place et l’apport unique de cette période de la vie. Née en 1792 à Cancale, en Bretagne, Jeanne Jugan a eu le souci de la dignité de ses frères et de ses sœurs en humanité, que l’âge a rendus vulnérables, reconnaissant en eux la personne même du Christ. « Regardez le pauvre avec compassion, disait-elle, et Jésus vous regardera avec bonté, à votre dernier jour ». Ce regard de compassion sur les personnes âgées, puisé dans sa profonde communion avec Dieu, Jeanne Jugan l’a porté à travers son service joyeux et désintéressé, exercé avec douceur et humilité du cœur, se voulant elle-même pauvre parmi les pauvres. Jeanne a vécu le mystère d’amour en acceptant, en paix, l’obscurité et le dépouillement jusqu’à sa mort. Son charisme est toujours d’actualité, alors que tant de personnes âgées souffrent de multiples pauvretés et de solitude, étant parfois même abandonnées de leurs familles. L’esprit d’hospitalité et d’amour fraternel, fondé sur une confiance illimitée dans la Providence, dont Jeanne Jugan trouvait la source dans les Béatitudes, a illuminé toute son existence. Cet élan évangélique se poursuit aujourd’hui à travers le monde dans la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres, qu’elle a fondée et qui témoigne à sa suite de la miséricorde de Dieu et de l’amour compatissant du Cœur de Jésus pour les plus petits. Que sainte Jeanne Jugan soit pour les personnes âgées une source vive d’espérance et pour les personnes qui se mettent généreusement à leur service un puissant stimulant afin de poursuivre et de développer son œuvre !

Chers frères et sœurs, rendons grâce au Seigneur pour le don de la sainteté qui resplendit aujourd’hui dans l’Église avec une beauté singulière. Alors que je salue affectueusement chacun d’entre vous – Cardinaux, Évêques, autorités civiles et militaires, prêtres, religieux et religieuses, fidèles laïcs de différentes nationalités qui prenez part à cette solennelle célébration eucharistique -, je voudrais vous adresser à tous l’appel à se laisser attirer par les lumineux exemples de ces Saints, à se laisser guider par leurs enseignements pour que toute notre existence devienne un cantique de louange à l’amour de Dieu. Que leur intercession céleste et surtout la protection maternelle de Marie, Reine des Saints et Mère de l’humanité, nous obtienne cette grâce. Amen.

bonne nuit

12 octobre, 2009

bonne nuit dans commentaire à la Sacrée Écriture pour le jour courant bezoar-pasang-2607

Bezoar Pasang

http://www.naturephoto-cz.com/mammals.html

Saint Grégoire de Nysse : « Il y a ici bien plus que Salomon »

12 octobre, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20091012

Le lundi de la 28e semaine du temps ordinaire (de la férie) : Lc 11,29-32
Commentaire du jour
Saint Grégoire de Nysse (v. 335-395), moine et évêque
Homélie 1 sur le Cantique des cantiques (trad. Migne 1992, p.40 rev.)

« Il y a ici bien plus que Salomon »

      Le texte du Cantique des cantiques de Salomon présente l’âme comme une fiancée, parée pour une union incorporelle, spirituelle et sans souillure avec Dieu. Celui qui « veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1Tm 2,4) expose là le moyen le plus achevé, le moyen bienheureux d’être sauvé, j’entends celui qui passe par l’amour. Certains peuvent aussi trouver le salut dans la crainte : à considérer les châtiments qui nous menacent dans la géhenne, nous nous gardons du mal. Il en est également qui mènent une vie de droiture et de vertu parce qu’ils espèrent le salaire réservé à ceux dont l’existence a été pieuse : ils agissent ainsi non par amour du bien, mais avec l’espoir d’être récompensés.

      Or, pour s’élancer vers la perfection, on commence par chasser la crainte de son âme ; c’est éprouver un sentiment servile que de ne pas être attaché à son maître par amour… On aime « de tout son coeur, de toute son âme, de toutes ses forces » (Mc 12,30) non pas un des dons dont on est gratifié, mais celui-là même qui est la source de ces biens. Telle doit donc être l’âme d’après ce que dit Salomon…

      Crois-tu que j’évoque Salomon, le fils de Bersabée qui sur la montagne a offert mille boeufs et qui, sur les conseils de sa femme étrangère, a commis un péché ? Non. Je pense à un autre Salomon, qui est lui aussi né de la semence de David selon la chair ; il a pour nom « paix » [le nom de Salomon veut dire « homme de paix » (1 Ch 22,9)]. Il est le vrai roi d’Israël, le bâtisseur du Temple de Dieu, le détenteur de la connaissance universelle. Sa sagesse est incommensurable ; mieux, il est par essence sagesse et vérité ; son nom et sa pensée sont parfaitement divins et sublimes. Il s’est servi de Salomon comme d’un instrument et, par sa voix, c’est lui qui s’adresse à nous, d’abord dans les Proverbes, ensuite dans l’Ecclésiaste, puis dans le Cantique des cantiques. Il montre ainsi à notre réflexion, avec méthode et ordre, la façon de progresser vers la perfection.