Archive pour le 5 octobre, 2009
La Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère: Un titre audacieux
5 octobre, 2009du site:
http://www.gesuiti.it/moscati/Francais2/Fr_Galot_Maria2.html
La Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère
Mère de Dieu
Jean Galot s.j. – [Traduction par Françoise Matera]
Un titre audacieux
Quand l’ange s’était adressé à Marie pou lui révéler le dessein du Père et lui demander son consentement pour la venue au monde du Sauveur, il l’avait appelée « comblée de grâce ». Il reconnaissait en elle une dignité singulière, sublime, qu’aucune autre créature n’aurait pu posséder. En un premier temps, il ne l’appelait pas par son nom parce que son vrai nom était la grâce exceptionnelle qu’elle avait reçue et qui, aux yeux de Dieu et de tout le ciel, la distinguait de toutes les autres personnes humaines.
Quand nous reprenons dans notre prière l’expression formulée par l’ange qui a appelé Marie « comblée de grâce », nous levons notre regard vers une femme qui a développé la plénitude de la grâce. L’Esprit Saint a poussé à l’extrême la puissance sanctificatrice de Marie et a fait naître au plus profond de son âme un amour pur et parfait. En découvrant en elle ce chef d’œuvre de grâce, nous pouvons entrer plus facilement dans le vaste univers de la grâce et participer au développement de l’amour le plus véritable
Cependant, le summum que constitue Marie dans l’univers spirituel est encore plus haut. Ce summum, nous l’atteignons quand nous appelons Marie « Mère de Dieu « . Le titre est très audacieux , parce que si Dieu désigne l’Etre suprême, qui jouit d’une autorité souveraine sur tous les êtres, comment admettre qu’il puisse avoir une mère ? Attribuer à une femme la dignité de Mère de Dieu, semble placer une créature au-dessus du Créateur, reconnaître une certaine supériorité à une femme sur Dieu lui-même.
On comprend qu’un titre aussi audacieux n’ait pas été accepté facilement de tous. Au début il ne fut pas utilisé par la religion chrétienne ni dans le langage de ceux qui, au premier siècle, se consacrèrent à la diffusion de la bonne nouvelle. Dans l’Ecriture et plus précisément dans les textes évangéliques, il n’y figure pas. Il est donc ignoré, les premiers temps, par l’Eglise. Ceci semble donc démontrer que ce titre n’était pas nécessaire pour l’expression de la doctrine chrétienne.
Le titre le plus nécessaire aurait été « Mère de Jésus » ou « Mère du Christ ». Il était affirmé sans séparation dans le mystère de l’Incarnation. Pour affirmer que le Fils de Dieu est venu sur terre pour vivre comme un homme et avec les hommes, on doit reconnaître qu’il est né de la Vierge Marie et qu’une femme est la mère de ce Fils. L’intervention d’une femme a été nécessaire pour une naissance réellement humaine ; la maternité de cette femme appartient au mystère de l’Incarnation.
Jésus est un homme, du sexe masculin, mais uni par un lien indissoluble au sexe féminin parce qu’une femme l’a enfanté et parce que cette femme a rempli totalement son rôle de mère envers lui.
Saint Paul a souligné la portée de ce mystère, en rappelant le grand geste du Père qui a fait don de son fils à l’humanité : « Mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme… » (Galates 4,4). Le nom de Marie n’est pas prononcé mais l’importance essentielle de la contribution de la femme est mise en lumière. Sans cette femme , le Père n’aurait pas pu donner son Fils comme il l’a fait par la naissance de Jésus. « Né d’une femme » est une caractéristique de l’identité du Sauveur, qui fait découvrir, dans un homme, avec la faiblesse de la chair, la personnalité de celui qui avant, dans l’éternité, était né du Père.
Dans cette naissance « d’une femme », Paul discerne l’humilité de la venue du Fils qui a accepté les conditions habituelles de la naissance humaine. Il ne considère pas explicitement la grandeur de la femme qui intervient dans une naissance au caractère extraordinaire. Mais il fait comprendre que cette femme a été associée par sa maternité, au projet divin de communication de la filiation divine à tous les hommes : le Fils est né d’une femme « afin qu’on fasse de nous des fils adoptifs ».
Ainsi, la maternité de Marie est élevée à un niveau divin, quant à son orientation fondamentale. La dignité de Marie comme mère apparaît plus clairement : le Fils que la femme a enfanté est destiné à partager sa filiation divine personnelle avec tous les hommes. Le Père qui, en envoyant son Fils sur terre, est à l’origine de cette maternité exceptionnelle, s’en sert pour répandre dans l’humanité sa propre paternité qui fait naître des fils adoptifs. Jamais une maternité n’aurait pu revendiquer une efficacité aussi grande et universelle.
Ce niveau divin attribué à la maternité de Marie n’exprime pas encore la suprématie de sa dignité. Seul le titre « Mère de dieu » peut définir cette suprématie. Saint Paul n’a jamais fait usage de ce titre parce que son attention ne se portait pas sur la dignité propre à Marie dans la naissance du Christ, mais sur l’abaissement de Dieu qui manifestait ainsi un amour infini envers les hommes.
« Madonna della strada » vénérée
dans l’église du «Gesù» de Rome
« Le pas en avant »
Un pas en avant était nécessaire si la communauté chrétienne voulait parvenir à la plénitude de la signification du titre « Mère de dieu ». Le titre exprime une vérité énoncée dans la révélation évangélique : si Jésus qui est le Fils de Dieu, est Dieu lui-même, nous devons affirmer que ce Dieu est né de Marie et en conséquence Marie est mère de Dieu. Marie n’est pas mère de Dieu le Père ; elle est mère du Fils de Dieu. Bien que ce soit évident aux yeux de la foi chrétienne, l’attribution du titre a demandé un certain temps parce que ce titre, en lui-même, apparaît très audacieux. Une réflexion s’est avérée nécessaire sur cette révélation pour en justifier l’usage.
D’une certaine façon, le titre semble attribuer à Marie une certaine supériorité sur Dieu lui-même. nous avons déjà noté que ce ne pouvait être une supériorité sur Dieu le Père parce que Marie n’est pas sa mère. La supériorité doit être également exclue en ce qui concerne le Fils, s’il est considéré dans sa nature divine, identique à celle du Père. Le Fils est seulement fils de Marie dans sa nature humaine. Dans cette nature « il était soumis » à Marie et Joseph, comme le dit l’évangile (Luc 2,51).
La maternité de Marie est souvent appelée « maternité divine », parce qu’il s’agit d’une maternité en relation avec la personne divine du Fils; mais en réalité, c’est une maternité humaine qui s’est produite et développée dans la nature humaine de la Vierge de Nazareth. Cette maternité est riche de sentiments humains: le cœur maternel de Marie est un cœur humain, très sensible à tous les événements qui touchaient ou frappaient son propre Fils. Le caractère virginal de sa maternité n’a rien enlevé à la tendresse de son affection maternelle ; il l’a même rendu plus ardente, plus pure, plus parfaite.
L’expression « Mère de Dieu » met en lumière la relation merveilleuse d’une personne humaine avec Dieu. La maternité est une relation de personne à personne. Une mère est la mère de la personne de son fils ; étant donné que dans le cas de Jésus, la personne est divine dans une nature humaine, Marie est mère d’une personne divine, personne qui, fruit de sa génération humaine virginale, est son Fils.
Sur l’origine de l’attribution du titre « Mère de Dieu » à Marie dans la prière chrétienne et dans le culte chrétien, nous avons peu d’informations. C’est cependant significatif que la plus antique prière mariale que nous connaisson s’adresse à la Mère de Dieu. La prière a été découverte sur un papyrus égyptien daté du troisième siècle ; le papyrus était très abîmé mais il portait clairement l’invocation Theotokos: « Sous ta protection nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu… ».
La prière, ressemblant aux autres prières adressées à Dieu, demande l’aide de Marie , en présence de dangers. Elle est la preuve qu’en Egypte, au troisième siècle, le titre de « Mère de Dieu » était utilisé dans certains milieux chrétiens.
Cette utilisation est confirmée dans un domaine plus doctrinal : nous savons que dans son commentaire de la lettre aux Romains, le grand théologien Origène (253-255) avait donné une longue explication du terme Theotokos. Nous ne possédons pas le texte de ce commentaire mais ceci est la preuve qu’en Egypte, au troisième siècle, le titre était utilisé dans l’exposé de la doctrine.
Les historiens ont cherché à déterminer les motifs pour lesquels le titre s’est répandu particulièrement en Egypte. Il semble en effet que l’Egypte est le lieu d’origine de l’utilisation du titre. Dans la religion païenne, le culte de la déesse Isis existait. Cette déesse était vénérée sous le titre de « mère du dieu » parce qu’elle était considérée mère du dieu Oro. Clément d’Alexandrie utilise à ce propos l’expression « mère des dieux ». les chrétiens d’Egypte voyaient dans le langage des païens un hommage à la « mère du dieu ». Comment n’auraient-ils pas pu réagir en pensant qu’ils connaissaient, eux, l’unique Mère de Dieu, qui n’était pas une déesse mais une femme ? nous pouvons supposer que sous l’influence du culte païen, ils ont affirmé leur propre culte de vénération de la Mère de Dieu. La religion païenne, dans laquelle l’Esprit Saint exerçait son action, avait préparé les Egyptiens à la venue du christianisme et au culte de la vraie « Mère de Dieu ».
Le pas en avant qui a été fait pour s’adresser à Marie en l’appelant « Mère de Dieu » n’est pas l’effet d’un raisonnement doctrinal. Il est né d’un besoin populaire de reconnaître en une femme, d’après la révélation, la vraie mère de Dieu, mère du Fils incarné, qui ouvrait les portes à toutes les espérances. La valeur du rôle de Marie a été compris et accueilli par le peuple chrétien qui, en invoquant la mère de Dieu, pouvait attendre la meilleure réponse possible à ses problèmes et de l’aide dans les dangers.
Objection et réponse
Quand, en l’an 428, Nestorius devint Patriarche de Constantinople, la querelle à propos du titre de « Mère de Dieu » avait déjà éclaté. Diverses opinions étaient émises ; certains voulaient reconnaître Marie comme la mère de l’homme Jésus et non comme la mère de Dieu. Nestorius se limitait au titre : « Mère du Christ ». il n’admettait pas le titre « Mère de Dieu » parce qu’il pensait que Marie ne pouvait pas être la mère d’une personne divine.
Nous avons fait remarquer que le titre est audacieux et qu’il a fallu faire un pas avant, au troisième siècle, pour introduire l’invocation dans la prière chrétienne. Nestorius n’a pas voulu faire ce pas en avant, il n’a pas accepté un titre qui s’était répandu largement dans le langage de l’Eglise et qui constituait un progrès dans l’expression de la foi. En effet, il ne reconnaissait pas la valeur de la tradition acquise pour invoquer Marie sous le nom de « Mère de Dieu ».
En refusant ce titre, il reconnaissait dans le Christ une division entre l’homme engendré par Marie et le sujet divin qu’était le Fils ; cette division aurait impliqué l’existence de deux personnes dans le Christ, c’est-à-dire un dualisme qui ne pouvait pas être compatible avec l’unité du Christ selon la vérité révélée dans l’évangile.
L’Eglise avait toujours cru que l’homme Jésus était Dieu, selon la preuve que Jésus lui-même avait apportée de sa propre identité. Dans l’Evangile, il n’y a pas deux personnages, l’un qui serait homme et l’autre qui serait le Fils de Dieu. La merveille de l’Incarnation consiste dans le fait que le Fils de Dieu s’est fait homme, en naissant d’une femme.
Au moment de l’Incarnation, ce fils ne s’est pas divisé en deux personnes. Tout en restant une personne divine, il s’est fait homme, prenant la nature humaine qui n’est pas une personne humaine. Son unique personne est la personne divine, personne qui existe depuis l’éternité et ne peut changer dans son être éternel. Ceci explique que Marie, en devenant mère de Jésus, est mère de la personne divine du Fils et donc Mère de Dieu.
La Vierge Marie « Theotokos »,
c’est-à-dire « Mère de Dieu »,
comme l’a proclamée
le concile d’Ephèse.
Ainsi l’affirmation de Marie comme Mère de Dieu est la garantie de l’affirmation de la personne divine du Christ. Le problème posé par la crise nestorienne n’était pas seulement mariologique ; il était plus fondamentalement christologique. La vérité contestée était l’unité du Christ.
Cette unité fut reconnue par le concile d’Ephèse, qui condamna Nestorius. Sur la base de la seconde lettre de Cyrille d’Alexandrie à Nestorius, qui fut approuvée par le concile, le Fils éternel du Père est celui qui, à la suite de l’engendrement charnel, est né de la Vierge Marie. De cette vérité sur le Christ, dérivait la conséquence suivante pour Marie: « « Pour cette raison, Marie est légitimement appelée Theotokos, Mère de Dieu ».
Après la proclamation de cette doctrine, les Pères du concile furent accueillis avec enthousiasme par la population d’Ephèse. Le peuple chrétien se réjouissait de l’honneur rendu à la Mère de Dieu.
Quatre siècles auparavant, la ville païenne d’Ephèse avait manifesté son attachement à la déesse Artémis. Les Actes de Apôtres nous relatent l’épisode dans lequel Paul avait rencontré à Ephèse une forte hostilité de la foule qui l’accusait d’avoir voulu mettre fin au culte de la déesse. Les cris « Grande est l’Artémis des Ephésiens ! » (Actes 19,28) démontraient la puissance d’un culte qui a poussé Paul à quitter la ville. Mais leur souvenir fait aussi comprendre la préparation utilisée par l’Esprit Saint pour la proclamation d’une femme en tant que Mère de Dieu. Le culte à la déesse Artémis était un moyen pour mettre finalement en lumière le visage de la Mère de Dieu.
En quatre siècles, le culte rendu à une déesse païenne s’était transformé en culte rendu à Marie. Dans la religion païenne, le besoin fondamental des hommes d’avoir une femme vraiment idéale pour ouvrir la voie du salut s’était révélé. Dans le christianisme, cette femme idéale a été reconnue dans toute sa perfection à un niveau très supérieur, et c’est celle qui méritait le nom de Mère de Dieu.
Preuve de l’amour infini de Dieu
Le titre qui depuis le troisième siècle a été prononcé par la piété chrétienne dans le culte marial porte en soi la preuve de l’amour infini de Dieu. Marie est Mère de Dieu parce que Dieu a voulu une mère. Le Dieu qui l’a voulu est d’abord le Père : son intention était d’exprimer, par cette maternité, dans un visage humain, sa propre paternité divine. Le Fils de Dieu l’a aussi voulu parce qu’il voulait être un homme totalement semblable aux autres hommes, naître d’une mère et grandir avec l’aide et les soins d’une mère.
Le mot grec utilisé pour désigner la maternité de Marie a un sens qui, d’après son origine, est assez limité. « Theotokos » veut dire « celle qui a engendré Dieu ». L’acte d’engendrement a une valeur essentielle pour la maternité mais c’est seulement un début. La mère a le devoir de contribuer à la croissance de son fils et à son éducation en vue de sa vie future d’adulte. Marie a été occupée à cette tâche, avec cet aspect merveilleux de sa maternité qui consistait à faire l’éducation de celui qui était Dieu.
Eduquer Dieu semble une tâche paradoxale. Nous devons préciser qu’il s’agit du Fils de Dieu dans sa nature humaine : c’est l’homme appelé Jésus que Marie a élevé, en l’aidant à grandir et à se développer. Mais comme cet homme était dieu, avec une personne divine, l’éducation qui concernait tous les aspects humains de son existence était une éducation de Dieu,d’un Dieu qui s’était fait homme.
Celle qui avait été la génératrice de Dieu était aussi, à dire vrai, l’éducatrice de Dieu. Cette tâche permet de mieux comprendre la grandeur singulière de la maternité de Marie.
Nous devons noter que Marie partageait avec Joseph la responsabilité de l’éducation. L’évangéliste Luc le rappelle quand il dit, pour décrire la vie de Jésus à Nazareth : « il leur était soumis » (2,51). Jésus grandissait sous la double autorité de Joseph et de Marie. Leur union contribuait à l’efficacité de l’éducation de celui qui plus tard aurait enseigné la valeur de l’amour mutuel.
Nous connaissons un fruit de l’éducation donnée par Joseph. Jésus qui était « fils du charpentier » (Mathieu 13,55) est devenu « le charpentier » (Marc 6,3) de Nazareth parce que Joseph lui avait appris ce métier. Les fruits de l’éducation donnée par Marie ne sont pas aussi évidents parce que nous ne connaissons pas les humbles secrets de la vie de Jésus à Nazareth.
Au cours de sa tâche d’éducation, Marie a eu de nombreux contacts intimes avec Jésus, lesquels ont contribué au développement de toutes ses qualités humaines. Nous recevons, en effet, dans les récits évangéliques, les fruits de cette éducation cachée, donnée par celle qui fut l’éducatrice la plus parfaite qui soit et qui prépara le Sauveur à l’accomplissement de sa mission.
La femme qui, étant Mère de Dieu, a éduqué le Fils de Dieu, exerce encore une influence sur la vie spirituelle de l’humanité grâce aux fruits de son éducation maternelle mûris dans le Christ.
Sainte Marie, Mère de Dieu
5 octobre, 2009du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/01/01.php
1er janvier
Sainte Marie, Mère de Dieu
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Prières
Vierge très sainte et immaculée, ma Mère, ô Marie, à vous qui êtes la Mère de mon Seigneur, le refuge des pécheurs, j’ai recours à vous aujourd’hui, moi, le plus misérable de tous. Je vous vénère, ô grande Reine, et je vous remercie de toutes les grâces que vous m’avez faites jusqu’ici, spécialement de m’avoir délivré de l’enfer, que j’ai si souvent mérité. Je vous aime, ô ma Souveraine très aimable, et pour votre amour, je m’engage à vous servir toujours, et à faire tous mes efforts pour que vous soyez aussi aimée par les autres. Je place en vous toutes mes espérances, tout mon salut. Agréez moi pour votre serviteur, et recevez-moi sous votre protection, ô Mère des miséricordes. Et puisque vous êtes si puissante auprès de Dieu, délivrez-moi de toutes les tentations ou obtenez-moi la force de les vaincre jusqu’à la mort. O ma Mère, par l’amour que vous portez à Dieu, je vous prie de m’assister toujours, mais surtout au dernier moment de ma vie. Ne m’abandonnez point que vous ne me voyez en sûreté au ciel, occupé à vous bénir et à chanter vos miséricordes pendant toute l’éternité. Ainsi je l’espère.
Saint Alphonse-Marie de Ligori
O Jésus, vivant en Marie, venez et vivez en votre serviteur,
dans votre esprit de sainteté, dans la plénitude de votre puissance,
dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus,
dans la communion de vos divins mystères ;
dominez toute puissance ennemie dans votre Esprit,
à la gloire du Père.
Jean-Jacques Olier
Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu’on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance et réclamé votre secours, ait été abandonné. Animé d’une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, j’accours vers vous, et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. O Mère du Verbe Incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer.
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Historique
Alors que de nombreux hérésiarques, dès les premiers siècles de l’Eglise, avaient mis en doute la divinité du Christ, il fallut, au siècle qui suivit celui d’Arius, que d’autres missent en doute son humanité. Ainsi, Apollinaire, un des plus farouches adversaire de l’arianisme, s’écria-t-il : A quoi bon une âme d’homme entre le Verbe de Dieu et la chair qu’il daigne revêtir et vivifier pour notre salut ? Il peut bien directement mouvoir cette chair et par elle accomplir la rédemption du monde. N’est-ce pas en ce sens que saint Jean dit nettement que le Verbe s’est fait chair (Evangile selon saint Jean I 14) ?
Or, si le Seigneur n’avait comme nous une âme vivante, intelligente et libre, il ne serait réellement un homme, son corps ne serait qu’un mécanisme incapable de mérite, impuissant à opérer notre rédemption. Assurément, l’Eglise professe depuis toujours que Jésus-Christ est à la fois vrai Dieu et vrai homme, mais il reste que le mode de cette union de la divinité à l’humanité resta longtemps obscur et que, jusqu’au milieu du V° siècle, les formules pour l’exprimer furent trop souvent vagues, voire inexactes et qu’il fallut que surgît une nouvelle hérésie pour que l’on précisât mieux le dogme en définissant mieux le mystère de l’Incarnation.
On se souvient de ce jour de 428 où un prêtre d’Antioche, Anastase, prêchant à Constantinople devant le patriarche Nestorius dont il était le syncelle, c’est-à-dire l’officier de l’Eglise de Constantinople qui demeurait continuellement près du patriarche pour rendre témoignage de toutes ses actions, affirma : Que personne n’appelle Marie Mère de Dieu, car Marie appartenait à la race humaine, et il est impossible que d’une créature humaine ait pu naître un Dieu.
On imagine sans peine que l’émoi fut grand parmi les auditeurs et l’on pressait le patriarche qui ne disait mot de désapprouver le prédicateur. Les conversations firent si grand bruit que le patriarche promit une explication catégorique pour le jour de Noël : lusieurs d’entre vous, dit-il alors, souhaitent apprendre de moi-même s’il faut donner à la Vierge Marie le titre de Mère de Dieu ou celui de Mère de l’homme. Qu’ils écoutent ma réponse : Dire que le Verbe divin, seconde personne de la sainte Trinité, a une mère, n’est-ce pas justifier la folie des païens qui donnent des mères à leurs dieux ? Dieu, pur esprit, ne peut avoir été engendré par une femme ; la créature n’a pu engendrer le Créateur. Non, Marie n’a point engendré le Dieu par qui est venue la rédemption des hommes ; elle a enfanté l’homme dans lequel le Verbe s’est incarné, car le Verbe a pris chair dans un homme mortel ; lui-même n’est pas mort, il a ressuscité celui dans lequel le Verbe s’est incarné. Jésus est cependant un Dieu pour moi, car il renferme Dieu. J’adore le vase en raison de son contenu, le vêtement en raison de ce qu’il recouvre ; j’adore ce qui m’apparaît extérieurement, à cause du Dieu caché que je n’en sépare pas. C’était-là une hérésie formelle : si le Verbe est dans l’homme, si l’homme ne fait que renfermer le Verbe, Jésus-Christ n’est donc pas vrai Dieu et vrai homme. Nestorius dit qu’il y a en Jésus-Christ deux personnes : le Verbe, Fils éternel de Dieu, avec tous les attributs divins, et l’homme, le fils de Marie, avec toutes les facultés humaines. Marie ne peut avoir engendré que la personne humaine et l’on peut l’appeler Mère du Christ, mais, en aucune façon, Mère de Dieu.
Le rhéteur Eusèbe qui devait plus tard devenir évêque de Dorylée, interrompit un jour la prédication du patriarche puis, fort de l’appui populaire, afficha sur les portes de Sainte-Sophie, la contestatio avant que saint patriarche Cyrille d’Alexandrie, sage, énergique, impérieux et véhément n’allât dénoncer au pape la théologie de Nestorius. Un synode romain prononce la sentence de déposition et confie à l’autorité de saint Cyrille le soin de l’exécuter. Après avoir été condamné par un synode alexandrin, Nestorius demande à l’Empereur Théodose II de convoquer un concile général qui se réunit à la Pentecôte 431, à Ephèse où la tradition voulait que Marie s’endormît avant d’être transportée aux cieux en assomption.
Sous la présidence de saint Cyrille d’Alexandrie, près de deux cents évêques citèrent à comparaître Nestorius qui refusa et l’hérésiarque fut condamné : forcés par les saints canons et par les lettres de notre très saint Père et collègue Célestin, évêque de Rome, nous avons dû, avec des larmes, en venir à cette triste sentence. Le Seigneur Jésus-Christ que l’impie Nestorius a blasphémé, décide par le saint concile que Nestorius est privé de la dignité épiscopale et de la communion sacerdotale.
Les évêques Arcadius et Projectus, accompagnés du prêtre Philippe, qui représentaient le Pape, arrivèrent deux jours après la sentence et, à l’ouverture de la deuxième session (10 juillet) y lurent une lettre de Célestin qui corroborait la décision du concile. Au printemps de 433, sous l’autorité de Théodose II, tous se réunirent sous une même confession de foi rédigée par le patriarche Jean d’Antioche et, plus tard, approuvée par Sixte III : Nous confessons donc notre Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, Dieu parfait et homme parfait, composé d’une âme raisonnable et d’un corps, engendré du Père avant les siècle selon la divinité, né en ces derniers jours, pour nous et pour notre salut, de la Vierge Marie selon l’humanité, consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon l’humanité. Car de deux natures l’union s’est faite. C’est pourquoi nous affirmons un Christ, un Fils, un Seigneur. En raison de cette union sans confusion, nous confessons la sainte Vierge Mère de Dieu, parce que le Dieu Verbe s’est incarné et s’est fait homme, et que, dès l’instant de sa conception, il s’est uni le temple qu’il avait pris d’elle. Les paroles des évangiles et des apôtres sur le Seigneur, nous savons que les théologiens les ont tantôt connues pour communes comme dites d’une seule personne, tantôt séparées comme dites de deux natures, les unes convenant à Dieu selon la divinité du Christ, les autres, humbles, selon l’humanité.
Puisqu’il n’y a en Jésus-Christ qu’une seule personne, Marie est la mère cette personne, et puisque cette personne est la personne du Fils de Dieu, Marie est véritablement Mère de Dieu. A l’instant même où elle acquiesça à la parole de l’archange, le Saint-Esprit forma de sa chair virginale une chair capable de recevoir une âme humaine et, à ce même instant, cette chair, vivifiée par cette âme raisonnable, fut unie substantiellement au Verbe divin. Puisque la nature humaine du Seigneur entra ainsi, dès que formée au sein de Marie, dans la personne du Verbe, cette personne est née de Marie. Certes, Marie n’a pas enfanté la nature divine, mais Dieu le Père n’a pas davantage engendré la nature humaine du Verbe Incarné, ce qui n’empêche pas, qu’à cause de l’unité de la personne de Jésus-Christ, le Père a pu dire de l’homme que Jean-Baptiste baptisait dans les eaux du Jourdain : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute ma faveur (Saint Matthieu III 17 ; saint Marc I 11 ; saint Luc III 22.).
Alors que de nombreux hérésiarques, dès les premiers siècles de l’Eglise, avaient mis en doute la divinité du Christ, il fallut, au siècle qui suivit celui d’Arius, que d’autres missent en doute son humanité. Ainsi, Apollinaire1, un des plus farouches adversaire de l’arianisme, s’écria-t-il : A quoi bon une âme d’homme entre le Verbe de Dieu et la chair qu’il daigne revêtir et vivifier pour notre salut ? Il peut bien directement mouvoir cette chair et par elle accomplir la rédemption du monde. N’est-ce pas en ce sens que saint Jean dit nettement que le Verbe s’est fait chair 2 ? Or, si le Seigneur n’avait comme nous une âme vivante, intelligente et libre, il ne serait réellement un homme, son corps ne serait qu’un mécanisme incapable de mérite, impuissant à opérer notre rédemption. Assurément, l’Eglise professe depuis toujours que Jésus-Christ est à la fois vrai Dieu et vrai homme, mais il reste que le mode de cette union de la divinité à l’humanité resta longtemps obscur et que, jusqu’au milieu du V° siècle, les formules pour l’exprimer furent trop souvent vagues, voire inexactes et qu’il fallut que surgît une nouvelle hérésie pour que l’on précisât mieux le dogme en définissant mieux le mystère de l’Incarnation.
On se souvient de ce jour de 428 où un prêtre d’Antioche, Anastase, prêchant à Constantinople devant le patriarche Nestorius3 dont l était le syncelle4, affirma : Que personne n’appelle Marie Mère de Dieu, car Marie appartenait à la race humaine, et il est impossible que d’une créature humaine ait pu naître un Dieu. On imagine sans peine que l’émoi fut grand parmi les auditeurs et l’on pressait le patriarche qui ne disait mot de désapprouver le prédicateur. Les conversations firent si grand bruit que le patriarche promit une explication catégorique pour le jour de Noël : Plusieurs d’entre vous, dit-il alors, souhaitent apprendre de moi-même s’il faut donner à la Vierge Marie le titre de Mère de Dieu ou celui de Mère de l’homme. Qu’ils écoutent ma réponse : Dire que le Verbe divin, seconde personne de la sainte Trinité, a une mère, n’est-ce pas justifier la folie des païens qui donnent des mères à leurs dieux ? Dieu, pur esprit, ne peut avoir été engendré par une femme ; la créature n’a pu engendrer le Créateur. Non, Marie n’a point engendré le Dieu par qui est venue la rédemption des hommes ; elle a enfanté l’homme dans lequel le Verbe s’est incarné, car le Verbe a pris chair dans un homme mortel ; lui-même n’est pas mort, il a ressuscité celui dans lequel le Verbe s’est incarné. Jésus est cependant un Dieu pour moi, car il renferme Dieu. J’adore le vase en raison de son contenu, le vêtement en raison de ce qu’il recouvre ; j’adore ce qui m’apparaît extérieurement, à cause du Dieu caché que je n’en sépare pas. C’était-là une hérésie formelle : si le Verbe est dans l’homme, si l’homme ne fait que renfermer le Verbe, Jésus-Christ n’est donc pas vrai Dieu et vrai homme. Nestorius dit qu’il y a en Jésus-Christ deux personnes : le Verbe, Fils éternel de Dieu, avec tous les attributs divins, et l’homme, le fils de Marie, avec toutes les facultés humaines. Marie ne peut avoir engendré que la personne humaine et l’on peut l’appeler Mère du Christ, mais, en aucune façon, Mère de Dieu.
Le rhéteur Eusèbe qui devait plus tard devenir évêque de Dorylée, interrompit un jour la prédication du patriarche puis, fort de l’appui populaire, afficha sur les portes de Sainte-Sophie, la contestatio avant que saint patriarche Cyrille d’Alexandrie, sage, énergique, impérieux et véhément n’allât dénoncer au pape la théologie de Nestorius. Un synode romain5 prononce la sentence de déposition et confie à l’autorité de saint Cyrille le soin de l’exécuter. Après avoir été condamné par un synode alexandrin, Nestorius demande à l’Empereur6 de réunir un concile général qui se réunit à la Pentecôte 431, à Ephèse où la tradition voulait que Marie s’endormît avant d’être transportée aux cieux en assomption. Sous la présidence de saint Cyrille d’Alexandrie, près de deux cents évêques citèrent à comparaître Nestorius qui refusa et l’hérésiarque fut condamné : forcés par les saints canons et par les lettres de notre très saint Père et collègue Célestin, évêque de Rome, nous avons dû, avec des larmes, en venir à cette triste sentence. Le Seigneur Jésus-Christ que l’impie Nestorius a blasphémé, décide par le saint concile que Nestorius est privé de la dignité épiscopale et de la communion sacerdotale. Les évêques Arcadius et Projectus, accompagnés du prêtre Philippe, qui représentaient le Pape, arrivèrent deux jours après la sentence et, à l’ouverture de la deuxième session (10 juillet) y lurent une lettre de Célestin qui corroborait la décision du concile. Au printemps de 433, sous l’autorité de Théodose II, tous se réunirent sous une même confession de foi rédigée par le patriarche Jean d’Antioche et, plus tard, approuvée par Sixte III : Nous confessons donc notre Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, Dieu parfait et homme parfait, composé d’une âme raisonnable et d’un corps, engendré du Père avant les siècle selon la divinité, né en ces derniers jours, pour nous et pour notre salut, de la Vierge Marie selon l’humanité, consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon l’humanité. Car de deux natures l’union s’est faite. C’est pourquoi nous affirmons un Christ, un Fils, un Seigneur. En raison de cette union sans confusion, nous confessons la sainte Vierge Mère de Dieu, parce que le Dieu Verbe s’est incarné et s’est fait homme, et que, dès l’instant de sa conception, il s’est uni le temple qu’il avait pris d’elle. Les paroles des évangiles et des apôtres sur le Seigneur, nous savons que les théologiens les ont tantôt connues pour communes comme dites d’une seule personne, tantôt séparées comme dites de deux natures, les unes convenant à Dieu selon la divinité du Christ, les autres, humbles, selon l’humanité.
Puisqu’il n’y a en Jésus-Christ qu’une seule personne, Marie est la mère cette personne, et puisque cette personne est la personne du Fils de Dieu, Marie est véritablement Mère de Dieu. A l’instant même où elle acquiesça à la parole de l’archange, le Saint-Esprit forma de sa chair virginale une chair capable de recevoir une âme humaine et, à ce même instant, cette chair, vivifiée par cette âme raisonnable, fut unie substantiellement au Verbe divin. Puisque la nature humaine du Seigneur entra ainsi, dès que formée au sein de Marie, dans la personne du Verbe, cette personne est née de Marie. Certes, Marie n’a pas enfanté la nature divine, mais Dieu le Père n’a pas davantage engendré la nature humaine du Verbe Incarné, ce qui n’empêche pas, qu’à cause de l’unité de la personne de Jésus-Christ, le Père a pu dire de l’homme que Jean-Baptiste baptisait dans les eaux du Jourdain : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute ma faveur7.
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1 Apollinaire, né dans les dix premières années du IV° siècle,à Laodicée de Syrie y enseignait, ordonné lecteur, la rhétorique. Si saint Epiphane souligne sa grande culture hellénique et son art de la dialectique, saint Basile y ajoute ses grandes capacités en philosophie, en théologie et en hébreux ; son renom intellectuel fut assez grand pour que Philostorge le mît au-dessus de saint Basile et de saint Grégoire de Nazianze alors que saint Vincent de Lérins le regardait comme un esprit supérieur. Malgré sa grande amitié pour saint Athanase, Apollinaire, se mit à répandre des idées si hétérodoxes sur l’Incarnation qu’elles furent évoquée au concile d’Alexandrie (362) ; il était alors (361) évêque de Laodicée et un des apologistes les plus connus et les plus efficaces contre l’arianisme. En 374, saint Basile et ses disciples demandèrent sa condamnation au pape Damase qui la fulmina trois ans plus tard. Apollinaire mourut avant 393.
2 Saint Jean I 14.
3 Né vers 380 à Germanicie, Nestorius se fit moine à Antioche où il reçut l’ordination sacerdotale. Il fut choisi par l’empereur Théodose II comme patriarche de Constantinople et fut sacré le 10 avril 428. Condamné per un synode romain (août 430) et un synode Alexandrin, il refuse de se présenter au concile d’Ephèse où il est condamné et déposé le 22 juin 431. Relégué puis exilé, il meurt après 451.
4 Syncelle : officier de l’Eglise de Constantinople qui demeure continuellement près du patriarche pour rendre témoignage de toutes ses actions.
5 Nous anathémisons ceux qui affirment deux Fils, existant l’un avant les siècles, l’autre après l’assomption de la chair, né de la Vierge.
Nous anathémisons ceux qui disent que le Verbe de Dieu a habité dans une chair humaine à la place d’une â me raisonnable spirituelle, parce que le Fils et Verbe de Dieu n’a pas été en son corps à la place d’une âme raisonnable et spirituelle, mais c’est notre âme (raisonnable et spirituelle) que, sans péché, il a prise et sauvée.
Si quelqu’un dit que dans la souffrance de la Croix, c’est Dieu qui ressentait la douleur, et non la chair et l’âme dont le Christ, Fils de Dieu, s’était revêtu – la forme d’esclave qu’il avait prise, comme dit l’Ecriture – il est dans l’erreur.
6 Théodose II, empereur d’Orient de 408 à 450, succéda à l’âge de huit ans à son père Arcadius sous la régence de sa soeur Pulchérie qui lui fit épouser la belle Eudoxie (ou Athanaïs), fille du philosophe Léontius. Trompé par son chambellan (Chrysaphe) et ses eunuques, il eut un règne peu glorieux. Il eut peu de succès contre les Perses et n’arriva guère à réduire les Vandales de Genséric ; il n’arrêta Attila qui ravageait la Thrace qu’en versant un tribut. Cependant il fit rédiger et publia le code théodosien. Il n’eut qu’une fille qu’il maria à Valentinien III.
7 Saint Matthieu III 17 ; saint Marc I 11 ; saint Luc III 22.
Pape Benoît: Marie, Mère de Dieu (Audience 2/1/08)
5 octobre, 2009du site:
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 2 janvier 2008
Marie, Mère de Dieu
Chers frères et sœurs,
Une très ancienne formule de bénédiction, rapportée dans le Livre des Nombres, dit: « Que Yahvé te bénisse et te garde! Que Yahvé fasse pour toi rayonner son visage et te fasse grâce! » (Nb 6, 24-26). C’est avec ces mots que la liturgie nous a fait à nouveau entendre hier, premier jour de l’année, que je voudrais adresser mes voeux cordiaux à vous tous, ici présents, et à ceux qui, au cours de ces fêtes de Noël, m’ont fait parvenir des témoignages d’affectueuse proximité spirituelle.
Nous avons célébré hier la fête solennelle de Marie, Mère de Dieu. « Mère de Dieu », Theotokos, est le titre attribué officiellement à Marie au V siècle, plus exactement lors du Concile d’Ephèse de 431, mais qui s’était déjà affirmé dans la dévotion du peuple chrétien à partir du III siècle, dans le contexte des discussions enflammées de cette période sur la personne du Christ. On soulignait, par ce titre, que le Christ est Dieu et qu’il est réellement né, comme un homme, de Marie: on préservait ainsi son unité de vrai Dieu et de vrai homme. En vérité, même si le débat semblait porter sur Marie, celui-ci concernait essentiellement son Fils. Voulant sauvegarder la pleine humanité de Jésus, certains Pères suggéraient un terme plus atténué: au lieu du titre de Theotokos, ils proposaient celui de Christotokos, « Mère du Christ »; cela fut cependant vu à juste titre comme une menace contre la doctrine de la pleine unité de la divinité avec l’humanité du Christ. C’est pourquoi, après une longue discussion, lors du Concile d’Ephèse de 431, comme je l’ai dit, furent solennellement confirmées, d’une part, l’unité des deux natures, divine et humaine, en la personne du Fils de Dieu (cf. DS, n. 250) et, de l’autre, la légitimité de l’attribution à la Vierge du titre de Theotokos, Mère de Dieu (ibid., n. 251).
Après ce Concile, on enregistra une véritable explosion de dévotion mariale et de nombreuses églises dédiées à la Mère de Dieu furent construites. Parmi celles-ci domine la Basilique Sainte-Marie-Majeure, ici à Rome. La doctrine concernant Marie, Mère de Dieu, trouva en outre une nouvelle confirmation dans le Concile de Chalcédoine (451), au cours duquel le Christ fut déclaré « vrai Dieu et vrai homme [...] né pour nous et pour notre salut de Marie, Vierge et Mère de Dieu, dans son humanité » (DS, n. 301). Comme on le sait, le Concile Vatican II a recueilli dans un chapitre de la Constitution dogmatique sur l’Eglise Lumen gentium, le huitième, la doctrine sur Marie, réaffirmant sa maternité divine. Le chapitre s’intitule: « La Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l’Eglise ».
La qualification de Mère de Dieu, si profondément liée aux fêtes de Noël, est donc le titre fondamental sous lequel la Communauté des croyants honore, pourrions-nous dire depuis toujours, la Sainte Vierge. Celle-ci exprime bien la mission de Marie dans l’histoire du salut. Tous les autres titres qui sont attribués à la Vierge trouvent leur fondement dans sa vocation à être la Mère du Rédempteur, la créature humaine élue par Dieu pour réaliser le plan du salut, centré sur le grand mystère de l’incarnation du Verbe divin. En ces jours de fête, nous nous sommes arrêtés pour contempler dans la crèche la représentation de la Nativité. Au centre de cette scène, nous trouvons la Vierge Mère qui offre l’Enfant Jésus à la contemplation de ceux qui viennent adorer le Sauveur: les pasteurs, les personnes pauvres de Bethléem, les Mages venus d’Orient. Plus tard, lors de la fête de la « Présentation du Seigneur », que nous célébrerons le 2 février, ce seront le vieux Siméon et la prophétesse Anne qui recevront le petit Enfant des mains de sa Mère et qui l’adoreront. La dévotion du peuple chrétien a toujours considéré la naissance de Jésus et la maternité divine de Marie comme deux aspects du même mystère de l’incarnation du Verbe divin et donc elle n’a jamais considéré la Nativité comme une chose du passé. Nous sommes « contemporains » des pasteurs, des mages, de Siméon et d’Anne, et alors que nous cheminons avec eux nous sommes remplis de joie, car Dieu a voulu être Dieu avec nous et qu’il a une mère, qui est notre mère.
C’est du titre de « Mère de Dieu » que dérivent ensuite tous les autres titres avec lesquels l’Eglise honore la Vierge, mais celui-ci est le titre fondamental. Nous pensons au privilège de l’ »Immaculée Conception », c’est-à-dire au fait qu’elle soit exempte du péché depuis sa conception: Marie fut préservée de toute tache de péché, car elle devait être la Mère du Rédempteur. Cela est également valable pour le titre de l’ »Assomption »: Celle qui avait engendré le Sauveur ne pouvait pas être sujette à la corruption dérivant du péché. Et nous savons que tous ces privilèges ne sont pas accordés pour éloigner Marie de nous, mais au contraire pour la rendre proche; en effet, étant totalement avec Dieu, cette Femme est très proche de nous et nous aide comme une mère et comme une sœur. La place unique et singulière que Marie possède dans la communauté des croyants dérive également de sa vocation fondamentale à être la Mère du Rédempteur. Précisément en tant que telle, Marie est également la Mère du Corps mystique du Christ, qui est l’Eglise. C’est donc à juste titre que, durant le Concile Vatican II, le 21 novembre 1964, Paul VI attribua solennellement à Marie le titre de « Mère de l’Eglise ».
Précisément parce qu’elle est la Mère de l’Eglise, la Vierge est également la Mère de chacun de nous, qui sommes les membres du Corps mystique du Christ. De la Croix, Jésus a confié sa Mère à chacun de ses disciples et, dans le même temps, il a confié chacun de ses disciples à l’amour de sa Mère. L’évangéliste Jean conclut son récit bref et suggestif par les mots suivants: « Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » (Jn 19, 27). Telle est la traduction du texte grec: « èis tà ìdia », il l’accueillit dans sa propre réalité, dans son propre être. Si bien qu’elle fait partie de sa vie et que les deux vies s’interpénètrent; et cette façon de l’accepter dans sa propre vie (èis tà ìdia) est le testament du Seigneur. Au moment suprême de l’accomplissement de la mission messianique, Jésus laisse donc à chacun de ses disciples, comme héritage précieux, sa propre Mère, la Vierge Marie.
Chers frères et sœurs, en ces premiers jours de l’année, nous sommes invités à considérer attentivement l’importance de la présence de Marie dans la vie de l’Eglise et dans notre existence personnelle. Remettons-nous à Elle, afin qu’Elle guide nos pas en cette nouvelle période de temps que le Seigneur nous donne de vivre, et qu’elle nous aide à être d’authentiques amis de son Fils et de courageux artisans de son Royaume dans le monde, Royaume de la lumière et de la vérité. Bonne année à tous! Tel est le souhait que je désire à présent adresser à vous tous ici présents et à vos proches, en cette première Audience générale de l’année 2008. Que la nouvelle année, commencée sous le signe de la Vierge Marie, nous fasse sentir plus vivement sa présence maternelle, si bien que, soutenus et réconfortés par la protection de la Vierge, nous puissions contempler avec un regard neuf le visage de son Fils Jésus et cheminer avec plus d’empressement sur les voies du bien.
Encore une fois, Bonne année à tous!
* * *
Je salue tous les pèlerins francophones. Que Marie nous fasse ressentir plus vivement sa présence maternelle ; ainsi soutenus et réconfortés par elle, nous pourrons contempler avec un regard neuf le visage de son Fils Jésus et cheminer avec plus d’empressement dans la voie du bien. Bonne Année à tous !
Origène : Le Christ, bon Samaritain
5 octobre, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR
Le lundi de la 27e semaine du temps ordinaire (de la férie)
Les lectures du jour
Commentaire du jour : Origène
Le Christ, bon Samaritain
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10,25-37.
Pour mettre Jésus à l’épreuve, un docteur de la Loi lui posa cette question : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? »
Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ? »
L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. »
Jésus lui dit : « Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie. »
Mais lui, voulant montrer qu’il était un homme juste, dit à Jésus : « Et qui donc est mon prochain ? »
Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé, roué de coups, s’en allèrent en le laissant à moitié mort.
Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.
De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.
Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié.
Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai. ‘
Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ? »
Le docteur de la Loi répond : « Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi fais de même. »