Saint Ambroise : « Comme des agneaux au milieu des loups »

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Le jeudi de la 26e semaine du temps ordinaire : Lc 10,1-12
Commentaire du jour
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 7, 44.59 (trad. SC 52, p. 23-28)

« Comme des agneaux au milieu des loups »

      En envoyant des disciples à sa moisson…, Jésus leur dit : « Voici que je vous envoie, comme des agneaux parmi les loups ». Voilà des animaux ennemis, mais le bon pasteur ne saurait redouter les loups pour son troupeau ; ces disciples sont envoyés non pour être une proie, mais pour répandre la grâce. La sollicitude du bon pasteur fait que les loups ne peuvent rien entreprendre contre les agneaux. Il les envoie donc pour que se réalise cette parole : « Ce jour-là, loups et agneaux iront paître ensemble dans le même pâturage » (Is 65,25)…

      D’ailleurs, les disciples envoyés ont reçu l’ordre de n’avoir pas de bâton à la main. Qu’est ce que le bâton, sinon l’insigne du pouvoir, l’instrument qui venge la douleur ? Donc ce que le Seigneur humble a prescrit, ses disciples l’accomplissent par la pratique de l’humilité. Car il les envoie semer la foi non par la contrainte, mais par l’enseignement ; non pas en déployant la force de leur pouvoir, mais en exaltant la doctrine de l’humilité. Et il a jugé bon de joindre ici l’humilité à la patience, car Pierre témoigne : « Insulté, le Christ ne rendait pas l’insulte ; frappé, il n’a pas rendu les coups » (1P 2,23).

      Cela revient à dire : « Soyez mes imitateurs, laissez tomber le goût de la vengeance, répondez aux coups de l’arrogance non pas en rendant le mauvais procédé, mais par une patience pleine de bonté. Personne ne doit imiter pour son propre compte ce qu’il reprend chez autrui ; la douceur porte des coups plus rudes aux insolents ». Le Seigneur a répondu à un tel coup en disant : « A celui qui te frappe sur une joue, tends l’autre » (Mt 5,39).

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