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Fête de St Matthieu, apôtre et évangéliste : Mt 9,9-13
Commentaire du jour
Rupert de Deutz (v. 1075-1130), moine bénédictin
Les Oeuvres du Saint Esprit, IV, 14 (trad. SC 165, p. 183 rev.)
Le collecteur d’impôts libéré pour le Royaume de Dieu
Matthieu le publicain a reçu en nourriture « le pain de vie et d’intelligence » (Si 15,3) ; et de cette même intelligence, il a fait au Seigneur Jésus un grand festin dans sa maison, car il avait reçu en partage une grâce abondante, en conformité avec son nom [qui veut dire « don du Seigneur »]. Un présage de ce festin de grâce avait été préparé par Dieu : appelé lorsqu’il était assis à son bureau, « il suivit le Seigneur et lui fit un grand festin dans sa maison » (Lc 5,29). Il lui a donc fait un festin, et un grand — un festin royal, dirions-nous.
Matthieu est en effet l’évangéliste qui nous montre le Christ roi par sa famille et par ses actes. Dès le début de son ouvrage, il déclare « Livre de la généalogie de Jésus Christ, Fils de David » (Mt 1,1). Ensuite il décrit comment le nouveau-né est adoré par les mages au titre de roi des juifs ; puis, tissant tout le reste de sa narration de gestes royaux et de paraboles du règne, il termine enfin sur ces mots dits par ce roi déjà couronné de la gloire de la résurrection : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (28,18). Si tu examines bien l’ensemble de sa rédaction, tu reconnaîtras donc que tout entière elle respire les mystères du Royaume de Dieu. Rien d’étonnant à cela ; Matthieu avait été publicain, il se rappelait avoir été appelé du service public du royaume de péché à la liberté du Royaume de Dieu, du Royaume de justice. En homme qui n’était pas ingrat envers le grand roi qui l’avait libéré, il a servi donc fidèlement les lois de son Royaume.