Archive pour le 15 septembre, 2009

buonanotte

15 septembre, 2009

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winterscene

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Saint Bernard : L’ignorance de ceux qui ne se convertissent pas

15 septembre, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090916

Le mercredi de la 24e semaine du temps ordinaire : Lc 7,31-35
Commentaire du jour
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermon 38 sur le Cantique des Cantiques (trad. Béguin, Seuil 1953, p. 442 rev.)

L’ignorance de ceux qui ne se convertissent pas

      L’apôtre Paul dit : « Quelques uns sont dans l’ignorance de Dieu » (1Co 15,34). Je dis, moi, que sont dans cette ignorance tous ceux qui ne veulent pas se convertir à Dieu. Car ils refusent cette conversion pour l’unique raison qu’ils imaginent solennel et sévère ce Dieu qui est toute douceur ; ils imaginent dur et implacable celui qui n’est que miséricorde ; ils pensent violent et terrible celui qui ne désire que notre adoration. Ainsi l’impie se ment à lui-même en se fabriquant une idole au lieu de connaître Dieu tel qu’il est.

      Que craignent ces gens de peu de foi ? Que Dieu ne veuille pas pardonner leurs péchés ? Mais de ses propres mains, il les a cloués à la croix. Que craignent-ils donc encore ? D’être eux-mêmes faibles et vulnérables ? Mais il connaît bien l’argile dont il nous a faits. De quoi ont-ils donc peur ? D’être trop accoutumés au mal pour délier les chaînes de l’habitude ? Mais le Seigneur a libéré ceux qui étaient dans les fers (Ps 145,7). Craignent-ils donc que Dieu, irrité par l’immensité de leurs fautes, hésite à leur tendre une main secourable ? Mais là où abonde le péché, la grâce surabonde (Rm 5,20). Ou encore, l’inquiétude pour leurs vêtements, la nourriture ou les autres besoins de leur vie, les empêche-t-elle de quitter leurs biens ? Mais Dieu sait que nous avons besoin de tout cela (Mt 6,32). Que veulent-ils de plus? Qu’est-ce qui fait obstacle à leur salut ? C’est qu’ils ignorent Dieu, qu’ils ne croient pas à nos paroles. Qu’ils se fient donc à l’expérience d’autrui.

Mont Saint Michel

15 septembre, 2009

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Saint Michel et la France – Saint Michel, gloire de la France

15 septembre, 2009

du site:

http://spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/hierar12.html#France

Saint Michel et la France -   Saint Michel, gloire de la France

A chaque nation, comme à chaque individu, Dieu a donné un Ange tutélaire, un Ange pour la guider, l’éclairer dans sa marche à travers les siècles ; la soutenir, la protéger dans ses luttes avec les autres peuples, tant qu’elle reste fidèle à sa mission providentielle. Tel est l’enseignement des Pères de l’Eglise et de la sainte Ecriture.
Quel est donc l’Ange gardien de la France ? C’est saint Michel, prince des phalanges célestes et glorieux vainqueur de Lucifer.
Comme Dieu avait autrefois choisi les Hébreux parmi les nations païennes, pour conserver et défendre, sous l’égide de saint Michel, la gloire de son nom ; ainsi a-t-il élu le peuple Franc pour être, parmi les nations chrétiennes et sous les auspices du grand Archange, le bouclier et l’épée de son Eglise.
Cet honneur, ce privilège divin semble tout d’abord réservé à Constantin, qui tire l’épouse du Christ des catacombes ; mais ses successeurs ne comprennent pas leur mission ; ils ne répondent pas à l’appel divin, et ils disparaissent devant les invasions barbares. Alors saint Michel, apparaissant au mont Gargan, cherche un nouveau peuple pour défendre l’Eglise de Dieu que l’arianisme essayait d’étouffer de toutes parts.
Ce nouveau peuple de Dieu est trouvé ; c’est le peuple Franc violemment implanté sur le sol gaulois, peuple ignorant de la foi chrétienne, mais de pur de toute hérésie. Son chef, tout païen qu’il est, a même pleuré au récit de la passion du Sauveur.
Pour mieux signaler et cimenter son alliance avec le peuple Franc, Dieu lui envoi son Archange, l’Ange des combats et des triomphes. Après la bataille de Tolbiac, où Clovis entrevit saint Michel, disent certains auteurs, combattant avec lui et lui procurant merveilleusement la victoire, le roi Franc se fait baptiser à Reims, et son baptême devient celui de son peuple.
A dater de ce jour, la France marche à la tête des nations. Toujours sûre de son angélique allié, elle porte partout la lumière avec les libertés sacrées de la foi chrétienne. Partout où elle passe, les chaînes tombent, la tyrannie disparaît, la barbarie recule épouvantée. Ainsi se réalisent, avec une étonnante célérité, les paroles du pape Anastase à Clovis et à sainte Clotilde qui avaient mis la France sous la protection spéciale du glorieux Prince de la milice céleste. « Daigne le Seigneur, leur écrivait le pontife, accorder à vous et à votre royaume sa divine protection ; qu’il ordonne à saint Michel, qui est votre prince et est établi pour les enfants de votre peuple, de vous garder dans toutes vos voies, et de vous donner la victoire sur tous vos ennemis. »
Avec le secours de l’Archange saint Michel, la France grandit et prospère ; elle mérite le nom glorieux de Fille aînée de l’Eglise.
Une des marques éclatantes de la suzeraineté de saint Michel sur la France, c’est sa prise de possession du sol de notre pays. Qui ne connaît, au moins de nom, le mont Saint-Michel ? Qui n’a maintes fois entendu parler de ce rocher de granit qui se dresse entre la Normandie et la Bretagne, sur le littoral de la Manche ? C’est sur ce rocher que saint Michel veut un sanctuaire. En 708, il apparaît trois fois à saint Aubert, évêque d’Avranches, et lui demande une chapelle sur la cime de ce mont, auquel de fréquents naufrages avaient valu le nom sinistre de Tombe au péril de la mer. Aujourd’hui, ce sanctuaire de saint Michel, transformé par le génie des siècles, par la foi et la renaissance de nos pères, est ce qu’on nomme la merveille de l’Occident et l’un des plus célèbres pèlerinages.
Ainsi le mont Tombe, jadis abri du démon et collège de druidesses, est devenu le siège d’honneur et le trône de saint Michel qui, une fois de plus, triomphait de Satan à la place même où celui-ci avait dominé avant le règne de la croix.
C’est du rocher du mont Saint-Michel qu’a jailli, comme un torrent, cette foi chevaleresque qui a converti et civilisé l’Europe entière. C’est là que Charlemagne et saint Louis vinrent tour à tour s’agenouiller ; que les Normands, avec Rollon, leur chef, furent adoucis et christianisés, et que Charles VII, remonté sur le trône, se rendit en action de grâces. Plus tard, les sectes hérétiques ont beau inonder la France d’erreurs et de sang, le mont Saint-Michel demeure toujours une forteresse inaccessible à leurs atteintes. Emblème et rempart de la foi, il reste debout au milieu des tempêtes de l’océan, sans en être ébranlé, parce que l’Archange n’a jamais cessé de le couvrir de ses ailes et avec lui toute la France.
Voilà pourquoi le peuple Franc, malgré tant d’égarements, reste dans le monde ce qu’il a toujours été, l’ouvrier des grandes choses de Dieu. Même dans notre siècle, où l’on dirait parfois qu’elle a échangé l’étendard de l’Archange contre celui de Satan, n’est-ce pas la France qui, de son sein généreux, a fait sortir et épanouir sur le globe les œuvres de la Propagation de la Foi et de la Sainte-Enfance, œuvres magnifiques qui ont donné tant d’accroissement à l’Eglise, tant d’âmes à Dieu, surtout dans les pays où Satan règne encore par les ténèbres du paganisme ?
O saint Michel, pitié pour notre chère France ! Daignez l’abriter encore sous vos ailes, malgré son ingratitude et ses fautes ; daignez la couvrir de votre bouclier, surtout en ce moment où l’Enfer la dispute au Ciel avec un acharnement effroyable ! Par votre puissant concours, ô divin Protecteur, puisse notre patrie échapper aux étreintes de l’impiété et de la démoralisation qui l’avilissent ; puisse-t-elle redevenir le foyer de la vraie civilisation, la digne fille aînée de l’Eglise, le héraut et le champion de Dieu parmi les nations modernes !

Extrait de « L’Ange Gardien » n°5, Septembre 1895, pp.147-150

  Saint Michel, gloire de la France

Saint Michel n’est pas seulement le protecteur, le gardien de la foi de la France, il est encore le promoteur de sa gloire, ainsi que l’attestent les grandes pages de notre histoire nationale.
Que l’orgueil apostat de notre temps rejette cette vérité, qu’il refuse effrontément de voir le doigt de Dieu, le surnaturel, dans la marche du peuple franc à travers les siècles, il n’effacera point de notre histoire le souvenir du rôle glorieux de saint Michel. Il faudrait effacer aussi les fastes de la grandeur de la France, fastes qui prouvent que l’illustre Prince du ciel, accomplissant sa mission divine, est venu, d’une manière souvent visible, au secours de notre chère patrie.
Dès la formation du peuple franc, à la fin du V° siècle, Clovis prie le Dieu de Clotilde sur le champ de bataille de Tolbiac, et aussitôt les Allemands, éblouis par une vision semblable à celle dont saint Michel avait déjà épouvanté les ennemis de Constantin, prennent la fuite en désordre.
Charles-Martel, Charlemagne, ont senti si merveilleusement l’assistance de l’invincible Archange, que le premier envoie son épée au mont Saint-Michel, et le second, au retour de son expédition contre les Saxons, fait peindre l’image de saint Michel sur les drapeaux, avec cette devise : Voici Michel qui m’a secouru.
Deux fois, au moins, les croisés voient ce glorieux Archange marcher à l’avant-garde comme leur guide en de lointains pays, et guerroyer à leur tête pour décider la victoire.
Plus tard, quand la France agonisait sous l’invasion des armées anglaises et sous les coups des défaillances suprêmes, n’est-ce pas encore saint Michel qui suscite et dirige Jeanne d’Arc, gloire de la France et libératrice de notre patrie ? dans des visions merveilleuses, l’Archange conte à l’humble bergère des montagnes des Vosges la grande pitié qui était au royaume de France ; il lui donne à profusion lumière te force pour remplir se glorieuse mission ; il fait d’une enfant de seize ans une sainte héroïne qu’il mène constamment triomphante à travers les dangers et la mort. A la bataille d’Orléans, que Jeanne d’Arc gagna le 8 mai, une des fêtes de l’Archange, saint Michel apparut lui-même visiblement sur le pont, racontent les chroniqueurs de l’époque, au moment de l’assaut, et en repoussa les Anglais.
La protection de saint Michel fut si manifeste dans la noble mission de la vierge de Domremy que, pour perpétuer le souvenir des victoires qui rendirent à notre beau pays sa gloire, son indépendance et sa nationalité, on fit frapper la monnaie à l’effigie de l’Archange, et louis XI institua l’ordre si célèbre des chevaliers de saint Michel. Sur les étendards, au-dessous de l’image de saint Michel, on lisait les deux devises tirées du prophète Daniel : Voilà que Michel, un des premiers princes, vient à mon secours. – Personne ne vient à mon aide en tout ceci, si ce n’est Michel, votre prince. Le royaume de France s’appela plus que jamais le royaume de saint Michel : Regnum Michaelis, et on s’empressa de rétablir partout les inscriptions que les Anglais avaient fait disparaître : Saint Michel, prince et patron de la France, priez pour nous !
Si l’on parcourait ainsi, siècle par siècle, les annales de nos délivrances et de nos plus glorieux combats, nous verrions toujours saint Michel au poste qu’il a bien voulu prendre avec nous et pour nous. Nous constaterions avec Louis XIV lui-même, qui ne manquait pas de placer ses glorieuses entreprises sous la sauvegarde de celui qui est à la fois l’Ange des combats et l’Ange de la paix, que toute gloire acquise en dehors de son inspiration et de son aide n’est qu’une gloire éphémère et fatale à la patrie. La France, hélas ! en a fait la triste expérience au commencement de ce siècle.
Plus récemment encore, il y a vingt-cinq ans à peine, notre patrie n’a-t-elle pas éprouvé combien il est téméraire de ne compter que sur le nombre des soldats et le courage humain pour arrêter les invasions et éviter les malheurs ? Aujourd’hui même, veut-elle comprendre qu’il y a des invasions plus redoutables que celles des armées ennemies ? que le joug de l’erreur et de l’irréligion est plus pesant que celui de l’étranger ? Ce joug est cependant plus dangereux, car on ne tue pas facilement une nation, mais elle se suicide, lorsque l’impiété y devient à l’ordre du jour. N’est-ce pas l’état de la France ?
Puisse-t-elle, après toutes ses infortunes, remonter aux véritables sources de sa grandeur, et revenant s’agenouiller aux pieds de l’Archange tutélaire dont elle a top oublié le culte et les bienfaits, retrouver dans les plis du même drapeau et les élans de sa foi, et le secret de son antique gloire ! Puisse l’Archange, de son côté, oublier nos ingratitudes et montrer bientôt que ce n’est pas en vain que les peuples l’honorent !

Extrait de « L’Ange Gardien » n°6, Octobre 1895, pp.183-185

La visite du Cardinal Lustiger en Israël : Quelques souvenirs d’un témoin (2007)

15 septembre, 2009

du site:

http://www.un-echo-israel.net/La-visite-du-Cardinal-Lustiger-en

La visite du Cardinal Lustiger en Israël

Quelques souvenirs d’un témoin

lundi 6 août 2007

Les trois jours et demi de cette visite furent intensifs. Dès le lundi soir 24 avril commençait le colloque à l’Université’ de Tel Aviv dans l’intimité, 16 participants officiels et une trentaine d’invités.

Les participants étaient des philosophes, théologiens et historiens juifs et chrétiens d’Israël, France et E.U. De France : Mr et Mme Bédarida (historiens spécialisés dans la période de l’occupation nazie en France, et elle fondatrice de T.C. et résistante), Jean Dujardin, Bernard Dupuy, J.M. Garrigues ; de Belgique Albert Chapelle et d’Israël Marcel Dubois.

Les débats se déroulèrent dans une atmosphère de franchise et d’écoute réciproque, on peut même dire d’amitié tout au long des trois jours. Le Cardinal y était l’invité d’honneur et participant. On parla du silence de Dieu ou du « voilement de la Face », et plusieurs conférenciers y ajoutèrent une note personnelle : la perte récente du fils aîné ou d’un ami cher…

On parla aussi du silence des hommes durant la Shoa, et bien sûr plus spécialement du silence quasi total et de l’action insuffisante de l’Eglise ; les intervenants chrétiens furent les plus clairs sur ce sujet, même s’ils ont apporté les nuances nécessaires.

Les organisateurs ont promis la publication des interventions de ces trois jours, qu’il serait bien difficile de résumer.

A l’une des pauses, la T.V. israélienne arrive à glisser une interview, que l’on verra le soir. Les questions se pressent, les réponses sont parfois laconiques, embarrassées, mais plusieurs phrases sortent enfin, claires et nettes : « la voix des responsables et des grands de ce monde ne s’est pas élevée, et on peut regretter, principalement, que la voix des églises, et de l’Eglise, n’ait pas été plus forte, plus cohérente. (…) la naissance de l’Etat d’Israël est un événement heureux, béni, qui porte en lui-même une force de délivrance, de rénovation, d’espérance. (Et à la fin :) Je demande à Dieu de garder sa bénédiction et de donner au peuple aimé de lui sa force et sa fidélité. »

Le soir du deuxième jour le Cardinal fut invité à un concert de l’orchestre philharmonique dans la grande salle des concerts de Tel Aviv ; au programme : messe de Mozart, la traduction hébraique des textes étant distribuée au public.

Le troisième jour après-midi le Cardinal donna une conférence ouverte au public à la salle des conférences de l’Université. La salle était comble et il fallut ouvrir une deuxième salle avec écran de télévision. Le président de l’Université présenta chaleureusement le Cardinal, regrettant les sons discordants entendus les jours précédents, puis ce fut le Ministre de la Culture, Mme Shoulamit Alloni, qui exprima sa satisfaction de la possibilité de telles rencontres. Enfin les paroles du Cardinal : denses, en petits paragraphes, difficiles parfois à apprécier sur le moment, surtout à travers une traduction simultanée. Le destin d’Israël est tracé clairement, sa vocation, sa bénédiction que les nations (la chrétienté dans le passé) ont voulu lui ravir. C’est la vocation de tout le peuple juif, ici et dans les diasporas, qui est affirmée (N.B. Le journal La Croix a publié le texte écrit intégral). A la fin, applaudissements nourris et prolongés, rythmés. Le président de l’Université conclut en rappelant le concert où le Cardinal avait entendu une messe avec le Gloria et le Credo, et ajouta : « Même si son Credo et notre Credo sont différents, nous pouvons ensemble louer Dieu en un Gloria commun ». A la sortie on pouvait recevoir le texte hébreu/ et il ne resta rien des 700 exemplaires que nous avions prévus.

Aussitôt après il faut courir ailleurs pour une conférence de presse digne de ce genre ping-pong rapide, peu favorable aux questions délicates. – Le silence de l’Eglise ? « On en a beaucoup parlé dans ce colloque, ce sera publié, et je ne peux revenir sur ce point ici. » (ce qui deviendra un grand titre dans le Jérusalem Post le lendemain : « Le Cardinal : Je n’ai pas le temps de parler de l’Eglise et de la Shoa ») – Rencontrer le rabbin Lau ? « Je suis prêt, mais ses conditions sont… un peu dures » (Lau avait dit : s’il est prêt à revenir au judaïsme). – On a parlé de vous comme futur Pape ? Réponse avec un sourire : « Meshouggë… » (en hébreu-yiddish : Fada !). Rires amusés. – Renaissance de l’antisémitisme en France ? « Difficile de dire ce qui se passe (divers racismes) ; pas de paranoia, mais rester sur ses gardes. » La visite au Mémorial du souvenir Yad-vaShem eut lieu le quatrième jour, le jour du Souvenir, 50 anniversaire de la libération des camps. Ni officielle (vu les oppositions bien prévisibles), ni totalement privée puisque Aaron J.M. Lustiger, très ému et épuisé, était accompagné de ses hôtes de l’Université, de ses compagnons du colloque, du P. Jean-Baptiste Gourion du monastère bénédiction d’Abou Gosh, et… d’une armée de photographes plus actifs que jamais (euphémisme).

L’après-midi fut le moment le plus touchant, le plus réconfortant : les parents de Aaron Jean-Marie étaient d’une ville de Pologne Bezin d’où toute la communauté juive a disparue. Les rescapés et leurs familles ont formé une association ; son président Arié Ben-Tov avait invité le Cardinal au nom de tous à participer à la cérémonie du 50-ème anniversaire de la libération des camps qui se déroulait au Mémorial de Mevo Modi’in, patrie des Maccabées. Il y fut reçu comme hôte d’honneur, les 3 à 400 participants lui manifestèrent beaucoup de chaleur (le soleil aussi). Pendant une demi-heure les uns et les autres se présentèrent, rappelant des souvenirs de famille (« j’ai bien connu vos parents… »). Placé au milieu, entre Arie ’Ben-Tov et Abraham Burg, le président de l’Agence Juive, en présence de délégués juifs polonais d’Israël et des Etats-Unis, il assista à une cérémonie émouvante pendant deux heures, et il déposa, en compagnie d’un petit cousin, une gerbe au monument. Il en est revenu très ému et heureux.

Le matin qui suivit ces journées, le Prof. Assa Kasher, de l’Université, exprima à la radio sa satisfaction de la participation du Cardinal, ajoutant « nous sommes heureux d’avoir des amis comme lui dans l’Eglise catholique. » Les journaux rapportèrent diverses réactions à cette visite, certaines violentes, la plupart favorables et critiques envers le Rabbin Lau. On peut dire que ses attaques ont en fait amené diverses personnalités et journalistes à se démarquer nettement de son attitude.

Que conclure de cette visite, que les deux côtés appréhendaient ? Ni échec, ni visite tranquille et pleinement « réussie », le contraire aurait été étonnant. Mal reçu ? cela dépend par qui. L’impression dominante est plutôt positive, vu tous les risques qu’on pouvait craindre. Des choses importantes ont été dites au colloque en petit comité, qui auront leur répercution, d’autres face au grand public, la rencontre en elle-même était importante et s’est bien passée. Certaines choses auraient pu être dites plus nettement, dès le début, et cela aurait soulagé bien des auditeurs. Mais le contact est difficile quand on ne connaît pas d’avance le public à qui on s’adresse, ses attentes et ses réactions possibles, son langage, ses points sensibles mais aussi sa disposition à entendre certaines choses. Et pourtant quelque chose a passé. L’avenir dira peut-être ce qui sera resté dans la mémoire de chacun.