Les origines de la fête de l’exaltation de la Sainte Croix

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Les origines de la fête de l’exaltation de la Sainte Croix

vendredi 12 septembre 2008, par Fr Louis-Marie

Le 14 septembre, l’Eglise latine célèbre la fête de « l’Exaltation de la Sainte Croix ». Ce nom peut étonner. Il évoque en fait l’ostention de la relique de la croix qui était proposé à la vénération des fidèles mais cette célébration tire en fait son origine de Jérusalem et de la liturgie des premiers siècles. Elle correspond à l’anniversaire de la dédicace de la Basilique de l’Anastasis et du martyriurm le 13 septembre 335.

Au témoignage d’Egerie, pélerine de la fin du 4ème siècle à Jérusalem, ce jour avait été choisi en 335 comme anniversaire de la découverte quelques années plus tôt de la relique de la vraie croix : « De ces vénérables églises, on célèbre la dédicace avec une grande solennité, parce que la croix du Seigneur a été découverte ce jour-là. Et c’est la raison pour laquelle que le jour où pour la première fois les vénérables églises susdites seraient consacrées, ce serait le jour où la croix du Seigneur avait été découverte. » La fête durait huit jours et il y avait un grand concours d’évêques et de fidèles, et c’était une fête d’obligation : « …on croit avoir péchétrès gravement si l’on n’y assiste pas. » mais elle ne mentionne pas une ostention de la croix.

C’est avec le lectionnaire arménien de Jérusalem, qui témoigne des usages liturgiques de la ville sainte au 5ème siècle, que l’on trouve la mention d’une ostention de la croix : « Le 13 septembre, dédicace des saints lieux de Jérusalem : pendant le premier jour à la sainte Anastasis….le deuxième jour on s’assemble dans le saint Martyrium et ce même jour on montre la vénérable croix à toute l’assemblée ».

Le culte de la Croix est né au 4ème siècle, comme l’atteste Cyrille de Jérusalem, dans ses catéchèses : «  on peut jusqu’à ce jour voir le (le bois de la croix) parmi nous » (Cat IV 10 ). Nous sommes en 348. La découverte de la croix pose quelques problèmes aux historiens. Ambroise nous dit qu’elle aurait été le fait de l’impératrice Hélène, quelques années après le concile de Nicée mais Eusèbe de Césarée dans son ouvrage Sur la vie de Constantin, parle du voyage d’Hélène en Terre Sainte mais ne mentionne pas la découverte de la sainte croix, bien plus dans la description de la célébration de la dédicace et du discours prononcé à cette occasion, il n’est pas fait mention d’une récente découverte de la croix.

Petit à petit le souvenir de la dédicace se perdit tandis que la fête de la Croix prit la première place. Ainsi au 6ème s. au témoignage d’Alexandre le moine, la fête porte déjà le nom d’Exatation de la sainte Croix.

Cette fête se répandit en Orient, et de Constantinople, où elle durait également huit jours, elle se propagea en Occident. Durant le 6ème siècle les Romains voyaient les chrétiens orientaux célébrer cette fête avec solennité, le prêtre élevant le bois sacré aux dessus des fidèles et les bénissant en se tournant vers les quatre points cardinaux. Aussi ils désirérent faire la même chose avec les reliques de la croix qui se trouvait à Rome. A partir du milieu du 7ème, l’Exalation de la sainte Croix commenca à être célébré sous forme d’un pieux exercice : on proposait à la vénération des fidèles une relique de la vraie croix qui se trouvait dans la basilique Vaticane. Le 14 septembre, était la fête des saints Corneille et Cyprien, mais on trouve une oraison ajoutée : « ad crucem salutandam in sancto Petro » (sacramentaire grégorien de Padoue) Le pape Sergius (687-701) en transférant ce fragment au Latran, pense surtout à le présenter à l’adoration des fidèles. Cette vénération va prendre d’autant plus de poids que Jérusalem a été prise par les Perses en 614 et ils se sont emparés de la relique de la croix. Elle sera ramenée par Héraclius en 630 et face à la menace arabe, elle sera transportée à Constantinople en 633. Le monde chrétien se tourne alors avec intensité vers cette croix du Christ menacée par les événements.

A partir de la moitié du 7ème cette fête apparaît dans la plupart des livres liturgiques d’occident.

Objet de mépris, la Croix devient un objet de fierté pour le chrétien, non pas en tant qu’instrument de torture mais en tant que moyen du salut. Il faut d’ailleurs bien remarquer qu’au premiers siècles, la croix est une croix glorieuse et qu’elle n’est jamais représentée avec le corps de Jésus. Les « crucifix » n’apparaitront qu’au Moyen-âge.

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