Saint Bonaventure : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090831

Le lundi de la 22e semaine du temps ordinaire : Lc 4,16-30
Commentaire du jour
Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l’Église
Méditations sur la vie du Christ ; Opera omnia, t. 12, p. 530s (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 67 rev.)

« N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »

      Ils me paraissent être parvenus au plus haut degré, ceux qui, de tout coeur et sans feinte, se sont suffisamment possédés pour ne rien chercher d’autre que d’être méprisé, de ne compter pour rien et de vivre dans l’abaissement… Tant que vous n’en serez pas arrivés là, pensez que vous n’avez rien fait. En effet, comme en vérité nous sommes tous « des serviteurs quelconques », selon la parole du Seigneur (Lc 17,10), même si nous faisions bien toute chose, tant que nous ne serons pas parvenus à ce degré d’abaissement, nous ne serons pas encore dans la vérité, mais nous serons et nous marcherons dans la vanité…

      Tu sais aussi comment le Seigneur Jésus a commencé d’abord par faire avant d’enseigner. Il devait dire plus tard : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur » (Mt 11,29). Et cela il a voulu d’abord le pratiquer réellement, sans feinte. Il l’a fait de tout son coeur, comme de tout son coeur et en vérité il était humble et doux. Il n’y avait pas de dissimulation en lui (cf 2Co 1,19). Il s’est enfoncé si profondément dans l’humilité et le mépris et l’abjection, il s’est anéanti tellement aux yeux de tous, que lorsqu’il s’est mis à prêcher et à annoncer les merveilles de Dieu et à accomplir des miracles et des choses admirables, on ne l’estimait pas, on le dédaignait et l’on se moquait de lui en disant : « N’est-ce pas le fils du charpentier ? » et d’autres paroles semblables. Ainsi se vérifie la parole de l’apôtre Paul : « Il s’est anéanti lui-même, prenant la condition d’esclave » (Ph 2,7), non seulement d’un serviteur ordinaire par l’incarnation, mais d’un serviteur quelconque par la manière d’une vie humble et méprisée.

Laisser un commentaire