Archive pour juillet, 2009

15 juillet – Saint Bonaventure

15 juillet, 2009

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/15.php

15 juillet – Saint Bonaventure
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Biographie

Jean de Fidanza et de Ritella naît en 1221, à Bagnorea (entre Viterbe et Orvieto), dans une noble et opulente famille. Enfant, à la prière de sa mère, il est guéri d’une grave maladie par l’intercession de saint François. Ayant commencé ses études au couvent de Bagnorea, il les contine à Paris où il entre au noviciat des Franciscains et prend le nom de Bonaventure. Il étudie la théologie, l’Ecriture sainte et la patristique latine. En 1248, il débute dans l’enseignement, à l’université de Paris, comme bachelier biblique et commence à écrire des commentaires des livres saints.

En 1253, il fait un commentaire du « Livre des Sentences » ; dans de doctes tournois contre les ennemis des ordres nouveaux, il rompt des lances pour l’honneur de Dame Humilité, reine de tous les religieux, de Dame Pauvreté, la reine des Mendiants, et de ses sœurs Chasteté et Obéissance. Au chapitre de Rome, il est élu ministre général des Mineurs (2 février 1257), charge qu’il occupe jusqu’au 20 mai 1273. Il est comme le second fondateur de l’ordre qu’il préserve des excès des relâchés comme de ceux qui visent à un idéal intenable. En 1260, au chapitre de Narbonne, il promulgue des Constitutions.

Après enquête, il rédige la « Vie » officielle de saint François où il voit une montée en six étapes marquées par six apparitions du crucifix et qui s’achève par les stigmates. « Alors est réalisée ta première vision annonçant que tu serais un chef dans la chevalerie du Christ, et que tu porterais des armes célestes marquées du signe de la Croix. Au début de ta conversion, la vision de Jésus crucifié avait transpercé ton âme d’un glaive de douloureuse compassion ; tu avais entendu une voix tombant de la croix, comme du trône sublime du Christ et d’un autel sacré ; tu l’avais affirmé de ta bouche sacrée, et c’est pour nous maintenant une vérité incontestable. Plus tard, quand tu progressais en sainteté, le F. Sylvestre vit une croix sortant miraculeusement de ta bouche et le saint F. Pacifique aperçut deux glaives croisés qui transperçaient ton corps. Alors que saint Antoine prêchait sur le titre de la croix, l’angélique Monaldus te vit élevê dans les airs, les bras en croix. Toutes ces merveilles n’étaient pas des effets de l’imagination, mais une révélation céleste ; telle est la vérité que nous croyons et affirmons. Enfin, cette vision qui te montra tout ensemble, vers la fin de ta vie, l’image d’un séraphin sublime et celle de l’humble Crucifié, qui embrasa ton âme d’amour, imprima les stigmates dans ton corps et fit de toi un autre ange montant de l’Orient et portant le signe du Dieu vivant (Apocalypse, VII 2 ), cette vision corrobore la vérité de celles qui l’ont précédée et reçoit d’elles un surcroît d’authenticité. Par sept fois, la croix du Christ apparut merveilleusement à tes yeux ou en ta personne aux diflérentes époques de ta vie. Les six prernières apparitions étaient comme autant de degrés pour arriver à cette septième où tu trouverais enfin le repos. En effet, la croix du Christ qui t’est apparue et que tu as embrassée au début de ta conversion, que tu as portée continuellement dans la suite en toi-même par une vie très parfaite et que tu as présentée comme un modèle aux autres, nous a appris, avec une évidence incontestable, que tu étais enfin parvenu au sommet de la perfection évangélique. Et cette manifestation de la sagesse chrétienne imprimée dans la poussière de ta chair, nul homme vraiment dévot ne la rejettera. »

Pour que prospèrent tous les bercails de l’ordre franciscain, il faut l’œil du maître. Bonaventure, qui n’est pas robuste, s’impose les fatigues d’inspections fréquentes et de prédications nombreuses. Il parle aux Mineurs – près de cent fois – il parle aux Prêcheurs, aux bénédictins de Cluny et de Saint-Denis, à des clarisses, à des moniales, à des béguines et au peuple fidèle. Il s’adresse parfois à la Curie romaine et au clergé des cathédrales. Des pubIications ascétiques et mystiques portent au loin la pensée du grand contemplatif : opuscules sur la légende et l’ascèse franciscaines, petits traités spirituels. Peu avant 1257, il donne le Breviloquium que Gerson regardera comme le joyau de la théologie médiévale. En 1259, paraît son livre médité longuement sur l’Alverne, la plus belle sans doute des œuvres mystiques du XIII° siècle, l’Itinerarium mentis in Deum qui achemine l’âme vers Dieu ; l’amour s’y appuie sur la philosophie et la théologie, il s’élève par six degrés des créatures au Créateur, partant humblement du monde des sens : « Pour ce passage des créatures à Dieu, la nature ne peut rien et la science très peu de chose; il faut donner peu au travail de l’intelligence et beaucoup à l’onction ; peu à la langue et beaucoup à la joie intérieure ; peu à la parole et aux livres et tout au don de Dieu, c’est-à-dire au Saint-Espnt ; peu ou rien à la créature et tout au Créateur, Père, Fils et Saint-Esprit. Interrogez la grâce et non la science ; le désir et non l’intelligence; les gémissements de la prière et non l’étude livresque ; l’époux et non le maître ; Dieu et non l’homme ; l’obscurité et non la clarté ; non la lumière qui brille, mais le feu qui embrase tout entier et transporte en Dieu. »

Le pape Clément IV veut le nommer archevêque d’York (24 novembre 1265) mais Bonaventure esquive cette gloire. En 1271, après une vacance de trois ans, à Viterbe, il réussit à faire élire pape Grégoire X qui le crée cardinal-évêque d’Albano. Il meurt à Lyon le 14 juillet 1274.

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L’itinéraire de l’âme vers Dieu

Le Christ est le chemin et la porte, l’échelle et le véhicule ; il est le propitiatoire posé sur l’arche de Dieu et le mystère caché depuis le commencement.

Celui qui tourne résolument et pleinement ses yeux vers le Christ en le regardant suspendu à la croix, avec foi, espérance et charité, dévotion, admiration, exultation, reconnaissance, louange et jubilation, celui-là célèbre la Paque avec lui, c’est-à-dire qu’il se met en route pour traverser la mer Rouge grâce au bâton de la croix. Quittant l’Égypte, il entre au désert pour y goûter la manne cachée et reposer avec le Christ au tombeau, comme mort extérieurement mais expérimentant dans la mesure où le permet l’état de voyageur ce qui a été dit sur la croix au larron compagnon du Christ : « Aujourd’hui avec moi tu seras dans le paradis. »

En cette traversée, si l’on veut être parfait, il importe de laisser là toute spéculation intellectuelle. Toute la pointe du désir doit être transportée et transformée en Dieu. Voilà le secret des secrets, que « personne ne connaît sauf celui qui le reçoit », que nul ne reçoit sauf celui qui le désire, et que nul ne désire, sinon celui qui au plus profond est enflammé par l’Esprit Saint que le Christ a envoyé sur la terre. Et c’est pourquoi l’Apôtre dit que cette mystérieuse sagesse est révélée par l’Esprit Saint.

Si tu cherches comment cela se produit, interroge la grâce et non le savoir, ton aspiration profonde et non pas ton intellect, le gémissement de ta prière et non ta passion pour la lecture ; interroge l’Époux et non le professeur, Dieu et non l’homme, l’obscurité et non la clarté ; non point ce qui luit mais le feu qui embrase tout l’être et le transporte en Dieu avec une onction sublime et un élan plein d’ardeur. Ce feu est en réalité Dieu lui-même dont « la fournaise est à Jérusalem. » C’est le Christ qui l’a allumé dans la ferveur brûlante de sa Passion. Et seul peut le percevoir celui qui dit avec Job : « Mon âme a choisi le gibet, et mes os, la mort. » Celui qui aime cette mort de la croix peut voir Dieu ; car elle ne laisse aucun doute, cette parole de vérité : « L’homme ne peut me voir et vivre. »

Mourons donc, entrons dans l’obscurité, imposons silence à nos soucis, à nos convoitises et à notre imagination. Passons avec le Christ crucifié de ce monde au Père. Et quand le Père se sera manifesté, disons avec Philippe : « Cela nous suffit » ; écoutons avec Paul : « Ma grâce te suffit » ; exultons en disant avec David : « Ma chair et mon cœur peuvent défaillir : le roc de mon cœur et mon héritage, c’est Dieu pour toujours. Béni soit le Seigneur pour l’éternité, et que tout le peuple réponde : Amen, amen ! »

St Bonaventure

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Prière

Transpercez mon âme, très doux Seigneur Jésus, dans tout ce qu’elle a de plus profond et de plus intime ; transpercez-la du dard tout suave et tout salutaire de votre amour, de ce dard de la véritable et pure charité, de cette charité très sainte qu’a eue votre apôtre saint Jean ; en sorte que mon âme languisse et se fonde sans cesse d’amour et de désir pour vous seul. Qu’elle soupire après vous et se sente défaillir à la pensée de vos tabernacles ; qu’elle n’aspire qu’à sa délivrance et à son union avec vous. Faites que mon âme ait faim de vous qui êtes le pain des anges, aliment des âmes saintes, notre pain quotidien supersubstantiel ayant en lui toute douceur et toute suavité délectable. O vous que le désir des anges est de contempler, puisse mon coeur être toujours affamé et toujours se nourrir de vous, mon âme être remplie jusque dans ses profondeurs de la suavité de vos délices. Que mon coeur ait toujours soif de vous, source de vie, source de sagesse et de science, source d’éternelle lumière, torrent de délices, abondance de la maison de Dieu. Qu’il n’aspire jamais qu’à vous, ne cherche et ne trouve que vous ; qu’il tende vers vous et parvienne jusqu’à vous ; qu’il ne pense qu’à vous, ne parle que de vous, et qu’il accomplisse toutes choses pour l’honneur et la gloire de votre nom, avec humilité et discernement, avec amour et plaisir, avec facilité et affection, avec persévérance jusqu’à la fin. Soyez toujours mon seul espoir et toute ma confiance, mes richesses et mes délices, mon plaisir et ma joie, mon repos et ma tranquillité, ma paix et ma suavité, mon parfum et ma douceur, ma nourriture et ma force, mon refuge et mon secours, ma sagesse et mon partage, mon bien et mon trésor. Qu’en vous seul, mon esprit et mon coeur soient à jamais fixés, affermis et inébranlablement enracinés. Amen.

Saint Bonaventure

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Liber de ligno viate, XXX

Afin que l’Eglise fût formée du côté du Christ pendant son sommeil sur la Croix et afin que fût accomplie la parole de l’Ecriture : Ils regarderont vers celui qu’ils auront transpercé (Zacharie XII 10), Dieu a disposé qu’un soldat ouvrît ce côté sacré en le perçant de sa lance et que, dans cet écoulement de sang et d’eau, fût versé le prix de notre salut : en jaillissant des profondeurs de ce Coeur, il donnerait aux sacrements de l’Eglise la vertu de conférer la vie de la grâce et désormais ceux qui vivraient dans le Christ auraient là une source d’eau vive jaillissant pour la vie éternelle. Lève-toi donc, âme qui aime le Christ ; ne cesse pas de te tenir attentive ; applique là ta bouche ; tu y boiras aux sources du Sauveur.

Saint Bonaventure

buona notte

15 juillet, 2009

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http://www.publicdomainpictures.net/browse-category.php?page=150&c=fiori&s=2

Saint Vincent de Paul : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits »

15 juillet, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090715

Le mercredi de la 15e semaine du temps ordinaire : Mt 11,25-27
Commentaire du jour
Saint Vincent de Paul (1581-1660), prêtre, fondateur de communautés religieuses
Entretiens spirituels, conférence du 21/03/1659 (Seuil, 1960, p. 587)

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits »

      La simplicité est si agréable à Dieu ! Vous savez que l’Écriture dit que son plaisir est de s’entretenir avec les simples, avec les simples de coeur, qui vont bonnement et simplement : « Il fait des hommes droits ses familiers » (Pr 3,32). Voulez-vous trouver Dieu ? Il parle avec les simples. O mon Sauveur ! ô mes frères qui sentez le désir d’être simples, quel bonheur ! quel bonheur ! Courage, puisque vous avez cette promesse que le plaisir de Dieu est d’être avec les hommes simples.

      Une autre chose qui nous recommande merveilleusement la simplicité, ce sont ces paroles de notre Seigneur : « Je te bénis, Père, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits ». Je reconnais, mon Père, et je vous en remercie, que la doctrine que j’ai apprise de votre divine Majesté et que je répands parmi les hommes, n’est connue que des simples, et que vous permettez que les prudents du monde ne l’entendent pas ; vous leur en avez caché, sinon les paroles, au moins l’esprit.

      O Sauveur ! ô mon Dieu ! Cela nous doit épouvanter. Nous courons après la science comme si tout notre bonheur en dépendait. Malheur à nous si nous n’en avons ! Il en faut avoir, mais en suffisance ; il faut étudier, mais sobrement. D’autres affectent l’intelligence des affaires, de passer pour gens de mise et de négociation au dehors. C’est à ceux-là que Dieu ôte la pénétration des vérités chrétiennes : aux savants et aux entendus du monde. A qui la donne-t-il donc ? Au simple peuple, aux bonnes gens… Messieurs, la vraie religion est parmi les pauvres. Dieu les enrichit d’une foi vive ; ils croient, ils touchent, ils goûtent les paroles de vie… Pour l’ordinaire, ils conservent la paix parmi les troubles et les peines. Qui est cause de cela ? La foi. Pourquoi ? Parce qu’ils sont simples, Dieu fait abonder en eux les grâces qu’il refuse aux riches et sages du monde.

bonne nuit

14 juillet, 2009

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. Abroma_augusta053OlgaB

Abroma augusta
(Devil Cotton)

http://toptropicals.com/html/toptropicals/catalog/photo_db/A.htm?NumPerPage=20&NumPerLine=4&listonly=0&first=20

Paul VI: Le Christ nous appelle tous à la conversion

14 juillet, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090714

Le mardi de la 15e semaine du temps ordinaire : Mt 11,20-24
Commentaire du jour
Paul VI, pape de 1963-1978
Constitution apostolique « Paenitemini » du 18/02/1966 (trad. DC 1466, p. 386 rev.© copyright Libreria Editrice Vaticana)

Le Christ nous appelle tous à la conversion

      Le Christ, qui pendant sa vie a toujours fait ce qu’il enseignait, a passé quarante jours et quarante nuits dans le jeûne et la prière avant de commencer son ministère. Il a inauguré sa mission publique par ce message joyeux : « Le Royaume de Dieu est proche », ajoutant tout de suite ce commandement : « Repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1,15). D’une certaine manière, c’est toute la vie chrétienne qui se trouve résumée dans ces paroles. On ne peut parvenir au Royaume annoncé par le Christ que par la « metanoia », c’est-à-dire par le changement et le renouvellement intime et total de l’homme tout entier… L’invitation du Fils de Dieu à la metanoia nous oblige d’autant plus qu’il ne l’a pas seulement prêchée, mais qu’il s’est offert lui-même en exemple. Le Christ est en effet le modèle suprême des pénitents. Il a voulu souffrir non pas pour ses péchés, mais pour ceux des autres.

      Lorsqu’il se met devant le Christ, l’homme est éclairé d’une lumière nouvelle : il reconnaît la sainteté de Dieu et la gravité du péché. Par la parole du Christ le message qui invite à la conversion et accorde le pardon des péchés lui est transmis. Ces dons, il les reçoit en plénitude dans le baptême, qui le configure à la Passion, à la mort et à la résurrection du Seigneur. Toute la vie à venir du baptisé est placé sous le signe de ce mystère. Tout chrétien doit donc suivre le Maître en renonçant à lui-même, en portant sa croix et en participant aux souffrances du Christ. Ainsi, transfiguré en image de sa mort, il devient capable de méditer la gloire de la résurrection. Il suivra également le Maître en vivant non plus pour lui, mais pour celui qui l’a aimé et s’est donné lui-même pour lui (Ga 2,20), et en vivant aussi pour ses frères, en complétant « dans sa chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps qui est l’Eglise » (Col 1,24).

Virgin Mary

13 juillet, 2009

Virgin Mary dans images sacrée

http://shmuelson.wordpress.com/2009/06/03/on-the-diety-of-the-virgin-mary/

Les 150 Psaumes, un itinéraire spirituel

13 juillet, 2009

du site:

http://biblio.domuni.org/articlesbible/saveur/saveur_a9.htm#P95_62519

Dom Robert LE GALL
Les 150 Psaumes, un itinéraire spirituel
Article extrait de La saveur des Psaumes,
au chapitre 1, « Psalmodier avec sagesse »

Les 150 Psaumes, un itinéraire spirituel 

Avec l’habitude de prier les Psaumes, on s’aperçoit que leur ordre n’est pas fortuit. Diverses sont les distributions psalmiques pour l’Office, mais celles qui privilégient une certaine continuité numérique s’avèrent, à l’expérience, plus à même de faire entrer dans le mystère qui se déploie du 1er au 150e.

Il faut bien avouer qu’une première lecture du livre des Psaumes laisse une impression de pêle-mêle : on passe d’un psaume d’appel au secours à un voisin qui n’est que d’apaisement (Ps 3 et 4), par exemple, ou bien d’une lamentation nationale (Ps 43) à un cantique nuptial messianique (Ps 44), ou encore d’un petit psaume qui chérit Jérusalem (Ps 86) au psaume le plus noir de tous qui s’achève sur la déréliction dans les ténèbres inextricables (Ps 87). On croirait que ces Louanges ont été numérotées au petit bonheur ou mélangées par erreur ; l’unité qui leur vient de leur auteur ou référence privilégiée, qui est David, le roi-chantre, ne semble qu’assez artificielle, même si le « bien-aimé » a su donner le ton de l’ensemble ; son éloge par Ben Sira nous émeut encore :

« Dans toutes ses œuvres, il rendit hommage
au Saint Très-Haut dans des paroles de gloire ;
de tout son cœur il chanta,
montrant son amour pour son Créateur.
Il établit devant l’autel des chantres,
pour émettre les chants les plus doux. » (47, 8-9)

Certes, on voit apparaître des groupes caractérisés, comme les Psaumes du Règne (de 92 à 100 sauf exception) ou les Psaumes graduels (119 à 133), mais la plupart des pièces se succèdent sans cohérence historique, thématique ou littéraire. Cependant, au-delà de cet aimable désordre de la vie, qui apparaît d’abord, une structure se dégage, aussi complexe et solide que la formule de la chlorophylle.

On sait que le Psautier est divisé en cinq livres (1-40 ; 41-71 ; 72-89 ; 90-105 ; 106-150) qui ne sont pas d’égale ampleur ni de semblable contenu ; ils s’achèvent par un Amen sonore, parfois répété, qui souligne la nature liturgique des psaumes. Il vient à l’esprit que ces cinq livrets pourraient être liés aux cinq rouleaux de la Torah, mais le parallélisme n’est pas très évident. Plus qu’une analyse fouillée repérant des liens savamment établis, c’est la longue pratique de la psalmodie qui a laissé percevoir aux croyants la progression spirituelle qu’offrent les 150 psaumes en leur continuité numérique, ou encore la construction de cette immense symphonie7b de l’âme et des âmes, qui se développe tout au long de ces chants, avec ses mouvements successifs et la reprise de ses thèmes.

Les commentateurs juifs ont su de longue date montrer la personnalité de chacun des cinq livres du Psautier. Dans ses Liminaires sur les Psaumes, qui sont un vrai joyau de finesse et de français, André Chouraqui nous le dit :

« L’exégèse hébraïque nous offre peut-être la clé du plan qui inspira la composition du Psautier lorsqu’elle suggère que la doctrine des cinq livres des Psaumes est la même que celle des cinq Livres de Moïse, dont ils constituent le commentaire symphonique. Une grande rigueur semble avoir présidé au classement des Psaumes à l’intérieur du Recueil , tel que nous le connaissons aujourd’hui. » « Le Premier Livre est presque entièrement consacré à nous décrire les péripéties de la guerre que le Réprouvé livre au Juste. » « Le Livre Deuxième nous introduit dans un univers dominé par des accents plus sereins. Non plus le drame de la guerre contre le Réprouvé, mais celui des exils de l’âme, nous enseignent les Docteurs. » « Les dix-sept Psaumes du Livre Troisième constituent la collection médiane, la plaque tournante du Psautier. Elle est massive, statique, une implacable méditation du passé dans l’attente des fins dernières. » « Avec le Quatrième Livre, le cap des sacrifices semble franchi ; nous pénétrons dans la joie sans mélange des puissances du Seigneur. »8i « Le Livre Cinquième nous fait gravir les derniers sommets de la montagne sainte [...] jusqu’aux tout-puissants accords de l’allegro final. »

Chez les Pères, saint Grégoire de Nysse est un des premiers à montrer cette progression spirituelle :

« Le Psautier est divisé en cinq parties, écrit-il en commentant le dernier psaume ; et nous avons remarqué qu’elles s’élèvent les unes au-dessus des autres en une suite régulière comme les degrés d’une échelle. Puis nous avons discerné, à partir de signes convenus, que les derniers mots de chaque section marquent comme un arrêt du discours, une cadence de la pensée ; ils délimitent ce qui précède par une expression de louange et d’action de grâces : « Béni soit le Seigneur dans les siècles des siècles : Amen, Amen. » Ces mots signifient une action de grâces qui dure éternellement, vu qu’on ne se contente pas de dire une seule fois « Amen », mais qu’on reprend une deuxième fois en signe de perpétuité dans l’action de grâces. Et en chacune des parties ainsi sectionnées, il nous a été donné d’observer un bien particulier d’où nous vient, par l’action divine, la béatitude. Parcourant à la suite et dans l’ordre chacun des biens examinés, notre âme se trouve toujours placée dans la direction d’un bien plus élevé, afin de parvenir un jour au suprême bonheur. Ce bonheur est la louange divine pleinement accomplie en tous les saints, selon ce que dit le psaume final : « Louez Dieu en ses saintes demeures. » »

Nous retrouvons tout l’élan spirituel – l’épectase, c’est-à-dire « l’extension » venue du désir intérieur – qui est au fond de la doctrine de saint Grégoire de Nysse : « Le bien obtenu est sans cesse plus grand que le bien précédent ; il ne met pas pour autant un terme à la quête, mais l’obtention d’un bien devient commencement d’une découverte de biens plus élevés pour ceux qui progressent. Celui qui monte ne s’arrête jamais, allant de commencement en commencement, et le commencement des biens toujours plus grands n’a jamais de fin. » Pour lui, la psalmodie apparaît comme le chant de l’âme qui ne cesse de monter vers Dieu, telle une alouette : elle « trouve toujours dans ce qu’elle a réalisé un nouvel élan pour voler plus haut. »

Parmi nos contemporains, Divo Barsotti a su expliciter avec délicatesse les montées de l’âme. Même si « parmi les derniers psaumes il en est de dramatiques où apparaît encore la souffrance, et peut-être le péché, on doit cependant reconnaître qu’il existe une progression vers la lumière. De l’expérience de la douleur, du péché et de la mort, l’homme s’avance, de psaume en psaume, vers la louange divine. Au centre, pour ainsi dire du psautier, se trouvent les psaumes de la royauté ; ensuite viennent les psaumes des pèlerinages ; et finalement les derniers psaumes ne sont plus qu’une louange. » Pour caractériser les étapes de ce cheminement de l’homme et de l’humanité, Divo Barsotti voit la nuit dans le premier livre des Psaumes ; le matin dans le second ; au troisième on arrive au plein midi ; le règne de Dieu, qui n’a pas de couchant, occupe le quatrième, tandis que le cinquième développe la louange que l’homme et l’univers, en Église, rendent à Dieu.

Caritas in veritate : un « cri du coeur » pour une plus grande humanisation

13 juillet, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-21569?l=french

Caritas in veritate : un « cri du coeur » pour une plus grande humanisation

Entretien avec le père Thomas Williams

ROME, Lundi 13 juillet 2009 (ZENIT.org) – La nouvelle encyclique n’est une victoire ni pour la « gauche » ni pour la « droite », mais plutôt un appel aux hommes et aux femmes de bonne volonté à « explorer activement de nouvelles voies pour promouvoir un développement durable ». C’est ce qu’a déclaré un professeur de doctrine sociale à l’Université pontificale Regina Apostolorum, à Rome.
 
Le père Thomas D. Williams, Légionnaire du Christ américain, a répondu aux questions de ZENIT sur « L’amour dans la vérité » (Caritas in veritate), la troisième encyclique, tant attendue, de Benoît XVI, sur le développement humain intégral, clé pour comprendre l’enseignement social catholique, publiée le 7 juillet dernier.
 
Le père Williams replace « Caritas in Veritate » dans le courant de la tradition de l’Eglise et examine ce que l’encyclique y apporte de nouveau.
 
ZENIT : Qu’a voulu faire Benoît XVI avec cette encyclique ?
 
P. Williams : Plusieurs choses. La parution de cette encyclique était prévue initialement il y a deux ans, pour célébrer le 40e anniversaire de l’encyclique sociale « Populorum Progressio » (Le développement des peuples) de Paul VI, publiée en 1967. Un certain nombre de difficultés rencontrées en chemin, notamment des lacunes dans les premières ébauches du document et la crise économique mondiale, se sont conjuguées pour retarder de façon significative la sortie du texte. Malgré tout, Benoît XVI réussit à éclairer certaines contributions importantes de l’encyclique de Paul VI, notoirement difficile à lire et à comprendre.
 
Benoît XVI souligne, par exemple, l’insistance de Paul VI à réaffirmer le rôle déterminant de l’Evangile pour l’édification d’une société de liberté et de justice. Il note également l’importance que Paul VI accorde à la dimension mondiale de la justice sociale, et à l’ « idéal chrétien d’une unique famille de peuples ».
 
ZENIT : Est-ce pour cela que le pape a affirmé que « Populorum Progressio » mérite d’être considérée comme l’encyclique « Rerum Novarum » de l’époque contemporaine ?
 
P. Williams : En partie, oui. Plus fondamentalement, peut-être, Benoît XVI est conscient que la grande « encyclique léonine » traitait spécifiquement du problème économique de la révolution post-industrielle et de la proposition socialiste pour y remédier. Léon XIII y répondit en affirmant le droit naturel à la propriété privée, les erreurs radicales de la solution socialiste, et la nécessité de susciter des associations de travailleurs pour contrecarrer le despotisme capitaliste.
 
Par ailleurs, « Populorum Progressio » a mis plutôt l’accent sur le caractère central du développement humain intégral, un concept plus large que celui spécifiquement économique mis en relief dans « Rerum Novarum », et celui auquel Benoît XVI adhère pleinement dans « Caritas in Veritate ».
 
Benoît XVI observe que seule une plus juste compréhension du bien de la personne humaine et de la société peut fournir les bases nécessaires pour parvenir à une société véritablement juste. Et c’est la totalité de la personne qui est concernée, dans chacune de ses dimensions, pas seulement la dimension économique, mais aussi culturelle, émotionnelle, intellectuelle, spirituelle et religieuse.
 
Le Saint-Père affirme avec force que toute l’Eglise, dans tout son être et tout son agir tend à promouvoir le développement intégral de l’homme. Cette affirmation ne prend, bien entendu, tout son sens que si nous comprenons le développement humain dans la perspective de la vocation temporelle et éternelle de la personne humaine.
 
ZENIT : Cette encyclique sera-t-elle considérée comme une victoire pour la « gauche » ou la « droite » ?
 
P. Williams : Le magistère papal évite à juste titre les catégories politiques droite/gauche, ou conservateur/libéral. Honnêtement, il y a beaucoup dans cette encyclique qui, pris isolément, pourrait être utilisé pour soutenir les positions les plus diverses, y compris des positions opposées.
 
A ce propos, il est particulièrement important d’être attentif à l’invitation de Benoît XVI lui-même à lire l’encyclique dans le contexte de la tradition continue de l’Eglise, plutôt qu’en dehors de cette tradition. Il est également important, comme les papes l’ont toujours dit et répété, de discerner les parties de l’encyclique qui relèvent des principes fondamentaux proclamés en permanence par l’Eglise pour une juste organisation de la société, et celles qui représentent les suggestions contingentes pour atteindre ces objectifs.
 
Benoît XVI affirme clairement que l’objectif de renouveau social est la réalisation du développement humain intégral prenant en considération le bien commun. Tout ce qui contribue avec efficacité à la réalisation de cet objectif sera adopté et tout ce qui lui fait obstacle sera écarté.
 
En outre, tout en préconisant une intervention des autorités publiques sur les marchés économiques nationaux et mondiaux, le Saint-Père constate également que des solutions purement techniques et institutionnelles ne peuvent jamais suffire, et condamne le gaspillage des bureaucraties. Ses paroles doivent être une stimulation pour les hommes et les femmes de bonne volonté à explorer activement de nouvelles voies pour promouvoir le développement durable dont le monde en voie de développement a si désespérément besoin.
 
ZENIT : Benoît XVI identifie-t-il de nouveaux problèmes sociaux du moment présent ?
 
P. Williams : Il en signale quelques-uns. Benoît XVI relève ainsi la forte déclaration du pape Jean-Paul II, en 1995, à propos des questions de respect de la vie, en particulier l’avortement, qui avaient remplacé le problème des travailleurs pour devenir la question de justice sociale fondamentale de l’époque contemporaine. Benoît XVI fait référence à plusieurs reprises aux liens forts qui existent entre éthique de la vie et éthique sociale, et épingle la contradiction criante quand, tout en affirmant d’un côté l’importance des valeurs comme la justice et la paix, d’un autre côté on tolère et même on encourage les atteintes aux droits les plus fondamentaux à la vie.
 
Benoît XVI établit aussi un lien entre droit à la liberté religieuse, et progrès et développement humain. Il dénonce le fondamentalisme religieux – spécialement sous forme de violence et de terrorisme pour des motifs religieux- qui freine le développement. Il fait remarquer, dans le même temps, que « la promotion programmée de l’indifférence religieuse ou de l’athéisme pratique » bloque également un véritable progrès humain en promouvant une caricature matérialiste d’épanouissement de l’homme dépourvu de transcendance.
 
ZENIT : Si Benoît XVI insiste sur une compréhension du développement plus large que celle purement économique et théologique, il n’en consacre pas moins de nombreuses pages à ces aspects du développement. Y a-t-il là une contradiction ?
 
P. Williams : Non. Benoît XVI commence par réaffirmer un principe cher à la tradition de l’Eglise : le progrès matériel ne peut jamais être la seule mesure d’un développement humain authentique. Cela dit, la prospérité matérielle constitue un élément essentiel d’un authentique progrès, et doit être prise également en considération. L’Eglise n’a jamais estimé que la pauvreté économique est un bien à rechercher, mais qu’elle est plutôt un mal à vaincre. Benoît XVI développe ce point et explore un certain nombre de mesures possibles pour y parvenir.
 
Comment précisément y parvenir, c’est naturellement une question très débattue, et Benoît XVI fait remarquer aussitôt que l’Eglise « n’a pas de solutions techniques à offrir ». Il insiste, toutefois, sur la nécessité d’un changement fondamental des comportements. L’égoïsme sera toujours l’ennemi du développement, on le retrouve au coeur de nombre des problèmes économiques et sociaux auxquels est confronté le monde moderne.
 
Globalement, l’encyclique peut se lire comme un « cri du coeur » du pape pour une plus grande humanisation des marchés économiques, des régimes politiques, des associations et institutions, cette humanisation exigeant sur le plan personnel l’abandon d’une approche globale pragmatique en faveur d’une conscience morale bien formée. Ce que le Saint-Père dit explicitement à propos de la protection de l’environnement peut s’appliquer à toutes les autres questions abordées dans la lettre : « le point déterminant est la tenue morale de la société dans son ensemble ».

Propos recueillis par Kathleen Naab

Traduit de l’anglais par E. de Lavigne

bonne nuit

13 juillet, 2009

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. roe-deer-5445

Roe Deer – Czech Republic – August 2005

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Saint Patrick: « Celui qui donnera à boire…à l’un de ces petits en sa qualité de disciple…ne perdra pas sa récompense »

13 juillet, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090713

Le lundi de la 15e semaine du temps ordinaire : Mt 10,34-42#Mt 11,1-1
Commentaire du jour
Saint Patrick (v. 385-v. 461), moine missionnaire, évêque
Confession, 56-62 conclusion (trad. SC 249, p.129s rev.)

« Celui qui donnera à boire…à l’un de ces petits en sa qualité de disciple…ne perdra pas sa récompense »

      Voici que « je confie ma vie au Dieu fidèle » (1P 4,19) pour qui « je m’acquitte d’une mission » (Ep 6,20) malgré ma bassesse, car il ne fait pas acception de personne et m’a choisi pour ce service, afin que je sois son serviteur, « un des plus petits d’entre les siens » (Mt 25,40). « Comment lui rendrai-je tous ses bienfaits envers moi ? » (Ps 115,12) Mais que puis-je dire ou promettre à mon Seigneur, vu que je n’ai pas d’autres capacités que celles que lui-même m’a données ?…

      Que, par la volonté de mon Dieu, jamais il ne m’arrive de « perdre le peuple qu’il s’est acquis » à l’extrémité de la terre ! (Is 43,21) Je prie Dieu de me donner la persévérance et de bien vouloir que je lui rende un témoignage fidèle à cause de mon Dieu, jusqu’à mon départ. S’il m’est arrivé de réaliser quelque oeuvre bonne pour mon Dieu que j’aime, je lui demande de m’accorder de verser mon sang avec ces étrangers et ces captifs, en l’honneur de son nom,… J’ai l’assurance que si cela m’arrivait je gagnerais comme récompense mon âme avec mon corps, car en ce jour-là nous ressusciterons sans aucun doute dans la clarté du soleil, c’est-à-dire dans la gloire du Christ Jésus, notre Rédempteur…

      J’adresse une prière aux hommes croyants et craignant Dieu qui daigneront accueillir cet écrit que Patrick, un pécheur vraiment ignorant, a composé en Irlande : si j’ai fait ou exposé quelque petite chose selon le bon plaisir de Dieu, que nul ne dise que c’est l’ignorant que je suis qui l’a faite, mais pensez — et que l’on tienne pour tout à fait certain — que cela a été un don de Dieu. Ceci est ma confession avant que je ne meure.

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