Archive pour juillet, 2009
Sainte Marthe – 29 juillet
29 juillet, 2009du site:
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1589/Sainte-Marthe.html
Sainte Marthe – 29 juillet
Disciple du Christ, soeur de Lazare (1er s.)
A Béthanie, non loin de Jérusalem, vivaient Marthe, Marie et leur frère Lazare. Jésus aimait à se reposer dans leur maison. Qu’il devait faire bon puisqu’il s’y sentait bien, nous pourrions même dire « détendu » et paisible. Honneur donc à la maîtresse de maison, sainte Marthe. Mais elle est toujours affairée et elle reproche à sa soeur de ne pas l’aider. Le Maître ne lui en fait pas grief. Il lui demande seulement de rester calme et de donner à chaque chose sa valeur. « Marthe, Marthe, tu t’agites, tu t’inquiètes pour beaucoup de choses…. » Ce n’est pas l’activité que Jésus condamne, (que s’en consolent les maîtresses de maison), mais l’activisme, l’agitation. Il vaut mieux recevoir dans la paix du coeur, que de voir la maîtresse de maison sans cesse à la cuisine, venir en éclair à la table, abandonner son hôte et repartir pour que la salade soit au point. L’essentiel c’est la convivialité, avec un équilibre des réalités. Marthe d’ailleurs n’en manque pas, car lorsque Marie ne sait que pleurer devant le tombeau de son frère, Marthe est confiante : »Je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, il te l’accordera. » La réponse ne se fait pas attendre : »Je suis la Résurrection et la Vie. »
Une belle légende dit que Jésus lui-même est venu l’accueillir à la porte du paradis.
Sainte Marthe ne laissait pas d’être une sainte bien qu’on ne dise pas qu’elle fut contemplative…Si nous restions en contemplation comme Madeleine, il n’y aurait personne pour donner à manger à cet hôte divin. Que les sœurs se rappellent qu’il doit y avoir parmi elles quelque autres qui préparent le repas du Seigneur. Qu’elles s’estiment heureuses de le servir comme Marthe.
Sainte Thérèse d’Avila
Le Cœur eucharistique de Jésus et le don parfait de lui-même.
29 juillet, 2009du site:
http://www.salve-regina.com/Theologie/Coeur_eucharistique.htm
Le Cœur eucharistique de Jésus et le don parfait de lui-même.
La Vie Spirituelle, 147, Tome XXIX, n°3, 1er décembre 1931
Le Coeur sacré de Jésus est le symbole de son amour, et la plus grande manifestation de l’amour est le don parfait de soi-même. La bonté est essentiellement communicative, le bien est naturellement diffusif de soi. Saint Thomas dit même : « Non seulement le bien est naturellement diffusif de soi, mais plus il est parfait, plus il se communique avec abondance et intimement, et plus aussi ce qui procède de lui, lui reste étroitement uni [1]. »
C’est ainsi que le soleil répand autour de lui la lumière et une bienfaisante chaleur, que la plante et l’animal adultes donnent la vie à une autre plante et à un autre animal, que le grand artiste conçoit et produit ses chefs-d’oeuvre, que le savant communique ses intuitions, ses découvertes, qu’il donne à ses disciples son esprit; c’est ainsi encore que l’homme vertueux porte à la vertu et que l’apôtre, qui a la sainte passion du bien, donne aux âmes le meilleur de lui-même pour les porter vers Dieu. La bonté est essentiellement communicative, et plus un être est parfait, plus il se donne intimement et abondamment.
Celui qui est le Souverain Bien, plénitude de l’être, se communique aussi pleinement et intimement que possible par la génération éternelle du Verbe, et la spiration de l’Esprit d’amour, comme la Révélation nous l’apprend. Le Père, en engendrant le Fils, lui communique, non pas seulement une participation de sa nature, de son intelligence et de son amour, mais toute sa nature indivisible, sans la multiplier aucunement, il lui donne d’être « Dieu de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu », et le Père et le Fils communiquent à l’Esprit d’amour, qui procède d’eux, cette même nature divine indivisible et ses perfections infinies. Le bien est naturellement diffusif de soi, et plus il est parfait, plus il se donne pleinement et intimement.
En vertu du même principe, il convenait, dit saint Thomas, que Dieu ne se contentât pas de nous créer, de nous donner l’existence, la vie, l’intelligence, la grâce sanctifiante, participation de sa nature, mais qu’il se donnât lui-même à nous en personne par l’Incarnation du Verbe [2].
Même après la chute du premier homme, Dieu aurait pu vouloir nous relever autrement 3, en nous envoyant par exemple un prophète qui nous aurait fait connaître les conditions du pardon. Mais il a fait infiniment plus, il a voulu nous donner son propre Fils en personne, comme Rédempteur. « Sic Deus dilexit mundum ut Filium suum unigenitum daret » (Jean, III, 16)
Jésus, prêtre pour l’éternité et sauveur de l’humanité, a voulu, lui aussi, se donner parfaitement lui-même à nous, dans tout le cours de sa vie terrestre, surtout à la Cène, au Calvaire, et il ne cesse de le faire tous les jours par la sainte messe et la sainte communion. Rien ne peut mieux nous montrer, que ce don si parfait de soi, les richesses du Cœur sacerdotal et eucharistique de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et rien ne peut mieux motiver l’action de grâces spéciale due à Notre-Seigneur pour l’institution de l’Eucharistie et celle du sacerdoce.
LE COEUR SACERDOTAL DE JÉSUS
ET LE DON DE SOI AU CALVAIRE
Lui-même a dit: « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean, xv, I3). Et saint Paul écrit aux Hébreux, x, 6 : « Le Christ dit en entrant dans le monde : « Vous n’avez voulu ni sacrifice, ni oblation, mais vous m’avez formé un corps; vous n’avez agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché. Alors j’ai dit : Me voici… je viens, ô mon Dieu, pour faire vôtre volonté. »
Dans le sacrifice parfait que le Sauveur, prêtre pour l’éternité, devait offrir, la victime ne pouvait être que lui-même. Ce qu’il offre, c’est lui-même, son corps crucifié, son précieux sang répandu jusqu’à la dernière goutte, tout son cœur meurtri et finalement ouvert par la lance.
Comme le montrent après saint Augustin 1 le Bx Albert le Grand 2 et saint Thomas 3, le sacerdoce et le sacrifice sont d’autant plus parfaits, 1° que le prêtre, médiateur entre Dieu et les hommes, est plus uni à Dieu et aussi plus uni au peuple dont il doit offrir les adorations, les supplications, les réparations et les actions de grâces, 2° que la victime est plus pure, plus précieuse et plus consumée, 3° que le prêtre et la victime sont plus unis, puisque l’oblation et l’immolation extérieure de la victime ne sont que le signe de l’oblation et de l’immolation intérieure du cœur du prêtre, qui doivent être réelles, vives et profondes, comme il convient au plus grand acte de la vertu de religion, inspiré par l’amour de Dieu.
Or, Notre-Seigneur, prêtre pour l’éternité, et médiateur universel, est la Sainteté même; son humanité est sanctifiée d’une façon substantielle et innée, par l’union personnelle au Verbe, et les actions sacerdotales de sa sainte âme ont une valeur théandrique, sans limite, qu’elles puisent dans la personnalité du Verbe; ici-bas elles avaient une valeur méritoire et satisfactoire intrinsèquement et strictement infinie. Son cœur sacerdotal ne saurait être plus uni à Dieu, ni d’autre part plus uni aux hommes, car Jésus est la tête du corps mystique dont nous sommes les membres : « Le Christ est le chef de l’Eglise, son corps, dont il est le Sauveur» (Ephés., v, 23).
De plus, le cœur sacerdotal de Jésus s’est donné lui-même au Calvaire de la façon la plus parfaite et la plus intime, comme il l’avait annoncé : « C’est pour cela que mon Père m’aime : parce que je donne ma vie pour la reprendre. Personne ne me la ravit, mais je la donne de moi-même : j’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre, tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père » (Jean, x, 18).
La victime très pure, offerte sur la Croix par Jésus, c’est lui-même, c’est son corps crucifié, son sang répandu, son corps déchiré dans toutes ses fibres; Jésus est victime jusque dans son âme qu’il veut livrer pleinement à la douleur, jusque dans son âme toute plongée dans l’universel abandon : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné? »
C’est la complète immolation de « l’Agneau de Dieu qui efface les péchés du monde » ; l’union du Prêtre et de la Victime ne pouvaient pas être plus intime, ni le lien du sacrifice intérieur et du sacrifice extérieur plus étroit. Si saint Paul a dit : « Je me dépenserai moi-même tout entier pour vos âmes, dussé-je, en vous aimant davantage être moins aimé de vous o (II Cor., XII, 15), que ne faut-il pas dire de Notre-Seigneur, qui a répandu pour nous tout son sang à Gethsémani, à la flagellation, au couronnement d’épines et sur la croix, comme le rappellent les Matines de l’admirable office du Précieux Sang?
Le cœur sacerdotal du Christ a généreusement donné ce sang adorable pour notre salut. Comme l’écrit saint Paul aux Hébreux, IX, 12 : « Ce n’est pas avec le sang des boucs et des taureaux, mais avec son propre sang, que le Christ Jésus est entré une fois pour toutes dans le Saint des Saints, après nous avoir acquis une éternelle rédemption. »
Comme le dit admirablement la liturgie, qui nous dispose si parfaitement à la contemplation de ce mystère : « En ce sang, quiconque baigne sa robe, en lave les taches. Il y prend un éclat empourpré, qui le rend soudain semblable aux anges et agréable au Roi…
- Vous nous avez rachetés, Seigneur, par votre sang.
- Et vous avez fait de nous un royaume pour notre Dieu 1. »
LE COEUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS
ET LE DON DE SOI DANS L’INSTITUTION DE L’EUCHARISTIE
Comme Dieu le Père donne toute sa nature dans la génération éternelle du Verbe et la spiration de l’Esprit-Saint, comme Dieu a voulu se donner en personne dans l’incarnation du Verbe, ainsi Jésus a voulu se donner en personne dans l’Eucharistie. Et son coeur sacerdotal est appelé eucharistique en tant précisément qu’il nous a donné l’Eucharistie, comme l’air pur est dit sain en tant qu’il donne la santé.
Notre-Seigneur aurait pu se contenter d’instituer un sacrement signe de la grâce, comme le baptême et la confirmation; il a voulu nous donner un sacrement qui contienne non seulement la grâce, mais l’Auteur de la grâce.
L’Eucharistie étant ainsi le plus parfait des sacrements 2, supérieur même à celui de l’Ordre, l’expression Cœur Eucharistique est supérieure aussi à celle de Cœur sacerdotal. Cette dernière est renfermée dans la précédente, car Jésus, en nous donnant l’Eucharistie, a institué le sacerdoce. De plus, on peut appeler cœur sacerdotal le cœur même du ministre du Christ, nous parlons du coeur sacerdotal du Curé d’Ars, tandis que l’expression Coeur eucharistique ne saurait s’appliquer qu’au Coeur qui nous a donné l’Eucharistie.
Au moment de nous priver de sa présence sensible, Notre-Seigneur a voulu se laisser lui-même en personne parmi nous sous les voiles eucharistiques. Il ne pouvait pas, dans son amour, s’incliner davantage vers nous, vers les plus petits, les plus pauvres, les plus délaissés, s’unir davantage et se donner davantage à nous et à chacun de nous.
Son Cœur eucharistique nous a donné la présence réelle de son corps, de son sang, de son âme et de sa Divinité. Partout, sur la terre, où il y a une hostie consacrée dans un tabernacle, jusque dans les missions les plus lointaines, il reste avec nous comme « le doux compagnon de notre exil ». Il est dans chaque tabernacle « patient à nous attendre, pressé de nous exaucer, désirant qu’on le prie ».
Le Cœur eucharistique de Jésus nous a donné l’Eucharistie comme sacrifice, pour perpétuer en substance le sacrifice de la Croix sur nos autels jusqu’à la fin du monde et pour nous en appliquer les fruits. Et à la sainte Messe, Notre-Seigneur, qui est le Prêtre principal, continue de s’offrir lui-même pour nous.
« Le Christ toujours vivant ne cesse d’intercéder pour nous », dit saint Paul (Hébr. VII, 25). Il le fait surtout à la sainte Messe, où, selon le Concile de Trente, c’est le même prêtre qui continue de s’offrir par ses ministres de façon non sanglante après s’être offert de façon sanglante sur la Croix.
Cette oblation intérieure, toujours vivante au Coeur du Christ, est comme l’âme du saint sacrifice de la messe et lui donne sa valeur infinie. Le Christ Jésus continue aussi d’offrir à son Père nos adorations, nos supplications, nos réparations et nos actions de grâces. Mais surtout c’est toujours la même victime très pure qui est offerte, le corps même du Sauveur qui a été crucifié, et son précieux sang est sacramentellement répandu sur l’autel, pour continuer à effacer les péchés du monde.
Le Cœur eucharistique de Jésus, en nous donnant l’Eucharistie-sacrifice, nous a donné aussi le sacerdoce. Après avoir dit à ses Apôtres : « Venez à ma suite, je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (Marc, 1, 16), et : « ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, pour que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jean, xv, 16), il leur a donné à la Cène le pouvoir d’offrir le sacrifice eucharistique en disant : « Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi » (Luc, XXII, 19). Il leur a donné le pouvoir de la consécration sainte qui renouvelle sans cesse le sacrement d’amour 1. L’Eucharistie, sacrement et sacrifice, ne peut en effet être perpétuée sans le sacerdoce, et c’est pourquoi la grâce du Sauveur fait germer et s’épanouir dans la suite des générations depuis près de deux mille ans des vocations sacerdotales. Il en sera ainsi jusqu’à la fin du monde.
Enfin le Cœur eucharistique de Jésus
se donne à nous dans la sainte Communion
Le Sauveur se donne â nous en nourriture, non pas pour que nous nous l’assimilions, mais pour que nous soyons rendus de plus en plus semblables à Lui, de plus en plus vivifiés, sanctifiés par Lui, incorporés à Lui. Il dit un jour à sainte Catherine de Sienne : « Je te prends ton cœur, je te donne le mien », c’était le symbole sensible de ce qui se passe spirituellement dans une fervente communion, où notre coeur meurt à son étroitesse, à son égoïsme, à son amour-propre, pour se dilater et devenir semblable au Coeur du Christ, par la pureté, la force, la générosité. Une autre fois, le Sauveur accorda à la même sainte la grâce de boire à longs traits â la plaie de son Cœur : autre symbole d’une communion fervente, où l’âme boit pour ainsi dire spirituellement au Coeur de Jésus, « foyer de nouvelles grâces », « doux refuge de la vie cachée », « maître des secrets de l’union divine », « cœur de celui qui dort mais qui veille toujours ».
Saint Paul avait dit (I Cor., x, 16) : « Le calice de bénédictions que nous bénissons, n’est-il pas une communion au sang du Christ? Et le pain que nous rompons, n’est-il pas une communion au corps du Christ ? » Et, comme le remarque saint Thomas, le prêtre à la sainte messe en communiant au précieux sang, y communie pour lui et pour les fidèles 1.
LE CŒUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS
ET LE DON QUOTIDIEN ET INCESSANT DE LUI-MÉME
Enfin Jésus nous redonne tous les jours l’Eucharistie comme sacrement et comme sacrifice. C’est même incessamment, à chaque minute du jour, que la messe et de nombreuses messes sont célébrées à la surface de la terre, partout où le soleil se lève. C’est l’incessante manifestation de l’Amour miséricordieux du Christ répondant aux besoins spirituels de chaque époque et de chaque âme. « Le Christ, dit saint Paul aux Éphésiens, v, 26, a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier, après l’avoir purifiée dans l’eau baptismale, avec la parole, pour la,faire paraître devant lui, cette Église, glorieuse, sans tache, sans rides, ni rien de semblable, mais sainte et immaculée. »
C’est ainsi qu’il lui accorde, surtout par la sainte Messe et la communion, les grâces dont elle a besoin aux divers moments de son histoire. La messe a été un foyer de grâces toujours nouvelles dans les catacombes, plus tard pendant les grandes invasions des barbares, aux diverses époques du moyen-âge, et elle l’est toujours aujourd’hui pour nous donner la force de résister aux grands périls qui nous menacent, aux ligues athées que le bolchevisme propage dans le monde, pour détruire toute religion. Malgré les tristesses de l’heure présente, la vie intérieure de l’Eglise de notre temps, en ce qu’elle a de plus élevé, est certainement très belle vue d’en haut, comme la voient Dieu et les anges.
Toutes ces grâces nous viennent du Coeur eucharistique de Jésus, qui nous a donné la sainte messe et la communion, qui nous donne toujours son sang sacramentellement répandu sur l’autel.
C’est ce qu’avait compris le P. Charles de Foucauld, en priant pour la conversion de l’Islam ou des pays musulmans. C’est ce que comprennent les âmes qui prient aujourd’hui de tout coeur et font célébrer des messes pour la conversion de la Russie
Une seule goutte du Précieux Sang du Sauveur peut régénérer tous ces malheureux infidèles qui s’égarent de plus en plus et pervertissent les autres 1.
On n’y pense certes pas assez. Le culte du Précieux Sang du Sauveur et la souffrance profonde de le voir couler en vain sur les âmes rebelles peuvent contribuer beaucoup à incliner le Cœur eucharistique de Jésus vers ses pauvres pécheurs; oui, vers ses pauvres pécheurs. Ce sont les siens, et des apôtres comme saint Paul, saint François, saint Dominique, sainte Catherine de Sienne et tant d’autres, aimaient assez le Sauveur pour débattre avec Lui le salut de ces âmes.
Quand on pense à l’amour du Christ pour nous, on devrait agoniser de voir des âmes se détourner de son Coeur, de la source de son précieux sang. Il l’a versé pour elles, pour toutes, si éloignées soient-elles, pour le bolcheviste qui blasphème et veut partout effacer son nom. Daigne le Seigneur, qui ne veut pas la mort du pécheur, accorder par la sainte Messe comme une nouvelle effusion du sang de son Cœur et de toutes ses saintes plaies.
Il suit de là, pratiquement, que le Cœur Eucharistique de Jésus, loin d’être l’objet d’une dévotion mièvre, est l’exemplaire éminent du don parfait de soi-même, don qui en notre vie devrait être chaque jour plus généreux. A la messe, pour le prêtre, chaque consécration devrait marquer un progrès dans l’esprit de foi, de confiance, d’amour de Dieu et des âmes. Et pour les fidèles, chaque communion devrait être substantiellement plus fervente que la précédente, puisque chacune doit augmenter en nous la charité, rendre notre coeur plus semblable à celui de Notre-Seigneur, et nous disposer par suite à mieux le recevoir le lendemain.
Le Cœur eucharistique de Jésus est le coeur souvent « humilié, délaissé, oublié, méprisé, outragé », et pourtant c’est « le Cœur qui aime nos coeurs, le Cœur silencieux voulant parler aux âmes » pour leur enseigner le prix de la vie cachée et le prix du don de soi chaque jour plus généreux.
Le Verbe fait chair est venu parmi les siens, et « les siens ne l’ont pas reçu » (Jean, I, 11). Bienheureux ceux qui reçoivent tout ce que son Amour miséricordieux veut leur donner et qui n’arrêtent pas par leur résistance les grâces qui, par eux, devraient rayonner sur d’autres moins favorisés. Bienheureux ceux qui, après avoir reçu, à l’exemple de Notre-Seigneur, se donnent toujours plus généreusement, par Lui, avec Lui, et en Lui.
S’il y a, au milieu même des infidèles les plus éloignés de la foi, une seule âme en état de grâce, vraiment fervente et renoncée, comme le fut celle du père Charles de Foucauld, une âme qui reçoive tout ce que le Cœur Eucharistique du Christ veut lui donner, il est impossible que, tôt ou tard, le rayonnement de cette âme; ne transmette pas aux égarés quelque chose de ce qu’elle a reçu. Il est impossible que le Précieux Sang ne déborde pas, en quelque sorte, du calice à la sainte messe, pour purifier, un jour ou l’autre, au moins au moment de la mort, ceux de ces égarés qui ne résistent pas aux prévenances divines, aux grâces actuelles prévenantes qui les portent à se convertir. Pensons quelquefois à la mort du musulman, à la mort du bouddhiste, ou près de nous à la mort de l’anarchiste qui a été peut-être baptisé dans son enfance; ils ont tous une âme immortelle, pour laquelle le Cœur de Notre-Seigneur a donné tout son sang.
Rome: Angelico.
fr. RÉG. Garrigou-Lagrange, O.P.
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[1] « Pertinet ad rationem boni, ut se aliis comrnunicet. Unde ad rationem summi boni pertinet, quod summo modo se creaturae communicet » (IIIa, q.1, a.1). « Secundum diversitatem naturarum, diversus emanationis modus invenitur in rebus, et quanto aliqua natura est altior, tanto id quod ex ea emanat magis est intimum » (C. Gentes, 1. IV, ch. xr, initio).
[2] IIIa, q. 1, a. 1 : Utrum conveniens fuerit Deum incarnari (c’est la question de la possibilité et de la convenance de l’Incarnation, mais encore celle de son motif, dont il est parlé aux articles 2 et 3). – Saint Thomas répond : « Unicuique rei conveniens est illud, quod competit sibi secundum rationem propriae naturae, sicut homini conveniens est ratiocinari… Ipsa autem natura Dei est essentia bonitatis… Pertinet autem ad rationem boni ut se aliiscommunicet… Unde ad rationem summi boni pertinet quod summo modo se creaturae communicet, quod quidem maxime fit per hoc, quod naturam creatam sic sibi conjugit, ut una persona fiat ex tribus, Verbo, anima et carne, sicut dicit Augustinus in 1. XIII de Trinitate, c. 17. Unde manifestum est, quod conveniens fuit Deum incarnari. »
3 Cf. Saint Thomas, IIIa, q. 1, a, 2 : « Deus per suam omnipotentem virtutem, poterat humanam naturam multis aliis modis reparare. »
1 De Trinitate, 1. IV, c.XIV.
2 De Eucharistia, dist. V, c. 3 (Opera omnia, ed. Borgnet, 1899, t. XXXVIII, p. 347)
3 IIIa, q. 48, a. 3.
1 Hymne des premières vêpres de la fête du Précieux Sang, 1er juillet. – On lit aussi dans l’Office propre du Coeur Eucharistique au 3° nocturne, leçon neuvième, ces belles paroles de saint Jean Chrysostome (hom. 46 in Joann.) : « Sanguis Christi regium nobis imprimit characterem, incredibilem parit pulchritudinem, animae nobilitatem conservat, virtutem magnam infundit. Digne receptus doemones procul pellit, angelos vero advocat… Hic sanguis salus animarum nostrarum est : eo abluitur anima, ornatur, incenditur; mens redditur igne splendidior et ad caelum etevatur. » Quelle plénitude et quelle richesse dans ces paroles qui coulent de l’abondance du cœur !
2 Cf’. Saint Thomas, IIIa, q. 65, a.3 : « Sacramentum Eucharistiae est, potissimum omnium aliorum. » Le sacrement de l’Eucharistie est le plus parfait de tous parce qu’il contient non seulement la grâce mais l’Auteur même de la grâce. Et le sacrement de l’ordre doit sa grandeur à ce qu’il est ordonné à la consécration de l’Eucharistie- Cf. ibidem ad 3um.
1 L’office du Cœur eucharistique indique bien ces différentes manifestations de l’amour du Christ pour nous, qui sont intimement liées ensemble.
1 Cf. S. Thomas, IIIa, q. 8o, a. 12, ad 3 : « Potest a populo corpus sine sanguine sumi. Nec exinde sequitur aliquod detrimentum : quia sacerdos in persona omnium sanguinem offert et sumit, et sub utraque specie totus Christus continetur. »
2 Les personnes qui voudraient faire célébrer des messes pour la conversion de l’Islam et celle de la Russie peuvent s’adresser pour cela soit au R. P. Joyeux, administrateur délégué de l’assistance morale aux Indigènes du Nord africain, 23, rue des Consuls, Alger, soit au presbytère du Plan d’Aups, par Saint-Zacharie, Var.
1 C’est ce que dit saint Thomas dans l’Adoro te :
bonne nuit
29 juillet, 2009South Georgia, Prion Island, young fur seal asleep on tussock grass
12/15/2005
Saint François de Sales: « Jésus aimait Marthe et sa soeur, ainsi que Lazare » (Jn 11,5)
29 juillet, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090729
Sainte Marthe, mémoire : Jn 11,19-27
Commentaire du jour
Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l’Église
Introduction à la vie dévote, III, 19 (français modernisé)
« Jésus aimait Marthe et sa soeur, ainsi que Lazare » (Jn 11,5)
Aimez tout le monde d’un grand amour de charité, mais réservez votre amitié profonde pour ceux qui peuvent échanger avec vous des choses bonnes… Si vous échangez dans le domaine des connaissances, votre amitié est certes louable ; plus encore si vous communiez dans le domaine de la prudence, de la discrétion, de la force et de la justice. Mais si votre relation est fondée sur la charité, la dévotion et la perfection chrétienne, ô Dieu, que votre amitié sera précieuse ! Elle sera excellente parce qu’elle vient de Dieu, excellente parce qu’elle tend à Dieu, excellente parce que son lien, c’est Dieu, parce qu’elle durera éternellement en Dieu. Qu’il fait bon aimer sur la terre comme on aime au ciel, apprendre à s’aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement en l’autre !
Je ne parle pas ici de l’amour simple de charité, car il doit être porté à tous les hommes ; mais je parle de l’amitié spirituelle, par laquelle deux ou trois ou plusieurs communient dans la vie spirituelle et deviennent un seul esprit entre eux (cf Ac 4,32). C’est vraiment à bon droit que peuvent chanter de telles âmes heureuses : « Combien il est bon et agréable que les frères habitent ensemble ! » (Ps 132,1)… Il me semble que toutes les autres amitiés ne sont que l’ombre de celle-ci… Pour des chrétiens vivant dans le monde, il leur est nécessaire de s’aider les uns les autres par de saintes amitiés ; par ce moyen ils s’encouragent, se soutiennent, se portent mutuellement vers le bien… Personne ne saurait nier que notre Seigneur ait aimé d’une amitié plus douce et plus spéciale saint Jean, Lazare, Marthe et Madeleine, car l’Ecriture le témoigne.
Notre Dame du Pompei
28 juillet, 2009Pape Benoît au sanctuaire de Pompéi (2008)
28 juillet, 2009du site:
VISITE PASTORALE
AU SANCTUAIRE PONTIFICALE DE POMPÉI
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Esplanade du sanctuaire pontifical de Pompéi
Dimanche 19 octobre 2008
Chers frères et sœurs,
En suivant les traces du Serviteur de Dieu Jean-Paul II, je suis venu en pèlerinage aujourd’hui à Pompéi pour vénérer, avec vous, la Vierge Marie, Reine du Rosaire. Je suis en particulier venu pour confier à la Mère de Dieu, dans le sein de laquelle le Verbe s’est fait chair, l’assemblée du synode des évêques en cours au Vatican sur le thème de la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Eglise. Ma visite coïncide également avec la journée mondiale des missions: en contemplant chez Marie celle qui a accueilli en elle le Verbe de Dieu et l’a donné au monde, nous prierons au cours de cette messe pour ceux qui, dans l’Eglise, prodiguent leurs énergies au service de l’annonce de l’Evangile à toutes les nations. Chers frères et sœurs, je vous remercie de votre accueil! Je vous embrasse tous avec une affection paternelle, et je vous suis reconnaissant des prières que, d’ici, vous élevez sans cesse au Ciel pour le successeur de Pierre et pour les besoins de l’Eglise universelle.
J’adresse en premier lieu un salut cordial à Mgr Carlo Liberati, prélat de Pompéi et délégué pontifical pour le sanctuaire, et je le remercie des paroles avec lesquelles il s’est fait l’interprète de vos sentiments. Mon salut s’étend aux autorités civiles et militaires présentes, de manière particulière au représentant du gouvernement, le ministre pour les Biens culturels, et au maire de Pompéi, qui a mon arrivée a voulu m’adresser des paroles déférentes de bienvenue au nom de toute la population. Je salue les prêtres de la prélature, les religieux et les religieuses qui offrent leur service quotidien au sanctuaire, parmi lesquels j’ai plaisir à mentionner les sœurs dominicaines filles du Saint Rosaire de Pompéi et les frères des Ecoles chrétiennes; je salue les volontaires engagés dans divers services et les apôtres zélés de Notre-Dame du Rosaire de Pompéi. Et comment ne pas penser, en ce moment, aux personnes qui souffrent, aux malades, aux personnes âgées seules, aux jeunes en difficulté, aux détenus, à tous ceux dont les conditions de pauvreté et de difficultés sociale et économique s’aggravent? Je voudrais assurer chacun de ma proximité spirituelle et faire parvenir à tous le témoignage de mon affection. Je vous confie tous, chers fidèles et habitants de cette terre, et vous aussi, qui êtes spirituellement unis à cette célébration à travers la radio et la télévision, à Marie et je vous invite à être toujours assurés de son soutien maternel.
Laissons-la à présent, Elle qui est notre Mère et notre Maîtresse, nous guider dans la réflexion sur la Parole de Dieu que nous avons écoutée. La première lecture et le Psaume responsorial expriment la joie du peuple d’Israël pour le salut donné par Dieu, un salut qui est libération du mal et espérance d’une vie nouvelle. L’oracle de Sophonie s’adresse à Israël, qui est désignée par les appellations de « fille de Sion » et « fille de Jérusalem » et elle est invitée à la joie: « Pousse des cris de joie… une clameur d’allégresse… réjouis-toi! » (So 3, 14). C’est le même appel que l’ange Gabriel adresse à Marie, à Nazareth: « Réjouis-toi, comblée de grâce » (Lc 1, 28). « Sois sans crainte, Sion! » (So 3, 16), dit le prophète; « Sois sans crainte, Marie » (Lc 1, 30), dit l’Ange. Et le motif de la confiance est le même: « Yahvé ton Dieu est au milieu de toi / héros sauveur! » (So 3, 17), dit le prophète; « le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28), assure l’Ange à la Vierge. Le cantique d’Isaïe se conclut lui aussi ainsi: « Pousse des cris de joie, des clameurs, habitante de Sion / car il est grand, au milieu de toi, le Saint d’Israël » (Is 12, 6). La présence du Seigneur est source de joie, car, là où Il se trouve, le mal est vaincu et la vie et la paix triomphent. Je voudrais souligner, en particulier, la merveilleuse expression de Sophonie qui, s’adressant à Jérusalem, dit: le Seigneur « te renouvellera par son amour » (3, 17). Oui, l’amour de Dieu a ce pouvoir: de renouveler chaque chose, à partir du cœur humain, qui est son chef-d’œuvre et où l’Esprit Saint accomplit au mieux son action transformatrice. Avec sa grâce, Dieu renouvelle le cœur de l’homme en pardonnant son péché, il le réconcilie et lui communique l’élan pour le bien. Tout cela se manifeste dans la vie des saints, et nous le voyons ici de manière particulière dans l’œuvre apostolique du bienheureux Bartolo Longo, fondateur de la nouvelle Pompéi. Et nous ouvrons ainsi en cet instant également notre cœur à cet amour rénovateur de l’homme et de toutes choses.
Dès ses débuts, la communauté chrétienne a vu dans la personnification d’Israël et de Jérusalem en une figure féminine un rapprochement significatif et prophétique avec la Vierge Marie, qui est précisément reconnue comme « fille de Sion » et archétype du peuple qui « a trouvé grâce » aux yeux du Seigneur. C’est une interprétation que nous retrouvons dans le récit évangélique des noces de Cana (Jn 2, 1-11). L’évangéliste Jean met symboliquement en lumière que Jésus est l’époux d’Israël, du nouvel Israël que nous représentons tous dans la foi, l’époux venu apporter la grâce de la nouvelle Alliance, représentée par le « bon vin ». Dans le même temps, l’Evangile souligne également le rôle de Marie, qui est appelée au début « la mère de Jésus », mais que son Fils lui-même appelle ensuite « femme » – et cela a un sens très profond: cela implique en effet que Jésus, à notre grande joie place avant le lien de parenté le lien spirituel, selon lequel Marie personnifie précisément l’épouse aimée du Seigneur, c’est-à-dire le peuple qu’il a choisi pour faire rayonner sa bénédiction sur toute la famille humaine. Le symbole du vin, uni à celui du banquet, repropose le thème de la joie et de la fête. En outre, le vin, comme d’autres images bibliques de la vigne et du sarment, fait métaphoriquement allusion à l’amour: Dieu est le vigneron, Israël est la vigne, une vigne qui trouvera sa réalisation parfaite dans le Christ, dont nous sommes les sarments; et le vin est le fruit, c’est-à-dire l’amour, car l’amour est précisément ce que Dieu attend de ses enfants. Et prions le Seigneur qui a donné à Bartolo Longo la grâce d’apporter l’amour sur cette terre, afin que notre vie et notre cœur aussi portent ce fruit de l’amour et renouvellent ainsi la terre.
L’apôtre Paul exhorte lui aussi à l’amour dans la deuxième Lecture, tirée de la Lettre aux Romains. Nous trouvons défini dans cette page le programme de vie d’une communauté chrétienne, dont les membres ont été renouvelés par l’amour et qui s’efforcent de se renouveler sans cesse, pour discerner toujours la volonté de Dieu et ne pas retomber dans le conformisme de la mentalité du monde (cf. 12, 1-2). La nouvelle Pompéi, malgré les limites propres à chaque réalité humaine, est un exemple de cette nouvelle civilisation, qui est née et s’est développée sous le regard maternel de Marie. Et la caractéristique de la civilisation chrétienne est précisément la charité: l’amour de Dieu qui se traduit en amour pour le prochain. Or, quand saint Paul écrit aux chrétiens de Rome: « Ne brisez pas l’élan de votre générosité, mais laissez jaillir l’Esprit; soyez les serviteurs du Seigneur » (12, 11), la pensée se tourne vers Bartolo Longo et les nombreuses initiatives de charité qu’il mit en œuvre pour ses frères les plus indigents. Poussé par l’amour, il fut en mesure de projeter une ville nouvelle, qui s’éleva ensuite autour du sanctuaire marial, comme une sorte de rayonnement de sa lumière de foi et d’espérance. Une citadelle de Marie et de la charité, qui n’était cependant pas isolée du monde, non pas comme l’on pourrait dire une « cathédrale dans le désert », mais insérée dans le territoire de cette vallée pour le racheter et le promouvoir. Grâce à Dieu, l’histoire de l’Eglise est riche d’expériences de ce genre, et aujourd’hui aussi on en compte beaucoup dans toutes les parties de la terre. Ce sont des expériences de fraternité, qui montrent le visage d’une société différente, placée comme un ferment au sein du contexte civil. La force de la charité est irrésistible: c’est l’amour qui fait vraiment avancer le monde!
Qui aurait pu penser qu’ici, à côté des vestiges de l’antique Pompéi, serait né un sanctuaire marial de rayonnement mondial? Et tant d’œuvres sociales ayant pour but de traduire l’Evangile en service concret pour les personnes le plus en difficulté? Là où Dieu arrive, le désert fleurit! Le bienheureux Bartolo Longo, à travers sa conversion personnelle, donna lui aussi un témoignage de cette force spirituelle qui transforme l’homme intérieurement et le rend capable d’accomplir de grandes choses selon le dessein de Dieu. L’histoire de sa crise spirituelle et de sa conversion apparaît aujourd’hui de grande actualité. En effet, pendant la période de ses études universitaires à Naples, influencé par les philosophies immanentistes et positivistes, il s’était éloigné de la foi chrétienne devenant un militant anticlérical et s’adonnant également à l’invocation des esprits et aux pratiques superstitieuses. Sa conversion, avec la découverte du véritable visage de Dieu, contient un message très éloquent pour nous, car malheureusement de telles tendances ne manquent pas de nos jours. En cette Année paulinienne, j’ai plaisir à souligner que Bartolo Longo, comme saint Paul, fut lui aussi transformé de persécuteur en apôtre: apôtre de la foi chrétienne, du culte marial et, en particulier, du Rosaire, où il trouva une synthèse de tout l’Evangile.
Cette ville, qu’il refonda, est donc une démonstration historique de la façon dont Dieu transforme le monde: en comblant de charité le cœur d’un homme et en le transformant en « moteur » de renouveau religieux et social. Pompéi est un exemple de la façon dont la foi peut agir dans la cité de l’homme, en suscitant des apôtres de charité qui se mettent au service des petits et des pauvres, et qui agissent afin que les derniers aussi soient respectés dans leur dignité et trouvent accueil et promotion. Ici, à Pompéi, on comprend que l’amour pour Dieu et l’amour pour le prochain sont inséparables. Ici, le peuple chrétien authentique, les personnes qui affrontent la vie avec des sacrifices quotidiens, trouvent la force de persévérer dans le bien sans accepter de compromis. Ici, aux pieds de Marie, les familles retrouvent ou renforcent la joie de l’amour qui les garde unies. En préparation à ma visite d’aujourd’hui, un « pèlerinage des familles pour la famille » spécial a donc opportunément été accompli, il y a exactement un mois, pour confier cette cellule fondamentale de la société à la Vierge. Que la Sainte Vierge veille sur chaque famille et sur tout le peuple italien!
Que ce Sanctuaire et cette ville continuent en particulier à être toujours liés à un don singulier de Marie: la prière du Rosaire. Quand, dans la célèbre peinture de la Madone de Pompéi, nous voyons la Vierge Mère et l’Enfant Jésus qui remettent leur chapelet respectivement à sainte Catherine de Sienne et à saint Dominique, nous comprenons immédiatement que cette prière nous conduit, à travers Marie, à Jésus, comme nous l’a également enseigné le Pape Jean-Paul II dans la Lettre Rosarium Virginis Mariae, dans laquelle il fait explicitement référence au bienheureux Bartolo Longo et au charisme de Pompéi. Le Rosaire est une prière contemplative accessible à tous: grands et petits, laïcs et clercs, personnes cultivées ou peu instruites. C’est un lien spirituel avec Marie pour rester unis à Jésus, pour se conformer à Lui, en assimiler les sentiments et se comporter comme Il s’est comporté. Le Rosaire est une « arme » spirituelle dans la lutte contre le mal, contre toute violence, pour la paix dans les cœurs, dans les familles, dans la société et dans le monde.
Chers frères et sœurs, dans cette Eucharistie, source intarissable de vie et d’espérance, de renouveau personnel et social, nous remercions Dieu car en Bartolo Longo il nous a donné un témoin lumineux de cette vérité évangélique. Et nous tournons encore une fois notre cœur vers Marie avec les paroles de la Supplique, que nous réciterons d’ici peu: « Toi, notre Mère, tu es notre avocate, notre espérance, aies pitié de nous… Miséricorde pour tous, ô Mère de Miséricorde! ». Amen.
Vêpres à Aoste : Homélie de Benoît XVI
28 juillet, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-21685?l=french
Vêpres à Aoste : Homélie de Benoît XVI
Texte intégral
ROME, Lundi 27 juillet 2009 (ZENIT.org) – Dans l’après-midi du vendredi 24 juillet 2009, le pape Benoît XVI s’est rendu à Aoste. Il a célébré les vêpres dans la cathédrale. Dans son homélie, il a commenté la prière de conclusion des vêpres : « Père miséricordieux, qui as racheté le monde avec la passion de ton Fils, fais que ton Eglise s’offre à toi comme sacrifice vrai et saint et fasse toujours l’expérience de la plénitude de ton amour ». Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie du pape.
Excellence,
chers frères et sœurs,
Je voudrais tout d’abord vous dire « merci », Excellence, pour les paroles courtoises, avec lesquelles vous m’avez introduit dans la grande histoire de cette église cathédrale ; vous m’avez ainsi fait sentir que nous prions ici, non seulement en ce moment, mais que nous pouvons prier avec les siècles dans cette belle église. Et je remercie chacun de vous, qui êtes venus pour prier avec moi et pour rendre ainsi visible ce réseau de prière qui nous relie tous et toujours.
Dans cette brève homélie, je voudrais dire quelques mots sur la prière par laquelle se concluent ces vêpres ; car il me semble que, dans cette prière, le passage de la Lettre aux Romains qui vient d’être lu est interprété et transformé en prière.
La prière se compose de deux parties : une adresse – un destinataire, pour ainsi dire – et ensuite la prière composée de deux questions.
Commençons par l’adresse qui comprend, elle aussi, deux parties : on doit ici un peu concrétiser le « toi » auquel nous nous adressons, pour pouvoir frapper avec plus de force au cœur de Dieu.
Dans le texte français, nous lisons simplement : « Père miséricordieux ». Le texte original latin est un peu plus long ; il dit « Dieu tout-puissant, miséricordieux ». Dans ma récente encyclique, j’ai tenté de montrer la priorité de Dieu, que ce soit dans la vie personnelle ou dans la vie de l’histoire, de la société, du monde.
La relation avec Dieu est certes une chose profondément personnelle et la personne est un être en relation, et si la relation fondamentale – la relation avec Dieu – n’est pas vivante, n’est pas vécue, toutes les autres relations ne peuvent pas non plus trouver leur juste forme. Mais cela vaut également pour la société, pour l’humanité en tant que telle. Ici aussi, s’il nous manque Dieu, si l’on fait abstraction de Dieu, si Dieu est absent, il nous manque une boussole qui indique l’ensemble de toutes les relations, pour trouver la route, l’orientation pour savoir où aller.
Dieu ! Nous devons à nouveau apporter dans notre monde la réalité de Dieu, le faire connaître et le rendre présent. Mais Dieu, comment le connaître ? Lors des visites « ad limina » je parle toujours avec les évêques, surtout africains, mais aussi avec ceux de l’Asie, de l’Amérique latine, où les religions traditionnelles existent encore, précisément de ces religions. Il y a beaucoup de détails assez différents naturellement, mais il y a aussi des éléments communs. Tous savent que Dieu existe, un seul Dieu, que Dieu est un mot au singulier, que les dieux ne sont pas Dieu, qu’il y a Dieu, le Dieu. Mais dans le même temps, ce Dieu semble absent, très lointain, il ne semble pas entrer dans notre vie quotidienne, il se cache, nous ne connaissons pas son visage. Et ainsi la religion s’occupe en grande partie des choses, des pouvoirs plus proches, des esprits, des ancêtres etc., car Dieu lui-même est trop éloigné et l’on doit ainsi se débrouiller avec ces pouvoirs proches. Et l’acte d’évangélisation consiste précisément dans le fait que le Dieu lointain se rapproche, que Dieu n’est plus lointain, mais qu’il est proche, que ce « connu-inconnu » se fait maintenant réellement connaître, montre son visage, se révèle : le voile sur son visage disparaît, et il montre réellement son visage. Et donc, puisque Dieu lui-même est maintenant proche, nous le connaissons, il nous montre son visage, il entre dans notre monde. Nous n’avons plus besoin de nous débrouiller avec ces autres pouvoirs, car Il est le pouvoir véritable, il est le Tout-Puissant.
Je ne sais pas pourquoi le mot « tout-puissant » a été omis dans le texte français, mais il est vrai que nous nous sentons un peu comme menacés par le tout-puissant : il semble limiter notre liberté, il semble un poids trop lourd. Mais nous devons apprendre que la toute-puissance de Dieu n’est pas un pouvoir arbitraire, car Dieu est le Bien, il est la vérité, et donc Dieu peut tout, mais il ne peut pas agir contre le bien, il ne peut pas agir contre la vérité, il ne peut pas agir contre l’amour et contre la liberté, car Il est lui-même le bien, il est l’amour, il est la véritable liberté. Tout ce qu’il fait ne peut donc jamais être en opposition avec la vérité, l’amour et la liberté. Le contraire est vrai. Lui, Dieu, est le gardien de notre liberté, de l’amour de la vérité. Cet œil qui nous regarde n’est pas un œil méchant qui nous surveille, mais il est la présence d’un amour qui ne nous abandonne jamais et qui nous donne la certitude que le bien signifie exister, signifie vivre : c’est l’œil de l’amour qui nous donne l’air pour vivre.
Dieu tout-puissant et miséricordieux. Une prière romaine, inspirée du texte du livre de la sagesse, dit : « Toi, Dieu, tu montres ta toute-puissance dans le pardon et dans la miséricorde ». Le sommet de la puissance de Dieu est la miséricorde, le pardon. Dans notre concept mondial actuel de pouvoir, nous pensons à quelqu’un qui a de grandes propriétés, qui fait autorité dans le monde économique, qui dispose de capitaux, pour influencer le monde du marché. Nous pensons à quelqu’un qui dispose du pouvoir militaire, qui peut menacer. La question de Staline : « Combien de divisions possède le pape ? » caractérise encore l’idée générale du pouvoir. Le pouvoir appartient à celui qui peut être dangereux, qui peut menacer, qui peut détruire, qui a en main tant de choses du monde. Mais la Révélation nous dit : « Il n’en est pas ainsi » ; le véritable pouvoir est le pouvoir de la grâce et de la miséricorde. Dans la miséricorde, Dieu démontre le véritable pouvoir.
Et ainsi, la deuxième partie de cette adresse nous dit : « Tu as racheté le monde, avec la passion, avec la souffrance de ton Fils ». Dieu a souffert et dans le Fils il souffre avec nous. Et cela constitue le sommet le plus élevé de son pouvoir qui est capable de souffrir avec nous. Ainsi, il démontre le véritable pouvoir divin : il voulait souffrir avec nous et pour nous. Dans nos souffrances, nous ne sommes jamais seuls. Dieu, dans son Fils, a tout d’abord souffert et à présent il est près de nous dans nos souffrances.
Toutefois, une question difficile demeure, que nous ne pouvons pas interpréter en profondeur maintenant : pourquoi était-il nécessaire de souffrir pour sauver le monde ? Cela était nécessaire car dans le monde il existe un océan de mal, d’injustice, de haine, de violence, et les nombreuses victimes de la haine et de l’injustice ont droit à la justice. Dieu ne peut pas ignorer le cri de ceux qui souffrent et sont opprimés par l’injustice. Pardonner, ce n’est pas ignorer, mais transformer ; c’est-à-dire que Dieu doit entrer dans ce monde et opposer à l’océan de l’injustice l’océan plus grand du bien et de l’amour. Et cela est l’événement de la Croix : à partir de ce moment-là, contre l’océan du mal, il existe un fleuve infini, et donc toujours plus grand que toutes les injustices du monde, un fleuve de bonté, de vérité, d’amour. Ainsi, Dieu pardonne en transformant le monde et en entrant dans notre monde pour qu’il y ait réellement une force, un fleuve de bien plus grand que tout le mal qui pourra jamais exister.
Ainsi l’adresse à Dieu, devient une adresse pour nous : ce Dieu nous invite à nous mettre de son côté, à sortir de l’océan du mal, de la haine, de la violence, de l’égoïsme et à nous identifier, à entrer dans le fleuve de son amour.
Tel est précisément le contenu de la première partie de la prière qui suit : « Fais que ton Eglise s’offre à toi comme sacrifice vivant et saint ». Cette question, adressée à Dieu, s’adresse également à nous. C’est une référence de deux textes de la Lettre aux Romains. Nous-mêmes, avec tout notre être, nous devons être adoration, sacrifice, restituer notre monde à Dieu et transformer ainsi le monde. La fonction du sacerdoce est de consacrer le monde pour qu’il devienne hostie vivante, pour que le monde devienne liturgie : que la liturgie ne soit pas une chose à côté de la réalité du monde, mais que le monde lui-même devienne hostie vivante, devienne liturgie. C’est la grande vision qu’a ensuite eue Teilhard de Chardin lui aussi : à la fin, nous aurons une vraie liturgie universelle, où l’univers deviendra hostie vivante. Et nous prions le Seigneur pour qu’il nous aide à être des prêtres dans ce sens, pour aider à la transformation du monde, en adoration de Dieu, en commençant par nous-mêmes. Que notre vie parle de Dieu, que notre vie soit réellement liturgie, annonce de Dieu, porte par laquelle le Dieu lointain devient le Dieu proche, et réellement don de nous-mêmes à Dieu.
Ensuite, la deuxième question. Nous prions : « Fais que ton peuple fasse toujours l’expérience de la plénitude de ton amour ». Dans le texte latin, il est dit : « Rassasie-nous de ton amour ». Ainsi, le texte s’inspire du Psaume que nous avons chanté, où il est dit : « Ouvre ta main et rassasie la faim de chaque être vivant ». Quelle est grande la faim qui existe sur la terre, une faim de pain dans tant de parties du monde : Votre Excellence a également parlé de la souffrance des familles ici : faim de justice, faim d’amour. Et avec cette prière, nous prions Dieu : « Ouvre ta main et rassasie vraiment la faim de chaque être vivant. Rassasie notre faim de la vérité, de ton amour ».
Ainsi soit-il. Amen.
bonne nuit
28 juillet, 2009Catéchisme de l’Eglise Catholique : « Je crois en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique »
28 juillet, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090728
Le mardi de la 17e semaine du temps ordinaire : Mt 13,36-43
Commentaire du jour
Catéchisme de l’Eglise Catholique
§ 823 – 827
« Je crois en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique »
« L’Eglise est sainte : aux yeux de la foi, l’Eglise…est indéfectiblement sainte. En effet le Christ, Fils de Dieu qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé « seul saint », a aimé l’Eglise comme son épouse, il s’est livré pour elle afin de la sanctifier, il se l’est unie comme son corps et l’a comblée du don de l’Esprit Saint pour la gloire de Dieu. » L’Eglise est donc « le peuple saint de Dieu », et ses membres sont appelés « saints » (Lumen gentium, 39,12; 1Co 6,1)… Par le Christ et en lui l’Eglise devient aussi sanctifiante… C’est en elle que « nous acquérons la sainteté par la grâce de Dieu »… En ses membres, la sainteté parfaite est encore à acquérir…
« Tandis que le Christ saint, innocent, sans tache, venu uniquement pour expier les péchés du peuple, n’a pas connu le péché, l’Eglise, elle, qui renferme des pécheurs dans son propre sein, est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement. » (LG 42) Tous les membres de l’Eglise, ses ministres y compris, doivent se reconnaître pécheurs. En tous, l’ivraie du péché se trouve encore mêlée au bon grain de l’Evangile jusqu’à la fin des temps.
L’Eglise rassemble donc des pécheurs saisis par le salut du Christ mais toujours en voie de sanctification : « L’Eglise est sainte tout en comprenant en son sein des pécheurs, parce qu’elle n’a elle-même d’autre vie que celle de la grâce. C’est en vivant de sa vie que ses membres se sanctifient ; c’est en se soustrayant à sa vie qu’ils tombent dans les péchés et les désordres qui empêchent le rayonnement de sa sainteté. C’est pourquoi elle souffre et fait pénitence pour ces fautes, dont elle a le pouvoir de guérir ses enfants par le sang du Christ et le don de l’Esprit Saint. »