Archive pour juillet, 2009

bonne nuit

2 juillet, 2009

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cedrus atlantica

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Saint Cyrille d’Alexandrie: « La foule rendit gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes »

2 juillet, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090702

Le jeudi de la 13e semaine du temps ordinaire : Mt 9,1-8
Commentaire du jour
Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église

« La foule rendit gloire à Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes »

      Le paralysé, incurable, était étendu sur son lit. Après avoir épuisé l’art des médecins, il est venu, porté par les siens, vers le seul vrai médecin, le médecin qui vient du ciel. Mais quand il a été placé devant celui qui pouvait le guérir, c’est sa foi qui a attiré le regard du Seigneur. Pour bien montrer que cette foi détruisait le péché, Jésus a déclaré aussitôt : « Tes péchés sont pardonnés ». On me dira peut-être : « Cet homme voulait être guéri de sa maladie, pourquoi le Christ lui annonce-t-il la rémission de ses péchés ? » C’était pour que tu apprennes que Dieu voit le coeur de l’homme dans le silence et sans bruit, qu’il contemple les chemins de tous les vivants. L’Écriture dit en effet : « Les yeux du Seigneur observent les chemins de l’homme, ils surveillent tous ses sentiers » (Pr 5,21)…

      Pourtant quand le Christ disait : « Tes péchés sont pardonnés », il laissait le champ libre à l’incrédulité de l’assistance ; le pardon des péchés ne se voit pas avec nos yeux de chair. Alors quand le paralysé se lève et marche, il manifeste avec évidence que le Christ possède la puissance de Dieu…

      Qui possède ce pouvoir ? Lui seul ou nous aussi ? Nous aussi avec lui. Lui, il pardonne les péchés parce qu’il est l’homme-Dieu, le Seigneur de la Loi. Quant à nous, nous avons reçu de lui cette grâce admirable et merveilleuse, car il a voulu donner à l’homme ce pouvoir. Il a dit en effet aux apôtres : « Je vous le dis, en vérité : tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel » (Mt 18,18). Et encore : « Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis » (Jn 20,23).

Madonna della Lettera, Patronne de la Ville de Messina

1 juillet, 2009

Madonna della Lettera, Patronne de la Ville de Messina  dans images sacrée mammadellalettera

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PARTIR (poème)

1 juillet, 2009

du Revue bimestrelle L’ange Gardien (juilleet-Août 2009

PARTIR

de dom Hélder Câmara

Partir, c’est avant tout sortir de soi.
Prendre l’univers comme centre,
au lieu de son propre moi.
Briser la croûtre d’égoïsme
qui enferme chacun comme dans en prison.

Partir, c’est cesser de braquer une loupe
sur mon petit monde;
cesser de tourner autour de soi-même
comme si on était le centre de tout et de la vie.

Partir, ce n’est pas dévorer des kilomètres
et atteindre des vitesses supersonique.
C’est avant tout regarder,
s’ouvrir aux autres, aller à leur rencontre.

C’est trouver quelqu’un qui marche avec moi,
sur la même route,
non pas pour me suivre comme mon ombre,
mais pour voir d’autres choses que moi,
et me le faire voir.

Liban : le card. Vingt-Trois s’adresse aux jeunes

1 juillet, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-21430?l=french

Liban : le card. Vingt-Trois s’adresse aux jeunes

« Aimez le Christ, comme votre modèle et votre idéal »

ROME, Mardi 30 juin 2009 (ZENIT.org) – « Ayez le souci de connaître toujours mieux le Christ, en restant fidèles à son amitié, en vous rappelant de ses paroles qui doivent demeurer pour vous objet de réflexion et de méditation. Aimez le Christ, comme votre modèle et votre idéal », voici quelques paroles de cette allocution du cardinal a André Vingt-Trois aux jeunes du Liban, au sanctuaire du Christ-Roi, le 28 juin dernier.

Le cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la conférence des évêques de France, a été l’envoyé spécial du pape Benoît XVI pour la clôture de l’Année Saint-Paul au Liban.

Allocution du cardinal André Vingt-Trois aux jeunes du Liban

Sanctuaire Christ-Roi, 28 juin 2009

Très chers représentants de la jeunesse libanaise, je voudrais féliciter les organisateurs de la Clôture de l’Année paulinienne au Liban, qui ont prévu et organisé cette rencontre avec vous. Vous, les jeunes qui constituez l’espérance et l’avenir de votre pays et de vos Eglises.

Sa Sainteté le Pape Benoît XVI m’a demandé de Le représenter pour clôturer l’année paulinienne qui a été célébrée par l’Eglise Catholique dans chaque partie du monde et qui, je crois, a eu un impact particulier dans les régions où l’Apôtre Paul a personnellement témoigné du Christ.

Le Saint Père m’a explicitement demandé de vous parler de Jésus ; « ce Jésus que Dieu a ressuscité des morts » (cf. Rom 10,9). Il m’a demandé d’exhorter les fidèles à vivre, avec des forces renouvelées, la foi dans leur vie de chaque jour, à chercher la volonté de Dieu dans la prière, la méditation et la réflexion sur les besoins spirituels.

Nous sommes précisément dans un lieu marqué par cette sensibilité aux besoins spirituels des hommes, notamment les plus démunis sur le plan physique à cause de la maladie ou de l’âge. Nous nous trouvons dans le lieu choisi par le Père Jacques, le Capucin libanais que vous connaissez sûrement bien et dont nous célébrons le premier anniversaire de la béatification. Le P. Jacques est un Bienheureux libanais qui a vécu au XXème siècle. Il a su reconnaître dans le prochain la Personne du Christ. Il a vu le Christ dans les pauvres et les malades et il a témoigné  du Christ devant les jeunes qu’il rencontrait, réunissait et éduquait. Le Bienheureux P. Jacques a été un vrai apôtre de la jeunesse.

Je suis heureux de me trouver parmi vous, chers amis, les jeunes de l’Eglise du Liban, ce petit pays magnifique, grand par ses traditions qui remontent si loin dans l’histoire. Grand surtout pour le caractère religieux de son peuple qui, entre le christianisme et l’Islam, cherche le visage de Dieu et s’attache aux valeurs et aux idéaux propres à l’Orient, cette partie du monde qui a eu le privilège d’être à l’origine de la foi monothéiste. Dans cet Orient religieux, cher au monde entier, Saint Paul par la grâce qu’il a reçue du Christ sur la route de Damas, a reconnu Son vrai visage, médité Son mystère de Fils Bien-aimé de Dieu et s’est attaché fermement à Lui, en tant que seul Sauveur et Seigneur de l’humanité et de toute la création.

Je me demande comment cet apôtre éminent serait arrivé à tant de profondeur dans ses pensées, de richesse dans ses expressions et de persévérance dans ses épreuves, si dans sa jeunesse il n’avait été rempli de zèle, d’enthousiasme et de fermeté dans la recherche de la vérité de Dieu.

Comme Jésus, les disciples, les martyrs et tous les saints, Saint Paul a vécu une jeunesse attachée à l’idéal de la vérité et du bien qui lui a été révélé dans le visage du Christ ressuscité et glorifié. Dès lors, le Christ est devenu pour lui un trésor inépuisable auquel il s’est irrévocablement attaché. Selon les termes de la parabole de Jésus, Saint Paul comme le négociant de perles fines, a trouvé la perle de grand prix, et « l’ayant trouvé, il s’en est allé vendre tout ce qu’il possédait et il l’a achetée » (Mt 13, 45-46).

Chers amis,

En vous regardant ce soir et en observant votre allégresse et votre joie, je ne peux que penser et vous inviter à penser avec moi à Jésus, jeune de Nazareth, à son courage et son audace, à sa fierté et son amour. Nous pensons à Lui, le même Jésus qui proclame la vérité de Dieu Notre Père, qui révèle sa miséricorde et son pardon envers les faibles et les pécheurs et qui souffre d’être insulté, abandonné et condamné au supplice de la croix. Tant de courage, oui ; mais aussi tant d’amour qui jaillit d’un cœur sincère qui, pour vous jeunes, doit constituer l’exemple qui vous attire dans votre effort pour saisir le sens de votre vie. Jésus ne se contente pas de vous adresser des paroles. Il vous montre l’exemple en disant : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). Il vous prêche l’esprit de pénitence, de prière et de confiance en Dieu, et Il pratique Lui-même tout cela. Voilà pour vous la règle qui doit guider votre vie et vous permettra de posséder la sagesse et d’expérimenter le bonheur véritable. Elle se résume dans ses paroles : « Apprenez de moi ».

A l’école du Christ et à l’exemple de Saint Paul, vous êtes appelés à Le reconnaître comme le seul Maître qui vous enseigne comment obéir à Dieu, comment se fier à sa Providence et avoir confiance dans son Amour. Il est votre sauveur et votre libérateur, car Il vous a tant aimés, jusqu’à la mort. En Lui, vous trouverez toujours la personne qui se penche sur vos blessures et soutient vos fragilités. Si vous savez bien comme Il est toujours là, à côté de vous, dans vos cœurs, pour que vous ne vous sentiez jamais seuls ! Comme un ami, Il marche à vos côtés chaque jour de votre vie, l’ami le plus beau, le plus vrai, le plus sincère qui ne vous laisse pas dans l’embarras. Il ne vous tourne pas le dos et Sa fidélité pénètre la profondeur de vos cœurs et renforce vos capacités d’aimer et de donner votre vie pour vos frères.

Jésus est votre lumière dans les sentiers de la vie. Comme Il a transformé la vie de Paul en le constituant apôtre des nations, Il est pour vous la force qui peut transformer votre vie en la bâtissant sur la vérité, le bien et l’amour. A chacun de vous et à tout jeune du monde entier, Il renouvelle son appel adressé une fois au jeune homme riche : « Viens et suis-moi » (Mt 19, 21). Malheureusement, nous savons que la tristesse et la crainte s’étaient emparé de ce jeune homme noyé dans ses richesses, dans son monde privé. Fermé sur lui-même, ses idées et ses projets propres, il resta dans l’ombre, ne sortit pas à la lumière et s’éloigna du Seigneur.

Chers amis, ne fermez pas vos cœurs, ne permettez pas à la tristesse et à la crainte de s’installer dans vos cœurs. Ne laissez pas le monde et ses fausses maximes vous conduire à des vérités trompeuses, à l’indifférence et peut-être au désespoir. Rappelez-vous de ces belles paroles de l’apôtre Paul, riches de confiance et d’espérance : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? (Rom 8,31-32) Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a livré pour nous tous, comment avec lui ne nous accordera-t-il pas toute faveur ? »

Soyez dignes et fiers de votre attachement au Christ. Appréciez la dignité d’appartenir à un Dieu humble et doux et de partager sa vie dans l’amour, l’humilité et la miséricorde. Ayez le souci de connaître toujours mieux le Christ, en restant fidèles à son amitié, en vous rappelant de ses paroles qui doivent demeurer pour vous objet de réflexion et de méditation. Aimez le Christ, comme votre modèle et votre idéal. Gardez la foi, comme un feu qui brûle dans vos esprits et protège votre élan et votre espoir.

Au terme de sa rencontre avec le scribe qui l’interrogeait au sujet de l’amour du prochain, Jésus, après lui avoir raconté la parabole du bon samaritain, lui dit : « Va et fais de même » (Lc 10, 37). Dieu nous appelle tous à aimer de cet amour noble et divin qui perfectionne en nous son image. Vous êtes les icônes de Dieu au Liban. Allez sans crainte et semez l’amour dans cette terre sainte qui a reçu Notre Seigneur à Tyr et Sidon et que Saint Paul visita comme le dit le livre des actes des apôtres (21, 1-7), cette terre où il fut accueilli par la communauté de Tyr durant sept jours. Il visita aussi Tabarja, Jbeil et Batroun ; et d’après un Père de l’Eglise, même Tripoli. Vous gardez précieusement les traces de son passage. Votre histoire religieuse témoigne de la profondeur d’une foi qui fait fleurir les saintes et les saints libanais, élevés sur les autels de l’Eglise universelle, et qui intercèdent toujours pour ce pays et appellent sur lui la bénédiction de Dieu pour que sa Providence continue à rendre féconde cette terre de sainteté.

Je vous salue chaleureusement. Je prie pour vous et avec vous pour que le Christ Notre Seigneur vous accompagne par Sa grâce et Son amour, afin que vous gardiez la flamme de votre espérance et trouviez en Lui le chemin de votre bonheur. Ainsi votre bonheur sera aussi le bonheur de votre pays et de tous vos concitoyens. Qu’Il soit loué pour les siècles des siècles. Amen.

Homélie du pape en la solennité des saints Pierre et Paul

1 juillet, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-21437?l=french

Homélie du pape en la solennité des saints Pierre et Paul

Texte intégral

ROME, Mercredi 1er juillet 2009 (ZENIT.org). – Nous publions ci-dessous l’homélie prononcée par le pape Benoît XVI, lundi 29 juin, dans la basilique Saint-Pierre, lors de la messe pour la solennité des saints Pierre et Paul, et au cours de laquelle il a imposé le pallium à 34 archevêques métropolitains.

Messieurs les cardinaux,

Vénérés frères dans l’épiscopat

et dans  le sacerdoce,

Chers frères et sœurs!

Je vous adresse à tous mes salutations cordiales avec les paroles de l’apôtre  auprès de la tombe duquel nous nous trouvons: «A vous, grâce et paix en abondance» (1P 1, 2). Je salue en particulier les membres de la délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople et les nombreux  archevêques métropolitains qui reçoivent aujourd’hui le pallium. Lors de la collecte de cette journée solennelle, nous demandons au Seigneur «que l’Eglise suive toujours  l’enseignement des Apôtres dont elle a reçu la première annonce dans la foi». La  demande que nous adressons à Dieu nous interpelle nous aussi dans le même temps: suivons-nous nous-mêmes  l’enseignement des grands apôtres fondateurs? Les connaissons-nous vraiment? Au cours de l’Année paulinienne qui s’est conclue hier, avons-nous cherché à  l’écouter vraiment de manière  nouvelle, lui le «maître des nations»,  et à apprendre ainsi à nouveau l’alphabet de la foi. Avons-nous cherché à reconnaître le Christ avec Paul et à travers Paul et à  trouver ainsi la voie pour une droite vie chrétienne. Dans le canon du Nouveau Testament, outre les Lettres de saint Paul, il y a également deux Lettres sous  le nom de saint Pierre. La première d’entre elles se conclut explicitement avec un salut depuis  Rome, qui apparaît toutefois sous le nom apocalyptique de couverture de Babylone: «Celle qui est à Babylone, élue comme vous, vous salue» (5, 13).  En disant de  l’Eglise de Rome  «élue comme vous», il l’inscrit dans la grande communauté de toutes les Eglises locales – dans la communauté de tous ceux que Dieu a réunis, afin que  dans la «Babylone» du temps  de ce monde ils construisent son peuple et fassent entrer Dieu dans l’histoire. La Première Lettre de saint Pierre est un salut adressé de Rome à toute la chrétienté de tous les temps. Elle nous invite à écouter «l’enseignement des apôtres», qui nous indique le chemin vers la vie.

    Cette Lettre est un texte  très riche, qui vient du cœur et qui touche le cœur. Son centre est – comment pourrait-il en être autrement? -  la figure du Christ, qui est présenté comme Celui qui souffre et qui aime, comme Crucifié et Ressuscité: «lui qui insulté ne rendait pas l’insulte,  souffrant ne menaçait pas… lui dont la meurtrissure vous a guéris» (1P 2, 23sq). En partant du centre qui est le Christ, la Lettre constitue ensuite également une introduction aux sacrements chrétiens fondamentaux du baptême et de l’Eucharistie et un discours adressé aux prêtres, dans lequel Pierre se qualifie de co-prêtre avec eux. Il parle aux pasteurs de toutes les générations comme celui qui a été personnellement chargé par le Seigneur de paître ses brebis et a ainsi reçu de manière particulière un mandat sacerdotal.  Ainsi, que nous dit saint Pierre – en l’Année sacerdotale précisément – sur la tâche du prêtre? Tout d’abord il comprend le ministère sacerdotal  totalement à partir du Christ. Il appelle le Christ  «le pasteur et le gardien de vos âmes» (2, 25). Là où la traduction française parle  de «gardien», le texte grec  porte le mot epíscopos (évêque). Un peu plus loin, le Christ  est qualifié  de Pasteur suprême: archipoímen (5, 4). Il est surprenant que  Pierre appelle le Christ lui-même  évêque – évêque des âmes. Qu’entend-il dire par là? Dans le mot grec «episcopos» est contenu le verbe «voir»; c’est pourquoi il a été traduit par«gardien» c’est-à-dire «surveillant». Mais assurément, il ne s’agit pas d’une surveillance externe, comme celle par exemple d’un gardien de prison. Il s’agit plutôt d’une vision d’en haut  – une vision depuis  la hauteur de Dieu. Une vision dans la perspective de Dieu est une vision de l’amour qui veut servir l’autre, qui veut l’aider à devenir vraiment lui-même. Le Christ est l’«évêque des âmes», nous dit Pierre. Cela signifie qu’il nous voit dans la perspective de Dieu. En regardant à partir de Dieu, on a une vision d’ensemble, on voit  les dangers tout comme les espoirs et les opportunités. Dans la perspective  de Dieu, on voit l’essence, on voit l’homme intérieur. Si le Christ est l’évêque des âmes, l’objectif est d’éviter que l’âme dans l’homme s’appauvrisse, c’est de faire en sorte que l’homme ne perde pas son essence, sa capacité à la vérité et à l’amour. Faire en sorte qu’il vienne connaître Dieu; qu’il ne s’égare pas dans les impasses; qu’il ne se perde pas dans l’isolement, mais demeure ouvert pour l’ensemble. Jésus, l’«évêque des âmes», est le prototype de tout ministère épiscopal et sacerdotal. Etre évêque, être prêtre signifie dans cette perspective: assumer la position du Christ. Penser, voir et agir depuis sa position élevée. A partir de Lui, être à disposition des hommes, afin qu’ils trouvent la vie.

            Ainsi le mot «évêque» se rapproche-t-il  beaucoup du mot «pasteur»,  plus encore, les deux concepts deviennent  interchangeables. Le devoir du pasteur est de paître et de garder le troupeau et de le conduire  sur les justes pâturages. Paître le troupeau veut dire  prendre soin que les brebis trouvent la juste nourriture, que leur faim soit rassasiée et leur soif étanchée. Au-delà des métaphores, cela signifie: la Parole de Dieu est la nourriture dont l’homme  a besoin. Rendre toujours à nouveau présente la Parole de Dieu et apporter ainsi leur nourriture aux hommes est la tâche du pasteur juste. Et il doit également savoir résister aux ennemis, aux loups. Il doit précéder, indiquer le chemin, préserver l’unité du troupeau. Pierre,  dans son discours aux prêtres, souligne encore une chose très importante. Il ne suffit pas de parler. Les pasteurs doivent  devenir «les modèles du troupeau» (5,3). La Parole de Dieu est portée du passé dans le  présent lorsqu’elle est vécue. Il est merveilleux de voir  comment chez les saints la Parole de Dieu devient  une parole adressée à notre temps. Chez des figures comme François et à nouveau comme Padre Pio et bien d’autres, le Christ est devenu véritablement  contemporain de leur génération, il est sorti du passé et entré dans le présent. Cela signifie être pasteur – modèle du troupeau: vivre la Parole aujourd’hui, dans la grande communauté de la sainte Eglise.

            Très brièvement, je voudrais encore  rappeler l’attention sur deux autres affirmations de la Première Lettre de saint Pierre, qui nous concerne tout particulièrement, à notre époque. Il y a tout d’abord  la phrase  aujourd’hui nouvellement découverte, sur la base de laquelle les théologiens médiévaux comprirent leur tâche, leur tâche de théologiens: «Sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur Jésus Christ, toujours prêts à la défense contre quiconque vous demande raison  de l’espérance qui est en vous» (3, 15). La foi chrétienne est espérance. Elle ouvre la voie vers l’avenir. Et elle est une espérance qui est raisonnable; une espérance dont nous pouvons et nous devons exposer la raison.   La foi provient de la Raison éternelle qui est entrée dans notre monde et nous a montré le vrai Dieu. Elle va au-delà de la capacité propre de notre raison, tout comme l’amour voit  davantage que la simple intelligence. Mais la foi parle à la raison et dans la confrontation dialectique, elle peut tenir tête à la raison. Elle ne la contredit pas mais elle va de pair avec elle et, dans le même temps, conduit au-delà d’elle – elle introduit dans la Raison plus grande de Dieu. En tant que pasteurs de notre temps, nous avons le devoir de comprendre nous les premiers la raison de la foi. Le devoir de ne pas la laisser demeurer simplement une tradition, mais de la reconnaître comme une réponse à nos questions. La foi exige notre participation rationnelle, qui  s’approfondit et se purifie dans un partage d’amour. Cela fait partie de nos devoirs  en tant que pasteurs que de pénétrer la foi avec la pensée pour être en mesure de montrer la raison de notre espérance dans le débat de notre temps. Toutefois, la pensée – bien qu’elle soit nécessaire – ne suffit pas à elle seule. Tout comme la parole, à elle seule, ne suffit pas. Dans sa catéchèse baptismale et eucharistique, dans le second chapitre de sa Lettre, Pierre  évoque le Psaume utilisé dans l’Eglise antique dans le contexte  de la communion,  au verset qui dit: «Goûtez et voyez comme le Seigneur est excellent» (Ps 34 [33], 9; 1P 2, 3). C’est goûter qui conduit à voir. Pensons aux disciples d’Emmaüs: c’est seulement dans la communion conviviale avec Jésus, c’est seulement dans la fraction du pain que s’ouvrent leurs yeux. C’est seulement en faisant véritablement  l’expérience de la communion avec le Seigneur qu’ils deviennent voyants. Et cela vaut pour nous tous: au-delà de la pensée et de la parole, nous avons besoin de l’expérience de la foi; de la relation vivante avec Jésus Christ. La foi ne doit pas demeurer une théorie: elle doit être vie. Si dans le sacrement nous rencontrons le Seigneur; si dans la prière nous parlons avec Lui, si dans les décisions du quotidien nous adhérons au Christ – alors nous «voyons» toujours davantage  combien Il  est bon. Alors nous faisons l’expérience que c’est une chose bonne que d’être avec Lui. C’est d’une telle certitude vécue que découle ensuite  la capacité  de transmettre la  foi aux autres de manière crédible. Le curé d’Ars n’était pas un grand penseur. Mais il «goûtait» le Seigneur. Il vivait avec Lui jusque dans les petites choses du quotidien en plus des grandes exigences  du ministère pastoral. De cette manière, il devint  «quelqu’un qui voit». Il avait goûté, et pour cette raison il savait que le Seigneur est bon. Prions  le Seigneur, afin qu’il nous donne cette possibilité de goûter et que nous puissions ainsi devenir des témoins crédibles de l’espérance qui est en nous.

            Pour finir, je voudrais faire noter encore une  petite, mais importante parole  de saint Pierre. Dès le début de la Lettre il nous dit que le but de notre foi est le salut des âmes (cf. 1, 6). Dans le monde du langage et de la pensée de la chrétienté actuelle, il s’agit d’une affirmation étrange, pour certains même scandaleuse. La parole «âme» a connu un discrédit. L’on dit que cela conduirait à une division de l’homme entre la dimension spirituelle  et physique, entre l’âme et le corps, alors qu’en réalité il serait une  unité indivisible. En outre, le «salut des âmes» comme but de la foi, semble indiquer un christianisme individualiste, un perte de responsabilité pour le monde dans son ensemble, dans son caractère corporel et dans son caractère  matériel. Mais l’on ne trouve rien de tout cela dans la Lettre  de saint Pierre. Le zèle du témoignage en faveur de l’espérance, la responsabilité pour les autres  caractérisent le texte tout  entier. Pour comprendre la Parole sur le salut des âmes comme but de la foi, nous devons partir d’un autre côté. Il est vrai que le manque d’attention pour les âmes, l’appauvrissement de l’homme intérieur ne  détruit pas seulement l’individu, mais menace le destin de l’humanité dans son ensemble. Sans  la guérison des âmes, sans la guérison de l’homme de l’intérieur, il ne peut y avoir de salut pour l’humanité dans son ensemble. La vraie maladie des âmes, saint Pierre, à notre surprise, l’appelle l’ignorance – c’est-à-dire la non-connaissance de Dieu. Celui qui ne connaît pas Dieu, celui qui au moins ne le cherche pas sincèrement,  reste en dehors de la vraie vie (cf. 1P 1, 14). Une autre parole de la Lettre peut encore nous être utile pour mieux comprendre la formule «salut des âmes»: «Sanctifiez vos âmes par l’obéissance à la vérité» (cf. 1, 22). C’est l’obéissance à la vérité qui rend l’âme pure. Et c’est la coexistence avec  le mensonge qui la pollue. L’obéissance à la vérité commence avec les petites vérités du quotidien, qui peuvent souvent être    difficiles et douloureuses. Cette obéissance s’étend ensuite jusqu’à l’obéissance sans réserve face à la Vérité même qui est le Christ. Cette obéissance nous rend non seulement purs, mais surtout aussi libres pour le service au Christ et ainsi au salut du monde, qui part toujours de la purification obéissante de notre âme à travers la vérité. Nous ne pouvons indiquer la voie vers la vérité que si nous-mêmes – en obéissance et patience – nous laissons  purifier par la vérité.

            Et à présent je m’adresse à vous, chers confrères dans l’épiscopat, qui recevrez aujourd’hui  de mes mains le pallium. Il  a été tissé avec la laine d’agneaux que le Pape bénit  en la fête  de sainte Agnès. De cette manière, il rappelle les agneaux et les brebis du Christ que le Seigneur ressuscité a confié à Pierre avec le devoir de les paître (cf. Jn 21, 15-18). Il rappelle le  troupeau de Jésus Christ, que vous, chers frères, devez paître en communion avec Pierre. Il nous rappelle le Christ lui-même qui, comme Bon Pasteur, a pris sur ses épaules la brebis égarée, l’humanité, pour la ramener à la maison. Il nous rappelle le fait que Lui, le Pasteur Suprême,  a voulu se faire  Lui-même Agneau, pour prendre en charge de l’intérieur notre  destin à tous; pour nous  ramener et nous soigner  de l’intérieur. Nous voulons  prier le Seigneur, afin qu’il nous donne d’être sur ses traces des pasteurs justes, «non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu.. avec l’élan du cœur… en devenant les modèles du troupeau» (1P 5, 2sq). Amen.

bonne nuit

1 juillet, 2009

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Fritillaria meleagris

http://www.mygarden.ws/april07.htm

Saint Ignace de Loyola : « Que, dans vos coeurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés » (Col 3,15)

1 juillet, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090701

Le mercredi de la 13e semaine du temps ordinaire : Mt 8,28-34
Commentaire du jour
Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur des jésuites
Exercices spirituels : règles pour un plus grand discernement des esprits (trad. DDB 1960, p.174 rev.)

« Que, dans vos coeurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés » (Col 3,15)

      Le propre de Dieu et de ses anges est de donner, dans leurs incitations, une véritable allégresse et joie spirituelle, en écartant toute tristesse et trouble que suscite l’ennemi. Au contraire, le propre de ce dernier est de lutter contre cette joie et cette consolation spirituelle, en proposant des raisons apparentes, des subtilités et de continuels sophismes. Seul Dieu notre Seigneur donne à l’âme la consolation sans cause précédente. C’est en effet le propre du Créateur d’entrer, de sortir, de produire des motions dans l’âme, l’attirant tout entière à l’amour de sa divine Majesté. Je dis : sans cause, c’est-à-dire, sans aucun sentiment préalable ni de connaissance d’un objet grâce auquel viendrait cette consolation…

      C’est le propre de l’ange mauvais, qui se transforme en « ange de lumière » (2Co 11,14), d’aller d’abord dans le sens de l’âme fidèle et de l’amener ensuite dans le sien. C’est à dire qu’il propose des pensées bonnes et saintes, en accord avec l’âme juste, et ensuite, peu à peu, il tâche de l’amener à ses fins en entraînant l’âme dans ses tromperies secrètes et ses intentions perverses.

      Nous devons être très attentifs au déroulement de nos pensées. Si le début, le milieu et la fin sont entièrement bons, orientés entièrement vers le bien, c’est le signe du bon ange. Mais si le déroulement de nos pensées nous amène finalement à quelque chose de mauvais ou de distrayant ou de moins bon que ce que l’âme projetait d’abord, ou qui affaiblit, qui inquiète ou qui trouble l’âme en lui enlevant la paix, la tranquillité et le repos qu’elle avait auparavant, c’est un signe clair que cela vient du mauvais esprit, ennemi de notre progrès et de notre salut éternel… Chez ceux qui avancent de bien en mieux, le bon ange touche l’âme de façon douce, légère et suave, comme une goutte d’eau qui entre dans une éponge. Le mauvais la touche de façon aigüe, avec bruit et agitation.

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