Archive pour le 29 juillet, 2009
Sainte Marthe – 29 juillet
29 juillet, 2009du site:
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Sainte Marthe – 29 juillet
Disciple du Christ, soeur de Lazare (1er s.)
A Béthanie, non loin de Jérusalem, vivaient Marthe, Marie et leur frère Lazare. Jésus aimait à se reposer dans leur maison. Qu’il devait faire bon puisqu’il s’y sentait bien, nous pourrions même dire « détendu » et paisible. Honneur donc à la maîtresse de maison, sainte Marthe. Mais elle est toujours affairée et elle reproche à sa soeur de ne pas l’aider. Le Maître ne lui en fait pas grief. Il lui demande seulement de rester calme et de donner à chaque chose sa valeur. « Marthe, Marthe, tu t’agites, tu t’inquiètes pour beaucoup de choses…. » Ce n’est pas l’activité que Jésus condamne, (que s’en consolent les maîtresses de maison), mais l’activisme, l’agitation. Il vaut mieux recevoir dans la paix du coeur, que de voir la maîtresse de maison sans cesse à la cuisine, venir en éclair à la table, abandonner son hôte et repartir pour que la salade soit au point. L’essentiel c’est la convivialité, avec un équilibre des réalités. Marthe d’ailleurs n’en manque pas, car lorsque Marie ne sait que pleurer devant le tombeau de son frère, Marthe est confiante : »Je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, il te l’accordera. » La réponse ne se fait pas attendre : »Je suis la Résurrection et la Vie. »
Une belle légende dit que Jésus lui-même est venu l’accueillir à la porte du paradis.
Sainte Marthe ne laissait pas d’être une sainte bien qu’on ne dise pas qu’elle fut contemplative…Si nous restions en contemplation comme Madeleine, il n’y aurait personne pour donner à manger à cet hôte divin. Que les sœurs se rappellent qu’il doit y avoir parmi elles quelque autres qui préparent le repas du Seigneur. Qu’elles s’estiment heureuses de le servir comme Marthe.
Sainte Thérèse d’Avila
Le Cœur eucharistique de Jésus et le don parfait de lui-même.
29 juillet, 2009du site:
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Le Cœur eucharistique de Jésus et le don parfait de lui-même.
La Vie Spirituelle, 147, Tome XXIX, n°3, 1er décembre 1931
Le Coeur sacré de Jésus est le symbole de son amour, et la plus grande manifestation de l’amour est le don parfait de soi-même. La bonté est essentiellement communicative, le bien est naturellement diffusif de soi. Saint Thomas dit même : « Non seulement le bien est naturellement diffusif de soi, mais plus il est parfait, plus il se communique avec abondance et intimement, et plus aussi ce qui procède de lui, lui reste étroitement uni [1]. »
C’est ainsi que le soleil répand autour de lui la lumière et une bienfaisante chaleur, que la plante et l’animal adultes donnent la vie à une autre plante et à un autre animal, que le grand artiste conçoit et produit ses chefs-d’oeuvre, que le savant communique ses intuitions, ses découvertes, qu’il donne à ses disciples son esprit; c’est ainsi encore que l’homme vertueux porte à la vertu et que l’apôtre, qui a la sainte passion du bien, donne aux âmes le meilleur de lui-même pour les porter vers Dieu. La bonté est essentiellement communicative, et plus un être est parfait, plus il se donne intimement et abondamment.
Celui qui est le Souverain Bien, plénitude de l’être, se communique aussi pleinement et intimement que possible par la génération éternelle du Verbe, et la spiration de l’Esprit d’amour, comme la Révélation nous l’apprend. Le Père, en engendrant le Fils, lui communique, non pas seulement une participation de sa nature, de son intelligence et de son amour, mais toute sa nature indivisible, sans la multiplier aucunement, il lui donne d’être « Dieu de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu », et le Père et le Fils communiquent à l’Esprit d’amour, qui procède d’eux, cette même nature divine indivisible et ses perfections infinies. Le bien est naturellement diffusif de soi, et plus il est parfait, plus il se donne pleinement et intimement.
En vertu du même principe, il convenait, dit saint Thomas, que Dieu ne se contentât pas de nous créer, de nous donner l’existence, la vie, l’intelligence, la grâce sanctifiante, participation de sa nature, mais qu’il se donnât lui-même à nous en personne par l’Incarnation du Verbe [2].
Même après la chute du premier homme, Dieu aurait pu vouloir nous relever autrement 3, en nous envoyant par exemple un prophète qui nous aurait fait connaître les conditions du pardon. Mais il a fait infiniment plus, il a voulu nous donner son propre Fils en personne, comme Rédempteur. « Sic Deus dilexit mundum ut Filium suum unigenitum daret » (Jean, III, 16)
Jésus, prêtre pour l’éternité et sauveur de l’humanité, a voulu, lui aussi, se donner parfaitement lui-même à nous, dans tout le cours de sa vie terrestre, surtout à la Cène, au Calvaire, et il ne cesse de le faire tous les jours par la sainte messe et la sainte communion. Rien ne peut mieux nous montrer, que ce don si parfait de soi, les richesses du Cœur sacerdotal et eucharistique de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et rien ne peut mieux motiver l’action de grâces spéciale due à Notre-Seigneur pour l’institution de l’Eucharistie et celle du sacerdoce.
LE COEUR SACERDOTAL DE JÉSUS
ET LE DON DE SOI AU CALVAIRE
Lui-même a dit: « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean, xv, I3). Et saint Paul écrit aux Hébreux, x, 6 : « Le Christ dit en entrant dans le monde : « Vous n’avez voulu ni sacrifice, ni oblation, mais vous m’avez formé un corps; vous n’avez agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché. Alors j’ai dit : Me voici… je viens, ô mon Dieu, pour faire vôtre volonté. »
Dans le sacrifice parfait que le Sauveur, prêtre pour l’éternité, devait offrir, la victime ne pouvait être que lui-même. Ce qu’il offre, c’est lui-même, son corps crucifié, son précieux sang répandu jusqu’à la dernière goutte, tout son cœur meurtri et finalement ouvert par la lance.
Comme le montrent après saint Augustin 1 le Bx Albert le Grand 2 et saint Thomas 3, le sacerdoce et le sacrifice sont d’autant plus parfaits, 1° que le prêtre, médiateur entre Dieu et les hommes, est plus uni à Dieu et aussi plus uni au peuple dont il doit offrir les adorations, les supplications, les réparations et les actions de grâces, 2° que la victime est plus pure, plus précieuse et plus consumée, 3° que le prêtre et la victime sont plus unis, puisque l’oblation et l’immolation extérieure de la victime ne sont que le signe de l’oblation et de l’immolation intérieure du cœur du prêtre, qui doivent être réelles, vives et profondes, comme il convient au plus grand acte de la vertu de religion, inspiré par l’amour de Dieu.
Or, Notre-Seigneur, prêtre pour l’éternité, et médiateur universel, est la Sainteté même; son humanité est sanctifiée d’une façon substantielle et innée, par l’union personnelle au Verbe, et les actions sacerdotales de sa sainte âme ont une valeur théandrique, sans limite, qu’elles puisent dans la personnalité du Verbe; ici-bas elles avaient une valeur méritoire et satisfactoire intrinsèquement et strictement infinie. Son cœur sacerdotal ne saurait être plus uni à Dieu, ni d’autre part plus uni aux hommes, car Jésus est la tête du corps mystique dont nous sommes les membres : « Le Christ est le chef de l’Eglise, son corps, dont il est le Sauveur» (Ephés., v, 23).
De plus, le cœur sacerdotal de Jésus s’est donné lui-même au Calvaire de la façon la plus parfaite et la plus intime, comme il l’avait annoncé : « C’est pour cela que mon Père m’aime : parce que je donne ma vie pour la reprendre. Personne ne me la ravit, mais je la donne de moi-même : j’ai le pouvoir de la donner et de la reprendre, tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père » (Jean, x, 18).
La victime très pure, offerte sur la Croix par Jésus, c’est lui-même, c’est son corps crucifié, son sang répandu, son corps déchiré dans toutes ses fibres; Jésus est victime jusque dans son âme qu’il veut livrer pleinement à la douleur, jusque dans son âme toute plongée dans l’universel abandon : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné? »
C’est la complète immolation de « l’Agneau de Dieu qui efface les péchés du monde » ; l’union du Prêtre et de la Victime ne pouvaient pas être plus intime, ni le lien du sacrifice intérieur et du sacrifice extérieur plus étroit. Si saint Paul a dit : « Je me dépenserai moi-même tout entier pour vos âmes, dussé-je, en vous aimant davantage être moins aimé de vous o (II Cor., XII, 15), que ne faut-il pas dire de Notre-Seigneur, qui a répandu pour nous tout son sang à Gethsémani, à la flagellation, au couronnement d’épines et sur la croix, comme le rappellent les Matines de l’admirable office du Précieux Sang?
Le cœur sacerdotal du Christ a généreusement donné ce sang adorable pour notre salut. Comme l’écrit saint Paul aux Hébreux, IX, 12 : « Ce n’est pas avec le sang des boucs et des taureaux, mais avec son propre sang, que le Christ Jésus est entré une fois pour toutes dans le Saint des Saints, après nous avoir acquis une éternelle rédemption. »
Comme le dit admirablement la liturgie, qui nous dispose si parfaitement à la contemplation de ce mystère : « En ce sang, quiconque baigne sa robe, en lave les taches. Il y prend un éclat empourpré, qui le rend soudain semblable aux anges et agréable au Roi…
- Vous nous avez rachetés, Seigneur, par votre sang.
- Et vous avez fait de nous un royaume pour notre Dieu 1. »
LE COEUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS
ET LE DON DE SOI DANS L’INSTITUTION DE L’EUCHARISTIE
Comme Dieu le Père donne toute sa nature dans la génération éternelle du Verbe et la spiration de l’Esprit-Saint, comme Dieu a voulu se donner en personne dans l’incarnation du Verbe, ainsi Jésus a voulu se donner en personne dans l’Eucharistie. Et son coeur sacerdotal est appelé eucharistique en tant précisément qu’il nous a donné l’Eucharistie, comme l’air pur est dit sain en tant qu’il donne la santé.
Notre-Seigneur aurait pu se contenter d’instituer un sacrement signe de la grâce, comme le baptême et la confirmation; il a voulu nous donner un sacrement qui contienne non seulement la grâce, mais l’Auteur de la grâce.
L’Eucharistie étant ainsi le plus parfait des sacrements 2, supérieur même à celui de l’Ordre, l’expression Cœur Eucharistique est supérieure aussi à celle de Cœur sacerdotal. Cette dernière est renfermée dans la précédente, car Jésus, en nous donnant l’Eucharistie, a institué le sacerdoce. De plus, on peut appeler cœur sacerdotal le cœur même du ministre du Christ, nous parlons du coeur sacerdotal du Curé d’Ars, tandis que l’expression Coeur eucharistique ne saurait s’appliquer qu’au Coeur qui nous a donné l’Eucharistie.
Au moment de nous priver de sa présence sensible, Notre-Seigneur a voulu se laisser lui-même en personne parmi nous sous les voiles eucharistiques. Il ne pouvait pas, dans son amour, s’incliner davantage vers nous, vers les plus petits, les plus pauvres, les plus délaissés, s’unir davantage et se donner davantage à nous et à chacun de nous.
Son Cœur eucharistique nous a donné la présence réelle de son corps, de son sang, de son âme et de sa Divinité. Partout, sur la terre, où il y a une hostie consacrée dans un tabernacle, jusque dans les missions les plus lointaines, il reste avec nous comme « le doux compagnon de notre exil ». Il est dans chaque tabernacle « patient à nous attendre, pressé de nous exaucer, désirant qu’on le prie ».
Le Cœur eucharistique de Jésus nous a donné l’Eucharistie comme sacrifice, pour perpétuer en substance le sacrifice de la Croix sur nos autels jusqu’à la fin du monde et pour nous en appliquer les fruits. Et à la sainte Messe, Notre-Seigneur, qui est le Prêtre principal, continue de s’offrir lui-même pour nous.
« Le Christ toujours vivant ne cesse d’intercéder pour nous », dit saint Paul (Hébr. VII, 25). Il le fait surtout à la sainte Messe, où, selon le Concile de Trente, c’est le même prêtre qui continue de s’offrir par ses ministres de façon non sanglante après s’être offert de façon sanglante sur la Croix.
Cette oblation intérieure, toujours vivante au Coeur du Christ, est comme l’âme du saint sacrifice de la messe et lui donne sa valeur infinie. Le Christ Jésus continue aussi d’offrir à son Père nos adorations, nos supplications, nos réparations et nos actions de grâces. Mais surtout c’est toujours la même victime très pure qui est offerte, le corps même du Sauveur qui a été crucifié, et son précieux sang est sacramentellement répandu sur l’autel, pour continuer à effacer les péchés du monde.
Le Cœur eucharistique de Jésus, en nous donnant l’Eucharistie-sacrifice, nous a donné aussi le sacerdoce. Après avoir dit à ses Apôtres : « Venez à ma suite, je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (Marc, 1, 16), et : « ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, pour que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure » (Jean, xv, 16), il leur a donné à la Cène le pouvoir d’offrir le sacrifice eucharistique en disant : « Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi » (Luc, XXII, 19). Il leur a donné le pouvoir de la consécration sainte qui renouvelle sans cesse le sacrement d’amour 1. L’Eucharistie, sacrement et sacrifice, ne peut en effet être perpétuée sans le sacerdoce, et c’est pourquoi la grâce du Sauveur fait germer et s’épanouir dans la suite des générations depuis près de deux mille ans des vocations sacerdotales. Il en sera ainsi jusqu’à la fin du monde.
Enfin le Cœur eucharistique de Jésus
se donne à nous dans la sainte Communion
Le Sauveur se donne â nous en nourriture, non pas pour que nous nous l’assimilions, mais pour que nous soyons rendus de plus en plus semblables à Lui, de plus en plus vivifiés, sanctifiés par Lui, incorporés à Lui. Il dit un jour à sainte Catherine de Sienne : « Je te prends ton cœur, je te donne le mien », c’était le symbole sensible de ce qui se passe spirituellement dans une fervente communion, où notre coeur meurt à son étroitesse, à son égoïsme, à son amour-propre, pour se dilater et devenir semblable au Coeur du Christ, par la pureté, la force, la générosité. Une autre fois, le Sauveur accorda à la même sainte la grâce de boire à longs traits â la plaie de son Cœur : autre symbole d’une communion fervente, où l’âme boit pour ainsi dire spirituellement au Coeur de Jésus, « foyer de nouvelles grâces », « doux refuge de la vie cachée », « maître des secrets de l’union divine », « cœur de celui qui dort mais qui veille toujours ».
Saint Paul avait dit (I Cor., x, 16) : « Le calice de bénédictions que nous bénissons, n’est-il pas une communion au sang du Christ? Et le pain que nous rompons, n’est-il pas une communion au corps du Christ ? » Et, comme le remarque saint Thomas, le prêtre à la sainte messe en communiant au précieux sang, y communie pour lui et pour les fidèles 1.
LE CŒUR EUCHARISTIQUE DE JÉSUS
ET LE DON QUOTIDIEN ET INCESSANT DE LUI-MÉME
Enfin Jésus nous redonne tous les jours l’Eucharistie comme sacrement et comme sacrifice. C’est même incessamment, à chaque minute du jour, que la messe et de nombreuses messes sont célébrées à la surface de la terre, partout où le soleil se lève. C’est l’incessante manifestation de l’Amour miséricordieux du Christ répondant aux besoins spirituels de chaque époque et de chaque âme. « Le Christ, dit saint Paul aux Éphésiens, v, 26, a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier, après l’avoir purifiée dans l’eau baptismale, avec la parole, pour la,faire paraître devant lui, cette Église, glorieuse, sans tache, sans rides, ni rien de semblable, mais sainte et immaculée. »
C’est ainsi qu’il lui accorde, surtout par la sainte Messe et la communion, les grâces dont elle a besoin aux divers moments de son histoire. La messe a été un foyer de grâces toujours nouvelles dans les catacombes, plus tard pendant les grandes invasions des barbares, aux diverses époques du moyen-âge, et elle l’est toujours aujourd’hui pour nous donner la force de résister aux grands périls qui nous menacent, aux ligues athées que le bolchevisme propage dans le monde, pour détruire toute religion. Malgré les tristesses de l’heure présente, la vie intérieure de l’Eglise de notre temps, en ce qu’elle a de plus élevé, est certainement très belle vue d’en haut, comme la voient Dieu et les anges.
Toutes ces grâces nous viennent du Coeur eucharistique de Jésus, qui nous a donné la sainte messe et la communion, qui nous donne toujours son sang sacramentellement répandu sur l’autel.
C’est ce qu’avait compris le P. Charles de Foucauld, en priant pour la conversion de l’Islam ou des pays musulmans. C’est ce que comprennent les âmes qui prient aujourd’hui de tout coeur et font célébrer des messes pour la conversion de la Russie
Une seule goutte du Précieux Sang du Sauveur peut régénérer tous ces malheureux infidèles qui s’égarent de plus en plus et pervertissent les autres 1.
On n’y pense certes pas assez. Le culte du Précieux Sang du Sauveur et la souffrance profonde de le voir couler en vain sur les âmes rebelles peuvent contribuer beaucoup à incliner le Cœur eucharistique de Jésus vers ses pauvres pécheurs; oui, vers ses pauvres pécheurs. Ce sont les siens, et des apôtres comme saint Paul, saint François, saint Dominique, sainte Catherine de Sienne et tant d’autres, aimaient assez le Sauveur pour débattre avec Lui le salut de ces âmes.
Quand on pense à l’amour du Christ pour nous, on devrait agoniser de voir des âmes se détourner de son Coeur, de la source de son précieux sang. Il l’a versé pour elles, pour toutes, si éloignées soient-elles, pour le bolcheviste qui blasphème et veut partout effacer son nom. Daigne le Seigneur, qui ne veut pas la mort du pécheur, accorder par la sainte Messe comme une nouvelle effusion du sang de son Cœur et de toutes ses saintes plaies.
Il suit de là, pratiquement, que le Cœur Eucharistique de Jésus, loin d’être l’objet d’une dévotion mièvre, est l’exemplaire éminent du don parfait de soi-même, don qui en notre vie devrait être chaque jour plus généreux. A la messe, pour le prêtre, chaque consécration devrait marquer un progrès dans l’esprit de foi, de confiance, d’amour de Dieu et des âmes. Et pour les fidèles, chaque communion devrait être substantiellement plus fervente que la précédente, puisque chacune doit augmenter en nous la charité, rendre notre coeur plus semblable à celui de Notre-Seigneur, et nous disposer par suite à mieux le recevoir le lendemain.
Le Cœur eucharistique de Jésus est le coeur souvent « humilié, délaissé, oublié, méprisé, outragé », et pourtant c’est « le Cœur qui aime nos coeurs, le Cœur silencieux voulant parler aux âmes » pour leur enseigner le prix de la vie cachée et le prix du don de soi chaque jour plus généreux.
Le Verbe fait chair est venu parmi les siens, et « les siens ne l’ont pas reçu » (Jean, I, 11). Bienheureux ceux qui reçoivent tout ce que son Amour miséricordieux veut leur donner et qui n’arrêtent pas par leur résistance les grâces qui, par eux, devraient rayonner sur d’autres moins favorisés. Bienheureux ceux qui, après avoir reçu, à l’exemple de Notre-Seigneur, se donnent toujours plus généreusement, par Lui, avec Lui, et en Lui.
S’il y a, au milieu même des infidèles les plus éloignés de la foi, une seule âme en état de grâce, vraiment fervente et renoncée, comme le fut celle du père Charles de Foucauld, une âme qui reçoive tout ce que le Cœur Eucharistique du Christ veut lui donner, il est impossible que, tôt ou tard, le rayonnement de cette âme; ne transmette pas aux égarés quelque chose de ce qu’elle a reçu. Il est impossible que le Précieux Sang ne déborde pas, en quelque sorte, du calice à la sainte messe, pour purifier, un jour ou l’autre, au moins au moment de la mort, ceux de ces égarés qui ne résistent pas aux prévenances divines, aux grâces actuelles prévenantes qui les portent à se convertir. Pensons quelquefois à la mort du musulman, à la mort du bouddhiste, ou près de nous à la mort de l’anarchiste qui a été peut-être baptisé dans son enfance; ils ont tous une âme immortelle, pour laquelle le Cœur de Notre-Seigneur a donné tout son sang.
Rome: Angelico.
fr. RÉG. Garrigou-Lagrange, O.P.
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[1] « Pertinet ad rationem boni, ut se aliis comrnunicet. Unde ad rationem summi boni pertinet, quod summo modo se creaturae communicet » (IIIa, q.1, a.1). « Secundum diversitatem naturarum, diversus emanationis modus invenitur in rebus, et quanto aliqua natura est altior, tanto id quod ex ea emanat magis est intimum » (C. Gentes, 1. IV, ch. xr, initio).
[2] IIIa, q. 1, a. 1 : Utrum conveniens fuerit Deum incarnari (c’est la question de la possibilité et de la convenance de l’Incarnation, mais encore celle de son motif, dont il est parlé aux articles 2 et 3). – Saint Thomas répond : « Unicuique rei conveniens est illud, quod competit sibi secundum rationem propriae naturae, sicut homini conveniens est ratiocinari… Ipsa autem natura Dei est essentia bonitatis… Pertinet autem ad rationem boni ut se aliiscommunicet… Unde ad rationem summi boni pertinet quod summo modo se creaturae communicet, quod quidem maxime fit per hoc, quod naturam creatam sic sibi conjugit, ut una persona fiat ex tribus, Verbo, anima et carne, sicut dicit Augustinus in 1. XIII de Trinitate, c. 17. Unde manifestum est, quod conveniens fuit Deum incarnari. »
3 Cf. Saint Thomas, IIIa, q. 1, a, 2 : « Deus per suam omnipotentem virtutem, poterat humanam naturam multis aliis modis reparare. »
1 De Trinitate, 1. IV, c.XIV.
2 De Eucharistia, dist. V, c. 3 (Opera omnia, ed. Borgnet, 1899, t. XXXVIII, p. 347)
3 IIIa, q. 48, a. 3.
1 Hymne des premières vêpres de la fête du Précieux Sang, 1er juillet. – On lit aussi dans l’Office propre du Coeur Eucharistique au 3° nocturne, leçon neuvième, ces belles paroles de saint Jean Chrysostome (hom. 46 in Joann.) : « Sanguis Christi regium nobis imprimit characterem, incredibilem parit pulchritudinem, animae nobilitatem conservat, virtutem magnam infundit. Digne receptus doemones procul pellit, angelos vero advocat… Hic sanguis salus animarum nostrarum est : eo abluitur anima, ornatur, incenditur; mens redditur igne splendidior et ad caelum etevatur. » Quelle plénitude et quelle richesse dans ces paroles qui coulent de l’abondance du cœur !
2 Cf’. Saint Thomas, IIIa, q. 65, a.3 : « Sacramentum Eucharistiae est, potissimum omnium aliorum. » Le sacrement de l’Eucharistie est le plus parfait de tous parce qu’il contient non seulement la grâce mais l’Auteur même de la grâce. Et le sacrement de l’ordre doit sa grandeur à ce qu’il est ordonné à la consécration de l’Eucharistie- Cf. ibidem ad 3um.
1 L’office du Cœur eucharistique indique bien ces différentes manifestations de l’amour du Christ pour nous, qui sont intimement liées ensemble.
1 Cf. S. Thomas, IIIa, q. 8o, a. 12, ad 3 : « Potest a populo corpus sine sanguine sumi. Nec exinde sequitur aliquod detrimentum : quia sacerdos in persona omnium sanguinem offert et sumit, et sub utraque specie totus Christus continetur. »
2 Les personnes qui voudraient faire célébrer des messes pour la conversion de l’Islam et celle de la Russie peuvent s’adresser pour cela soit au R. P. Joyeux, administrateur délégué de l’assistance morale aux Indigènes du Nord africain, 23, rue des Consuls, Alger, soit au presbytère du Plan d’Aups, par Saint-Zacharie, Var.
1 C’est ce que dit saint Thomas dans l’Adoro te :
bonne nuit
29 juillet, 2009South Georgia, Prion Island, young fur seal asleep on tussock grass
12/15/2005
Saint François de Sales: « Jésus aimait Marthe et sa soeur, ainsi que Lazare » (Jn 11,5)
29 juillet, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090729
Sainte Marthe, mémoire : Jn 11,19-27
Commentaire du jour
Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l’Église
Introduction à la vie dévote, III, 19 (français modernisé)
« Jésus aimait Marthe et sa soeur, ainsi que Lazare » (Jn 11,5)
Aimez tout le monde d’un grand amour de charité, mais réservez votre amitié profonde pour ceux qui peuvent échanger avec vous des choses bonnes… Si vous échangez dans le domaine des connaissances, votre amitié est certes louable ; plus encore si vous communiez dans le domaine de la prudence, de la discrétion, de la force et de la justice. Mais si votre relation est fondée sur la charité, la dévotion et la perfection chrétienne, ô Dieu, que votre amitié sera précieuse ! Elle sera excellente parce qu’elle vient de Dieu, excellente parce qu’elle tend à Dieu, excellente parce que son lien, c’est Dieu, parce qu’elle durera éternellement en Dieu. Qu’il fait bon aimer sur la terre comme on aime au ciel, apprendre à s’aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement en l’autre !
Je ne parle pas ici de l’amour simple de charité, car il doit être porté à tous les hommes ; mais je parle de l’amitié spirituelle, par laquelle deux ou trois ou plusieurs communient dans la vie spirituelle et deviennent un seul esprit entre eux (cf Ac 4,32). C’est vraiment à bon droit que peuvent chanter de telles âmes heureuses : « Combien il est bon et agréable que les frères habitent ensemble ! » (Ps 132,1)… Il me semble que toutes les autres amitiés ne sont que l’ombre de celle-ci… Pour des chrétiens vivant dans le monde, il leur est nécessaire de s’aider les uns les autres par de saintes amitiés ; par ce moyen ils s’encouragent, se soutiennent, se portent mutuellement vers le bien… Personne ne saurait nier que notre Seigneur ait aimé d’une amitié plus douce et plus spéciale saint Jean, Lazare, Marthe et Madeleine, car l’Ecriture le témoigne.