Archive pour le 28 juillet, 2009

Notre Dame du Pompei

28 juillet, 2009

Notre Dame du Pompei dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

Pape Benoît au sanctuaire de Pompéi (2008)

28 juillet, 2009

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2008/documents/hf_ben-xvi_hom_20081019_pompei_fr.html

VISITE PASTORALE
AU SANCTUAIRE PONTIFICALE DE POMPÉI

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Esplanade du sanctuaire pontifical de Pompéi
Dimanche 19 octobre 2008

Chers frères et sœurs,

En suivant les traces du Serviteur de Dieu Jean-Paul II, je suis venu en pèlerinage aujourd’hui à Pompéi pour vénérer, avec vous, la Vierge Marie, Reine du Rosaire. Je suis en particulier venu pour confier à la Mère de Dieu, dans le sein de laquelle le Verbe s’est fait chair, l’assemblée du synode des évêques en cours au Vatican sur le thème de la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Eglise. Ma visite coïncide également avec la journée mondiale des missions:  en contemplant chez Marie celle qui a accueilli en elle le Verbe de Dieu et l’a donné au monde, nous prierons au cours de cette messe pour ceux qui, dans l’Eglise, prodiguent leurs énergies au service de l’annonce de l’Evangile à toutes les nations. Chers frères et sœurs, je vous remercie de votre accueil! Je vous embrasse tous avec une affection paternelle, et je vous suis reconnaissant des prières que, d’ici, vous élevez sans cesse au Ciel pour le successeur de Pierre et pour les besoins de l’Eglise universelle.

J’adresse en premier lieu un salut cordial à Mgr Carlo Liberati, prélat de Pompéi et délégué pontifical pour le sanctuaire, et je le remercie des paroles avec lesquelles il s’est fait l’interprète de vos sentiments. Mon salut s’étend aux autorités civiles et militaires présentes, de manière particulière au représentant du gouvernement, le ministre pour les Biens culturels, et au maire de Pompéi, qui a mon arrivée a voulu m’adresser des paroles déférentes de bienvenue au nom de toute la population. Je salue les prêtres de la prélature, les religieux et les religieuses qui offrent leur service quotidien au sanctuaire, parmi lesquels j’ai plaisir à mentionner les sœurs dominicaines filles du Saint Rosaire de Pompéi et les frères des Ecoles chrétiennes; je salue les volontaires engagés dans divers services et les apôtres zélés de Notre-Dame du Rosaire de Pompéi. Et comment ne pas penser, en ce moment, aux personnes qui souffrent, aux malades, aux personnes âgées seules, aux jeunes en difficulté, aux détenus, à tous ceux dont les conditions de pauvreté et de difficultés sociale et économique s’aggravent? Je voudrais assurer chacun de ma proximité spirituelle et faire parvenir à tous le témoignage de mon affection. Je vous confie tous, chers fidèles et habitants de cette terre, et vous aussi, qui êtes spirituellement unis à cette célébration à travers la radio et la télévision, à Marie et je vous invite à être toujours assurés de son soutien maternel.

Laissons-la à présent, Elle qui est notre Mère et notre Maîtresse, nous guider dans la réflexion sur la Parole de Dieu que nous avons écoutée. La première lecture et le Psaume responsorial expriment la joie du peuple d’Israël pour le salut donné par Dieu, un salut qui est libération du mal et espérance d’une vie nouvelle. L’oracle de Sophonie s’adresse à Israël, qui est désignée par les appellations de « fille de Sion » et « fille de Jérusalem » et elle est invitée à la joie:  « Pousse des cris de joie… une clameur d’allégresse… réjouis-toi! » (So 3, 14). C’est le même appel que l’ange Gabriel adresse à Marie, à Nazareth:  « Réjouis-toi, comblée de grâce » (Lc 1, 28). « Sois sans crainte, Sion! » (So 3, 16), dit le prophète; « Sois sans crainte, Marie » (Lc 1, 30), dit l’Ange. Et le motif de la confiance est le même:  « Yahvé ton Dieu est au milieu de toi / héros sauveur! » (So 3, 17), dit le prophète; « le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28), assure l’Ange à la Vierge. Le cantique d’Isaïe se conclut lui aussi ainsi:  « Pousse des cris de joie, des clameurs, habitante de Sion / car il est grand, au milieu de toi, le Saint d’Israël » (Is 12, 6). La présence du Seigneur est source de joie, car, là où Il se trouve, le mal est vaincu et la vie et la paix triomphent. Je voudrais souligner, en particulier, la merveilleuse expression de Sophonie qui, s’adressant à Jérusalem, dit:  le Seigneur « te renouvellera par son amour » (3, 17). Oui, l’amour de Dieu a ce pouvoir:  de renouveler chaque chose, à partir du cœur humain, qui est son chef-d’œuvre et où l’Esprit Saint accomplit au mieux son action transformatrice. Avec sa grâce, Dieu renouvelle le cœur de l’homme en pardonnant son péché, il le réconcilie et lui communique l’élan pour le bien. Tout cela se manifeste dans la vie des saints, et nous le voyons ici de manière particulière dans l’œuvre apostolique du bienheureux Bartolo Longo, fondateur de la nouvelle Pompéi. Et nous ouvrons ainsi en cet instant également notre cœur à cet amour rénovateur de l’homme et de toutes choses.

Dès ses débuts, la communauté chrétienne a vu dans la personnification d’Israël et de Jérusalem en une figure féminine un rapprochement significatif et prophétique avec la Vierge Marie, qui est précisément reconnue comme « fille de Sion » et archétype du peuple qui « a trouvé grâce » aux yeux du Seigneur. C’est une interprétation que nous retrouvons dans le récit évangélique des noces de Cana (Jn 2, 1-11). L’évangéliste Jean met symboliquement en lumière que Jésus est l’époux d’Israël, du nouvel Israël que nous représentons tous dans la foi, l’époux venu apporter la grâce de la nouvelle Alliance, représentée par le « bon vin ». Dans le même temps, l’Evangile souligne également le rôle de Marie, qui est appelée au début « la mère de Jésus », mais que son Fils lui-même appelle ensuite « femme » – et cela a un sens très profond:  cela implique en effet que Jésus, à notre grande joie place avant le lien de parenté le lien spirituel, selon lequel Marie personnifie précisément l’épouse aimée du Seigneur, c’est-à-dire le peuple qu’il a choisi pour faire rayonner sa bénédiction sur toute la famille humaine. Le symbole du vin, uni à celui du banquet, repropose le thème de la joie et de la fête. En outre, le vin, comme d’autres images bibliques de la vigne et du sarment, fait métaphoriquement allusion à l’amour:  Dieu est le vigneron, Israël est la vigne, une vigne qui trouvera sa réalisation parfaite dans le Christ, dont nous sommes les sarments; et le vin est le fruit, c’est-à-dire l’amour, car l’amour est précisément ce que Dieu attend de ses enfants. Et prions le Seigneur qui a donné à Bartolo Longo la grâce d’apporter l’amour sur cette terre, afin que notre vie et notre cœur aussi portent ce fruit de l’amour et renouvellent ainsi la terre.

L’apôtre Paul exhorte lui aussi à l’amour dans la deuxième Lecture, tirée de la Lettre aux Romains. Nous trouvons défini dans cette page le programme de vie d’une communauté chrétienne, dont les membres ont été renouvelés par l’amour et qui s’efforcent de se renouveler sans cesse, pour discerner toujours la volonté de Dieu et ne pas retomber dans le conformisme de la mentalité du monde (cf. 12, 1-2). La nouvelle Pompéi, malgré les limites propres à chaque réalité humaine, est un exemple de cette nouvelle civilisation, qui est née et s’est développée sous le regard maternel de Marie. Et la caractéristique de la civilisation chrétienne est précisément la charité:  l’amour de Dieu qui se traduit en amour pour le prochain. Or, quand saint Paul écrit aux chrétiens de Rome:  « Ne brisez pas l’élan de votre générosité, mais laissez jaillir l’Esprit; soyez les serviteurs du Seigneur » (12, 11), la pensée se tourne vers Bartolo Longo et les nombreuses initiatives de charité qu’il mit en œuvre pour ses frères les plus indigents. Poussé par l’amour, il fut en mesure de projeter une ville nouvelle, qui s’éleva ensuite autour du sanctuaire marial, comme une sorte de rayonnement de sa lumière de foi et d’espérance. Une citadelle de Marie et de la charité, qui n’était cependant pas isolée du monde, non pas comme l’on pourrait dire une « cathédrale dans le désert », mais insérée dans le territoire de cette vallée pour le racheter et le promouvoir. Grâce à Dieu, l’histoire de l’Eglise est riche d’expériences de ce genre, et aujourd’hui aussi on en compte beaucoup dans toutes les parties de la terre. Ce sont des expériences de fraternité, qui montrent le visage d’une société différente, placée comme un ferment au sein du contexte civil. La force de la charité est irrésistible:  c’est l’amour qui fait vraiment avancer le monde!

Qui aurait pu penser qu’ici, à côté des vestiges de l’antique Pompéi, serait né un sanctuaire marial de rayonnement mondial? Et tant d’œuvres sociales ayant pour but de traduire l’Evangile en service concret pour les personnes le plus en difficulté? Là où Dieu arrive, le désert fleurit! Le bienheureux Bartolo Longo, à travers sa conversion personnelle, donna lui aussi un témoignage de cette force spirituelle qui transforme l’homme intérieurement et le rend capable d’accomplir de grandes choses selon le dessein de Dieu. L’histoire de sa crise spirituelle et de sa conversion apparaît aujourd’hui de grande actualité. En effet, pendant la période de ses études universitaires à Naples, influencé par les philosophies immanentistes et positivistes, il s’était éloigné de la foi chrétienne devenant un militant anticlérical et s’adonnant également à l’invocation des esprits et aux pratiques superstitieuses. Sa conversion, avec la découverte du véritable visage de Dieu, contient un message très éloquent pour nous, car malheureusement de telles tendances ne manquent pas de nos jours. En cette Année paulinienne, j’ai plaisir à souligner que Bartolo Longo, comme saint Paul, fut lui aussi transformé de persécuteur en apôtre:  apôtre de la foi chrétienne, du culte marial et, en particulier, du Rosaire, où il trouva une synthèse de tout l’Evangile.

Cette ville, qu’il refonda, est donc une démonstration historique de la façon dont Dieu transforme le monde:  en comblant de charité le cœur d’un homme et en le transformant en « moteur » de renouveau religieux et social. Pompéi est un exemple de la façon dont la foi peut agir dans la cité de l’homme, en suscitant des apôtres de charité qui se mettent au service des petits et des pauvres, et qui agissent afin que les derniers aussi soient respectés dans leur dignité et trouvent accueil et promotion. Ici, à Pompéi, on comprend que l’amour pour Dieu et l’amour pour le prochain sont inséparables. Ici, le peuple chrétien authentique, les personnes qui affrontent la vie avec des sacrifices quotidiens, trouvent la force de persévérer dans le bien sans accepter de compromis. Ici, aux pieds de Marie, les familles retrouvent ou renforcent la joie de l’amour qui les garde unies. En préparation à ma visite d’aujourd’hui, un « pèlerinage des familles pour la famille » spécial a donc opportunément été accompli, il y a exactement un mois, pour confier cette cellule fondamentale de la société à la Vierge. Que la Sainte Vierge veille sur chaque famille et sur tout le peuple italien!

Que ce Sanctuaire et cette ville continuent en particulier à être toujours liés à un don singulier de Marie:  la prière du Rosaire. Quand, dans la célèbre peinture de la Madone de Pompéi, nous voyons la Vierge Mère et l’Enfant Jésus qui remettent leur chapelet respectivement à sainte Catherine de Sienne et à saint Dominique, nous comprenons immédiatement que cette prière nous conduit, à travers Marie, à Jésus, comme nous l’a également enseigné le Pape Jean-Paul II dans la Lettre Rosarium Virginis Mariae, dans laquelle il fait explicitement référence au bienheureux Bartolo Longo et au charisme de Pompéi. Le Rosaire est une prière contemplative accessible à tous:  grands et petits, laïcs et clercs, personnes cultivées ou peu instruites. C’est un lien spirituel avec Marie pour rester unis à Jésus, pour se conformer à Lui, en assimiler les sentiments et se comporter comme Il s’est comporté. Le Rosaire est une « arme » spirituelle dans la lutte contre le mal, contre toute violence, pour la paix dans les cœurs, dans les familles, dans la société et dans le monde.

Chers frères et sœurs, dans cette Eucharistie, source intarissable de vie et d’espérance, de renouveau personnel et social, nous remercions Dieu car en Bartolo Longo il nous a donné un témoin lumineux de cette vérité évangélique. Et nous tournons encore une fois notre cœur vers Marie avec les paroles de la Supplique, que nous réciterons d’ici peu:  « Toi, notre Mère, tu es notre avocate, notre espérance, aies pitié de nous… Miséricorde pour tous, ô Mère de Miséricorde! ». Amen. 

Vêpres à Aoste : Homélie de Benoît XVI

28 juillet, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-21685?l=french

Vêpres à Aoste : Homélie de Benoît XVI

Texte intégral

ROME, Lundi 27 juillet 2009 (ZENIT.org) – Dans l’après-midi du vendredi 24 juillet 2009, le pape Benoît XVI s’est rendu à Aoste. Il a célébré les vêpres dans la cathédrale. Dans son homélie, il a commenté la prière de conclusion des vêpres : « Père miséricordieux, qui as racheté le monde avec la passion de ton Fils, fais que ton Eglise s’offre à toi comme sacrifice vrai et saint et fasse toujours l’expérience de la plénitude de ton amour ». Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie du pape.

Excellence,
chers frères et sœurs,

Je voudrais tout d’abord vous dire « merci », Excellence, pour les paroles courtoises, avec lesquelles vous m’avez introduit dans la grande histoire de cette église cathédrale ; vous m’avez ainsi fait sentir que nous prions ici, non seulement en ce moment, mais que nous pouvons prier avec les siècles dans cette belle église. Et je remercie chacun de vous, qui êtes venus pour prier avec moi et pour rendre ainsi visible ce réseau de prière qui nous relie tous et toujours.

Dans cette brève homélie, je voudrais dire quelques mots sur la prière par laquelle se concluent ces vêpres ; car il me semble que, dans cette prière, le passage de la Lettre aux Romains qui vient d’être lu est interprété et transformé en prière.

La prière se compose de deux parties : une adresse – un destinataire, pour ainsi dire – et ensuite la prière composée de deux questions.

Commençons par l’adresse qui comprend, elle aussi, deux parties : on doit ici un peu concrétiser le « toi » auquel nous nous adressons, pour pouvoir frapper avec plus de force au cœur de Dieu.

Dans le texte français, nous lisons simplement : « Père miséricordieux ». Le texte original latin est un peu plus long ; il dit « Dieu tout-puissant, miséricordieux ». Dans ma récente encyclique, j’ai tenté de montrer la priorité de Dieu, que ce soit dans la vie personnelle ou dans la vie de l’histoire, de la société, du monde.

La relation avec Dieu est certes une chose profondément personnelle et la personne est un être en relation, et si la relation fondamentale – la relation avec Dieu – n’est pas vivante, n’est pas vécue, toutes les autres relations ne peuvent pas non plus trouver leur juste forme. Mais cela vaut également pour la société, pour l’humanité en tant que telle. Ici aussi, s’il nous manque Dieu, si l’on fait abstraction de Dieu, si Dieu est absent, il nous manque une boussole qui indique l’ensemble de toutes les relations, pour trouver la route, l’orientation pour savoir où aller.

Dieu ! Nous devons à nouveau apporter dans notre monde la réalité de Dieu, le faire connaître et le rendre présent. Mais Dieu, comment le connaître ? Lors des visites « ad limina » je parle toujours avec les évêques, surtout africains, mais aussi avec ceux de l’Asie, de l’Amérique latine, où les religions traditionnelles existent encore, précisément de ces religions. Il y a beaucoup de détails assez différents naturellement, mais il y a aussi des éléments communs. Tous savent que Dieu existe, un seul Dieu, que Dieu est un mot au singulier, que les dieux ne sont pas Dieu, qu’il y a Dieu, le Dieu. Mais dans le même temps, ce Dieu semble absent, très lointain, il ne semble pas entrer dans notre vie quotidienne, il se cache, nous ne connaissons pas son visage. Et ainsi la religion s’occupe en grande partie des choses, des pouvoirs plus proches, des esprits, des ancêtres etc., car Dieu lui-même est trop éloigné et l’on doit ainsi se débrouiller avec ces pouvoirs proches. Et l’acte d’évangélisation consiste précisément dans le fait que le Dieu lointain se rapproche, que Dieu n’est plus lointain, mais qu’il est proche, que ce « connu-inconnu » se fait maintenant réellement connaître, montre son visage, se révèle : le voile sur son visage disparaît, et il montre réellement son visage. Et donc, puisque Dieu lui-même est maintenant proche, nous le connaissons, il nous montre son visage, il entre dans notre monde. Nous n’avons plus besoin de nous débrouiller avec ces autres pouvoirs, car Il est le pouvoir véritable, il est le Tout-Puissant.

Je ne sais pas pourquoi le mot « tout-puissant » a été omis dans le texte français, mais il est vrai que nous nous sentons un peu comme menacés par le tout-puissant : il semble limiter notre liberté, il semble un poids trop lourd. Mais nous devons apprendre que la toute-puissance de Dieu n’est pas un pouvoir arbitraire, car Dieu est le Bien, il est la vérité, et donc Dieu peut tout, mais il ne peut pas agir contre le bien, il ne peut pas agir contre la vérité, il ne peut pas agir contre l’amour et contre la liberté, car Il est lui-même le bien, il est l’amour, il est la véritable liberté. Tout ce qu’il fait ne peut donc jamais être en opposition avec la vérité, l’amour et la liberté. Le contraire est vrai. Lui, Dieu, est le gardien de notre liberté, de l’amour de la vérité. Cet œil qui nous regarde n’est pas un œil méchant qui nous surveille, mais il est la présence d’un amour qui ne nous abandonne jamais et qui nous donne la certitude que le bien signifie exister, signifie vivre : c’est l’œil de l’amour qui nous donne l’air pour vivre.

Dieu tout-puissant et miséricordieux. Une prière romaine, inspirée du texte du livre de la sagesse, dit : « Toi, Dieu, tu montres ta toute-puissance dans le pardon et dans la miséricorde ». Le sommet de la puissance de Dieu est la miséricorde, le pardon. Dans notre concept mondial actuel de pouvoir, nous pensons à quelqu’un qui a de grandes propriétés, qui fait autorité dans le monde économique, qui dispose de capitaux, pour influencer le monde du marché. Nous pensons à quelqu’un qui dispose du pouvoir militaire, qui peut menacer. La question de Staline : « Combien de divisions possède le pape ? » caractérise encore l’idée générale du pouvoir. Le pouvoir appartient à celui qui peut être dangereux, qui peut menacer, qui peut détruire, qui a en main tant de choses du monde. Mais la Révélation nous dit : « Il n’en est pas ainsi » ; le véritable pouvoir est le pouvoir de la grâce et de la miséricorde. Dans la miséricorde, Dieu démontre le véritable pouvoir.

Et ainsi, la deuxième partie de cette adresse nous dit : « Tu as racheté le monde, avec la passion, avec la souffrance de ton Fils ». Dieu a souffert et dans le Fils il souffre avec nous. Et cela constitue le sommet le plus élevé de son pouvoir qui est capable de souffrir avec nous. Ainsi, il démontre le véritable pouvoir divin : il voulait souffrir avec nous et pour nous. Dans nos souffrances, nous ne sommes jamais seuls. Dieu, dans son Fils, a tout d’abord souffert et à présent il est près de nous dans nos souffrances.

Toutefois, une question difficile demeure, que nous ne pouvons pas interpréter en profondeur maintenant : pourquoi était-il nécessaire de souffrir pour sauver le monde ? Cela était nécessaire car dans le monde il existe un océan de mal, d’injustice, de haine, de violence, et les nombreuses victimes de la haine et de l’injustice ont droit à la justice. Dieu ne peut pas ignorer le cri de ceux qui souffrent et sont opprimés par l’injustice. Pardonner, ce n’est pas ignorer, mais transformer ; c’est-à-dire que Dieu doit entrer dans ce monde et opposer à l’océan de l’injustice l’océan plus grand du bien et de l’amour. Et cela est l’événement de la Croix : à partir de ce moment-là, contre l’océan du mal, il existe un fleuve infini, et donc toujours plus grand que toutes les injustices du monde, un fleuve de bonté, de vérité, d’amour. Ainsi, Dieu pardonne en transformant le monde et en entrant dans notre monde pour qu’il y ait réellement une force, un fleuve de bien plus grand que tout le mal qui pourra jamais exister.

Ainsi l’adresse à Dieu, devient une adresse pour nous : ce Dieu nous invite à nous mettre de son côté, à sortir de l’océan du mal, de la haine, de la violence, de l’égoïsme et à nous identifier, à entrer dans le fleuve de son amour.

Tel est précisément le contenu de la première partie de la prière qui suit : « Fais que ton Eglise s’offre à toi comme sacrifice vivant et saint ». Cette question, adressée à Dieu, s’adresse également à nous. C’est une référence de deux textes de la Lettre aux Romains. Nous-mêmes, avec tout notre être, nous devons être adoration, sacrifice, restituer notre monde à Dieu et transformer ainsi le monde. La fonction du sacerdoce est de consacrer le monde pour qu’il devienne hostie vivante, pour que le monde devienne liturgie : que la liturgie ne soit pas une chose à côté de la réalité du monde, mais que le monde lui-même devienne hostie vivante, devienne liturgie. C’est la grande vision qu’a ensuite eue Teilhard de Chardin lui aussi : à la fin, nous aurons une vraie liturgie universelle, où l’univers deviendra hostie vivante. Et nous prions le Seigneur pour qu’il nous aide à être des prêtres dans ce sens, pour aider à la transformation du monde, en adoration de Dieu, en commençant par nous-mêmes. Que notre vie parle de Dieu, que notre vie soit réellement liturgie, annonce de Dieu, porte par laquelle le Dieu lointain devient le Dieu proche, et réellement don de nous-mêmes à Dieu.

Ensuite, la deuxième question. Nous prions : « Fais que ton peuple fasse toujours l’expérience de la plénitude de ton amour ». Dans le texte latin, il est dit : « Rassasie-nous de ton amour ». Ainsi, le texte s’inspire du Psaume que nous avons chanté, où il est dit : « Ouvre ta main et rassasie la faim de chaque être vivant ». Quelle est grande la faim qui existe sur la terre, une faim de pain dans tant de parties du monde : Votre Excellence a également parlé de la souffrance des familles ici : faim de justice, faim d’amour. Et avec cette prière, nous prions Dieu : « Ouvre ta main et rassasie vraiment la faim de chaque être vivant. Rassasie notre faim de la vérité, de ton amour ».

Ainsi soit-il. Amen.

bonne nuit

28 juillet, 2009

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Lama guanicoe

http://animalphotos.info/a/2007/12/27/guanaco-with-halter-shares-paddock-with-shetland-pony/

Catéchisme de l’Eglise Catholique : « Je crois en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique »

28 juillet, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090728

Le mardi de la 17e semaine du temps ordinaire : Mt 13,36-43
Commentaire du jour
Catéchisme de l’Eglise Catholique
§ 823 – 827

« Je crois en l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique »

      « L’Eglise est sainte : aux yeux de la foi, l’Eglise…est indéfectiblement sainte. En effet le Christ, Fils de Dieu qui, avec le Père et l’Esprit, est proclamé « seul saint », a aimé l’Eglise comme son épouse, il s’est livré pour elle afin de la sanctifier, il se l’est unie comme son corps et l’a comblée du don de l’Esprit Saint pour la gloire de Dieu. » L’Eglise est donc « le peuple saint de Dieu », et ses membres sont appelés « saints » (Lumen gentium, 39,12; 1Co 6,1)… Par le Christ et en lui l’Eglise devient aussi sanctifiante… C’est en elle que « nous acquérons la sainteté par la grâce de Dieu »… En ses membres, la sainteté parfaite est encore à acquérir…

      « Tandis que le Christ saint, innocent, sans tache, venu uniquement pour expier les péchés du peuple, n’a pas connu le péché, l’Eglise, elle, qui renferme des pécheurs dans son propre sein, est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement. » (LG 42) Tous les membres de l’Eglise, ses ministres y compris, doivent se reconnaître pécheurs. En tous, l’ivraie du péché se trouve encore mêlée au bon grain de l’Evangile jusqu’à la fin des temps.

      L’Eglise rassemble donc des pécheurs saisis par le salut du Christ mais toujours en voie de sanctification : « L’Eglise est sainte tout en comprenant en son sein des pécheurs, parce qu’elle n’a elle-même d’autre vie que celle de la grâce. C’est en vivant de sa vie que ses membres se sanctifient ; c’est en se soustrayant à sa vie qu’ils tombent dans les péchés et les désordres qui empêchent le rayonnement de sa sainteté. C’est pourquoi elle souffre et fait pénitence pour ces fautes, dont elle a le pouvoir de guérir ses enfants par le sang du Christ et le don de l’Esprit Saint. »