Archive pour le 11 juillet, 2009

Saint Benoît, 11 juillet

11 juillet, 2009

Saint Benoît, 11 juillet dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/

11 juillet Saint Benoît

11 juillet, 2009

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/07/11.php

11 juillet Saint Benoît
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Biographie

La fête de saint Benoît, célébrée le 11 juillet, est celle de la translation de ses reliques. Le corps de saint Benoît reposa d’abord au Mont Cassin qui, après le passage des Lombards, resta vide de moines. En 672, l’abbé de Fleury, Mummolus, envoya au Mont Cassin une troupe de moines, sous la conduite d’Aigulphe, pour récupérer les reliques de saint Benoît. Petronax ayant restauré le Mont Cassin, le pape Zacharie, en 750, demanda la restitution du corps de saint Benoît dont l’abbé de Fleury ne rendit qu’une part, entre 755 et 757.

La naissance de saint Benoît ne devrait pas être pour nous un simple fait d’une histoire fort ancienne, tant l’esprit de saint Benoît est toujours présent et à l’œuvre dans l’Eglise. La Règle qu’il nous a laissée et dont on a pu dire qu’elle nous donnait un reflet particulièrement pur de l’Evangile, comme le témoignage de sa vie sont pleinement actuels non seulement pour ses fils et ses filles, les moines et les moniales, mais aussi pour tous les fidèles. C’est, pour chacun d’entre nous une invitation à la prière, à la médiation des textes saints et à la charité fraternelle.

Plutôt que sur la naissance de Benoît à Nursie (vers 480), attardons-nous sur sa mort, c’est-à-dire sur sa naissance à la vie qui ne finit pas, et transportons-nous en esprit en l’an 547, sur le Mont-Cassin où Benoît s’était établi près de vingt ans auparavant après avoir été contraint de quitter ses fondations de Subiaco.

Ecoutons le saint pape Grégoire-le-Grand : Six jours avant son trépas, il ordonna d’ouvrir sa tombe, et bientôt il fut pris d’une fièvre qui l’épuisa. Le mal s’aggravant de jour en jour, le sixième il se fit porter à l’oratoire par ses disciples, et là il reçut le corps et le sang du Seigneur pour en munir son départ. Puis, appuyant ses membres affaiblis sur les bras de ses disciples, il se mit debout, les mains levées au ciel, et dans son dernier souffle murmurait des prières. Ce jour-là, deux frères, l’un en cellule, l’autre plus loin, eurent la même apparition d’une vision identique. ils virent une voie jonchée de tapis et brillant d’innombrables feux, qui, droit vers l’Orient, allait de la cellule de Benoît jusqu’au ciel. Un homme d’aspect surnaturel s’y tenait, étincelant, et leur demanda quel était ce chemin. Les disciples avouèrent ne pas le savoir ; alors il leur dit : « C’est la voie par laquelle Benoît, précieux au Seigneur, est monté au ciel. » (Dialogue, XXXVII.)

Saint Benoît a donc vécu sa mort comme une célébration de la venue et de la rencontre du Seigneur, résumé et couronnement de sa vie. Lui, qui avait fait don de toute sa vie, va recevoir la couronne de vie (Apocalypse II 10). Dans l’Office divin, Benoît avaient, chaque semaine, repris ce verset du psalmiste : Je veux te bénir en ma vie, à ton Nom élever les mains (Psaume LXIII), parole qu’il vivait en plénitude ; corps et âme tendus vers son Seigneur, au moment de la Rencontre, il incarnait le dernier des psaumes des montées qui accompagnaient le pèlerinage à Jérusalem, figure de la vie terrestre : Voici maintenant le moment de bénir le Seigneur, vous tous, les serviteurs du Seigneur, ous qui vous tenez dans la Maison du Seigneur, dans les parvis de la Maison de notre Dieu. Au long des nuits, levez vos mains vers le Sanctuaire et bénissez le Seigneur (Psaume 134).Voilà le terme de la route où Benoît attend la parole que le Seigneur avait jadis dite à Moïse : Voici une place près de moi (Exode XXXIII, 21)

Benoît meurt les bras levés et soutenus par ses disciples, attitude qui rappelle ce passage du Livre de l’Exode où Moïse sur la montagne intercédait pour Josué et tout le peuple combattant dans la plaine contre les Amlécites : Moïse, Aaron et Hur étaient montés sur le sommet de la colline. Or, tant que Moïse tenait ses bras levés, Israël était le plus fort. Quand il les laissait retomber, Amalek avait l’avantage. Comme les bras de Moïse étaient engourdis, ils prirent une pierre et la déposèrent sous lui. Il s’assit dessus tandis qu’Aaron et Hur lui soutenaient les bras, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi les bras de Moïse ne fléchirent plus juqu’au coucher du soleil. Josué décima Amalek et ses gens par le fil de l’épée (Exode XVII 10-13).

Ce texte, traditionnellement, sert de référence lorsqu’on veut évoquer le rôle des contemplatifs, et ce n’est pas un hasard si saint Grégoire a retenu le récit du miracle de la source jaillie de la montagne : trois monastères perchés sur la montagne n’avaient pas de source, Benoît qui, après avoir longuement prié, avait disposé trois pierres et dit aux frères : Allez ; vous trouverez sur un rocher trois pierres superposées. Creusez un peu, et vous verrez que le Dieu Tou-Puissant sait tirer de l’eau, même au sommet de la montagne, pour vous épargner ce chemin difficile. Nul doute que, pour saint Grégoire, saint Benoît soit un nouveau Moïse. Moïse, guidé par Dieu, n’avait-il pas fait jaillir, dans le désert, l’eau du rocher (Nombres, XX, I sq.) ?Or Benoît n’est un nouveau Moïse, que parce que, disciple du Christ, il possède en plénitude l’Esprit Saint qui avait animé Moïse et tous les prophètes.

Ce geste coutumier des orants qui fut celui de saint Benoît au moment de sa mort est aussi un rappel de la croix qui nous sauve. C’est le geste du Christ qui étendit les mains à l’heure de sa passion, afin que soit brisée la mort, et que la Résurrection soit manifestée.

Ce dernier épisode de la vie terrestre de saint Benoît est riche de plusieurs enseignements. Il nous apprend tout d’abord, que c’est à chaque instant que nous avons à préparer, amoureusement, notre rencontre avec le Seigneur et que, pour ce faire, il nous faut prier sans cesse, comme nous y invite saint Paul, pour être dans la joie et dans la paix. Cependant, saint Benoît, Sachons que nous serons exaucés non dans un flot de paroles, mais dans la pureté du cœur… (Règle, XX) et encore : Hâtons-nous de faire maintenant ce qui doit nous avancer pour l’éternité. Saint Benoît, par sa mort, nous enseigne aussi à ne pas être pleins de tristesse comme ceux qui n’ont pas d’espérance (1 Thessaloniciens IV, 13). Le Seigneur est affranchit de la mort, et dans le mystère de sa Résurrection, chaun de nous est déjà ressuscité.

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Prière de sainte Gertrude
en l’honneur de saint Benoît

Je vous salue par le Coeur de Jésus,

grand saint Benoît !

Je me réjouis de votre gloire

et je rends grâces à Notre Seigneur

de tous les bienfaits dont il vous a comblé.

Je le loue et le glorifie

et vous offre en accroissement de joie et d’honneur,

le Coeur très pacifique de Jésus.

Daignez donc,

ô Père bien-aimé,

prier pour nous afin que nous devenions selon le Coeur de Dieu.

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Prière de Jean-Paul II
en l’honneur de saint Benoît

O saint Patriarche, nous vous invoquons : levez vos bras paternels largement ouverts vers le Très Sainte Trinité et priez pour le monde, pour l’Eglise, et particulièrement pour l’Europe, pour votre Europe dont vous êtes le patron céleste : pour que celle-ci n’oublie pas, ne refuse pas, ne rejette pas l’extraordinaire trésor de la foi chrétienne qui, pendant des siècles a animé et fécondé l’histoire et le progrès moral, civil, culturel, artistique de ses différentes nations ; que, par la vertu de sa matrice chrétienne, elle soit porteuse et génératrice d’unité et de paix parmi les peuples du continent et ceux du monde entier ; qu’elle garantisse à tous ses citoyens la sérénité, la paix, le travail, la sécurité, les droits fondamentaux, comme ceux qui concernent la religion, la vie de famille, le mariage.

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Prière

Benoît, aimé du Seigneur,
s’étant fortifié
par la réception du Corps et du Sang de Jésus-Christ,
était debout dans l’église,
appuyant ses membres défaillants
sur les bras de ses disciples.
Les mains élevées vers le ciel,
il exhala son âme dans les paroles de la prière ;
et on le vit monter au ciel
par une voie couverte de riches tapis
et resplendissante de l’éclat d’innombrables flambeaux.
Vous avez apparu en pleine gloire
en la présence du Seigneur ;
- Et c’est pour cela que le Seigneur vous a revêtu de beauté.

O Dieu, qui avez honoré de tant et de si glorieux privilèges la précieuse mort du très saint Père Benoît, daignez à accorder à nous qui honorons sa mémoire, la grâce d’être protégés contre les embûches de nos ennemis, à l’heure de notre mort, par sa bienheureuse présence. Par le Christ, notre Seigneur.

- Amen.

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Prologue de la règle de St Benoît

Avant tout, demande à Dieu par une très instante prière qu’il mène à bonne fin tout bien que tu entreprends. Ainsi, celui qui a déjà daigné nous admettre au nombre de ses enfants n’aura pas sujet, un jour, de s’affliger de notre mauvaise conduite. Car, en tout temps, il faut avoir un tel soin d’employer à son service les biens qu’il a mis en nous, que non seulement il n’ait pas lieu, comme un père offensé, de priver ses fils de leur heritage, mais encore qu’il ne soit pas obligé, comme un maître redoutable et irrité de nos méfaits, de nous livrer à la punition éternelle, tels de très mauvais serviteurs qui n’auraient pas voulu le suivre pour entrer dans la gloire. Levons-nous donc enfin, l’Écriture nous y invite : l’heure est venue, dit-elle, de sortir de notre sommeil. Ouvrons les yeux à la lumière qui divinise. Ayons les oreilles attentives à l’avertissement que Dieu nous adresse chaque jour : Si vous entendez aujourd’hui sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, et ailleurs : Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises. Et que dit-il ? Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Courez, pendant que vous avez la lumière de la vie, de peur que les ténèbres de la mort ne vous saisissent.

Le Seigneur, cherchant son ouvrier dans la multitude du peuple à laquelle il fait entendre ces appels, dit encore : Quel est celui qui désire la vie et souhaite voir des jours heureux ? Que si, à cette demande, tu lui réponds : « C’est moi », Dieu te réplique: Si tu veux jouir de la vie véritable et éternelle, garde ta langue du mal et tes lèvres de toute parole trompeuse ; détourne-toi du mal et fais le bien; recherche la paix et poursuis-la. Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux veilleront sur vous et mes oreilles seront attentives à vos prières, et avant méme que vous ne m’invoquiez, je vous dirai : Me voici. Quoi de plus doux, frères très chers, que cette voix du Seigneur qui nous invite ; Voyez comme le Seigneur lui-même, dans sa bonté, nous montre le chemin de la vie. Ceignons donc nos reins par la foi et la pratique des bonnes œuvres; sous la conduite de l’Évangile, avançons dans ses chemins, afin de mériter de voir un jour Celui qui nous a appelés dans son royaume. Si nous voulons habiter dans le tabernacle de ce royaume, sachons qu’on n’y parvient que si l’on y court par les bonnes actions.

Comme il y a un zèle amer, mauvais, qui sépare de Dieu et conduit en enfer, de même il y a un bon zèle qui éloigne des vices, et conduit à Dieu et à la vie éternelle. C’est ce zèle que les moines doivent pratiquer avec une ardente charité, c’est-à-dire : Ils s’honoreront mutuellement de leurs prévenances. Ils supporteront très patiemment les infirmités d’autrui, tant celles du corps que celles de l’esprit. Ils s’obéiront à l’envi les uns aux autres. Nul ne recherchera ce qu’il juge utile pour soi, mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui. Ils se rendront chastement les devoirs de la charité fraternelle. Ils auront pour Dieu une crainte inspirée par l’amour : ils auront pour leur abbé un amour humble et sincère. Ils ne préféreront absolument rien au Christ, qui veut nous conduire tous ensemble à la vie éternelle.

homélie pour dimanche 12 juillet 2009

11 juillet, 2009

du site:

http://www.homelies.fr/homelie,15e.dimanche.du.temps.ordinaire,2476.html

15e dimanche du Temps Ordinaire

dimanche 12 juillet 2009

Famille de saint Joseph Juillet 2009  

Homélie

 Comment ne pas être frappé par le contraste entre notre monde qui aime tant le bruit et l’étonnante façon dont notre Seigneur appelle et envoie ses messagers ?

Reprenons les faits. L’histoire commence il y a bien longtemps, au temps des premiers successeurs du roi Salomon. Le royaume d’Israël est divisé en deux, le Nord et le Sud. Au Nord, deux temples ont été désignés au peuple comme remplaçant Jérusalem : Dan, tout au Nord, près des sources du Jourdain, et Béthel, tout au Sud du royaume du Nord.

Le Seigneur a vu les veaux d’or érigés sur les autels de ces deux temples, il a entendu le cri de son peuple opprimé par de mauvais rois. Il a donc envoyé un prophète pour dénoncer le détournement religieux et les injustices sociales. Il a choisi Amos, un riche propriétaire terrien vivant à Téqoa, prospère bourgade toute proche de Jérusalem.

On imagine alors très bien la position de faiblesse d’Amos quand il se présente à Béthel : il est un étranger sur cette terre, et, lui qui vit dans l’aisance, il vient reprocher aux notables leur train de vie. Mais ces considérations sont celles du monde. En réalité, Amos, par la précarité de sa situation, est totalement libre de parler au nom de Dieu. On ne peut le soupçonner de défendre ses intérêts ; s’il parle, c’est parce que le Seigneur l’a envoyé. Le court dialogue entre Amazias et Amos nous confirme qu’il s’agit bien d’une opposition entre le royaume du Nord et le royaume de Dieu. Le prêtre dit en effet de Béthel que « c’est un sanctuaire royal, un temple du royaume », alors que le prophète vient rappeler que Béthel est un nom qui signifie « maison de Dieu ».

Voilà donc la situation : Amos est honnêtement occupé à ses affaires, « Mais, dit-il, le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit : Va, tu seras prophète ». Amos se retrouve alors sur une terre étrangère, dans une position de faiblesse, pour défendre des intérêts qui le dépassent, lancé dans une aventure qui va tourner court. En effet, il sera bientôt contraint au silence et renvoyé dans sa campagne. La première lecture insiste sur le fait que le Seigneur appelle, il a l’initiative de cette mission, mais sa conclusion nous laisse perplexe : que fait le Seigneur ? Pourquoi tarde-t-il à intervenir en faveur des siens ? Pourquoi se laisse-t-il mettre en échec quand il a les moyens de faire entendre sa voix ?

Et voici, dans l’évangile, un nouvel appel. Jésus appelle ses disciples et les envoie deux par deux. Il les oblige à un état de pauvreté réel. Pas de besace qui contienne un morceau de pain pour le lendemain, ni une pièce d’argent pour la route. Pas de tunique de rechange. Jésus tient manifestement à cette pauvreté, à cet abandon dans la main de Dieu. Il est vrai que les disciples sont pauvres, mais ils ne sont cependant pas démunis : Jésus leur confie le pouvoir de chasser les démons. Il s’agit donc là d’une question de priorité : les aides matérielles ne sont pas aussi précieuses que les armes spirituelles.

Le premier bagage emporté est donc l’autorité reçue sur les esprits mauvais. Elle arrive en tête de liste, bien avant tout autre. Cela nous montre que l’évangélisation n’est pas une dogmatisation. On fait bien des procès d’intention aux chrétiens dès qu’ils annoncent le nom de Jésus, on dénonce leur manque de respect et leur prétention à détenir la vérité. L’évangile nous montre que la question de l’évangélisation n’est vraiment pas celle d’un endoctrinement, elle n’est pas celle de démontrer qu’une théorie est valide ou supérieure à une autre. L’évangélisation est une délivrance. Annoncer l’évangile est délivrer nos frères ! Leur permettre d’accéder à la vérité qui les rendra libres.

Mais le plus surprenant est encore à venir. Jésus envoie en effet ses disciples par les chemins, mais il ne leur donne pas explicitement de message à transmettre. Il n’y a pas de programme préétabli. La situation précaire dans laquelle Jésus place ses apôtres ouvre donc à une obéissance radicale. La même que celle qui permet la multiplication des pains. « Donnez-leur vous-mêmes à manger » leur dira-t-il. Avant d’être envoyés pour annoncer, les disciples sont envoyés pour écouter, pour discerner quelle est la faim des hommes qu’ils rejoindront. Il leur faudra alors entendre sur quels chemins l’Esprit veut faire suivre à ceux qui leur sont confiés. Évangéliser, c’est écouter pour faire jaillir la vérité.

De plus, cette absence de programme explicite, ce silence de Jésus, va clairement de pair avec le fait d’envoyer les disciples deux par deux. La loi mosaïque spécifie, il est vrai, qu’un témoignage n’est valide qu’attesté par deux témoins. Ceux que Jésus envoie sont donc des témoins. Mais des témoins de quoi ? Peut-on être témoin d’un message ? Oui, si ce message n’est pas un slogan mais l’amour. En les envoyant deux par deux, Jésus enseigne à ses disciples que leur façon de vivre doit être la première à parler de l’évangile. Ils doivent être reconnus pour ce qu’ils sont, les disciples de Jésus-Christ, à la façon dont ils s’aiment, des frères en Christ.

Mais, fondamentalement, ces considérations marquent-elles une évolution sensible entre la situation d’Amos et celle des Douze ? Sans doute, non. Les disciples ne vont pas connaître que des succès et il est bien des situations où nous voudrions que Dieu parle. Qu’il dise haut et fort sa façon de voir. La façon dont nous devrions voir. Il est bien des situations où nous voudrions que le Seigneur nous dise quelle vérité asséner à notre monde qui va si mal pour rétablir la vérité et la paix. Nous voulons un Dieu qui répond et qui parle clairement !

Le Seigneur le fait pourtant bien, mais pas en ajoutant du bruit à notre vacarme. Le Seigneur nous introduit dans son silence. Le Dieu d’Israël reste silencieux devant le rejet d’Amos. Jésus reste silencieux à propos des thèmes de la prédication des disciples qu’il envoie. Ainsi tout converge vers le silence des autels. Là, Dieu donne sa réponse, dans la plus grande discrétion. Jésus se livre, loin des bruits du monde, et attire tout à lui. Les combats d’Amos, la pauvreté des disciples, la charité qui unit les apôtres, l’écoute attentive de l’Église des désirs de l’humanité, tout converge vers cet autel où Dieu se donne et devant lequel tout genou fléchit.

Tout converge, car, nous dit saint Paul, Dieu « projetait de saisir l’univers entier », de « saisir » de la même manière qu’il a « saisi » Amos derrière son troupeau, c’est-à-dire d’appeler. Dieu appelle « ce qui est au ciel et ce qui est sur la terre, en réunissant tout sous un seul chef, le Christ ». Voilà le cœur de notre appel et la raison de notre mission : « Il nous a d’avance destinés à devenir pour lui des fils par Jésus Christ, voilà ce qu’il a voulu dans sa bienveillance à la louange de sa gloire ».

Nous voulions un Dieu qui prenne position dans nos débats, voici notre Seigneur qui, par grâce, nous révèle le mystère de sa volonté. Accueillons-la comme elle se donne. Faisons silence en nos âmes pour la laisser s’y établir. Laissons-là transfigurer nos vies. Ainsi nous entrainerons nos frères vers « le jour de la délivrance finale » ; devenus de parfaits missionnaires, toute notre vie sera une hymne « à la louange de sa gloire ».
Frère Dominique

Benoît XVI, sur Ep 1, 3.7-8, II lecture du dimanche 12, (audience 2005)

11 juillet, 2009

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2005/documents/hf_ben-xvi_aud_20050706_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 6 juillet 2005

Dieu Sauveur
Lecture:  Ep 1, 3.7-8

Chers frères et soeurs,

1. Nous venons d’écouter aujourd’hui non pas un psaume, mais un hymne tiré de la Lettre aux Ephésiens (cf. Ep 1, 3-14), un hymne qui revient dans la Liturgie des Vêpres de chacune des quatre semaines. Cet hymne est une prière de bénédiction adressée à Dieu le Père. Son développement vise à retracer les différentes étapes du plan de salut qui s’accomplit à travers l’oeuvre du Christ.

Au centre de la bénédiction retentit le terme grec mysterion, un terme généralement associé aux verbes de la révélation (« révéler », « connaître », « manifester »). En effet, tel est le grand projet secret que le Père avait conservé en lui-même de toute éternité (cf. v. 9) et qu’il a décidé de réaliser et de révéler « quand les temps seraient accomplis » (cf. v. 10) en Jésus Christ, son Fils.

Les étapes de ce plan sont rythmées dans l’hymne par les actions salvifiques de Dieu, par le Christ, dans l’Esprit. Tout  d’abord  -  tel  est  le  premier acte -, le Père nous choisit de toute éternité pour que nous avancions saints et immaculés dans l’amour (cf. v. 4), ensuite il nous prédestine à devenir ses fils (cf. vv. 5-6), en outre il nous rachète et nous remet nos péchés (cf. vv. 7-8), il nous révèle pleinement le mystère du salut dans le Christ (cf. vv. 9-10), enfin, il nous donne l’héritage éternel (cf. vv. 11-12) en nous en offrant dès à présent les arrhes dans le don de l’Esprit Saint en vue de la résurrection finale (cf. vv. 13-14).

2. Les événements salvifiques qui se succèdent dans le déroulement de l’hymne sont donc multiples. Ils concernent les trois Personnes de la Très Sainte Trinité:  on part du Père, qui est l’initiateur et l’artisan suprême du plan de salut; on fixe le regard sur le Fils qui réalise le dessein au sein même de l’histoire; on parvient à l’Esprit Saint, qui imprime son « sceau » à toute l’oeuvre du salut. Nous nous arrêtons à présent brièvement sur les deux premières étapes, celles de la sainteté et de la filiation (cf. vv. 4-6).

Le premier geste divin, révélé et réalisé  dans  le  Christ, est l’élection des croyants, fruit d’une initiative libre et gratuite de Dieu. Au début, donc, « dès avant la fondation du monde » (v. 4), dans l’éternité de Dieu, la grâce divine est disponible pour entrer en action. Je suis ému en méditant cette vérité:  de toute éternité, nous sommes devant les yeux de Dieu et il a choisi de nous sauver. Cet appel a comme contenu notre « sainteté », un grand mot. La sainteté est la participation à la pureté de l’Etre divin. Mais nous savons que Dieu est charité. Et participer à la pureté divine signifie donc participer à la « charité » de Dieu, nous conformer à Dieu qui est « charité »:  « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16):  telle est la vérité réconfortante qui nous fait également comprendre que la « sainteté » n’est pas une réalité éloignée de notre vie, mais dans la mesure où nous pouvons devenir des personnes qui aiment avec Dieu, nous entrons dans le mystère de la « sainteté ». L’agape devient ainsi notre réalité quotidienne. Nous sommes donc transportés sur l’horizon sacré et vital de Dieu lui-même.

3. Dans cette direction, on procède vers l’autre étape, elle aussi contemplée dans le plan divin de toute éternité:  notre « prédestination » à devenir fils de Dieu. Non seulement des créatures humaines, mais qui appartiennent réellement à Dieu comme ses fils.

Paul exalte ailleurs (cf. Ga 4, 5; Rm 8, 15.23) cette condition sublime de fils, qui implique et résulte de la fraternité avec le Christ, le Fils par excellence, « l’aîné d’une multitude de frères » (Rm 8, 29) et l’intimité à l’égard du Père céleste qui peut désormais être invoqué comme Abbá, auquel nous pouvons dire « père cher », dans un sentiment de véritable familiarité avec Dieu, dans une relation de spontanéité et d’amour. Nous nous trouvons donc en présence d’un don immense rendu possible par le « consentement de la volonté » divine et par la « grâce », expression lumineuse de l’amour qui sauve.

4. Nous nous en remettons à présent, en conclusion, au grand Evêque de Milan, saint Ambroise, qui dans l’une de ses lettres, commente les paroles de l’Apôtre Paul aux Ephésiens, s’arrêtant précisément sur le riche contenu de notre hymne christologique. Il souligne tout d’abord la grâce surabondante avec laquelle Dieu a fait de nous ses fils adoptifs en Jésus Christ. « Il ne faut donc pas douter que les membres soient unis à leur tête, surtout car nous avons été prédestinés dès le début à l’adoption de fils de Dieu, au moyen de Jésus Christ » (Lettre  XVI à Irénée, 4:  SAEMO, XIX, Milan-Rome 1988, p. 161).

Le saint Evêque de Milan poursuit sa réflexion en observant:  « Qui est riche, si ce n’est Dieu seul, créateur de toutes les choses? ». Et il conclut:  « Mais il est surtout beaucoup plus riche de miséricorde, car il a racheté chacun et – en tant qu’auteur de la nature – il nous a transformés, nous qui selon la nature de la chair, étions fils de la colère et sujets  au  châtiment,  afin que nous soyons des fils de la paix et de la charité » (n. 7:  ibidem, p. 163).