Lutte de Jacob avec un ange (1er lecture d’aujourd’hui Gn 32, 23-33)
7 juillet, 2009Jacob s fight with an angel (A » Man » in Hebrew ) / Lutte de Jacob avec un ange ( Un »homme » en Hébreu ) / 19 MAURICE DENIS. JACOB S BATTLE WITH THE ANG
Jacob s fight with an angel (A » Man » in Hebrew ) / Lutte de Jacob avec un ange ( Un »homme » en Hébreu ) / 19 MAURICE DENIS. JACOB S BATTLE WITH THE ANG
du site:
http://www.sidic.org/it/reviewViewArticolo.asp?id=1414
Sofia Cavalletti
Liturgie juive, liturgie chrétienne
1973, Volume VI, Numero 1
Pagina: 33 – 34
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Quand on parle des relations entre l’art juif et l’art chrétien, on ne peut taire ce lieu de culte qui — après la destruction du temple — est devenu le centre de la spiritualité hébraïque: la synagogue.
De fait, si nous mettons en parallèle le plan d’une basilique • chrétienne antique et celui d’une synagogue de forme basilicale, nous distinguerons difficilement à première vue l’édifice chrétien de l’édifice juif. (1)
Différentes thèses ont été proposées par les savants pour expliquer l’origine de la basilique chrétienne; la plus répandue est celle qui la fait remonter à la basilique païenne. Cette opinion, respectable certes, vient de Léon Baptiste Alberti ( + 1472), mais ceux qui l’acceptent actuellement tiennent peu compte du temps écoulé et des nouvelles acquisitions de la science. La premire étude systématique sur les synagogues antiques est liée au nom des illustres archéologues Kolh et Watzinger et remonte à 1916. L’intérêt renouvelé qu’ils ont suscité sur cette question ne devrait pas manquer de proposer de nouveau aux savants le problème des origines de la basilique chrétienne, d’autant plus qu’aucune des théories proposées n’arrive à être pleinement satisfaisante. Dans la basilique païenne par exemple, l’atrium manque alors que c’est un élément constant dans la basilique chrétienne, et on peut dire la même chose du transept. Les points de comparaison entre basilique chrétienne et synagogue basilicale ne peuvent pas ne pas frapper. Dans l’une et l’autre on trouve un atrium, le plus souvent à portiques, dans lequel on distingue le côté adjacent au narthex; au centre, on voit le « cantharus » qui, également dans les synagogues, pouvait parfois être surmonté d’un édicule — comme le prouve une inscription de la synagogue de Naarah, voisine de Jéricho —donc semblable à ce qui adviendra, par exemple, dans l’antique basilique constantinienne de St Pierre, où le fameux « cantharus » en forme de pigne était surmonté d’un petit édifice, soutenu par huit colonnes de porphyre. La synagogue était elle-même la plupart du temps divisée en trois nefs, tandis que des mosaïques transversales peuvent rappeler le transept. On en trouve, en effet, dans certaines synagogues anciennes dont les motifs indiquent le caractère sacré que l’on attribuait à cet emplacement. Ainsi on y trouve souvent la représentation du temple, ou de l’arche sainte surmontée de la lampe toujours allumée et des principaux objets sacrés juifs: le candélabre à sept branches, la trompe ou corne de mouton (shofar) qui servait à rassembler les tribus d’Israël quand pendant l’exode le camp se’ remettait en marche et qui est toujours en usage dans le culte juif; les branches de palmier et le cédrat (lulab et ethrog), qui sont des éléments du culte de la fête d’automne… etc.
Il y a toutefois un point sur lequel église et synagogue à structure basilicale semblent se différencier, et c’est l’abside, qui se trouve déja dans l’architecture chrétienne plus ancienne et que nous ne voyons apparaître que plus tard dans les synagogues. Toutefois une petite abside existe déjà au centre du mur du fond dans la fameuse synagogue de Doura Europos; or, selon une inscription retrouvée sur les tuiles de l’édifice, elle ne peut être postérieure à l’année 244245. Il faut aussi se rappeler que, à quelques rares exceptions près, dans toutes les synagogues retrouvées jusqu’ici, la hauteur des murs restés en place est très limitée et, comme dans la synagogue d’Eshtemoa, en Judée méridionale, on a retrouvé une absidiole à environ deux mètres du sol, on peut aussi penser qu’une niche, au moins, a été un élément constant dans les synagogues et qu’il n’en est pas resté de traces à cause des ravages du temps.
Un détail qui se retrouve aussi bien dans les églises que dans les synagogues est ce qu’on appelle dans l’évangile « la chaire de Moïse ».
On en trouve un exemplaire dans la synagogue de Khorazaïn, en Haute Galilée. Nous ne savons pas à qui il revenait d’y siéger — au chef de la synagogue ou à celui qui faisait la lecture —mais c’était certainement réservé à une personne éminente de la communauté, si l’on compare ce siège avec celui qui se trouve au fond de l’abside de nos basiliques anciennes et du haut duquel l’évêque exerçait sa fonction « d’épiscope » c’est-à-dire de surveillant de sa communauté et de chef de son peuple.
Enfin certains voient une relation entre le lieu élevé où se plaçait celui qui faisait la lecture dans certaines synagogues et qui s’appelait bemah, et les ambons, c’est-à-dire ces pupitres qui se trouvaient au nombre de deux au maximum dans les basiliques et d’où l’on proclamait les paroles de la Sainte Ecriture.
Ces points de comparaison de caractère architectural entre l’église et la synagogue ne manquent pas de s’imposer à notre attention. Mais, semble-t-il, ces éléments purement extérieurs ne sont rien d’autre que le reflet d’une ressemblance plus profonde et qui est à rechercher, au delà de la structure architecturale, dans l’esprit qui anime l’un et l’autre culte. Ceux qui soutiennent la théorie de la dépendance de la basilique chrétienne par rapport à la basilique païenne soulignent le fait que dans cette dernière on rendait la justice et que ceci lui conférait une dignité particulière; sans sous-estimer cette dignité, on peut toutefois se demander quel lien direct il existe entre l’administration de la justice et le culte de Dieu. Il ne faut pas oublier d’autre part que dans la basilique païenne se tenait aussi le marché et se déroulaient les affaires d’argent, choses qui n’ont certes aucun rapport avec le culte chrétien, pas plus qu’avec aucun autre culte.
La profonde différence d’esprit qui sépare la basilique chrétienne de la basilique païenne, ajoutée aux différences d’architecture que nous avons signalées, rendent douteuses, à notre avis, la théorie qui fait dériver l’une de l’autre.
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N.D.L.R. Nous remercions vivement les éditions Studium de Rome qui nous ont autorisés à traduire et à publier ici ces pages extraites du livre de Sofia Cavalletti: Ebraismo e spiritualità cristiana.
(1) La dépendance de la basilique chrétienne par rapport à la synagogue est soutenue par Blau, Early Christian Archeology from the jewish point of view, 1926, p. 157 ss; Grabar, Recherches sur les sources juives de l’art paléochrétien, « Cahier archéologique », 1960, p. 54 ss; cf. également « Dictionnaire d’archéologie chrétienne », XV, 2, 1825.
du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1339202
La Chapelle Pauline rouverte au culte. Avec deux nouveautés
C’est la chapelle privée du pape, dans les palais du Vatican. Après une restauration complète, l’autel fait de nouveau face au tabernacle. Autre nouveauté : l’interprétation que Benoît XVI a donné des deux fresques de Michel-Ange, particulièrement du regard de l’apôtre Pierre…
par Sandro Magister
ROME, le 6 juillet 2009. Les illustrations reproduites ci-dessus sont des détails de deux fresques de Michel-Ange peintes à fresque dans la Chapelle Pauline : la conversion de Paul et la crucifixion de Pierre.
La Chapelle Pauline n’est pas ouverte aux visiteurs. Située dans les palais du Vatican à quelques pas de la Chapelle Sixtine, c’est un lieu de prière réservé au pape. Ayant subi une restauration complète, elle a été rouverte au culte le 4 juillet par Benoît XVI qui y a présidé les vêpres.
La nouvelle de la réouverture de la Chapelle Pauline au culte a été peu reprise par les médias, plus intéressés par la publication de l’encyclique « Caritas in veritate » et par la rencontre entre le pape et Barack Obama.
Mais il faut souligner deux informations.
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La première est que les restaurations ont également entraîné une réorganisation du chœur, dans la fidélité à la tradition liturgique. Paul VI, en 1975, avait remplacé l’autel tourné vers le tabernacle par un autre autel éloigné du mur, de forme ovale, permettant de célébrer face aux fidèles.
Il avait par ailleurs supprimé la balustrade en bois pour la communion et installé à sa place un ambon en marbre sculpté. Le dallage avait été recouvert d’une moquette rouge, ainsi que les murs jusqu’à la hauteur des fresques.
Benoît XVI a remis le précédent autel à sa place, même s’il est légèrement détaché du tabernacle, remettant à l’ordre du jour la célébration « tous tournés vers le Seigneur ». Il a retiré l’ambon et remis la balustrade à sa place. La moquette rouge a disparu aussi bien du sol que des murs, qui ont retrouvé leur aspect originel.
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La seconde nouveauté importante concerne l’interprétation des deux fresques de Michel-Ange consacrées à Saint Pierre et saint Paul, en particulier l’interprétation du regard de Pierre.
L’interprétation traditionnelle dit que Pierre, alors qu’il va être crucifié la tête en bas, a le regard tourné vers ceux qui entrent dans la chapelle, pour leur rappeler que le martyre peut être le sort de ceux qui suivent Jésus.
A l’appui de cette interprétation, on rappelle que, jusqu’en 1670, de nombreux conclaves se sont tenus dans la Chapelle Pauline. Pierre regardait dans les yeux les cardinaux qui s’apprêtaient à élire son successeur. Et l’élu, entrant par là dans la chapelle pour prier, aurait à chaque fois croisé le regard du premier des apôtres.
Lors de la présentation au public de la chapelle restaurée, le 30 juin, les responsables de la restauration s’en sont eux aussi tenus, pour l’essentiel, à cette interprétation traditionnelle.
La nouveauté, c’est que Benoît XVI s’en est éloigné. Dans l’homélie qu’il a prononcée aux vêpres par lesquelles il a rouvert la Chapelle Pauline au culte, il a donné une interprétation nouvelle du regard de Pierre dans la fresque de Michel-Ange.
Le pape a dit que le regard de Pierre veut se tourner, plutôt que vers le visiteur, vers le visage de Paul, sur le mur d’en face : vers Paul qui porte en lui la lumière du Christ ressuscité. « C’est comme si Pierre, au moment de l’épreuve suprême, cherchait cette lumière qui a donné la vraie foi à Paul ».
Naturellement, a ajouté le pape, cela n’empêche pas que ce dialogue de regards entre les deux apôtres soit un grand enseignement pour ceux qui viennent prier dans la Chapelle Pauline, et en particulier pour les successeurs de Pierre.
Voici le passage central de l’homélie de Benoît XVI aux vêpres du 4 juillet 2009 dans la Chapelle Pauline, consacrée aux deux apôtres peints à fresque par Michel-Ange :
“Les visages de Pierre et de Paul sont l’un face à l’autre…“
par Benoît XVI
[…] Le regard est surtout attiré par le visage des deux apôtres. Il est évident, ne serait-ce qu’en raison de leur position, que ces deux visages jouent un rôle central dans le message iconographique de la chapelle. Mais au-delà de leur emplacement, ils nous attirent tout de suite plus loin que l’image : ils nous interrogent et nous invitent à réfléchir.
Tout d’abord, arrêtons-nous sur Paul : pourquoi est-il représenté avec un visage aussi âgé ? C’est le visage d’un vieil homme, alors que nous savons – et Michel-Ange le savait aussi – que l’appel avait été adressé à Saül sur le chemin de Damas quand il avait à peu près trente ans. Le choix de l’artiste nous fait sortir du pur réalisme, il nous fait aller au-delà du simple récit des événements pour nous introduire à un niveau plus profond. Le visage de Saül-Paul – qui est celui, désormais âgé, de l’artiste lui-même – représente l’être humain qui a besoin d’une lumière supérieure. C’est la lumière de la grâce divine, indispensable pour acquérir une vision nouvelle permettant de percevoir la réalité orientée vers « l’espérance qui vous attend dans les cieux », comme l’écrit l’apôtre dans le salut initial de la lettre aux Colossiens que nous venons d’entendre (1,5). Le visage de Saül tombé à terre est illuminé d’en haut par la lumière du Ressuscité et, malgré son côté dramatique, la représentation est apaisante et donne un sentiment de sécurité. Il exprime la maturité de l’homme illuminé intérieurement par le Christ notre Seigneur, tandis qu’autour de lui se déploie un tourbillon d’événements où toutes les figures se retrouvent comme dans un abîme. La grâce et la paix de Dieu ont enveloppé Paul, l’ont conquis et transformé intérieurement. C’est cette « grâce » et cette « paix » qu’il annoncera à toutes ses communautés au cours de ses voyages apostoliques, avec une maturité de vieil homme, due non à l’âge mais à l’esprit, qu’il a reçue du Seigneur lui-même.
Ici, donc, dans le visage de Paul, nous pouvons déjà percevoir le cœur du message spirituel de cette chapelle, c’est-à-dire le prodige de la grâce du Christ qui transforme et rénove l’homme par la lumière de sa vérité et de son amour. C’est en cela que consiste la nouveauté de la conversion, de l’appel à la foi, qui trouve son accomplissement dans le mystère de la Croix.
Nous passons ainsi du visage de Paul à celui de Pierre, représenté au moment où sa croix renversée est dressée et où il se tourne pour regarder celui qui le contemple. Ce visage aussi nous surprend. Il a bien l’âge du personnage, mais c’est son expression qui nous émerveille et nous interroge. Pourquoi cette expression ? Elle n’est pas douloureuse et de l’aspect de Pierre émane une étonnante vigueur physique. Le visage, surtout le front et les yeux, semble exprimer l’état d’âme de l’homme face à la mort et au mal : il y a comme un égarement, un regard aigu, presque tendu dans la recherche de quelque chose ou de quelqu’un, à l’heure ultime. Les yeux ressortent aussi dans le visage des personnages qui sont autour de Pierre : ils glissent des regards inquiets, parfois effrayés ou égarés.
Que signifie tout cela ? C’est ce que Jésus avait prédit à ce disciple : « Quand tu seras vieux, un autre te conduira où tu ne veux pas aller » ; et le Seigneur avait ajouté : « Suis-moi » (Jean, 21, 18.19). Voilà, c’est alors que se réalise le sommet de l’histoire : le disciple n’est pas plus que le Maître et maintenant il expérimente toute l’amertume de la croix, des conséquences du péché qui sépare de Dieu, toute l’absurdité de la violence et du mensonge. Si l’on vient méditer dans cette chapelle, on ne peut échapper à la radicalité de la question posée par la croix : la croix du Christ, chef de l’Eglise, et la croix de Pierre, son vicaire sur terre.
Les deux visages sur lesquels s’est arrêté notre regard sont l’un face à l’autre. On pourrait en fait penser que celui de Pierre est tourné vers celui de Paul qui, pour sa part, ne voit pas mais porte en lui la lumière du Christ ressuscité. C’est comme si Pierre, à l’heure de l’épreuve suprême, cherchait cette lumière qui a donné la vraie foi à Paul.
Alors, en ce sens, les deux icônes peuvent devenir les deux actes d’un unique drame : le drame du mystère pascal : croix et résurrection, mort et vie, péché et grâce. L’ordre chronologique entre les événements représentés est peut-être renversé mais le dessein du salut émerge, ce dessein que le Christ lui-même a réalisé en lui-même en le menant à son terme, comme nous l’avons chanté tout à l’heure dans l’hymne de la lettre aux Philippiens.
Pour ceux qui viennent prier dans cette chapelle, et avant tout pour le pape, Pierre et Paul deviennent des maîtres de foi. Par leur témoignage ils invitent à aller en profondeur, à méditer en silence le mystère de la croix, qui accompagne l’Eglise jusqu’à la fin des temps, et à accueillir la lumière de la foi, grâce à laquelle la communauté apostolique peut étendre jusqu’aux confins de la terre l’action missionnaire et évangélisatrice que lui a confié le Christ ressuscité. Ici on ne fait pas de célébrations solennelles avec le peuple. Ici le successeur de Pierre et ses collaborateurs méditent en silence et adorent le Christ vivant, présent spécialement dans le très saint sacrement de l’Eucharistie. […]
dal sito:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090707
Le mardi de la 14e semaine du temps ordinaire : Mt 9,32-38
Commentaire du jour
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Lettre 135
« Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers »
Un jour que je pensais à ce que je pouvais faire pour sauver les âmes, une parole de l’Evangile m’a montré une vive lumière. Autrefois Jésus disait à ses disciples en leur montrant les champs de blés mûrs : « Levez les yeux et voyez comme les campagnes sont déjà assez blanches pour être moissonnées » (Jn 4,35), et un peu plus tard : « A la vérité la moisson est abondante mais le nombre des ouvriers est petit ; demandez donc au maître de la moisson qu’il envoie des ouvriers ». Quel mystère ! Jésus n’est-il pas tout-puissant ? Les créatures ne sont-elles pas à celui qui les a faites ? Pourquoi Jésus dit-il donc : « Demandez au maître de la moisson qu’il envoie des ouvriers » ? Pourquoi ?
Ah ! c’est que Jésus a pour nous un amour si incompréhensible qu’il veut que nous ayons part avec lui au salut des âmes. Il ne veut rien faire sans nous. Le créateur de l’univers attend la prière d’une pauvre petite âme pour sauver les autres âmes rachetées comme elle au prix de tout son sang. Notre vocation à nous ce n’est pas d’aller moissonner dans les champs de blés mûrs. Jésus ne nous dit pas : « Baissez les yeux, regardez les campagnes et allez les moissonner ». Notre mission [comme Carmélites] est encore plus sublime. Voici les paroles de notre Jésus : « Levez les yeux et voyez. Voyez comme dans mon Ciel il y a des places vides, c’est à vous de les remplir ; vous êtes mes Moïse priant sur la montagne (Ex 17,8s). Demandez-moi des ouvriers et j’en enverrai, je n’attends qu’une prière, un soupir de votre coeur ! »