Archive pour juin, 2009
Saint Bède le Vénérable: « Jean n’était pas la lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage » (Jn 1,8)
24 juin, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090624
Nativité de saint Jean Baptiste, solennité : Lc 1,57-66#Lc 1,80-80
Commentaire du jour
Saint Bède le Vénérable (v. 673-735), moine, docteur de l’Église
Homélie II, 20 ; CCL 122, 328-330 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 487-488).
« Jean n’était pas la lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage » (Jn 1,8)
Que la naissance de Jean soit commémorée quand les jours diminuent, et celle du Seigneur lorsqu’ils commencent à augmenter, comporte une signification symbolique. Jean, en effet, a lui-même révélé le secret de cette différence. Les foules le prenaient pour le Messie en raison de ses vertus éminentes, tandis que certains considéraient le Seigneur non comme le Messie mais comme un prophète, à cause de la faiblesse de sa condition corporelle. Et Jean a dit : « Il faut que lui il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30). Le Seigneur a vraiment grandi car, alors qu’on le regardait comme un prophète, il a fait connaître aux croyants du monde entier qu’il était le Messie. Jean a décru et diminué car lui qu’on prenait pour le Messie est apparu non comme le Messie, mais comme l’annonciateur du Messie.
Il est donc normal que la clarté du jour commence à diminuer à partir de la naissance de Jean, puisque la réputation de sa divinité allait s’évanouir et son baptême bientôt disparaître. Il est également normal que la clarté des jours les plus courts recommence à grandir dès la naissance du Seigneur : il est, en vérité, venu sur terre pour révéler à tous les païens la lumière de sa connaissance dont, auparavant, les juifs seuls possédaient une partie, et pour répandre partout dans le monde le feu de son amour.
CATHOLIQUE – LA CONFESSION (respectez la confession!)
23 juin, 2009du site:
http://qe.catholique.org/confession/8080-comment-bien-preparer-une-confession
CATHOLIQUE – LA CONFESSION
Comment bien préparer une confession ?
« Le soir de Pâques, le Seigneur Jésus se montra à ses Apôtres et leur dit : ’Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus’ » ( Jn 20,22-23 ).
A quoi ça sert, la confession ?
La confession est un rendez-vous d’amour avec Dieu. Dieu ne condamne jamais. C’est sans doute une des caractéristiques les plus flagrantes de Jésus dans l’Evangile : à la différence des pharisiens, il ne condamne JAMAIS les pécheurs. Au contraire, c’est à eux qu’il offre en premier son amitié. La confession est donc d’abord une réconciliation entre Dieu et nous.
Mais il y a plus dans ce sacrement : Pour faire pousser une plante, le jardinier doit non seulement veiller à mettre les bons ingrédients (lumière, chaleur, eau…) mais il doit aussi retirer les mauvaises herbes. La confession c’est ça : retirer les mauvaises herbes qui font obstacles à notre épanouissement personnel. C’est le délicat travail du Christ dans notre âme.
Parfois, nous avons peur de nos péchés. Nous pensons que Dieu est comme nous… et donc nous avons du mal à réaliser qu’il peut vraiment nous pardonner. Au lieu d’être docile, nous « faisons de la résistance » à Dieu. C’est un peu comme si on serrait très fort un mauvais tesson de verre tranchant dans la paume de notre main… Ainsi sommes nous quand nous avons peur de Dieu : remarquez comme cette réaction est absurde, car Dieu ne veut pas nous punir… mais nous soigner !
Comment se déroule une confession ?
Pour qu’une confession soit valide, il faut accomplir quelques conditions nécessaires, qui prouvent notre véritable désir de conversion :
La contrition : Parmi les actes du pénitent, la contrition vient en premier lieu. Elle est « une douleur de l’âme et une détestation du péché commis avec la résolution de ne plus pécher à l’avenir » Il convient de préparer la réception de ce sacrement par un examen de conscience fait à la lumière de la Parole de Dieu. Les textes les plus adaptés à cet effet sont à chercher dans la catéchèse morale des Evangiles et des lettres apostoliques : Sermon sur la montagne, les enseignements apostoliques (cf. Rm 12-15 ; 1Co 12-13 ; Ga 5 ; Ep 4-6 ).
La confession des péchés : La confession des péchés (l’aveu), même d’un point de vue simplement humain, nous libère et facilite notre réconciliation avec les autres. Par l’aveu, l’homme regarde en face les péchés dont il s’est rendu coupable ; il en assume la responsabilité et par là, il s’ouvre de nouveau à Dieu et à la communion de l’Eglise afin de rendre possible un nouvel avenir. L’aveu au prêtre constitue une partie essentielle du sacrement de Pénitence : « Les pénitents doivent, dans la confession, énumérer tous les péchés mortels dont ils ont conscience après s’être examinés sérieusement, même si ces péchés sont très secrets. » Il ne faut pas cacher certaines fautes, car « si le malade rougit de découvrir sa plaie au médecin, la médecine ne soigne pas ce qu’elle ignore » (S. Jérôme, Eccl. 10,11). L’Eglise recommande en outre de se confesser au moins une fois par an et de ne pas recevoir l’eucharistie si on a conscience d’avoir commis un péché grave.
La satisfaction : Beaucoup de péchés causent du tort au prochain. Il faut faire le possible pour le réparer (par exemple restituer des choses volées, rétablir la réputation de celui qui a été calomnié, compenser des blessures). La simple justice exige cela. Mais en plus, le péché blesse et affaiblit le pécheur lui-même, ainsi que ses relations avec Dieu et avec le prochain. L’absolution enlève le péché, mais elle ne remédie pas à tous les désordres que le péché a causés. Relevé du péché, le pécheur doit encore recouvrer la pleine santé spirituelle. Il doit donc faire quelque chose de plus pour réparer ses péchés : il doit « satisfaire » de manière appropriée ou « expier » ses péchés. Cette satisfaction s’appelle aussi « pénitence ».
Comment bien préparer sa confession ?
Pour nous aider à éclairer notre conscience, un bon examen s’impose. Voici un petit guide pour vous aider à vous examiner :
1. Est-ce que Dieu est toujours à la première place dans ma vie ou suis-je comme ces hypocrites qui mettent toujours des conditions : « Que ta Volonté soit faite… à condition qu’elle corresponde à la mienne » ? Me suis-je confessé au moins une fois pendant l’année ? Ai respecté les jeûnes indiqués par l’Eglise ? Ai-je aidé l’Eglise dans ses besoins ?
2. Ai-je manqué de respect à Dieu : dans l’Eglise, par exemple, me suis-je mal tenu ?
3. Suis-je conscient que le dimanche ainsi que les jours de fête d’obligation appartiennent à Dieu ? Ai-je répondu à son appel en étant présent à la messe ? Me suis-je bien préparé pour recevoir la communion ?
4. Ai-je manqué de respect ou d’amour envers mes parents ?
5. Ai-je tué quelqu’un ? Ai commis ou encouragé quelqu’un à commettre un avortement ?
6. Ai-je commis des actes impures seul (masturbation) ou avec un autre (fornication) ?
7. Ai-je volé ? Ai-je consciemment outrepassé des règles imposés par la sécurité et les services d’ordre de mon pays ?
8. Ai-je menti ? Ai-je arrangé les choses à ma manière ? Ai-je caché la vérité ?
9. Ai-je souillé mon imagination et mon cœur avec des pensées impures ? Ai-je regardé des images obscènes ?
10. Ai-je laissé grandir en moi de la jalousie pour les biens des autres.
Marie Vierge
23 juin, 2009Benoît XVI à San Giovanni Rotondo : Homélie de la messe du 21 juin
23 juin, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-21360?l=french
Benoît XVI à San Giovanni Rotondo : Homélie de la messe du 21 juin
ROME, Lundi 22 juin 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée au cours de la messe qu’il a présidée à San Giovanni Rotondo, en Italie, sur le parvis de l’église San Pio di Pietrelcina.
* * *
Chers frères et sœurs,
Au cœur de mon pèlerinage en ce lieu, où tout parle de la vie et de la sainteté de Padre Pio da Pietrelcina, j’ai la joie de célébrer pour vous et avec vous l’Eucharistie, mystère qui a constitué le centre de toute son existence : l’origine de sa vocation, la force de son témoignage, la consécration de son sacrifice. Je salue avec une grande affection vous tous qui êtes venus nombreux ici, et ceux qui sont en liaison avec nous à travers la radio et la télévision. Je salue tout d’abord S.Exc. Mgr Domenico Umberto D’Ambrosio, qui, après tant d’années de fidèle service à cette communauté diocésaine, s’apprête à assumer la charge pastorale de l’archidiocèse de Lecce. Je le remercie cordialement également parce qu’il s’est fait l’interprète de vos sentiments. Je salue les autres évêques concélébrants. J’adresse un salut spécial aux frères capucins, avec le Ministre général, frère Mauro Jöhri, le définiteur général, le ministre provincial, le père gardien du couvent, le recteur du sanctuaire et la fraternité capucine de San Giovanni Rotondo. Je salue en outre avec reconnaissance ceux qui offrent leur contribution au service du sanctuaire et des œuvres annexes ; je salue les autorités civiles et militaires ; je salue les prêtres, les diacres, les autres religieux et religieuses et tous les fidèles. J’adresse une pensée affectueuse à ceux qui se trouvent dans la Maison du soulagement de la souffrance, aux personnes seules et à tous les habitants de votre ville.
Nous venons d’écouter l’Evangile de la tempête apaisée, que l’on a rapproché d’un texte bref mais incisif du Livre de Job, où Dieu se révèle comme le Seigneur de la mer. Jésus menace le vent et ordonne à la mer de se calmer, il l’interpelle comme si celle-ci s’identifiait au pouvoir diabolique. En effet, selon ce que nous disent la première Lecture et le Psaume 106/107, dans la Bible la mer est considérée comme un élément menaçant, chaotique, potentiellement destructeur, que seul Dieu, le Créateur, peut dominer, gouverner et apaiser.
Il existe cependant une autre force – une force positive – qui anime le monde, capable de transformer et de renouveler les créatures : la force de l’«amour du Christ» (2 Co 5, 14), comme l’appelle saint Paul dans la Deuxième Lettre aux Corinthiens : ce n’est donc pas essentiellement une force cosmique, mais divine, transcendante. Il agit également sur le cosmos mais, en lui-même, l’amour du Christ est un pouvoir «autre», et le Seigneur a manifesté cette altérité transcendante dans sa Pâque, dans la «sainteté» du «chemin» qu’Il a choisi pour nous libérer de la domination du mal, comme cela s’était produit pour l’exode d’Egypte, lorsqu’il avait fait sortir les juifs à travers les eaux de la Mer Rouge. «O Dieu – s’exclame le psalmiste – la sainteté est ton chemin… Par la mer passait ton chemin / tes sentiers, par les eaux profondes» (Ps 77/76, 14.20). Dans le mystère pascal, Jésus est passé à travers l’abîme de la mort, car Dieu a ainsi voulu renouveler l’univers : à travers la mort et la résurrection de son Fils «mort pour tous», pour que tous puissent vivre «pour celui qui est mort et ressuscité pour eux» (2 Co 5, 16).
Le geste solennel de calmer la mer en tempête est clairement le signe de la domination du Christ sur les puissances négatives et incite à penser à sa divinité : «Qui est-il donc – se demandent émerveillés et craintifs les disciples -, pour que même le vent et la mer lui obéissent» (Mc 4, 41). Leur foi n’est pas encore solide, elle est en train de se former ; c’est un mélange de peur et de confiance ; l’abandon confiant de Jésus au Père est en revanche total et pur. C’est pourquoi Il dort pendant la tempête, absolument en sécurité entre les bras de Dieu. Mais le moment viendra où Jésus éprouvera la peur et l’angoisse : lorsque son heure viendra, il sentira sur lui le poids des péchés de l’humanité, comme une marée montante qui va s’abattre sur Lui. Il s’agira alors d’une tempête terrible, non pas d’une tempête cosmique, mais spirituelle. Ce sera le dernier assaut extrême du mal contre le Fils de Dieu.
Mais en cette heure, Jésus ne douta pas du pouvoir de Dieu le Père et de sa proximité, même s’il dut faire pleinement l’expérience de la distance de la haine à l’amour, du mensonge à la vérité, du péché à la grâce. Il fit l’expérience de ce drame en lui-même de manière déchirante, en particulier au Gethsémani, avant son arrestation, et ensuite durant toute sa passion, jusqu’à sa mort en croix. En cette heure, Jésus fut, d’une part, entièrement un avec le Père, pleinement abandonné à Lui ; mais, de l’autre, en tant que solidaire avec les pécheurs, il fut comme séparé et se sentit comme abandonné par Lui.
Certains saints ont vécu intensément et personnellement cette expérience de Jésus. Padre Pio da Pietrelcina est l’un d’eux. Un homme simple, d’origine humble, «saisi par le Christ» (Ph 3, 12) – comme l’apôtre Paul l’écrit de lui-même – pour en faire un instrument élu du pouvoir éternel de sa Croix : pouvoir d’amour pour les âmes, de pardon et de réconciliation, de paternité spirituelle, de solidarité effective avec ceux qui souffrent. Les stigmates, qui marquèrent son corps, l’unirent intimement au Crucifié-Ressuscité. Authentique disciple de saint François d’Assise, il fit sienne, comme le Poverello d’Assise, l’expérience de l’apôtre Paul, telle qu’il la décrit dans ses Lettres : «Avec le Christ, je suis fixé à la croix ; je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20) ; ou bien : «Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous» (2 Co 4, 12). Cela ne signifie pas aliénation, perte de personnalité : Dieu n’annule jamais l’être humain, mais le transforme avec son Esprit et l’oriente au service de son dessein de salut. Padre Pio conserva ses dons naturels, et aussi son tempérament, mais il offrit chaque chose à Dieu, qui a pu s’en servir librement pour prolonger l’œuvre du Christ : annoncer l’Evangile, remettre les péchés et guérir les malades dans le corps et l’esprit.
Comme ce fut le cas pour Jésus, Padre Pio a dû soutenir la vraie lutte, le combat radical non contre des ennemis terrestres, mais contre l’esprit du mal (cf. Ep 6, 12). Les plus grandes «tempêtes» qui le menaçaient étaient les assauts du diable, dont il se défendait avec l’«armure de Dieu», avec «le bouclier de la foi» et «l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu» (Ep 6, 11.16.17). Restant uni à Jésus, il n’a jamais perdu de vue la profondeur du drame humain, et c’est pour cela qu’il s’est offert et a offert ses nombreuses souffrances, et il a su se prodiguer pour le soin et le soulagement des malades, signe privilégié de la miséricorde de Dieu, de son Royaume qui vient, qui est même déjà dans le monde, de la victoire de l’amour et de la vie sur le péché et sur la mort. Guider les âmes et soulager les souffrances : ainsi peut-on résumer la mission de saint Pio da Pietrelcina, comme l’a dit également à son propos le serviteur de Dieu, le Pape Paul VI : «C’était un homme de prière et de souffrance» (Aux pères capitulaires capucins, 20 février 1971).
Chers amis, frères mineurs capucins, membres des groupes de prière et tous les fidèles de San Giovanni Rotondo, vous êtes les héritiers de Padre Pio et l’héritage qu’il vous a laissé est la sainteté. Dans une de ses lettres, il écrit : «Il semble que Jésus n’ait pas d’autre souci à l’esprit que celui de sanctifier votre âme» (Epist. II, p. 155). Telle était toujours sa première préoccupation, son inquiétude sacerdotale et paternelle : que les personnes reviennent à Dieu, qu’elles puissent faire l’expérience de sa miséricorde et, intérieurement renouvelées, puissent redécouvrir la beauté et la joie d’être chrétiens, de vivre en communion avec Jésus, d’appartenir à son Eglise et de pratiquer l’Evangile. Padre Pio attirait sur la voie de la sainteté grâce à son propre témoignage, en indiquant par l’exemple le «chemin» qui conduit à celle-ci : la prière et la charité.
Avant tout la prière. Comme tous les grands hommes de Dieu, Padre Pio était lui-même devenu prière, corps et âme. Ses journées étaient un rosaire vécu, une méditation et une assimilation continues des mystères du Christ en union spirituelle avec la Vierge Marie. C’est ainsi que s’explique la comprésence singulière en lui de dons surnaturels et de qualités humaines. Et tout atteignait son sommet dans la célébration de la Messe : là il s’unissait pleinement au Seigneur mort et ressuscité. De la prière, comme d’une source toujours vive, jaillissait la charité. L’amour qu’il portait dans son cœur et qu’il transmettait aux autres était plein de tendresse, toujours attentif aux situations réelles des personnes et des familles. En particulier à l’égard des malades et des personnes qui souffrent il nourrissait la prédilection du Cœur du Christ, et c’est précisément de celle-ci qu’a pris origine et forme le projet d’une grande œuvre consacrée au «soulagement de la souffrance». On ne peut pas comprendre ni interpréter comme il se doit cette institution si on la sépare de sa source d’inspiration, qui est la charité évangélique, animée à son tour par la prière.
Très chers amis, Padre Pio repropose tout cela aujourd’hui à notre attention. Les risques de l’activisme et de la sécularisation sont toujours présents ; c’est pourquoi ma visite a également pour de vous confirmer dans la fidélité à la mission héritée de votre bien-aimé père. Beaucoup d’entre vous, religieux, religieuses et laïcs, êtes tellement pris par les mille occupations requises par le service aux pèlerins, ou aux malades de l’hôpital, que vous courez le risque de négliger la chose vraiment nécessaire : écouter le Christ pour accomplir la volonté de Dieu. Lorsque vous vous apercevez que vous êtes proches de courir ce risque, regardez Padre Pio : son exemple, ses souffrances ; et invoquez son intercession, pour qu’il obtienne du Seigneur la lumière et la force dont vous avez besoin pour poursuivre sa mission imprégnée d’amour pour Dieu et de charité fraternelle. Et du ciel, qu’il continue à exercer cette paternité totalement spirituelle qui l’a distingué au cours de son existence terrestre ; qu’il continue à accompagner ses confrères, ses fils spirituels et toute l’œuvre qu’il a commencée. Avec saint François, et la Vierge, qu’il a tant aimée et faite aimer dans ce monde, qu’il veille sur vous tous et vous protège toujours. Et alors, même dans les tempêtes qui peuvent se lever à l’improviste, vous pourrez faire l’expérience du souffle de l’Esprit Saint, qui est plus fort que tout vent contraire et qui pousse la barque de l’Eglise et chacun de nous. Voilà pourquoi nous devons toujours vivre dans la sérénité et cultiver la joie dans notre cœur, en rendant grâce au Seigneur. « Son amour est pour toujours » (Psaume responsorial). Amen !
Inauguration de l´année sacerdotale : Homélie de Benoît XVI
23 juin, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-21332?l=french
Inauguration de l´année sacerdotale : Homélie de Benoît XVI
Texte intégral
ROME, Vendredi 19 juin 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de l’homélie prononcée ce vendredi par Benoît XVI lors des Vêpres de la solennité du Sacré Cœur de Jésus, à l’occasion de l’ouverture de l’année sacerdotale, et du 150e anniversaire de la mort de saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars.
* * *
Chers frères et sœurs,
Dans l’antienne du Magnificat, nous chanterons d’ici peu : «Le Seigneur nous a accueillis dans son cœur – Susceptit nos Dominus in sinum et cor suum». Dans l’Ancien Testament, il est question 26 fois du cœur de Dieu, considéré comme l’organe de sa volonté : c’est par rapport au cœur de Dieu que l’homme est jugé. A cause de la douleur que son cœur éprouve pour les péchés de l’homme, Dieu décide le déluge, mais s’émeut ensuite face à la faiblesse humaine et pardonne. Il y a ensuite un passage vétérotestamentaire dans lequel le thème du cœur de Dieu est exprimé de façon absolument claire : c’est dans le chapitre 11 du livre du prophète Osée, où les premiers versets décrivent la dimension de l’amour avec lequel le Seigneur s’est adressé à Israël à l’aube de son histoire : «Quand Israël était jeune, je l’aimais, et d’Egypte j’appelai mon fils» (v. 1). En vérité, à l’inlassable prédilection divine, Israël répond avec indifférence et même ingratitude. «Mais plus je les appelais – est obligé de constater le Seigneur – plus ils s’écartaient de moi» (v. 2). Toutefois, Il n’abandonne jamais Israël aux mains des ennemis, lit-on au verset 8 car «mon cœur – observe le Créateur de l’univers – en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent».
Le cœur de Dieu frémit de compassion ! Aujourd’hui, en la solennité du Sacré Cœur de Jésus, l’Eglise offre à notre contemplation ce mystère, le mystère du cœur d’un Dieu qui s’émeut et reverse tout son amour sur l’humanité. Un amour mystérieux, qui dans les textes du Nouveau Testament, nous est révélé comme une passion incommensurable de Dieu pour l’homme. Il ne se rend pas face à l’ingratitude et pas même devant le refus du peuple qu’il a choisi ; au contraire, avec une infinie miséricorde, il envoie dans le monde son Fils unique afin qu’il prenne sur lui le destin de l’amour détruit ; afin que, vainquant le pouvoir du mal et de la mort, il puisse rendre la dignité de fils aux êtres humains devenus esclaves par le péché. Tout cela a un prix élevé : le Fils unique du Père s’immole sur la croix : «Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin» (cf. Jn 13, 1). Le symbole de cet amour qui va au-delà de la mort est son côté transpercé par une lance. A cet égard, le témoin oculaire, l’apôtre Jean, affirme : «L’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau» (cf. Jn 19, 34).
Chers frères et sœurs, merci car, répondant à mon invitation, vous êtes venus nombreux à cette célébration par laquelle nous entrons dans l’Année sacerdotale. Je salue Messieurs les cardinaux et les évêques, en particulier le cardinal-préfet et le secrétaire de la Congrégation pour le clergé avec ses collaborateurs, et l’évêque d’Ars. Je salue les prêtres et les séminaristes des divers séminaires et collèges de Rome ; les religieux et les religieuses, ainsi que tous les fidèles. J’adresse un salut spécial à Sa Béatitude Ignace Youssef Younan, patriarche d’Antioche des Syriens, venu à Rome pour me rencontrer et signifier publiquement l’«ecclesiastica communio» que je lui ai accordée.
Chers frères et sœurs, arrêtons-nous ensemble pour contempler le Cœur transpercé du Crucifié. Nous avons écouté à nouveau tout à l’heure, dans la brève lecture tirée de la Lettre de saint Paul aux Ephésiens, que «Dieu, riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ [...] avec lui Il nous a ressuscités et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus» (Ep 2, 4-6). Etre en Jésus Christ c’est déjà être assis dans les Cieux. Dans le cœur de Jésus est exprimé le noyau essentiel du christianisme ; dans le Christ nous a été révélée et donnée toute la nouveauté révolutionnaire de l’Evangile : l’Amour qui nous sauve et nous fait vivre déjà dans l’éternité de Dieu. L’évangéliste Jean écrit : «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle» (3, 16). Son cœur divin appelle alors notre cœur ; il nous invite à sortir de nous-mêmes, à abandonner nos certitudes humaines pour placer notre confiance en Lui, et, suivant son exemple, à faire de nous-mêmes un don d’amour sans réserve.
S’il est vrai que l’invitation de Jésus à «demeurer dans son amour» (cf. 15, 9) s’adresse à chaque baptisé, dans la fête du Sacré-Cœur de Jésus, Journée de sanctification sacerdotale, cette invitation retentit avec une plus grande force pour nous, prêtres, en particulier ce soir, début solennel de l’Année sacerdotale, que j’ai voulu proclamer à l’occasion du 150e anniversaire de la mort du saint curé d’Ars. Il me vient immédiatement à l’esprit une belle et émouvante affirmation, reportée dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, où il dit : «Le sacerdoce est l’amour du Cœur de Jésus» (n. 1589). Comment ne pas rappeler avec émotion que c’est directement de ce Cœur qu’a jailli le don de notre ministère sacerdotal ? Comment oublier que nous, prêtres, sommes consacrés pour servir, humblement et avec autorité, le sacerdoce commun des fidèles ? Notre mission est une mission indispensable pour l’Eglise et pour le monde et elle demande une pleine fidélité au Christ et une union incessante avec Lui ; c’est-à-dire qu’il exige que nous tendions constamment à la sainteté, comme l’a fait saint Jean Marie Vianney. Dans la Lettre qui vous a été adressée à l’occasion de cette année jubilaire particulière, chers frères prêtres, j’ai voulu mettre en lumière certains aspects caractéristiques de notre ministère, en faisant référence à l’exemple et à l’enseignement du saint curé d’Ars, modèle et protecteur de tous les prêtres, et en particulier des curés. Que ma lettre soit pour vous une aide et un encouragement à faire de cette année une occasion propice pour croître dans l’intimité avec Jésus, qui compte sur nous, ses ministres, pour diffuser et consolider son Royaume, pour diffuser son amour, sa vérité. C’est pourquoi, «à l’exemple du saint curé d’Ars, – ainsi ai-je conclu ma Lettre – laissez-vous conquérir par Lui et vous serez vous aussi, dans le monde d’aujourd’hui, des messagers d’espérance, de réconciliation et de paix !».
Se laisser conquérir pleinement par le Christ ! Tel a été le but de toute la vie de saint Paul, vers qui nous avons tourné notre attention au cours de l’Année paulinienne qui touche désormais à son terme ; cela a été l’objectif de tout le ministère du saint curé d’Ars, que nous invoquerons particulièrement durant l’Année sacerdotale ; que cela soit aussi l’objectif principal de chacun de vous. Pour être des ministres au service de l’Evangile, l’étude et une formation pastorale soignée et permanente est certainement utile et nécessaire, mais cette «science de l’amour» que l’on n’apprend que dans le «cœur à cœur» avec le Christ est encore plus nécessaire. En effet, c’est Lui qui nous appelle pour rompre le pain de son amour, pour remettre les péchés et pour guider le troupeau en son nom. C’est précisément pour cela que nous ne devons jamais nous éloigner de la source de l’Amour qui est son Cœur transpercé sur la croix.
Ce n’est qu’ainsi que nous serons en mesure de coopérer avec efficacité au mystérieux «dessein du Père» qui consiste à «faire du Christ le cœur du monde» ! Un dessein qui se réalise dans l’histoire, à mesure que Jésus devient le Cœur des cœurs humains, en commençant par ceux qui sont appelés à être les plus proches de lui, précisément les prêtres. Les «promesses sacerdotales», que nous avons prononcées le jour de notre ordination et que nous renouvelons chaque année, le Jeudi saint, lors de la Messe chrismale, nous rappellent à cet engagement constant. Même nos carences, nos limites et nos faiblesses doivent nous reconduire au Cœur de Jésus. En effet, s’il est vrai que les pécheurs, en le contemplant, doivent apprendre de Lui la nécessaire «douleur des péchés» qui les reconduit au Père, cela vaut encore davantage pour les saints ministres. Comment oublier, à ce propos, que rien ne fait davantage souffrir l’Eglise, Corps du Christ, que les péchés de ses pasteurs, en particulier ceux qui se transforment en «voleurs de brebis» (Jn 10, 1sq), ou parce qu’ils les égarent avec leurs doctrines privées, ou encore parce qu’ils les enserrent dans le filet du péché et de la mort ? Pour nous aussi, chers prêtres, le rappel à la conversion et le recours à la Divine Miséricorde est valable, et nous devons également adresser avec humilité au Cœur de Jésus la demande pressante et incessante pour qu’il nous préserve du risque terrible de faire du mal à ceux que nous sommes tenus de sauver.
Il y a quelques instants, j’ai pu vénérer, dans la Chapelle du Chœur, la relique du saint Curé d’Ars : son cœur. Un cœur enflammé par l’amour divin, qui s’émouvait à la pensée de la dignité du prêtre et qui parlait aux fidèles avec des accents touchants et sublimes, affirmant que «après Dieu, le prêtre est tout ! … Lui-même ne se comprendra bien qu’au ciel» (cf. Lettre pour l’Année sacerdotale, p. 2). Chers frères, cultivons cette même émotion, que ce soit pour exercer notre ministère avec générosité et dévouement, ou pour conserver dans notre âme une véritable «crainte de Dieu» : la crainte de pouvoir priver de tant de bien, par notre négligence ou notre faute, les âmes qui nous sont confiées, ou de pouvoir – que Dieu nous en garde ! – leur faire du mal. L’Eglise a besoin de prêtres saints ; de ministres qui aident les fidèles à faire l’expérience de l’amour miséricordieux du Seigneur et qui en soient des témoins convaincus. Dans l’adoration eucharistique, qui suivra la célébration des vêpres, nous demanderons au Seigneur qu’il enflamme le cœur de chaque prêtre de cette «charité pastorale» capable d’assimiler son «moi» personnel à celui de Jésus Prêtre, de manière à pouvoir l’imiter dans l’auto-donation la plus complète. Que la Vierge Mère nous obtienne cette grâce ; Elle dont nous contemplerons demain avec une foi vive le Cœur Immaculé. Le saint curé d’Ars nourrissait à son égard une dévotion filiale, si bien qu’en 1836, en avance sur la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, il avait déjà consacré sa paroisse à Marie «conçue sans péché». Et il garda l’habitude de renouveler souvent cette offrande de la paroisse à la Sainte Vierge, en enseignant aux fidèles qu’«il suffit de s’adresser à elle pour être exaucés», pour la simple raison qu’elle «désire surtout nous voir heureux». Que la Vierge Sainte, notre Mère, nous accompagne en l’Année sacerdotale que nous commençons aujourd’hui, afin que nous puissions être des guides solides et éclairés pour les fidèles que le Seigneur confie à nos soins pastoraux. Amen !
bonne nuit
23 juin, 2009Saint Clément de Rome: « Le chemin qui conduit à la vie »
23 juin, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090623
Le mardi de la 12e semaine du Temps Ordinaire : Mt 7,6-6#Mt 7,12-14
Commentaire du jour
Saint Clément de Rome, pape de 90 à 100 environ
Lettre aux Corinthiens, § 36-38 (trad. bréviaire)
« Le chemin qui conduit à la vie »
Voici quel est le chemin, mes bien-aimés, par lequel nous avons trouvé le salut : Jésus Christ, le grand prêtre qui présente nos offrandes, le protecteur et le soutien de notre faiblesse (He 10,20; 7,27; 4,15). Par lui nous fixons nos regards sur les hauteurs des cieux ; par lui nous contemplons comme dans un miroir le visage pur et sublime du Père ; par lui se sont ouverts les yeux de notre coeur ; par lui notre intelligence bornée et ténébreuse s’épanouit à la lumière ; par lui, le Maître a voulu nous faire goûter la connaissance immortelle, lui qui est « lumière éclatante de la gloire du Père…, placé bien au-dessus des anges, car il possède par héritage un nom bien plus grand que les leurs » (He 1,3-4)…
Considérons notre corps : la tête n’est rien sans les pieds, et de même les pieds ne sont rien sans la tête. Les moindres de nos membres sont nécessaires et bienfaisants pour le corps entier ; et même, tous servent le salut du corps entier en collaborant dans une soumission qui les unifie (1Co 12,12s). Assurons donc le salut du corps entier que nous formons dans le Christ Jésus, et que chacun se soumette à son prochain, selon le charisme que celui-ci a reçu. Que le fort se préoccupe du faible, que le faible respecte le fort ; que le riche subventionne le pauvre, que le pauvre rende grâce à Dieu qui lui a donné quelqu’un pour compenser son indigence. Que le sage montre sa sagesse non par des paroles, mais par de bonnes actions ; que l’humble ne se rende pas témoignage à lui-même, mais qu’il en laisse le soin à un autre. Que celui qui est chaste dans sa chair ne s’en vante pas, sachant que c’est un autre qui lui accorde la continence.
Songeons donc, mes frères, de quelle matière nous sommes nés ; qu’étions-nous donc, quand nous sommes entrés dans le monde ? A partir de quel tombeau, de quelle obscurité, celui qui nous a façonnés et créés nous a-t-il introduits dans ce monde qui lui appartient ? Car il avait préparé ses bienfaits avant même notre naissance. Puisque nous tenons de lui tout cela, nous devons lui rendre grâce pour tout.
Icone du Christ ressuscité
22 juin, 2009L’icone du Christ ressuscité, voulue pour se rappeller des 25 ans de la Paroisse, est le témoignage d’une forte foi chrétienne, qui a soutenu le chemin pastorale fait avec les gens ; il continuera à être point de référence autoconvaincue pour rejoindre des nouveaux poteaux, vers lesquels elle est incamminata toute la Comunnauté de Saint Maria des Roses.
DORMITION DE LA MÈRE DE DIEU
22 juin, 2009du site:
http://www.pagesorthodoxes.net/fetes/dormition1.htm
du site « Pages Ortodoxes »:
DORMITION DE LA MÈRE DE DIEU
MÉDITATION SUR LA FÊTE
AVEC LE PÈRE LEV GILLET
La troisième des grandes fêtes d’été est la commémoration de la mort de la Bienheureuse Vierge Marie, appelée en langage liturgique la » Dormition » de Notre-Dame [64]. C’est, du point de vue liturgique, la plus importante des fêtes de la Vierge. Elle est précédée par un jeûne de deux semaines, le » Carême de la Mère de Dieu « , analogue à celui qui précède la fête de Saint Pierre et Saint Paul ; ce carême commence le 1er août et dure jusqu’au 14 août inclus. La fête elle-même a lieu le 15 août.
Beaucoup de traits de cette fête sont empruntés à d’autres fêtes de la Vierge. Ainsi l’évangile de matines est celui qui relate la visite de Marie à Élisabeth (Lc 1, 39-56). L’épître (Ph 2, 5-11) et l’évangile (Lc 10, 38-43 – 11, 27-28) de la liturgie sont ceux que nous lisons le 8 septembre, le jour de la Nativité de Marie ; nous prions nos lecteurs de se reporter à ce que nous avons déjà dit de ces textes [65]. On remarquera que les portions de l’Écriture lues le 15 août ne font aucune allusion à la mort de la Sainte Vierge. C’est dans les chants des vêpres et des matines qu’il faut chercher la signification particulière que l’Église attribue à la fête du 15 août.
Cette signification est double. Elle se trouve exactement exprimée dans cette phrase chantée aux vêpres : » La source de vie est mise au sépulcre et son tombeau devient l’échelle du ciel « . La première partie de la phrase – » la source de vie est mise au sépulcre » – indique que nous commémorons la mort de la très sainte Vierge. Si nous célébrons pieusement, chaque année, les anniversaires de la mort du Précurseur, des apôtres et des martyrs, à plus forte raison célébrons-nous la mort de la Mère de Dieu, qui est aussi notre mère, et qui dépasse en sainteté et en gloire tous les élus [66]. Mais la fête du 15 août est plus que la commémoraison de la mort de Marie. La deuxième partie de la phrase dit : » … et son tombeau devient l’échelle du ciel « . La tombe de quiconque est mort dans le Christ est, d’une certaine manière, une échelle qui conduit au ciel. Cependant le cas de Marie est exceptionnel. Les textes liturgiques que nous chantons impliquent autre chose : » Ouvrez larges vos portes et… accueillez la Mère de la lumière intarrissable… Car, en ce jour, le ciel ouvre son sein pour la recevoir… Les anges chantent ta très sainte Dormition… que nous fêtons avec foi… Que tout fils de la terre tressaille en esprit… et célébre dans la joie la vénérable Assomption de la Mère de Dieu « . On le voit, il ne s’agit pas seulement de la réception de l’âme de Marie dans le ciel. Quoique la fête du 15 août ne porte pas, dans le calendrier liturgique byzantin, le nom de fête de l’Assomption (comme c’est le cas dans l’Église latine), nos textes expriment la croyance en l’assomption corporelle de Marie. Selon cette croyance, le corps de Marie n’a pas connu la corruption qui suit la mort ; il n’est pas resté dans le tombeau ; Marie ressuscitée a été transportée au ciel par les anges (l’Assomption diffère de l’Ascension en ce que le Christ s’est élevé lui-même au ciel).
L’Assomption de Marie est située en dehors – et au-dessus – de l’histoire. La croyance en l’Assomption ne s’appuie ni sur un récit biblique, ni sur des témoignages historiques scientifiquement recevables [67]. Elle n’a été l’objet d’aucune définition dogmatique. L’Église n’a, jusqu’ici, imposé à aucun fidèle d’affirmer le fait de l’Assomption corporelle de Marie. Mais, si l’affirmation (intérieure ou extérieure) n’est pas exigée par l’Église, on peut dire que la conscience orthodoxe considérerait la négation active de l’Assomption non seulement comme une témérité, mais comme un blasphème. D’ailleurs, comment nier un fait qui n’est susceptible d’aucune vérification historique ? La croyance en l’Assomption ne se fonde pas sur des preuves documentaires. La conscience catholique, éclairée par le Saint-Esprit, s’est peu-à-peu persuadée que, si » le salaire du péché, c’est la mort (Rm 6,23) « , Marie a dû remporter sur la mort une victoire spéciale [69]. Ainsi que Jésus (et toutes proportions gardées), elle a été glorifiée dans son corps. C’est cette glorification de la toute pure et toute sainte Mère de Dieu dans son âme et dans sa chair – et non point tel ou tel symbolisme matériel et telles ou telles circonstances historiques – qui constitue l’objet de la fête du 15 août.
L’Assomption est la fête, non seulement de Marie, mais de toute la nature humaine. Car, en Marie, la nature humaine a atteint sa fin. Une semaine après le début de l’année liturgique nous célébrons la naissance de la très Sainte Vierge. Deux semaines avant la fin de l’année liturgique, nous célébrons la mort et la glorification de Marie. Ainsi, associé et subordonné au cycle de la vie de Jésus, le cycle de la vie de Marie manifeste le destin et le développement d’une nature humaine entièrement fidèle à Dieu. Avec Marie, c’est le genre humain qui est emporté et reçu au ciel. Marie a des privilèges qui ne peuvent pas être les nôtres. Mais ce parfait épanouissement de la grâce en Marie, que nous admirons le 15 août, nous suggère quelle pourrait être la ligne de développement d’une âme qui s’appliquerait à faire fructifier en elle-même les grands dons reçus au cours de l’année liturgique, – le don de Noël, le don de Pâques, le don de la Pentecôte.
NOTES
[64] Les origines de cette fête sot assez obscures. Elle était, en Palestine, célébrée le 15 août dès avant l’an 500. Les Égyptiens la célébraient aussi, mais le 18 janvier. L’observance du 18 janvier passa d’Égypte en Gaule au IV e siècle. Parmi les Grecs, les uns suivaient l’usage palestiniens, les autres l’usage égyptien. Au VII e siècle, l’empereur byzantin Maurice fixa définitivement la fête au 15 août.
[65] Voir chapitre I du tome I.
[66] Nous ne savons ni quand ni quand ni où Marie mourut. Il existait à cet égard deux traditions dans l’antiquité : d’après l’une, Marie serait morte à Jérusalem ; d’après l’autre, elle serait morte à Éphèse.
[67] Certains écrits attribués à l’apôtre Jean, à Meliton de Sardes et à Denys l’Aréopagite proclament l’Assomption de Marie. Mais ces écrits sont apocryphes et datent au plus tôt du Ve siècle. Des sermons de Saint André de Crète et de Saint Jean Damascène parlent aussi de l’Assomption. Mais ces productions du haut moyen âge byzantin, si intéressantes et édifiantes du point de vue spirituel, n’ont aucune autorité sur le plan historique. Nous n’avons pas, relativement à l’Assomption de Marie, ce que nous avons par rapport à la Résurrection de Jésus ; à savoir, des témoignages contemporains, directs et concordant.
[68] Rm 6, 23.
[69] Marie était une créature unique, aussi rapprochée de Dieu qu’il est possible à un être créé. La chair de Jésus était entièrement et seulement la chair de Marie.
Extrait du livre L’An de grâce du Seigneur,
signé « Un moine de l’Église d’Orient »,
Éditions AN-NOUR (Liban) ;
Éditions du Cerf, 1988.