Mat-08,23-He calms a storm_Il calme une tempete (Mc 4,35-41)
20 juin, 2009Mat-08,23-He calms a storm_Il calme une tempete (Mc 4,35-41)
http://www.artbible.net/3JC/-Mat-08,23-He%20calms%20a%20storm_Il%20calme%20une%20tempete/index.html
Mat-08,23-He calms a storm_Il calme une tempete (Mc 4,35-41)
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http://www.homelies.fr/homelie,12e.dimanche.du.temps.ordinaire,2455.html
12e dimanche du Temps Ordinaire
dimanche 21 juin 2009
Famille de saint Joseph Juin 2009
Homélie
Rien ne distingue physiquement Notre-Seigneur d’un autre homme. A en juger au programme de ses journées et aux nuits passées en prière, il est certes particulièrement résistant ; mais il a néanmoins besoin de repos comme tout le monde. La journée de prédication l’a épuisé ; aussi s’endort-il sans tarder sur le coussin – à vrai dire très dur – dont se servaient les rameurs dans les barques de pécheurs de l’époque. Il dort même si profondément, que ni le hurlement du vent soufflant en tempête, ni le fracas des vagues malmenant le frêle embarquement, ne troublent son mystérieux sommeil.
A bout de ressources, craignant d’être à chaque instant engloutis par cette mer déchaînée, « ses compagnons le réveillent » tout angoissés, et lui crient leur détresse : « Maître nous sommes perdus : cela ne te fait rien ? ». Etonnement et reproches se mélangent dans ce cri qui semble l’ultime recours de ces hommes, pourtant habitués à affronter les tempêtes subites et redoutables de ce lac au microclimat capricieux. Répondant aussitôt à leur appel de détresse, Jésus se lève, et avec une autorité souveraine, « il interpelle le vent avec vivacité ». Saint Marc vient d’utiliser le même verbe que celui par lequel il décrivait la prise de pouvoir de Jésus sur les démons. Poursuivant son action, Jésus s’adresse également à la mer comme à une altérité personnelle, pour lui imposer le silence. Et les éléments obéissent instantanément, comme s’ils reconnaissaient la voix de leur Maître. On imagine sans peine la stupeur de ces pécheurs ! Non seulement les démons, mais même « le vent et la mer lui obéissent ! ».
En évoquant cet épisode, la liturgie de ce jour nous encourage à découvrir nous aussi par la foi, celui qui est présent à l’ordinaire de nos journées si souvent bousculées. Certes sa présence est à ce point discrète qu’il semble dormir ; pourtant lui seul a autorité sur les forces du mal qui nous accablent. Comme le rappelait le pape Benoît XVI lors de sa récente visite pastorale en Pologne : « Jésus se tait, mais il agit ». Comment en effet celui qui « retient la mer quand elle jaillit du sein de l’abîme », qui la « lange de nuage » comme une mère le ferait pour son enfant, qui « fait de la nuée son vêtement et lui impose des limites » (1ère lect.), comment pourrait-il être menacé par une bourrasque, aussi impressionnante fût-elle à nos yeux ? « C’est au cœur des tempêtes qu’il nous cherche le plus » écrivait Saint Thérèse d’Avila en guise d’encouragement, à des carmélites soumises à de rudes épreuves. Mais comme il nous est difficile de discerner la présence rassurante de Notre-Seigneur, dans nos barques ballotées sur les flots en furie de nos vies en proie à tant de difficultés !
Les tempêtes sont multiples autour de nous et en nous : sans parler des conflits internationaux, pensons aux drames qui menacent la vie de notre entourage : divorce, chômage, accident de travail, maladie, deuil. Pour les uns ces événements seront source de révolte ; pour d’autres au contraire : occasion de réflexion, d’intériorisation, de conversion. Comment réagissons-nous lorsque des personnes de notre voisinage se débattent contre des vents contraires ? Prenons-nous prudemment nos distances ? Ou avons-nous le courage de leur proposer notre aide ? C’est en effet à travers cette disponibilité et cette proximité bienveillantes que nous leur permettons d’entrevoir le visage d’un Dieu proche, présent à leurs côtés malgré l’apparent abandon du ciel. Cependant, pour pouvoir réagir ainsi, il faut sans doute avoir assumé auparavant nos propres tempêtes ; avoir découvert au cœur des tourments de notre propre vie, la présence du Ressuscité, du Vainqueur des mille morts qui nous menacent.
Remarquons bien qu’avant d’être dans la tempête, Jésus est dans la barque de Pierre. Si cette barque – qui représente l’Eglise – résiste aux assauts de la mer démontée, c’est précisément parce qu’elle porte en elle le Maître du temps et de l’histoire, celui sur qui la mort n’a plus aucun pouvoir, car il est déjà « passé sur l’autre rive ». Dès lors que « le Christ est mort pour tous » – donc aussi pour moi – les vivants peuvent se décentrer d’eux-mêmes et se confier à lui, qui « est mort et ressuscité pour eux » (2nd lect.). Car si par la foi et le baptême, nous sommes « en Jésus-Christ », nous croyons que « nous sommes devenus une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né » (Ibid.). Mais qu’il est difficile de vivre en citoyen du Royaume, au cœur d’un monde qui se moque toujours plus ouvertement de notre espérance ! C’est pourquoi il est indispensable de demeurer dans la barque de Pierre ; et aussi dans la barque intérieure de notre cœur : là où Jésus « dort sur le coussin à l’arrière ». Pour éviter de le réveiller inutilement et de lui faire des reproches comme les apôtres, il est bon de méditer longuement ses paroles pour nous les approprier profondément – « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? »
Jésus en effet a déjà victorieusement traversé toutes nos tempêtes. La mer, symbole de la mort menaçante, ce sont en effet les pharisiens, scribes, sadducéens, hérodiens qui s’acharnent contre lui. Dans quelques mois, au moment le plus dramatique de leur complot meurtrier, alors que les disciples attendront désespérément que leur Maître produise un acte de puissance, que fera Jésus ? Il dormira ! Non plus sur un coussin, mais sur le bois de la croix, attendant avec confiance que son Père le réveille du sommeil de la mort, pour « conduire au port qu’ils désiraient » (Ps 106) tous ceux qui auront mis leur foi en lui.
« Seigneur Esprit Saint, mémoire vivante de Dieu en nos cœurs, aide-nous à nous souvenir de la présence discrète de Jésus à nos côtés, afin que nous ayons l’audace de prendre autorité en son Nom, sur les forces adverses qui se déchaînent contre la frêle embarcation de nos vies. Nous pourrons alors rendre grâce au Père de tout notre cœur, pour la liberté nouvelle qu’il nous offre en son Fils bien-aimé, Jésus-Christ Notre-Seigneur. »
Père Joseph-Marie
du site (2 lien):
http://www.bible-service.net/site/436.html
http://www.bible-service.net/site/376.html
12° dimanche du Temps Ordinaire (21 juin 2009)
Dans le livre de Job, le Seigneur dompte la mer : » Tu viendras jusqu’ici ! Tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots ! » Dans le psaume, il vient au secours des marins qui affrontent la tempête : » Il les a tirés de la détresse, réduisant la tempête au silence, faisant taire les vagues « . Ces textes introduisent l’évangile de ce jour où Jésus calme la tempête. St Paul invite les chrétiens à devenir dans le Christ des créatures nouvelles.
• Job 38,1…11
Le livre de Job est une puissante réflexion sur la souffrance et plus particulièrement sur la souffrance de l’innocent. Accablé de toutes sortes de maux, Job est accablé en plus par les reproches de ses amis et par leur justification maladroite de Dieu. Dieu est juste disent-ils, il récompense les bons et punit les méchants. Job ne constate pas cela dans sa propre vie et il s’en plaint à Dieu, mais Dieu semble faire la sourde oreille.
Dans l’extrait d’aujourd’hui, situé à la fin du livre, Dieu répond enfin à Job. Cette réponse se fait en deux temps. Dieu invite tout d’abord Job à détourner son regard de ses malheurs et à regarder la grandeur et la beauté de la création. Job découvre qu’aucun être humain ne peut saisir la majesté de Dieu et la profondeur de son plan d’amour pour les hommes. Dans un deuxième temps, Dieu désavoue les amis de Job. Croyant défendre Dieu, ils ont parlé un peu légèrement de la souffrance et de la volonté de Dieu.
Le court extrait d’aujourd’hui est tiré du premier discours de Dieu qui se présente comme le vainqueur du mal. Celui-ci est symbolisé par la mer personnifiée. L’auteur en décrit la naissance à partir de l’abîme, cet autre symbole du mal et du chaos. Dieu s’occupe de la mer comme d’un enfant en lui donnant des langes et des vêtements appropriés. Comme un bon père, il fixe des limites à sa turbulence. La puissance destructrice de ses flots doit être canalisée.
• Psaume 106
Le psaume donne la parole à des personnes qui ont eu la vie sauve grâce à l’intervention de Dieu. On nous présente successivement des caravaniers perdus dans le désert, puis des prisonniers dans cachot, puis des malades et enfin des marins ballottés sur une mer en furie. L’extrait d’aujourd’hui est tiré de cette partie. Il entre en résonance avec le texte de Job et l’évangile de la tempête apaisée.
Les hommes de la Bible attribuent tout à Dieu, aussi bien la mer calme et paisible que l’ouragan, qui fait monter le bateau jusqu’au ciel puis le fait retomber dans les abîmes, de quoi rendre malade le marin le plus chevronné.
• 2 Corinthiens 5,14-17
Dans ce passage, nous comprenons mieux à quelle source Paul puise tout son dynamisme missionnaire : « L’amour du Christ nous saisit. » L’amour est donc le moteur de sa vie et de son apostolat ; mais cet amour n’est pas tellement le sien que celui du Christ qui a donné sa vie pour tous les hommes.
La solidarité entre les croyants et le Christ est exprimée à l’aide de formules des premières confessions de foi que Paul a reçues de la Tradition chrétienne. L’expression « pour nous » met en relation la mort de Jésus avec notre délivrance, notre salut. « Pour nous » signifie en notre faveur.
Transformés par la mort du Christ, les croyants accèdent à un nouveau mode de connaissance qui n’est plus la connaissance selon la chair ; cela signifie jeter sur le Christ un regard d’homme pécheur. À cette connaissance selon la chair s’opposent une nouvelle création et une réalité toute neuve qui découle de la mort du Christ. Au centre de cette nouvelle création, il y a précisément l’homme, tel un nouveau roi « né » dans le Christ pour une vie nouvelle dans la justice et la sainteté.
• Marc 4,35-41
À la tombée de la nuit, Jésus emmène ses disciples de l’autre côté du lac de Tibériade. Le lac n’est pas bien large, mais des coups de vent venant des hauteurs du Golan peuvent rendre la traversée dangereuse. Il y a plus que cela. De l’autre côté du lac habitent des païens. Le premier homme que le groupe de disciples y rencontre est un énergumène qui héberge une légion de démons et qui loge dans les tombeaux. Près de lui se trouve un troupeau de porcs, animaux impurs par excellence pour les juifs.
Jésus n’a pas peur de cette traversée et s’endort paisiblement sur le coussin à l’arrière de la barque. Il n’en va pas de même avec ses compagnons qui réveillent Jésus quand éclate la tempête. Ils se permettent de faire des reproches à leur maître. Jésus ne leur répond pas, mais il parle au vent et à la mer. Il fait comme Dieu dans le livre de Job : » Ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots » ou comme dans le psaume 106 : » Il réduit la tempête au silence et fait taire les vagues « .
Après avoir parlé au vent et à la mer et les avoir ramenés au calme, Jésus ramène également le calme chez ses disciples. Apaisant leur peur, il les invite à la foi. Celle-ci est une confiance absolue en Jésus. La peur abandonne les disciples et laisse la place à la crainte. En langage biblique, la crainte et la peur ne sont pas synonymes. Les disciples frissonnent au contact d’un mystère qui les dépasse. Ils découvrent un maître qui dispose de pouvoirs venus de Dieu et ils se posent des questions à son sujet. On ne nous explique pas comment, sur un aussi petit bateau, les disciples peuvent discuter entre eux sans que Jésus les entende. L’essentiel est que le lecteur de l’évangile entende la question des disciples et se la pose à son tour : » Qui est-il donc pour que même la mer et le vent lui obéissent ? » Qui est-il donc celui qui commande aux éléments avec une autorité qui n’appartient qu’à Dieu ?
du site:
http://www.zenit.org/article-21297?l=french
Audience générale du 17 juin 2009 : Les frères Cyrille et Méthode
Texte intégral
ROME, Mercredi 17 juin 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, place Saint-Pierre.
* * *
Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd’hui des saints Cyrille et Méthode, frères de sang et dans la foi, appelés apôtres des slaves. Cyrille naquit à Thessalonique, du magistrat impérial Léon en 826/827 : il était le plus jeune de sept fils. Enfant, il apprit la langue slave. A l’âge de quatorze ans, il fut envoyé à Constantinople pour y être éduqué et fut le compagnon du jeune empereur Michel III. Au cours de ces années, il fut introduit aux diverses matières universitaires, parmi lesquelles la dialectique, ayant comme maître Photios. Après avoir refusé un brillant mariage, il décida de recevoir les ordres sacrés et devint « bibliothécaire » auprès du patriarcat. Peu après, désirant se retirer dans la solitude, il alla se cacher dans un monastère, mais il fut bientôt découvert et on lui confia l’enseignement des sciences sacrées et profanes, une fonction qu’il accomplit si bien qu’elle lui valut le surnom de « philosophe ». Entre-temps, son frère Michel (né aux alentours de 815), après une carrière administrative en Macédoine, abandonna le monde vers 850 pour se retirer dans la vie monastique sur le mont Olympe en Bithynie, où il reçut le nom de Méthode (le nom monastique devait commencer par la même lettre que le nom de baptême) et devint higoumène du monastère de Polychron.
Attiré par l’exemple de son frère, Cyrille aussi décida de quitter l’enseignement et de se rendre sur le Mont Olympe pour méditer et prier. Quelques années plus tard, cependant (vers 861), le gouvernement impérial le chargea d’une mission auprès des khazars de la Mer d’Azov, qui demandèrent que leur soit envoyé un homme de lettres qui sache dialoguer avec les juifs et les sarrasins. Cyrille, accompagné de son frère Méthode, s’arrêta longuement en Crimée, où il apprit l’hébreu. Là, il rechercha également le corps du pape Clément Ier, qui y avait été exilé. Il trouva sa tombe, et lorsque son frère reprit le chemin du retour, il porta avec lui les précieuses reliques. Arrivés à Constantinople, les deux frères furent envoyés en Moravie par l’empereur Michel III, auquel le prince moldave Ratislav avait adressé une requête précise : « Notre peuple – lui avait-il dit – depuis qu’il a rejeté le paganisme, observe la loi chrétienne ; mais nous n’avons pas de maître qui soit en mesure de nous expliquer la véritable foi dans notre langue ». La mission connut très vite un succès insolite. En traduisant la liturgie dans la langue slave, les deux frères gagnèrent une grande sympathie auprès du peuple.
Toutefois, cela suscita à leur égard l’hostilité du clergé franc, qui était arrivé précédemment en Moravie et qui considérait le territoire comme appartenant à sa juridiction ecclésiale. Pour se justifier, en 867, les deux frères se rendirent à Rome. Au cours du voyage, ils s’arrêtèrent à Venise, où eut lieu une discussion animée avec les défenseurs de ce que l’on appelait l’« hérésie trilingue » : ceux-ci considéraient qu’il n’y avait que trois langues dans lesquelles on pouvait licitement louer Dieu : l’hébreu, le grec et le latin. Bien sûr, les deux frères s’opposèrent à cela avec force. A Rome, Cyrille et Méthode furent reçus par le pape Adrien II, qui alla à leur rencontre en procession, pour accueillir dignement les reliques de saint Clément. Le pape avait également compris la grande importance de leur mission exceptionnelle. A partir de la moitié du premier millénaire, en effet, les slaves s’étaient installés en très grand nombre sur ces territoires placés entre les deux parties de l’Empire romain, l’oriental et l’occidental, entre lesquels il existait déjà des tensions. Le pape comprit que les peuples slaves auraient pu jouer le rôle de pont, contribuant ainsi à maintenir l’union entre les chrétiens de l’une et l’autre partie de l’Empire. Il n’hésita donc pas à approuver la mission des deux Frères dans la Grande Moravie, en acceptant l’usage de la langue slave dans la liturgie. Les livres slaves furent déposés sur l’autel de Sainte-Marie de Phatmé (Sainte Marie Majeure) et la liturgie en langue slave fut célébrée dans les Basiliques Saint-Pierre, Saint-André, Saint-Paul.
Malheureusement, à Rome, Cyrille tomba gravement malade. Sentant la mort s’approcher, il voulut se consacrer entièrement à Dieu comme moine dans l’un des monastère grecs de la Ville (probablement près de Sainte-Praxède) et prit le nom monastique de Cyrille (son nom de baptême était Constantin). Il pria ensuite avec insistance son frère Méthode, qui entre-temps avait été consacré évêque, de ne pas abandonner la mission en Moravie et de retourner parmi ces populations. Il s’adressa à Dieu à travers cette invocation : « Seigneur, mon Dieu…, exauce ma prière et conserve dans la fidélité le troupeau auquel tu m’avais envoyé… Libère-les de l’hérésie des trois langues, rassemble-les tous dans l’unité, et rends le peuple que tu as choisi concorde dans la véritable foi et dans la droite confession ». Il mourut le 14 février 869.
Fidèle à l’engagement pris avec son frère, Méthode revint en 870 en Moravie et en Pannonie (aujourd’hui la Hongrie), où il retrouva à nouveau la violente aversion des missionnaires francs qui l’emprisonnèrent. Il ne perdit pas courage et lorsqu’il fut libéré en 873, il se prodigua activement dans l’organisation de l’Eglise, en suivant la formation d’un groupe de disciples. Ce fut grâce à eux que la crise qui se déchaîna à la mort de Méthode, qui eut lieu le 6 avril 885, put être surmontée : persécutés et mis en prison, certains de ces disciples furent vendus comme esclaves et conduits à Venise, où ils furent rachetés par un fonctionnaire constantinopolitain, qui leur permit de repartir dans les pays des slaves balkaniques. Accueillis en Bulgarie, ils purent poursuivre la mission commencée par Méthode, en diffusant l’Evangile dans la « terre de la Rus’ ». Dieu, dans sa mystérieuse providence, utilisait ainsi la persécution pour sauver l’œuvre des saints frères. De cette dernière, il reste également la documentation littéraire. Il suffit de penser à des œuvres telles que l’Evangéliaire (épisodes liturgiques du Nouveau Testament), le Psautier, différents textes liturgiques en langue slave, auxquels travaillèrent les deux frères. Après la mort de Cyrille, on doit à Méthode et à ses disciples, entre autres, la traduction de toute l’Ecriture Sainte, le Nomocanon et le Livre des Pères.
Voulant à présent résumer brièvement le profil spirituel des deux frères, on doit tout d’abord remarquer la passion avec laquelle Cyrille aborda les écrits de saint Grégoire de Nazianze, apprenant à son école la valeur de la langue dans la transmission de la Révélation. Saint Grégoire avait exprimé le désir que le Christ parle à travers lui : « Je suis le serviteur du Verbe, c’est pourquoi je me mets au service de la Parole ». Voulant imiter Grégoire dans ce service, Cyrille demanda au Christ de vouloir parler en slave à travers lui. Il introduit son œuvre de traduction par l’invocation solennelle : « Ecoutez, ô vous tous les peuples slaves, écoutez la Parole qui vint de Dieu, la Parole qui nourrit les âmes, la Parole qui conduit à la connaissance de Dieu ». En réalité, déjà quelques années avant que le prince de Moravie ne demande à l’empereur Michel III l’envoi de missionnaires dans sa terre, il semble que Cyrille et son frère Méthode, entourés d’un groupe de disciples, travaillaient au projet de recueillir les dogmes chrétiens dans des livres écrits en langue slave. Apparut alors clairement l’exigence de nouveaux signes graphiques, plus proches de la langue parlée : c’est ainsi que naquit l’alphabet glagolitique qui, modifié par la suite, fut ensuite désigné sous le nom de « cyrillique » en l’honneur de son inspirateur. Ce fut un événement décisif pour le développement de la civilisation slave en général. Cyrille et Méthode étaient convaincus que chaque peuple ne pouvait pas considérer avoir pleinement reçu la Révélation tant qu’il ne l’avait pas entendue dans sa propre langue et lue dans les caractères propres à son alphabet.
C’est à Méthode que revient le mérite d’avoir fait en sorte que l’œuvre entreprise par son frère ne soit pas brusquement interrompue. Alors que Cyrille, le « Philosophe », avait tendance à la contemplation, il était plutôt porté vers la vie active. C’est grâce à cela qu’il put établir les présupposés de l’affirmation successive de ce que nous pourrions appeler l’« idée cyrillo-méthodienne » : celle-ci accompagna les peuples slaves pendant les diverses périodes historiques, favorisant le développement culturel, national et religieux. C’est ce que reconnaissait déjà le pape Pie XI dans la Lettre apostolique Quod Sanctum Cyrillum, dans laquelle il qualifiait les deux frères : « fils de l’Orient, de patrie byzantine, grecs d’origine, romains par leur mission, slaves pour leurs fruits apostoliques » (AAS 19 [1927] 93-96). Le rôle historique qu’ils jouèrent a ensuite été officiellement proclamé par le pape Jean-Paul II qui, dans la Lettre apostolique Egregiae virtutis viri, les a déclarés co-patrons de l’Europe avec saint Benoît (AAS 73 [1981] 258-262). En effet, Cyrille et Méthode constituent un exemple classique de ce que l’on indique aujourd’hui par le terme d’« inculturation » : chaque peuple doit introduire dans sa propre culture le message révélé et en exprimer la vérité salvifique avec le langage qui lui est propre. Cela suppose un travail de « traduction » très exigeant, car il demande l’identification de termes adaptés pour reproposer, sans la trahir, la richesse de la Parole révélée. Les deux saints Frères ont laissé de cela un témoignage au plus haut point significatif, vers lequel l’Eglise se tourne aujourd’hui aussi, pour en tirer son inspiration et son orientation.
Le pape a ensuite résumé la catéchèse en plusieurs langues. Voici ce qu’il a dit en français :
Chers frères et sœurs,
Les saints Cyrille et Méthode, nés au début du neuvième siècle, ont eu une mission exceptionnelle parmi les peuples slaves. Cyrille apprit des écrits de saint Grégoire de Nazianze la valeur de la langue dans la transmission de la Révélation. Voulant imiter Grégoire, il demanda au Christ de bien vouloir parler slave par son intermédiaire. Cyrille et Méthode ont traduit la liturgie en langue slave et ils ont travaillé à recueillir les dogmes chrétiens dans des livres écrits dans cette même langue. Alors apparut clairement l’exigence de nouveaux signes graphiques plus fidèles à la langue parlée. Ainsi naquit l’alphabet appelé «cyrillique» en l’honneur de son inspirateur. Ce fut un événement décisif pour le développement de la civilisation slave en général. Cyrille et Méthode étaient convaincus que les peuples ne pouvaient recevoir pleinement la Révélation tant qu’ils ne l’avaient pas entendue dans leur propre langue et lue dans les caractères de leur alphabet.
Cyrille et Méthode représentent un exemple classique de ce qu’on appelle aujourd’hui « inculturation ». Chaque peuple doit introduire dans sa culture le message révélé et en exprimer la vérité salvifique avec le langage qui lui est propre. Le pape Jean-Paul II a proclamé Cyrille et Méthode co-patrons de l’Europe, avec saint Benoît.
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de langue française. Je salue particulièrement les paroisses et les jeunes ainsi que les étudiants de Nice. Que le témoignage des saints Cyrille et Méthode soit pour vous une source de lumière et d’espérance afin que vous demeuriez fidèles à la foi que vous avez reçue. Avec ma Bénédiction apostolique !
du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090620
Mémoire du Coeur immaculé de Marie : Lc 2,41-51
Commentaire du jour
Saint Maximilien Kolbe (1894-1941), franciscain, martyr
Conférences du 5/7/1936, 3 et 4/9/1937, 14/5/1936 (trad. Entretiens spirituels inédits, Lethieulleux 1974, p. 88)
« Voici ta mère » (Jn 19,27)
Efforçons-nous d’aimer le Seigneur Jésus avec le coeur de l’Immaculée, de le recevoir avec son coeur, de le louer avec ses attitudes à elle, de réparer, remercier, même si nous ne le comprenons pas, cependant c’est la réalité. C’est par son coeur, par ses attitudes que nous louons le Seigneur Jésus. Si vraiment c’est elle qui aime et glorifie Jésus par nous, alors nous sommes ses instruments.
Elle seule va nous apprendre comment aimer le Seigneur Jésus, bien mieux, sans comparaison, que tous les livres et tous les maîtres. Elle nous apprend à l’aimer comme elle l’aime. Et tout notre effort doit tendre à ce qu’elle seule aime le Seigneur Jésus avec notre coeur.
Seule l’âme possédée par l’amour de Dieu retire d’elle tout ce qui l’encombre. Tout se concentre sur l’amour de Dieu. Et maintenant qui donc aime plus Jésus pauvre et crucifié, dans la crèche, que la Mère très sainte ! Personne au monde, même parmi les anges, n’a aimé et n’aime aussi ardemment le Seigneur Jésus que la Mère de Dieu… L’Immaculée est l’épanouissement de l’amour divin dans nos âmes et le moyen de nous approcher du coeur de Jésus.