Le Temps Ordinaire (liturgie)
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Le Temps Ordinaire (liturgie)
On nomme aussi le Temps ordinaire parfois « Temps de l’Eglise ». Il se déploie à partir de la fin du temps de Noël (le baptême du Seigneur) au début du Carême (mercredi des Cendres) et
reprend de la Pentecôte à la fin de l’année liturgique.
Ce temps liturgique très long est une sorte de retour au quotidien. Attention toutefois ! Non pas un quotidien rendu à sa banalité, mais un quotidien redécouvert et renouvelé.
Durant cette période l’Eglise continue à célébrer, dimanche après dimanche, le mystère de la mort et de la résurrection du Christ.
Pourquoi l’appellation
« Temps ordinaire » ?
Une telle appellation, bien que pouvant surprendre, a une signification chrétienne très riche. Le mot « ordinaire » ne veut pas dire « sans importance ». La plupart et la plus grande partie de nos journées, de nos mois,de nos années sont ordinaires.
Le mot « ordinaire » désigne ce qui fait le tissu habituel de notre vie, avec sa monotonie, ses contraintes, sa grisaille, ses luttes, ses souffrances, et aussi,
heureusement, ses petites ou grandes joies, ses éclaircies, ses réussites.
Il indique la trame habituelle de l’histoire humaine, de cette histoire dont il n’est pas question dans les livres d’histoire.
Du côté de la liturgie
Pendant le Temps Ordinaire, la liturgie met aussi en valeur la vie ordinaire si peu valorisée par ailleurs. L’année liturgique qui comprend des temps forts (Noël, Carême, Pâques…) nous rappelle et nous rend présent les grands Mystères, c’est-à-dire les grandes interventions de Dieu par Jésus Christ dans l’Esprit Saint pour le salut et la vie du monde.
Si tout est réalisé du côté du Christ en qui le Père a accompli son dessein de salut et par qui il a envoyé son Esprit Saint ; en même temps ces célébrations des Mystères du salut nous disent que la Vie éternelle dont ils sont la source doit être reçue par les hommes. Dieu nous invite donc à « être grand dans les petites choses pour pouvoir être grand dans les grandes. » (Saint François-Xavier).
C’est là qu’est le sens du Temps liturgique Ordinaire. Le Temps Ordinaire, c’est le temps de l’accueil du salut dans notre vie et notre histoire, le temps où l’Esprit Saint nous apporte et intériorise en nous la vérité, la vie, l’amour, la liberté, la sainteté du Christ et fait de nous l’Église en marche au milieu des consolations et des tribulations de l’histoire humaine.
Par là le temps liturgique nous révèle la valeur de la vie ordinaire aux yeux de Dieu. Il nous dit que Dieu a voulu et réalisé les Mystères du salut par amour pour l’homme ordinaire et que celui-ci a à les recevoir et les vivre dans sa vie ordinaire et au sein de ses relations ordinaires. L’humilité de Dieu se manifeste non seulement dans le fait que son Fils a pris les chemins de pauvreté pour sauver le monde, mais aussi en ce qu’il a aimé les hommes dans leur vie ordinaire, qu’il a sauvé le temps ordinaire, qu’il a sanctifié les hommes dans leur réalité la plus ordinaire. Pour aimer Dieu, pour devenir des saints, pour être témoins du salut, il n’est pas nécessaire de faire des choses extraordinaires. Il faut vivre dans l’Esprit Saint tous les aspects de la vie ordinaire.
Dans l’année liturgique, le Temps Ordinaire n’est donc pas un temps mineur. Même s’il est entouré de teintes moins brillantes, il est ainsi comme pour mieux s’insérer dans la trame de la vie quotidienne !
Prier avec « la vie ordinaire »
Nous autres, gens des rues
Il y a des gens que Dieu prend et met à part. Il y en a d’autres qu’il laisse dans la masse, qu’il ne retire pas du monde. Ce sont des gens qui font un travail ordinaire, qui ont un foyer ordinaire ou sont des célibataires ordinaires. Des gens qui ont des maladies ordinaires, des deuils ordinaires. Des gens qui ont une maison ordinaire, des vêtements ordinaires. Ce sont des gens de la vie ordinaire. Les gens que l’on rencontre dans n’importe quelle rue. Ils aiment la porte qui s’ouvre sur la rue, comme leurs frères invisibles au monde aiment la porte qui s’est refermée sur eux. Nous autres, gens de la rue, croyons de toutes nos forces que cette rue, que ce monde où Dieu nous a mis, est pour nous le lieu de notre sainteté. Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque, car si ce nécessaire nous manquait, Dieu nous l’aurait déjà donné.
Madeleine Delbrêl
Extrait tiré de « L’Evangile au coin de la rue »
Mai 2004
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