Archive pour mai, 2009

2 mots : Alliance, Ange

19 mai, 2009

du site:

http://www.bible-service.net/site/444.html

2 mots : Alliance, Ange

Alliance
Le mot hébreu berit désigne un accord, un pacte entre deux chefs ou deux rois, partenaires égaux ou non. Un suzerain peut imposer à son vassal un « traité de vassalité ». La berit est donc un acte juridique et politique qui impose des devoirs et garantit des droits à chacun. Dans la Bible, l’alliance est la relation que Dieu établit avec le peuple qu’il a choisi ou avec certains de ses représentants. Elle est établie à son initiative : « Vous êtes mon peuple et je suis votre Dieu ». Berit a été traduit en grec par diathèkè : l’acte par lequel quelqu’un dispose librement de ses biens, puis en latin par testamentum, testament, parce que l’inégalité entre les partenaires a été fortement ressentie.

Avant l’exil
Les prophètes appellent à vivre dans la fidélité à l’alliance du Sinaï. Tout Israël s’était engagé librement à respecter la loi contenue dans le Code de l’alliance, qui concerne tant la vie religieuse que la vie sociale (Ex 20,22 à 23,19) : « Moïse prit le livre de l’alliance, il en fit la lecture au peuple qui déclara : Tout ce que le Seigneur a dit, nous le ferons et nous y obéirons » (Ex 24,7). Le rite d’alliance consiste en une aspersion de l’autel et du peuple avec le sang d’animaux sacrifiés, pour montrer qu’une même vie unit désormais Dieu et son peuple. Cette alliance assure l’identité d’Israël et en fait un peuple de frères. La fidélité est récompensée par la bénédiction*, la vie, tandis que l’infidélité est sanctionnée par la malédiction, la mort. S’il y a rupture des liens d’alliance, c’est toujours du fait des hommes (Jr 11,10). Et lorsque Dieu se met en colère contre son peuple, il souffre de cette rupture (Os 11,8-9). Avec la destruction du temple et de Jérusalem en 587, la rupture de l’alliance est évidente et paraît définitive.

Depuis l’exil
Les prêtres de Jérusalem comprennent que l’alliance ne doit plus reposer sur la fidélité du peuple, jamais durable, mais seulement sur Dieu, toujours fidèle. Au lieu d’être bilatérale et conditionnelle, l’alliance est maintenant unilatérale et inconditionnelle : Dieu seul s’engage, et pour toujours. Telles sont les deux alliances qui, d’après l’Histoire sacerdotale, précèdent l’alliance avec Moïse, qui devient la troisième. Dans la première, établie avec Noé pour tous les humains (et les animaux), Dieu demande de ne pas verser le sang et, si on mange de la viande, de ne pas en consommer le sang (Gn 9,4-5). L’arc-en-ciel, apparu après le déluge, rend visible la promesse de Dieu. La deuxième alliance est scellée avec Abraham et sa descendance (Gn 17,2.4). Seule condition imposée : la circoncision (des Juifs, puis des Musulmans) pour signifier leur appartenance à Dieu (Gn 17,10).

La nouvelle alliance
Jérémie annonce une « nouvelle alliance » , non plus seulement extérieure, comme un règlement, mais intérieure, comme une relation personnelle et réciproque : « Je mettrai ma loi au fond de leur être et je l’écrirai sur leur cœur » (Jr 31,31-34). Pour Ézéchiel, Dieu doit donner à son peuple « un cœur nouveau, un esprit nouveau » (Ez 35,26-27).

Cela préfigure merveilleusement bien l’alliance nouvelle réalisée par le Christ : « Cette coupe est la nouvelle alliance dans mon sang, versé pour vous » (Lc 22,20). Alliance définitive et gratuite, fondée sur l’amour inconditionnel du Christ. Chaque repas* eucharistique célèbre cette alliance renouvelée ouverte à tous les hommes. Quoi qu’il puisse arriver, « l’alliance nouvelle et éternelle » nous est acquise.

Ange
Le mot hébreu malak désigne un messager ou un ambassadeur (Gn 32,4-7) ; de même en grec angelos (et en latin angelus), d’où « ange ». Voir aussi le mot ‘évangile’ : ev-angelion : heureux message. Ce sens profane peut aussi désigner des messagers divins : un prophète (Is 44,25), un prêtre (Ml 2,7), le Serviteur de Dieu (Is 42,19) ou même les vents (Ps 104,4).

L’Ange du Seigneur
Certains récits parlent de « l’Ange du Seigneur » (Gn 16,7) : il s’agit alors, non pas d’un messager parmi d’autres, mais de Dieu lui-même qui se manifeste sous une forme visible pour venir parler à quelqu’un (Jg 13,3). L’expression permet de préserver la transcendance divine que l’homme ne peut voir. Pourtant cet envoyé parle comme le Seigneur, à la première personne (Gn 22,15-18). Dans les trois voyageurs qu’Abraham accueille à Mambré (Gn 18,2), la suite du rcit laisse entendre qu’il s’agit du Seigneur lui-même, qui parle à Abraham (v.22), accompagné de deux anges qui vont trouver Loth à Sodome (Gn 19,1).

Anges, chérubins et séraphins
Les messagers font partie de la cour céleste : ils ont pour fonction de chanter la gloire* de Dieu (Ps 103,20), mais aussi de porter des messages aux humains, d’interpréter leurs visions (Dn 8,15-16), et enfin de présenter à Dieu les prières des hommes (Tb 12,12). Dans les derniers siècles avant J.C., trois anges sont nommés : Michel et Gabriel dans le livre de Daniel (10,13 et 8,21-23) et Raphaël dans le livre de Tobit (Tb 5,4-5 et 12,15). D’autres noms désignent ces êtres célestes : « l’armée du Seigneur » (Jos 5,14), d’où le nom de Dieu* Sabaoth ; les « saints » (Ps 89,6) ; les « chérubins » (Gn 3,24), des taureaux ailés à tête humaine ; les « séraphins » (Is 6,2), des brûlants ou serpents venimeux. Dans le livre de Job ils sont appelés « fils de Dieu » au sens où ils lui appartiennent. Parmi eux, un messager a pour fonction d’inspecter les humains et d’accuser les coupables : c’est le satan, l’accusateur, l’adversaire dans un procès (Jb 1,6). Quelques rares textes parlent d’êtres célestes maléfiques (1 R 22,22 ; Za 3,1 ; voir Satan*)

Dans le Nouveau Testament
On retrouve ces messagers : Gabriel à l’Annonciation (Lc 1,26), une armée céleste à la naissance de Jésus (Lc 2,13), des anges au service de Jésus après les tentations au désert (Mt 4,11), un ange qui le réconforte au jardin des Oliviers (Lc 22,43), celui ou ceux qui parlent aux femmes dans le tombeau ouvert (Lc 24,4). De même dans les Actes des Apôtres (5,19 ; 12,7, etc.). L’Apocalypse fait de Michel et de son armée céleste un acteur important lors du combat final contre le Dragon, Satan (Ap 12,7). La seule définition biblique des anges se trouve dans l’épître aux Hébreux : « Ne sont-ils pas tous des esprits remplissant des fonctions et envoyés en service pour le bien de ceux qui doivent recevoir en héritage le salut ? » (He 1,14)

Le symbole de Nicée-Constantinople affirme indirectement l’existence des anges : « Je crois en un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible ». La foi de l’Église affirme que Dieu a créé ces êtres spirituels invisibles à qui il a donné la liberté de choix, comme à l’homme. Les anges déchus, à la suite de Satan, ont refusé de servir Dieu et sont devenus des forces de destruction, destinées à l’anéantissement final.

bonne nuit

19 mai, 2009

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. 04-yellowstone-castle-geyser

Castle Geyser

http://www.mountaininterval.org/photos/alaska/highlights/pages/09-roll/04-yellowstone-castle-geyser.html#top

Saint Cyrille de Jérusalem : « C’est l’Esprit qui vivifie » (2Co 3,6)

19 mai, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090519

Le mardi de la 6e semaine de Pâques : Jn 16,5-11
Commentaire du jour
Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l’Eglise
Catéchèse baptismale n° 16 (trad. bréviaire)

« C’est l’Esprit qui vivifie » (2Co 3,6)

      « « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle » (Jn 4,14). C’est une eau toute nouvelle, vivante et jaillissante, jaillissant pour ceux qui en sont dignes. Pour quelle raison le don de l’Esprit est-il appelé une « eau » ? C’est parce que l’eau est à la base de tout ; parce que l’eau produit la végétation et la vie ; parce que l’eau descend du ciel sous forme de pluie ; parce que, tombant sous une seule forme, elle agit pourtant de façon multiforme… Elle est différente dans le palmier, différente dans la vigne, elle se fait toute à tous. Elle n’a qu’une seule manière d’être, et elle n’est pas différente d’elle-même. La pluie ne se transforme pas quand elle descend ici ou là mais, en s’adaptant à la constitution des êtres qui la reçoivent, elle produit en chacun ce qui lui convient.

      L’Esprit Saint agit ainsi. Il a beau être un, simple et indivisible, « il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté » (1Co 12,11). De même que le bois sec, associé à l’eau, produit des bourgeons, de même l’âme qui vivait dans le péché, mais que la pénitence rend capable de recevoir le Saint Esprit, porte des fruits de justice. Bien que l’Esprit soit simple, c’est lui, sur l’ordre de Dieu et au nom du Christ, qui anime de nombreuses vertus.

      Il emploie la langue de celui-ci au service de la sagesse ; il éclaire par la prophétie l’âme de celui-là ; il donne à un autre le pouvoir de chasser les démons ; à un autre encore celui d’interpréter les divines Écritures. Il fortifie la chasteté de l’un, il enseigne à un autre l’art de l’aumône, il enseigne à celui-ci le jeûne et l’ascèse, à un autre il enseigne à mépriser les intérêts du corps, il prépare un autre encore au martyre. Différent chez les différents hommes, il n’est pas différent de lui-même, ainsi qu’il est écrit : « Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous » (1Co 12,7).

par André VINGT-TROIS: Sainte Marie, Notre-Dame de la Prière

19 mai, 2009

du site:

http://www.ilebouchard.com/prieres/priere_mgr.htm

Sainte Marie, Notre-Dame de la Prière

Tu as accueilli dans la foi le message de l’ange Gabriel
et tu es devenue la Mère de Jésus, le Fils Unique de Dieu,
Apprends-nous à prier pour grandir dans la foi.

A la Visitation, tu as exulté de joie par le Magnificat,
Apprends-nous à rendre grâce à Dieu.

A Cana, tu as prié le Christ
pour qu’Il donne le vin des noces,
Apprends-nous à intercéder pour nos frères.

Debout au pied de la Croix,
tu as souffert avec Jésus par amour pour les pécheurs,
Apprends-nous à accueillir la miséricorde du Père.

A la Pentecôte, tu priais avec les Apôtres
quand ils ont reçu la plénitude de l’Esprit-Saint,
Apprends-nous à demander l’Esprit pour témoigner de l’Evangile.

Tu es la Mère de l’Eglise et la Protectrice des Familles,
Veille sur chacune de nos familles,
Apprends-nous à nous aimer avec fidélité.

Tu es la Mère de l’humanité et la Patronne de la France,
ouvre notre pays aux dimensions universelles de l’amour de Dieu.
Apprends-nous à servir avec générosité.

O Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à vous !
Notre-Dame de la Prière, apprenez-nous à prier !

Le 8 décembre 1999
André VINGT-TROIS, Archevêque de Tours

Le deux Marie à la tombe

18 mai, 2009

Le deux Marie à la tombe dans images sacrée

http://santiebeati.it/

par Sandro Magister: Une semaine en Terre Sainte. Journal d’un pèlerin allemand

18 mai, 2009

du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1338469?fr=y

Une semaine en Terre Sainte. Journal d’un pèlerin allemand

L’olivier planté avec le président d’Israël, le mémorial de la Shoah, le mur de séparation, le Saint-Sépulcre… Les images fortes du voyage du pape Joseph Ratzinger. Racontées et interprétées par lui

par Sandro Magister

ROME, le 15 mai 2009 – Il avait commencé son voyage au Mont Nébo, en rappelant « le lien inséparable qui unit l’Eglise au peuple juif » et en exprimant « le désir de dépasser tous les obstacles qui empêchent la réconciliation entre chrétiens et juifs ».

Il l’a conclu, vendredi 15 mai, à l’aéroport de Tel Aviv, de nouveau sous le signe de cette proximité entre les deux peuples.

Saluant le président d’Israël avant de repartir pour Rome, Benoît XVI a tenu à dire que l’olivier qu’ils ont planté ensemble dans le jardin du palais présidentiel est « l’image utilisée par saint Paul pour décrire les relations très étroites entre chrétiens et juifs ». L’Eglise des gentils est l’olivier sauvage greffé sur l’olivier cultivé qu’est le peuple de l’alliance. Ils se nourrissent à la même racine.

Curieusement, dans son discours final, cette image de l’olivier judéo-chrétien est la première qu’ait employée Benoît XVI pour évoquer les moments du voyage qui lui avaient laissé « les plus fortes impressions ».

A cette image il a ajouté deux instantanés marquants: le mémorial de Yad Vashem et le mur de séparation entre Israël et les Territoires.

Deux épisodes qui ont valu des critiques au pape. On lui a reproché d’avoir été évasif et froid, à Yad Vashem, dans sa description et sa condamnation de la Shoah, alors qu’en réalité Benoît XVI – comme toujours, il n’a pas parlé en politique – s’est éloigné des formules habituelles pour se livrer à une réflexion originale et profonde sur le « nom » de toutes les victimes d’alors et de toujours, depuis le temps d’Abel. Ce nom qui est indélébile non pas tant parce qu’il est gravé dans la mémoire des hommes, mais parce qu’il est gardé en vie, irrévocablement, en Dieu. Nom qui, dans la Bible, coïncide avec la nature et la mission de toute créature.

Sur ce point, le pape Joseph Ratzinger a implicitement répondu aux critiques, dans son discours final, en rappelant sa visite de 2006 à Auschwitz, « où tant de juifs – mères, pères, maris, épouses, fils, filles, frères, sœurs, amis – furent sauvagement exterminés par un régime sans Dieu qui propageait une idéologie d’antisémitisme et de haine. Cet effrayant chapitre de l’histoire ne doit jamais être oublié ou nié ».

Mais surtout le pape a voulu encourager à tirer de la réflexion sur la Shoah un motif supplémentaire de réconciliation entre chrétiens et juifs, en reprenant le symbole de l’olivier: « Ces sombres souvenirs doivent renforcer notre détermination à nous rapprocher encore plus les uns des autres comme des branches du même olivier, nourris aux mêmes racines et unis par un amour fraternel ».

***

Quant au mur qui sépare Israël des Territoires, beaucoup de juifs reprochent au Saint-Siège d’en négliger la finalité de barrière de sécurité contre les incursions de terroristes et de prendre parti plus pour les Palestiniens que pour les Israéliens. Dans son discours final, le pape s’est exprimé ainsi à ce sujet:

« L’un des spectacles les plus tristes que j’aie vus pendant ma visite dans cette région a été le mur. Tout en le longeant, j’ai prié pour un avenir qui permette aux peuples de la Terre Sainte de vivre ensemble dans la paix et l’harmonie sans avoir besoin de tels moyens de sécurité et de séparation, mais dans le respect et la confiance réciproques, en renonçant à toute forme de violence et d’agression ».

En parlant ainsi, Benoît XVI a reconnu d’une part les souffrances que la barrière inflige au peuple palestinien mais d’autre part – explicitement – également sa nature de « moyen de sécurité » pour Israël. Et il a invité tout le monde, pour que ce mur puisse tomber, à associer sécurité et confiance réciproque, comme il l’avait déjà fait le lundi 11 mai à Jérusalem, pendant la visite « de l’olivier » au palais présidentiel, en réfléchissant au double sens du mot biblique « betah ».

De plus, toujours dans le discours final à l’aéroport de Tel Aviv, en lançant un appel à la fin de la guerre et du terrorisme et en souhaitant une « two-State solution », le pape a rappelé qu’il fallait « qu’il soit universellement reconnu que l’état d’Israël a le droit d’exister et de bénéficier de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues ».

En parlant ainsi, le pape Ratzinger a répondu favorablement à ce que le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou lui avait demandé la veille, à Nazareth, lors de leur entretien à huis clos: qu’il condamne les positions négationnistes de l’Iran quant à l’existence de l’Etat d’Israël.

***

On trouvera ci-dessous le discours par lequel Benoît XVI a conclu son voyage, vendredi 15 mai.

Mais aussi, ensuite, le discours prononcé par le pape le matin de ce même jour à Jérusalem, à la basilique du Saint-Sépulcre, dernière étape de son pèlerinage aux Lieux Saints.

Benoît XVI l’a prononcé juste après avoir prié à genoux sur le tombeau vide de Jésus, celui de la résurrection.

Et, dès le début, il a tenu à proclamer que, en dehors de Jésus ressuscité « il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes, par lequel nous puissions être sauvés ».

Ce n’est pas une citation de « Dominus Jesus », la déclaration « sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Eglise » publiée en 2000 par celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger et critiquée par beaucoup de juifs. C’est la prédication de Pierre, au chapitre 4 des Actes des Apôtres. Et aujourd’hui celle de son successeur.

A tous ceux qui souffrent sur cette terre qui fut celle de Jésus, qu’ils soient juifs ou arabes, chrétiens ou musulmans, Benoît XVI a voulu donner cette consigne, devant le tombeau vide du Ressuscité:

« Le tombeau vide nous parle d’espérance, de l’espérance qui ne déçoit pas parce qu’elle est don de l’Esprit de vie. C’est là le message que je désire vous laisser aujourd’hui, à la fin de mon pèlerinage en Terre Sainte ».

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Discours de prise de congé à l’aéroport de Tel Aviv, le 15 mai 2009

par Benoît XVI

Monsieur le président, monsieur le premier ministre, excellences, mesdames et messieurs, alors que je m’apprête à regagner Rome, je voudrais partager avec vous quelques-unes des impressions fortes que m’a laissées mon pèlerinage en Terre Sainte. [...]

Monsieur le président, nous avons planté, vous et moi, un olivier dans votre résidence, le jour de mon arrivée en Israël. Comme vous le savez, l’olivier est une image utilisée par saint Paul pour décrire les relations très étroites entre chrétiens et juifs. Dans son épître aux Romains, Paul décrit l’Eglise des gentils comme une branche d’olivier sauvage greffée sur l’olivier cultivé qu’est le peuple de l’alliance (cf. 11, 17-24). Nous tirons notre nourriture des mêmes racines spirituelles. Nous nous rencontrons comme des frères, des frères qui à certains moments de leur histoire commune ont eu des rapports tendus, mais qui sont maintenant fermement engagés dans la construction de ponts d’amitié durable.

La cérémonie au palais présidentiel a été suivie de l’un des moments les plus solennels de mon séjour en Israël – ma visite au Mémorial de l’Holocauste à Yad Vashem, où j’ai rendu hommage aux victimes de la Shoah et rencontré quelques-uns des survivants. Ces rencontres profondément émouvantes ont ravivé les souvenirs de ma visite d’il y a trois ans au camp de la mort d’Auschwitz, où tant de juifs – mères, pères, maris, épouses, fils, filles, frères, sœurs, amis – furent sauvagement exterminés par un régime sans Dieu qui propageait une idéologie d’antisémitisme et de haine. Cet effrayant chapitre de l’histoire ne doit jamais être oublié ou nié. Au contraire, ces sombres souvenirs doivent renforcer notre détermination à nous rapprocher encore plus les uns des autres comme des branches du même olivier, nourris aux mêmes racines et unis par un amour fraternel.

Monsieur le président, je vous remercie de la chaleur de votre hospitalité, que j’ai beaucoup appréciée, et je souhaite que ressorte le fait que je suis venu en visite dans ce pays comme ami des Israéliens, de même que je suis l’ami du peuple palestinien. Les amis aiment passer du temps ensemble et ils sont profondément affligés quand ils voient l’autre souffrir. Aucun ami des Israéliens et des Palestiniens ne peut éviter de s’attrister de la tension constante entre vos deux peuples. Aucun ami ne peut s’empêcher de pleurer sur les souffrances et les pertes en vies humaines que les deux peuples ont subies dans les six dernières décennies.

Permettez-moi d’adresser cet appel à tout le peuple de ces terres: Assez d’effusions de sang! Assez d’affrontements! Assez de terrorisme! Assez de guerres! Brisons au contraire le cercle vicieux de la violence. Que puisse s’instaurer une paix durable fondée sur la justice, qu’il y ait une vraie réconciliation et une vraie guérison. Qu’il soit universellement reconnu que l’état d’Israël a le droit d’exister et de bénéficier de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues. Qu’il soit également reconnu que le peuple palestinien a le droit d’avoir une patrie indépendante et souveraine, de vivre dans la dignité et de voyager librement. Que la « two-State solution », la solution de deux Etats, devienne une réalité et ne reste pas un rêve. Et que la paix puisse se répandre à partir de ces terres; qu’elles puissent être « lumière pour les Nations » (Isaïe 42, 6) et apporter l’espoir aux nombreuses autres régions qui sont frappées par des conflits.

L’un des spectacles les plus tristes que j’aie vus pendant ma visite dans cette région a été le mur. Tout en le longeant, j’ai prié pour un avenir qui permette aux peuples de la Terre Sainte de vivre ensemble dans la paix et l’harmonie sans avoir besoin de tels moyens de sécurité et de séparation, mais dans le respect et la confiance réciproques, en renonçant à toute forme de violence et d’agression. Monsieur le président, je sais combien il sera difficile d’atteindre cet objectif. Je sais combien votre tâche et celle de l’autorité palestinienne sont difficiles. Mais je vous assure que mes prières et celles des catholiques du monde entier vous accompagnent dans la poursuite de vos efforts pour construire une paix juste et durable dans cette région. [...] A tous je dis: merci et que le Seigneur soit avec vous. Shalom!

__________

Discours à la basilique du Saint-Sépulcre, Jérusalem, le 15 mai 2009

par Benoît XVI

Chers amis dans le Christ, l’hymne de louange que nous venons de chanter nous unit aux anges et à l’Église de tous les temps et de tous les lieux – à « la glorieuse compagnie des Apôtres, à la noble assemblée des Prophètes et au cortège des Martyrs vêtus de la robe blanche » – rendant ainsi gloire à Dieu pour l’œuvre de notre rédemption, accomplie à travers la passion, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Devant ce Saint-Sépulcre où le Seigneur « a vaincu le pouvoir de la mort et ouvert aux croyants le Royaume des cieux », je vous salue tous, dans la joie de ce temps pascal. [...]

L’Évangile de saint Jean nous a laissé un récit qui évoque la visite de Pierre et du disciple bien-aimé au tombeau vide, le matin de Pâques. Aujourd’hui, à près de vingt siècles de distance, le Successeur de Pierre, Évêque de Rome, se tient devant ce même tombeau vide et contemple le mystère de la Résurrection. Suivant les pas de l’Apôtre, je désire proclamer encore, aux hommes et aux femmes de notre temps, la foi inébranlable de l’Église: Jésus Christ « a été crucifié, est mort et a été enseveli », et « le troisième jour il est ressuscité des morts ». Exalté à la droite du Père, il nous a envoyé son Esprit pour le pardon des péchés. En dehors de lui, que Dieu a fait Seigneur et Christ, « il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes, par lequel nous puissions être sauvés » (Ac 4, 12).

Devant ce lieu saint et méditant cet événement prodigieux, comment ne pas « avoir le cœur transpercé » (Ac 2, 37), tout comme ceux qui les premiers entendirent la prédication de Pierre le jour de la Pentecôte? Ici, le Christ est mort et est ressuscité pour ne plus jamais mourir. Ici, l’histoire de l’humanité a été changée de manière décisive. Le long règne du péché et de la mort a été brisé en morceaux par le triomphe de l’obéissance et de la vie; le bois de la Croix expose à nu la vérité concernant le bien et le mal; le jugement de Dieu a été rendu sur ce monde et la grâce de l’Esprit Saint s’est répandue sur l’humanité. Ici, le Christ, nouvel Adam, nous a montré que le mal n’a jamais le dernier mot, que l’amour est plus fort que la mort, que notre avenir, l’avenir de toute l’humanité, est entre les mains d’un Dieu fidèle et bon.

Le tombeau vide nous parle d’espérance, de l’espérance qui ne déçoit pas parce qu’elle est don de l’Esprit de vie (cf. Rm 5, 5). C’est là le message que je désire vous laisser aujourd’hui, à la fin de mon pèlerinage en Terre Sainte. Que l’espérance se lève, toujours nouvelle, par la grâce de Dieu, dans le cœur de toutes les personnes qui demeurent sur ces terres! Puisse-t-elle prendre racine dans vos cœurs, être l’hôte de vos familles et de vos communautés, et inspirer chacun de vous pour rendre un témoignage toujours plus fidèle au Prince de la Paix! L’Église en Terre Sainte, qui a si souvent fait l’expérience de l’obscur mystère du Golgotha, ne doit jamais cesser d’être l’intrépide héraut du lumineux message d’espérance que le tombeau vide proclame. L’Évangile nous enseigne que Dieu peut faire toutes choses nouvelles, que l’histoire ne se répète pas, que les mémoires peuvent être guéries, que les fruits amers de la récrimination et de l’hostilité peuvent être dépassés, et qu’un avenir de justice, de paix, de prospérité et de coopération peut se lever pour tout homme et pour toute femme, pour la famille humaine tout entière, et d’une manière particulière pour le peuple qui demeure sur cette terre si chère au cœur du Sauveur.

Cette antique église de l’Anastasis rend un témoignage muet aussi bien aux lourdeurs de notre passé, avec ses erreurs, ses incompréhensions et ses conflits, qu’à la promesse de gloire qui continue de rayonner du tombeau vide du Christ. Ce lieu saint, où la puissance de Dieu s’est manifestée dans la faiblesse, où les souffrances humaines ont été transfigurées en gloire divine, nous invite à tourner encore notre regard de foi vers la face du Seigneur crucifié et ressuscité. En contemplant sa chair glorifiée, complètement transfigurée par l’Esprit, nous parvenons à réaliser plus pleinement que même maintenant, par le Baptême, « nous portons partout et toujours en notre corps les souffrances de mort de Jésus, pour que la vie de Jésus soit, elle aussi, manifestée dans notre corps » (2 Co 4, 10-11). Même maintenant, la grâce de la résurrection est à l’œuvre en nous! Puisse la contemplation de ce mystère stimuler nos efforts, au niveau personnel tout comme dans la communauté ecclésiale, en vue d’une croissance dans la vie selon l’Esprit par la conversion, la pénitence et la prière! Puisse-t-elle nous aider à surmonter, par la puissance de ce même Esprit, les conflits et les tensions qui viennent de la chair et enlever les obstacles, aussi bien intérieurs qu’extérieurs, qui entravent notre progression dans le témoignage commun rendu au Christ et à la puissance de réconciliation de son amour.

Avec ces paroles d’encouragement, chers amis, s’achève mon pèlerinage sur les lieux saints de notre Rédemption et de notre renaissance dans le Christ. Je prie pour que l’Église en Terre Sainte tire toujours une nouvelle vigueur de sa contemplation du tombeau vide du Sauveur. Dans ce tombeau, elle est appelée à ensevelir toutes ses inquiétudes et ses craintes, afin de ressusciter chaque jour et de continuer son pèlerinage à travers les rues de Jérusalem, sur les route de Galilée et au-delà, proclamant le triomphe du pardon du Christ et de la promesse de la vie nouvelle. Comme chrétiens, nous savons que la paix à laquelle aspire cette terre déchirée a un nom: Jésus Christ. « Il est notre paix », lui qui nous a réconciliés avec Dieu en un seul corps, par la Croix, mettant fin à la haine (cf. Ep 2, 14). Déposons donc entre ses mains toute notre espérance pour l’avenir, tout comme, à l’heure des ténèbres, il remit son esprit entre les mains du Père.

Permettez-moi de conclure par un mot d’encouragement particulier pour mes frères les évêques et les prêtres, ainsi que pour les personnes consacrées, hommes et femmes, qui servent l’Église bien-aimée en Terre Sainte. Ici, devant le tombeau vide, au cœur même de l’Église, je vous invite à rallumer l’enthousiasme de votre consécration au Christ et de votre engagement à servir avec amour son Corps mystique. A vous revient l’immense privilège de rendre témoignage au Christ dans la terre qu’il a sanctifiée par sa présence et son ministère. Par votre charité pastorale, permettez à vos frères et sœurs, à tous les habitants de cette terre, de sentir la présence réconfortante et l’amour qui réconcilie du Ressuscité. Jésus demande à chacun de nous d’être des témoins d’unité et de paix auprès de tous ceux qui vivent dans cette Ville de la Paix. Nouvel Adam, le Christ est la source de l’unité à laquelle la famille humaine tout entière est appelée, unité dont l’Église est le signe et le sacrement. Agneau de Dieu, il est la source de la réconciliation qui est à la fois don de Dieu et tâche qui nous est confiée. Prince de la Paix, il est la source de cette paix qui transcende toute négociation, la paix de la Jérusalem nouvelle. Qu’il vous soutienne dans les épreuves, qu’il vous apporte réconfort dans les peines, et qu’il vous confirme dans vos efforts pour proclamer et faire grandir son Royaume! A vous tous et à ceux que vous servez, j’accorde de grand cœur la Bénédiction Apostolique en gage de la paix et de la joie de Pâques.

bonne nuit, bon lundi…de nouveau… il se recommence

18 mai, 2009

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http://www.morguefile.com/archive/display/573996

Saint Cyrille d’Alexandrie: « Vous aussi, vous rendrez témoignage »

18 mai, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090518

Le lundi de la 6e semaine de Pâques : Jn 15,26-27#Jn 16,1-4
Commentaire du jour
Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Jean, 10 (trad. bréviaire)

« Vous aussi, vous rendrez témoignage »

      Tout ce que le Christ avait à faire sur la terre était maintenant accompli ; mais il fallait absolument que nous « devenions participants de la nature divine » du Verbe (2P 1,4), c’est-à-dire que nous abandonnions notre vie propre pour qu’elle se transforme en une autre… En effet, aussi longtemps qu’il demeurait dans la chair auprès des croyants, le Christ leur apparaissait, je crois, comme le donateur de tout bien. Mais lorsque viendrait le moment où il devrait monter vers son Père des cieux, il faudrait bien qu’il soit présent par son Esprit auprès de ses fidèles, qu’il « habite par la foi dans nos coeurs » (Ep 3,17).

      Les hommes en qui l’Esprit est venu et a fait sa demeure sont transformés ; ils reçoivent de lui une vie nouvelle comme on peut facilement le voir par des exemples pris dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Samuel, après avoir adressé tout un discours à Saül, lui dit : « L’Esprit du Seigneur fondra sur toi et tu seras changé en un autre homme » (1S 10,6). Quant à saint Paul : « Nous tous qui, le visage dévoilé, reflétons la gloire du Seigneur, nous sommes transfigurés en cette même image, de gloire en gloire, comme il convient au Seigneur qui est Esprit. Car le Seigneur, c’est l’Esprit » (2Co 3,18).

      Vous voyez comment l’Esprit transforme pour ainsi dire en une autre image ceux en qui on le voit demeurer. Il fait passer facilement de la considération des choses terrestres à un regard exclusivement dirigé vers les réalités célestes ; d’une lâcheté honteuse à des projets héroïques. Nous constatons que ce changement s’est produit chez les disciples : fortifiés ainsi par l’Esprit, les assauts des persécuteurs ne les ont pas paralysés ; au contraire, ils se sont attachés au Christ par un amour invincible. C’est absolument indubitable. Elle est donc bien vraie, la parole du Sauveur : « C’est votre intérêt que je retourne au ciel » (Jn 16,7). Car c’est le moment de la descente de l’Esprit.

la descente de l’Ésprit Saint – image d’une paroisse

17 mai, 2009

la descente de l'Ésprit Saint - image d'une paroisse dans images sacrée Quadro

All’interno della chiesa domina il dipinto della discesa dello Spirito Santo (mt. 4×6 – suor Thérese, ‘88): la Pentecoste.

http://www.parrocchiaspiritosanto.pr.it/ChiSiamo/Arte/DipintoOrgano.asp

Recevrez l’Esprit Saint

17 mai, 2009

du site:

http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=837

Recevrez l’Esprit Saint

Fr. Marc Joulin, o.p.

Ac 2, 1-11 – Ps 103 – Rm 8, 8-17 – Jn 14, 15…26 (année C)

Esprit et Vie n° 105 – mai 2004 – 1e quinzaine, p. 42-43.

Aux origines du peuple juif, très anciennement, Pâques et Pentecôte étaient des fêtes agricoles. Pâques était surtout une fête des pasteurs nomades, fête de la naissance des agneaux notamment, tandis que, cinquante jours plus tard, la Pentecôte était surtout une fête des cultivateurs, fête des premières moissons de blé et d’orge.

Par la suite, la tradition juive a situé à Pâques la commémoration du passage de la mer Rouge et de la délivrance du joug des Égyptiens, tandis qu’à la Pentecôte on célébrait le don de la Loi reçue par Moïse dans le désert du Sinaï. Dans un cadre grandiose, dans les grondements du tonnerre et le feu des éclairs, Dieu avait ainsi renouvelé pour son peuple l’Alliance conclue jadis avec Abraham, cette alliance dont la Loi était devenue l’expression habituelle dans la vie quotidienne des Israélites.

Au temps de Jésus, la Pentecôte était donc la fête renouvelant solennellement, dans le Temple, le don de l’Alliance et de la Loi, un peu comme aujourd’hui nous renouvelons les promesses de notre baptême durant la liturgie pascale. La conscience de l’Alliance avec Dieu était vraiment la valeur fondamentale qui assurait l’existence et la cohésion du peuple d’Israël. Les prophètes avaient été les mainteneurs de l’Alliance dans un peuple rebelle et pécheur. Mais devant les infidélités de trop de membres de la communauté, toujours attirés par le paganisme de leurs voisins, certains prophètes, surtout Jérémie et Ézéchiel, en étaient venus à envisager pour l’avenir le moment où Dieu proposerait une nouvelle alliance. Sa Loi ne serait plus gravée sur des tables de pierre mais dans le cœur des croyants. Ils annonçaient que ce serait par son Esprit que Dieu établirait cette nouvelle alliance. Et ils envisageaient que cette alliance dans l’Esprit soit proposée non seulement aux Israélites mais à toute l’humanité.

La vie, le vent, l’eau, le feu…

Une alliance dans l’Esprit, qu’est-ce que cela voulait dire ? La foi en l’Esprit de Dieu était fondamentale en Israël. On disait que Dieu se manifestait par son Esprit. Le mot signifie d’abord le souffle qui fait vivre, l’haleine de vie que le Créateur communique aux hommes et même aux animaux comme à tout être vivant. Du souffle, on était passé au vent dont on ne savait ni d’où il vient, ni où il va. L’Esprit était aussi symbolisé par l’eau, source de vie si précieuse dans un pays menacé par l’aridité du désert. Il était encore évoqué par le feu impalpable et dangereux mais en même temps signe de lumière, de force, de courage, signe de l’amour insatiable.

L’Esprit, c’est donc tout à la fois, la force de Dieu, son dynamisme, la vie donnée à l’homme et l’inspiration conférée aux prophètes qui périodiquement venaient secouer les lenteurs et les pesanteurs de leurs contemporains. On pouvait dire d’un Élie, par exemple, qu’il avait été véritablement habité par l’Esprit Saint et entraîné par lui dans une aventure violente qui dépassait toutes les forces humaines.

Mais selon une opinion familière aux rabbins du temps de Jésus à cause des infidélités du peuple, les cieux s’étaient fermés et, depuis longtemps, l’Esprit Saint n’était plus descendu sur personne en Israël. Des juifs parmi les plus fervents avaient remplacé l’inspiration prophétique par une observance méticuleuse de la Loi, elle-même surchargée de complications scrupuleuses. Cependant, toute espérance n’était pas close et beaucoup de pieux rabbins enseignaient que les cieux allaient s’ouvrir pour la venue du Messie Sauveur et que celui-ci serait le prophète des temps nouveaux, le prophète porteur en plénitude de l’Esprit de Dieu, capable de renouveler avec éclat l’Alliance et de rétablir le règne saint de Dieu sur le monde.

Tout est accompli

Alors quand Jésus est apparu, dès son baptême, les cieux se sont ouverts et Jean-Baptiste a vu l’Esprit descendre sur lui. Jésus inlassablement annonce la venue du royaume de Dieu et il se présente lui-même comme capable de donner l’Esprit à ses disciples. « Celui qui a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive », dit-il. Et saint Jean précise bien : « Il disait cela de l’Esprit que devait recevoir ceux qui croiraient en lui. Car il n’y avait pas encore d’Esprit. »

Mais ce n’est pas dans une manifestation grandiose comme celle du Sinaï, ni une scène d’Apocalypse, que Jésus va envoyer son Esprit, c’est par sa mort sur une croix. Le dernier souffle exhalé par le crucifié après qu’il eut dit : « Tout est accompli » devient le premier souffle de l’Esprit Saint qui envahit le monde pour une Alliance nouvelle et éternelle.

Dans la liberté de l’amour

Au soir même de Pâques, le Seigneur ressuscité peut souffler son haleine de vie sur ses apôtres. Il leur confère ainsi la puissance de vaincre le péché, c’est-à-dire la haine qui condamne à mort les innocents. Il leur donne de manifester la miséricorde du Père qui appelle ses enfants à la réconciliation et à la paix. Cinquante jours plus tard, ce n’est plus seulement une loi sainte qui est proposée au peuple, mais l’accueil de l’Esprit de Jésus, l’Esprit d’amour et de vie. Car la nouvelle alliance ne peut se réduire à une loi et elle n’a de sens que dans la liberté de l’amour.

Et cela continue. La Pentecôte beaucoup plus qu’un aboutissement, a été un point de départ. Un point de départ sur une route qui a comporté beaucoup de difficultés, une route comme celle de Jésus marchant vers sa Pâque, inséparablement échec et victoire. À la suite des apôtres, avec toute l’Église, avec la communauté des chrétiens, nouveau peuple de Dieu, nous avançons toujours sur cette route, entraînés par la force de l’Esprit.

Pouvons-nous aujourd’hui reconnaître des signes de ce continuel travail de l’Esprit Saint ? Il semble qu’on peut en discerner au moins deux. Le premier : la part de plus en plus grande prise par des laïcs, hommes et femmes conscients de leurs responsabilités dans la mission de l’Église et dans l’annonce de l’Évangile.

Le second signe paraît être la recherche très actuelle de la solidarité avec les pauvres, les affamés du Tiers et du Quart Monde, les chômeurs, les déracinés de toutes sortes. Par exemple, en ce jour commémoratif de celui où Pierre accueillait Parthes, Mèdes, Crétois et Arabes, nous pouvons nous réjouir de voir beaucoup de chrétiens se préoccuper activement de la façon dont notre pays accueille ou n’accueille pas les étrangers. Le problème est complexe, mais en l’abordant avec courage et lucidité, nous sommes dans le droit fil de notre mission pentecostale.

Que l’Esprit Saint soit aujourd’hui et toujours notre lumière sur le chemin de la vérité et de l’amour à la suite de Jésus-Christ, notre Seigneur.

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