Archive pour mai, 2009

Pape Benoît: Audience générale du 20 mai : le voyage en Terre sainte

21 mai, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-21033?l=french

Audience générale du 20 mai  : le voyage en Terre sainte

Texte intégral

ROME, Mercredi 20 mai 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, place Saint-Pierre.

* * *

Chers frères et sœurs,
Je parlerai aujourd’hui du voyage apostolique que j’ai accompli du 8 au 15 mai en Terre Sainte, et pour lequel je ne cesse de rendre grâces au Seigneur, car il s’est révélé un grand don pour le Successeur de Pierre et pour toute l’Eglise. Je désire exprimer à nouveau mes « remerciements » sincères à sa béatitude le patriarche Fouad Twal, aux évêques des divers rites, aux prêtres, aux franciscains de la custodie de Terre Sainte. Je remercie le roi et la reine de Jordanie, le président d’Israël et le président de l’Autorité nationale palestinienne, avec leurs gouvernements respectifs, toutes les autorités et tous ceux qui, de diverses façons, ont collaboré à la préparation et au succès de la visite. Ce fut avant tout un pèlerinage, et même un pèlerinage par excellence aux racines de la foi ; et, en même temps, une visite pastorale à l’Eglise qui vit en Terre Sainte : une communauté d’une importance particulière, car elle représente une présence vivante là où elle a eu son origine.

La première étape, du 8 mai à la matinée du 11 mai, s’est déroulée en Jordanie, sur le territoire de laquelle se trouvent deux principaux lieux saints : le Mont Nébo, d’où Moïse contempla la Terre promise et où il mourut sans y être entré ; puis Béthanie « au-delà du Jourdain », où, selon le quatrième Evangile, saint Jean a commencé à baptiser. Le mémorial de Moïse sur le Mont Nébo est un site d’une puissante valeur symbolique : il parle de notre condition de pèlerins entre un « déjà là » et un « pas encore », entre une promesse si grande et si belle qu’elle nous soutient sur le chemin et un accomplissement qui nous dépasse, et qui dépasse également ce monde. L’Eglise vit en elle-même cette « nature eschatologique » et « en pèlerinage » : elle est déjà unie au Christ son époux, mais la fête des noces n’est pour l’instant qu’un avant-goût, dans l’attente de son retour glorieux à la fin des temps (cf. Conc. Vat. II, Const. Lumen gentium, 48-50). A Béthanie, j’ai eu la joie de bénir les premières pierres de deux églises qui doivent être édifiées sur le site où saint Jean baptisait. Ce fait est le signe de l’ouverture et du respect qui règnent dans le royaume hachémite pour la liberté religieuse et pour la tradition chrétienne, et cela mérite une profonde reconnaissance. J’ai eu la joie d’exprimer cette juste reconnaissance, unie au profond respect pour la communauté musulmane, aux chefs religieux, au corps diplomatique et aux recteurs des Universités, réunis à l’extérieur de la mosquée Al-Hussein ben-Talal, que le roi Abdallah II a faite construire en mémoire de son père, le célèbre roi Hussein, qui accueillit le pape Paul VI lors de son pèlerinage historique de 1964. C’est si important que chrétiens et musulmans cohabitent de façon pacifique dans le respect mutuel ! Grâce à Dieu, et à l’engagement des gouvernants, en Jordanie, c’est le cas. J’ai donc prié afin qu’il en soit de même ailleurs, en pensant en particulier aux chrétiens qui vivent au contraire des réalités difficiles dans le proche Irak.

En Jordanie vit une importante communauté chrétienne, à laquelle s’ajoutent les réfugiés palestiniens et irakiens. Il s’agit d’une présence significative et appréciée dans la société, notamment en raison de ses œuvres dans le domaine de l’éducation et de l’assistance, attentives à la personne humaine, indépendamment de son appartenance ethnique ou religieuse. Le Centre de réhabilitation Regina Pacis à Amman, qui accueille de nombreuses personnes porteuses de handicap, en est un bel exemple. En le visitant, j’ai pu apporter une parole d’espérance, mais je l’ai également reçue à mon tour, comme témoignage confirmé par la souffrance et le partage humain. En signe de l’engagement de l’Eglise dans le domaine de la culture, j’ai en outre béni la première pierre de l’université de Madaba, du patriarcat latin de Jérusalem. J’ai éprouvé une grande joie à donner naissance à cette nouvelle institution scientifique et culturelle, car elle manifeste de façon tangible le fait que l’Eglise promeut la recherche de la vérité et du bien commun, et offre un espace ouvert et qualifié à tous ceux qui veulent s’engager dans cette recherche, condition indispensable pour un dialogue authentique et fructueux entre civilisations. Toujours à Amman, se sont déroulées deux célébrations liturgiques solennelles : les vêpres dans la cathédrale grecque-melkite Saint-Georges et la messe au stade international, qui nous ont donné l’occasion de goûter ensemble la beauté de se retrouver comme peuple de Dieu en pèlerinage, riche de ses diverses traditions et uni dans la foi unique.

Après mon départ de Jordanie, le lundi 11 mai en fin de matinée, je me suis rendu en Israël où, dès mon arrivée, je me suis présenté comme pèlerin de foi sur la Terre où Jésus est né, a vécu, est mort et est ressuscité, et en même temps, comme pèlerin de paix pour implorer de Dieu que là où il a voulu se faire homme, tous les hommes puissent vivre comme ses enfants, c’est-à-dire en frères. Ce deuxième aspect de mon voyage est naturellement apparu au cours des rencontres avec les autorités civiles : lors de la visite au président israélien et au président de l’Autorité palestinienne. Sur cette terre bénie par Dieu, il semble parfois impossible de sortir de la spirale de la violence. Mais rien n’est impossible à Dieu et à ceux qui ont confiance en Lui ! C’est pourquoi la foi dans l’unique Dieu juste et miséricordieux, qui est la ressource la plus précieuse de ces peuples, doit pouvoir libérer toute sa force de respect, de réconciliation et de collaboration. J’ai voulu exprimer ce souhait en rendant visite aussi bien au grand mufti et aux chefs de la communauté islamique de Jérusalem, qu’au grand rabbinat d’Israël, ou lors de ma rencontre avec les organisations engagées dans le dialogue interreligieux, puis dans celle avec les chefs religieux de la Galilée.

Jérusalem est le carrefour des trois grandes religions monothéistes, et son nom même – « ville de la paix » – exprime le dessein de Dieu sur l’humanité : former une grande famille avec celle-ci. Ce dessein, pré-annoncé à Abraham, s’est pleinement réalisé en Jésus Christ, que saint Paul appelle « notre paix », car il a abattu par la force de son Sacrifice le mur de l’inimitié (cf. Ep 2, 14). Tous les croyants doivent donc laisser tomber les préjugés et la volonté de domination, et pratiquer de manière unanime le commandement fondamental : c’est-à-dire aimer Dieu de tout son être et aimer son prochain comme soi-même. Voilà ce que les juifs, les chrétiens et les musulmans sont appelés à témoigner, pour honorer à travers les faits ce Dieu qu’ils prient avec leurs lèvres. Et c’est exactement ce que j’ai porté dans mon cœur, en prière, en visitant, à Jérusalem, le Mur occidental – ou Mur des lamentations – et le Dôme du Rocher, lieux symboliques respectivement du judaïsme et de l’islam. La visite au Mémorial de Yad Vashem, édifié à Jérusalem en l’honneur des victimes de la Shoah, a également été un moment d’intense recueillement. Nous avons observé là un moment de silence, en priant et en méditant sur le mystère du « nom » : chaque personne humaine est sacrée, et son nom est inscrit dans le cœur du Dieu Eternel. Qu’on n’oublie jamais la terrible tragédie de la Shoah ! Il faut en revanche qu’elle reste toujours dans notre mémoire comme un avertissement universel au respect sacré pour la vie humaine, qui revêt toujours une valeur infinie.

Comme je l’ai déjà mentionné, mon voyage avait pour objectif prioritaire la visite aux communautés catholiques de Terre Sainte, et cela s’est produit en différentes occasions également à Jérusalem, à Bethléem et à Nazareth. Au Cénacle, avec l’esprit tourné vers le Christ qui lave les pieds aux Apôtres et qui institue l’Eucharistie, ainsi que vers le don de l’Esprit Saint à l’Eglise le jour de Pentecôte, j’ai pu rencontrer, parmi tant d’autres, le custode de Terre Sainte et méditer ensemble sur notre vocation à être une seule chose, à ne former qu’un seul corps et qu’un seul esprit, à transformer le monde avec la douce puissance de l’amour. Assurément, cet appel rencontre des difficultés particulières en Terre Sainte, c’est pourquoi, avec le cœur du Christ, j’ai répété à mes frères évêques ses propres paroles : « Sois sans crainte petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12, 32). J’ai ensuite brièvement salué les religieuses et les religieux de vie contemplative, en les remerciant pour le service qu’avec leur prière, ils offrent à l’Eglise et à la cause de la paix.

Les moments culminants de communion avec les fidèles catholiques ont en particulier été les célébrations eucharistiques. Dans la Vallée de Josaphat, à Jérusalem, nous avons médité sur la Résurrection du Christ en tant que force d’espérance et de paix pour cette ville et pour le monde entier. A Bethléem, dans les Territoires palestiniens, la messe a été célébrée devant la Basilique de la Nativité également avec la participation de fidèles provenant de Gaza, que j’ai eu la joie de réconforter en personne, en les assurant de ma proximité particulière. Bethléem, le lieu dans lequel a retenti le chant céleste de paix pour tous les hommes, est le symbole de la distance qui aujourd’hui encore nous sépare de cette annonce : précarité, isolement, incertitude, pauvreté. Tout cela a poussé de nombreux chrétiens à partir au loin. Mais l’Eglise poursuit son chemin, soutenue par la force de la foi et témoignant de l’amour à travers des œuvres concrètes de service aux frères, tels que, par exemple, le Caritas Baby Hospital de Bethléem, soutenu par les Eglises d’Allemagne et de Suisse, et l’action humanitaire dans les camps de réfugiés. Dans celui que j’ai visité, j’ai voulu assurer aux familles qui y sont accueillies, la proximité et l’encouragement de l’Eglise universelle, en invitant chacun à rechercher la paix par des méthodes non violentes, en suivant l’exemple de saint François d’Assise. J’ai célébré la troisième et dernière messe avec la population jeudi dernier à Nazareth, ville de la Sainte Famille. Nous avons prié pour toutes les familles, afin que l’on redécouvre la beauté du mariage et de la vie familiale, la valeur de la spiritualité domestique et de l’éducation, l’attention aux enfants, qui ont le droit de grandir dans la paix et dans la sérénité. En outre, dans la basilique de l’Annonciation, avec tous les pasteurs, les personnes consacrées, les mouvements ecclésiaux et les laïcs engagés de Galilée, nous avons chanté notre foi dans la puissance créatrice et transformatrice de Dieu. Là où le Verbe s’est fait chair dans le sein de la Vierge Marie, jaillit une source intarissable d’espérance et de joie, qui ne cesse d’animer le cœur de l’Eglise, en pèlerinage dans l’histoire.

Mon pèlerinage s’est terminé, vendredi dernier, par la halte dans le Saint-Sépulcre et par deux importantes rencontres œcuméniques à Jérusalem : au patriarcat grec-orthodoxe, où étaient réunies toutes les représentations ecclésiales de la Terre Sainte et, enfin, à l’église patriarcale arménienne apostolique. J’ai plaisir à récapituler tout l’itinéraire qu’il m’a été donné d’effectuer précisément sous le signe de la Résurrection du Christ : malgré les vicissitudes qui, au cours des siècles, ont marqué les Lieux saints, malgré les guerres, les destructions, et malheureusement également les conflits entre chrétiens, l’Eglise a poursuivi sa mission, poussée par l’Esprit du Seigneur ressuscité. Elle est en marche vers la pleine unité, pour que le monde croie dans l’amour de Dieu et fasse l’expérience de la joie de sa paix. Agenouillé au Calvaire et au Tombeau de Jésus, j’ai invoqué la force de l’amour qui jaillit du Mystère pascal, la seule force qui puisse renouveler les hommes et orienter vers son objectif l’histoire et l’univers. Je vous demande également de prier dans ce but, alors que nous nous préparons à la fête de l’Ascension que nous célébrerons demain au Vatican. Merci de votre attention.

Le pape a ensuite résumé sa catéchèse en plusieurs langues. Voici ce qu’il a dit en français :

Ce matin, je voudrais rendre grâce au Seigneur pour le voyage apostolique que je viens d’accomplir en Terre Sainte. Je remercie Sa Béatitude le patriarche Fouad Twal, l’ensemble des autorités religieuses et civiles, ainsi que les personnes qui ont contribué à la préparation et au bon déroulement de ma visite. Je désirais accomplir avant tout un pèlerinage aux sources de la foi, et, en même temps une visite pastorale à l’Eglise qui vit en Terre Sainte : une communauté d’une importance particulière, parce qu’elle représente la continuité de la présence chrétienne là où elle a connu son origine. En rencontrant les autorités civiles et religieuses, j’ai voulu exprimer le souhait que la foi dans le Dieu unique, juste et miséricordieux, qui est la ressource la plus précieuse des peuples de la région, doit pouvoir déployer sa puissance de respect, de réconciliation et de collaboration.

Malgré les vicissitudes qui ont marqué les Lieux Saints au cours des siècles, malgré les guerres, les destructions, et malheureusement aussi malgré les conflits entre chrétiens, l’Eglise a poursuivi sa mission, poussée par l’Esprit du Seigneur ressuscité. Elle est en chemin vers la pleine unité, pour que le monde croit dans l’amour de Dieu et fasse l’expérience de la joie de sa paix. Au Calvaire et au Tombeau de Jésus, j’ai invoqué la force de l’amour qui jaillit du Mystère pascal, la seule qui puisse renouveler les hommes et orienter vers leur but l’histoire et le cosmos.

* * *

Je salue avec joie les pèlerins francophones, particulièrement les jeunes et les membres de l’association Chemin d’espoir, de Digne. A la veille de la fête de l’Ascension, je vous invite à prier pour que le Christ ressuscité renouvelle le cœur des hommes et donne au monde sa joie et sa paix. Avec ma Bénédiction apostolique.

Ascension du Seigneur – excusées si je n’ai écrit rien, mais pour moi l’Ascesion est dimanche, demain mets quelque beau teste, promets !

21 mai, 2009

Ascension du Seigneur - excusées si je n'ai écrit rien, mais pour moi l'Ascesion est dimanche, demain mets quelque beau teste, promets ! dans images sacrée

http://santiebeati.it/

Liturgie syrienne: « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue » (Lc 15,6)

21 mai, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090521

Commentaire du jour
Liturgie syrienne
(trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 232 rev.)

« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue » (Lc 15,6)

Au jour de ton Ascension, ô Roi Christ,
les anges et les hommes te crient :
« Tu es saint, Seigneur, car tu es descendu et tu as sauvé Adam,
l’homme fait de poussière (Gn 2,7),
de l’abîme de la mort et du péché,
et par ton Ascension sainte, ô Fils de Dieu,
les cieux et la terre entrent dans la paix.
Gloire à celui qui t’a envoyé ! »
L’Église a vu son Époux dans la gloire,
et elle a oublié les souffrances endurées au Golgotha.
Au lieu du fardeau de la croix qu’il portait
c’est une nuée de lumière qui le porte.
Voici qu’il s’élève, vêtu de splendeur et de gloire.

Un grand prodige s’accomplit aujourd’hui au mont des Oliviers :
Qui est capable de le dire ?…
Notre maître était descendu à la recherche d’Adam
et après avoir retrouvé celui qui était perdu,
il l’a porté sur ses épaules
et avec gloire il l’a introduit au ciel avec lui (cf Lc 15,4s).
Il est venu et il nous a montré qu’il était Dieu ;
il a revêtu un corps et il a montré qu’il était homme ;
il est descendu aux enfers et il a montré qu’il était mort ;
il est monté et a été exalté et il a montré qu’il était grand.
Bénie soit son exaltation !

Au jour de sa naissance, Marie se réjouit,
au jour de sa mort, la terre tremble,
au jour de sa résurrection, l’enfer s’afflige,
au jour de son ascension, le ciel exulte.
Bénie soit son Ascension !

Mosaique – Il Est Descendu Aux Enfers – Pskov

20 mai, 2009

Mosaique - Il Est Descendu Aux Enfers - Pskov  dans images sacrée 12%20MOSAIQUE%20IL%20EST%20DESCENDU%20AUX%20ENFERS%20PSKOV

http://www.artbible.net/3JC/-Mat-27,45_Entombment,freedom_Tombeau,%20liberation/2nd-14th_siecle/index2.html

Histoire de la spiritualité monastique: 2. Les moines juifs

20 mai, 2009

du site:

http://users.skynet.be/am012324/studium/bresard/Prehis01.htm

Histoire de la spiritualité monastique

2. Les moines juifs

    En effet à l’époque de Jésus, des historiens mentionnent l’existence d’ascètes juifs retirés du monde.

a) Les Esséniens.

    L’historien Josèphe et Philon d’Alexandrie parlent tous deux de l’existence de groupes religieux juifs qu’ils appellent Esséniens, ou Esséens. Ce mouvement était sans doute assez ample, comportant plusieurs branches dont le groupe de Qumran. Philon fait venir ce mot  « esséniens » du grec : hosioi = « sainteté », mais il est plus probable qu’il vienne de l’araméen hassaya = « pieux ». C’est un mouvement conservateur qui veut se séparer de l’Israël corrompu pour chercher Dieu dans la sainteté ; leur Règle dit en effet : « Ils se sépareront du milieu de l’habitation des hommes pervers pour aller au désert y frayer la voie de Dieu ». Voici deux textes qui les décrivent (Textes 1-2).

b) Les Thérapeutes.

    Dans son livre : « De la Vie contemplative », Philon décrit d’autres ascètes qui vivaient en Egypte, à l’est d’Alexandrie, dans le voisinage du lac Maréotis, proche de la Mer. Seul à en faire mention, il allait parfois chez eux, dit-il, pour faire retraite loin des bruits du monde. Il les appelle « Thérapeutes », d’un mot grec qui veut dire « servir » et « soigner ». C’est ce dernier sens que privilégie Philon : ce sont ceux qui soignent (leurs passions) (Texte 3) . Il les décrit à travers ce qu’il est : un rabbin pieux et lettré, féru d’exégèse allégorique et de philosophie platonicienne (Texte 4) .

    Ces deux groupes mènent une vie ascétique et communautaire exigeante. On n’y trouve que des exemples isolés de célibat religieux : ainsi parmi les Thérapeutrides, il y avait des vierges [vie contemp. 68], avec idée d’une génération spirituelle.

3. Le « plus » évangélique
    Il est sûr que les exigences du Sermon sur la Montagne, l’exemple de la virginité de Jésus et de Marie, les conseils de Paul aux Corinthiens touchant le célibat et l’amour fou du Seigneur qui est mort pour des pécheurs, ont très tôt suscité chez des hommes et des femmes le désir de répondre à l’amour par l’amour, et de consacrer leur vie à Dieu par la virginité.

    On en trouve des traces un peu partout. D’abord dans les Ecrits des Apôtres : les Actes nous parlent par exemple des filles de Philippe, vierges et prophétesses (Ac. 21, 9). Plus tard la lettre de Clément de Rome, vers 90, montre l’existence de vierges et de continents. Hermas, en 150, fait mention des vierges de Rome, Ignace du groupe des vierges de Smyrne qui semble important. De même Polycarpe, Justin.

    Le mot « moine » apparaît pour la première fois, à la fin du deuxième siècle, dans l’Evangile apocryphe selon Thomas qui célèbre la béatitude du monachos.

    A la même époque, entre 150 et 200, on sait qu’il y avait en Syrie et à Corinthe, des gens qui menaient une vie pauvre et ascétique, gardant la chasteté. Il s’agissait encore sans doute d’individuels, vivant probablement dans leur milieu familial ou dans la ville, et l’on ne peut parler de monachisme. Mais très tôt apparaîtra, mêlée à ce bon grain, l’ivraie de la suffisance qui se traduit par une dépréciation du monde. La maîtrise de soi, en grec  egkrateia = abstinence, continence, va devenir un mouvement : l’ »encratisme » qui durcit l’abstinence et la continence; on interdit le mariage, la nourriture provenant d’être animés, et le vin.

    Dans la première moitié du troisième siècle, on voit un premier monachisme organisé, les « Fils du Pacte ». Ces chrétiens vivaient en commun au service de l’Eglise et du culte, menant une vie pauvre. C’est le premier cénobitisme connu, près d’un siècle avant les premières traces du cénobitisme égyptien.

    Encore un peu plus tard apparaît dans ces milieux la tendance « messalienne », d’un mot syrien qui veut dire « prier ». Ceux qui sont touchés par de mouvement spirituel, prétendent qu’aucune autre activité humaine que la prière ne doit s’exercer. Parmi ceux qui adopteront cette attitude, certains resteront dans la ligne de l’Eglise, d’autres s’en écarteront. Au 4ème siècle, Basile essaiera de les ramener, eux et les « encratistes », sur une ligne plus droite.

    Et enfin, vers 300, Antoine est le premier moine dont nous connaissons l’histoire par un écrit. C’est alors que commence alors l’histoire proprement dite du monachisme chrétien.

 

4. Les martyrs
    Une troisième cause explique ce jaillissement soudain du monachisme au début du troisième siècle : le martyre. Très tôt, en effet, on a vu dans le monachisme un lien avec le martyre : soit une préparation au martyre, soit une continuation du martyre.

1) Une préparation au martyre pour ceux qui vivaient alors en temps de persécution, comme Antoine. On raconte que lorsqu’éclata la persécution de Dioclétien et que des chrétiens furent conduits à Alexandrie, Antoine, quittant son monastère, les accompagnait en disant : « Allons nous aussi, contempler ceux qui combattent et combattre avec eux si on nous y appelle ».

2) Une continuation du martyre : lorsque les persécutions eurent cessé, les chrétiens purent mener au grand jour une vie de célibat consacré, partir en grand nombre pour le désert pour y habiter. Ils avaient conscience de vivre le même mystère que les martyrs, l’assimilation totale au Christ mort et ressuscité. Ce mystère du martyre, central pour la vie de l’Eglise, ne pouvait disparaître. C’est ce que souligne une vie grecque de Pacôme : (Texte 5).

     Trois autres écrits vont dans ce sens. D’abord un apophtegme attribué à Athanase, contemporain d’Antoine, celui qui écrivit sa vie (Texte 6). Puis deux autres textes, l’un à propos des moniales, l’autre des moines  (Textes 7-8).

    Nous avons déjà ici quelques explications. Pour y voir plus clair, nous allons étudier un texte d’un des martyrs les plus célèbres, Ignace d’Antioche : sa lettre aux Romains, un texte où il nous montre ce qu’il était au-dedans, où l’on voit ce qu’était un martyr. Nous pourrons constater comme cette lettre nous interpelle au coeur de notre vie monastique, et nous référant à elle, nous nous demanderons s’il n’y aurait pas dans la Règle de Saint Benoît des points qui concernent la spiritualité du martyre.

    Ignace était donc évêque d’Antioche, en Syrie. Pris lors d’une persécution, il est conduit à Rome par terre et par mer, pour y être exposé aux bêtes dans le Cirque à l’occasion d’une fête païenne. Arrivé en Asie Mineure, il séjourne quelque temps dans deux villes : Smyrne et Troas. Des délégations des églises voisines viennent le visiter. A cette occasion il écrit diverses lettres dont une aux Romains où il leur annonce sa venue et leur demande de ne rien faire pour le délivrer et le faire échapper à son supplice. Cette lettre est un écrit spontané, où le coeur du martyr apparaît ; rien de littéraire ou de conventionnel. Hormis une introduction et une conclusion, il n’y a pas de plan : Ignace écrit au fur et à mesure que les idées lui viennent ; c’est du langage parlé.

    Cette lettre figure presque en entier dans le Travail n°1 . Vous la lisez en posant à Ignace des questions ; c’est la meilleure manière de lire les Pères : comme de grands amis, nous les interrogeons. En partant de cette lettre, nous nous poserons différentes questions. D’abord :

■  Qu’est Ignace, quelle est sa personnalité ?

Puis nous l’interrogerons lui-même :

■  Comment envisage-t-il le martyre ?

■  Qu’est pour lui la mort du martyr ?

■  Qu’est pour lui un martyr ?

■  Qu’est pour lui Jésus ?

    Quand vous aurez fait ce travail, vous aurez pu remarquer, entre autres choses, deux thèmes qui auront une grande importance dans le développement futur de la spiritualité monastique : le thème du combat spirituel et celui de l’imitation du Christ que l’on va retrouver dans d’autres textes de la littérature des martyrs. Ainsi en voici un qui illustre bien le premier thème : celui du combat spirituel ; le martyr, comme plus tard le moine, a conscience de lutter contre le démon (Texte 9). L’autre thème, celui de l’imitation du Christ se rencontre, entre autres, dans le récit des martyrs de Lyon (Texte 10). Cette présence du Christ, cette fois intériorisée, présence du Christ qui souffre avec et dans son martyr, se lit aussi dans un texte célèbre de la Passion des saintes Perpétue et Félicité (Texte 11). Plus loin nous verrons la même idée dans la vie d’Antoine : le Christ était là dans le combat d’Antoine contre le démon. Il est bon de nous en souvenir dans les tentations : le Christ est là près de nous, bien que nous nous croyons seuls, et il nous aide à en triompher.

5. Origène
    Il est enfin un homme qui fut comme Ignace un grand amoureux du Christ, et comme lui désira donner sa vie pour Lui. Ce fut un des plus grands génies du christianisme, comparable à Augustin et à Thomas d’Aquin. Ses oeuvres qui furent nombreuses, eurent une très grande influence sur le monachisme en train de germer. Nous ne l’étudierons pas ici, nous ne faisons que signaler certains points par lesquels il agit sur ce mouvement des esprits – et de l’Esprit – qui engendra le monachisme.

    Il y a continuité entre la spiritualité du martyre et la spiritualité d’Origène. Sa vie s’écoule dans une alternance de périodes de persécutions et de calme. Son père meurt martyr lors de la persécution de Sévère, et sa mère doit lui cacher ses habits pour qu’il n’aille pas se dénoncer comme chrétien. Il écrit une Exhortation au martyre durant celle de Maximin le Thrace, et il est lui-même arrêté, torturé pendant celle de Dèce ; il meurt trois ans plus tard, des suites de cette épreuve. Il n’est donc pas étonnant que l’on retrouve dans son oeuvre le thème du combat spirituel.

    Par ailleurs, au début de sa vie, Origène avait la charge d’une école de formation à la vie chrétienne, une sorte d’ »Ecole de la foi » avant la lettre, où les étudiants venaient s’instruire auprès de lui. Ils vivaient ensemble, mangeaient ensemble, priaient ensemble. A la fin de son séjour, au terme de cinq ans de scolarité, selon l’usage des écoles d’alors, l’étudiant faisait un petit discours de circonstance. Il nous est parvenu celui que fit un de ses élèves, Grégoire, ce qui veut dire « éveillé », qui devint par la suite évêque et dont la sainteté s’accompagna de tant de miracles qu’on l’appela : le Thaumaturge, c’est à dire : « le faiseur de miracles ». Il nous montre dans son Discours de remerciement à Origène ce qu’était ce maître pour ses élèves : un remarquable formateur, un précurseur des Père-Maîtres des novices. Nous allons lire un petit passage de cette lettre en recherchant ce qui concerne notre vie monastique, ce en quoi Origène a influencé cette vie monastique qui se formait alors « sous roche »  (Texte 12) .

    Origène formateur et candidat au martyre, met au centre de son ascèse et de sa morale le combat spirituel, thème qui deviendra central aussi dans le monachisme naissant. C’est un thème central, car il n’y a pas de vie chrétienne sans lutte, parce que l’homme se trouve à la croisée de deux chemins, comme le souligne le premier des psaumes. Ce thème des deux voies, souvent repris par la suite, suppose un choix, souvent difficile, qui implique une lutte.

    Il y a toute une doctrine du combat spirituel dans les oeuvres d’Origène, et ce thème va passer chez les ascètes d’Orient et dans la spiritualité tout court. Voici d’une manière rapide et très schématique, les principales idées que l’on peut repérer à travers les écrits d’Origène à propos du combat spirituel :

1. Le combat spirituel est un fait : tous nous avons à faire un choix entre la voie du bien et celle du mal, et ce choix ne va pas sans une lutte où notre liberté est impliquée.  La voie du bien est celle de Dieu, la voie du mal est celle du démon, le diable qu’Origène appelle du nom de ceux qui, dans la Bible, s’opposent aux Israélites : Amalech, ou Pharaon  (Texte 13) . Il y aura donc deux sortes de combattants : (Texte 14) .

2. Le combat spirituel a pour siège le coeur. Par suite nous trouvons dans les oeuvres d’Origène tous ces thèmes qui seront repris par les Pères du Désert : le combat contre les mauvaises pensées, la garde du coeur, la nécessité de la vigilance, du discernement des esprits, de l’ouverture à un Père spirituel.

3. L’ouverture à un ancien est en effet une aide puissante pour le soldat du Christ. Mais il a aussi d’autres aides : Dieu lui même et ses anges. Et lui-même a des armes pour se défendre : d’abord la prière : « Un seul saint en prière est bien plus fort qu’une armée innombrable de pécheurs », assure Origène. La prière et aussi les vertus, surtout la foi et l’humilité. La foi : Origène cite souvent la parole de Paul : « le bouclier de la foi éteint les traits enflammés du Malin » (Ephés. 6, 16); l’humilité : après une chute, il ne faut pas rester à terre, mais se relever  (Texte 15) .

4 .     Ce combat nous est fort utile : d’abord parce que nous serons parfois vaincus et découvrirons ainsi notre misère ; il est donc source d’humilité. Ensuite, il fortifie notre vertu et nous mérite une récompense.

De plus il sera utile aux autres, nous pourrons combattre pour eux. Voici un texte assez remarquable qui montre comme Origène avait le sens du Corps Mystique et de l’entraide cachée que nous pouvons apporter à d’autres qui n’ont pas eu autant de grâces que nous  (Texte 16) .

    La doctrine d’Origène sur la virginité a, elle aussi, profondément marqué le monachisme primitif. La voici, d’une manière également très schématique :

1. Le modèle en est Jésus qui est la Chasteté comme il est toutes les vertus. Marie en est aussi le modèle. Origène est le premier théologien à enseigner la virginité de Marie après l’enfantement. Marie est la première à avoir été vierge chez les femmes, comme Jésus chez les hommes.

2. Les racines de la virginité, ce sont les noces du Christ et de l’Église ; le mariage chrétien en est un symbole qui se réalise dans la chair ; les noces du Verbe et de l’âme se réalisent spirituellement pour le chrétien qui cherche Dieu. Mais cette union de l’âme avec le Verbe s’opère avec plus de force dans la virginité : celle-ci est en effet supérieure au mariage, parce qu’elle ne figure pas seulement les noces de l’Eglise avec le Christ, mais qu’elle les montre et les actualise. La virginité de l’Eglise se réalise par la chasteté totale de certains de ses membres.

3. La virginité dans son essence est un échange de dons entre Dieu et l’homme. Entre Dieu et celui ou celle qui est vierge, il y a un don réciproque :

Don de Dieu à l’homme : C’est une grâce qui vient de Dieu, et Dieu garde la virginité dans l’âme ; il faut donc le prier pour la conserver (Texte 17) : Cette grâce vient du Dieu Trinité : le Père la conserve, le Fils l’opère, retranchant les passions avec le glaive qu’il est lui-même, et, en tant que charisme, elle constitue une participation au Saint-Esprit.

Don de l’homme à Dieu : C’est un sacrifice offert par l’âme à Dieu dans le sanctuaire du corps. C’est le don le plus parfait après le martyre. La source en est la charité : c’est par amour que l’on reste vierge. Un amour qui met Dieu au-dessus de tout, et veut lui rendre amour pour amour. En lui donnant tout notre corps, nous imitons Dieu qui nous a tout donné. 

4. Conditions : Ce don se manifeste par la mortification, la garde du corps, la garde des sens. Prière et mortification sont donc nécessaires à la virginité : elles sont les éléments de ce sacrifice que, dans le sanctuaire du corps, l’âme, prêtre de l’Esprit-Saint, offre à Dieu.

Mais la virginité n’a de valeur que jointe aux autres vertus, surtout la foi et l’humilité. La chasteté du corps a, en effet, pour but celle de l’âme : la chasteté du coeur, qui est plus importante encore ; il faut protéger son coeur des imaginations impures, car le péché de pensée livre déjà l’âme à l’amant adultère, Satan. A l’inverse, dans le cas de la vierge violée, la souillure du corps ne compte pas si le coeur reste vierge.

5. Effet : Une idée originale d’Origène est que la virginité nous rend semblables aux petits enfants à qui appartient le Royaume des cieux. Elle est donc proche de la vertu d’enfance spirituelle (Texte 18) . En ce sens, elle prolonge la vie paradisiaque où Adam et Eve avant d’avoir connu le mariage, étaient les petits enfants nouvellement créés par Dieu qui conversaient avec lui.

A l’autre bout du temps, elle prophétise l’état eschatologique de la Résurrection, car ce qui fait obstacle ici-bas à la perfection des noces de l’âme avec le Verbe, c’est la chair et le péché.

Dans notre état actuel, elle rend libre pour le service du Seigneur. A la suite de Paul, Origène oppose la servitude du mariage à la liberté de la vierge. Si la virginité est inspirée par l’amour spirituel de Dieu recherché par dessus tout, alors elle libère l’être humain qui peut s’adonner entièrement au service divin.

Enfin la virginité porte des fruits dans l’âme : elle est féconde ; comme elle l’a fait en Marie, elle engendre Jésus dans l’âme  (Texte 19). C’est un thème que reprendront les Pères de Cîteaux, Guerric en particulier.

Le Saint-Esprit dans la Vie Chrétienne: I. – Les larmes bienheureuses

20 mai, 2009

du site:

http://www.foi-et-contemplation.net/themes/Esprit-Saint/Saint-Esprit-Vie-Chretienne-beatitude-larmes.php

Le Saint-Esprit dans la Vie Chrétienne

Chapitre X
La Béatitude des Larmes

« Bienheureux ceux qui pleurent,
parce qu’ils seront consolés. »
(Matth, V, 5)

I. – Les larmes bienheureuses

Les larmes qui sont un don du Saint-Esprit ne sont pas les larmes de ceux qui, malheureux, pleurent simplement leur misère. Nous pensons justement que ceux qui pleurent en cette vie recevront de Dieu une compensation; mais encore faut-il qu’ils la méritent, il faut que leurs larmes soient méritoires. Il n’y a pas de brevet de consolation attaché aux larmes en elles-mêmes. Ce peuvent être des larmes de chagrin, de souffrance, de désespoir, d’amour-propre froissé. Ces larmes, aux motifs purement naturels, ne comportent pas de récompense. Il est vrai que, si nous supportons nos peines dans la foi pour Dieu, elles valent auprès de Dieu; mais ces larmes méritoires dans la foi ne sont pas les mêmes que celles qui sont produites par l’activité du don de Science.

La science que nous inspire le Saint-Esprit, à nous qui aimons Dieu, est la science de la petitesse, de l’insuffisance, de la corruption des créatures, Elle est d’abord mouvement de répulsion; puis ce mouvement se tourne, logiquement, vers Dieu. Cette deuxième science, qui nous fait voir le Créateur à travers la créature, est la vraie science des créatures, élevant notre regard perpétuellement vers Dieu. Denys appelle oraison verticale celle que je rattache au don de Science, parce que, nous montrant le reflet de Dieu dans la créature, elle fait monter notre regard en droite ligne vers lui. Il nomme oraison en spirale celle que je rattache à l’Intelligence, et oraison circulaire celle que j’attribue à la Sagesse.

Quand elles ont approfondi l’insuffisance des créatures, en tant qu’elles représentent pour nous des biens trompeurs, certaines âmes sont poussées à savourer sous l’action du Saint-Esprit cette petitesse et cette méchanceté des créatures qui nous détournent de Dieu, à savourer aussi le rapport des créatures avec Dieu, et, par ce chemin, monter « des choses visibles aux invisibles », comme dit saint Paul (conf. Rom., I, 20.).

II. – Béatitude des larmes et don de science

La première démarche de cette science est donc de nous faire expérimenter l’insuffisance des créatures, les maux qu’elles présentent en nous ensorcelant.

Il y a des âmes qui pleurent à cette vue. Telles sont d’abord les larmes des convertis. Par un mouvement du Saint-Esprit, voyant quelles choses infimes les ont captivés et comment ils ont été trompés en y cherchant leur bonheur, ils regrettent leur aberration et pleurent sur leurs égarements. S’ils reviennent de théories fausses, ils éprouvent de l’amertume à l’égard de ces idées, de ces morales sans Dieu, de ces basses doctrines du sensualisme auxquelles ils ont intellectuellement adhéré; on le voit dans leurs écrits, c’est pour eux une source de larmes. Le P. Gratry, faisant le récit de sa conversion, rapporte que quand il vit crouler, lycéen encore, tout ce qui constituait son bonheur, il s’écria avec d’abondantes larmes : « ô Dieu, ô Dieu »… Mais à côté des intellectuels, il y a tous ceux qui se sont laissés prendre par le cœur, qui se sont roulés dans la fange. Quels cris ! Quels pleurs ! à la pensée de la honte où ils sont tombés, des années qu’ils ont perdues et aussi du Dieu qu’ils ont offensé, puisque c’est Dieu qui les inspire. Nous pouvons citer ici les larmes de Madeleine, lesquelles pourtant ont des motifs complexes. Elle a vu le Christ resplendissant de la beauté morale qu’il puisait à la source de la Sainte Trinité, elle si misérable, et elle a pleuré. Saint Pierre, qui avait cédé à la peur, qui avait choisi de sauvegarder sa vie plutôt que de proclamer son Maître, pleurait amèrement à la pensée qu’il s’était préféré à Lui. Tous les pécheurs qui se convertissent versent de telles larmes.

Nous-mêmes, sans avoir eu ces écarts, quand nous voyons que nous avons adhéré à des futilités, que nous sommes tentés d’y adhérer encore, nous éprouvons un sentiment de tristesse qui peut aller jusqu’aux larmes.

Telle est la science de la vanité des faux biens que nous inspire le Saint-Esprit. Il faut rester sous cette influence, ne pas dessécher cette source de larmes, l’entretenir, car elle est salubre, et elle nous éloigne du mal. Pleurons, non pas des larmes matérielles, mais des larmes du cœur, sur nos infidélités, nos futilités, le temps que nous avons perdu… Ce sont là des larmes pures. Elles peuvent faire partie d’une oraison; elles sont l’entrée en matière, le commencement de l’oraison surnaturelle de recueillement : les « larmes » appartiennent à cette phase.

Il y a encore d’autres larmes. Nous pleurons en voyant clairement la brièveté de la vie. C’est à l’occasion d’un malheur qui a écarté la façade brillante dont se voilait la réalité divine, et nous en a montré le néant; c’est à l’occasion d’un deuil: nous considérons cette petite vie qui va finir, nous songeons à la mort; nous éprouvons un sentiment profond du néant que nous sommes, nous pénétrons la fin de tout, et un sentiment de mélancolie, de tristesse profonde s’impose à nous. C’est donc cela la vie, nous écrions-nous; cette personne honorée avait tous les charmes de la jeunesse, de la fortune, de la beauté; tout s’écroule… et demain sera notre tour. Qu’est-ce que je suis? Qu’est-ce donc que l’homme ? C’est Dieu qui inspire ces larmes. Les convertis l’éprouvent: ces larmes les ont ramenés à Dieu. Les âmes ferventes l’éprouvent aussi. Dans cette vue du néant et cette mélancolie qu’elle inspire, elles trouvent un motif de s’écarter du créé et de s’élancer vers Dieu. Larmes des endeuillés, larmes des malheureux; elles sont encore un effet de la science que le Saint-Esprit nous inspire.

Une autre source de larmes naît à la vue de la folle vie du monde. Les âmes qui aiment Dieu, considérant cette poursuite universelle du vide, éprouvent une commisération infinie. Ce sentiment était au cœur de Notre-Seigneur quand il voyait les foules guidées par les Pharisiens. Il en avait pitié comme de brebis sans pasteur : « J’ai pitié de la foule. » (Marc, VIII, 2 ; Matth., IX, 36.) On sent dans ce mot perler une larme. En une autre circonstance, étant sur la montagne des Oliviers, contemplant Jérusalem, il pleura sur elle : « O Jérusalem, toi que j’ai aimée… je voulais rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses tout petits poussins… Il ne sera pas laissé de toi pierre sur pierre (Matth., XXIII, 37.). » Il éprouve ce sentiment devant l’impiété, l’ingratitude de sa patrie.

Ce sont là les larmes des apôtres, des convertisseurs d’âmes. Le désir de faire du bien leur fait comprendre davantage la misère des pauvres hommes. Saint Dominique pleurait souvent; sa physionomie, d’ailleurs douce, était empreinte de mélancolie. Considérant une ville, il pensait aux pécheurs qu’elle abritait, à ceux qui prenaient les biens des créatures pour de vrais biens… Son compagnon Bertrand de Garigue lui aussi pleurait souvent sur ses propres péchés. Saint Dominique lui dit un jour : « C’est assez, pleurez maintenant sur les péchés des autres. » Il pensait que rien n’est fécond comme ces larmes inspirées par la vue du mal qui blesse les âmes; elles sont le signe qu’on a expérimenté à fond ce mal, qu’on a en soi une ardente charité avide de retirer ces pécheurs du bourbier.

Il y a encore les larmes causées par les peines que Dieu nous envoie. Peines physiques ou morales, qui durent parfois longtemps, qui ne nous lâchent pas. Maladies qui nous immobilisent devant le bien à faire, mal de ceux que nous aimons, particulièrement quand ils offensent la loi divine et que nous sommes impuissants à les ramener. Il y a là encore une communication du don de Science. Au contact de nos souffrances, nous palpons la petitesse de notre être, nous voyons comme nous comptons peu et que Dieu n’a pas besoin de nous. Les souffrances des âmes qui nous entourent nous montrent comme elles sont pauvres par elles-mêmes, comme elles dépendent de Dieu. Nous pleurons, et ces larmes font que nous nous tournons vers Dieu pour puiser en lui la consolation; nous sommes impuissants, lui seul pourra tirer de la misère humaine nous et ceux que nous aimons.

Quand nous entrons en oraison, il ne faut pas craindre d’y entrer avec nos expériences personnelles. Le principal sujet d’oraison, c’est Dieu; c’est pourquoi nous prenons un livre qui nous parle de Dieu, nous parcourons l’Évangile pour y entendre ses paroles et y découvrir ses perfections, mais nous-mêmes, notre misère, notre petitesse, la misère des autres, forment aussi d’excellents sujets de méditation. Ces pensées sont un commencement. Nous pouvons entrer par elles dans l’oraison, et les larmes qu’elles nous feront verser se tourneront en joie. Larmes salutaires, qui peuvent nous rapprocher de Dieu, parce qu’elles jaillissent d’un cœur qui sent jusqu’à la douleur la misère des créatures.

Voilà un premier aspect, un aspect essentiel de cette science qui commande la vie purgative, cette phase de l’oraison où l’on se purifie par un sentiment douloureux, par la compréhension de ce qu’est le malheureux attachement aux créatures.

Le Saint-Esprit nous inspire un autre sentiment à l’égard des larmes, et c’est le deuxième aspect du don de Science : il fait transparaître en elles la face de Dieu. A la vue des bienfaits saisis en nous et autour de nous, nous ne pouvons douter que Dieu se cache derrière le voile des choses auxquelles il donne leur splendeur.

Et voilà qui nous captive. Mais si l’âme sent l’influence de Dieu, elle ne peut le voir; elle est attirée par lui, mais ne peut l’atteindre. C’est une nouvelle cause de douleur. L’âme cherche Dieu dans la nuit des sens, elle cherche ses traces comme l’épouse du Cantique soupirant vers son Bien-Aimé. Elle pleure d’angoisse. Où est-il, mon Dieu, que je le voie ! Il y a là une autre sorte d’oraison caractérisée par des larmes, qui ne sont plus des larmes de repentir, mais des larmes angoissées de désir. On le voit, mais incomplètement, on le sent, mais on ne peut le rejoindre. La Sainte Vierge, lorsqu’elle retrouve Notre-Seigneur dans le Temple, lui adresse ce reproche : « Qu’avez-vous fait ?… Votre père et moi, pleurant, nous vous cherchions (Luc, XII, 20). » L’épouse cherche son Dieu comme la Mère cherche son Fils, en pleurant.

Ces larmes de la recherche de Dieu dans les créatures impuissantes à le livrer, quoiqu’elles le trahissent, viennent encore du don de Science. Il nous fait connaître Dieu suffisamment pour nous attacher à lui, sans toutefois le révéler. C’est la première nuit de l’âme. La nuit des sens appartient à cette recherche. L’Epouse cherche son Dieu dans la nuit. Elle a compris que Dieu est derrière ce voile translucide, mais elle reste enfermée comme dans un cercle par l’horizon des créatures, elle est dans la nuit. Le Saint-Esprit lui a inspiré la volonté de ne pas s’attacher au monde; ses sens sont sans emploi; elle voit les créatures, mais elle ne veut sentir que Dieu; elle force ses sens à rester dans la nuit. C’est une situation douloureuse, d’avoir des sens et de ne plus s’en servir. Menteuses créatures, dit-elle, dites-moi où est le Dieu que je cherche… Et elle pleure.

III. – Le don des larmes et l’expérience chrétienne

Ces choses sont élevées, elles ne sont cependant pas absentes de notre vie. Il y a des moments où notre âme a compris, goûté cette science. Les créatures nous faisaient assez voir Dieu pour nous le faire désirer, pas assez pour nous le donner. Nous étions en face d’images impuissantes à calmer nos désirs. Ainsi les Israélites ne voyaient le Messie qu’à travers des figures : l’agneau pascal, la pierre – qui signifiait le Christ – d’où sortait l’eau vive, la grâce… Le Messie était pour eux une grande espérance, mais un voile était entre eux et lui. Les créatures, de même, nous révèlent Dieu et nous le voilent. C’est une excellente oraison que cette recherche accomplie « dans la vallée de larmes » : recherche douloureuse, relevée par l’espérance que le voile se déchirera et que nous posséderons Dieu.

Les larmes se rattachent donc à cette double science :

l’existence éphémère, la vanité, la corruption des créatures.
la façon dont elles peuvent nous conduire à Dieu.
Nous voyons s’épanouir ces deux sciences dans l’âme de saint Augustin. Déjà converti, mais encore catéchumène, il est assis dans un coin obscur de la cathédrale de Milan et il entend les graves mélodies de saint Ambroise. Il repasse sa vie cachée, il voit les misères dans lesquelles il a vécu, le peuple courant aux faux dieux, et aussi les créatures qui l’ont attiré à Dieu : sa sainte mère, chez laquelle il discerne comme un reflet de la divinité, saint Ambroise, qui lui représente la sainteté de Dieu. Et il se met à pleurer abondamment : « Il faisait bon pour moi, avec ces larmes », nous dit-il. Oraison de recueillement : conduit par l’Esprit-Saint, il commençait sa vie nouvelle en se recueillant dans les larmes; larmes versées sur la petitesse des choses de la terre, sur le malheur qu’il a eu de se donner à elles; larmes de reconnaissance pour les bienfaits de Dieu qui s’est montré à son âme par elles et l’a attiré vers lui. Nous saisissons là le pouvoir de la grâce que nous donne le Saint-Esprit en nous inspirant la science vraie des créatures, qui nous en montre la vanité profonde et leur sens relatif, et par cette lumière nous en détache pour nous conduire au Créateur.

buona notte (roarrrr!!!)

20 mai, 2009

buona notte (roarrrr!!!) dans image bon nuit, jour, dimanche etc. 24_133
http://www.immagini.it/Utenti/ViewImage.asp?ImageItem=133&AlbumItem=24

Guillaume de Saint-Thierry : « L’Esprit de Vérité vous guidera vers la vérité tout entière »

20 mai, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090520

Le mercredi de la 6e semaine de Pâques : Jn 16,12-15
Commentaire du jour
Guillaume de Saint-Thierry (vers 1085-1148), moine bénédictin puis cistercien
Le miroir de la foi, 6 ; PL 180, 384  (trad. bréviaire rev., cf. SC 301, p.137)

« L’Esprit de Vérité vous guidera vers la vérité tout entière »

      « Qui connaît les secrets de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les secrets de Dieu, sinon l’Esprit de Dieu » (1Co 2,11). Hâte-toi donc de communier à l’Esprit Saint. Il est là dès qu’on l’invoque ; si on l’invoque c’est qu’il est déjà présent. Appelé, il vient ; il arrive dans l’abondance des bénédictions divines. C’est lui le fleuve impétueux qui réjouit la cité de Dieu (Ps 45,5). Lors de sa venue, s’il te trouve humble et sans inquiétude, tremblant à la parole de Dieu, il reposera sur toi et te révélera ce que Dieu cache aux sages et aux prudents de ce monde (Mt 11,25) Alors commenceront à briller pour toi toutes ces vérités que la Sagesse pouvait dire aux disciples alors qu’elle était sur terre, mais qu’ils ne pouvaient pas porter avant la venue de l’Esprit de vérité qui leur enseignerait toute vérité…

      De même que ceux qui adorent Dieu doivent nécessairement l’adorer « en esprit et en vérité » (Jn 4,24), de même ceux qui désirent le connaître ne doivent chercher qu’en l’Esprit Saint l’intelligence de la foi… Au milieu des ténèbres et de l’ignorance de cette vie, il est lui-même pour les pauvres en esprit (Mt 5,3) la lumière qui éclaire, la charité qui attire, la douceur qui saisit l’âme, l’amour de celui qui aime, la dévotion de celui qui se livre sans réserve. C’est lui qui, de conviction en conviction, révèle aux croyants la justice de Dieu ; il donne grâce pour grâce (Jn 1,16) et à la foi qui écoute la Parole, il donne la foi de l’illumination.

Les anges

19 mai, 2009

Les anges dans images sacrée angels

http://renaissanceguy.wordpress.com/category/religion/christianity/worshp/

Les anges dans nos campagnes: Ce que dit la foi catholique de ces créatures

19 mai, 2009

du site:

http://catholique-montauban.cef.fr/actualites/les-anges-dans-nos-campagnes

Les anges dans nos campagnes par Mgr Bernard Ginoux

Ce que dit la foi catholique de ces créatures
 
Depuis quelques années, ils sont revenus en force ces chérubins joufflus La fête de Noël en fait apparaître partout. Nous les retrouvons dans les évangiles, nous les chantons, nous les plaçons dans nos crèches…. Que dit la foi catholique sur ces « créatures du monde invisible » ?
  
« Je crois en Dieu, créateur du monde visible et invisible »

Chaque fois que l’Eglise Catholique affirme sa foi, son CREDO, elle dit qu’Elle croit en Dieu « créateur du monde visible et invisible ».

Le monde visible n’échappe pas à notre perception et, pour une partie de l’humanité, surtout ceux qui s’affirment rationalistes, il est le seul à être réel : « je crois ce que je peux voir » disent-ils. La réalité ne serait que dans ce qui est perceptible par le sens, saisi par la raison et observable par la technique scientifique. Toute révélation surnaturelle est niée.

En revanche la présence de ces créatures du monde invisible est attestée dans de nombreuses religions. Les anges sont liés essentiellement au monothéisme : le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Dès la Genèse, les « anges » apparaissent, ils sont ces « esprits divins » porteurs de lumière, entourant Dieu pour le servir et chargés de l’ordre cosmique. Libres, ils pourront se détacher de Dieu. Dans la Bible, ils sont parfois appelés « Fils de Dieu » et leur nombre est considérable. « Des myriades de myriades, des milliers de milliers » dit l’Apocalypse (5, 11) La foi chrétienne nous les montre PROCHES de notre vie : « chaque fidèle a à ses côtés un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie » (St Basile). Le Catéchisme de l’Eglise Catholique prend à son compte cette affirmation de la foi  (n°335-336).

La chute originelle et les anges

La tradition juive explique la révolte de Lucifer, le Prince de la Milice Céleste, le porte-lumière, contre Dieu par son refus de la création de l’homme. L’orgueil de LUCIFER et des anges qui l’ont suivi serait la cause de sa chute : l’être humain est créé à l’image de DIEU et à sa ressemblance , alors, l’ange « mauvais »  combat cette créature . Il s’exclut du plan divin : il passe de la lumière aux ténèbres et ces « mauvais anges » seront les « diviseurs » entre Dieu et l’homme : le « diabolos » (en grec), le Diable, le Démon.

La tradition chrétienne, à la suite de l’Evangile, maintient que les anges déchus se sont détournés de Dieu et veulent en détourner l’homme.

Que font les anges ?

St Augustin écrit : « ANGE désigne la fonction non pas la nature.

                        d’après ce qu’il est c’est un ESPRIT

                        d’après ce qu’il fait c’est un ANGE »

(Catéchisme de l’Eglise Catholique n°329-330) et le Catéchisme continue :

de tout leur être les anges sont les serviteurs et messagers de Dieu. Le mot grec « ANGELLOS » qui a donné ANGE signifie en effet « MESSAGER ». Parce que les anges « contemplent constamment la face de mon Père qui est aux cieux » (St Matthieu 18,10)

Ils sont « Messagers du Seigneur

               Invisibles porteurs de ses ordres

               Attentifs au son de sa parole…

               Serviteurs qui exécutent ses désirs ». Psaume 102 versets 20-21.

Immortels, ils ont une personnalité propre, une volonté propre, une intelligence propre et ils reflètent la gloire de Dieu.

La Bible nous renseigne sur leur rôle.  La  vie du Christ les voit à l’œuvre.

L’archange Gabriel annonce à Marie la naissance de Jésus. Les anges annoncent aux bergers dans la nuit de Béthléem « un Sauveur vous est né » et leur chant de louange retentit autour de l’étable

Ils protègent la Sainte famille menacée par Hérode. Ils servent Jésus au désert, ils le soutiennent dans son agonie. Ils se tiennent auprès du tombeau vide : c’est l’ange du Seigneur dans l’évangile de St Matthieu (28,2) qui fait rouler la pierre du tombeau et s’assied dessus. Dans l’évangile de St Luc deux hommes éblouissants de lumière annoncent aux femmes qui cherchent Jésus : « Il n’est pas ici. Il est ressuscité ». Ils accompagnent la prédication des Apôtres et comme le rapporte le récit des Actes 12,7 l’Ange du Seigneur délivre Pierre dans sa prison (cf le thème de St Pierre-aux-liens). Enfin ils seront là « quand le Christ reviendra dans sa gloire ». Il faut bien entendu noter que les anges révoltés, les démons, ont eux aussi leur action dans le monde.

Dieu ne détruit pas ses créatures et Satan et ses anges peuvent mettre à l’épreuve la foi des hommes), comme l’homme-Jésus lui-même a été éprouvé. Mais l’homme peut toujours trouver la force de résister au mal : la grâce ne fait pas défaut si notre cœur l’accueille dans la confiance.

            En résumé, nous garderons à l’esprit que les anges sont au service de Dieu et des hommes pour nous permettre de vivre dans la fidélité, nous assister dans le combat spirituel (« l’ange de Dieu combat pour nous ») et, aussi, dans notre dernière heure (prières pour la Bonne Mort » ou encore « : que les anges te conduisent en Paradis »…)

Les anges dans la liturgie

« Je te chante en présence des anges » (Psaume 137,2)

Il y ont une place permanente car la liturgie (c’est-à-dire le service de Dieu) est bien le propre des anges.

Chaque préface rappelle la louange incessante que l’Eglise céleste, les anges et tous les saints, chantent au Dieu trois fois saint.

Et la première prière eucharistique fait dire au célébrant : « Que [cette offrande] soit portée par ton ange en présence de ta gloire sur ton autel céleste ». L’Eucharistie comme anticipation de la gloire céleste unit le monde visible et invisible et donc elle se célèbre en présence des anges. Ceux-ci sont honorés par deux fêtes :

-          les archanges Michel, Raphaël et Gabriel sont fêtés le 29 septembre,

-          les saints anges gardiens le 2 octobre.

Une hiérarchie des anges ?

St Paul (1Corinthiens 15, 24) évoque les dominations, les puissances, les principautés mais n’établit pas une  hiérarchie définie. L’Ancien Testament, comme l’Apocalypse distingue diverses catégories d’esprits célestes : Il y aurait neuf classes d’anges subordonnées les unes aux autres : les  SERAPHINS, CHERUBINS, TRONES , PUISSANCES … etc… noms que l’on retrouve dans la préface de la messe, mais la foi chrétienne ne s’attarde pas à ces subtiles distinctions .Elle garde cependant les noms des archanges Michel, Raphaël et Gabriel.

Conclusion

De cette approche rapide, nous pourrons donc retenir que l’existence des anges est un article de la foi catholique.

            Les prier et leur donner une place dans notre vie de foi est légitime.

Invoquer le secours de notre ange gardien est une juste prudence.

Il reste cependant difficile d’adhérer aux débordements fantaisistes de beaucoup d’approches contemporaines où l’on se préoccupe du pouvoir des anges et de leur influence bénéfique en oubliant qu’il n ‘y a qu’un Seul Sauveur, le Christ vrai Dieu et vrai homme. Les anges n’en sont que les messagers. Toute la liturgie de Noël nous le rappelle.

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