Archive pour mai, 2009
Saint Anselme : « Ainsi vous serez comblés de joie »
23 mai, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090523
Le samedi de la 6e semaine de Pâques : Jn 16,23-28
Commentaire du jour
Saint Anselme (1033-1109), moine, évêque, docteur de l’Église
Proslogion, 26 (trad. Rousseau, Aubier, p. 199 / Tournay rev.)
« Ainsi vous serez comblés de joie »
Mon Dieu et mon Seigneur, mon espoir et la joie de mon coeur, dis à mon âme si sa joie est celle dont tu nous dis par ton Fils : « Demandez et vous recevrez : ainsi vous serez comblés de joie ». J’ai trouvé, en effet, une joie pleine et plus que pleine, car le coeur, l’esprit, l’âme, tout mon être étant rempli de cette joie, elle abondera encore sans mesure. Ce n’est pas elle qui entrera en ceux qui se réjouissent ; ce seront plutôt eux qui entreront de tout leur être en elle.
Parle, Seigneur ! Dis à ton serviteur, au fond de son coeur, si ce que j’éprouve est bien la joie dans laquelle entreront ceux qui goûteront la joie même de leur maître (Mt 25,21). Mais cette joie dont jouiront tes serviteurs, « nul oeil ne l’a vue, nulle oreille ne l’a entendue, le coeur de l’homme ne l’a pas sentie s’élever en lui » (1Co 2,9)… Je te prie donc, mon Dieu, de me donner de te connaître, de t’aimer, pour qu’en toi je sois dans la joie.
Et si je ne le peux pas pleinement en cette vie, fais-moi avancer maintenant jusqu’à ce que j’y entre pleinement un jour. Que ma connaissance de toi ici-bas grandisse, pour qu’elle puisse arriver à la plénitude où tu es. Que mon amour pour toi croisse ici pour être total là-haut. Que maintenant ma joie soit immense en espérance, pour être alors totale en réalité. Seigneur, tu ordonnes par ton Fils que nous demandions, et tu promets que nous recevrons, afin que notre joie soit parfaite… Fais grandir ma faim de cette joie, afin que j’y entre !
L’Eglise Sainte Marie à Mont Saint Aignan
22 mai, 2009L’Eglise Sainte Marie à Mont Saint Aignan a une grande dévotion envers Sainte Rita, avocate des causes désespérées
ASCENSION DE N.-S. JÉSUS-CHRIST – HYMNE A MATINES – LATIN FRANÇAIS
22 mai, 2009du site:
http://www.leforumcatholique.org/print.php?num=483711
ASCENSION DE N.-S. JÉSUS-CHRIST – HYMNE A MATINES – LATIN FRANÇAIS
Hymne (version antique)
Ætérne Rex altíssime,
Redémptor et fidélium,
Quo mors solúta déperit,
Datur triúmphus grátiæ:
Roi éternel des cieux,
rédempteur de tous les croyants,
vous avez détruit la mort
et fait triompher la grâce.
Scandens tribúnal déxteræ
Patris: potéstas ómnium
Colláta Jesu caélitus,
Quae non erat humánitus:
Montant siéger à la droite du Père,
Jésus reçoit du ciel
la toute-puissance
qui ne lui appartenait pas comme homme.
Ut trina rerum máchina,
Cæléstium, terréstrium,
Et inferórum cóndita,
Flectat genu jam súbdita.
Les trois parties de l’univers créé,
ciel, terre, enfers,
à présent soumises,
fléchissent le genou devant vous.
Tremunt vidéntes Angeli
Versam vicem mortálium:
Culpat caro, purgat caro,
Regnat Deus Dei caro.
Les anges tremblent en voyant
le rôle nouveau d’une chair mortelle:
la chair blâme le péché, la chair justifie,
la chair règne dans la Personne du Verbe.
Tu esto nostrum gáudium,
Manens olýmpo praéditum:
Mundi regis qui fábricam,
Mundána vincens gáudia.
O Christ, soyez notre joie,
notre récompense établie dans les cieux;
vous régissez le cours du monde,
et triomphez des attraits de la terre.
Hinc te precántes, quaésumus,
Ignósce culpis ómnibus,
Et corda sursum súbleva
Ad te supérna grátia,
Aussi, nous vous en prions,
pardonnez toutes nos fautes,
et élevez nos cœurs vers vous
par la grâce d’en-haut.
Ut, cum repénte cœperis
Clarére nube iúdicis,
Pœnas repéllas débitas,
Reddas corónas pérditas.
Lorsque soudain vous viendrez
nous juger sur la nuée,
remettez la peine de nos péchés,
rendez-nous les couronnes perdues.
Glória tibi, Dómine,
Qui scandis supra sídera,
Cum Patre, et Sancto Spíritu,
In sempitérna saécula. Amen.
Gloire à vous, Seigneur,
qui vous élevez au-dessus des cieux,
ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit,
dans les siècles éternels. Amen.
SAINTE RITA DE CASCIA – (MF) 22 MAI – LA VIE
22 mai, 2009du site:
SAINTE RITA DE CASCIA – (MF) 22 MAI
La vie de Sainte Rita :
Avocate des causes désespérées
Sainte Rita
C’est une étonnante et admirable histoire que celle de Sainte Rita qui fut épouse, mère de famille et religieuse.
L’Ombrie où elle va naître en 1381 est un monde à part, pays montagnard fermé à l’extérieur, isolé par les montagnes et, plus encore, par sa langue et ses coutumes, ses particularités religieuses et son comportement typique.
Pour parvenir à son hameau natal de Roccaporena il faut cheminer longuement par des sentiers ardus. C’est à 700 mètres d’altitude que vit la famille de Rita.
Cet isolement est encore renforcé par la crise religieuse et morale de cette époque. En France le Roi perd de plus en plus son pouvoir, la Guerre de Cent Ans ruine les provinces, dans toute l’Europe sévit la terrible peste noire qui fera des centaines de milliers de victimes. L’Eglise est déchirée, après l’exil d’Avignon, le Pape Grégoire XI est revenu mourir à Rome. Urbain VI son successeur doit faire face à de nombreux problèmes, celui de la prolifération de nombreuses sectes, celui du Grand Schisme d’Occident avec ses deux, puis ses trois papes…
C’est le combat sans merci que se livrent les deux prétendants à la papauté. Ils sont cupides, cruels, sanguinaires. Chacun se disant le seul légitime et n’hésitant pas à voler, torturer, piller sans merci…
L’on va jusqu’à la sorcellerie, jusqu’aux voults avec des statuettes de cire pour tenter d’asseoir ce pouvoir pontifical : Urbain VI et Clément VII ont oublié tout esprit chrétien dans leur soif de pouvoir.
C’est une époque terrible que traverse l’Eglise de Rome et Rita en prend conscience. En France Jeanne d’Arc fera le même constat pour son pays.
Rappelons que Rita naît 31 ans avant Jeanne d’Arc et qu’elle meurt 26 ans après. Quand Jeanne d’Arc entend ses voix, Rita est déjà moniale à Cascia. Deux vies extraordinaires qui resteront légendaires.
Longtemps désirée, Rita naquit en 1381 au mois de mai à Roccaporena en Ombrie pas très loin de Cascia, en Italie, d’où son nom de sainte RITA de CASCIA. Son père : Antonio Mancini, sa mère : Aimée Lotti. A cet enfant qui vient de naître, on donne le nom de Margarita dont le diminutif RITA lui est resté.
Alors que ses parents travaillaient dans les champs et qu’ils avaient déposée la jeune Rita dans son berceau, un essaim d’abeilles entra dans sa bouche, sans lui faire aucun mal. Ce fait quasi miraculeux laissait présager pour cette enfant un avenir extraordinaire… Ce fait miraculeux fut connu dans la région et laissait présager pour Rita un avenir hors du commun.
Elevée très chrétiennement par ses parents, Rita aimait se retirer à l’écart pour prier. Elle construisit une petite chapelle de branchage et lorsque sa mère s’inquiétait de savoir ou était Rita, elle allait tout de suite au fond du jardin, sûre de pouvoir y trouver son enfant en prière.
C’est ainsi que peu à peu naquit en elle, le désir de se consacrer entièrement à Dieu.
Mais ses parents voyaient surtout la sécurité pour l’avenir de leur fille et ils avaient un autre projet pour elle. Ils souhaitaient la marier à un beau parti. Justement dans la région, Antonio Ferdinando était bien connu. C’était un solide gaillard qui avait la réputation d’être un valeureux guerrier. Il avait été en relation avec d’anciens chefs de bande pendant les années de trouble. Le point noir était son caractère irascible et son penchant pour l’alcool. Etait-ce vraiment le mari idéal pour Rita ?
Ses parents voyaient surtout la sécurité pour l’avenir de leur fille et ils décidérent de la marier.
Rita fut bouleversée. Elle qui ne songeait qu’à se consacrer à Dieu !
Elle supplia ses parents de lui épargner cette épreuve, mais en vain. En ce temps là, on ne demandait pas l’avis de la jeune fille ; les mariages étaient l’affaire des parents qui organisaient les alliances selon leurs intérêts.
Rita avait 16 ans, elle dut se soumettre. Cependant cette contraiété dans sa vocation n’atteint pas sa confiance en la providence. Elle se demanda si précisément ce n’était pas dans cette voie, qu’elle allait progresser dans la charité, qui est le secret de la vraie perfection chrétienne.
Mais Rita souffrit beaucoup de cette situation, d’autant plus que Ferdinando repris peu à peu ses mauvaises habitudes et ses dangereuses fréquentations. Son mari allait jusqu’à la frapper dans ses moments d’ivresse. Par contre dans ses beaux jours, il savait être aimable. Rita décida de le convertir par la douceur, la prière et le dévouement.
Elle eut des jumeaux, deux fils. Peu à peu Ferdinando se radoucit, il cessa de fréquenter ses mauvais amis, et perdit l’habitude de boire avec excès. Gagné par la douceur de Rita, il décida de ne plus porter d’armes sur lui. Les jumeaux grandissaient, mais très vite ils avaient hérité de leur père une certaine agressivité que Rita avait bien du mal à combattre.
Un soir, un voisin vint prévenir Rita qu’une agression venait d’avoir lieu à cinq lieux d’ici dans le couloir de la Vesina, réputé dangereux parce que fréquenté par des bandits. Il en avait été le témoin et avait pu s’approcher Ferdinando qui lui avait dit quelques mots avant de mourir. Il pardonnait à ses agresseurs et remerciait Rita de tout ce qu’elle avait fait pour lui. Rita avait gagné la conversion de son mari. Il était sauvé.
Cependant ses deux fils jurèrent de le venger, et cela malgré les objurgations de leur mère. Rien n’y fit. Ils rencontrèrent un soir les meurtriers de leur père et engagèrent le combat. Ils furent victimes de leur témérité. Appelée près de ses deux fils agonisants, elle obtint leur conversion et ils moururent en paix. Rita avait obtenu du ciel leur conversion.
Restée seule, elle pouvait désormais espérer retrouver sa vocation religieuse et entrer chez les sœurs Augustines de Cascia. Mais son entrée fut refusée. On ne voulait pas d’une veuve. N’avaient le droit d’être religieuses que des jeunes filles.
Rita aurait pu, à ce moment là, douter une fois de plus de la providence. A quoi bon prier, aurait-elle pu se dire ? Mais elle ne se découragea pas. Elle pria avec ferveur. Elle multiplia les œuvres de charité envers les pauvres. Elle comprenait leur souffrance et leur détresse, parce qu’elle avait elle-même beaucoup souffert.
On l’aimait énormément à Cascia, on la sentait habitée par la présence et l’amour du Christ. C’était un personnage qui jouissait d’une grande renommée de sainteté.
Jésus, j’ai confiance en toi
Un soir de Noël, alors qu’elle entrait dans l’Eglise du monastère, une sœur lui fit signe, contre toute attente, de prendre place dans le chœur avec les moniales. Ainsi sa prière était enfin exaucée. Elle allait pouvoir devenir religieuse. Rita devenait vraiment l’avocate des causes désespérées.
On la mit à l’épreuve de différentes manières pour voir si sa vocation était solide. On lui ordonna d’arroser une rose et un olivier complètement desséchés. Ils refleurirent ; le rosier donna des fleurs et l’olivier des fruits. Son obéissance exemplaire avait fait ce miracle.
Très connue dans la région de Cascia, on venait la consulter de partout. Elle avait l’expérience de la vie et savait comprendre toutes les situations difficiles et toutes les misères humaines. A tous, elle apportait le réconfort de sa foi et de sa prière. Chose étonnante : tout s’arrangeait lorsqu’on s’adressait à Rita. Sa prière était entendue du ciel. Le bouche à oreille fit le reste. Elle devint vraiment l’avocate des causes désespérées.
On venait de partout voir la sainte et lui confier ses problèmes. La communauté n’apprécia pas cette publicité qui suscita une certaine jalousie parmi les sœurs. Pourquoi venait-on consulter tout particulièrement la veuve de Ferdinando et pas les autres sœurs ? Rita le comprit et vint un soir, s’agenouiller devant le grand crucifix de l’autel et elle lui demanda de l’associer davantage à sa passion pour rétablir la paix dans la communauté. Elle voulait aider à sauver les âmes de tous ceux qui s’adressaient à elle. Sa prière fut exaucée.
Une épine de la couronne du Christ se détacha mystérieusement et vint se figer sur le front de Rita. Peu de jours après, une odeur pestilentielle se dégagea de la plaie. Il n’en fallut pas davantage, pour que la communauté considéra que cette épreuve était une punition du ciel pour la vie passée de Rita qui cependant avait été exemplaire. Mais à cette époque, la renommée de Ferdinando, son mari assassiné et le meurtre de ses deux fils, ne passaient pas pour être une vie exemplaire et sans histoires.
Finalement, on la relégua dans une cellule par peur de la contagion. Rita accepta tout dans un esprit de sacrifice admirable.On lui passait sa nourriture par une petite ouverture pour ne pas être contaminé. Un matin du 22 mai 1457 une odeur extraordinaire de rose se répandit dans tout le monastère, ainsi qu’un lumière particulière : Rita venait de mourir. Son visage avait retrouvé une beauté toute surnaturelle. La communauté se rendit compte alors qu’elle avait eu une sainte parmi elle. Elle lui rendit hommage en diffusant sa vie et son œuvre.
Rita devint rapidement célèbre dans toute l’Italie et bientôt dans le monde entier. Elle fut connue et invoquée comme l’avocate des causes désespérées. Elle fut béatifiée en 1626 par le Pape Urbain VIII et canonisée en 1900 par le Pape Léon XIII . Son corps, dans un état de conservation parfaite, repose dans l’Eglise de Cascia en Italie.
bonne nuit
22 mai, 2009Saint Augustin : « Je vous reverrai et votre coeur se réjouira »
22 mai, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090522
Le vendredi de la 6e semaine de Pâques : Jn 16,20-23
Commentaire du jour
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Jean, n° 101 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 199)
« Je vous reverrai et votre coeur se réjouira »
Le Seigneur a dit : « Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, et puis un peu encore et vous me verrez » (Jn 16,16). Ce qu’il appelle un peu de temps, c’est tout l’espace de notre temps actuel, dont l’évangéliste Jean dit dans son épître : « C’est maintenant la dernière heure » (1Jn 2,18). Cette promesse…s’adresse à toute l’Église, comme cette autre promesse : « Voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Le Seigneur ne saurait tarder d’accomplir sa promesse : encore un peu de temps et nous le verrons et nous n’aurons plus aucune supplication à lui faire, aucune question à lui adresser, parce que nous n’aurons plus rien à désirer, plus rien à chercher.
Ce peu de temps nous paraît long parce qu’il est encore en train de s’écouler ; lorsqu’il sera fini, alors nous sentirons combien il a été court. Que notre joie soit donc différente de celle du monde dont il est dit : « Le monde se réjouira ». Dans l’enfantement de ce désir, ne soyons pas sans joie, mais comme dit l’apôtre Paul : « Réjouissons-nous dans l’espérance, soyons patients dans l’épreuve » (Rm 12,12). Car la femme qui enfante, à laquelle le Seigneur nous compare, se réjouit beaucoup plus de l’enfant qu’elle va mettre au monde qu’elle ne s’attriste de sa souffrance.
Ascension du Seigneur
21 mai, 2009L’Ascension du Seigneur
21 mai, 2009du site:
http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010525_agostino_fr.html
L’Ascension du Seigneur
« Aujourd’hui notre Seigneur Jésus-Christ monte au ciel; que notre cœur y monte avec lui. Écoutons ce que nous dit l’Apôtre: Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut: c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. De même que lui est monté, mais sans s’éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, et pourtant ce qu’il nous a promis ne s’est pas encore réalisé dans notre corps.
Lui a déjà été élevé au dessus des cieux; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu’il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter? Et il avait dit aussi: J’avais faim, et vous m’avez donné à manger. Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi sur la terre, de telle sorte que par la foi, l’espérance et la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel?
Lui, alors qu’il est là-bas, est aussi avec nous; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour; et nous, si nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons cependant par l’amour, mais en lui.
Lui ne s’est pas éloigné du ciel lorsqu’il en est descendu pour venir vers nous; et il ne s’est pas éloigné de nous lorsqu’il est monté pour revenir au ciel. Il était déjà là-haut, tout en étant ici-bas; lui-même en témoigne: Nul n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel. Il a parlé ainsi en raison de l’unité qui existe entre lui et nous: il est notre tête, et nous sommes son corps. Cela ne s’applique à personne sinon à lui, parce que nous sommes lui, en tant qu’il est Fils de l’homme à cause de nous, et que nous sommes fils de Dieu à cause de lui.
C’est bien pourquoi saint Paul affirme: Notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, bien qu’étant plusieurs, ne forment qu’un seul corps. De même en est-il pour le Christ. Il ne dit pas: Le Christ est ainsi en lui-même, mais il dit: De même en est-il pour le Christ à l’égard de son corps. Le Christ, c’est donc beaucoup de membres en un seul corps. Il est descendu du ciel par miséricorde, et lui seul y est monté, mais par la grâce nous aussi sommes montés en sa personne. De ce fait, le Christ seul est descendu, et le Christ seul est monté ; non pas que la dignité de la tête se répande indifféremment dans le corps, mais l’unité du corps ne lui permet pas de se séparer de la tête. »
De saint Augustin, sermon pour l’Ascension, 98, 1-2 (PLS 2, 494-495)
Prière
Dieu qui élèves le Christ au dessus de tout, ouvre nous à la joie et à l’action de la grâce, car l’Ascension de ton Fils est déjà notre victoire : nous sommes les membres de son corps, il nous a précédés dans la gloire auprès de toi, et c’est là que nous vivons en espérance. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen
Préparé par le Département de Théologie Spirituelle de
L’Université Pontificale de la Sainte-Croix
Ascension du Seigneur (21 mai 2009) (biblique)
21 mai, 2009du site:
http://www.bible-service.net/site/377.html
Ascension du Seigneur (21 mai 2009)
« …et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. » Le Christ ressuscité n’est pas seulement tiré de la mort par le Père, il est glorifié par lui et siège à sa droite. Désormais, l’humanité est présente dans la très sainte Trinité par l’un des siens, le Fils éternel du Père, né de la Vierge Marie. Quelle merveilleuse union de l’homme et de Dieu ! Elle est exprimée dans la prière que prononce le prêtre en mêlant l’eau au vin : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité. » On donnera aujourd’hui du relief à cet article de notre profession de foi.
La première page du livre des Actes des Apôtres raconte l’ “ enlèvement ” de Jésus. Relevé d’entre les morts, Jésus est enlevé par Dieu et exalté par lui comme Christ et Seigneur. Il peut désormais combler tout l’univers, écrit Paul. Cette ascension du Christ concerne tout l’univers. “ Tous les peuples battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie, chante le psaume. ”
• Actes 1,1-13
Le début des Actes des Apôtres reprend, mais d’une autre manière, la fin de l’évangile de Luc. Aux yeux de ses disciples, Jésus est enlevé par Dieu. L’expression fait allusion au 2° livre des Rois et au passage de témoin entre le prophète Élie et son disciple Élisée. À Élisée qui lui demande d’être son héritier spirituel, Élie répond : “ Si tu me vois pendant que je serai enlevé loin de toi, alors il en sera ainsi pour toi, sinon cela ne sera pas. ” Élie est enlevé au ciel dans un char de feu et Élisée voit, signe qu’il hérite des pouvoirs prophétiques de son maître (2 Rois 2,9-12) Dans la tradition d’Israël, Élie reviendra inaugurer le Règne de Dieu. Pour l’auteur du livre des Actes des Apôtres, Jésus est ce nouvel Élie. Venu inaugurer le Règne de Dieu, il quitte maintenant ses disciples en leur confiant l’héritage.
L’ascension des Jésus marque le point de départ d’une nouvelle étape dans l’histoire du salut. Bien que disparu aux yeux de ses disciples, le Christ ressuscité reste présent au milieu d’eux grâce au don de son Esprit. Devant vivre et se développer sans la présence visible de Jésus, la communauté chrétienne naissante a besoin d’un certain temps pour s’adapter aux nouvelles réalités. En langage biblique, le nombre 40 évoque ce temps indéterminé. Il rappelle les 40 années d’errance dans le désert, quand Dieu a préparé son peuple à prendre possession de la terre promise
• Psaume 46
Ce psaume a une belle couleur universaliste. Alors que dans le psaume précédent, le psaume 45, les peuples se révoltaient et “ mugissaient ” contre le Seigneur, ici, ils sont invités à l’acclamer parce que sa domination s’étend sur l’univers entier. Dieu est qualifié de Très-Haut. Le psaume évoque une intronisation royale, avec la liesse du peuple et la sonnerie triomphale des cors.
À la lumière de Pâque, ce psaume prend une saveur nouvelle. Il devient un chant triomphal en l’honneur de Jésus, mort et ressuscité, élevé à la droite de Dieu pour être le Seigneur des morts et des vivants.
• Éphésiens 4,1-13
Faisant à son Église le don de l’unité, la rassemblant en un seul corps par l’unique Esprit, l’unique baptême, la même foi, la constituant comme famille d’un même Père, le Christ ressuscité lui fait aussi le don du ministère. Les ministres lui sont donnés pour que se réalisent l’unité, la croissance et le témoignage. Le Christ donne à son Église tout ce qu’il lui faut pour qu’elle soit vraiment son corps sur la terre et que tous coopèrent à la mission qu’il lui confie. Le passage facultatif de cette lecture peut nous indiquer l’esprit d’humilité dans lequel tout cela doit être accompli : « Celui qui est monté est d’abord descendu », évoquant l’hymne de l’épître aux Philippiens : « Le Christ … s’est anéanti, prenant la condition de serviteur… C’est pourquoi Dieu l’a exalté… »
• Marc 16,15-20
Dans la liturgie de ce jour, les dernières phrases de l’évangile de Marc font écho aux premières phrases des Actes des Apôtres, avec le même vocabulaire : “ Jésus fut enlevé au ciel ”. Le verbe au passif, appelle cela un passif théologique, désigne discrètement mais clairement l’action de celui qui enlève, c’est-à-dire Dieu. Il exalte son Fils et l’intronise dans sa gloire divine. Jésus s’assoit à la droite de Dieu.
Désormais absent aux yeux de ses disciples, le Christ reste pourtant présent à leurs côtés et il les pousse à annoncer une bonne nouvelle au monde. La communauté chrétienne doit en effet devenir une communauté de salut. Par sa parole et par son action, elle doit signifier au monde que le mal est vaincu. L’annonce faite par Dieu au jardin des origines se réalise. Le serpent, symbole du mal, mord la poussière.
L’évangile de Marc s’achève sur une note optimiste. Par la résurrection et l’exaltation de Jésus, Dieu donne un signe de salut au monde. À nous de savoir l’accueillir.