Archive pour le 27 mai, 2009
Cardinal Jozef Tomko: La vision catholique de la paix
27 mai, 2009du site:
http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=682
Cardinal Jozef Tomko
La vision catholique de la paix
Esprit et Vie n°96 – décembre 2003 – 2e quinzaine, p. 3-4.
Intervention du cardinal Jozef Tomko à la rencontre interreligieuse d’Astana (Kazakhstan), le 23 septembre 2003.
[…] Quelle est la façon catholique de comprendre la paix ? Quel est, selon l’Église catholique, le rôle des religions dans l’édification de la paix ? Au cours de mon intervention, je répondrai brièvement à ces deux questions.
La compréhension catholique de la paix
L’Église catholique croit fermement que la paix, avant encore d’être un effort humain, est un don de Dieu. C’est dans la Constitution pastorale – joie et espérance – sur l’Église dans le monde moderne (7 décembre 1965), du concile Vatican II, que nous trouvons l’enseignement le plus important de l’Église sur la paix.
Gaudium et spes affirme que « la paix n’est pas une pure absence de guerre et elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre des forces adverses ; elle ne provient pas non plus d’une domination despotique ».
Qu’est donc la paix ? Elle est l’ « effet de la justice » (Is 32, 17). « Elle est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son divin fondateur, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d’aspirer à une justice plus parfaite. » La paix est aussi le fruit de l’amour, car l’amour « va bien au-delà de ce que la justice peut apporter » ([Gaudium et spes, n° 78).
Le rôle des religions dans l’édification de la paix. L’approche catholique
Les événements tragiques qui ont marqué le début du nouveau millénaire, les guerres qui les ont suivis, les tensions persistantes entre les peuples et les nations, la menace du terrorisme ainsi que d’autres phénomènes tragiques ont placé sous une lumière nouvelle le rôle des religions dans l’édification et la conservation de la paix. À ce propos, comme l’a affirmé Jean-Paul II, « les responsables religieux ont une responsabilité spécifique. Les confessions chrétiennes et les grandes religions de l’humanité doivent collaborer entre elles pour éliminer les causes sociales et culturelles du terrorisme, en enseignant la grandeur et la dignité de la personne, et en favorisant une conscience plus grande de l’unité du genre humain. Il s’agit là d’un domaine précis de dialogue et de collaboration œcuménique et interreligieux, pour que les religions se mettent d’urgence au service de la paix entre les peuples » (Message pour la Journée mondiale de la paix du 1er janvier 2002, n° 12). Que peuvent faire, cependant, les religions pour promouvoir des relations pacifiques entre les peuples ?
Prier pour la paix
Comme je l’ai déjà dit, le christianisme considère la paix comme un don de Dieu et les chrétiens prient donc pour la paix. À ce sujet, le christianisme est en harmonie avec les autres religions. L’Église prie chaque jour pour la paix, car l’amour, la compassion, le pardon et la réconciliation, qui sont les voies de la paix, sont au centre de l’Évangile.
Le concile Vatican II exhorte les chrétiens à s’unir à tous les hommes et à toutes les femmes qui aiment la paix, dans le but de l’implorer et de la réaliser (voir Gaudium et spes, n° 78). C’est dans cet esprit que le pape Jean-Paul II, en octobre 1986, puis de nouveau en janvier 2002, a pris l’initiative d’inviter les responsables religieux à prier pour la paix dans le monde à Assise, ville de saint François, extraordinaire homme de paix ; en outre, le pape a invité, en janvier 1993, les responsables religieux à prier pour la paix en Europe, et en particulier dans les Balkans. L’Assemblée interreligieuse qui s’est tenue au Vatican, du 25 au 28 octobre 1999, sur le thème Au seuil du troisième millénaire : la collaboration entre les différentes religions, a elle aussi été l’occasion de moments de prière intenses.
Outre la prière, il y a également le jeûne pour la paix. Les participants à la première rencontre d’Assise et à l’Assemblée interreligieuse susmentionnée ont accompagné la prière par un jour de jeûne. En 2002, le pape a invité les catholiques à observer une journée de jeûne pour la paix, et plus précisément le dernier vendredi du Ramadan, dans un geste évident de solidarité spirituelle avec les musulmans.
Éduquer à la paix
L’éducation à la paix est synonyme d’éducation à l’amour, à la compassion et à l’harmonie. Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes conscients de l’importance de l’éducation pour la coexistence pacifique des peuples de diverses origines ethniques, culturelles et religieuses. Les identités culturelles et religieuses ne doivent pas être promues en opposition, mais en s’ouvrant les unes aux autres et en harmonie entre elles. Les prédicateurs doivent prêcher l’amour et non la haine, la compassion et non l’exclusion, l’objectivité et non les préjugés. Nous sommes aujourd’hui tous conscients du lien existant entre le fanatisme religieux, la violence, le terrorisme et les carences de l’éducation. Les éducateurs et les prédicateurs doivent construire des ponts et non ériger des barrières. Leur responsabilité face à Dieu et aux hommes, en particulier les jeunes, est immense. C’est pourquoi le pape a invité les responsables religieux du monde à favoriser la formation d’une opinion publique moralement correcte, présupposé fondamental pour construire une société civile internationale capable de rechercher la tranquillité de l’ordre dans la justice et dans la liberté (voir Message pour la Journée mondiale de la Paix du 1er janvier 2002, n° 13).
Promouvoir la justice
L’antique adage latin « Si tu veux la paix prépare la guerre » est bien connu. Aujourd’hui, nous dirions : » Si tu veux la paix, promeus la justice ». Les personnes sont attachées à leurs droits et sont prêtes à les défendre. Les tensions, la haine, les guerres, la violence et les actes terroristes sont souvent le résultat de l’injustice.
Toutes les religions demandent la justice. Il s’agit d’une valeur divine, car Dieu est juste et exige la justice, et ceux qui désirent vivre selon sa volonté doivent pratiquer la justice. La règle d’or, présente dans toutes les religions sous des formes diverses, est une expression valable de l’appel/exhortation à la justice.
Il n’est pas possible de construire la paix sans justice, sans pardon accordé et reçu, sans réconciliation.
Promouvoir le développement intégral de la personne et de la société
Le pape Paul VI a affirmé que le développement est le nouveau nom de la paix. Le développement authentique embrasse chaque personne et la personne dans sa totalité. Il ne peut pas se limiter à la dimension économique ou intellectuelle, mais comprend également le domaine moral et spirituel.
La coopération est nécessaire entre les peuples des diverses religions, également dans le domaine du développement. Les difficultés que les hommes doivent affronter ne s’arrêtent pas aux frontières religieuses ; elles concernent les personnes de toutes les traditions. Il faut, par exemple, que tous collaborent à la protection de la création.
Promouvoir les droits humains, en particulier la liberté de religion
Les droits humains ont leur origine dans la dignité de la personne humaine. La dignité humaine et les droits humains sont des dons de Dieu Créateur, et non un don humain ou une concession politique. La liberté de religion est la pierre angulaire des droits humains. Chacun a le droit de choisir sa religion et de la pratiquer, que ce soit en tant qu’individu ou que membre d’une communauté. Les droits humains sont universels et indivisibles. Ils appartiennent à tous, partout.
Toutes les religions concordent sur le caractère sacré de la vie humaine et sur la dignité de la personne humaine. C’est pourquoi les religions ont le devoir de promouvoir les droits humains. Il n’est pas possible d’invoquer les traditions religieuses pour limiter la liberté de religion. Le pape Jean-Paul II a affronté cette question à son arrivée à Astana, le 22 septembre 2001 : « Sachez toujours placer à la base de votre engagement civil la protection de la liberté, droit inaliénable et aspiration profonde de chaque personne. En particulier, sachez reconnaître le droit à la liberté religieuse, à travers laquelle s’expriment les convictions conservées dans le sanctuaire le plus intime de la personne » (n° 5).
Notre présence ici, nos conversations et nos prières pour la paix sont un don de Dieu et un signe d’espérance pour l’humanité. Que Dieu tout-puissant bénisse tous les hommes et toutes les femmes, et nous accorde la paix et la prospérité !
une tasse de café pour un bon réveil demain matin, la voiturette du café est la même que je emploie
27 mai, 2009Saint Cyrille d’Alexandrie: « Pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes »
27 mai, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090527
Commentaire du jour
Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque et docteur de l’Église
Commentaire de l’évangile de Jean, 11, 11 ; PG 74, 558 (trad. Jean expliqué, DDB 1985, p. 134)
« Pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes »
Lorsque le Christ est devenu semblable à nous, c’est-à-dire s’est fait homme, l’Esprit l’a oint et consacré, bien qu’il soit Dieu par nature… Il sanctifie lui-même son propre corps, et tout ce qui dans la création est digne d’être sanctifié. Le mystère qui s’est passé dans le Christ est le principe et l’itinéraire de notre participation à l’Esprit.
Pour nous unir nous aussi, pour nous fondre dans l’unité avec Dieu et entre nous, bien que séparés par la différence de nos individualités, de nos âmes et de nos corps, le Fils Unique a inventé et préparé un moyen de nous rassembler, grâce à la sagesse qui est la sienne et selon le conseil de son Père. Par un seul corps, son propre corps, il bénit ceux qui croient en lui, dans une communion mystique il en fait un seul corps avec lui et entre eux.
Qui pourrait donc séparer, qui donc pourrait priver de leur union physique ceux qui, par ce corps sacré et par lui seul, sont unis dans l’unité du Christ ? Si nous partageons un même pain, nous formons tous un seul corps (1Co 10,17). Car le Christ ne peut pas être partagé. C’est pourquoi l’Eglise elle aussi est appelée corps du Christ, et nous ses membres, selon la doctrine de saint Paul (Ep 5,30). Tous unis au seul Christ par son saint corps, nous le recevons, unique et indivisible, dans nos propres corps. Nous devons considérer nos propres corps comme ne nous appartenant plus.