Ascension du Seigneur (21 mai 2009) (biblique)
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Ascension du Seigneur (21 mai 2009)
« …et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. » Le Christ ressuscité n’est pas seulement tiré de la mort par le Père, il est glorifié par lui et siège à sa droite. Désormais, l’humanité est présente dans la très sainte Trinité par l’un des siens, le Fils éternel du Père, né de la Vierge Marie. Quelle merveilleuse union de l’homme et de Dieu ! Elle est exprimée dans la prière que prononce le prêtre en mêlant l’eau au vin : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité. » On donnera aujourd’hui du relief à cet article de notre profession de foi.
La première page du livre des Actes des Apôtres raconte l’ “ enlèvement ” de Jésus. Relevé d’entre les morts, Jésus est enlevé par Dieu et exalté par lui comme Christ et Seigneur. Il peut désormais combler tout l’univers, écrit Paul. Cette ascension du Christ concerne tout l’univers. “ Tous les peuples battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie, chante le psaume. ”
• Actes 1,1-13
Le début des Actes des Apôtres reprend, mais d’une autre manière, la fin de l’évangile de Luc. Aux yeux de ses disciples, Jésus est enlevé par Dieu. L’expression fait allusion au 2° livre des Rois et au passage de témoin entre le prophète Élie et son disciple Élisée. À Élisée qui lui demande d’être son héritier spirituel, Élie répond : “ Si tu me vois pendant que je serai enlevé loin de toi, alors il en sera ainsi pour toi, sinon cela ne sera pas. ” Élie est enlevé au ciel dans un char de feu et Élisée voit, signe qu’il hérite des pouvoirs prophétiques de son maître (2 Rois 2,9-12) Dans la tradition d’Israël, Élie reviendra inaugurer le Règne de Dieu. Pour l’auteur du livre des Actes des Apôtres, Jésus est ce nouvel Élie. Venu inaugurer le Règne de Dieu, il quitte maintenant ses disciples en leur confiant l’héritage.
L’ascension des Jésus marque le point de départ d’une nouvelle étape dans l’histoire du salut. Bien que disparu aux yeux de ses disciples, le Christ ressuscité reste présent au milieu d’eux grâce au don de son Esprit. Devant vivre et se développer sans la présence visible de Jésus, la communauté chrétienne naissante a besoin d’un certain temps pour s’adapter aux nouvelles réalités. En langage biblique, le nombre 40 évoque ce temps indéterminé. Il rappelle les 40 années d’errance dans le désert, quand Dieu a préparé son peuple à prendre possession de la terre promise
• Psaume 46
Ce psaume a une belle couleur universaliste. Alors que dans le psaume précédent, le psaume 45, les peuples se révoltaient et “ mugissaient ” contre le Seigneur, ici, ils sont invités à l’acclamer parce que sa domination s’étend sur l’univers entier. Dieu est qualifié de Très-Haut. Le psaume évoque une intronisation royale, avec la liesse du peuple et la sonnerie triomphale des cors.
À la lumière de Pâque, ce psaume prend une saveur nouvelle. Il devient un chant triomphal en l’honneur de Jésus, mort et ressuscité, élevé à la droite de Dieu pour être le Seigneur des morts et des vivants.
• Éphésiens 4,1-13
Faisant à son Église le don de l’unité, la rassemblant en un seul corps par l’unique Esprit, l’unique baptême, la même foi, la constituant comme famille d’un même Père, le Christ ressuscité lui fait aussi le don du ministère. Les ministres lui sont donnés pour que se réalisent l’unité, la croissance et le témoignage. Le Christ donne à son Église tout ce qu’il lui faut pour qu’elle soit vraiment son corps sur la terre et que tous coopèrent à la mission qu’il lui confie. Le passage facultatif de cette lecture peut nous indiquer l’esprit d’humilité dans lequel tout cela doit être accompli : « Celui qui est monté est d’abord descendu », évoquant l’hymne de l’épître aux Philippiens : « Le Christ … s’est anéanti, prenant la condition de serviteur… C’est pourquoi Dieu l’a exalté… »
• Marc 16,15-20
Dans la liturgie de ce jour, les dernières phrases de l’évangile de Marc font écho aux premières phrases des Actes des Apôtres, avec le même vocabulaire : “ Jésus fut enlevé au ciel ”. Le verbe au passif, appelle cela un passif théologique, désigne discrètement mais clairement l’action de celui qui enlève, c’est-à-dire Dieu. Il exalte son Fils et l’intronise dans sa gloire divine. Jésus s’assoit à la droite de Dieu.
Désormais absent aux yeux de ses disciples, le Christ reste pourtant présent à leurs côtés et il les pousse à annoncer une bonne nouvelle au monde. La communauté chrétienne doit en effet devenir une communauté de salut. Par sa parole et par son action, elle doit signifier au monde que le mal est vaincu. L’annonce faite par Dieu au jardin des origines se réalise. Le serpent, symbole du mal, mord la poussière.
L’évangile de Marc s’achève sur une note optimiste. Par la résurrection et l’exaltation de Jésus, Dieu donne un signe de salut au monde. À nous de savoir l’accueillir.
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