Archive pour le 21 mai, 2009
L’Ascension du Seigneur
21 mai, 2009du site:
http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010525_agostino_fr.html
L’Ascension du Seigneur
« Aujourd’hui notre Seigneur Jésus-Christ monte au ciel; que notre cœur y monte avec lui. Écoutons ce que nous dit l’Apôtre: Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut: c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. De même que lui est monté, mais sans s’éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, et pourtant ce qu’il nous a promis ne s’est pas encore réalisé dans notre corps.
Lui a déjà été élevé au dessus des cieux; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu’il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter? Et il avait dit aussi: J’avais faim, et vous m’avez donné à manger. Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi sur la terre, de telle sorte que par la foi, l’espérance et la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel?
Lui, alors qu’il est là-bas, est aussi avec nous; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour; et nous, si nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons cependant par l’amour, mais en lui.
Lui ne s’est pas éloigné du ciel lorsqu’il en est descendu pour venir vers nous; et il ne s’est pas éloigné de nous lorsqu’il est monté pour revenir au ciel. Il était déjà là-haut, tout en étant ici-bas; lui-même en témoigne: Nul n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel. Il a parlé ainsi en raison de l’unité qui existe entre lui et nous: il est notre tête, et nous sommes son corps. Cela ne s’applique à personne sinon à lui, parce que nous sommes lui, en tant qu’il est Fils de l’homme à cause de nous, et que nous sommes fils de Dieu à cause de lui.
C’est bien pourquoi saint Paul affirme: Notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, bien qu’étant plusieurs, ne forment qu’un seul corps. De même en est-il pour le Christ. Il ne dit pas: Le Christ est ainsi en lui-même, mais il dit: De même en est-il pour le Christ à l’égard de son corps. Le Christ, c’est donc beaucoup de membres en un seul corps. Il est descendu du ciel par miséricorde, et lui seul y est monté, mais par la grâce nous aussi sommes montés en sa personne. De ce fait, le Christ seul est descendu, et le Christ seul est monté ; non pas que la dignité de la tête se répande indifféremment dans le corps, mais l’unité du corps ne lui permet pas de se séparer de la tête. »
De saint Augustin, sermon pour l’Ascension, 98, 1-2 (PLS 2, 494-495)
Prière
Dieu qui élèves le Christ au dessus de tout, ouvre nous à la joie et à l’action de la grâce, car l’Ascension de ton Fils est déjà notre victoire : nous sommes les membres de son corps, il nous a précédés dans la gloire auprès de toi, et c’est là que nous vivons en espérance. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen
Préparé par le Département de Théologie Spirituelle de
L’Université Pontificale de la Sainte-Croix
Ascension du Seigneur (21 mai 2009) (biblique)
21 mai, 2009du site:
http://www.bible-service.net/site/377.html
Ascension du Seigneur (21 mai 2009)
« …et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. » Le Christ ressuscité n’est pas seulement tiré de la mort par le Père, il est glorifié par lui et siège à sa droite. Désormais, l’humanité est présente dans la très sainte Trinité par l’un des siens, le Fils éternel du Père, né de la Vierge Marie. Quelle merveilleuse union de l’homme et de Dieu ! Elle est exprimée dans la prière que prononce le prêtre en mêlant l’eau au vin : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité. » On donnera aujourd’hui du relief à cet article de notre profession de foi.
La première page du livre des Actes des Apôtres raconte l’ “ enlèvement ” de Jésus. Relevé d’entre les morts, Jésus est enlevé par Dieu et exalté par lui comme Christ et Seigneur. Il peut désormais combler tout l’univers, écrit Paul. Cette ascension du Christ concerne tout l’univers. “ Tous les peuples battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie, chante le psaume. ”
• Actes 1,1-13
Le début des Actes des Apôtres reprend, mais d’une autre manière, la fin de l’évangile de Luc. Aux yeux de ses disciples, Jésus est enlevé par Dieu. L’expression fait allusion au 2° livre des Rois et au passage de témoin entre le prophète Élie et son disciple Élisée. À Élisée qui lui demande d’être son héritier spirituel, Élie répond : “ Si tu me vois pendant que je serai enlevé loin de toi, alors il en sera ainsi pour toi, sinon cela ne sera pas. ” Élie est enlevé au ciel dans un char de feu et Élisée voit, signe qu’il hérite des pouvoirs prophétiques de son maître (2 Rois 2,9-12) Dans la tradition d’Israël, Élie reviendra inaugurer le Règne de Dieu. Pour l’auteur du livre des Actes des Apôtres, Jésus est ce nouvel Élie. Venu inaugurer le Règne de Dieu, il quitte maintenant ses disciples en leur confiant l’héritage.
L’ascension des Jésus marque le point de départ d’une nouvelle étape dans l’histoire du salut. Bien que disparu aux yeux de ses disciples, le Christ ressuscité reste présent au milieu d’eux grâce au don de son Esprit. Devant vivre et se développer sans la présence visible de Jésus, la communauté chrétienne naissante a besoin d’un certain temps pour s’adapter aux nouvelles réalités. En langage biblique, le nombre 40 évoque ce temps indéterminé. Il rappelle les 40 années d’errance dans le désert, quand Dieu a préparé son peuple à prendre possession de la terre promise
• Psaume 46
Ce psaume a une belle couleur universaliste. Alors que dans le psaume précédent, le psaume 45, les peuples se révoltaient et “ mugissaient ” contre le Seigneur, ici, ils sont invités à l’acclamer parce que sa domination s’étend sur l’univers entier. Dieu est qualifié de Très-Haut. Le psaume évoque une intronisation royale, avec la liesse du peuple et la sonnerie triomphale des cors.
À la lumière de Pâque, ce psaume prend une saveur nouvelle. Il devient un chant triomphal en l’honneur de Jésus, mort et ressuscité, élevé à la droite de Dieu pour être le Seigneur des morts et des vivants.
• Éphésiens 4,1-13
Faisant à son Église le don de l’unité, la rassemblant en un seul corps par l’unique Esprit, l’unique baptême, la même foi, la constituant comme famille d’un même Père, le Christ ressuscité lui fait aussi le don du ministère. Les ministres lui sont donnés pour que se réalisent l’unité, la croissance et le témoignage. Le Christ donne à son Église tout ce qu’il lui faut pour qu’elle soit vraiment son corps sur la terre et que tous coopèrent à la mission qu’il lui confie. Le passage facultatif de cette lecture peut nous indiquer l’esprit d’humilité dans lequel tout cela doit être accompli : « Celui qui est monté est d’abord descendu », évoquant l’hymne de l’épître aux Philippiens : « Le Christ … s’est anéanti, prenant la condition de serviteur… C’est pourquoi Dieu l’a exalté… »
• Marc 16,15-20
Dans la liturgie de ce jour, les dernières phrases de l’évangile de Marc font écho aux premières phrases des Actes des Apôtres, avec le même vocabulaire : “ Jésus fut enlevé au ciel ”. Le verbe au passif, appelle cela un passif théologique, désigne discrètement mais clairement l’action de celui qui enlève, c’est-à-dire Dieu. Il exalte son Fils et l’intronise dans sa gloire divine. Jésus s’assoit à la droite de Dieu.
Désormais absent aux yeux de ses disciples, le Christ reste pourtant présent à leurs côtés et il les pousse à annoncer une bonne nouvelle au monde. La communauté chrétienne doit en effet devenir une communauté de salut. Par sa parole et par son action, elle doit signifier au monde que le mal est vaincu. L’annonce faite par Dieu au jardin des origines se réalise. Le serpent, symbole du mal, mord la poussière.
L’évangile de Marc s’achève sur une note optimiste. Par la résurrection et l’exaltation de Jésus, Dieu donne un signe de salut au monde. À nous de savoir l’accueillir.
Pape Benoît: Audience générale du 20 mai : le voyage en Terre sainte
21 mai, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-21033?l=french
Audience générale du 20 mai : le voyage en Terre sainte
Texte intégral
ROME, Mercredi 20 mai 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, place Saint-Pierre.
* * *
Chers frères et sœurs,
Je parlerai aujourd’hui du voyage apostolique que j’ai accompli du 8 au 15 mai en Terre Sainte, et pour lequel je ne cesse de rendre grâces au Seigneur, car il s’est révélé un grand don pour le Successeur de Pierre et pour toute l’Eglise. Je désire exprimer à nouveau mes « remerciements » sincères à sa béatitude le patriarche Fouad Twal, aux évêques des divers rites, aux prêtres, aux franciscains de la custodie de Terre Sainte. Je remercie le roi et la reine de Jordanie, le président d’Israël et le président de l’Autorité nationale palestinienne, avec leurs gouvernements respectifs, toutes les autorités et tous ceux qui, de diverses façons, ont collaboré à la préparation et au succès de la visite. Ce fut avant tout un pèlerinage, et même un pèlerinage par excellence aux racines de la foi ; et, en même temps, une visite pastorale à l’Eglise qui vit en Terre Sainte : une communauté d’une importance particulière, car elle représente une présence vivante là où elle a eu son origine.
La première étape, du 8 mai à la matinée du 11 mai, s’est déroulée en Jordanie, sur le territoire de laquelle se trouvent deux principaux lieux saints : le Mont Nébo, d’où Moïse contempla la Terre promise et où il mourut sans y être entré ; puis Béthanie « au-delà du Jourdain », où, selon le quatrième Evangile, saint Jean a commencé à baptiser. Le mémorial de Moïse sur le Mont Nébo est un site d’une puissante valeur symbolique : il parle de notre condition de pèlerins entre un « déjà là » et un « pas encore », entre une promesse si grande et si belle qu’elle nous soutient sur le chemin et un accomplissement qui nous dépasse, et qui dépasse également ce monde. L’Eglise vit en elle-même cette « nature eschatologique » et « en pèlerinage » : elle est déjà unie au Christ son époux, mais la fête des noces n’est pour l’instant qu’un avant-goût, dans l’attente de son retour glorieux à la fin des temps (cf. Conc. Vat. II, Const. Lumen gentium, 48-50). A Béthanie, j’ai eu la joie de bénir les premières pierres de deux églises qui doivent être édifiées sur le site où saint Jean baptisait. Ce fait est le signe de l’ouverture et du respect qui règnent dans le royaume hachémite pour la liberté religieuse et pour la tradition chrétienne, et cela mérite une profonde reconnaissance. J’ai eu la joie d’exprimer cette juste reconnaissance, unie au profond respect pour la communauté musulmane, aux chefs religieux, au corps diplomatique et aux recteurs des Universités, réunis à l’extérieur de la mosquée Al-Hussein ben-Talal, que le roi Abdallah II a faite construire en mémoire de son père, le célèbre roi Hussein, qui accueillit le pape Paul VI lors de son pèlerinage historique de 1964. C’est si important que chrétiens et musulmans cohabitent de façon pacifique dans le respect mutuel ! Grâce à Dieu, et à l’engagement des gouvernants, en Jordanie, c’est le cas. J’ai donc prié afin qu’il en soit de même ailleurs, en pensant en particulier aux chrétiens qui vivent au contraire des réalités difficiles dans le proche Irak.
En Jordanie vit une importante communauté chrétienne, à laquelle s’ajoutent les réfugiés palestiniens et irakiens. Il s’agit d’une présence significative et appréciée dans la société, notamment en raison de ses œuvres dans le domaine de l’éducation et de l’assistance, attentives à la personne humaine, indépendamment de son appartenance ethnique ou religieuse. Le Centre de réhabilitation Regina Pacis à Amman, qui accueille de nombreuses personnes porteuses de handicap, en est un bel exemple. En le visitant, j’ai pu apporter une parole d’espérance, mais je l’ai également reçue à mon tour, comme témoignage confirmé par la souffrance et le partage humain. En signe de l’engagement de l’Eglise dans le domaine de la culture, j’ai en outre béni la première pierre de l’université de Madaba, du patriarcat latin de Jérusalem. J’ai éprouvé une grande joie à donner naissance à cette nouvelle institution scientifique et culturelle, car elle manifeste de façon tangible le fait que l’Eglise promeut la recherche de la vérité et du bien commun, et offre un espace ouvert et qualifié à tous ceux qui veulent s’engager dans cette recherche, condition indispensable pour un dialogue authentique et fructueux entre civilisations. Toujours à Amman, se sont déroulées deux célébrations liturgiques solennelles : les vêpres dans la cathédrale grecque-melkite Saint-Georges et la messe au stade international, qui nous ont donné l’occasion de goûter ensemble la beauté de se retrouver comme peuple de Dieu en pèlerinage, riche de ses diverses traditions et uni dans la foi unique.
Après mon départ de Jordanie, le lundi 11 mai en fin de matinée, je me suis rendu en Israël où, dès mon arrivée, je me suis présenté comme pèlerin de foi sur la Terre où Jésus est né, a vécu, est mort et est ressuscité, et en même temps, comme pèlerin de paix pour implorer de Dieu que là où il a voulu se faire homme, tous les hommes puissent vivre comme ses enfants, c’est-à-dire en frères. Ce deuxième aspect de mon voyage est naturellement apparu au cours des rencontres avec les autorités civiles : lors de la visite au président israélien et au président de l’Autorité palestinienne. Sur cette terre bénie par Dieu, il semble parfois impossible de sortir de la spirale de la violence. Mais rien n’est impossible à Dieu et à ceux qui ont confiance en Lui ! C’est pourquoi la foi dans l’unique Dieu juste et miséricordieux, qui est la ressource la plus précieuse de ces peuples, doit pouvoir libérer toute sa force de respect, de réconciliation et de collaboration. J’ai voulu exprimer ce souhait en rendant visite aussi bien au grand mufti et aux chefs de la communauté islamique de Jérusalem, qu’au grand rabbinat d’Israël, ou lors de ma rencontre avec les organisations engagées dans le dialogue interreligieux, puis dans celle avec les chefs religieux de la Galilée.
Jérusalem est le carrefour des trois grandes religions monothéistes, et son nom même – « ville de la paix » – exprime le dessein de Dieu sur l’humanité : former une grande famille avec celle-ci. Ce dessein, pré-annoncé à Abraham, s’est pleinement réalisé en Jésus Christ, que saint Paul appelle « notre paix », car il a abattu par la force de son Sacrifice le mur de l’inimitié (cf. Ep 2, 14). Tous les croyants doivent donc laisser tomber les préjugés et la volonté de domination, et pratiquer de manière unanime le commandement fondamental : c’est-à-dire aimer Dieu de tout son être et aimer son prochain comme soi-même. Voilà ce que les juifs, les chrétiens et les musulmans sont appelés à témoigner, pour honorer à travers les faits ce Dieu qu’ils prient avec leurs lèvres. Et c’est exactement ce que j’ai porté dans mon cœur, en prière, en visitant, à Jérusalem, le Mur occidental – ou Mur des lamentations – et le Dôme du Rocher, lieux symboliques respectivement du judaïsme et de l’islam. La visite au Mémorial de Yad Vashem, édifié à Jérusalem en l’honneur des victimes de la Shoah, a également été un moment d’intense recueillement. Nous avons observé là un moment de silence, en priant et en méditant sur le mystère du « nom » : chaque personne humaine est sacrée, et son nom est inscrit dans le cœur du Dieu Eternel. Qu’on n’oublie jamais la terrible tragédie de la Shoah ! Il faut en revanche qu’elle reste toujours dans notre mémoire comme un avertissement universel au respect sacré pour la vie humaine, qui revêt toujours une valeur infinie.
Comme je l’ai déjà mentionné, mon voyage avait pour objectif prioritaire la visite aux communautés catholiques de Terre Sainte, et cela s’est produit en différentes occasions également à Jérusalem, à Bethléem et à Nazareth. Au Cénacle, avec l’esprit tourné vers le Christ qui lave les pieds aux Apôtres et qui institue l’Eucharistie, ainsi que vers le don de l’Esprit Saint à l’Eglise le jour de Pentecôte, j’ai pu rencontrer, parmi tant d’autres, le custode de Terre Sainte et méditer ensemble sur notre vocation à être une seule chose, à ne former qu’un seul corps et qu’un seul esprit, à transformer le monde avec la douce puissance de l’amour. Assurément, cet appel rencontre des difficultés particulières en Terre Sainte, c’est pourquoi, avec le cœur du Christ, j’ai répété à mes frères évêques ses propres paroles : « Sois sans crainte petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12, 32). J’ai ensuite brièvement salué les religieuses et les religieux de vie contemplative, en les remerciant pour le service qu’avec leur prière, ils offrent à l’Eglise et à la cause de la paix.
Les moments culminants de communion avec les fidèles catholiques ont en particulier été les célébrations eucharistiques. Dans la Vallée de Josaphat, à Jérusalem, nous avons médité sur la Résurrection du Christ en tant que force d’espérance et de paix pour cette ville et pour le monde entier. A Bethléem, dans les Territoires palestiniens, la messe a été célébrée devant la Basilique de la Nativité également avec la participation de fidèles provenant de Gaza, que j’ai eu la joie de réconforter en personne, en les assurant de ma proximité particulière. Bethléem, le lieu dans lequel a retenti le chant céleste de paix pour tous les hommes, est le symbole de la distance qui aujourd’hui encore nous sépare de cette annonce : précarité, isolement, incertitude, pauvreté. Tout cela a poussé de nombreux chrétiens à partir au loin. Mais l’Eglise poursuit son chemin, soutenue par la force de la foi et témoignant de l’amour à travers des œuvres concrètes de service aux frères, tels que, par exemple, le Caritas Baby Hospital de Bethléem, soutenu par les Eglises d’Allemagne et de Suisse, et l’action humanitaire dans les camps de réfugiés. Dans celui que j’ai visité, j’ai voulu assurer aux familles qui y sont accueillies, la proximité et l’encouragement de l’Eglise universelle, en invitant chacun à rechercher la paix par des méthodes non violentes, en suivant l’exemple de saint François d’Assise. J’ai célébré la troisième et dernière messe avec la population jeudi dernier à Nazareth, ville de la Sainte Famille. Nous avons prié pour toutes les familles, afin que l’on redécouvre la beauté du mariage et de la vie familiale, la valeur de la spiritualité domestique et de l’éducation, l’attention aux enfants, qui ont le droit de grandir dans la paix et dans la sérénité. En outre, dans la basilique de l’Annonciation, avec tous les pasteurs, les personnes consacrées, les mouvements ecclésiaux et les laïcs engagés de Galilée, nous avons chanté notre foi dans la puissance créatrice et transformatrice de Dieu. Là où le Verbe s’est fait chair dans le sein de la Vierge Marie, jaillit une source intarissable d’espérance et de joie, qui ne cesse d’animer le cœur de l’Eglise, en pèlerinage dans l’histoire.
Mon pèlerinage s’est terminé, vendredi dernier, par la halte dans le Saint-Sépulcre et par deux importantes rencontres œcuméniques à Jérusalem : au patriarcat grec-orthodoxe, où étaient réunies toutes les représentations ecclésiales de la Terre Sainte et, enfin, à l’église patriarcale arménienne apostolique. J’ai plaisir à récapituler tout l’itinéraire qu’il m’a été donné d’effectuer précisément sous le signe de la Résurrection du Christ : malgré les vicissitudes qui, au cours des siècles, ont marqué les Lieux saints, malgré les guerres, les destructions, et malheureusement également les conflits entre chrétiens, l’Eglise a poursuivi sa mission, poussée par l’Esprit du Seigneur ressuscité. Elle est en marche vers la pleine unité, pour que le monde croie dans l’amour de Dieu et fasse l’expérience de la joie de sa paix. Agenouillé au Calvaire et au Tombeau de Jésus, j’ai invoqué la force de l’amour qui jaillit du Mystère pascal, la seule force qui puisse renouveler les hommes et orienter vers son objectif l’histoire et l’univers. Je vous demande également de prier dans ce but, alors que nous nous préparons à la fête de l’Ascension que nous célébrerons demain au Vatican. Merci de votre attention.
Le pape a ensuite résumé sa catéchèse en plusieurs langues. Voici ce qu’il a dit en français :
Ce matin, je voudrais rendre grâce au Seigneur pour le voyage apostolique que je viens d’accomplir en Terre Sainte. Je remercie Sa Béatitude le patriarche Fouad Twal, l’ensemble des autorités religieuses et civiles, ainsi que les personnes qui ont contribué à la préparation et au bon déroulement de ma visite. Je désirais accomplir avant tout un pèlerinage aux sources de la foi, et, en même temps une visite pastorale à l’Eglise qui vit en Terre Sainte : une communauté d’une importance particulière, parce qu’elle représente la continuité de la présence chrétienne là où elle a connu son origine. En rencontrant les autorités civiles et religieuses, j’ai voulu exprimer le souhait que la foi dans le Dieu unique, juste et miséricordieux, qui est la ressource la plus précieuse des peuples de la région, doit pouvoir déployer sa puissance de respect, de réconciliation et de collaboration.
Malgré les vicissitudes qui ont marqué les Lieux Saints au cours des siècles, malgré les guerres, les destructions, et malheureusement aussi malgré les conflits entre chrétiens, l’Eglise a poursuivi sa mission, poussée par l’Esprit du Seigneur ressuscité. Elle est en chemin vers la pleine unité, pour que le monde croit dans l’amour de Dieu et fasse l’expérience de la joie de sa paix. Au Calvaire et au Tombeau de Jésus, j’ai invoqué la force de l’amour qui jaillit du Mystère pascal, la seule qui puisse renouveler les hommes et orienter vers leur but l’histoire et le cosmos.
* * *
Je salue avec joie les pèlerins francophones, particulièrement les jeunes et les membres de l’association Chemin d’espoir, de Digne. A la veille de la fête de l’Ascension, je vous invite à prier pour que le Christ ressuscité renouvelle le cœur des hommes et donne au monde sa joie et sa paix. Avec ma Bénédiction apostolique.
Liturgie syrienne: « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue » (Lc 15,6)
21 mai, 2009du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090521
Commentaire du jour
Liturgie syrienne
(trad. Bouchet, Lectionnaire, p. 232 rev.)
« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue » (Lc 15,6)
Au jour de ton Ascension, ô Roi Christ,
les anges et les hommes te crient :
« Tu es saint, Seigneur, car tu es descendu et tu as sauvé Adam,
l’homme fait de poussière (Gn 2,7),
de l’abîme de la mort et du péché,
et par ton Ascension sainte, ô Fils de Dieu,
les cieux et la terre entrent dans la paix.
Gloire à celui qui t’a envoyé ! »
L’Église a vu son Époux dans la gloire,
et elle a oublié les souffrances endurées au Golgotha.
Au lieu du fardeau de la croix qu’il portait
c’est une nuée de lumière qui le porte.
Voici qu’il s’élève, vêtu de splendeur et de gloire.
Un grand prodige s’accomplit aujourd’hui au mont des Oliviers :
Qui est capable de le dire ?…
Notre maître était descendu à la recherche d’Adam
et après avoir retrouvé celui qui était perdu,
il l’a porté sur ses épaules
et avec gloire il l’a introduit au ciel avec lui (cf Lc 15,4s).
Il est venu et il nous a montré qu’il était Dieu ;
il a revêtu un corps et il a montré qu’il était homme ;
il est descendu aux enfers et il a montré qu’il était mort ;
il est monté et a été exalté et il a montré qu’il était grand.
Bénie soit son exaltation !
Au jour de sa naissance, Marie se réjouit,
au jour de sa mort, la terre tremble,
au jour de sa résurrection, l’enfer s’afflige,
au jour de son ascension, le ciel exulte.
Bénie soit son Ascension !