Saint Augustin : « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments »
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Cinquième dimanche de Pâques : Jn 15,1-8
Commentaire du jour
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Jean, 80, 1; 81, 1.3-4; CCL 36, 527-531.
« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments »
Dans le passage de l’Evangile où notre Seigneur dit qu’il est la vigne et ses disciples les sarments, il parle en tant que Tête de l’Église et nous ses membres (Ep 5,25), en tant que « le médiateur entre Dieu et les hommes » (lTm 2,5). En effet, la vigne et les sarments sont de même nature ; voilà pourquoi celui qui était Dieu, d’une autre nature que nous, s’est fait homme : afin qu’en lui la nature humaine soit comme une vigne dont nous pourrions être les sarments…
Il disait aux disciples : « Demeurez en moi, comme moi en vous. » Ils n’étaient pas en lui de la même manière que lui était en eux. Cette union réciproque ne lui procure aucun profit ; c’est pour eux qu’elle est un avantage. Les sarments sont étroitement unis à la vigne mais ne lui communiquent rien ; c’est d’elle qu’ils reçoivent le principe de leur vie. La vigne, au contraire, est unie aux sarments pour leur communiquer sa sève vivifiante, sans rien recevoir d’eux. C’est ainsi que le Christ demeure dans ses disciples…
Si le Christ n’avait pas été un homme, il n’aurait pas pu être la vigne ; cependant, s’il n’était pas également Dieu, il ne fournirait pas cette grâce aux sarments. Parce qu’on ne peut pas vivre sans cette grâce et parce que la mort est au pouvoir de notre libre arbitre, notre Seigneur ajoute : « Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est comme un sarment qu’on a jeté dehors et qui se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. » (Jn 15,6) C’est pourquoi, si le bois de la vigne n’a plus de valeur lorsqu’il ne demeure pas uni à la vigne, il est d’autant plus glorieux quand il le demeure.
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