dimanche IV de Pâques, du: Bon Berger
2 mai, 2009Joh-10,01-Good_shepherd_Bon_Berger
http://www.artbible.net/3JC/-Joh-10,01-Good_shepherd_Bon_Berger/index4.html
Joh-10,01-Good_shepherd_Bon_Berger
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aujourd’hui 3 mai est la IV dimanche de Pâques et, aussi, la fête Saint Philippe et saint Jacques le Mineur apôtres, du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/05/03.php
3 mai – Saint Philippe et saint Jacques le Mineur, apôtres
Sommaire :
St Philippe
St Jacques le Mineur
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St Philippe
Saint Philippe naquit à Bethsaïde, sur les bords du lac de Tibériade, comme les saints Pierre et André. Saint Clément d’Alexandrie, suivant une tradition ancienne, l’identifie au jeune homme qui demande la permission d’aller enterrer son père avant de suivre Jésus qui répond de laisser les morts ensevelir les morts[1].
Selon l’évangile de saint Jean, on peut supposer qu’il fut d’abord un disciple du Baptiste avant d’être appelé par Jésus à qui il conduit Nathanaël[2] (Barthélemy) ; c’est à lui que Jésus s’adresse avant la première multiplication des pains[3] et c’est à lui que se présentent les païens approcher le Seigneur[4] ; enfin, pendant la Cène, il demande à Jésus de montrer le Père[5].
La tradition nous apprend qu’il prêcha aux Scythes et qu’il mourut très vieux à Hiérapolis (Phrygie) où, selon Eusèbe de Césarée qui cite Polycrate, il fut enterré. Clément d’Alexandrie prétend qu’il mourut de mort naturelle alors que d’autres disent qu’il fut martyrisé sous Domitien ou sous Trajan (lapidé puis crucifié).
L’apôtre Philippe est généralement représenté jeune ; il porte souvent la croix de son supplice et, parfois, des pains qui rappellent son rôle de la multiplication des pains. Parce qu’il porte un nom grec et qu’il est natif de Bethsaïde, on l’associe à André.
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[1] Evangile selon saint Matthieu, VII 22 ; évangile selon saint Luc, IX 60.
[2] Evangile selon saint Jean, I 43-51.
[3] Evangile selon saint Jean, VI 5-7.
[4] Evangile selon saint Jean, XII 21-22.
[5] Evangile selon saint Jean, XIV 7-12.
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St Jacques
Saint Jacques, dit le Mineur, fils d’Alphée et frère de Jude, originaire de Nazareth, était un parent du Seigneur et fut le premier évêque de Jérusalem, à la demande expresse de Jésus si l’on en croit saint Jérôme et saint Epiphane.
Il fut favorisé d’une apparition spéciale du Sauveur ressuscité dont saint Paul se fait l’écho[6], et dans laquelle, selon saint Clément d’Alexandrie, lui fut communiqué de manière particulière le don de science.
Evêque de Jérusalem, il jouit d’un prestige particulier et d’une autorité considérable : c’est à lui que saint Pierre veut que l’on annonce d’abord sa délivrance[7] ; c’est lui qui contrôle la doctrine et la mission de Paul[8] ; c’est lui qui au concile de Jérusalem, résume le discours de Pierre et règle ce qui doit être observé lors de la conversion des païens[9] ; c’est encore chez lui que Paul, lors de son dernier voyage à Jérusalem, rend compte de sa mission[10]. Il est enfin l’auteur de l’épître de saint Jacques.
L’historien juif Flavius Josèphe et Eusèbe de Césarée mentionnent son martyre par lapidation[11]. Recopiant Hégésippe, Eusèbe de Césarée et saint Jérôme écrivent : « Il a toujours conservé sa virginité et sa pureté entière. Nazaréen, c’est-à-dire consacré à Dieu dès sa naissance, il ne coupa jamais ses cheveux ni sa barbe, n’usa ni de vin, ni bains, ni d’huile pour oindre ses membres, ne porta point de sandales, n’usa pour ses vêtements que du lin. Ses prostrations à terre dans la prière étaient si fréquentes que la peau de ses genoux s’était endurcie comme celle du chameau. Son éminente sainteté lui valut le surnom de Juste par excellence. » Hégésippe dit que Jacques fut enterré près du Temple, sur le lieu même de son martyre (précipité du Temple, puis lapidé et achevé par un foulon qui lui fracasse le crâne). Il est souvent figuré en évêque de Jérusalem ; son attribut est le bâton de foulon, instrument de son supplice.
Si l’on ne sait pas grand chose du culte que l’on rendit primitivement à saint Philippe, en revanche, on sait que l’on montrait à Jérusalem, au IV° siècle, la chaire épiscopale de saint Jacques que l’on vénéra plus tard à l’église de la Sainte-Sion. Au VI° siècle, une église de Jérusalem passait pour avoir été construite sur l’emplacement de la maison de saint Jacques. Les plus importantes reliques des corps de saint Philippe et de saint Jacques dont on célèbre aujourd’hui la translation, sont à Rome, dans la crypte de la basilique des Saints-Apôtres.
De nombreuses églises disent posséder des reliques de saint Jacques le Mineur, telle la cathédrale Saint-Sernin de Toulouse, Saint-Zoïle de Compostelle, l’église des Jésuites d’Anvers, Saint-Etienne de Forli, la cathédrale de Langres, Saint-Corneille de Compiègne … Avec des reliques de saint Jacques, Saint-Sernin de Toulouse afffirme posséder des reliques de saint Philippe dont la cathédrale d’Autun dit avoir hérité de Cluny une partie du chef dont le reste fut distribué entre Notre-Dame de Paris et la cathédrale de Troyes. Florence assure avoir un bras de saint Philippe.
Les traces parisiennes du culte de saint Philippe et de saint Jacques, dont on célèbre aujourd’hui la translation des reliques à Rome, dans la basilique des Saints-Apôtres, semblent assez tardives. L’abbaye Saint-Maur-des-Fossés possédait dans son trésor une partie du chef de saint Philippe rapportée de Constantinople vers 1245, comme l’attestait un acte conservé dans les archives.
D’autre part, le duc Jean de Berry, oncle du roi Charles VI, avait donné aux chanoines de Notre-Dame de Paris une relique du chef de saint Philippe. Etant malade dans son hôtel de Nesle, il demanda que cette relique lui fût apportée en procession, le premier mai, par les chanoines revêtus de chapes de soie, tenant chacun un rameau de bois vert et l’église semée d’herbe verte. Il y avait à Notre-Dame une chapelle Saint-Philippe et Saint-Jacques.
Sans que l’on s’explique comment, la chapelle de l’hôpital Saint-Jacques-du-Haut-Pas, devenue église succursale pour les habitants du faubourg (1566), d’abord mise sous le patronage de saint Jacques le Majeur, passa, lors de sa reconstruction, sous celui des saints apôtres Jacques, fils d’Alphée, et Philippe ; la première pierre fut posée le 2 septembre 1630 par Gaston d’Orléans, en présence de Jean-François de Gondi, premier archevêque de Paris. C’est là que seront inhumés l’abbé de Saint-Cyran et la duchesse de Longueville.
Dans le quartier alors misérable du Roule, il y avait un hospice qui appartenait aux employés de la Monnaie[12], dont la chapelle, dédiée à saint Philippe et à saint Jacques le Mineur, restaurée en 1636 et 1642, fut érigée en église paroissiale le 1° mai 1699. Erigé en faubourg en 1722, le Roule qui était alors « de tous les faubourgs de Paris (…) le plus négligé et le plus malpropre » fut peu à peu nettoyé puis, à partir de 1750, transformé par la construction de beaux hôtels dont celui de la marquise de Pompadour.
qui deviendra le palais de l’Elysée. L’église paroissiale qui menaçait ruine fut détruite en 1739 pour faire place à une nouvelle église ; en attendant, le culte se faisait dans une grange. Le 14 août 1741, Louis XV donna un terrain de l’ancienne pépinière du Roule, en face de l’ancienne église, pour y construire une église, un presbytère et un cimetière. Ce premier projet fut abandonné au profit d’un nouvelle construction sur l’emplacement de l’ancienne église. Si les plans furent dressés par Jean-François Chalgrin en 1765, la construction de Saint-Philippe-du-Roule ne commença qu’en 1774 et dura une dizaine d’années. Le maître-autel fut consacré le 30 avril 1784. Maintenue comme paroisse après la Constitution civile du Clergé (1791), Saint-Philippe-du-Roule fut fermée en 1793, puis mise à la disposition des Théophilanthropes, et enfin rendue au culte catholique le 8 juin 1795. Cette église qui avait été agrandie en 1845 et consacrée le 13 novembre 1852, fut vidée de la plupart de ses tableaux entre 1960 et 1970.
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[6] Première épître de saint Paul aux Corinthiens, XV 7.
[7] Actes des Apôtres, XII 12-17.
[8] Epître de saint Paul aux Galates, I 19 & II 9.
[9] Actes des Apôtres, XV.
[10] Actes des Apôtres, XXI 18-19.
[11] C’était à la Pâque, le 10 avril 62.
[12] Au début du XIII° siècle, les officiers et les employés de la Monnaie avaient fondé au hameau du Roule une léproserie. Autorisée en 1216 par l’évêque de Paris (Pierre de Nemours) la léproserie était dirigée par huit frères dont la nomination était partagée entre l’évêque et les ouvriers de la Monnaie (arrêt du Parlement de 1392, confimé par une ordonnance de Charles IX datée du 19 novembre 1562).
du site:
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/sermons/serm137.htm
SAINT AUGUSTIN
SERMON CXXXVII. LE BON PASTEUR (1).
ANALYSE. — On serait porté à croire, surtout en lisant la fin de ce discours, que plusieurs s’étaient plaints de la sévérité des avertissements donnés par saint Augustin à son peuple. L’explication de l’Evangile du bon Pasteur lui fournissant l’occasion d’expliquer sa conduite, il en profite. Qu’est-ce donc que le bon Pasteur? Jésus-Christ s’appelle à la fois la porte et le bon Pasteur. C’est en lui-même et considéré comme chef de l’Église qu’il est la porte, c’est dans son Eglise même qu’il est Pasteur; et en disant que le bon pasteur doit entrer par la porte, il veut faire entendre que tout bon pasteur doit recevoir de lui sa vocation et être rempli de son amour. De plus un bon pasteur ne doit pas être un mercenaire? Qu’est-ce qu’un pasteur mercenaire? Un pasteur mercenaire, quoiqu’en disent certains ecclésiastiques, est celui dont la conduite, semblable à celle des Scribes et des Pharisiens; est en opposition avec son enseignement, Il ne remplit pas son devoir pour l’amour de Jésus-Christ, mais par intérêt; et voilà pourquoi il ne résiste pas avec vigueur aux attaques de l’ennemi, aux mauvais conseils et aux doctrines mauvaises. II faut le supporter dans l’Église, profiter même de l’enseignement salutaire qu’il donne au nom de l’Église; mais on doit se garder d’imiter sa lâcheté. C’est pour ne pas faire comme lui et ne mériter pas d’être condamné au tribunal suprême, que saint Augustin reprend avec fermeté, ne consultant que l’avantage spirituel de son troupeau.
1. Votre foi ne l’ignore pas, mes bien-aimés, nous savons même que vous l’avez appris du Maître qui enseigne du haut du ciel et en qui vous avez mis votre espoir: Celui qui pour nous a souffert et est ressuscité, Jésus-Christ Notre-Seigneur est le Chef de l’Église, l’Église est son corps, et la santé de ce corps c’est l’union de ses membres et le lien de la charité. Que la charité vienne à se refroidir, on est malade tout en faisant partie du corps de Jésus-Christ. Il est vrai, Celui qui a exalté notre Chef divin peut aussi guérir ses membres; mais c’est à la condition qu’un excès d’impiété ne les fera point retrancher de son corps et qu’ils y restent attachés jusqu’à ce qu’ils soient complètement guéris. Car il ne faut pas désespérer de ce qui lui est uni encore; mais on ne peut ni traiter ni guérir ce qui en est séparé. Or le Christ étant le Chef de l’Église et l’Église étant son corps, le Christ entier comprend et le chef et le corps. Mais le Chef est ressuscité. Nous avons donc au ciel notre chef qui intercède pour nous, et qui exempt de tout péché et affranchi de la mort, apaise Dieu irrité par nos iniquités. Il veut ainsi que ressuscitant nous-mêmes à la fin des siècles, transformés et pénétrés de la gloire céleste, nous parvenions où il est. Les membres en
1. Jean, X, 1-16 .
effet ne doivent-ils pas suivre la tête? Ah! puisqu’ici même nous sommes ses membres, ne nous décourageons point; nous suivrons notre Chef. 2. Contemplez, mes frères, combien nous sommes aimés de ce Chef divin. Il est au ciel, et pourtant il souffre sur la terre tout le temps qu’y souffre son Église. Ici en effet il a faim, il a soif, il est dépouillé, il est étranger, il est malade, il est en prison. N’a-t-il pas dit qu’il endure tout ce que souffre son corps et qu’à la fin du monde plaçant ce corps à sa droite et à sa gauche les impies qui le foulent aujourd’hui, il dira aux élus de sa droite : « Venez, bénis de mon Père, recevez le royaume qui vous a été préparé dès la création du monde? » Et pourquoi ? « Parce que j’ai eu faim et que vous m’avez donné à manger. » Il énumère les autres services comme s’il en avait été l’objet. Les élus mêmes ne le comprennent pas et ils s’écrient : « Quand est-ce, Seigneur, que nous vous avons vu sans pain, sans asile et en prison? » Et il leur répond: « Toutes les fois que vous avez rendu ces bons offices de l’un des plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous les avez rendus. » Notre corps même présente quelque chose de semblable. La tête y est on haut et les pieds en (559) bas; si cependant au milieu d’une foule serrée quelqu’un te marche sur le pied, la tête ne dit-elle pas: Tu me blesses ? Ce n’est ni la tête ni la langue que l’on presse alors; elles sont en haut, elles sont en sûreté, personne ne les frappe; mais le lien de la charité unissant tout le corps, de la tête aux pieds, la langue ne sépare point sa cause de celle des autres membres et elle crie : Tu me blesses, quoique personne ne la -touche. Si donc notre langue, sans être touchée, peut dire alors qu’on la blesse, le Christ notre Chef ne peut-il dire, sans souffrir personnellement. « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger? » Ne peut-il dire encore à ceux qui ont refusé ce service à ses membres : « J’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger? » Comment enfin conclut-il ? Le voici : « Ceux-ci iront aux flammes éternelles, et les justes à l’éternelle vie (1). » 3. Dans les paroles que nous venons d’entendre, le Seigneur se présentait à la fois comme étant le pasteur et comme étant la porte. Il disait expressément : « Je suis la porte; » et expressément : « Je suis le pasteur. » C’est comme Chef qu’il est la porte, c’est dans ses membres qu’il est le pasteur. Aussi bien en établissant l’Église sur Pierre seulement, il lui dit : « Pierre, m’aimes-tu? — Seigneur, je vous aime, répond Pierre. — Pais mes brebis. » Comme il disait une troisième fois : « Pierre m’aimes-tu ? » Pierre s’attrista de cette troisième demande (2) : si son Maître avait pu voir dans sa conscience qu’il le renierait, ne voyait-il pas dans sa foi combien il était sincère- à le confesser ? Mais Jésus ne cessa jamais de connaître Pierre; il le connaissait même lorsque Pierre s’ignorait, et Pierre s’ignorait quand il disait : « Je vous suivrai jusqu’à la mort; » il ne savait pas alors jusqu’où, allait sa faiblesse. Il arrive souvent à des malades de ne connaître point ce qui se passe en eux, tandis que le médecin le sait et quoique celui-ci ne souffre pas ce qu’endure le malade. L’un explique mieux ce qui se passe dans l’autre, que ce dernier n’exprime ce qui se passe en lui-même. Voilà ce qui avait lieu entre Pierre, malade alors, et le Seigneur, son médecin. Le premier prétendait avoir des forces et pourtant il n’en avait pas ; ruais en touchant les pulsations de son coeur, Jésus annonçait qu’il le renierait trois fois. On sait comment se réalisa la prédiction du médecin, et comment fat confondue la présomption du malade (3). Si donc le Sauveur l’interrogea après sa
1. Matt. XXV, 31-46. — 2. Jean, XXI, 15-17. — 3. Luc, XXII, 33, 34, 55-61.
résurrection, ce n’est point qu’il ignorât combien était sincère l’amour qu’il professait pour lui; mais il voulait qu’en confessant trois fois son amour, il effaçât le triple reniement que lui avait arraché la crainte. 4. Aussi quand le Seigneur demande à Pierre « Pierre m’aimes-tu ? » c’est comme s’il lui disait : Que me donneras-tu, que m’accorderas-tu comme témoignage de ton amour? Eh ! que pouvait accorder Pierre au Seigneur ressuscité, quand il était sur le point de monter au ciel et d’y siéger à la droite du Père ? Jésus semblait donc lui dire : Ce que tu me donneras, ce que tu feras pour moi, situ m’aimes, c’est de paître mes brebis, c’est d’entrer par la porte, sans monter par ailleurs. On vous a dit, en lisant l’Évangile « Celui qui entre par la porte est le pasteur; mais celui qui monte par ailleurs est un voleur et un larron, qui cherche à troubler, à disperser et à ravir. » Qu’est-ce qu’entrer par la porte ? C’est entrer par le Christ. Qu’est-ce qu’entrer par le Christ? C’est l’imiter dans ses souffrances, c’est le reconnaître dans son humilité, et Dieu s’étant fait homme, c’est avouer que l’on est homme et non pas Dieu. Est-ce en effet imiter un Dieu fait homme que de vouloir paraître Dieu quand on n’est qu’un homme? On ne t’invite pas à devenir moins que tu es, mais on te dit: Reconnais que tu es homme, que tu es pécheur; reconnais que Dieu justifie et que tu es souillé. Avoue les taches de ton coeur, et tu feras partie du troupeau de Jésus-Christ; car cet aveu de tes fautes portera le médecin à te guérir, autant que l’éloigne de lui le malade qui prétend être en bonne santé. Le Pharisien et le Publicain n’étaient-ils pas montés au temple? L’un se vantait de sa bonne santé, et l’autre montrait ses plaies au Médecin. Le premier disait effectivement : « O Dieu, je vous rends grâces de ce que je ne suis pas comme ce Publicain. » Ainsi s’élevait-il superbement au dessus de lui, et si le Publicain n’eût pas été malade, dans l’impuissance de se préférer à lui, le Pharisien l’aurait haï. Avec de telles dispositions à la jalousie et à la haine, en quel état se trouvait donc le Pharisien montant au temple? Sûrement il était malade, et en se disant bien portant il ne fut point guéri quand il quitta le temple. Le Publicain au contraire tenait les yeux à terre sans oser les lever vers le ciel, et se frappant la poitrine il disait: « O Dieu, ayez pitié de moi, pauvre pécheur. » Et que (560) conclut le Seigneur? « En vérité je vous le déclare : le Publicain sortit du temple justifié, plutôt que le Pharisien; car quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé (1). » Ceux donc qui s’élèvent veulent monter par ailleurs dans le bercail; tandis que ceux qui s’abaissent, y entrent par la porte. Aussi est-il dit, de l’un, qu’il entre et de l’autre, qu’il monte. Monter, vous le voyez, c’est rechercher les grandeurs, ce n’est pas entrer, c’est tomber; au lieu que s’abaisser pour entrer par la porte, ce n’est pas tomber, c’est être pasteur. 5. Cependant le Seigneur fait figurer dans l’Évangile trois personnages que nous devons y étudier : le pasteur, le mercenaire et le voleur. Vous avez .sans douté remarqué à la lecture de l’Évangile, les caractères assignés par Jésus-Christ au pasteur, au mercenaire et au voleur. Le pasteur, a-t-il dit, donne sa vie pour ses brebis et il entre par la porte. Le voleur et le larron montent par ailleurs. Quant au mercenaire, il fuit lorsqu’il voit le loup ou le voleur, parce qu’étant mercenaire et non pasteur, il ne prend point souci des brebis. L’un entre par la porte, attendu qu’il est le pasteur; l’autre monte par ailleurs, attendu qu’il est un voleur; et le troisième tremble et prend la fuite à la vue des ravisseurs qui veulent s’emparer des brebis, attendu qu’il est mercenaire et qu’étant mercenaire il ne prend point souci du troupeau. Si nous parvenons à bien reconnaître ces trois sortes de personnages, votre sainteté saura qui vous devez aimer, qui vous devez supporter et de qui vous devez vous garder. Il faudra aimer le pasteur, supporter le mercenaire et vous garder du larron. Il y a en effet dans l’Église des hommes dont l’Apôtre dit qu’ils annoncent l’Évangile par occasion, recherchant auprès des hommes leurs propres avantages, argent, honneurs, louanges humaines (2). Ce qu’ils veulent, ce sont des présents de quelque nature, et ils ont moins en vue le salut de l’auditeur que leurs intérêts personnels. Quant au fidèle à qui le salut est annoncé par un homme qu’y n’y a point part, s’il croit en Celui qu’on lui annonce sans s’appuyer sur le prédicateur, il y aura profit pour l’un, perte pour l’autre. 6. Le Seigneur disait des Pharisiens: « Ils sont assis sur la chaire de Moïse (3). » Il n’avait pas en vue que les Pharisiens et son intention n’était
1. Luc, XVIII, 10-14 — 2. Philip. I, 18. — 3. Matt. XXIII, 2.
pas d’envoyer à l’école des Juifs ceux qui croiraient en lui, pour y apprendre le chemin qui conduit au royaume des cieux. N’était-il pas venu effectivement pour former son Église, pour séparer du reste de la nation, comme on sépare le froment de la paille, les Israëlites qui étaient dans la bonne foi, qui avaient une bonne espérance et une charité véritable, pour faire de la circoncision comme une muraille, pour y joindre, comme une autre muraille, la gentilité, et pour servir lui-même de pierre angulaire à ces deux murs aboutissant à lui de directions opposées ? N’est-ce pas de l’union future de ces deux peuples qu’il disait : « J’ai aussi d’autres brebis qui ne sont pas de ce bercail, » du bercail des Juifs; « il faut que je les amène encore, afin qu’il n’y ait plus qu’un seul troupeau et un seul pasteur?» Aussi est-ce de deux barques qu’il appela ses disciples; ces deux barques désignaient les deux peuples qui devaient entrer dans l’Église, lorsque les Apôtres, après avoir jeté les filets, prirent cette multitude de poissons dont le poids faillit les rompre et qu’« ils en chargèrent ces deux mêmes barques (1). » Il y avait bien deux barques, mais il n’y a qu’une Église formée de deux peuples différents qui s’unissent dans le Christ. C’est ce qui était figuré aussi par Lia et Rachel, les deux épouses d’un même mari, de Jacob (2); par les deux aveugles assis près de la route et it qui lé Seigneur rendit la vue (3). Si enfin vous étudiez avec attention les Écritures, souvent vous y rencontrerez des figures de ces deux Églises qui n’en forment qu’une seule, comme l’indiquent et la pierre angulaire qui unit deux murs et le pasteur qui unit deux troupeaux. En venant donc pour enseigner son Église et pour établir son école en dehors du Judaïsme, comme nous la voyons établie aujourd’hui, le Seigneur ne voulait pas rendre disciples des Juifs ceux qui croiraient en lui. Sous le nom de Scribes et de Pharisiens il voulait désigner ceux qui un jour dans son Église diraient et ne feraient pas, comme il se désignait lui-même dans la personne de Moïse. Moïse effectivement figurait Jésus-Christ, et si en parlant au peuple il se voilait la face, c’était pour indiquer qu’en cherchant dans la Loi les joies et lés voluptés charnelles et qu’en ambitionnant un empire terrestre, les Juifs avaient devant les yeux un voile qui les empêcherait de reconnaître le Christ dans les Écritures. Aussi le voile tomba-t-il après la passion du Seigneur
1. Luc, V, 2-7. — 2. Genèse, XXIX. — 3. Matt. XX, 30-34
et on vit alors les secrets du sanctuaire. C’est pour ce motif qu’au moment où le Sauveur était suspendu à la croix, le voile du temple se déchira de haut en bas (1); et l’Apôtre Paul dit expressément : « Lorsque tu te seras converti au Christ, le voile disparaîtra (2); » au lieu «qu’il reste posé sur le coeur, » comme s’exprime le même Apôtre, lorsque tout en lisant Moïse, on ne s’est point attaché au Christ (3). Afin donc d’annoncer qu’il y aurait dans son Église de ces docteurs pervers, que clin le Seigneur? « Les Scribes et les Pharisiens sont assis sur la chaire de Moïse ; faites ce qu’ils disent, mais gardez-vous de faire ce qu’ils font. » 7. En entendant ce texte qui les condamne, il est de mauvais ecclésiastiques qui cherchent i en corrompre le sens; j’en ai réellement entendu quelques-uns qui voulaient l’altérer. S’ils le pouvaient, n’effaceraient-ils pas cette maxime de l’Évangile ? Dans l’impuissance d’y réussir, ils veulent au moins la fausser. Mais par sa grâce et par sa miséricorde, le Seigneur ne leur permet pas d’y parvenir non plus. Toutes ses paroles sont environnées du rempart protecteur de sa vérité; elles sont tellement posées que si un lecteur ou un interprète infidèle voulaient en retrancher ou y ajouter quoi que ce fût, un homme de coeur, pour rétablir le sens qu’on cherchait à pervertir, n’a qu’à rapprocher l’Ecriture d’elle-même en lisant ce qui précède ou ce qui suit. Comment donc s’y prennent ceux dont il est question dans ces mots : « Faites ce qu’ils disent ? » C’est aux laïques, affirment-ils que cela s’adresse.
Il est vrai, que fait un laïque qui veut se bien conduire, lorsqu’il voit un ecclésiastique se conduisant mal? Le Seigneur a dit, se rappelle-t-il « Faites ce qu’ils disent; gardez-vous de faire ce qu’ils font. » Je vais donc suivre les voies tracées par le Seigneur, sans imiter un tel dans ses moeurs. Je recevrai, quand il parlera, non pas sa parole, mais la parole de Dieu. Qu’il s’attache à sa passion, pour moi je m’attache à Dieu. Car si pour me défendre devant Dieu je disais un jour : Seigneur, j’ai vu cet homme qui est votre clerc, se conduire mal et je me suis mal conduit; le Seigneur ne me répondrait-il pas, mauvais serviteur, ne t’avais-je pas dit: « Faites ce qu’ils disent; gardez-vous de faire ce qu’ils font? » — Quant au laïque mauvais, infidèle, qui ne fait partie ni du troupeau du Christ, ni du froment du Christ et qu’on supporte simplement comme
1. Matt. XXVII, 51. — 2. II Cor. III, 16. — 3. Ibid. 15.
on laisse la paille sur l’aire, que réplique-t-il quand on se met à le presser en lui citant la parole de Dieu? — Laisse-moi; à quoi bon me parler ainsi? Les évêques, les ecclésiastiques mêmes ne font pas ce que tu dis, et tu prétends que je le fasse? — C’est se chercher, non pas un- avocat de mauvaise cause, mais un compagnon de supplice. Comment être défendu au jour du jugement par un méchant qu’on aura voulu imiter ? Quand le diable parvient à séduire, ce n’est pas pour régner, c’est pour être condamné avec ceux qu’il dupe; ainsi en s’attachant aux traces des méchants, on s’associe à eux pour l’enfer, on ne s’en fait pas des protecteurs pour le ciel. 8. Comment donc ces ecclésiastiques qui se conduisent mal faussent-ils la pensée du Seigneur, quand on leur oppose qu’il a eu raison de déclarer : « Faites ce qu’il disent; gardez-vous de faire ce qu’ils font ? » La sentence est irréprochable répondent-ils. Il vous est dit de faire ce que nous disons et de ne pas faire ce que nous faisons. C’est qu’il ne vous est pas permis d’offrir le sacrifice que nous offrons. — Quelles supercheries de la part de ces….. de ces mercenaires! Ah! s’ils étaient de vrais pasteurs, ils ne parleraient pas ainsi. Aussi pour leur fermer la bouche, il suffit d’observer la suite des paroles du Seigneur. « Ils sont assis, dit-il, sur la chaire de Moïse ; faites ce qu’ils disent, mais gardez-vous de faire ce qu’ils font, car ils disent et ne font pas. » Que signifie ce langage, tues frères ? S’il était ici question du sacrifice à offrir, nous ne lirions point : « Ils disent et ne font pas; » car le sacrifice est une action, c’est une offrande faite à Dieu. Qu’est-ce donc qu’ils disent sans le faire ? Le voici dans les paroles qui suivent: « Ils lient des fardeaux pesants et qu’on ne peut porter, et les placent sur les épaules des hommes, sans vouloir même les remuer du doigt (1). » Voilà des reproches manifestes et clairement exprimés. Mais en voulant fausser la pensée du Seigneur, ces malheureux montrent que dans l’Eglise ils ne cherchent que leurs propres avantages et qu’il n’ont pas lu l’Evangile. S’ils en connaissaient seulement une page et en avaient lu le texte entier, jamais ils n’avanceraient ce qu’ils osent avancer. 9. Voyez plus clairement encore qu’il y a dans l’Eglise de ces mauvais docteurs. On pourrait nous objecter que le Seigneur ne parlait que des Pharisiens, que des Scribes, que des Juifs, et qu’il
1. Matt. XXIII, 2-4.
n’y a parmi nous personne qui leur ressemble. Quels sont alors ceux qu’envisage le Sauveur quand il s’écrie : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ? » et quand il ajoute : « Beaucoup me diront, en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en votre nom que nous avons prophétisé, en votre nom que nous avons .fait beaucoup de miracles, et en votre nom que nous avons bu et mangé ? » Est-ce au nom du Christ que les Juifs font tout cela? Il est évident toutefois qu’il ne s’agit ici que, de ceux qui portent le nom du Christ. Et que dit ensuite le Sauveur ? « Je leur déclarerai alors : Je ne vous ai jamais connus. Éloignez-vous de moi, vous qui opérez l’iniquité (1). » Prête l’oreille aux gémissements que l’Apôtre répand sur eux. Les uns, dit-il, annoncent l’Evangile par charité, les autres par occasion, et ceux-ci « ne l’annoncent pas avec droiture (2). » L’Evangile est droit, mais eux ne le sont pas. Ce qu’ils annoncent est droit, mais eux ne sont pas droits. Pourquoi ne sont-ils pas droits ? Parce qu’ils cherchent dans l’Église autre chose que Dieu et ne cherchent pas Dieu même. S’ils cherchaient Dieu, ils seraient purs, attendu que Dieu est le légitime époux de l’âme, et que chercher en Dieu autre chose que Dieu même, ce n’est pas le chercher purement. En voici la preuve, lues frères. Une épouse n’est pas pure, si elle aime son mari parce qu’il est riche ; ce n’est pas lui qu’elle aime alors, c’est plutôt son or. Mais si elle l’aime véritablement, elle l’aime jusque dans le dépouillement et l’indigence. En l’aimant parce qu’il est riche, que fera-t-elle, si par suite des vicissitudes humaines, il vient à être proscrit et jeté tout-à-coup dans la misère ? Il est possible qu’elle le quitte. Ce serait la preuve qu’elle ne l’aimait pas, mais qu’elle aimait son bien. Car si elle l’aimait réellement, elle l’aimerait plus.vivement encore quand il tombe dans la pauvreté, puisque la compassion se joindrait en elle à l’amour. 10. Et pourtant, mes frères, notre Dieu ne saurait tomber jamais dans la pauvreté. Il est riche, c’est lui qui atout fait, le ciel et la terre, la mer et les Anges. Tout ce que nous voyons et tout ce que nous ne voyons pas dans le ciel, c’est lui qui l’a fait. Mais nous ne devons pas aimer ses richesses, nous devons l’aimer lui-même, lui qui en est l’auteur, car il ne t’a promis
1. Matt. VII, 21-23. — 2. Philip. I, 17.
que lui. Montre-lui quelque chose de plus précieux que lui, et il te le donnera: La terre est belle,. le ciel et les Anges sont beaux ; mais leur Créateur est plus beau encore. Ainsi donc ceux qui annoncent Dieu avec amour, ceux qui annoncent Dieu pour Dieu même, ceux-là sont de vrais pasteurs et non pas des mercenaires. Leur âme est pure, comme l’exigeait Notre-Seigneur Jésus-Christ quand il disait à Pierre: « Pierre, m’aimes-tu? M’aimes-tu? » C’est-à-dire : Es-tu pur? N’as-tu pas un coeur adultère? Est-ce tes intérêts et non pas les miens que tu cherches dans l’Église ? Ah! si tu es pur, tu m’aimes, « pais mes brebis (1); » tu ne. seras pas un mercenaire, mais un vrai pasteur. 11. Pour ceux qui excitent les gémissements de l’Apôtre, ils ne prêchaient pas l’Évangile avec pureté. Que dit néanmoins l’Apôtre ? « Mais qu’importe, pourvu que le Christ soit annoncé de quelque manière que ce puisse être, ou par occasion, ou par un vrai zèle (2)? » C’était tolérer des mercenaires. Le pasteur annonce le Christ avec un vrai zèle, le mercenaire l’annonce par occasion et avec d’autres .vues. Ils le prêchent toutefois l’un et l’autre. Écoute ce cri d’un vrai pasteur: « Pourvu, dit Paul, que le Christ, soit prêché, ou par occasion, ou par un vrai zèle! » Ce bon pasteur laisse agir les mercenaires. Ils font le bien où ils peuvent, ils sont utiles autant qu’ils en sont capables. Avait-il, dans d’autres circonstances, besoin de quelqu’un qui pût servir de modèle aux faibles? Il écrivait: « Je vous ai envoyé Timothée, pour vous rappeler mes voies (3). » Qu’est-ce à dire ? Je vous ai envoyé un pasteur qui doit vous rappeler mes voies, parce qu’il se conduit comme je me conduis. Que dit-il encore de ce pasteur qu’il envoie ailleurs ? « Je n’ai personne qui me soit aussi intimement uni et qui s’inquiète pour vous avec une affection aussi sincère. » Mais n’avait-il pas avec lui beaucoup de disciples ? Lisez encore : « C’est que tous cherchent leurs intérêts, et non les intérêts de Jésus-Christ (4). » En d’autres termes: J’ai voulu vous envoyer un pasteur, car il y a beaucoup de mercenaires, et if ne fallait pas vous en envoyer maintenant. — On peut dans d’autres occasions et pour d’autres affaires envoyer un mercenaire; mais il fallait un pasteur pour ce que Paul avait en vue. Hélas ! il en trouve un à peine dans ce grand nombre de mercenaires; c’est qu’effectivement
1. Jean, XXI, 16. — 2. Philip. I, 18. — 3. I Cor. IV, 17. — 4 Philip. 20,21.
il y a beaucoup de mercenaires et peu de pasteurs. Cependant, qu’est-il dit des mercenaires ? « En vérité je vous le déclare, ils ont reçu leur récompense (1). » Du pasteur au contraire que nous enseigne l’Apôtre? « Quiconque se tient pur de ces choses, sera un vase d’honneur sanctifié et utile au Seigneur, préparé pour toutes les bonnes oeuvres: » non pas pour quelques-unes, mais pour toutes; «préparé pour toutes les bonnes oeuvres (2). » Voilà pour les pasteurs. 12. Quant aux mercenaires : « le mercenaire prend la fuite lorsqu’il voit le loup rôder autour des brebis. » Ainsi s’exprime le Seigneur. Et pourquoi le mercenaire prend-il la fuite? «Parce qu’il n’a point souci des brebis. » Par conséquent le mercenaire rend des services tant qu’il ne voit ni loup, ni voleur, ni larron. En voit-il? Il prend la fuite. Quel mercenaire ne prend pas la fuite, ne sort pas de l’Église, lorsqu’il voit le loup et le larron ? Les loups et les larrons sont nombreux. Ce sont ceux-ci qui montent par ailleurs? Et quels sont ceux qui montent par ailleurs ? Ceux du parti de Donat qui veulent faire proie des brebis de Jésus-Christ. Ils montent par ailleurs, ils n’entrent point par le Christ, car ils ne sont pas humbles. Ils sont orgueilleux et ils montent. Qu’est-ce à dire, ils montent? Ils s’élèvent. D’où s’élèvent-ils ? D’un parti, car ils prétendent porter le nom d’un parti. N’étant point dans t’unité, ils sont d’un parti et c’est de ce parti qu’ils montent, qu’ils s’élèvent pour enlever les brebis. Voyez comment ils s’élèvent. C’est nous, disent-ils, qui sanctifions, c’est nous qui justifions, c’est nous qui faisons des justes. Voilà jusqu’où ils montent. Mais qui s’élève sera humilié (3); le Seigneur notre Dieu peut les humilier. Le loup désigne le diable. Or le diable et ceux qui marchent à sa suite cherchent à tromper; aussi est-il dit qu’ils sont revêtus de peaux de brebis et qu’intérieurement ils sont des loups rapaces (4). Eh bien ! qu’un mercenaire voie quelqu’un mal parler, avoir des sentiments pernicieux pour son salut, faire des actes coupables,et obscènes; malgré l’autorité qu’on lui connaît dans l’Église, où pourtant il n’est qu’un mercenaire puisqu’il y cherche son intérêt; ce mercenaire , tout en voyant un homme périr dans son péché, être saisi au gosier et traîné par le loup au supplice, ne lui dira pas : Tu fais mal, et ne lui fera aucun reproche, par égard pour ses propres intérêts.
1 Matt. VI, 4. — 2. II Tim. II, 21. — 3. Luc, XIV, 11. — 4. Matt. VII, 16.
N’est-ce pas fuir quand. on voit le loup? En ne disant pas : Tu fais le mal, ce n’est pas le corps, c’est l’âme qui prend la fuite. Le corps est immobile, mais le coeur s’en va, quand on voit un pécheur et qu’on ne lui dit pas: Tu fais mal, quand on va même jusqu’à s’entendre avec lui. 13. Ne voyez-vous pas souvent, mes frères, monter ici des prêtres et des évêques, et du haut dé cette tribune engagent-ils à autre chose qu’à s’abstenir de prendre le bien d’autrui, de faire des fraudes, de commettre des crimes ? Assis sur la chaire de Moïse, ils ne sauraient parler autrement, et c’est plutôt elle qui parle qu’eux-mêmes. — N’est-il pas dit toutefois : « Cueille-t-on des raisins sur les épines et des figues sur les chardons? » et encore: «Tout arbre se reconnaît à son fruit (1) ? » Comment donc un Pharisien peut-il enseigner la vertu ? Le Pharisien est l’épine; comment cueillir le raisin sur l’épine ? — Ah! c’est que vous avez dit, Seigneur : « Faites ce qu’ils disent, mais gardez-vous de faire ce qu’ils font. » — Ainsi vous me commandez de cueillir le raisin sur l’épine, quoique vous ayez dit en personne: « Cueille-t-on le raisin sur des épines ? » — Voici ce que répond le Seigneur: Je ne te commande pas de cueillir le raisin sur des épines; mais examine, regarde bien s’il n’arrive pas souvent à la vigne, lorsqu’elle court sur la terre, de s’entre!acer dans des épines? Plusieurs fois, mes frères, nous avons vu des ceps de vigne appuyés sur ces figuiers sauvages qui forment ici des haies épineuses; ces ceps déploient leurs rameaux, ils les entrelacent dans les épines, et au milieu de ces épines on voit pendre des grappes. Mais est-ce sur les épines qu’on les cueille ou plutôt sur la vigne qui s’y entrelace ? Oui, les Pharisiens sont des buissons épineux; mais une fois assis sur la chaire de Moïse, la vigne s’attache à eux; à eux sont suspendues des grappes, d’excellents conseils, de salutaires préceptes. Cueille le raisin, tu ne te blesseras point dans l’épine si tu es attentif à ces mots: « Faites ce qu’il disent, mais gardez-vous de faire ce qu’ils font. » Leurs actions sont des épines, tandis que leurs discours sont le raisin, mais le raisin produit par la vigne, c’est-à-dire par la chaire de Moïse. 14. Ces mercenaires fuient donc quand ils voient le loup, quand ils voient le larron. Mais, comme je le disais, il ne peuvent, du haut de cette chaire, que vous répéter : Faites le bien, ne soyez point
1. Matt. VII, 16.
parjures, gardez-vous de tromper, de surprendre personne. Il est pourtant des hommes assez égarés pour consulter l’évêque sur les moyens à prendre afin de s’approprier le domaine d’autrui. Nous le savons par nous-même, nous ne l’aurions pas cru autrement. Plusieurs donc veulent que nous leur donnions des conseils pervers, que nous leur apprenions à mentir et à tromper; ils s’imaginent nous plaire ainsi. Mais par la grâce du Christ et si le Seigneur me permet de parler ainsi, jamais aucun d’eux n’a réussi à nous tenter et à obtenir de nous ce qu’il désirait; car pourvu que Celui qui nous a appelé nous en fasse la grâce, nous sommes pasteur et non pas mercenaire. Cependant que dit l’Apôtre? « Pour moi, je me mets fort peu en peine d’être jugé par vous ou par un tribunal humain; bien plus, je ne me juge pas moi-même. A la vérité, ma conscience ne me reproche rien, mais je ne suis pas pour cela justifié, et celui qui me juge, c’est le Seigneur (1). » Ce ne sont pas vos louanges qui me mettent la conscience en bon état. Pourquoi louez-vous ce que vous ne voyez pas? C’est à Celui qui voit de louer, à Lui encore de reprendre s’il voit en moi quelque chose qui blesse son regard. Car nous sommes bien éloignés de nous croire parfaitement guéris et nous nous frappons la poitrine en disant à Dieu: Aidez-moi dans votre miséricorde à ne point pécher. Je crois pouvoir le dire cependant, puisque je parle en sa présence et n’ayant en vue que votre salut: nous gémissons bien souvent sur les péchés de nos frères; ces péchés nous accablent et nous tourmentent le coeur; nous en reprenons de temps en temps les auteurs, ou plutôt nous ne cessons de les en reprendre. J’invoque le témoignage de tous ceux qui voudront réveiller leurs souvenirs : combien de fois n’avons-nous pas repris et repris avec force nos frères dans le désordre! 15. Je révèle maintenant des desseins à votre sainteté. Vous êtes, par la grâce du Christ, le peuple de Dieu, un peuple catholique, les membres du Sauveur. Vous n’êtes point séparés de l’unité, mais en communication avec ceux qui tiennent aux Apôtres, avec ceux qui honorent la mémoire des saints Martyrs et il y en a dans tout l’univers; vous êtes l’objet ne notre sollicitude et nous devons rendre bon compte de vous.
1. I Cor. IV, 3, 4.
Vous savez en quoi consiste- ce compte. Pour vous, ô mon Dieu, vous n’ignorez pas que j’ai parlé, que je n’ai pas gardé le silence, vous connaissez avec quelles dispositions j’ai parlé et combien j’ai pleuré devant vous lorsqu’on n’écoutait pas mes avertissements: N’est-ce pas là tout le compte dont je suis chargé ? Ce qui nous rassure en effet, c’est ce que le Saint-Esprit a fait dire au prophète Ezéchiel. Vous vous rappelez le passage relatif à la sentinelle. « Fils de l’homme, est-il écrit, je t’ai établi sentinelle pour la maison d’Israël. Quand je dirai à l’impie: Impie, tu mourras de mort, si tu ne lui parles pas; » car je te parle à toi pour que tu lui reportes mes paroles ; si donc tu ne les lui reporte pas, « et que le glaive vienne le frapper et le mettre à mort, » comme j’en ai menacé le pécheur ; « l’impie sans doute mourra dans son péché, mais je demanderai compte de son sang aux mains de la sentinelle. » Pourquoi? Parce qu’elle ne l’a pas averti. « Au contraire, si la sentinelle voit venir l’épée, si de plus elle sonne de la trompette pour inviter à prendre la fuite et que l’impie « ne se mette pas sur ses gardes, » c’est-à-dire ne se corrige pas pour échapper au supplice dont Dieu le menace; « si l’épée vient en effet et le mette à mort ; l’impie sans doute mourra dans son iniquité, mais toi, tu auras sauvé ton âme (1). » N’est-ce pas ce qu’enseigne aussi le passage suivant de l’Evangile ? « Seigneur, y dit le serviteur paresseux, je savais que vous êtes un homme dur ou sévère, que vous moissonnez où vous n’avez pas semé, que vous cueillez où vous n’avez rien mis, j’ai donc eu peur et je suis allé enfouir mon talent dans la terre: voici ce qui est à vous. — Serviteur mauvais, répond le Seigneur, et d’autant plus paresseux que tu me connaissais pour un homme dur et sévère, moissonnant où je n’ai pas semé et recueillant ou je n’ai rien mis : » l’avarice même que tu m’imputes devait t’apprendre que je veux profiter de mon argent. « Tu devais donc mettre cet argent chez les banquiers et en revenant je l’aurais repris avec les intérêts (2).» Le Seigneur dit-il ici: Tu devais mettre cet argent et le reprendre? C’est nous, mes frères, qui le mettons à la banque et c’est Lui qui viendra le reprendre. Priez pour obtenir que nous soyons prêts alors,
1. Ezéch. XXXIII, 7-9. — 2. Luc, XIX, 20-23.
sur le même site, aussi, autre commentaire du lectures de la dimanche:
http://www.homelies.fr/homelie,4e.dimanche.de.paques,2406.html
4e dimanche de Pâques dimanche 3 mai 2009
Famille de saint Joseph
Homélie
Père Joseph-Marie
Ce quatrième dimanche de Pâque, dont la liturgie nous présente la parabole du Christ Bon Berger, est traditionnellement choisi comme Journée mondiale de prière pour les vocations.
Nous le savons hélas trop bien : depuis quelques années le nombre des candidats au sacerdoce est en chute libre, et la tendance au redressement, si souvent annoncée, n’est guère significative. Que se passe-t-il ? Le Seigneur cesserait-il d’appeler des jeunes à travailler dans sa vigne ? Ne serait-ce pas plutôt nous qui sommes devenus sourds à ses appels ? Je dis « nous » bien que l’appel soit bien sûr personnel ; mais pour que le dialogue entre Dieu et son élu puisse s’instaurer, un ensemble de conditions sont requises, qui impliquent la famille, la paroisse, l’école, bref : l’entourage chrétien du jeune que Dieu a choisi. Il est clair que l’appel du Seigneur passe par des médiations ; ou même s’il résonne directement au cœur de l’intéressé, celui-ci a besoin du discernement, du soutien, de la confirmation de son entourage. Or si les proches ne croient plus à la grandeur de la vocation sacerdotale, s’ils ne sont plus convaincus de la grâce extraordinaire qu’elle représente, si leur attitude ou leurs paroles sont plutôt dissuasives, il y a beaucoup à parier que l’appel n’aboutira pas et que la vocation sera avortée.
Chaque vocation sacerdotale est enfantée par l’Eglise toute entière ; en premier lieu par l’Eglise domestique où le candidat a grandi, et l’Eglise locale où il a reçu les sacrements d’initiation chrétienne. Or tout enfantement est source de souffrances : « Pour faire un prêtre, disait St Jean Bosco, il faut beaucoup de larmes, de sueur et de sang ! » Sommes-nous prêts à payer ce prix pour voir se rajeunir le corps sacerdotal si vieillissant dans notre pays ? Sommes-nous prêts à prendre les devants et à assiéger le Cœur du Christ pour qu’il accède à notre demande ? Le Saint curé d’Ars disait que l’Eucharistie et le Sacerdoce sont des dons de l’amour du Cœur de Jésus : c’est donc à lui qu’il faut nous adresser pour obtenir les prêtres dont notre Eglise a un urgent besoin.
Encore faut-il que nous soyons convaincus de la beauté de cet état de vie pour que nous puissions en témoigner. Dans son homélie pour la messe chrismale de cette année, le pape Benoît XVI résumait en quelques mots « la signification profonde de la condition du prêtre : devenir ami de Jésus-Christ. Le Seigneur fait de nous ses amis : il nous confie tout ; il nous confie sa personne, afin que nous puissions parler en son nom – in persona Christi capitis » (dans la personne du Christ tête). Les longues années de ministère sacerdotal n’ont pas émoussé l’émerveillement du Saint Père devant la confiance que nous fait le Très-Haut : « Il s’est véritablement remis entre nos mains ». Pour Benoît XVI il ne fait pas de doute : l’essentiel du mystère sacerdotal réside dans cette union intime et ineffable que le Seigneur veut instaurer avec ceux qu’il a choisis pour continuer à travers eux son ministère de Bon Berger. Cette union intime est décrite par Jésus lui-même par le terme « amitié », qui « signifie communion dans la pensée et la volonté, et donc également dans l’action ». Une telle intimité suppose une connaissance personnelle, née de l’écoute de sa Parole, d’une proximité de vie. Il est clair que pour entretenir cette amitié, le prêtre doit avant tout être un homme de prière, car « son action extérieure resterait sans fruits et perdrait son efficacité si elle ne naissait pas de la communion intime avec le Christ ». Le seul Prêtre, c’est le Christ : les prêtres lui sont comme une humanité de surcroît, du moins s’ils acceptent de lui livrer leur existence toute entière, à l’image de Saint Paul qui pouvait dire : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi » (Ga 2, 20). Jésus veut avoir besoin de l’humanité de ses prêtres pour continuer à porter en eux « le mal et la douleur du monde », dont se nourrit son amour rédempteur.
De même que le « vrai Berger donne sa vie pour ses brebis », ainsi le prêtre conscient de son appel, ne s’appartient plus, mais est tout livré à ceux que l’Eglise lui confie. Car « l’amitié avec Jésus est par antonomase toujours une amitié avec les siens, poursuit Benoît XVI. Nous ne pouvons être amis de Jésus que dans la communion avec le Christ tout entier, avec la tête et le corps ; dans la vigne abondante de l’Eglise animée par son Seigneur ».
Une telle exigence pourrait faire peur. Mais le pape nous rassure : il n’est pas nécessaire d’être parfait pour répondre à l’appel de Dieu ; « les fragilités et les limites humaines ne représentent pas un obstacle, à condition qu’elles contribuent à nous rendre toujours plus conscients du fait que nous avons besoin de la grâce rédemptrice du Christ. Dans le mystère de l’Eglise, Corps mystique du Christ, le pouvoir divin de l’amour change le cœur de l’homme, en le rendant capable de communiquer l’amour de Dieu à nos frères ».
Ce qui est vrai du sacerdoce ministériel, l’est aussi bien sûr, mutatis mutandis, du sacerdoce baptismal ; bien plus, ce n’est que dans la mesure où nous nous approprions le mystère du sacerdoce commun des fidèles, que nous pourrons vraiment pressentir la grandeur du mystère du sacerdoce ministériel. C’est pourquoi la recrudescence des vocations sacerdotale est étroitement liée à la conversion de l’Eglise toute entière. Les prêtres de demain seront le fruit de la conversion des chrétiens d’aujourd’hui, qui auront accepté d’entrer pleinement dans l’Alliance que le Seigneur renouvelle chaque jour dans l’Eucharistie. C’est à la table du banquet eucharistique où le Père lui-même nous invite, que nous prenons conscience que « dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu ». Certes ce que nous serons ne paraît pas encore clairement ; mais « lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est » (2nd lect.). Or pour pouvoir progresser d’Eucharistie en Eucharistie jusqu’à la Pâque éternelle, nous avons précisément besoin du prêtre qui, en invoquant « le nom de Jésus le Nazaréen, crucifié par nous, ressuscité par Dieu » (1ère lect.) sur le pain et le vin, les transforme en son Corps et son Sang qui nous sauvent et nous vivifient. « C’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. Tu es mon Dieu, je te rends grâce, mon Dieu, je t’exalte ! Rendez grâce au Seigneur : il est bon ! Eternel est son amour ! » (Ps 117).
« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ! Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ! » (Mt 9,37) Commentant ce verset, le pape Benoît XVI conclut son message pour la Journée des vocations (aujourd’hui !) par ces mots : « Il n’est pas surprenant que là où l’on prie avec ferveur, les vocations fleurissent. La sainteté de l’Eglise dépend essentiellement de l’union avec le Christ et de l’ouverture au mystère de la grâce qui agit dans le cœur des croyants. Pour cela je voudrais inviter tous les fidèles à cultiver une relation intime avec le Christ, Maître et Pasteur de son peuple, en imitant Marie, qui conservait dans son cœur les divins mystères et les méditait avec soin (cf. Lc 2,19). »
Père Joseph-Marie
du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090502
Commentaire du jour
Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l’Église
Le Chemin de la perfection, 34/36 (trad. Seuil 1961, p. 200)
« Quant à nous, nous croyons »
Demande qui voudra le pain matériel ! Pour nous, demandons au Père éternel que nous méritions de recevoir notre pain céleste avec des dispositions telles que, si nous n’avons pas la joie de le contempler des yeux du corps, tant il se cache, il se dévoile du moins aux yeux de l’âme et se manifeste à elle. C’est là une tout autre nourriture pleine de joie et de délices ; elle est le soutien de la vie…
Je connais une personne à qui le Seigneur avait donné une foi si vive, que quand elle entendait quelqu’un dire qu’il aurait voulu vivre au temps où le Christ, notre Bien, était en ce monde, elle riait en elle-même. Puisque nous le possédons, se disait-elle, dans le Saint Sacrement aussi véritablement qu’alors, que désirons-nous de plus ?… Elle se considérait à ses pieds ; elle y pleurait en compagnie de Madeleine, absolument comme si elle l’avait vu des yeux du corps dans la maison du pharisien (Lc 7,36s). Alors même qu’elle ne sentait pas de dévotion, la foi lui disait qu’il était vraiment là.
En effet, il faudrait se faire plus stupide qu’on n’est et s’aveugler volontairement pour avoir le moindre doute ici. Ce n’est point là un travail de l’imagination, comme quand nous considérons notre Seigneur sur la croix ou dans une autre circonstance de sa Passion ; nous nous représentons alors la chose en nous-mêmes telle qu’elle s’est passée. Ici, elle a lieu réellement ; c’est une vérité certaine, et il ne faut pas aller chercher notre Seigneur ailleurs, bien loin de nous. Nous le savons, en effet, tant que la matière du pain n’est pas consumée par la chaleur naturelle du corps, le bon Jésus est en nous ; par conséquent, approchons-nous de lui. Quand il était en ce monde, le simple contact de ses vêtements guérissait les malades ; pourquoi douter, si nous avons la foi, qu’il ne fasse encore des miracles, quand il nous est si intimement uni ? Pourquoi ne nous donnerait-il pas ce que nous lui demandons, puisqu’il est dans notre propre maison ?