Rupert de Deutz : « Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés »

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Commentaire du jour
Rupert de Deutz (v.1075-1130), moine bénédictin
Commentaire de l’Evangile de saint Jean, livre 10 ; PL 169, 646 ss. (trad. En Calcat)

« Afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés »

      « Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit : ‘ Vous n’y comprenez rien ; vous ne voyez pas qu’il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple afin d’éviter que la nation ne périsse toute entière. ‘ Il ne disait pas cela de lui-même… »

      Que signifient ces derniers mots : « Il ne disait pas cela de lui-même » sinon que Caïphe n’a pas tiré cette parole de son propre fond ? En vérité, avant que Caïphe n’existe, déjà cette parole avait été dite : « Jésus devait mourir pour le peuple. » Oui, cette parole avait été révélée aux saints prophètes, elle avait même été prononcée avant que les prophètes ne viennent au monde, avant qu’Abraham ait reçu l’existence, avant qu’Adam ait été façonné. Cette parole était déjà dans le bon plaisir du Père lorsqu’il a déclaré : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance » (Gn 1,26). C’est alors qu’il a été dit que Jésus devait mourir pour le peuple.

      Caïphe n’a donc pas dit cela de lui-même. Mais « comme il était grand prêtre cette année-là, il fut prophète. » Et de quoi donc ?… Qu’il fallait qu’un seul homme, un homme unique, le Saint des saints, le Soleil de justice, Jésus Christ, meure pour le peuple, et non seulement pour le peuple issu d’Abraham, mais encore pour tous ceux que Dieu avait destinés, dès la création du monde, à devenir pour lui des fils (Ep 1,5). Ils avaient été jetés hors du Paradis originel et dispersés aux quatre vents du monde ; il fallait les rassembler de toute la masse humaine, jusqu’au dernier élu.

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