La chasteté du couple (suite du post du hier 29 mars 2009)
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La chasteté du couple (suite du post du hier)
2. Pourquoi la chasteté du couple
He 13,4 Le mariage est honorable en tout, et le lit conjugal exempt de souillure (et Dieu jugera les fornicateurs et les adultères).
Gaudium et Spes 51 exprime que les actes sexuels sont honorables et dignes, s’ils sont vécus dans le don de soi, la vraie confiance mutuelle, ie la chaste intimité.
1Co 14,33 Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix.
Cependant le péché originel a répandu un certain chaos des passions, ces inclinations psychologiques ont pris l’autorité de l’intelligence et de la volonté humaine et les dominent : Rm 7,19s : Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. Le seul remède est la grâce du Christ coulant de son cœur ouvert, à laquelle nous devons coopérer (1Co 3,9).
Augustin dit qu’après le péché d’Adam, l’harmonie a été perdue, le cœur de l’homme a perdu son intégrité ; l’homme « n’aime plus Dieu plus que tout » (Ex 20,3), mais son ego et le corps des autres.
La chasteté est la manière de retrouver cette harmonie et de vivre la charité dans cette dimension très belle et bonne, essentielle de toute être, qu’est la sexualité telle que Dieu la voulut lors de la Création.
Jean-Paul II dit (dans Amour et Responsabilité), que la chasteté est l’attitude transparente d’une personne envers l’autre sexe ; et la vertu de modération est ce qui aide [les êtres raisonnables] à atteindre la perfection propre à notre nature.
La chasteté est le moyen de recevoir la grâce divine aussi à travers l’acte conjugal, la jouissance (conforme à la raison) du bien objectif qu’est cette union conjugale.
Elle est l’ intégration intelligente et amoureuse des désirs sexuels et affections dans ton être personnel. Elle est une ordination du cœur humain, la transformation de tes désirs les plus profonds, de l’accomplissement de soi au don de soi, de la satisfaction simplement humaine à l’abandon à Dieu, du plaisir au don, de la puissance à la vraie liberté. Elle n’est certainement pas la suppression de nos désirs mais leur reconnaissance et intégration à une réalité supérieure : notre personne humaine créée selon l’image et la ressemblance de Dieu (Gn 1,26).
Prenons l’exemple de la faim : sa juste satisfaction est intrinsèquement bonne, mais l’obsession de la nourriture est un désir désordonné allant même contre la nature comme le montrent tous les troubles qu’il entraîne. L’être charnel, non-intégré, accorde une importance excessive à sa sexualité, qui prend une importance démesurée dans sa vie.
Ta coopération à la grâce est un des dons de l’Esprit (Ga 2,22s) : la maîtrise de toi. Dans le couple comme dans le célibat, tu es appelé à vivre la chasteté selon le mode propre à ton état de vie, c’est-à-dire à dominer tes passions selon le plan divin originel (avant le péché originel) pour recueillir les fruits de l’harmonie ou unité intérieure voulue par Dieu en toi et dans toute Sa Création. On ne peut se donner véritablement à autrui si on ne se « possède » pas ainsi d’abord soi-même.
L’amour conjugal (qui inclue comme expression par excellence la sexualité conjugale) vécu dans cette chasteté est une image de l’Amour divin absolu et indéfectible, et symbolise la donation complète de soi par Amour dans la Sainte Trinité. Le récit de la Genèse montre que Dieu pouvait très bien créer tout homme sans l’homme, toute personne humaine sans avoir recours à d’autre personne humaine, mais il a choisi d’avoir recours à l’être humain, masculin et féminin comme co-créateurs de toute nouvelle vie humaine, par la sexualité vécue selon son dessein.
Un rabbin dit : « Quand je connais ma femme, j’accomplis un acte sacerdotal », car la femme est le temple de la vie. Elle a porté le salut du monde.
Les offenses à la chasteté conjugale sont tous les actes niant un des 4 biens du mariage (unicité, indissolubilité, fidélité, ouverture à la vie -par exemple le viol, la masturbation réciproque, la pornographie qui est un adultère du cœur avec une autre femme…)
En revanche, la sexualité conjugale chaste renouvelle la communion intime de vie et d’amour des époux.
3. Honore donc la dignité et la vocation du mariage !
Un Chrétien est celui qui s’est décidé et prend les moyens de suivre le Christ, et accepte donc d’être à contre-courant comme Lui. Jésus n’a pas dit que ce serait facile, mais « prends ta croix et suis-moi », et « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ». Sa recherche par la grâce et notre coopération est ce qui en rendent les fruits si doux.
Cherche les vertus cardinales de Tempérance et de Force (Sg 8,7), la possession de soi pour la donation de soi.
La chasteté est un chemin ; on ne le parcourt ni rapidement, ni facilement, ni une fois pour toutes. Elle est une coopération patiente, continue et exigeante à la grâce reçue en particulier par le moyen de tous les sacrements, elle est le mode concret de vivre la charité avec son conjoint. L’homme spirituel ou chaste n’est pas forcément celui qui ne tombe pas (Pr 24,16 Le juste tombe sept fois par jour mais il se relève) mais celui qui prend sérieusement tous les moyens de suivre le chemin de l’Evangile et de se relever avec pour motivation principale l’Amour de Dieu.
Vatican II, GS 17 : C’est toujours librement que l’homme se tourne vers le bien. Cette liberté, nos contemporains l’estiment grandement et ils la poursuivent avec ardeur. Et ils ont raison. Souvent cependant ils la chérissent d’une manière qui n’est pas droite, comme la licence de faire n’importe quoi, pourvu que cela plaise, même le mal. Mais la vraie liberté est en l’homme un signe privilégié de l’image divine. Car Dieu a voulu le laisser à son propre conseil (Si 15,14) pour qu’il puisse de lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à lui, s’achever ainsi dans une bienheureuse plénitude. La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, motivé et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure. L’homme parvient a cette dignité lorsque, se délivrant de toute servitude des passions, par le choix libre du bien, il marche vers sa destinée et prend soin de s’en procurer réellement les moyens par son ingéniosité. Ce n’est toutefois que par le secours de la grâce divine que la liberté humaine, blessées par le péché, peut s’ordonner à Dieu d’une manière effective et intégrale. Et chacun devra rendre compote de sa propre vie devant le tribunal de Dieu, selon le bien ou le mal accomplis (2Co 5,10).
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