Paul s Epistles and Letters Images of his theology and portraits
27 mars, 2009Paul s Epistles and Letters Images of his theology and portraits – MAULBERTSCH FRANZ
Paul s Epistles and Letters Images of his theology and portraits – MAULBERTSCH FRANZ
du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1337717?fr=y
Le secret de la popularité de Benoît XVI. Malgré tout
Bien qu’assailli par les critiques, ce pape continue à obtenir la confiance des grandes masses. Son voyage en Afrique et une enquête en Italie le prouvent. La raison, c’est qu’il parle de Dieu à une humanité en quête d’orientation
par Sandro Magister
ROME, le 27 mars 2009 – Rentrant de son voyage au Cameroun et en Angola, Benoît XVI a dit aux journalistes, dans l’avion, que deux choses s’étaient particulièrement gravées dans sa mémoire:
« D’une part la cordialité quasi exubérante, la joie, d’une Afrique en fête. Ils ont vu dans le pape la personnification du fait que tous, nous sommes les enfants et la famille de Dieu. Cette famille existe et nous, avec toutes nos limites, nous sommes dans cette famille et Dieu est avec nous.
« D’autre part l’esprit de recueillement dans les liturgies, le sens aigu du sacré: dans les liturgies, il n’y avait pas d’auto-présentation des groupes, pas d’auto-animation, mais la présence du sacré, de Dieu lui-même. Les mouvements, les danses, étaient également toujours empreints de respect et de conscience de la présence divine ».
Popularité et présence de Dieu. La combinaison de ces deux éléments est le secret du pontificat de Joseph Ratzinger.
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Benoît XVI pape populaire? L’idée semble contredite par la tempête de critiques hostiles qui s’abat chaque jour sur lui, venant des médias du monde entier. Ces critiques ont enregistré un crescendo sans précédent au mois dernier. Désormais, même des représentants officiels de gouvernements n’hésitent pas à mettre le pape en accusation.
Mais si l’on se réfère aux grands nombres, l’impression est différente. A tous ses voyages, la cote de popularité de Benoît XVI a été plus élevée que prévu. Pas seulement en Afrique mais aussi dans des pays difficiles comme les Etats-Unis ou la France. A Rome, il y a à chaque fois plus de monde sur la place Saint-Pierre pour l’Angélus du dimanche à midi qu’au temps de Jean-Paul II.
Cela ne signifie pas que ces mêmes foules acceptent et pratiquent en totalité les enseignements du pape et de l’Eglise. D’innombrables enquêtes montrent qu’en matière de mariage, de sexualité, d’avortement, d’euthanasie, de contraception, les idées de bien des gens sont plus ou moins éloignées du magistère catholique.
Mais, parallèlement, beaucoup de ces mêmes personnes manifestent un profond respect pour la figure du pape et pour l’autorité de l’Eglise.
Le cas de l’Italie est exemplaire. Le 25 mars dans « la Repubblica » – le plus important quotidien progressiste, très caustique dans ses critiques de Benoît XVI – le sociologue Ilvo Diamanti a confirmé pour la énième fois la très grande confiance que les Italiens continuent à avoir en l’Eglise et en le pape, malgré le désaccord fréquent sur divers points de son enseignement.
Par exemple, quand on leur demande s’ils sont ou non d’accord avec ce qu’a dit le pape à propos du préservatif « qui ne résout pas le problème du sida mais l’aggrave », trois sur quatre disent ne pas être d’accord.
Mais les mêmes personnes, quand on leur demande quelle confiance elles ont en l’Eglise, répondent « grande » ou « très grande » à 58,1 %. Même grande confiance en Benoît XVI, avec 54,9 %.
Ce n’est pas tout. La même enquête montre que, depuis un an, la confiance en l’Eglise et en Benoît XVI n’a pas baissé mais augmenté.
Voici comment le professeur Diamanti explique ce contraste apparent:
« L’Eglise et le pape interviennent de façon ouverte et directe sur des sujets sensibles d’éthique publique et privée. Les réponses qu’ils proposent peuvent être discutées et le sont souvent, elles sont contestées à gauche ou à droite. Mais ils offrent des certitudes à une société qui en manque et recherche des références et des valeurs. Voilà pourquoi 8 italiens non pratiquants sur 10 jugent important de donner à leurs enfants une éducation catholique et les inscrivent à l’heure de religion, pourquoi une très large majorité des familles – près de 90 % – destine 0,8 % de son impôt sur le revenu à l’Eglise catholique ».
On peut ajouter que c’est pour le même motif que le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, ne s’est pas joint ces jours-ci au chœur des critiques adressées au pape par des représentants de la France, de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Espagne, etc. Il s’est même exprimé de manière opposée.
Le 21 mars, il a dit qu’il fallait respecter l’Eglise et défendre sa liberté de parole et d’action « même quand elle proclame des principes et des concepts difficiles et impopulaires, éloignés des opinions à la mode ». Berlusconi a ainsi exprimé simplement ce qui est un sentiment commun à de très nombreux Italiens.
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Les faits que l’on vient de rappeler font déjà entrevoir le fond de la question: la popularité de Benoît XVI est précisément due à la manière dont il remplit sa mission de successeur de Pierre.
Ce pape est respecté et admiré pour une raison fondamentale: il a mis au-dessus de tout une priorité qu’il a formulée de la façon suivante dans sa lettre du 10 mars aux évêques, document capital de son pontificat:
« À notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1), en Jésus-Christ crucifié et ressuscité. En ce moment de notre histoire, le vrai problème est que Dieu disparaît de l’horizon des hommes et que, tandis que s’éteint la lumière provenant de Dieu, l’humanité manque d’orientation, et les effets destructeurs s’en manifestent toujours plus en son sein ».
Le dimanche 15 mars, deux jours avant son départ pour l’Afrique, Benoît XVI n’a pas dit autre chose pour expliquer le but de son voyage à la foule rassemblée pour l’Angélus sur la place Saint Pierre:
« Je pars pour l’Afrique conscient de n’avoir à proposer et donner à ceux que je vais rencontrer rien d’autre que le Christ et la bonne nouvelle de sa Croix, mystère d’amour suprême, d’amour divin qui vient à bout de toute résistance humaine et rend possibles même le pardon et l’amour pour les ennemis. C’est la grâce de l’Evangile, capable de transformer le monde, la grâce qui peut aussi renouveler l’Afrique parce qu’elle génère une irrésistible force de paix et de réconciliation profonde et radicale. L’Eglise n’a pas d’objectifs économiques, sociaux et politiques, elle annonce le Christ, sûre que l’Evangile peut toucher le cœur de tous et le transformer, renouvelant ainsi de l’intérieur les hommes et les sociétés ».
Au Cameroun et en Angola, le cœur du message du pape a effectivement été celui-là. Pas les condamnations – même s’il les a exprimées en termes forts – des maux du continent et des responsabilités de ceux qui les génèrent, mais, avant tout, ce que Pierre annonce à l’impotent, au chapitre 3 des Actes des Apôtres: « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus-Christ le Nazaréen, lève-toi et marche! »
Il serait intéressant de faire une anthologie des passages les plus significatifs des 19 discours, messages, interviews, homélies prononcés par Benoît XVI pendant les sept jours de son voyage au Cameroun et en Angola.
Mais pour comprendre le sens profond de sa mission, il suffit de reproduire ici un seul texte emblématique: l’homélie prononcée par Benoît XVI à la messe de samedi 21 mars à l’église Saint-Paul de Luanda.
L’esprit de recueillement, le sens aigu de la présence de Dieu des foules qui suivaient la liturgie sont restés gravés dans la mémoire du pape, de même que la gaieté exubérante avec laquelle elles l’ont accueilli et entouré, s’expliquent aussi par cette homélie prononcée par le pape Ratzinger dans une lointaine église d’Afrique:
« Efforçons-nous de connaître le Seigneur »
par Benoît XVI
Chers frères et sœurs, bien-aimés ouvriers de la vigne du Seigneur, comme nous venons de l’entendre, les fils d’Israël se disaient l’un à l’autre: « efforçons-nous de connaître le Seigneur » (Os 6, 3). Par ces paroles, ils s’encourageaient mutuellement, alors qu’ils étaient plongés dans les tribulations. Celles-ci les avaient accablés – explique le prophète – parce qu’ils vivaient dans l’ignorance de Dieu et leurs cœurs étaient pauvres d’amour. Le seul médecin en mesure de les guérir, c’était le Seigneur. Mieux encore, lui-même, comme un bon médecin, ouvre la plaie, afin de guérir la blessure. Le peuple se décide alors: « Allons! Revenons au Seigneur! C’est lui qui nous a cruellement déchirés, c’est lui qui nous guérira » (Os 6, 1). C’est ainsi qu’ont pu se rencontrer la misère humaine et la Miséricorde divine, qui ne désire rien d’autre que d’accueillir les miséreux.
Nous le voyons dans la page d’Évangile qui vient d’être proclamée: « Deux hommes montèrent au Temple pour prier »; de là, l’un s’en retourna « juste et l’autre, non » (Lc 18, 10.14). Ce dernier avait mis en avant tous ses mérites devant Dieu, faisant de Lui presque son débiteur. Au fond, il n’éprouvait pas le besoin de Dieu, même s’il Le remerciait de lui avoir accordé d’être si parfait « et non comme ces publicains ». Pourtant, c’est le publicain qui reviendra chez lui justifié. Conscient de ses péchés qui le faisaient rester la tête basse – mais en réalité il était tout tourné vers le Ciel – il attendait tout du Seigneur: « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis » (Lc 18, 13). Il frappait à la porte de la Miséricorde, laquelle s’ouvre et le justifie parce que, conclut Jésus: « Qui s’élève sera abaissé; qui s’abaisse sera élevé » (Lc 18, 14).
De ce Dieu, riche en miséricorde, saint Paul nous parle en vertu de son expérience personnelle, lui qui est le patron de la ville de Luanda et de cette magnifique église, construite voilà près de cinquante ans. J’ai souhaité souligner le bimillénaire de la naissance de saint Paul par la célébration de l’Année paulinienne qui est en cours, dans le but d’apprendre de lui à mieux connaître Jésus Christ. Il nous a laissé le témoignage suivant: « Voici une parole sûre et qui mérite d’être accueillie sans réserve: le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs; et moi le premier, je suis pécheur, mais si le Christ Jésus m’a pardonné, c’est pour que je sois le premier en qui toute sa générosité se manifesterait; je devais être le premier exemple de ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle » (1 Tm 1, 15-16). Au fil des siècles, le nombre de ceux qui ont été touchés par la grâce n’a cessé d’augmenter. Toi et moi, nous sommes de ceux-là. Nous rendons grâces à Dieu parce qu’il nous a appelés à prendre place dans cet immense cortège pour nous conduire vers l’avenir. À la suite de ceux qui ont suivi Jésus et avec eux, nous suivons le même Christ et nous entrons ainsi dans la Lumière. [...]
La rencontre avec Jésus, alors qu’il marchait sur le chemin de Damas, a été fondamentale dans la vie de Paul: le Christ lui apparaît comme une lumière éblouissante, lui parle et conquiert son cœur. L’apôtre a vu Jésus ressuscité, c’est-à-dire l’homme dans sa stature parfaite. Un renversement de perspective s’est alors produit en lui et il s’est mis à envisager toute chose à partir de cet état final de l’homme en Jésus-Christ: désormais, ce qui lui semblait à l’origine essentiel et fondamental ne vaut pas plus pour lui que des « balayures »; ce n’est plus un gain mais une perte, parce que maintenant il n’y a plus que la vie dans le Christ qui compte (cf. Ph 3, 7-8). Il ne s’agit pas d’une simple maturation du « moi » de Paul, mais d’une mort à soi-même et d’une résurrection dans le Christ: en lui est morte une certaine forme d’existence; et avec Jésus ressuscité, une forme nouvelle est née.
Chers frères et amis, « efforçons-nous de connaître le Seigneur » ressuscité! Comme vous le savez, Jésus, homme parfait, est aussi le vrai Dieu. En Lui, Dieu est devenu visible à nos yeux pour nous rendre participants de sa divinité. De cette façon, une nouvelle dimension de l’être et de la vie surgit avec lui, dans laquelle la matière a elle aussi sa part et par laquelle un monde nouveau apparaît. Mais, dans l’histoire universelle, ce saut qualitatif que Jésus a accompli à notre place et pour nous, comment rejoint-il concrètement l’être humain, en pénétrant sa vie et en l’emportant vers le Haut? Il rejoint chacun d’entre nous à travers la foi et le baptême. En effet, ce sacrement est mort et résurrection, transformation en une vie nouvelle, à tel point que la personne baptisée peut affirmer avec saint Paul: « je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Je vis, mais ce n’est déjà plus moi. D’une certaine façon, je suis enlevé à moi-même et je suis intégré dans un « Moi » plus grand; mon moi est encore présent, mais il est transformé et ouvert aux autres moyennant mon insertion dans un Autre: dans le Christ, j’ai acquis mon nouvel espace de vie. Qu’est-il donc advenu de nous? Paul répond: vous êtes devenus un dans le Christ (cf. Ga 3, 28).
Grâce à cet être christifié par l’œuvre et la grâce de l’Esprit-Saint, la croissance du Corps du Christ se réalise peu à peu tout au long de l’Histoire. En cet instant, il me plaît de revenir, par la pensée, cinq cents ans plus tôt, c’est-à-dire vers les années 1506 et suivantes, quand s’est formé sur cette terre, alors que les Portugais étaient présents, le premier royaume chrétien sub-saharien, grâce à la foi et à la détermination politique du roi Dom Afonso Ier Mbemba-a-Nzinga, qui régna de 1506 à 1543, année de sa mort; le royaume demeura officiellement catholique de la fin du XVIe siècle jusqu’au XVIIIe, ayant son ambassadeur à Rome. Vous voyez que deux peuples très différents – bantou et lusitanien – ont pu trouver dans la religion chrétienne un terrain d’entente et se sont ensuite employés à ce que cette entente se prolonge et que les divergences – il y en a eu et d’importantes – ne séparent pas les deux royaumes. De fait, le Baptême permet que tous les croyants soient un dans le Christ.
Aujourd’hui, frères et sœurs, il vous revient, dans le sillage des saints et héroïques messagers de Dieu, de présenter le Christ ressuscité à vos concitoyens. Ils sont très nombreux à vivre dans la peur des esprits, des pouvoirs néfastes dont ils se croient menacés; désorientés, ils en arrivent à condamner les enfants des rues et aussi les anciens, parce que – disent-ils – ce sont des sorciers. Qui ira auprès d’eux pour leur dire que le Christ a vaincu la mort et toutes les puissances des ténèbres (cf. Ep 1, 19-23; 6, 10-12)? On objectera: «Pourquoi ne pas les laisser tranquilles? Ils ont leur vérité et nous la nôtre. Cherchons à vivre pacifiquement, en laissant chacun comme il est, afin qu’il réalise le plus parfaitement possible sa propre identité ». Mais si nous sommes convaincus et avons fait l’expérience que, sans le Christ, la vie est inachevée, qu’une réalité – la réalité fondamentale – lui fait défaut, nous devons être également convaincus du fait que nous ne faisons d’injustice à personne si nous lui présentons le Christ et lui donnons la possibilité de trouver, de cette façon, non seulement sa véritable authenticité, mais aussi la joie d’avoir trouvé la vie. Bien plus, nous avons le devoir de le faire; c’est un devoir d’offrir à tous cette possibilité dont dépend leur éternité.
Frères et sœurs très chers, disons-leur comme le peuple d’Israël: « Allons! Revenons au Seigneur! C’est lui qui nous a cruellement déchirés, c’est lui qui nous guérira ». Aidons la misère de l’homme à rencontrer la Miséricorde divine. Le Seigneur fait de nous ses amis, Il s’en remet à nous, Il nous confie son Corps dans l’Eucharistie, Il nous confie son Église. Nous devons donc être véritablement ses amis, avoir avec Lui les mêmes sentiments, vouloir ce que Lui veut et ne pas vouloir ce qu’Il ne veut pas. Jésus lui-même a dit: « Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande » (Jn 15, 14). Que ce soit là notre engagement commun: faire, ensemble, sa sainte volonté: « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création » (Mc 16, 15). Épousons sa volonté, comme saint Paul l’a fait: Annoncer l’Évangile, « c’est une nécessité qui s’impose à moi: malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile! » (1 Co 9, 16).
du site:
http://www.zenit.org/article-20558?l=french
Les foules africaines exubérantes et leur sens du sacré ont frappé Benoît XVI
« Premières impressions d’un voyage réussi », titre L’OR
ROME, Mardi 24 mars 2009 (ZENIT.org) – La joie exubérante des foules africaines, mais aussi leur capacité de recueillement et leur sens du sacré, la mort des deux jeunes filles au stade de Luanda, la coopération de l’Etat et de l’Eglise au centre cardinal Léger, au service des malades, et la mise en route du synode : ce sont les cinq points abordés par Benoît XVI dans l’avion du retour à Rome, lundi 23 mars.
« Premières impressions d’un voyage réussi », titre pour sa part à la Une L’Osservatore Romano en italien du 25 mars.
Le pape a confié aux journalistes ce premier bilan rapide de son voyage de sept jours au Cameroun, où il a remis l’Instrument de travail du synode, aux évêques catholiques du continent, et en Angola, où il avait rendez-vous avec toute l’Eglise de l’Afrique australe : un million de personnes a participé à la messe de dimanche 22 mars, à Luanda.
Benoît XVI a d’abord confié « deux souvenirs » des foules : leur joie et leur recueillement. « J’emporte avec moi surtout deux souvenirs : d’un côté, j’ai été impressionné par cette cordialité presque exubérante, cette joie, d’une Afrique en fête, et il me semble que la présence du pape leur a fait prendre conscience que nous sommes les enfants et la famille de Dieu. Cette famille existe, et nous, avec toutes nos limites, nous sommes dans cette famille et Dieu est avec nous. Et ainsi la présence du pape… les a aidés à percevoir cela ». Le thème de la « famille de Dieu » est un leitmotiv de l’exhortation apostolique de Jean-Paul II Ecclesia in Africa.
« D’un autre côté, a ajouté le pape, j’ai été très impressionné par l’esprit de recueillement dans les liturgies, par une conscience forte du sacré. Dans les liturgies, il n’y a pas eu d’auto-présentation des groupes, d’auto-animation, mais il y avait la présence du sacré, de Dieu lui-même ; même les mouvements étaient toujours des mouvements pleins de respect, conscients de la présence divine. Cela m’a fait une forte impression ».
Benoît XVI a aussi évoqué la tragique bousculade, à l’entrée du stade, à Luanda (cf. Zenit du 22 mars 2009) : « Ensuite, je dois dire que j’ai été profondément touché par la mort des deux jeunes filles, samedi, dans la bousculade qui s’est produite à l’entrée du stade. J’ai prié et je prie pour elles. Malheureusement, l’une d’elles n’a pas encore été identifiée. Le cardinal Bertone et Mgr Filoni ont pu rendre visite à la maman de l’autre jeune fille : une femme, veuve, courageuse, avec cinq enfants. La fille décédée était l’aînée et elle était catéchiste. Nous prions tous et nous espérons qu’à l’avenir les choses pourront être organisées de sorte que cela ne se produise plus ».
Benoît XVI a ensuite évoqué sa rencontre au centre fondé en 1975 par un archevêque canadien qui a choisi de vivre sa retraite au service de la mission et des malades, le cardinal Paul-Emile Léger (1904-1991, cf. Zenit du 20 mars 2009). « Puis, j’emporte avec moi deux autres souvenirs : un souvenir spécial – j’aurais beaucoup de choses à dire – est lié au Centre cardinal Léger : cela m’a beaucoup ému de voir tant de personnes qui souffrent, de voir toute la souffrance, la tristesse, la pauvreté de l’existence humaine, mais aussi de voir comment l’Etat et l’Eglise collaborent pour aider ceux qui souffrent. D’un côté, l’Etat gère de manière exemplaire ce grand Centre, de l’autre, des mouvements d’Eglise collaborent pour aider réellement ces personnes. Et on voit, me semble-t-il, qu’en aidant celui qui souffre, l’homme devient plus humain, le monde devient plus humain : cela restera gravé dans ma mémoire ».
Benoît XVI a également cité la mise en route de la deuxième assemblée synodale pour l’Afrique qui se tiendra à Rome du 4 au 25 octobre prochain sur le thème : « L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ‘Vous êtes le sel de la terre … Vous êtes la lumière du monde’ (Mt 5, 13.14) ». Le pape a en effet remis le document de travail aux évêques lors de la messe du 19 mars, à Yaoundé, devant quelque 60.000 personnes (cf. Zenit du 19 mars 2009).
« Ensuite, a confié le pape, nous avons remis l’Instrumentum laboris du Synode et avons aussi travaillé pour le Synode. Le soir de la fête de Saint Joseph, j’ai rencontré les membres du Conseil pour le Synode – 12 évêques – et chacun a parlé de la situation de son Eglise locale, de ses propositions, de ses attentes, donnant ainsi une image de la réalité de l’Eglise en Afrique : une Eglise qui va de l’avant, une Eglise qui souffre, une Eglise qui agit, avec ses espoirs et ses problèmes. Je pourrais raconter beaucoup de choses, rappeler par exemple que l’Église d’Afrique du Sud qui a eu une expérience de réconciliation difficile, mais réussie, participe maintenant, grâce à son expérience, aux tentatives de réconciliation au Burundi et cherche à faire quelque chose de semblable, même si avec de très grandes difficultés, au Zimbabwe. Bon voyage à tous ! Merci ».
Anita S. Bourdin
avec Isabelle Cousturié
du site:
http://www.zenit.org/article-20572?l=french
SIDA : Communiqué de la Fédération africaine d’action familiale
Les jeunes ont besoin d’adultes qui les aident à vivre des relations vraies
ROME, Jeudi 26 mars 2009 (ZENIT.org) – « Les jeunes n’ont pas besoin d’adultes qui leur distribuent des préservatifs et des pilules. Il y en a déjà suffisamment. Ce qu’ils cherchent c’est des adultes heureux dans leur sexualité et qui les aident à vivre des relations vraies », affirme la Fédération africaine d’action familiale, dans ce communiqué sur la polémique soulevée par la déclaration du pape Benoît XVI sur le SIDA, lors de son voyage en Afrique. Nous publions ci-dessous le communiqué de la FAAF, en date du 25 mars, dans son intégralité.
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POLEMIQUE SUR LA DECLARATION DU PAPE SUR LE PRESERVATIF
A-t-on bien compris ce que voulait dire le Saint Père ?
Les 30 organisations membres de la Fédération Africaine d’Action Familiale n provenance de 20 pays Africains suivants : Burundi, Burkina Faso, Cameroun, Togo, Côte d’Ivoire, Tanzanie, Ouganda, Rwanda, République Démocratique du Congo (RDC), Nigeria, Madagascar, Ile Maurice, Malawi, Afrique du Sud, Sénégal, Soudan, Zimbabwe, Tchad, Kenya, tenons a exprimé notre opinion sur a polémique autour du préservatif.
Ce que nous avons entendu de la déclaration du Saint Père : e sida est un véritable fléau. Il nous invite plus que jamais à humaniser a sexualité et à accompagner les personnes malades et nous dit que ce fléau ne peut être résolu par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d’augmenter le problème.
Il n’est pas de notre ressort de commenter cette déclaration ni sur le fond ni sur la forme. Nous profitons de la polémique suscitée pour livrer notre point de vue qui s’appuie sur des observations sur le terrain. En effet, nous rencontrons beaucoup d’Africains jeunes et moins jeunes qui sont convaincus que la solution pour combattre le VIH/SIDA ne se trouve pas dans le préservatif mais dans l’éducation à la sexualité. De nombreuses générations ont assimilé le continent africain à un havre de riches cultures traditionnelles et de modèles à l’épreuve du temps en matière de respect des valeurs familiales. Dans bon nombre de nos traditions, il s’agit essentiellement pour cette éducation de faire vivre une sexualité épanouie, et un amour véritable, préparant à un mariage heureux et à une fécondité physique et spirituelle. Cette conception de l’éducation tend à faire de l’homme un adulte libre. Notre entendement de la notion de « sexualité humanisée » dont parle et a encore parlé Benoît XVI s’appuie sur le fait que l’éducation doit tenir compte du fait que la sexualité ne se limite pas à la biologie ou à la génitalité. C’est un apprentissage à la vie ayant donc une dimension à la fois sociale, sacrée et religieuse. Elle vise à présenter l’amour vrai et, elle repose sur une confiance et une acceptation mutuelle.
Il ne s’agit certes pas de refuser le progrès car comme le dit un proverbe Kongo, « si tu changes de pays change aussi de façon de vivre ». mais sachons aussi « qu’un arbre ne tient pas sans racine » (proverbe mandingue.) Dans sa recherche d’un nouveau mode de vie cohérent et acceptable, l’homme africain aujourd’hui, situé dans la visée d’une combinaison harmonieuse du complexe socio – culturel traditionnel qui continue de structurer sa personnalité , et des apports modernes ne gagne t-il pas à garder les qualités des anciens et y ajouter les valeurs modernes, en rejetant les défauts des deux. Parmi les apports de la modernité figure le préservatif.
Mais tout ce qui est moderne n’est pas forcément le meilleur. C’est là l’opposition entre l’abstinence encore largement pratiquée et la distribution facile, voire agressive des préservatifs. La distribution abusive, incontrôlée, sans discernement des préservatifs déresponsabilise et favorise chez les jeunes une vie sexuelle désordonnée.
Nous souhaiterions que les organisations internationales soient à l’écoute des Africains qui désirent faire appel à un certain sens de la dignité humaine dans la manière de vivre la sexualité. L’éducation à la responsabilité, au sens de sexualité, à vivre l’amour dans toute sa dimension intéressent les jeunes Africains. Les jeunes ont besoin de références et surtout de modèles cohérents et vivants. Nous ne devrons donc pas avoir peur de leur dire ce que nous pensons. Il ne s’agit pas de faire de la démagogie. Ne pas oser demander des efforts aux gens et ne pas s’il le faut proposer un idéal exigeant , ce n’est pas les respecter. Surtout c’est croire les jeunes incapables d’aimer. Les jeunes n’ont pas besoin d’adultes qui leur distribuent des préservatifs et des pilules. Il y en a déjà suffisamment. Ce qu’ils cherchent c’est des adultes heureux dans leur sexualité et qui les aident à vivre des relations vraies.
De fait, dans un pays comme l’Ouganda, c’est grâce à une campagne d’éducation en vue d’une abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage que le taux de propagation de l’épidémie a sensiblement baissé ces dernières années. La revue scientifique américaine Science no 304 a publié le 30 avril 2004 .un article de deux chercheurs de l’université de Cambridge, Rand L. Stoneburner et Daniel Low-Beern sur l’efficacité de la lutte anti-SIDA en Ouganda. Selon les deux hommes, la baisse du SIDA dans ce pays s’explique par une campagne unique en son genre. Le message diffusé dans la population insiste sur la morbidité élevée due au SIDA et le mode de transmission du virus responsable, essentiellement sexuel. Mais l’originalité de la démarche, et son succès, vient de la promotion de la fidélité et de l’abstinence, au lieu des traditionnels préservatifs et test de dépistages.
Pour prévenir l’expansion du sida d’une manière durable, il faut croire en la capacité des jeunes de vivre une sexualité épanouie et responsable dans les paramètres de la fidélité et de l’abstinence. Le changement de comportement auquel sont conviés les jeunes est un processus à promouvoir et par les adultes et par les jeunes eux-mêmes.
AIDEZ NOUS À GARDER NOS VALEURS.
QUANT A NOUS AFRICAINS NE NOUS TROMPONS PAS DE COMBAT
Danièle Sauvage
Présidente de la FAAF
dal sito:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090327
Commentaire du jour
Saint Jean de la Croix (1542-1591), carme, docteur de l’Église
Le Cantique spirituel, strophe 1 (trad. OC, Cerf 1990, p. 1218)
« On cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui »
Où t’es-tu caché, Bien-Aimé,
Me laissant toute gémissante ?
Comme le cerf tu t’es enfui,
M’ayant blessée ; mais à ta suite,
En criant, je sortis. Hélas, vaine poursuite !
« Où t’es-tu caché ? » C’est comme si l’âme disait : « Verbe, mon Époux, montre-moi le lieu de ta retraite. » Ce qui équivaut à lui demander la manifestation de sa divine essence, car « le lieu de la retraite du Fils de Dieu », nous dit saint Jean, « c’est le sein du Père » (Jn 1,18), ou en d’autres termes, c’est la divine essence, invisible à tout regard mortel, impénétrable à tout entendement humain. Isaïe, s’adressant à Dieu, lui dit : « Vraiment tu es un Dieu caché » (Is 45,15).
C’est pourquoi, remarquons-le bien, si intimes que soient les communications, si sublime que puisse être la connaissance qu’une âme reçoit de Dieu en cette vie, ce qu’elle perçoit n’est pas l’essence de Dieu et n’a rien de commun avec lui. En réalité, Dieu reste toujours caché à notre âme. Quelles que soient les merveilles qui lui sont dévoilées, elle doit toujours le regarder comme caché et le chercher dans sa retraite, en disant : « Où t’es-tu caché ? » En effet, ni la communication sublime, ni la présence sensible, n’est un signe assuré de la favorable présence de Dieu dans une âme, pas plus que la sécheresse et la privation de toute faveur de ce genre n’est un indice de son absence. C’est ce que nous dit le prophète Job : « S’il vient à moi, je ne le verrai pas, et s’il se retire, je ne m’en apercevrai pas » (Jb 9,11).
De cela nous devons tirer l’enseignement suivant. Une âme est-elle favorisée de hautes communications, de connaissances et de sentiments spirituels, elle ne doit nullement se persuader qu’elle possède Dieu ou qu’elle en a la vue claire et essentielle, ni qu’à cause de ces dons elle a Dieu davantage ou a pénétré plus avant en lui. De même, toutes ces communications sensibles et spirituelles viennent-elles à lui manquer, la laissant dans l’aridité, les ténèbres et l’abandon, elle ne doit nullement penser que dans cet état Dieu lui manque… Le but principal de l’âme dans ce vers du poème n’est donc pas de demander la dévotion affectueuse et sensible, qui ne donne ni certitude ni évidence de la possession de l’Époux en cette vie : elle réclame la présence et la claire vision de son essence, dont elle veut jouir d’une manière assurée dans l’autre vie.
du site:
http://spiritualite-chretienne.com/prieres/priere_3.html
Seigneur, maître du temps,
fais que je sois toujours prêt à Te donner
le temps que Tu m’as donné.
Seigneur, maître du temps,
aide-moi à trouver chaque jour
le temps de Te rencontrer
et le temps d’écouter les autres,
le temps d’admirer
et le temps de respirer,
le temps de me taire
et le temps de m’arrêter,
le temps de sourire
et le temps de remercier,
le temps de réfléchir
et le temps de pardonner,
le temps d’aimer
et le temps de prier.
Seigneur, maître du temps,
je Te donne toutes les heures de cette journée
et tous les jours de ma vie,
jusqu’au moment où j’aurai fini
mon temps sur la terre.
Jean-Pierre Dubois-Dumée